The Answer #6
Rio de Janeiro, Brésil, 4 mai 2011
Dans le bureau d’Esbérard de Masamargues, situé dans l’immeuble de The Answer, les membres du groupe résument les informations qu’eux et les équipes de DMG ont collectées pendant la semaine précédente. Leur but est d’avoir une vision plus claire de ce qui se passe en Afrique et des conflits ayant éclaté ou repris récemment sous l’effet de la disponibilité des Elite, ces novas mercenaires omniprésents depuis des semaines dans les médias.
Concrètement, ça donne ça :
https://www.google.com/maps/d/u/0/edit? ... OGM66oMcXc
Ils ont des infos sur chaque pays. En orange, les pays dans lesquels des conflits sont en cours et où il ne serait pas surprenant de trouver des novas mercenaires (soit sur la base de rumeurs, soit par déduction). En rouge, les pays où des novas sont impliqués de manière certaine.
Les pays sur lesquels ils focalisent leur attentions sont les suivants :
- - En Guinée Équatoriale, où Totentanz a été repéré pour la première fois, la guerre est terminée et le gouvernement a repris le dessus avec l’aide de novas mercenaires (“Elites”).
- - Au Niger et au Tchad, des groupes rebelles sont aux prises avec les gouvernements officiels. Des groupes étrangers privés soutiennent l’un ou l’autre camp (les rebelles au Tchad, le gouvernement au Niger) et sont soupçonnés de financer la participation d’Elites à ces conflits. Dans les deux cas, il y a un ou plusieurs novas dans chaque camp.
- - En Somalie, des novas semblent profiter de l’anarchie qui règne dans le pays pour commettre des exactions, mais il ne semble pas y avoir de mercenaires.
- - En République Démocratique du Congo, une guerre particulièrement sanglante fait rage entre l’armée régulière et des troupes rebelles soutenues notamment par le Rwanda. Des destructions de grande ampleur ont été signalées et des novas sont à coup sûr à l’oeuvre.
Après réflexion, The Answer décide d’intervenir en RDC pour retrouver Totentanz.
Bubanza, Burundi, 6 mai 2011
Avec l’aide de DMG, ils établissent un camp de base au Burundi, à la frontière est de la RDC, et Farad et Fracasse commencent à réaliser des patrouilles aériennes dans le secteur. Ils se rendent compte rapidement que la région a été dévastée par les affrontement et qu’ils arrivent finalement assez tard dans le conflit. Les rebelles et leurs soutiens rwandais ont semble-t-il progressé loin vers l’ouest. En poussant plus avant leur reconnaissance, Farad et Fracasse constatent que le conflit a viré en bataille rangée aux abords de la capitale, Kinshasa. De retour au Burundi, ils font le point avec les autres et s’aperçoivent vite qu’il va être compliqué de repérer Totentanz et que même s’ils y parviennent, Aisa, Masamargues et O Coronel auront de grandes difficultés à traverser le pays sans encombres. Mais ils ne veulent pas abandonner et décident de se déplacer au Congo-Brazzaville, dont la capitale est collée à celle de la RDC, séparée par la frontière entre les deux pays. Ils pensent pouvoir obtenir plus d’infos en étant plus proches géographiquement sans pour autant s’avancer dans la zone de combats.
Brazzaville, Congo, 8 mai 2011
Une fois installés au Congo, Masamargues commence à se renseigner auprès des hommes d’affaires habituellement basés à Kinshasa mais ayant traversé la frontière à l’approche des troupes rebelles, espérant tomber sur une info qui révèlerait la présence de Totentanz en RDC. Farad continue ses vols de reconnaissance dans la région et O Coronel et Fracasse, depuis le départ assez peu convaincus de l’intérêt d’intervenir dans la région, vont “sentir la température” dans les bars de Brazza. Quant à Aisa, dans sa chambre d’hôtel, elle se concentre et essaye d’avoir une vision du futur de Totentanz. Et là, à la fois par la grâce d’un jet de dé à +5 et celle de la faiblesse du MJ, elle obtient une image très claire et très proche dans le temps. Un 4x4 couvert de motifs de camouflage avance sur une piste entourée de forêt dense. Au volant, un homme en uniforme militaire. À ses côtés, portant sa tenue emblématique faite d’un costume intégralement noir et d’un casque en forme de tête de mort, Totentanz. L’image est tellement claire que l’armée à laquelle appartient le conducteur du 4x4 ne fait aucun doute : il s’agit de celle de la République du Congo. Pas de la RDC, mais du Congo dans lequel The Answer se trouve actuellement.
Ici, je me suis un peu retrouvé le bec dans l’eau. Totentanz est sans doute, parmi ceux dont les stats sont connues, le personnage purement orienté combat le plus puissant d’Aberrant. Je n’avais pas de problème à laisser Farad l’affronter (d’autant qu’il est immortel, en tout cas dans un combat de ce type), mais je prévoyais pas mal d’étapes permettant au groupe de comprendre que Totentanz ne rigolait pas et qu’il valait mieux qu’ils laissent Farad gérer seul ses histoires de concours de bites. Et tout d’un coup, sur un jet de dé et un manque de réactivité de ma part, tout ça tombait à l’eau. Tant pis, on a continué.
Fort de cette nouvelle info, le groupe se penche à nouveau sur la situation du Congo-Brazzaville, où un mouvement insurrectionnel a débuté dans le nord du pays, les habitants de cette région se plaignant d’une injuste répartition des richesses entre le sud, qui profite de l’économie pétrolière, et le nord, qui ne profite de rien du tout. Cette rébellion serait menée par un nova local (c’est la raison pour laquelle, cherchant un mercenaire, ils avaient écarté le Congo de leur sélection initiale). Dès lors, tout devient clair pour eux : le gouvernement congolais s’est offert auprès de DeVries les services de Totentanz, afin de contrecarrer les plans du nova rebelle dont le mouvement commençait à prendre un peu trop d’ampleur.
En quelques heures, ils parviennent à localiser la caserne militaire la plus proche du front, à acheter un 4x4, et à se mettre en route pour intercepter Totentanz.
Fracasse et Farad se retrouvent assez vite aux alentours d’Owando, la ville où se trouve la caserne, mais ils doivent se poser et attendre, sous peine d’éveiller les soupçons de l’armée congolaise.
O Coronel décide quant-à lui de s’infiltrer en ville pour essayer d’obtenir des informations qui pourraient aider les groupe. L’ambiance est électrique, car des renforts de l’armée sont arrivés récemment en ville. Il y a des militaires plein les rues. O Coronel modifie l’apparence de sa tenue en Eufiber pour passer plus facilement pour un local. Il se rapproche de la caserne, monte sur le toit d’un petit bâtiment des alentours, et commence sa planque. Farad part en reconnaissance, en volant très bas, avant de reprendre de la hauteur en s’éloignant d’Owando. Malheureusement, la densité des forêts alentour rend l’opération assez inefficace. Mais les choses bougent rapidement. O Coronel, de son poste d’observation, entend que beaucoup de monde se rassemble dans la cour de la caserne. Et quelques minutes plus tard, un hélicoptère de transport de troupes fait son apparition au loin dans le ciel. Il utilise l’Eufiber pour se rendre invisible (l’eufiber fonctionne comme une sorte de Wizardry limitée thématiquement, et il a une Quality “Eufiber” qui lui permet de réaliser des stunts en dépensant de la Détermination) et, traversant le mur d’enceinte de la caserne, assiste à l’atterrissage de l’appareil. En sortent rapidement des militaires français, accompagnés de deux civils et de Totentanz. Les hommes se dirigent vers l’intérieur de la caserne.
Tenus au courant par O Coronel, Farad et Fracasse contournent Owando pour se rendre sur la seule piste que des véhicules pourraient emprunter pour aller vers le nord et préparer leur embuscade. Masamargues et Aisa sont encore sur la route, loin au sud. Il faut cependant agir vite, car O Coronel voit Totentanz, accompagné de nombreux militaires congolais, prendre la tete d’un convoi d’une douzaine de 4x4 et de quatre véhicules blindés. O Coronel suit le convoi, qui s’engage sur la piste où attendent Farad et Fracasse.
Dès qu’il voient le convoi arriver, les deux novas interviennent : Fracasse, fidèle à son gimmick, utilise sa télékinésie pour retourner le véhicule de tête, provoquant de multiples collisions dans le convoi. Quant à Farad, il observe son adversaire du jour, laissant son instinct de duelliste l’analyser et générer les pouvoirs nécessaires à sa victoire. Puis, il fond à pleine vitesse sur Totentanz. Mais celui-ci est loin d’être pris en défaut : d’un bond prodigieux, il se jette à la rencontre de Farad, dégaînant du même coup ses deux épieus. Les deux novas se rejoignent dans les airs, Farad en vol, Totentanz au milieu de son bond. Le mercenaire frappe son vis-à-vis de ses deux armes. Les coups touchent, mais, dans sa forme électrique, Farad y est immunisé. Il tente d’électrocuter Totentanz, mais celui-ci esquive le coup.
Farad effectue une boucle dans les air pour se retrouver face à son adversaire, tandis que Totentanz se réceptionne au sol et devient invisible. Fracasse le perd de vue, mais Farad, grâce à son pouvoir Némésis, continue de le voir comme si de rien n’était. Il lui balance un rayon électrique, que Totentanz esquive avant de se précipiter sur Fracasse et de l’empaler successivement avec ses deux épieus. Ce dernier tombe au sol, inanimé.
Pendant ce temps, O Coronel s’occupe des militaires congolais qui tentent de récupérer du carambolage en leur tirant dessus avec son rayon assommant.
Farad et Totentanz échangent des coups, mais aucun ne parvient à toucher ou à franchir la protection de son ennemi. Fracasse, en bon trompe-la-mort (une de ses Qualités), récupère et se relève, prêt à reprendre le combat, mais Totentanz lui porte un nouveau coup qui lui fait mordre la poussière. Farad comprend alors que son rayon électrique ou sa simple force ne peuvent rien contre la résistance surhumaine de l’Elite. Il génère alors un nouveau pouvoir, lui permettant de s’attaquer électriquement de manière directe aux organes de son adversaire. Totentanz faiblit peu à peu et, au bout de quelques minutes s’effondre au sol. O Coronel vient récupérer Fracasse et Farad se saisit du corps de Totentanz. Ils s’enfoncent tous le deux dans la jungle, espérant être bientôt rejoints par Masamargues et Aisa, qui profitent toujours de leur petit voyage en tête à tête sur les routes du Congo.
Cet épisode a en fait été super chiant à gérer pour moi, notamment à cause d’un énorme malentendu sur la portée du pouvoir Némésis. Au début du combat, Farad a commencé à se rendre compte que Totentanz était trop fort pour lui (et moi à m’apercevoir que, bien que super fort, Totentanz ne pouvait pas blesser Farad car toutes ses attaques infligent des dégâts physiques, auxquels Farad est immunisé). S’en est suivi un débat sur Némésis qui, pour le joueur de Farad, était censé lui donner une chance de vaincre, quitte à lui attribuer douze pouvoirs, alors que pour moi il était simplement censé lui donner un avantage qu’il n’aurait pas eu sinon. La session s’est terminée sur ce débat, suivi d’un échange de mails, et j’ai finalement accepté dans une certaine mesure sa vision des choses, ce qui était je pense rétrospectivement une erreur.
À la session suivante, je lui ai donné d’autres pouvoir lui permettant de pouvoir toucher et blesser Totentanz (des boosts de caracs et le pouvoir Affliction, en gros). Et ça, combiné à ma mauvaise gestion du PNJ (oubli d’utiliser certains pouvoirs, mauvaise estimation de combien de temps il pouvait tenir avant de fuir, puis de revenir un jour avec un lance-flammes), a permis à Farad de venir à bout d’un des PNJ emblématiques d’Aberrant. Sur le fond, ça ne me gêne pas, mais j’ai peur d’avoir créé un monstre. Du coup, je ne sais plus trop comment gérer Nemesis. On aurait dû en parler lorsque le joueur l’a tiré à la création, mais sur le moment il ne m’avait pas paru aussi problématique. Bref.
La suite bientôt, avec les conséquences de toutes ces barbouzeries et plusieurs séances beaucoup moins bourrines.
Savage Borderlands (Adaptation des jeux vidéo Borderlands pour Savage Worlds) : http://arfe.net/sb
[i]Membre de l'Amicale des Cucurbitacées Rôlistes Anonymes.[/i]