Publié : mer. juin 17, 2009 7:30 pm
L’attente est longue et quelque peu tendue, mais après un peu moins d’une heure, Ernest Salard revient voir nos amis et les fait rentrer dans le salon de nouveau. Là il leur explique que Philomène, Anselme et lui-même ont décidé de financer l’expédition qu’ils leur proposent. Ils ont quelques doutes sur le budget, un peu trop serré à leur goût, particulièrement sur la sécurité de l’équipage. Mais pour peu que quelques hommes d’armes soient engagés, ils sont disposés à soutenir l’opération. Cela peut se faire selon deux schémas, et sera dans tous les cas assorti de trois conditions :
« La première solution c’est que nous vous consentions un emprunt du montant dont vous avez besoin pour monter l’expédition. Au vu des risques financiers encourus, cet emprunt devra être remboursé capital et intérêts au bout de deux années, et le montant des intérêts au bout de ces deux ans sera l’équivalent du capital. En d’autres termes, vous nous remboursez dans deux ans le double de ce que nous vous prêtons aujourd’hui. Nous reconnaissons que ces taux peuvent sembler usuriers, mais vous devez comprendre le risque financier que l’expédition représente pour nous. »
« La seconde solution est que nous investissions collectivement, vous quatre et nous trois, dans une nouvelle Maison de Commerce. Nous en posséderions chacun un cinquième et vous en posséderiez chacun un dixième. Si c’est cette solution qui a votre préférence, nous partagerons les profits au prorata de nos participations et constituerions tous les sept le comité de gouvernance de la nouvelle Maison. »
« Dans tous les case, trois conditions vous lieraient : primo, la Maison Corme disposera du premier choix de toutes marchandises que vous ramènerez pour les distribuer comme bon lui semblera. Secundo, tout navire supplémentaire qui viendrait enrichir la flotte devra être acheté à la Maison Goudre & Frères. Tertio, la Maison ne commercera en aucune circonstances avec l’Empire Mémmonite ou un de ses états satellites. »
A la fin de la longue tirade du Sénateur, après un silence de réflexion, ,Gonzague prend la parole, et à la surprise de tout le monde dit au Sénateur :
« Nous devons nous concerter. Si vous voulez bien vous retirer dans l’antichambre, je suis sûr qu’on vous y servira des rafraichissements ! »
Le Sénateur est un peu abasourdi, mais également amusé, et les trois investisseurs s’exécutent.
Une féroce discussion s’amorce entre nos quatre compagnons. Martin semble avoir peu d’avis sur la question et s’excuse de ne pas bien comprendre les enjeux. Henri penche pour accepter l’offre d’emprunt, non pas par avidité mais parce que celui lui semble être la solution la plus facile à mettre en place, et que son seul objectif est d’aller explorer le continent, pas de s’enrichir.
Mais Jehan et Gonzague ne sont pas d’accord. Ils veulent monter leur maison de manière durable, et comprennent bien vite que pour pouvoir rembourser l’emprunt en deux ans il faudrait que les richesses acquises et revendues lors du premier voyage soient considérables. En comptant qu’une traversée prend trois mois (et ça pourrait bien être plus) et que l’exploration du continent pour y trouver des denrées de valeur prendra au moins quelques mois, il serait impossible de faire plus de deux voyages au mieux en deux ans.
Par contre, ni l’un ni l’autre n’accepte d’être minoritaire dans ce qu’ils considèrent être « leur » Maison. Par conséquent, ils souhaitent inverser les participations. Qu’eux quatre disposent de 15 pourcent de la propriété chacun et que les investisseurs disposent des deux cinquièmes restant. Finalement, tous se mettent d’accord sur cette ligne, et ils demandent aux investisseurs de revenir.
La discussion qui s’ensuit est rude, mais Gonzague s’avère être un redoutable négociateur. Il commence par exposer les risques pour leur vie que prennent nos quatre compères, des risques, précise-t’il, bien plus fondamentaux que les risques financiers des investisseurs qui, sans être négligeables, ne sont pas de même nature. De plus, explique Gonzague, au-delà de la répartition des profits, il est inconcevable que ceux qui vont monter et réaliser l’expédition ne contrôlent pas sa destinée, tout simplement parce que les décisions collégiales qui seront prises engageront leur sécurité et leur vie.
Les exigences de Gonzague semblent tout à fait déraisonnables aux investisseurs qui font une contre-proposition. Finalement, après d’interminables discussions, les investisseurs acceptent un compromis suivant lequel Henri, Gonzague, Martin et Jehan possèderont chacun 13 pourcent des parts, et les investisseurs chacun 16 pourcent. Ainsi, collectivement les aventuriers gardent la majorité des décisions, mais individuellement les investisseurs ont plus de retours financiers que les aventuriers.
Tout le monde étant à peu près satisfait, le Sénateur sort d’une caisse une bouteille de Vin de Ploërme pétillant pour célébrer l’accord. Son scribe vient rédiger sur le champ les détails de celui-ci. Finalement, nos amis se font raccompagner en ville.
Juste avant leur départ toutefois, Salard prend Henri à part :
« Mon ami, n’allez pas croire que je fasse peser sur vous le moindre soupçon, mais je voulais vous informer d’un fait étrange : la dague sacrificielle que vous avez aperçue dans mon bureau et qui vous avait tant impressionné m’a été dérobée. Je n’ai aucune idée de qui pourrait être à l’origine du forfait, mais elle vous avait tant troublé que j’ai jugé utile de vous en informer… »
« La première solution c’est que nous vous consentions un emprunt du montant dont vous avez besoin pour monter l’expédition. Au vu des risques financiers encourus, cet emprunt devra être remboursé capital et intérêts au bout de deux années, et le montant des intérêts au bout de ces deux ans sera l’équivalent du capital. En d’autres termes, vous nous remboursez dans deux ans le double de ce que nous vous prêtons aujourd’hui. Nous reconnaissons que ces taux peuvent sembler usuriers, mais vous devez comprendre le risque financier que l’expédition représente pour nous. »
« La seconde solution est que nous investissions collectivement, vous quatre et nous trois, dans une nouvelle Maison de Commerce. Nous en posséderions chacun un cinquième et vous en posséderiez chacun un dixième. Si c’est cette solution qui a votre préférence, nous partagerons les profits au prorata de nos participations et constituerions tous les sept le comité de gouvernance de la nouvelle Maison. »
« Dans tous les case, trois conditions vous lieraient : primo, la Maison Corme disposera du premier choix de toutes marchandises que vous ramènerez pour les distribuer comme bon lui semblera. Secundo, tout navire supplémentaire qui viendrait enrichir la flotte devra être acheté à la Maison Goudre & Frères. Tertio, la Maison ne commercera en aucune circonstances avec l’Empire Mémmonite ou un de ses états satellites. »
A la fin de la longue tirade du Sénateur, après un silence de réflexion, ,Gonzague prend la parole, et à la surprise de tout le monde dit au Sénateur :
« Nous devons nous concerter. Si vous voulez bien vous retirer dans l’antichambre, je suis sûr qu’on vous y servira des rafraichissements ! »
Le Sénateur est un peu abasourdi, mais également amusé, et les trois investisseurs s’exécutent.
Une féroce discussion s’amorce entre nos quatre compagnons. Martin semble avoir peu d’avis sur la question et s’excuse de ne pas bien comprendre les enjeux. Henri penche pour accepter l’offre d’emprunt, non pas par avidité mais parce que celui lui semble être la solution la plus facile à mettre en place, et que son seul objectif est d’aller explorer le continent, pas de s’enrichir.
Mais Jehan et Gonzague ne sont pas d’accord. Ils veulent monter leur maison de manière durable, et comprennent bien vite que pour pouvoir rembourser l’emprunt en deux ans il faudrait que les richesses acquises et revendues lors du premier voyage soient considérables. En comptant qu’une traversée prend trois mois (et ça pourrait bien être plus) et que l’exploration du continent pour y trouver des denrées de valeur prendra au moins quelques mois, il serait impossible de faire plus de deux voyages au mieux en deux ans.
Par contre, ni l’un ni l’autre n’accepte d’être minoritaire dans ce qu’ils considèrent être « leur » Maison. Par conséquent, ils souhaitent inverser les participations. Qu’eux quatre disposent de 15 pourcent de la propriété chacun et que les investisseurs disposent des deux cinquièmes restant. Finalement, tous se mettent d’accord sur cette ligne, et ils demandent aux investisseurs de revenir.
La discussion qui s’ensuit est rude, mais Gonzague s’avère être un redoutable négociateur. Il commence par exposer les risques pour leur vie que prennent nos quatre compères, des risques, précise-t’il, bien plus fondamentaux que les risques financiers des investisseurs qui, sans être négligeables, ne sont pas de même nature. De plus, explique Gonzague, au-delà de la répartition des profits, il est inconcevable que ceux qui vont monter et réaliser l’expédition ne contrôlent pas sa destinée, tout simplement parce que les décisions collégiales qui seront prises engageront leur sécurité et leur vie.
Les exigences de Gonzague semblent tout à fait déraisonnables aux investisseurs qui font une contre-proposition. Finalement, après d’interminables discussions, les investisseurs acceptent un compromis suivant lequel Henri, Gonzague, Martin et Jehan possèderont chacun 13 pourcent des parts, et les investisseurs chacun 16 pourcent. Ainsi, collectivement les aventuriers gardent la majorité des décisions, mais individuellement les investisseurs ont plus de retours financiers que les aventuriers.
Tout le monde étant à peu près satisfait, le Sénateur sort d’une caisse une bouteille de Vin de Ploërme pétillant pour célébrer l’accord. Son scribe vient rédiger sur le champ les détails de celui-ci. Finalement, nos amis se font raccompagner en ville.
Juste avant leur départ toutefois, Salard prend Henri à part :
« Mon ami, n’allez pas croire que je fasse peser sur vous le moindre soupçon, mais je voulais vous informer d’un fait étrange : la dague sacrificielle que vous avez aperçue dans mon bureau et qui vous avait tant impressionné m’a été dérobée. Je n’ai aucune idée de qui pourrait être à l’origine du forfait, mais elle vous avait tant troublé que j’ai jugé utile de vous en informer… »