Combefoin
7ème séance, Été 2946
Rencontre avec Geb
Alors que les Compagnons sont encore désorientés, quelqu'un les hèle. Il s'agit d'un ménestrel avenant et un peu moqueur qui se ravise dès que Lifstan tire ses armes. Le Dalien est à cran. Pourtant, Geb, c'est son nom, se veut plutôt aidant après avoir constaté que le groupe est complètement perdu et lui pose des questions incongrues.
Il renseigne la Compagnie : elle se trouve à un quart de lieue de Combefoin, la bourgade la plus proche, par une jolie matinée de fin d'été. Geb est lui-même arrivé il y a quelques jours afin de colporter ses histoires et en apprendre de nouvelles. Il n'a aucune idée de la date exacte et il pense que le seul qui pourrait les renseigner sur ce détail serait l'Alderman de Combefoin.
Un mystère autour de Dol Guldur
Malheureusement, l'Alderman est parti il y a plusieurs semaines afin d'aller inspecter le Mont de la Sorcellerie, Dol Guldur, au sud de la Forêt Noire. On dit y avoir aperçu des feux et le vent porte parfois des relents nauséabonds qui viennent de cet endroit. C'est plutôt inhabituel, car on croyait l'endroit abandonné par les Ténèbres.
Arrivée à Combefoin
Geb tente d'aider Lifstan avec son lourd fardeau et se montre surpris par le jeune âge d'Ailla. Il lui fait plusieurs remarques dans ce sens, mais se montre impressionné par la maturité de la jeune fille. Il se propose pour les mener à la Chèvre qui Choit, la principale auberge de Combefoin.
Sur le chemin, les Compagnons observent qu'il y a une activité certaine sur la route : plusieurs voyageurs et caravanes se dirigent vers le Haut Col après avoir passé la nuit à Combefoin. La bourgade apparaît rapidement à la vue et plusieurs Compagnons ont la conviction qu'il s'agit d'une vision passée de l'actuel Repos d'Elendil.
Une haute palissade ceint la ville, les bâtiments se dressent fièrement sur leurs fondations de pierre et le vacarme d'une place de marché animé se fait bientôt entendre. Ailla cherche une date sur un linteau de porte afin de se repérer dans le temps. Par chance, elle observe une date gravée dans la pierre d'une bâtisse d'une bonne vingtaine d'années : 2473, soit plus de 5 siècles avant leur ère.
Perception mystérieuse
Ithildir tente de percer le voile et d'identifier la nature réelle de son environnement : en fermant les yeux et en se concentrant, il entend au loin des bruits de combat intenses. Il suppose donc que la Compagnie se trouve dans une sorte de rêve éveillé, comme Dame Irimë s'en était servie pour soigner ses compagnons gravement blessés. Sa concentration est néanmoins de courte durée : entre la vente à la criée, les enfants aux cheveux blonds filasses et le passage de nombreux chevaux, l'agitation fait plaisir à voir.
À la Chèvre qui Choit
Aldor, le tenancier nain de la Chèvre qui Choit, est ravi d'accueillir de nouveaux clients. L'aubergiste a pris sous son aile un jeune garçon du nom d'Haleth, un peu rêveur, mais visiblement impressionné par les gens d'armes que sont Lifstan et Beran. Quand il sera plus grand, il sera un grand guerrier ! Lifstan le reprend vertement en lui expliquant que la guerre est tout sauf un jeu. Quelque peu dépité, il trouve en Ailla une compagnie plus à son goût.
Souvenirs douloureux
Après les salutations d'usage, Aldor se plaît à prendre des nouvelles du monde et de ses hôtes. Assez rapidement, Lifstan évoque les Montagnes Grises et en particulier la perte de Grisefosse, la forteresse maîtresse de cette région. L'aubergiste nain est manifestement ému : d'une voix chevrotante, il raconte qu'il a participé aux ultimes défenses de la cité avant de devoir s'enfuir, car les Orques étaient trop nombreux. Il montre à Lifstan sa jambe mutilée, témoignage quotidien de cette profonde blessure à son honneur.
Le Bardide tend son godet d'hydromel en prophétisant la reprise de Grisefosse et du renouveau des Nains dans les Terres Sauvages. Il n'en fallait pas plus pour qu'Aldor sorte son eau-de-vie trois fois distillée et serve plusieurs rasades à ses convives en évoquant les beautés de l'ancienne forteresse de son peuple.
Contexte historique
De son côté, Ithildir compulse son carnet de voyage afin de relier les événements entre eux. La pêche est assez maigre, mais il découvre que c'est environ à cette période que s'éteint la période de la Paix Vigilante : une ère prospère, un âge d'or qui périt brutalement après la reprise de Dol Guldur par le maléfique Nécromancien. Si les observations d'Ailla sont exactes, la Compagnie ne se situe pas loin dans le temps de ce basculement.
L'Alderman et Héafod
Quand elle cherche des informations sur l'Alderman et sa mission, la Compagnie apprend que le seigneur local Héafod a confié cette mission au maître de Combefoin. À l'évocation d'Héafod, Beran et Ailla se remémorent des histoires de gloire passée et d'une puissante nation d'Hommes du Nord qui dominait la vallée de l'Anduin il y a fort longtemps. Tout le monde à Combefoin est impatient de revoir l'Alderman ainsi que la troupe qui l'accompagnait.
Rencontre avec Rodwen
La Compagnie s'enquiert aussi de Dame Irimë. Aldor répond qu'aucune Elfe répondant à cette description n'a été aperçue récemment. Par contre, Rodwen, l'émissaire de Thranduil, est arrivée l'avant-veille à Combefoin. Haleth se propose alors pour escorter Ithildir dans la bourgade pour la trouver.
Les intonations de voix et l'air solennel de l'enfant font immédiatement écho au jeune Baldac. Ithildir sent une impression de déjà-vu intriguant. Malgré les rues bondées et animées, la Compagnie trouve sans grande difficulté Rodwen qui était en train de préparer son expédition pour traverser les Montagnes de Brume.
Elle vient naturellement vers les Compagnons et s'amuse de la présence d'un autre Elfe de la Forêt Noire en ces lieux. Le temps de franchir les quelques pas qui les séparent, les Héros ont le sentiment fugace que le monde se délite, que le voile laisse apparaître une tout autre réalité : des Wargs rugissant dans le lointain, des Orques vociférant, les flèches elfiques sifflant de toutes parts. Dame Irimë est là, aux prises avec le spectre rencontré la veille. Le temps d'un clignement de paupières, les Compagnons sont de retour à Combefoin.
Discussion avec Rodwen
Rodwen arbore un sourire chaleureux, une expression qui leur rappelle clairement Irimë. Sa voix enjouée trahit pourtant une certaine inquiétude et les Compagnons lui demandent rapidement si son voyage vers Fondcombe ne serait pas lié aux signes inquiétants de Dol Guldur. Étonnamment, elle s'ouvre aux Héros et son air sombre confirme leurs hypothèses. Ils décident de continuer de discuter à la Chèvre qui Choit et rebroussent chemin.
Le retour de l'Alderman
À ce moment, une liesse particulière saisit le peuple de Combefoin. Des messagers accourent de hameaux plus au sud : ils ont aperçu l'Alderman rentrant au pays ! Les Compagnons se rendent sur la place du village où l'on fait déjà de la place pour recevoir la troupe tant attendue. Ailla s'informe sur le meilleur lieu d'observation auprès d'Haleth et les deux adolescents montent dans le grenier de l'auberge.
Bientôt, Ailla aperçoit à l'horizon les soldats de Combefoin qui précèdent le chariot doré de l'Alderman tiré par 4 fiers destriers. Les portes sont grandes ouvertes, les habitants se réjouissent de retrouver leurs proches ou les membres de leur famille, les premiers soldats entrent en ville sous les ovations.
Un présage sinistre
À mesure que la joie les entoure, les Compagnons ressentent quant à eux exactement l'inverse. Lifstan somme Aldor de se tenir prêt et de s'armer. De son belvédère, Ailla voit que quelque chose cloche : les soldats sont inexpressifs, leurs capuches tirées trop bas. Beran est assailli par la conscience de l'Ombre. Rodwen pose sa main sur le bras d'Ithildir : elle semble tressaillir d'un froid intense.
La procession s'immobilise au milieu de la place du marché et la foule se resserre pour entendre l'Alderman du bourg. Lifstan le reconnaît car il a vu plus tôt un buste le représentant. Il porte un magnifique torque en or et une armure d'une facture jamais vue. Il se redresse et lève les mains : « Peuple de Combefoin ! Peuple du Nord ! Votre véritable seigneur est revenu ! »
Le massacre débute alors.