Dans la catégorie "suites obscures de séries B déjà un peu obscures" :
King Kong II (John Guillermin, 1986) : dix ans après sa chute du World Trade Center, Kong est maintenu en coma artificiel par une organisation gouvernementale, qui essaie de le soigner. Un beau jour une femelle de la même espèce est capturée à Bornéo.
Et donc, dix ans après son médiocre remake de
King Kong, John Guillermin revient aux manettes pour réaliser la suite de aventures du roi des singes. On est dans le navet de chez navet, même si je m'attendais à un film beaucoup plus fauché (il a été nominé aux Razzie Awards des pires effets spéciaux). Oui c'est moche, mais pas tant que ça, il y a même quelques effets plutôt sympas. C'est pas ça le problème, c'est tout le reste. Les passages avec Kong et Madame sont ridicules à force de vouloir les anthropomorphiser, le scénario est débile, et les acteurs sont quasiment tous mauvais. Le protagoniste est un Indiana Jones d'occasion sans aucun charisme et qui joue très mal, l'antagoniste une caricature de militaire bourrin incarné par John Ashton, Taggart dans les
Flic de Beverly Hills. À par quelques scènes rigolotes par leur bêtise, le seul truc à sauver c'est une Linda Hamilton post-
Terminator, qui n'a pas grand chose à jouer mais qui le fait bien et qui arrive à être classe. J'avais jamais réalisé combien la Linda Hamilton des années 80 ressemblait à la Adèle Haenel des années 2010, ici c'est troublant. Le regard dur et impressionnant, la mâchoire serrée, la rage intérieure, tout y est.
Si vous êtes comme moi un amateur des films de monstres géants, même des mauvais, ça peut passer, sinon oubliez.
Ginger Snaps : Aux origines du mal (Grant Harvey, 2004) : début du XIXe siècle. Les sœurs Ginger et Brigitte, perdues dans la forêt canadienne, trouvent refuge dans un fort où quelques survivants luttent contre les assauts de mystérieuses créatures.
Ce troisième épisode de la série
Ginger Snaps fait le choix de la préquelle, catapultant deux sœurs identiques aux Fitzgerald des deux premiers films au XIXe siècle, sans explication. Ça passe. J'ai beaucoup d'affection pour cette saga. C'est de la vraie série B, sans trop de moyens mais qui arrive relativement à le masquer, c'est cruel et sanglant. Là où le premier était un pur produit de la fin des années 90 avec la lycanthropie comme métaphore de l'éveil à la sexualité (inspi parfaite pour
Monsterhearts), là où le second, s'il ne lâchait pas la sexualité, parlait surtout d'addiction et de troubles mentaux, celui-ci est est un
survival à huis clos ou presque, parfait pour les MJ de
Colonial Gothic ou
Bûcherons & Loups-garous. Chouette trilogie.
Cube² : Hypercube (Andrzej Sekuła, 2002) : plusieurs personnes se réveillent, sans aucun souvenir, dans des pièces cubiques identiques, qui sont reliées entre elles. Elles vont chercher la sortie de ce labyrinthe.
Le premier
Cube avait fait son effet à sa sortie ; huis clos SF imparfait, fauché mais très intelligemment mis en scène avec un pitch original, il avait raflé quelques prix et avait fait sensation en festival, puis avait fini par plus ou moins être oublié, comme son réalisateur (dont j'avais bien aimé
Splice en 2010).
Le cinéma de genre étant ce qu'il est, une suite était inévitable. Ce
Cube² : Hypercube se vautre complètement dans le cliché des deuxièmes épisodes
bigger & louder, en reprenant le concept - il est vrai limité - du précédent et en ajoutant des histoires de voyage dans le temps et de réalités alternatives. Bref ça ressemble à une fan fiction de
Doctor Who, sans aucune imagination et bourrée d'incohérences gigantesques. Avec des effets spéciaux dégueulasses.
Il existe aussi une préquelle,
Cube Zero, et un remake japonais récent, peut-être qu'un DVD à 1 € chez Cash Converters pourrait me motiver à les voir, mais je suis même pas sûr.
