[CR] [Delta Green] Future / Perfect

[Humphrey B]

Future/Perfect 2 : Chester, Ohio

Nous retrouvons donc nos agents après un été sans histoires (enfin, à part l'affaire Levinski !). Chacun est retourné à ses affaires habituelles : LOGAN s'ennuie à Bakersfield, LON bosse à New-York tout en se disant qu'il serait mieux dans le Montana, et LOKI travaille à la mise en place de son bureau de collaboration inter-agence sur les affaires de terrorisme (au sein duquel il essaie de faire muter LOGAN, suite à une demande de la Cellule A).
LOKI n'a toutefois pas oublié l'affaire d'Hellbend, et a interrogé quelques connaissances à lui au Pentagone sur les activités de Hunt Electronics (ex-Hunt Electrodynamics) durant la seconde guerre mondiale et la guerre froide. Rien de bien intéressant n'en sort. La société vend principalement de l'électronique embarquée pour la Navy et l'Air Force : des pièces de radars, des systèmes de communication, des systèmes de guidage de missiles... Hunt Electronics fait rarement le système entier, mais va fabriquer une carte électronique qui sera intégrée dans un système plus vaste fabriqué par une autre société. H.E. a un savoir faire reconnu dans les composants électroniques, et leurs systèmes sont réputés pour leur fiabilité. A l'échelle des entreprises qui gravitent autour de la Défense, H.E. fut numéro 1 de l'electronique embarquée dans les années 50, mais a vu son hégémonie contestée depuis les années 70. H.E. reste toutefois dans le top 5 pour l'électronique embarquée, et engrange régulièrement des contrats de plusieurs millions de dollars avec l'armée.

Cette belle routine est brisée le 10 septembre par l'arrivée d'un email codé sur les ordinateurs des trois agents.

Subject: Operation LAPIN BLANC
From: Cell A
Date: Thu, 10 September 1998 11:12:46 +0600
To: LOKI ; LON ; LOGAN
$$$ pgp coding enabled $$$

Vous êtes conviés à une nuit à l'opéra.

Rendez-vous immédiatement à Chester, Ohio pour enquêter sur la disparition et le probable meurtre de Amy Towers, 6 ans. Les agents LON et LOGAN seront officiellement chargés de l'affaire par le FBI.
Chester, Ohio est le lieu de naissance de Arthur Hunt, qui sera désormais désigné sous le nom de code de LAPIN BLANC.

Objectifs de l'opération LAPIN BLANC :
1. Elucider l'affaire Amy Towers et l'implication potentielle de menaces paranormales. En particulier, étudier les liens éventuels entre cette affaire et le cas de Douglas Yale, le tueur de la rivière Ohio, supposé mort en octobre 1994.
2. Neutraliser toute menace immédiate. Dans le cas où cette menace peut être amenée devant les tribunaux sans révéler des implications surnaturelles, suivez la voie légale. Dans le cas contraire, toute méthode alternative pour éliminer la menace est autorisée.
3. Profiter de votre séjour à Chester pour continuer à enquêter sur LAPIN BLANC.

Ressources opérationnelles :
1. la GREEN BOX #413, située près de Cincinnati, peut-être utilisée à votre discrétion. La procédure d'accès est décrite dans le document joint.
2. En cas d'urgence, la Cellule F peut être utilisée en renfort. La Cellule F n'est pas active actuellement, et son activation ne devra être envisagée qu'en cas d'extrême urgence. Votre contact au sein de la Cellule F est FAWKES.

Votre Agent référent pour cette opération est MARCUS.

Bonjour chez vous !
ADAM

Effectivement, dans l'heure suivant la réception du message, LON et LOGAN se voient envoyés à Chester pour diriger l'enquête. Il semblerait que des personnes importantes au FBI ne souhaitent pas utiliser des agents locaux, trop connus des journalistes du coin. Cette disparation risque en effet de relancer l'affaire de l'Ohio River Killer, un tueur en série ayant fait 7 victimes il y a quatre ans, et qu'on croyait mort et enterré. Les agents pourront compter sur l'aide du shérif local. Quant à LOKI, il n'est pas affecté à l'affaire officiellement. Il décide de faire jouer la paperasse pour faire sorte d'être affecté à l'affaire comme consultant : en effet, son bureau souhaite (tout à fait officiellement) recruter Bowman (alias LOGAN) et il est naturel que son futur patron aille l'observer sur le terrain. LOKI rejoindra donc ses deux collègues plus tard, le temps de faire valider ça.

Le 11 septembre 1998, LOGAN et LON se retrouvent à l'aéroport de Cincinnati, louent une voiture et se rendent directement à Chester, Ohio. Une petite ville de 20000 âmes au cœur de l'Amérique, et la patrie d'Arthur Hunt.

[Humphrey B]

La première chose que remarquent LON et LOGAN en entrant à Chester (à part la pluie qui les poursuit depuis Cincinnati), c'est la présence sur de nombreux panneaux d'information d'un symbole (qui semble être le symbole de la ville de Chester) ressemblant à une sorte de triskel. Il semble qu'il s'agisse de la représentation d'un site archéologique préhistorique situé à Chester, appelé les Serpent Mounds. Le symbole se retrouve un peu partout, et les agents se disent qu'ils iront surement y faire un tour. Mais d'abord, ils sont attendus au bureau du shérif pour commencer leur enquête. A l'entrée, une journaliste d'une télé locale se fait filmer pour un sujet, les agents profitent qu'elle est occupée pour entrer discrètement dans les locaux de la police du comté.

Le shérif Fredericks, qui les accueille, est un homme encore jeune et souriant. Il a l'air plus qu'heureux de recevoir l'aide du FBI. Il leur présente rapidement les faits. Une petite fille de 6 ans, Amy Towers, a disparu voilà une dizaine de jours. C'est sa mère, Mary-Jane Towers, qui a signalé sa disparition le 31 août. Selon elle, sa fille aurait disparu de sa vue la veille. La réalité, c'est que Mary-Jane est une alcoolique qui élève seule sa fille, et qu'un médecin a récemment signalé aux services de protection de l'enfance qu'il la soupçonnait de la battre. Mary-Jane a donc été immédiatement mise en détention le temps de vérifier ses propos. Quant au père de la petite, il a quitté femme et enfant afin d'entrer au sein de la New Star Crusade, "notre petite communauté d'allumés locale", comme dit le shérif. Cette secte voue une sorte de culte aux Tertres de Chester, son chef prétendant être la réincarnation du chef indien ayant construit les tertres, ou un truc comme ça. Selon le shérif, la secte n'est pas bien méchante, mais très procédurière, alors il vaut mieux les laisser tranquilles.
Le shérif a donc commencé son enquête, en supposant que la fillette avait effectivement disparu le dimanche après-midi comme indiqué par sa mère, et organisé des battues avec l'aide de citoyens volontaires. Ça n'a pas donné grand chose, jusqu'au 8 septembre, où un bénévole a retrouvé dans un bois à environ un mile du domicile des Towers un tas d'ossements partiellement déterrés (sans doute par un animal), et compatible avec les restes d'un enfant de six ans. Les os étaient parfaitement nettoyés de toute trace de chair... Selon le légiste qui les a analysé, les restes pourraient correspondre à ceux d'Amy, notamment parce qu'on trouve trace d'une fracture des côtes compatible avec celle qui avait conduit le médecin à craindre qu'Amy soit une enfant battue. Le "corps" est toujours à la morgue de l'hôpital de Chester.

Ce cas rappelle douloureusement une affaire datant de quatre ans : celle de Douglas Yale, le supposé tueur de l'Ohio. Et si la reprise des meurtres se confirme, des meutes de journalistes risquent de rappliquer. Douglas Yale était un tueur cannibale qui tué au moins 7 personnes au cours entre 1993 et 94 dans les environs de Chester. Sa particularité est qu'il ne laissait de ses victimes qu'un petit tas d'os rongés, bien nettoyés. LON demande au FBI de lui transmettre le dossier sur Yale, mais souhaite commencer son enquête tout de suite. LON et LOGAN se rendent donc au domicile des Towers, accompagnés par Fredericks. Il s'agit d'une vieille ferme délabrée, et plutôt isolée, située un peu à l'écart de la ville. la maison est mal entretenue, seule la chambre de la petite est propre en entretenue. LON, en quête de traces ADN, récupère une petite brosse à dents rose dans la salle de bains. L'examen des lieux ne donne rien, à part la découverte de bouteilles d'alcool vides dans les placards. Les agents se rendent ensuite à l'endroit où les os ont été découverts, mais là encore il n'y a rien à voir - la pluie battante n'arrangeant rien.

De retour à Chester, les agents vont discuter avec le légiste et examiner les restes. Le légiste explique qu'il pense que c'est Amy à cause de la fracture, mais les traces ADN prélevées par LON devraient éliminer les derniers doutes. LON examine les restes en compagnie du légiste : effectivement, les os semblent avoir été rongés. Il y a des traces sur les os compatibles avec une dentition humaine.

En traversant Chester en direction des locaux de la police, le shérif Fredericks leur montre une grande statue en bronze qui trône au milieu d'un square et leur glisse, tout sourire : "Ça, c'est Arthur Hunt, notre gloire locale !". Le Hunt de bronze semble vaguement leur sourire. A LOGAN qui demande des précisions, le shérif répond qu'Hunt est connu pour être le self-made man de Chester, un homme qui partant de rien est devenu un grand chef d'entreprise. C'est d'ailleurs à cause de l'essor de son entreprise que Chester s'est développée. Mais il est mort depuis longtemps, et l'usine de Chester a fermé.

Au bureau du shérif, le FBI vient de le transmettre une copie du dossier de l'affaire du tueur de l'Ohio, Douglas Yale. Un dossier épais, et non exempt de zones d'ombres...

[Humphrey B]

Douglas Yale : sa vie, ses meurtres, sa mort étrange

Yale a assez mal commencé dans la vie : expulsé de plusieurs lycées, puis arrêté pour des bagarres et voies de faits... C'est cet individu qui adhère en 1991 à la New Star Crusade, la secte fondée quelques années auparavant par son "gourou" Danen Ignis (de son vrai nom Michael Brown, mais il est vrai que ça fait moins classe). Visiblement, la religiosité de la NSC ne le calme pas, et il continue à avoir un comportement violent lors de ses sorties en ville. La secte trouvant que cela nuit à son image, Yale est expulsé de la New Star Crusade fin 92. On se ne sait pas trop ce qu'il fait pendant six mois, puis on commence à le voir trainer sur les Serpent Mounds.

Le 21 octobre 1993, Yale est surpris par un adjoint du shérif en train de creuser sur les tertres, ce qui est strictement interdit. Alors que l'adjoint essaie de l'arrêter, Yale est pris d'une rage subite et attaque brutalement l'adjoint, qui fait feu à cinq reprises sur son agresseur. Cela met Yale en fuite (alors que l'adjoint est persuadé d'avoir fait mouche au moins trois fois), et l'adjoint est gravement blessé. Durant l'hiver 93-94, un des plus rudes qu'ait connu la région, une vaste chasse à l'homme est organisée pour retrouver ce fou qui attaque les flics. Yale échappe pourtant à ses poursuivants, et les meurtres commencent. Entre novembre et avril, trois tas d'os rongés sont retrouvés par des promeneurs. Il n'y a pas de lien apparent entre les victimes. Yale est rapidement soupçonné, bien qu'il n'y a pas d'éléments l'incriminant directement.

Le 21 juin 1994, un important détachement de la police de Chester est en train de surveiller les "rites" que la New Star Crusade effectue tous les solstices sur les tertres, lorsque Yale est repéré par un adjoint. Une importante fusillade en résulte, les policiers tirant plus d'une cinquantaine de coups de feu. Yale est capturé, mais est indemne. Il est emprisonné dans les locaux du shérif à Chester, où il reste catatonique pendant deux jours. Le 23 juin, sa cellule est retrouvée ouverte et vide, et on constate la disparition de l'adjoint Athur Falstaf, un policier à la carrière exemplaire. L'existence d'un complice devient un hypothèse crédible, et Falstaf ne sera jamais retrouvé. De juillet à octobre 94, on compte encore quatre disparitions, et quatre petits tas d'os soigneusement rongés. Les médias s'emparent de l'affaire, et Yale devient le tueur de la rivière Ohio alors que la police et le FBI s'avèrent impuissants à le retrouver.

Le dernier acte de la saga de Yale ne sera pas le moins étrange : le 24 octobre 1994 on retrouve un dernier tas d'os, qui seront formellement identifiés comme ceux de Douglas Yale lui-même. Yale n'était peut-être pas le tueur, mais pourtant les meurtres cesseront avec la découverte des restes de Yale. Selon les psys du FBI, Yale était probablement sous la coupe d'un "mentor" pour qui il tuait... jusqu'à ce que ce dernier se lasse de lui.

L'enquête du FBI est toujours ouverte, sans la moindre piste supplémentaire, et sans le moindre meurtre depuis octobre 94. Une affaire que tout le monde semblait avoir oublié... jusqu'à ce qu'on retrouve les restes de la petite Amy.

[Humphrey B]

En fin d'après-midi, LON et LOGAN sont rejoints par LOKI qui est désormais consultant sur l'affaire. Ils se retrouvent à leur hôtel à Chester pour faire le point, et sortent diner. Le restaurant propose des pâtisseries ressemblant aux serpents mounds mais, à la déception de LOGAN, aucun "Menu Hunt". Tant pis, ils se contentent d'un bon T-Bone.
Puis les agents profitent de leur soirée pour se renseigner un peu sur les tertres et sur la New Star Crusade.

Les Serpents Mounds
Ces constructions se retrouvent à différents endroits de l'Ohio et de la Virginie Occidentale, et sont de grands terrassements artificiels. Le plus grand d'entre eux, The Great Serpent Mound, se trouve à une centaine de miles au nord de Chester, et fait plus de 400 mètres de long. Pour en saisir le motif, il faut le regarder du ciel :



Celui de Chester n'est pas aussi impressionnant : il est formé de trois serpents d'une soixantaine de mètres de long et se rejoignant au niveau de la tête, formant une sorte de triskel ondulé. Les constructions sont attribuées à un peuple appelé les Adena (ou bâtisseurs de tertres), une peuplade supposée avoir vécu dans la région entre -1000 et -100 avant J.C. On ne sait presque rien sur cette peuplade.
Des légendes locales, rapportées par les Indiens Shawnee, parlent "d'être à face de lune" qui auraient vécu dans les Tertres. Ces êtres vénéraient le Dieu Maneto ("le serpent") et auraient fait la guerre au Shawnee. Certaines légendes font des être à face de lune les bâtisseurs des Tertres, et d'autres affirment que les tertres ont été construits par les Shawnees afin d'y emprisonner les êtres après leur défaite. Le site du tertre du Chester serait celui de la dernière bataille entre les Shawnee et le dernier chaman des êtres à face de lune. Lors de ce combat, le chaman "fit tomber une étoile", emportant avec lui dans la tombe de nombreux Shawnees. A moins que ce ne soit un chaman Shawnee qui fisse tomber l'étoile pour tuer les êtres à face de lune, à nouveau les légendes se contredisent. Sur ce site, les Shawnee auraient fait construire ce tertre afin de se protéger contre l'esprit maléfique de ce chaman.

Le site de Chester appartient à la Société Historique de l'Ohio. Il fut un temps ouvert comme un site touristique, mais la proximité du Great Serpent Mound fit que celui de Chester n'eut que peu de succès. Depuis les années 70, il n'y a plus de gardiens ou de guides touristique et le site, bien que protégé, est ouvert à tous.

La New Star Crusade
Cette organisation a été fondée au milieu des années 80 par un ancien professeur de l'université de l'Ohio, Michael Brown. Il se fait désormais appeler Danen Ignis et selon le dogme de la NSC (tel qu'on peut le découvrir sur le site web de la secte), prétend être la réincarnation du chef Shawnee qui supervisa la construction des Tertres de Chester. Ceux qui adhèrent à la NSC se verront inspirés par l'esprit des constructeurs des Tertres et, grâce à des rites ayant lieu sur les Tertres, pourront appeler à eux les "Autres" qui les amèneront vers un Nouvel Eden. La secte compte près de 3000 membres dans le monde, beaucoup étant juste en lien avec la NSC par internet. Toutefois, une soixantaine de membres ont tout quitté pour vivre avec Ignis dans une ferme située non loin des Tertres, où ils peuvent pratiquer des rites aux Solstices.

L'état d'Ohio, ainsi que la Société Historique qui gère le site, a un temps tenté d'interdire ces rites sur les tertres. La NSC a attaqué en justice, et a gagné son procès au nom de la liberté religieuse. Ignis a ensuite contre-attaqué en assignant l'Etat d'Ohio, affirmant que sa propriété était régulièrement visitée et que la police refusait d'agir. Il a gagné une grosse somme en dommages et intérêts. Depuis, les autorités laissent la secte tranquille.

[Humphrey B]

Samedi 12 septembre 1998

Les agents profitent de la mâtinée pour faire plusieurs choses. Ils se rendent tout d'abord à l'école où était scolarisée la petite Amy afin d'interroger le personnel sur d'éventuel suspects rodant autour de l'école, ou sur un changement de comportement de l'enfant. Selon l'institutrice et la directrice de l'école, rien à signaler. Il vont également interroger le médecin qui a signalé les mauvais traitements d'Amy. Le médecin travaille dans un dispensaire, et suit la petite depuis que son père a quitté la maison, laissant la mère sans ressources. Il avait déjà eu une fois des doutes face à des bleus sur le corps de l'enfant, mais cette fois-ci, avec une côte cassée, l'histoire de la chute dans l'escalier n'était pas très crédible. A part cette triste histoire, les agents n'apprennent pas grand chose.

Après un bon T-Bone dans leur dinner favori, les agents décident d'aller visiter le musée Hunt. Celui-ci se trouve dans une petite maison située sur la place où sa trouve la grande statue en bronze à l'effigie d'Arthur Hunt. Une affichette sur la porte indique que le musée n'est ouvert que le samedi (coup de chance !) à partir de 14h. Il est justement 14h, et une femme d'une quarantaine d'année court dans leur direction, un trousseau de clés à la main. Cette femme est Mary Jarrad, la directrice du musée, et elle semble très heureuse de leur faire une visite guidée. L'occasion d'en savoir plus sur Arthur Hunt.

[Humphrey B]

Arthur Hunt : sa vie étrange, son œuvre étrange, sa mort étrange

Hunt est né dans ce qui ne s'appelait pas encore Chester en 1906, d'une mère célibataire qui bientôt l'abandonna aux bons soins de sa tante, qui l'éleva aussi bien qu'elle pu. Le jeune Hunt montra des dispositions précoces pour l'alcool qui se développèrent avec la mort de sa tante en 1919. Hunt occupa divers petits boulots (coursier, serveur, livreur de glace...) mais n'en garda jamais aucun bien longtemps. On le voyait souvent en ville, ivre, avec un Indien Shawnee nommé Saucy Jack. Le musée Hunt possède quelques photographies du Hunt de cette époque. Il n'est jamais sobre, et sur l'une d'entre elle, il a escaladé un lampadaire et montre ses fesses au photographe. Hunt et Saucy Jack se rendaient souvent sur les Tertres pour picoler, une activité qui arriva aux oreilles de la police. Le 3 mai 1922, Hunt fut découvert sur les tertres, ivre et une pioche à la main, baragouinant quelque chose à propos de "l'or des indiens". Peu après cet incident, il se fâcha avec Saucy Jack et on ne les vit plus trop en ville. Cela dura presque un an.

Le 9 avril 1923, Hunt retourna en ville et alla directement à la bibliothèque. Il s'installa pour lire, restant concentré sur sa lecture pendant près de 8 heures. L'histoire de l'ex-alcoolo qui s'instruisait fit le tour de Chester, et rapidement Hunt eu un public qui le regardait lire. Hunt ne répondait à aucune question et se contentait de lire des livres sur tous les sujets. A la fermeture de la bibliothèque, il rentrait directement chez lui. Cela dura 3 semaines, pendant lesquelles la ville se dit que Hunt s'était enfin décidé à se prendre en main. Hunt recommença à parler aux autres, essentiellement pour passer commande de tout un ensemble d'outils, tables à dessins, ainsi que d'équipement radio. Il avait perdu son accent de plouc, et parlait désormais un anglais précis.
Assez rapidement, il remis en état la ferme familiale, qui fut la première habitation du comté à avoir l'éclairage électrique en 1924. Il embaucha un coursier pour gérer ses commandes et aller en ville, alors qu'il restait à la ferme à faire des plans et des schémas électriques. Cela dura encore deux ans, avant que Hunt ne retourne en ville pour déposer le nom de son entreprise, Hunt Electrodynamics, et envoyer plusieurs brevets. Pendant un temps, il vendit ses brevets à des entreprises importantes comme Westinghouse, tout en continuant à développer de nouvelles inventions. En 1930, il breveta le Hunt Mark I Resistor, une résistance miniature qui suscita un grand intéret. Hunt décida de la fabriquer lui-même, et installa sa première usine à Chester. Il devint très vite le premier employeur de la ville, et assura son essor, attirant même de nouvelles entreprises (comme la compagnie Parsons Plastics qui est toujours installé à Chester).
Toute cette histoire fait d'Arthur Hunt une icône locale, l'homme parti de rien et qui s'est fait tout seul. Tout le monde le trouvait excentrique et un peu bizarre, mais personne n'avait rien à lui reprocher. Certes, à la fin des années 30, on commença à parler d'une nouvelle usine qu'il voulait ouvrir en Californie. En 1940, Hunt quitta définitivement Chester pour Hellbend, où il resta jusqu'à sa mort en 1952. C'est d'ailleurs à sa mort que des dons de Hunt Electrodynamics permirent l'ouverture de ce musée.

Le musée contient d'autres photos de Hunt, après son "auto-scolarisation" de 1923. Il a toujours l'air de plus ou moins s'ennuyer. L'une d'entre elle le montre à l'inauguration de l'usine d'Hellbend, coupant un ruban, l'air détaché. La dernière photo date de quelques jours avant l'explosion de 1952. C'est la seule où l'expression de Hunt est différente : il a une sorte de petit sourire en coin, comme sur la statue. Et il a l'air d'avoir presque le même âge sur tous les clichés.
Les vitrines contiennent différents objets, comme un exemplaire de la fameuse résistance de Hunt qui fit sa fortune. LON remarque, dans une vitrine contenant différents outils ayant appartenu à Hunt, un objet qui attire son attention. Il s'agit de deux cônes tronqués, avec une sorte de treillis en cuivre dans la partie tronquée. Et les fils métalliques dessinent des caractères qui ressemblent fort à ceux qui les agents ont vu sur le cube en or d'Hellbend... Ces caractères se retrouvent d'ailleurs sur certains documents exposés : selon la directrice, il s'agit d'un code secret qu'Hunt utilisait pour protéger ses découvertes.

Le dernier point concerne l'écriture d'Hunt, qui change radicalement avant et après 1923. Sur les quelques papiers d'avant 1923, l'écriture d'Arthur Hunt est celle d'un enfant. Ensuite, comme sur la reproduction de la demande de brevet du Hunt Resistor, son écriture est constituée de fines pattes de mouches à l'allure mathématique. La seule chose constante est sa signature, toujours aussi maladroite.

Un peu intrigués, les agents quittent le musée en remerciant Mme Jarrad, qui leur répond avec un grand sourire que c'est toujours un plaisir de faire découvrir la vie étonnante d'Arthur Hunt à des étrangers. Étonnante, c'est bien le mot...

[fin de la cinquième séance de jeu]

[Humphrey B]

En sortant du musée, bravant la pluie qui ne cesse de tomber, les Agents se rendent sur les tertres. Ils découvrent effectivement une étonnante structure de terre, dont il est difficile d'en saisir le motif sans prendre de la hauteur (la pluie n'arrangeant rien). Quelques panneaux de la société historique de l'Ohio donnent des informations aux touristes, rien que les agents ne sachent déjà. Ils restent quelques minutes sous la pluie, s'interrogeant sur la meilleure façon de démolir tout ça (depuis l'affaire d'Hellbend, LON et LOKI ont envie d'apprendre à conduire un bulldozer). Finalement, ils se contentent de rentrer à leur voiture les pieds crottés.

Juste au cas où, les agents décident d'aller explorer l'ancienne usine Hunt. Celle-ci se situe un peu en dehors de la ville, à côté de l'usine Parsons Plastics qui elle fonctionne toujours (et est le premier employeur de la ville). Le grillage entourant l'usine est neuf, mais une ouverture a été pratiquée dans un coin. A l'intérieur, rien de bien intéressant : l'usine a été presque totalement vidée, ne restent que quelques éléments trop lourds pour être déplacés. Cherchant des traces d'occupation, ils ne trouvent qu'une pièce où trainent des cannettes vides ainsi que des mégots (pas que de tabac, d'ailleurs). Sûrement le lieu de rencontre des jeunes de Chester... Les agents cherchent aussi un accès à d'éventuels souterrains, comme à Hellbend. Rien de ce côté là, l'usine n'a pas de sous-sol.

Se retrouvant le soir dans leur dinner habituel, les agents sont un peu frustrés de leur journée d'enquête. Ils décident donc de retourner à l'usine Hunt de nuit afin de voir s'ils tomberont sur les jeunes qui s'y réunissent. Une bonne occasion de passer leurs nerfs sur quelqu'un, euh pardon, d'interroger d'éventuels témoins ! Cela ne manque pas, les agents n'ont aucun mal à dénicher une douzaine de jeunes gens passant leur samedi soir dans l'usine. Une moitié part en courant, tandis que l'autre moitié écrase frénétiquement des mégots. Jouant les gros bras pour se rassurer sur leur virilité, les agents n'ont aucun mal à impressionner les jeunes envapés. Malheureusement, ces derniers n'ont vu personne trainer dans l'usine ces derniers temps, pas plus qu'ils n'ont remarqué des personnes "au comportement suspect" en ville. Après un dernier sermon moralisateur sur les dangers de la drogue, les agents vont se coucher.

[Humphrey B]

Dimanche 13 septembre : rencontre avec un gourou

Le lendemain, LON reçoit un message : l'analyse ADN qu'il a demandée sur les ossements a été réalisée. Et il n'y a pas de doute maintenant, les os rongés retrouvés dans les bois sont bien ceux d'Amy Towers, l'enfant disparue. Les agents décident donc de continuer leur enquête en direction des parents de la petite. Mark Towers, le père, étant membre de la New Star Crusade, c'est l'occasion d'aller faire un tour dans la ferme occupée par la secte.

La ferme en question se situe non loin des Tertres de Chester. Prenant une petite route de terre, les agents arrivent en vue d'une guérite et d'une barrière. Un homme leur fait signe de s'arrêter. Les agents se présentent, et après avoir examiné leurs badges, le gardien passe un appel depuis sa guérite et leur indique qu'ils peuvent entrer. A l'intérieur, un terrain vaste et peu entretenu, avec deux bâtiments principaux. Une sorte de grange, qui a été prolongée d'une sorte de baraquement en préfabriqué, et puis le bâtiment principal, une grande maison blanche à deux étages en assez mauvais état. Les fenêtres du dernier étage sont opaques, apparemment recouvertes d'une sorte de peinture blanche. Des gens sur le perron, pieds nus, les regardent d'un air suspicieux. C 'est dans cette maison qu'ils doivent retrouver Towers. A l'intérieur, cela sent le renfermé, et des meubles en mauvais état sont entassés dans l'entrée. Un homme les guide vers le deuxième étage et une sorte de bureau aux fenêtres peintes en blanc. Derrière, entourés de deux jeunes femmes, se tient un homme d'une bonne quarantaine d'années, les cheveux blonds filasses, vêtu d'une simple tunique blanche. Lui aussi est pieds nus. Après avoir redemandé à voir les plaques des agents, il se présente : "Messieurs, je suis Danen Ignis, que me vaut l'honneur de la visite du FBI ?"

Les Agents profitent de l'occasion pour interroger le gourou sur ses motivations et sur le sens des rituels qu'il pratique aux solstices. Ignis leur explique qu'un Grand Mal est tapi sous les Tertres, et que ses rites sont là pour l'empêcher de sortir. Sur Douglas Yale et son passage dans la secte, Ignis leur parle de son caractère violent qu'il n'a pas su canaliser. Mais il n'aurait jamais pensé que cela atteindrait un tel point. Finalement, Ignis leur amène Mark Towers et laisse les Agents l'interroger. Towers parait détaché de son ancienne famille et peu ému du sort de sa fille : il a trouvé sa vraie famille maintenant. Ses réponses sont précises, mais semblent toutes faites, les réponses d'un homme qui été préparé à un interrogatoire. Malgré les questions provocantes de l'agent LON, il ne ressort pas grand chose de leur entrevue avec Towers. Les agents quittent donc la ferme de la New Star Crusade.

La mère de la petite Amy est toujours à l'hôpital de Chester, sous la surveillance de la police. Elle parait elle-aussi détachée, mais c'est l'effet des tranquillisants. Les agents essaient de reconstituer avec elle l'emploi du temps de la journée où Amy a disparu. Il semble qu'Amy aimait beaucoup être dans le jardin de la maison, parce qu'elle avait "un ami" qui vivait dans les bois et qui voulait qu'elle le rejoigne. Cet ami lui "parlait dans sa tête". Sa mère lui avait bien entendu interdit d'aller seule dans les bois, mais elle continuait à parler de son ami imaginaire. Intrigués, les agents retournent fouiller la maison des Towers et plus particulièrement la chambre d'Amy. Ils ne tardent pas à trouver plusieurs dessins d'enfant, représentant un bonhomme dans une maison dans une forêt. Ce bonhomme est souriant et fait une sorte de salut.

A partir de ces nouveaux éléments, les agents décident de procéder à une nouvelle exploration des bois. Un passage au cadastre en compagnie du shérif Frederiks leur signale la présence de plusieurs fermes abandonnées dans les bois. Deux se trouvent dans un rayon d'un mile autour de la maison des Towers. Après un passage dans l'armurerie du shérif, où LON s'empare d'un fusil, les agents partent explorer ces fermes.

[Humphrey B]

Une grange, au fond des bois...

La première ferme explorée par les Agents est une ruine. La grange est effondrée, et l’exploration du bâtiment d’habitation tourne court alors que le sol menace de s’effondrer. En tout cas, pas de trace de passage ou d’occupation des lieux. Dans la seconde ferme, le bâtiment principal n’est pas en meilleur état, et les agents constatent rapidement qu’il est vide. La grange a mieux tenu le choc et est encore debout. La grande porte coulissante permettant l’accès est rouillée, mais suffisamment entr’ouverte pour permettre le passage d’une personne. L’arme au poing, les agents se faufilent à l’intérieur. C’est très sombre, à peine éclairé par le jour entre les planches. En s’approchant du fond de la grange, on peut entendre une respiration. Les agents continent à approcher et voient deux formes contre le mur du fond. Dans le coin le plus sombre, une forme sombre couchée sur le sol. A sa droite, éclairée par un rai de lumière, une petite fille est accroupie. Elle cache maladroitement son visage entre ses mains, jetant parfois des regards inquiets en direction des agents, et aussi vers la forme sombre sur le sol. Cette petite fille, c’est Amy Towers. La petite qui a disparu et qui est sensée être morte.

LOGAN s’approche doucement de la fillette, son arme dissimulée dans son dos, pendant que LON et LOKI braquent leurs armes en direction de la forme sur le sol et avancent lentement vers elle. La petite fille regarde LOGAN en ne sachant pas trop quoi faire. LOGAN s’accroupit en faisant signe à la fillette d’approcher. LON et LOKI constatent de leur côté que la forme sur le sol semble être un tas de couvertures sales, et LON fouille de la pointe de son fusil pour s’assurer que personne ne se dissimule à l’intérieur. La fillette se met à courir vers LOGAN en ouvrant ses bras, l’air apeurée. Celui-ci réceptionne l’enfant dans ses bras. C’est alors qu’il se redresse afin de la prendre sur son épaule qu’il constate qu’elle est bien lourde pour une enfant de six ans. Il pointe immédiatement son arme sur le flanc de la fillette et fait feu alors que celle-ci incline sa tête suivant un angle bizarre et arrache à LOGAN une partie de son cou. LOGAN s’effondre en serrant son cou qui pisse le sang, et la "fillette" fonce sur LOKI, la bouche pleine du sang de LOGAN.

LON effectue un tir bien ajusté qui arrache la moitié de la mâchoire de la fillette tandis que LOKI la touche au flanc, mais cela ne l’arrête pas. Elle frappe violemment LOKI au ventre de ses ongles tranchants comme des rasoirs, l’écartant de son passage. Elle court maintenant droit vers le mur de la grange. LON la touche encore une fois alors qu’elle passe tout droit à travers les planches pourries du mur et disparaît sous la pluie. LOKI est gravement blessé au ventre, et LOGAN est dans un état critique. LON s’avère incapable de stopper durablement l’hémorragie et appelle les secours. Heureusement, le shérif connaissait leur destination et un hélicoptère de l’hôpital peut atterrir à proximité avant qu’il ne soit trop tard pour LOGAN. Ce dernier est évacué d’urgence vers Cincinnati, tandis qu’une ambulance transporte LOKI à Chester. LON explique au shérif qu’ils ont été attaqués à l’arme blanche par quelqu’un qui ne peut qu’être que le tueur. Des explications assez crédibles au vu des blessures subies par ses collègues.

Dans les couvertures entassées au fond de la grange, LON trouve un sac de couchage avec une étiquette indiquant qu’il provient d’un foyer pour sans-abris situé à Athens, Ohio. Et dans un sac à dos, il trouve un morceau de carte, style permis de conduire, à moitié effacé par l’humidité. C’est illisible pour le moment, mais un bon labo peut sûrement récupérer le texte. C’est un bien maigre butin, alors que LON se retrouve seul agent à pouvoir continuer l’enquête. Si jamais le bazar qui ne manquera pas d’être provoqué par la violente agression de deux agents fédéraux lui laisse l’opportunité de continuer d’enquêter…

[fin de la sixième séance]

[SgtPerry]

Et bien ça a sérieusement bastonné. Toujours très intéressant!

[Emöjk Martinssøn]

Ouatche, j'avais pas lu la fin mais ça envoie !

[Humphrey B]

[morceau de partie joué par email]

Se retrouvant tout seul, et au vu du résultat du dernier affrontement, LON décide ne pas se lancer dans une chasse immédiate au tueur qui vient de lui échapper. Il rejoint donc LOKI à l'hôpital de Chester, non pas pour avoir ses nouvelles (il est actuellement sur le billard où les médecins tentent de colmater ses intestins), mais pour interroger le personnel. En effet, LON se demande s'il ne serait pas possible que la petite fille disparue ait une sœur jumelle... Toutefois, les interrogatoires du personnel médical sont peu probants.
LON retourne donc au bureau du shérif afin d'examiner au labo les indices recueillis dans la grange. Avec un microscope et d'une lampe UV, il remonte aux éléments suivants : la carte à moitié effacée est une sorte de carte d'accès au foyer de sans-abris d'où vient la couverture, et qui doit aussi donner droit à des repas. Cette carte est nominative, et il y a un nom dessus, même s'il n'est pas sûr de toutes les lettres : R(a?)ul Es(p?)eranz(a?).

LON prend immédiatement sa voiture en direction du foyer, qui se trouve à Athens, à une grosse heure de route au nord de Chester. Il y arrive vers minuit et trouve le responsable le foyer. Il ne connait pas le "Raul" en question, mais il appelle un de ses collègues. Après quelques recoupements et coups de téléphone, LON apprend que ce Raul fut pendant plusieurs mois au foyer, en fait il y passa deux hivers (en 95 et 96). Il vint également au début de l'hiver 97, mais s'en alla sans prévenir fin janvier 97. Ils ne l'ont plus revu depuis. Ce genre de comportement n'est pas inhabituel de la part de sans-abris. LON ne peux manquer d'observer que cette disparition a eu lieu entre la découverte du corps de Douglas Yale (fin 94) et la disparition d'Amy Towers (1998). LON obtient également une photo de groupe où l'on peut voir à peu près correctement la tête de Raul Esperanza, puis décide de rentrer à Chester où il arrive à se mettre au lit un peu avant 4h du matin.

Malheureusement, alors qu'il était sûr d'avoir coupé son réveil, il est réveillé par une sonnerie insistante : celle de son portable. Grommelant car il n'est pas encore 8h, LON décroche pour trouver au bout du fil son supérieur new-yorkais du FBI, qui l'engueule comme du poisson pourri pendant bien 5 minutes : "qu'est-ce que c'est ce bordel, Reynolds ? On peut pas vous confier une enquête sans que ça vire à l'hécatombe ? Je savais bien que j'aurais jamais dû embaucher des bouseux de l'Arizona ". LON (de son vrai nom, l'agent Reynolds) finit par en placer une et expliquer l'incident du "tueur de petite taille". La violence des faits calme un peu le boss. Il se fend même d'un petit "content que vous vous en soyez tiré indemne, mon gars". Puis repart dans l'engueulade : "parce qu'il y a un ponte de D.C. qui vient de me passer un savon, et toute une armée de bouseux de l'Ohio qui vient vous aider à régler le problème. Alors j'espère que vous avez couvert vos fesses, parce que ces types vont fouiller si profond dans votre cul que vous allez regretter de pas être pédé. Et j'espère bien qu'ils ne vont rien trouver qui mette à mal la réputation de mon beau bureau de New-York, hein ? Sinon c'est pas la peine de revenir". Et il raccroche aussi sec.

Après ce réveil en fanfare, LON a peine le temps de bailler qu'une seconde sonnerie retenti. Cette fois, c'est le téléphone de la chambre, la réception. Qui lui passe une communication.
"Bonjour monsieur l'agent fédéral, c'est Danen Ignis. J'ai ouï dire que vous l'aviez rencontré.
- qui ça ?
- le mal. Celui que mes ancêtres ont confiné sous les tertres. Vous l'avez vu non ?"

LON grommelle un truc, et Ignis le coupe. "Rejoignez-moi aux tertres. Maintenant. Il veut sortir".

[Humphrey B]

Dans la foulée, LON appelle l'hôpital, mais l'infirmière refuse de lui passer LOKI : il a été opéré dans la nuit, il doit se reposer. LON doit se contenter de laisser un message sur son portable. Puis LON sort pour se rendre aux Tertres Serpents. La pluie qui tombait sans discontinuer sur Chester s'est enfin arrêtée, et a été remplacée par un brouillard qui se densifie quand LON approche des tertres. Il remarque vite qu'il y a un attroupement autour d'une des branches du triskel des tertres : une vingtaine d'hommes, armés de fusils, forment un cercle. C'est une scène assez surréaliste de voir ce cercle humain émerger au milieu du brouillard. Ce sont les hommes de la New Star Crusade.

Quand LON approche, Ignis (toujours pieds nus et vêtu d'une tunique blanche) s'écarte du cercle et vient à sa rencontre. "Venez, les tertres ont été creusés cette nuit." Effectivement, sur le tertre, 6 cavités ont été creusées, apparemment à mains nues, sur un bon mètre de profondeur. Au fond de chaque trou, il y a... quelque chose d'assez difficile à qualifier. Est-ce une grosse pierre ovoïde d'un bon mètre de long, à la surface déformée ? Où est-ce une sorte de corps momifié, en position vaguement fœtale ? La surface est d'une couleur grisâtre tirant très légèrement sur le vert. En se penchant un peu, LON peut remarquer que des gouttelettes d'eau se sont accumulées à la surface, peut-être un effet du brouillard.

A LON qui l'interroge sur ce qui se passe, Ignis répond que c'est l'incarnation du mal que les Êtres à Face de Lune ont laissé sous les Tertres. C'est cela qu'il espérait confiner à l'aide de ses rituels. Il ne sait pas bien ce qui se passe. Ils vont essayer un rituel, mais celui-ci ne peut avoir lieu qu'à la nuit tombée, alors en attendant ils gardent le lieu. Ignis a l'air sincèrement inquiet, et sans doute un peu dépassé, bien qu'il le cache aux membre de la secte. LON, cette fois, prend au sérieux Ignis. Il lui explique qu'il pense qu'un grand débarquement de fédéraux va avoir lieu, et propose à Ignis d'éviter de les mettre au courant. Une sorte de collaboration en vient à émerger, et Ignis et ses hommes acceptent de garder les lieux durant la journée. LON l'interroge aussi sur "le dévoreur" qui sévit dans la région : pour Ignis, il ne fait au doute qu'il est relié aux tertres, mais il ne connait pas sa nature exacte. Peut-être un homme rendu fou par les Tertres Serpents ?

LON va chercher son appareil photo, et prend des clichés des choses au fond des trous. Un peu dubitatif, il les touche avec un bâton. Il prend également la précaution de demander à Ignis son "autorisation" : pense-t-il que ce soit dangereux, ou que cela mette en péril la réalisation du rituel du soir ? Ignis avoue son ignorance, et laisse faire l'agent. Lers "choses" sont dures, comme de la pierre, mais sonnent légèrement creux. Voulant en avoir le cœur net, LON retourne à sa voiture chercher son fusil à pompe et tire dans la chose. Une part importante de celle-ci explose en petits éclats, comme s'il avait tiré dans une pierre creuse. LON prélève quelques échantillons de "pierre", puis rentre à son hôtel pour faire un rapport à MARCUS.

[fin de la partie jouée par email]

[Blatos]

la partie suivante, c'est la meilleure

[Humphrey B]

la partie suivante, c'est la meilleure

Il dit ça parce que c'est celle où l'agent LOKI a pu briller...