[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
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Sammael99
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Message par Sammael99 »

Depuis dix jours, la pluie tombe, incessante, sur l’Archibald. Une pluie épaisse et tiède, drue et poisseuse, déprimante à souhait. La visibilité est trsè restreinte, par moments presque nulle, mais le vent reste bien orienté, et cela suffit au bien-être du capitaine Gonzague. Son équipage, par contre…

Le jeune Eric s’est fait la fouine officieuse d’Henri l’Oeil Bleu. Pierre l’Ange l’observe parfois à la dérobée, et force est de constater qu’il n’est pas très discret. Il n’est pas non plus très efficace, et quelques discrètes questions de son commanditaire lui permettent rapidement de constater qu’il a fait chou blanc. Néanmoins, soucieux de prouver son innocence Eric continue ses investigations.

Cela fait maintenant cinq jours que le Charpentier a été assassiné. L’ambiance à bord est redevenue presque normale, d’autant que le capitaine ne semble pas se soucier outre mesure de l’événement, seul l’avancement du navire lui importe. Il fait nuit, et Pierre l’Ange dort dans son hamac, bercé par les battements réguliers de la pluie.

Soudain, il est réveillé par un son. Un cri peut-être ? Ou alors un craquement sec ? Voire les deux… Il décide de se lever et de jeter un œil autour de lui. Après-tout, il dort parmi les membres de l’équipage, là où, suppose-t’on, dort également l’assassin… Il se dirige vers la coursive principale et heurte, dans le noir, quelqu’un qui se tient dans l’embrasure de la porte, mais ne semble ni vouloir bouger, ni vouloir parler…

Finalement, Pierre trouve une lanterne et parvient à l’allumer. Là, dans l’encadrement de la coursive, il aperçoit le corps du jeune Eric ballotant au gré des vagues, son cou solidement attaché à une corde accrochée au plafond. Sa nuque fait un angle impossible avec le reste de son buste. Parmi les quelques hommes réveillés par la lumière, quelqu’un pousse un cri de surprise. Pierre fait signe à l’un d’entre eux d’aller chercher le capitaine.

D’une geste rapide et assuré, Pierre sort le scalpel qu’il a toujours sur lui depuis la mort du charpentier et coupe la corde. Il soutient le corps, desserre le nœud coulant, et tâte la gorge du jeune homme pour trouver un pouls… En vain. Une rapide observation permet au chirurgien de constater qu’Eric n’est pas mort d’étouffement mais de s’être brisé la nuque.

Au milieu de la nuit, Gonzague réunit ses partenaires ainsi que le chirurgien pour évaluer la situation. Le jeune Eric s’est-il suicidé de remords ou a-t’il été suicidé par le meurtrier du charpentier parce qu’il avait mis le doigt sur un indice crucial ? Impossible de le savoir. Tout juste Pierre l’Ange signale-t’il à ses interlocuteurs que la mort par pendaison à faible hauteur, comme s’était le cas dans la coursive, se traduit généralement par un étouffement. Il faut une chute importante pour que la nuque se brise. L’homme aurait pu être aidé, mais rien ne le prouve…

Gonzague connaît bien les croyances des marins, même si pour l’essentiel il ne les partage pas. Il sait qu’un suicide à bord - surtout par pendaison – est de mauvaise augure. Cette fois-ci, pas de cérémonie ni de discours, le corps du jeune Eric est jeté à la mer sans plus de compassion, comme pour oublier.

Mais cette nouvelle mort, la pluie incessante et surtout le fait que cela fait bientôt trois mois que l’Archibald a quitté Concorde contribuent à alourdir l’atmosphère à bord du Navire. Gonzague, obnubilé par son objectif, en a un peu perdu de vue l’équipage et cela commence à se faire sentir.
Un jour, au détour d’un mat, Martin apercoit trois marins en conciliabulles. En bon homme d’armes, il s’approche avec la plus grande discrétion pour écouter leur conversation, pourtant bien couverte par le bruit incessant de la pluie :

- « Le capitaine a perdu la tête. Son continent n’existe pas ! Il avait dit six semaines de traversée ! »

- « Et maintenant, un pendu, et cette maudite pluie ! Il faut qu’on rentre à Concorde ! »

- « Oui, mais comment ? »

Martin sort alors de sa cachette. Les trois hommes sursautent.

- « Oui, comment. Je me le demande bien. Comme je me demande comment le capitaine réagirait si c’était lui qui vous avait entendu plutôt que moi… »

- « On ne faisait rien de mal ! »

- « Rien de bien non plus. Ce genre de discussions finit en tentatives de mutinerie, et croyez moi, j’en ai maté de plus coriaces que vous. Alors si vous voulez vous frotter à mes lames, pas besoin de me prévenir à l’avance. Par contre, je me ferais un plaisir de ramener un petit souvenir à vos veuves et orphelins. Un doigt ou une oreille, ça devrait faire son effet. Maintenant, cassez-vous et retournez à votre boulot avant que je ne me fache vraiment ! »

Peu après, un conciliabule réunit les quatre dirigeants de l’expédition. L’heure est grave et la situation se dégrade. Gonzague a enfin pris conscience du péril lié à la desaffection de l’équipage, mais il reste confiant sur ses capacités à juguler les esprits rebelles par la verve d’un bon discours. Il passe plusieurs heures ce soir là à peaufiner ses arguments et trouver quelques formules choc qui feront mouche et resserreront l’équipage autour de lui.

Le lendemain matin, Martin et Jehan tirent tant bien que mal des toiles bâchées sur le pont pour créer un espace au sec afin que Gonzague puisse s’adresser à l’équipage. Le perfectionnisme de Jehan rend la tâche ingrate et quelque peu irritante pour Maritn, mais finalement la chose est faite. L’équipage, à l’exception de la vigie et du pilote, sont convoqués sur le pont, où ils se présentent au grand complet. L’hostilité est visible sur les visage, et Gonzague mesure peut-être enfin l’ampleur de sa tâche.

- « Le découragement est le propre de toutes les aventures humaines. Le Grand Exode des différents courants du Mémmonisme qui ont originellement formé notre grande cité de Concorde en sont le parfait exemple. Nous connaissons tous les histoires de Come, le Premier Mestre et de la traversée de la Passe de la Lune. A tout instant, les hommes et femmes dont il avait la charge lui demandaient d’arrêter et de laisser le froid les prendre. D’autres voulaient s’en retourner, préférant affronter l’Inquisition Mémmonite… Mais Come a su convaincre ses hommes de sa vision, il a su leur faire comprendre que l’adversité et le temps qui passe ne signifient pas que la vision s’éloigne mais au contraire qu’elle se rapproche.
-
Lorsque nous avons quitté Concorde, vous ne saviez pas quelle était la véritable destination de notre expédition, vous saviez juste que celui-ci serait long. Je ne vous ai pas menti, il l’est. Mais nous sommes prêts du but. Nos cartes indiquent que la traversée durera tout au plus trois mois, et nous avons deux mois et demi de mer derrière nous. Bientôt, nous entendrons la vigie crier… »

A cet instant, comme si c’était préparé, du haut du mat on entend un hurlement :

- « Terre à Babord ! »

L’équipage est paralisé par l’étonnement, Gonzague le premier. Puis, quelques instants plus tard, un nouveau cri de la vigie retentit :


- « Terre à Babord A DEUX-CENT PAS ! »

***
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Hybban
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Message par Hybban »

ENFIN!!!!!!!

Hyb' qui en veut plus!
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XO de Vorcen
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Message par XO de Vorcen »

Yessssssssss ! :bravo:

**danse la gigue devant la reprise du CR qui lui a bien manqué**

Les vacances devraient être interdites :twisted: ;)
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Le Grümph
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Message par Le Grümph »

Yop
ça fait plaisir de retrouver nos "héros".
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Jiohn Guilliann
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Message par Jiohn Guilliann »

Je dois dire que le coup de la vigie, sans avoir été préparé puisque inséré en direct live dans le discours de Gonzague, a aussi fait son effet sur les joueurs...

Jiohn Guilliann
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Message par XO de Vorcen »

A deux cents pas, z'ont du bol que ce soit par babord et non droit devant. :twisted:

C'est la fin temporaire du CR ou ça correspond aussi à la fin de la séance ? Les joueurs sont ils aussi frustrés que nous ?

Pauvre capitaine Gonzague qui s'enorgueillissait de ne jamais avoir perdu d'homme. En voilà déjà deux et si le(s) meurtrier(s) sont retrouvé(s) la liste pourrait s'allonger. Cette expédition est maudite, c'est moi qui vous le dit ! ;)
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Jiohn Guilliann
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Message par Jiohn Guilliann »

XO de Vorcen a écrit :A deux cents pas, z'ont du bol que ce soit par babord et non droit devant. :twisted:

C'est la fin temporaire du CR ou ça correspond aussi à la fin de la séance ? Les joueurs sont ils aussi frustrés que nous ?

Pauvre capitaine Gonzague qui s'enorgueillissait de ne jamais avoir perdu d'homme. En voilà déjà deux et si le(s) meurtrier(s) sont retrouvé(s) la liste pourrait s'allonger. Cette expédition est maudite, c'est moi qui vous le dit ! ;)
On a du bol, effectivement. Mais la suite immédiate montrera qu'on a vraiment eu du bol.

Quant à Gonzague, il n'a jamais perdu un marin en mer, pendant une tempête. Les morts dues à d'autres causes que la mer n'entrent pas dans ce calcul. Les règlements de comptes, les maladies n'entrent pas dans le décompte macabre.

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Sammael99
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Message par Sammael99 »

Pour repondre a XO, non c'etait pas une fin de seance. Quand au "bol", tout est relatif. Mais je ne veux pas gacher la suite ;-)
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Sammael99
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Message par Sammael99 »

Passé le premier moment de stupeur, le capitaine Gonzague commence à hurler des ordres. Le pilote obéit immédiatement et tente d’ajuster la trajectoire tandis que l’équipage augmente la voilure pour redonner au navire de la vitesse. Pendant de longues minutes, la trajectoire de l’Archibald ne vacille pas, et se rapproche dangereusement de la ligne côtière. Enfin, alors que les aboiements de Gonzague redoublent d’intensité, la manœuvre comment enfin à porter ses fruits. Le navire infléchit son cours pour s’éloigner du rivage.

Mais alors que Gonzague commence à y croire, un crissement horrible résonne, venant de la coque de l’Archibald. « Hauts-Fonds ! » hurle le capitaine. Le bruit dure plusieurs interminables secondes mais dès le premier son, Jehan se rue sous le pont pour essayer de colmater les dégats. Arrivé à fond de cale, il voit en effet l’eau s’engouffrer dans une longue brêche et, avec l’aide de trois marins, commence à bricoler une solution de court terme pour limiter l’infiltration d’eau.

Enfin, l’Archibald s’éloigne de la côte et rejoint des eaux plus profondes. Pendant une bonne heure, l’équipage, sous la direction de Jehan, écope et colmate. Enfin, le maître charptentier indique au capitaine que les dégats sont circonscrits. A court terme et en supposant que le temps ne se gâte pas, le navire ne risque rien mais il devra être réparé à sec…

Gonzague met une chaloupe à la mer, et Henri, Martin et Pierre se portent volontaires pour faire partie du premier équipage. Trois autres matelots les accompagnent. Alors que la barque s’éloigne vers le rivage, Jehan se penche par dessus bord et hurle :

- « Pas question de nommer le continent sans concertation préalable ! »

- « Je pensais qu’il était clair que le continent était la Gonzaguie ! » lui répond le capitaine d’un ton espiègle…

La chaloupe touche rapidement terre sur une plage de sable clair. La visibilité est très réduite par la pluie, mais les explorateurs aperçoivent néanmoins une ligne sombre qui borde la plage à une centaine de mètres du bord. Martin tente de maintenir un semblant de discipline, mais Henri et Pierre sont incontrolables, rendus euphoriques par la perspective de découvrir un monde nouveau. Ils se ruent vers la ligne des arbres, et y découvrent une jungle. Ils aperçoivent d’ailleurs un animal au pelage gris brun à six pattes, allongé sur une branche à l’orée de la forêt et qui les regarde d’un air curieux. Pierre se protège tant bien que mal de sa cape et dessine un croquis de l’animal et prend quelques notes.

Parallèlement, une fois les réparations effectuées sur l’Archibald, Gonzague et Jehan n’y tiennent plus et mettent à l’eau une seconde chaloupe. Arrivés à terre, Jehan entreprend immédiatement de construire un premier abri pour stocker au sec les provisions et matérieux de première nécessité. Est-ce la pluie, ou est-ce simplement son état d’esprit, le résultat est bien piètre.

Pendant ce temps, Martin parvient enfin (sous la menace de son arbalète) d’empêcher Henri et Pierre de s’enfoncer dans la jungle et les deux groupes se retrouvent sur le rivage. Alors que la nuit tombe et que Jehan peste, voulant même reconstruire son abri de nuit, Gonzague décide finalement qu’il est plus prudent que tout le monde remonte à bord au moins pour cette nuit. Jehan, frustré et en colère démonte son abri avec l’aide des matelots et tout le matériel est remonté à bord.

Le lendemain matin, le temps s’est légèrement éclairci. Il pleut toujours, mais la visibilité est meilleure. La vigie signale au capitaine une eau plus claire à quelques centaines de pas à l’avant du navire. Supputant qu’il s’agit peut-être d’un estuaire, Gonzague ordonne une manœuvre pour trouver un ancrage temporaire un peu plus avant et explorer la côte.

A la fin de la journée, le capitaine et ses hommes ont une idée plus claire de l’endroit où ils ont touché terre. Effectivement, il s’agit de l’estuaire d’une petite rivière. Les deux chaloupes ont sondé la côte et déterminé que l’estuaire est assez profond pour que l’Archibald soit ancré au fond de celui-ci. A la fin de la journée, le navire est manœuvré et ancré. Jehan dirige les matelots pour décharger les matérieux sur une étendue plane située entre la rivière et la jungle. Il y a là également un petit promontoire rocheux qui pourra servir selon le Maistre Charpentier à y adosser un abri plus solide que celui qu’il a essayé de monter la veille.

L’Archibald a enfin touché terre, l’exploration du nouveau continent va pouvoir commencer…
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KamiSeiTo
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Message par KamiSeiTo »

Youhou!!! n_n
J'ai hâte de lire ça!! ^^
Proposer un jeu qui soit au service d’une façon de jouer spécifique et, surtout sans tomber dans le piège de ne pas en permettre d’autre, néanmoins tout inféoder à cette dernière.
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Sammael99
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Message par Sammael99 »

Les deux premiers jours sont consacrés à monter un camp et sécuriser la zone immédiatement adjacente à celui-ci. Henri et Pierre rongent leur frein, mais Martin,harcelé par le chirurgien aux aspirations naturalistes, finit par descendre un des étranges marsupiaux à six pattes à l’arbalète. Pierre s’attèle immédiatement à disséquer l’animal, qu’il baptise Petrus Hexapode. Parallèlement, à la demande de Gonzague, les deux mousses skélandais explorent les alentours du camp pour trouver les fruits et légumes décrits dans le document d’Archibald. En effet, ils parviennent à identifier et récolter certains de ceux-ci et repèrent également les sortes de dindons étranges décrits par le vieux marin. Ces derniers toutefois sont rapides comme l’éclair s’ils peuvent être piégés, les chasser est difficile et coûteux en munitions.

Enfin, après deux jours, Gonzague et Jehan estiment que la sécurité du camp de base est suffisante pour pouvoir se permettre une première expédition dans l’intérieur des terres. Du haut du promontoire rocheux qui surplombe le camp, au cours des rares éclaircies, on aperçoit une colline surélevée à quelque dix kilomètres tout au plus. Henri décide de se fixer ce relatif point haut comme premier objectif d’exploration. Jehan et Gonzague décident de rester au camp pour commencer à organiser les réparations de l’Archibald.

Henri, Pierre et Martin se mettent donc en route, accompagnés de trois marins : Clothaire, Raymond et le vieil Anselme, en qui Henri n’a toujours pas très confiance et qu’il préfère donc garder sous surveillance. Ils décident de remonter la rivière dont le cours semble longer leur objectif. Bien vite, ils se rendent compte que se frayer une chemin dans la jungle, même le long d’une berge, est une tâche ardue et éreintante. Ils se relaient à la machette pour tailler une voie dans la végétation, mais progressent fort lentement. Pendant les premières heures, les marins sont également très impressionnés par le bruit incessant de la jungle, clairement audible par-dessus le crépitement de la pluie : bruits étranges, cris, craquements, feulements, piaillements, glissements, tout cela contribue à créer un fond sonore peu propice à la tranquillité.

La nuit tombe brutalement, surtout sur la jungle déjà assombrie par le tapis de verdure luxuriante qui la recouvre. Henri décide qu’il est temps de monter un camp dans une vague clairière peu éloignée d’un coude de la rivière. C’est chose rapidement faite, d’autant que personne ne parvient à allumer un feu dans l’humidité ambiante. Henri considère qu’il n’est pas nécessaire de monter la garde, d’autant que tout le monde est fourbu et qu’il suppose peu probable que les gardes puissent rester éveillé.

Au milieu de la nuit, Martin entend un bruit sec et puissant, peu éloigné de leur campement. Il se réveille instantanément, et va discrètement secouer les autres dormeurs. Après plusieurs longues minutes d’écoute, ils constatent que le bruit ne se reproduit pas et que la « sonorité » de la jungle ne semble pas différente de ce qu’ils ont déjà pu entendre. Ils décident donc de se rendormir. Une nouvelle fois vers la fin de la nuit, ce bruit puissant se fait entendre de l’intérieur de la jungle, mais cette fois-ci personne ne s’inquiète outre mesure. Le lendemain matin, Henri décide qu’il n’est pas nécessaire d’aller rechercher l’origine de ce bruit et qu’il vaut mieux progresser le long de la rivière.

Vers le milieu de l’après-midi du second jour, alors que la troupe s’apprête à passer sous un arbre très haut et couvert de lianes, Henri aperçoit, accroché à une haute branche, un animal apparemment reptilien d’environ un pas de long et dont la couleur est presque identique à celle de la branche sur laquelle il est allongé. Henri arrête la troupe et tente de montrer aux autres l’animal, mais son camouflage est tellement bon que ceux-ci ne voient rien. Finalement, légèrement agacé, Henri se saisit d’une grosse pierre et la jette au milieu des branches. Fatale erreur !

A cet instant, plus d’une dizaine de formes reptiliennes se laissent tomber des branches de l’arbre sur la troupe. Ceux-qui tombent à terre rampent avec une grande vélocité vers le tronc le plus proche, mais ceux qui touchent leur cible font des dégâts : l’animal a une gueule béante ornée de petites dents acérées. Martin est touché à l’épaule, Henri à la cuisse et Clothaire au bras tandis que Pierre parvient à sauter de côté et que les autres marins étaient trop éloignés pour être inquiétés.

Malgré la douleur, Martin parvient à dégainer d’un geste rapide sa dague et tranche littéralement la gorge du reptile. La machoire de ce dernier reste néanmoins profondément plantée dans ses chairs et il lui faut sectionner les muscles bloqués de celle-ci pour enfin se libérer. Henri, lui, se débat en hurlant mais Pierre qui manie habilement la dague parvient également à le débarasser assez vite de ce dangereux prédateur.

Clothaire, lui, se roule à terre en hurlant mais la créature ne lâche pas prise. Il faut quelques longs instants pour que Martin débarrassé de son propre monstre ne tue et ne détache celui qui a attaqué le marin. Le bilan est terrible : le bras de ce dernier a été horriblement ravagé par les dents acérées de la créature, et Pierre estime qu’il ne lui est pas possible de soigner ça dans de bonnes conditions au milieu de la jungle.

- « Si nous ne rentrons pas au camp, cette blessure va rapidement s’infecter et il mourra », assène le chirurgien aux membres de l’expédition abattus par cette attaque soudaine.

Pierre commence donc par bander tant bien que mal le marin, Henri et Martin et pendant ce temps les deux marins réunissent des branchages pour fabriquer une civière. Et c’est assez tristement que tout le monde se remet en route pour le camp de base. En chemin, Pierre décide de baptiser cet horrible prédateur invisible et grégaire l’Angelus Versicolore. La troupe arrive finalement au camp le lendemain en fin de matinée.
Dernière modification par Sammael99 le mer. août 19, 2009 1:43 pm, modifié 2 fois.
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Message par Sammael99 »

Ceci clôt la narration de la 5ème séance de jeu.

Je ferais les mises à jour des fichiers textes de la première page dès que j'aurais le temps.
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Message par StGeorges »

Euh... est-ce que tu pdferas tout cela mon cher Sam ?? 8O
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Sammael99
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Message par Sammael99 »

StGeorges a écrit :Euh... est-ce que tu pdferas tout cela mon cher Sam ?? 8O
Je peux. Je peux aussi envoyer des words à qui veut.

Mais les liens en première page pointent vers un Goggle Doc qui peut aussi être très facilement copié-collé dans word.
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Message par Sammael99 »

Petite précision technique sur les Angelus Versicolores.

Ce sont des monstres mooks. En d'autres termes, individuellement ils ne valent rien, mais en bon animal grégaire, il ne chasse jamais seul.

Le principe c'est que je lance 1D par Angelus (jusqu'à concurrence de 15, comme pour les mooks). Les dégats occasionnés sont de largeur killing pour la première attaque, puis de 1K par Angelus par round tant qu'ils ne sont pas morts. Le nombre d'animaux accrochés est de Largeur - 1 sur l'attaque initiale, donc si j'ai un 3x6, l'attaque fait 3K puis 1K par round pour chaque Angelus, soit 2K.

On peut tuer un Angelus accroché avec une attaque réussie (quel que soit le niveau de réussite).
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