Voici donc les résultats des actions que vous m’avez annoncées la dernière fois. Tout ceci vous occupe une bonne partie de la semaine à venir. Au cours de vos pérégrinations dans la capitale de l’Empire Britannique, vous ne manquerez pas de remarquer la forte présence de militants syndicaux, parfois reliés au Labour Party. Ils distribuent des tracts, parlent dans la rue, appellent à la grève. Parfois ils sont chassés par la police, mais il y a quand même un certain laisser-faire. Putain de communistes !
Soltan Le Magnifique prend donc contact avec les milieux occultes et spirites. Ils connait assez bien ces milieux, donc c’est très facile pour lui d’être invité dans les bonnes soirées. C’est d’ailleurs dans une soirée spirite assez mondaine qu’il apprendra qu’une médium anglaise bien connue de ce milieu, Agatha Broadmoor, est partie en Egypte avec la dernière expédition financée par la Fondation Penhew et dirigée par le Dr Henry Clive. Selon certains, elle aurait été embauchée pour contacter les esprits des morts qui dorment sous les pyramides. D’autres, plus moqueurs, expliquent que Broadmoor était déjà gâteuse avant de partir, et que ce n’est pas le soleil du désert qui va arranger ça !
En revanche, les allusions de Soltan à “la Confrérie du Pharaon Noir” ne suscitent que haussement de sourcils et incrédulité moqueuse. Toutefois, Soltan sait bien qu’il n’est là qu’à la surface du monde occulte londonien et que d’autres couches se cachent dessous. A lui de voir s’il souhaite plonger plus profond, sachant qu’il est bien placé pour savoir que les poissons qui y naviguent ont bien souvent des dents…
Zuhira lui, traine dans la nuit londonienne, près des voitures de riches londoniens garées près du Royal Albert Hall ou des clubs de Pall Mall. S’il lui est difficile de nouer des contacts avec une partie de la domesticité blanche, c’est beaucoup plus simple avec la domesticité d’origine indienne ou africaine. Par contre, ses questions sur les “meurtres égyptiens” ne rencontrent que peu d’écho, jusqu’à ce qu’il tombe sur un domestique indien “qui connait quelqu’un qui connait quelqu’un”. De fil en aiguille, Zuhira finit par trouver la famille d’une des victimes. Dans une modeste maison de Bethnal Green, il parle aux parents de Alaya Sastri. Cette dernière a été tuée (étranglée puis poignardée au cœur) en mai 1924. Elle était danseuse dans un club de Soho, La Pyramide Bleue, qui comme son nom l’indique est d’ambiance égyptienne. La semaine avant son assassinat, elle avait confié à ses parents autour du curry du dimanche qu’elle était inquiète, car un client qu’elle connaissait bien, “un monsieur très bien qui lui laissait des pourboires, un avocat ou un juge” avait été assassiné, un autre des “meurtres égyptiens”...
Vassili recherche un thérapeute. En quelques jours de recherche, il obtient le nom d’une clinique apparemment de bon standing située à l’ouest de Londres (qui serait sans doute bien pour isoler Lord Astley et le forcer au repos). Il a également deux noms de thérapeutes ayant un cabinet dans Londres même. L’un est un adepte des nouvelles théories freudiennes, c’est David Eder. L’autre est adepte de méthodes plus classiques, et tu as l’avantage de le connaître au moins de nom : c’est Alexander Mikalovich Denikin, un russe blanc exilé, qui selon tes informations connait bien les problématiques reliées aux anciens soldats.
En parallèle, Vassili a pu se renseigner sur Miles Shipley, l’artiste qui semblait intéresser Jackson Elias. Les galeries ne l’exposent pas, mais il semblerait qu’il vende ses toiles directement, chez lui. Il réside dans une maison à Holbein Mews, à Chelsea.
Enfin, Lord Astley s’occupe de contacter ses anciens compagnons de régiment. En fin de semaine, il recevra une réponse intéressée d’un ancien compagnon de régiment, ancien sous-officier, qui semble s’ennuyer dans sa campagne anglaise et serait prêt à tout plaquer pour voyager un peu. Sinon, Lord Astley est contacté par téléphone par Edward Gavigan, le directeur de la Fondation Penhew. Suite à votre entretien, il s’est rappelé quelque chose. Il propose une rencontre à son club, le soir même, pour en parler. C’est donc confortablement installé dans un fauteuil en cuir, verre de porto ou de scotch à la main, que Lord Astley retrouve l'affable directeur de la fondation. Après l’échange des amabilités d’usage, Gavigan explique qu’il s’est rappelé qu’Elias l’avait interrogé sur les guides de l’expédition Carlyle. Gavigan avait été capable de lui ressortir plusieurs noms, en lui disant que la plupart étaient des locaux. Toutefois, Gavigan s’est un peu renseigné, et il s’avère qu’un des guides d’alors réside aujourd’hui à Londres. Il s’agit d’un certain Tewfik Al Sayed, qui serait marchand d’épices et aurait une échoppe à Soho. Gavigan n’a toutefois pas la moindre idée si Elias l’avait contacté ou non.