LA BÊTE DANS LA CAVERNE
Suite de la 2ème campagne solo multi-systèmes de Damien Lagauzère. L’ange Corso fait parler la poudre dans cet épisode riche en monstres de toutes sortes, des plus anonymes aux plus sensuels.
Le jeu principal de cet épisode :
Don’t Rest Your Heads, de Fred Hicks, cauchemars ou nuits blanches
Autres jeux utilisés :
Quill,
Steam Shadows,
Muses & Oracles,
The Beast,
Après l'accident,
Coelacanthes,
TOCcylopédie
Partie terminée le 27/07/18
Parties précédentes de la campagne :
1. [Don’t Rest Your Head]
L’ange perdu dans les cauchemars.
Damien Lagauzère nous offre un copieux exposé de sa façon de procéder. Dans cet épisode-pilote, un grand nombre de jeux et d’aides de jeux sont mis à contribution !
Joy, cc-by-nc, sur flickr.com
Contexte :
Je viens de finir le 2nd chapitre de mon solo.Je n'ai pas détaillé les règles comme la fois d'avant. là, il y a juste le gros de l'histoire. Je trouve que ça a pas forcément très bien commencé et que tout n'est pas forcément hyper intéressant dans ce chapitre mais, l'air de rien, il pose quand même quelques questions qui ne se posaient pas au début. c'est donc un mal pour un bien finalement. c'est rigolo car en jouant le début, j'étais un peu déçu de ma partie et c'est en faisant une pause et partant me balader que certaines pièces du puzzle ont commencé à se révéler. Comme quoi ^^
L’histoire :
Corso a traversé les Forêts Limbiques pour revenir quelque part dans le Millevaux de son époque. En chemin, il a trouvé la réponse laissée pour lui par ses frères inquisiteurs et exorcistes. Ainsi, comme en résulte du Quill, les nouvelles sont mitigées. Le front est stable. Ses supérieurs lui conseillent, par prudence, de se débarrasser de cette épée.
Il trouve aussi un ordre de mission. On lui demande en effet
de se rendre dans une caverne, sous terre, afin d'y tuer un Stregas. Cette mission est prioritaire (sous peine de Horloge du Mal +1).
Il trouve avec la lettre une sorte d'amulette. Dans une structure métallique finement ouvragée est enchâssée une bulle de verre légèrement resserrée en son centre dans laquelle coule une sorte d'encre verte. Le bijou rappelle un sablier.
Jet sous CONNAISSANCE pour savoir comment se servir du médaillon et/ou où se trouve le vampire.
6- : Corso n'a aucune idée de ce à quoi peut bien servir ce médaillon. Il en découvrira les effets quand le sort en décidera.
Faire un tirage de Cartes lorsque le Tourment domine (effet négatif) ou voir le symbole mathématiques sur une cartes Muses & Oracles et déterminer l'effet au hasard si Corso se concentre pour utiliser l'amulette. De plus, il ne sait pas du tout où trouver ce Stregas. Il devra enquêter. Il a malgré tout quelques connaissances de base au sujet de ce type de Horla (cf motivation et caractéristiques dans le bestiaire
Steamshadows).
7 à 9 : Corso reconnaît cette relique. Il en connaît le pouvoir et le fonctionnement. Cette « huile » permet de soigner n'importe quelle blessure de quelque nature que ce soit (physique, moral etc.). Il faut briser l'ampoule (usage unique) OU il sait où trouver le Stregas (sinon, il devra enquêter). Si Corso choisit cette 2nde option, appliquer le résultat 6- pour l'amulette. Concernant les Stregas en général, Corso possède les connaissances de bases (cf 6-) + ses pouvoirs.
10+ : Corso reconnaît cet artefact et en connaît la fonction et le mode de fonctionnement. Il choisit le pouvoir associé à cette sainte relique. De plus, il connaît ce Stregas de réputation et sait où il se terre. Au sujet de ces Horlas, il possède les connaissances de base, celles relatives à ses pouvoirs et à ses limitations.
À son retour, Corso s'est retrouvé face à un sorcier invocateur qui lui a volé son nom d'Ange. Il doit le récupérer sous peine de devenir l'esclave du sorcier. Celui-ci s'est doté, sur son territoire, d'une meute de zombies. Corso a poursuivi le sorcier dans les bois. Il est maintenant face à un gouffre s'ouvrant dans le sol. Mais il sent la présence de morts-vivants tout autour de lui.
Antagoniste : Le vampire de son ordre de mission. Le sorcier invocateur et ses zombies.
8 au jet de Connaissance : Corso connaît le mode de vie des Stregas et sait ou trouver celui-là. Par contre, il ne sait rien de cette amulette.
Afin de tuer ce Stregas, Corso s'est rendu de toute urgence dans cette zone qu'on appelle Makoto-Place. Il s'agit en fait de ce qui reste de toute une infrastructure de béton entourant un lac. Aujourd’hui, ces bâtiments sont entièrement envahis par Millevaux. La mousse recouvre les murs. Les branches d'arbres crèvent fenêtres et plafonds. Le lac n'est plus du tout entretenu comme avant. Il en émane même une désagréable odeur fétide.
Mais c'est aussi là qu'il a suivi ce sorcier qui lui a volé son nom d'ange : Manalyan. Avec son nom, ce sorcier peut l'invoquer et le contrôler. Corso doit le retrouver et récupérer son nom avant que ce magicien ne s'en serve.
Corso ne peut s'empêcher de se demander si ce sorcier est lié au Stregas. Après tout, c'est possible et ce serait faire d'une pierre deux coups.
Le sorcier était entouré d'un groupe de morts-vivants. Mais ici, plus rien. Corso est seul face à l'entrée de cette grotte dans laquelle il a vu le sorcier s'engouffrer. Il regarde autour de lui. Il y a un livre par terre. Ou plutôt un gros dossier. Il s'agit des Documents du Bureau S (cf TocCyclopédie). Corso le met dans son sac. Il s'en occupera plus tard.
Corso lève la tête. Les nuages vont vite. Trop vite. La lune s'est levée et elle aussi va trop vite dans le ciel. Mauvais présage. Tout devient flou autour de lui. On dirait que la forêt recule, que les bâtiments retrouvent leur état d'avant. Mais ce n'est pas tout. Il y a des cris, des coups de feu, des bruits de moteurs. Corso distingue des silhouettes armées qui apparaissent. Floues, elles deviennent de plus en plus nettes. Est-ce une manigance du sorcier ou autre chose ? Corso s'engouffre dans la grotte.
Il fait quelques pas et cherche des indices quant à la présence du sorcier non loin. Rien ! Au contraire même. À se demander s'il est vraiment passé par là. Corso a de plus en plus l'impression d'être la victime d'une illusion. Il se concentre. Son ennemi est forcément ici et se joue de ses perceptions. Il veut trouver une trace de lui. Il se concentre. c'est épuisant, mais payant ! Contrairement aux apparences, Corso n'est pas seul. Il prête l'oreille mais ne reconnaît pas les gémissements des morts-vivants qu'il a vu plus tôt. Pourtant, il y a quelqu'un. Au son, on dirait bien qu'il est seul. Soudain, le sol se met à trembler.
Corso saisit alors l'épée-démon et la somme de lui révéler la nature de la menace à venir. Le démon lui répond en lui envoyant des flashs, des images, directement dans le cerveau :
-une montagne.
-une main géante.
-un couteau.
-une machine.
Corso s'empare alors de son marteau de guerre et se prépare à faire face à ce qu'il pense être une espèce d'énorme automate de combat. Avant la fin du monde, les humains travaillaient à mettre au point de tels robots de combat ou autres exosquelettes militaires capable de démultiplier la force de celui qui le porte. Ce sorcier aurait mis la main sur une telle relique ?
Corso a une idée derrière la tête. S'il s'y prend bien, il pourrait récupérer cet artefact. Cela l'aiderait à tuer le Stregas et, ensuite cela l'aiderait contre les Cœlacanthes. Il doit en savoir plus sur ce qu'il va affronter. Aussi, assurant sa prise sur son arme, il recule dans l'ombre et attend. Il observe.
Cet engin mesure plus de 3m de haut, presque 4. Cette parodie d'être humain est composée d'un assemblage hétéroclite et chaotique de pièces de bois et de fer parcouru de câble, fils électriques et autres tubes d'alimentation reliés à divers machines fixées dans son dos.
Mais ce n'est pas tout. La machine possède 8 bras articulés dont certains se terminent soit par des lames, soit par des canons. Elle se déplace sur 2 jambes rappelant celles d'un humain. Corso remarque qu'elles sont reliées par une série de capteurs et sangles de cuir à celles du pilote dont elles copient, en les démultipliant, les mouvements. Il reconnaît le sorcier qui lui a volé son nom en la figure du pilote, mais quelque chose semble avoir changé. Corso se plonge dans son regard, y cherchant un indice. Mais non, rien. Pourtant, quelque chose ne va pas. La machine se tourne. Elle semble avoir repéré Corso. Pourtant, elle n'attaque pas. Est-ce de la prudence en raison de l'étroitesse des lieux qui est à son désavantage ? Corso sait qu'il doit en profiter. Pourtant, il ne veut pas trop abîmer la machine. Il doit donc frapper le pilote.
L'espace d'un instant, il envisage de servir de l'épée-démon comme d'une lance pour tuer le sorcier à distance. Mais, finalement, il préfère contraindre le démon à user d'un de ses pouvoirs. Oui, il va forcer l'épée-démon à lancer une malédiction sur le sorcier. Celui-ci sera alors l'objet d'une peur panique qui permettra à Corso de s'emparer de la machine.
Un hurlement retentit. Le sorcier. La machine fait maintenant du sur-place. Ses bras s'agitent dans tous les sens.
« Illusion ! Tout n'est qu'illusion ! Telle est la leçon des étoiles. Nous les observons alors qu'elles ne sont déjà plus. Rien n'est vrai. Tout est permis ! Le chaos ! Nous vivons dans le chaos. Rien n'est vrai. Les étoiles sont l'horrible démonstration de l'illusion de toute chose. Nous ne sommes rien ! »
Alors que le sorcier continue de hurler, Corso surgit de l'ombre et saute sur lui, tentant de l'atteindre d'un coup de marteau. Il court, il saute. Son arme est levée haut au-dessus de sa tête et s'abat sur le crâne du sorcier qui cesse instantanément de crier. La machine s'immobilise. Corso se retrouve à terre et fonce de nouveau vers la machine. Il détache le sorcier et vérifie s'il est toujours vivant. Corso est à la fois soulagé et déçu. Soulagé car, mort, le sorcier n'aura pas l'occasion d'utiliser son nom d'ange. Déçu car il avait bien des questions à lui poser. Par précaution, superstition ou peut-être espérant faire plaisir au démon, il plonge l'épée dans le cœur du cadavre. Un démon doit aimer le sang...
Corso examine l'exosquelette. La prise en main ne paraît pas très difficile. Il faut se glisser dans l’entrelacs de sangles et de câbles permettant à la machine de reproduire les mouvements du pilote. Mais, alors qu'il s'exerce avec plus ou moins d'aisance au pilotage de cet engin, on l'appelle par son nom. Corso se retourne vers l'entrée de la caverne et reconnaît l'Habit Noir.
« Que veux-tu ?
- J'ai quelque chose à te dire.
- Tu vas encore me plonger dans le cauchemar ?
- Non, mais je pourrais si je le voulais... ou si tu m'y oblige.
- Parles ! Qu'as-tu à dire ?
- On dit des choses à propos du territoire des Brumes. On parle d'une menace dans l'ombre. Il s'y passe quelque chose.
- Et en quoi cela me concerne ?
- Le Déchireur de Peau est de retour. Ce n'est pas une bonne nouvelle. Pour personne. Il va répandre la famine. Il peut le faire.
- Et alors ?
- Et alors, fais marcher ta tête Corso ! Les tiens ne sont-ils pas en train de tenter de résister au siège tenu par les Cœlacanthes ?
- Tu sous-entends que ce Déchireur de Peau serait un allié des Cœlacanthes ?
- Non, mais il pourrait le devenir... »
Alors, soudain, des cris retentissent à l'extérieur de la caverne. Corso reconnaît cette langue. De l'Allemand. Pour autant, il ne la parle pas et ne comprend pas ce qui se dit. Il interroge l'Habit Noir du regard. Il hausse les épaule, signifiant par là qu'il ne comprend rien non plus. Mais cela ne ressemble pas à une bonne nouvelle. Il va pourtant falloir sortir, et se battre.
Corso interroge l'épée-démon quant au futur proche. Une seule image. Un anneau. Un cercle. Ils sont encerclés. Il ordonne alors à l'épée-démon d'user encore de sa malédiction contre ses hommes, le temps qu'il puisse sortir de ce piège. L'épée-démon semble obéir. Mais Corso n'entend pas de cris comparables à ceux poussés par le sorcier. Le démon a-t-il vraiment utilisé ses pouvoirs ? Il fait signe à l'Habit Noir de jeter un œil à l'extérieur. Celui-ci décline en ricanant.
« Je pense qu'on peut y aller. »
Et il se dirige avec assurance vers l'entrée de la grotte. Corso le suit et là il voit plusieurs dizaines d'hommes en uniformes. La plupart pleurent ou gémissent dans les bras les uns des autres. D'autres sont assis par terre, noircissant des pages et des pages de carnets ou de simples feuilles de papier. Une minorité, enfin, tentent de ramener les précédents à la raison et les exhortent au combat.
Corso ne comprend rien à ce qui se passe. Il regarde l'Habit Noir. Ce dernier a l'air d'avoir une explication à fournir.
« Scribbleomanie et lypémanie. »
Puis, il s'enfonce dans la forêt sans autre forme d'explication.
Ces hommes ne sont pas en état de combattre. Aussi, Corso décide de ne pas perdre plus de temps que nécessaire. Après tout, il s'en sort bien. Le sorcier qui lui avait volé son nom est mort. Il a récupéré un document potentiellement intéressant et une formidable machine de guerre. En plus, on dirait bien que l'épée-démon est décidée à lui obéir. Et l'Habit Noir a même fait le déplacement pour l'informer de cet ennemi potentiel capable de générer des famines, le Déchireur de Peau, qui se trouverait sur le territoire des Brumes.
Il essuie quelques coups de feu, mais rien de grave. Corso quitte rapidement Makoto-Place. Il a un Stregas à tuer. Il sait où le trouver. Il connaît ce monstre car il a déjà eu à faire à lui. C'est au pas de course qu'il se rend vers cet endroit qu'on nomme la Tchekovpol.
Corso s'enfonce dans les bois, fuyant Makotoplace et ses étranges soldats pour la Tchekovpol et son horrible Stregas. Il n'est pas certain de comprendre en quoi il est pertinent de le détourner de sa mission pour détruire cette Horreur, mais il a pris l'habitude de na pas discuter les ordres et de ne pas se poser de questions. Si ses frères et maîtres en ont décidé ainsi, ils doivent avoir leurs bonnes raisons.
Il connaît les Stregas en général, et celui-là en particulier. On le nomme Cormor ou encore la Bougie. Va savoir pourquoi. Comme tous les Stregas, il se nourrit de sang. N'importe quelle créature vivante fait l'affaire, mais il est de notoriété que les Stregas préfèrent le sang humain, évidemment. Ils ne sont pas seulement dotés de griffes et de dents acérées, ils peuvent aussi se rendre invisible, changer d'apparence. Leur véritable apparence est d'ailleurs, parait-il, tellement horrible que certains sont morts de les voir. Mais, plus important, Corso sait aussi que, pour les détruire, il est impératif de les décapiter.
Corso espère arriver à la Tchekovpol avant la tombée de la nuit. Il espère aussi que cette machine qu'il pilote lui apportera une victoire facile et, surtout, rapide. En réalité, il a été plus ébranlé qu'il ne le pensait par sa confrontation avec le sorcier tout à l'heure. Ce dernier a parlé d'illusion et Corso ne peut s'empêcher de se demander qui étaient, ce qu'étaient réellement ces soldats. Ce sont certainement eux qu'il a vu se matérialiser juste avant d'entrer dans la caverne. Étaient-ils seulement réels ? Et était-ce vraiment une coïncidence si le sorcier à parlé d'illusion ? Pourtant, l'Habit Noir les a vu lui aussi. Mais ça ne veut rien dire en soi. Qu'ils les aient vu ne signifie pas qu'ils étaient réels. Cela veut juste dire qu'il n'était pas seul à halluciner. Il trouvera peut-être des réponses dans ce gros livre que le sorcier avait fait tomber à l'entrée de la grotte. Corso est d'autant plus impatient d'en finir avec le Stregas.
La Tchekovpol ! Sa forêt d'arbres brûlés, ses vents chargés de cendres. Corso doit se rendre en son centre. Là est l'arbre géant percé de cavernes où vit Cormor. Plus il s'enfonce vers le centre de la Tchekovpol, plus les lianes et autres plantes grimpantes tissent un réseau dense qui se superpose aux arbres brûlés. Rapidement, il devient impossible de continuer à bord de la machine. Corso doit se résoudre à la laisser là. Il continue à pied, au pas de course. Il espère retrouver la machine quand il en aura fini. Il espère aussi arriver à l'arbre géant avant la tombée de la nuit. Cela ne servirait à rien de se cacher pour attendre le levé du jour. Les Stregas ont le sens du sang. Avec un peu de malchance, Cormor sait déjà qu'il est là. Mais le soleil est encore haut. Tous les espoirs sont permis...
… et tous les espoirs sont déçus. Il fait nuit noire quand Corso arrive enfin en vue de l'arbre géant où se terre Cormor. Le Stregas est certainement déjà réveillé et a sûrement tout autant perçu sa présence. Sans sa nouvelle machine de guerre, Corso se sent démuni. Mais il va pourtant devoir se débrouiller sans. Que lui réserve l'avenir ? Instinctivement, il presse la poignée de l'épée-démon qui lui répond sous la forme d'une succession de flashs :
-1 balance. L'équilibre, la justice ?
-le soleil. Le combat devra-t-il se poursuivre jusqu'au matin ?
-1 miroir . Un tel objet l'aidera-t-il ? Est-ce que ça veut plutôt dire que le reflet du Stregas ou de quoi que ce soit d'autre aura son importance ?
-1 boussole. Elle indique le sud.
-1 caducée. Doit-il recourir à un poison, un médicament ou une potion ? Est-ce en lien avec l'amulette qui lui ont remis les inquisiteurs ?
Corso secoue l'épée-démon. Il veut en savoir plus. Mais rien à faire. L'arme démoniaque reste muette. Il aurait voulu savoir si le monstre était déjà réveillé, déjà en chasse, déjà sur ses traces... Là, il ne peut que s'approcher le plus prudemment possible. Les Stregas pouvant se rendre invisibles, Corso est particulièrement attentif au moindre bruit. Il n'entend rien mais sent la présence du monstre non loin de lui. Il reconnaît son odeur. Celle du sang et de la mort. Il saisit son marteau d'une main, l'épée-démon de l'autre et avance, faisant mine de ne rien avoir remarqué. D'un pas faussement innocent, il s'approche du monstre. Au moment opportun, il frappe d'un énorme coup de marteau de guerre.
Et il touche. Le Stregas vole en arrière. Il est tellement surpris qu'il en redevient visible. Mais il n'a pas repris sa véritable apparence. Non. Son visage est celui de... Corso. Mais avec quelque chose de changé. Son teint est cadavérique. On dirait un fantôme. Il y a quelque chose d'aberrant dans la façon dont le monstre a subtilement déformé les traits de son ennemi. Corso ne comprend pas. Se rappelant les flashes envoyés par l'épée-démon, il la brandit devant lui afin d'avoir côte à côté son reflet dans la lame et le visage du Stregas. Au delà de ce teint livide, qu'est-ce qui cloche ? Et là, il comprend. Cormor n'a pas pris ce visage pour l'effrayer. Il a pris ce visage car il ne pouvait faire autrement. Le Stregas se meurt, victime d'un poison qui altère ses pouvoirs dont celui de changer d'apparence. Le visage de Corso est donc le reflet de la maladie qui afflige le monstre. Les inquisiteurs savaient-ils que Cormor était mourant ? Est-ce pour cela qu'ils l'ont envoyé, pour l'achever, lui porter le coup de grâce ? La balance, la justice. Oui, après tout ce n'est que justice que celui qui a ôté tant de vies perde la sienne. Mais Corso sait aussi que ces bêtes sont indestructibles tant qu'on ne les a pas décapitées. La créature est certes affaiblie mais elle ne mourra pas de ce poison. Il lui faut donc finir le travail. Corso sourit. Ce combat sera achevé bien avant le lever du soleil. Il se saisit de l'épée-démon. Un large geste et une tête vole.
La nuit est encore longue. Corso se sent soudain épuisé. Il se tourne vers le sud. C'est là qu'il a laissé sa machine. Il sait qu'il a besoin de repos. Mais il sait aussi qu'il ne peut pas dormir sous peine d'être happé par un des cauchemars des Cœlacanthes. Maintenant que tout est calme, Corso décide de s'accorder un peu de repos. Mais, afin de rester réveillé, il décide de consacrer ce moment à une première lecture des étranges documents qu'il a trouvé à l'entrée de la grotte où se terrait le sorcier. Que sont donc ces mystérieux « Documents du Bureau S ». Corso sourit. Il sait que cette lecture le tiendra éveillé...
… et pour cause, tous ces documents sont cryptés. Corso s'empare donc d'une liasse de feuilles vierges et d'un crayon. Il s'apprête à tenter de percer ce code et traduire ce texte. À première vue, cela semble accessible.
Corso ne s'arrête que quand il sent qu'il pique du nez. Il sait qu'il ne doit pas dormir. Aussi, il survole rapidement ses notes avant de reprendre sa route vers la machine.
Ainsi, il ressort de cette lecture que :
Ces documents représentent la somme des études occultes entamées à l'aube de la Première Guerre mondiale, et pendant une trentaine d'années, par une partie des services secrets français, pour mettre au point le fantassin ultime : rapide, fort, résistant, dénué de sentiments et de libre arbitre. Il faut préciser qu'à l'époque les Français n'étaient pas les seuls à explorer ces mystères : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie, pour ne citer que les principaux pays européens engagés sur cette voie, étudiaient la possibilité de créer une arme de guerre nouvelle – et imparable – par ce biais. Mais les Français furent les plus proches de réussir...
Grâce à des invocations et à des sacrifices humains, les "scientifiques-sorciers" du Bureau S sont finalement parvenus à mettre au point ce qu'ils ont appelé le Blême. Il était toutefois difficile de constituer une armée avec ces "créatures", car le risque de faire basculer le monde dans l'horreur – ce qu'il fit pourtant quelques années plus tard – était bien trop grand ! Les hommes politiques informés mirent leur veto à cette option, mais – avec leur bénédiction – les expériences se poursuivirent et l'utilisation de Blêmes pour la guerre de l'ombre fut jugée acceptable.
Les textes des sortilèges sont de véritables manuels d'utilisation, clairs, simples et précis : il suffit de suivre les instructions à la lettre. Tous les sortilèges concernent bien sûr les Blêmes. Les documents se divisent en trois catégories : les rituels de Création, les formules d'Invocation et de Contrôle et les rites de Renvoi.
Concernant les Blêmes, ce sont des humains "possédés par quelque chose" (un ou des esprits jamais identifiés) qui deviennent des machines à tuer. La plupart de leurs aptitudes physiques sont améliorées : force et résistance accrues de 50%, insensibilité à la douleur, vitesse exceptionnelle, coordination parfaite et excellente vision nocturne. D'autres facultés sont réduites : intelligence quasi nulle, vision diurne imparfaite et sensibilité exacerbée à la lumière. La principale difficulté vient de leur faible intelligence : il est absolument impossible de leur faire distinguer les "amis" des "ennemis". A l'exception de leur "contrôleur", le sorcier qui a procédé au rituel, personne n'est à l'abri de leur férocité. Le sorcier peut les diriger mentalement mais les ordres restent simples (avancer, arrêter, attaquer, cesser l'attaque, etc.). Par chance, c'est le mouvement de leurs proies qui déclenche leur attaque : l'immobilité la plus totale est donc l'attitude préconisée pour être épargné par leurs assauts.
Le sorcier qui les contrôle est aussi un point vulnérable : qu'il soit tué ou rendu inconscient et c'est la perte de contrôle : les Blêmes arrêtent leurs actions, en pleine confusion. S'ils sont attaqués, ils se défendront, mais leur première réaction sera toujours la fuite. Par un mécanisme mal connu, les créatures resteront groupées et chercheront ensemble à se terrer dans un endroit à l'abri de la lumière. Si elles se sont enfuies en ville, il est fort probable qu'elles trouveront refuge dans les égouts, mais des cavernes, des grottes, des carrières ou un réseau de métro souterrain feront tout aussi bien l'affaire. La faim les fera cependant rapidement sortir de leur antre pour s'attaquer à des proies vivantes... Les Blêmes deviendront alors des chasseurs nocturnes impitoyables laissant leurs victimes démembrées et partiellement dévorées, comme agressées par des grands fauves.
Est-il possible que ce sorcier ait voulu faire de lui un de ces Blêmes ? Y en avait-il au fond de cette caverne ? Devrait-il y retourner pour vérifier ? Il faudra qu'il le demande à ses frères et maîtres inquisiteurs et exorcistes.
Mais ce n'est pas tout. Ce dossier contenait aussi d'autres documents ne nécessitant aucun décryptage. Il s'agit d'un journal tenu, visiblement, par le sorcier lui-même. Pressé de rejoindre la machine, Corso en remet la lecture à plus tard.
Corso a la joie de retrouver la machine, SA machine intacte. Il en fait le tour, actionne quelques leviers. Tout fonctionne. Il est prêt à gagner les Forêts Limbiques pour faire son rapport. Mais, quelque chose le chiffonne. Ce journal déjà. Et surtout, et s'il y avait des Blêmes dans la caverne de Makotoplace ? Et ces soldats ? Sont-ils toujours là ? Pourquoi ce sentiment que tout cela n'était peut-être pas réel ?
Il ne fait pas encore jour. Pour autant, la visibilité est plutôt bonne. Mais une vilaine grêle commence à tomber. Corso décide donc de se mettre à l'abri pour lire ce fameux journal. Après, il se le promet, il retournera dans cette caverne.
Ce journal ne comporte pas vraiment de date. Le sorcier s'est borné à compter les jours à partir de son arrivée. Ainsi :
Jour 1
Me voilà de retour dans cette étrange forêt. Mais cette fois, tout ne s'est pas passé comme prévu. Il y a eu un accident. Je n'en connais pas l'origine mais il y a eu comme une fracture entre les réalités et me voici coincé ici. Mais pour l'heure, je reste serein. Les miens vont tout faire pour me récupérer. Ils ont, nous avons besoin de ces esprits démoniaques pour créer les Blêmes et vaincre nos ennemis. En fait, ce qui me manque surtout, c'est la source de mon pouvoir. Ici, mes capacités d'invocation sont limitées. J'espère ne pas me retrouver en difficulté avant qu'on ne me récupère.
Je ne sais pas pourquoi mais, depuis que je suis coincé ici, je ne supporte que très mal la lumière du jour. Je ne sais pas si c'est uniquement physique ou psychologique. Mais tout m'incite à fuir la lumière du soleil. Aussi, je me terre. Je me cache et, autant que possible, j'attends la nuit pour sortir.
Jour 3
Les jours passent et c'est de plus en plus horrible. Non seulement je suis toujours coincé ici mais la lumière du jour m'est devenu insupportable. Je ressens de vives brûlures. Pourtant, nulle trace sur mon corps. Mais je les sens. C'est horrible. Je n'ose regarder le ciel. Je sens, je sais qu'il me regarde. Mais qui ça ? Dieu ? Quand les ténèbres m'apportent enfin la paix, je me demande si mon isolement dans cette forêt ne fait pas ressurgir une certaine culpabilité en raison des expériences que nous menons sur les Blêmes. La culpabilité ou le jugement de Dieu. Mais pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ?
Jour 10
Je ne suis pas seul dans cette grotte. Au fond, tout au fond,vit une Bête. Une chose. Son odeur me rappelle celle du soufre mais elle est douce et souple au toucher. Je la laisse au fond de la caverne. C'est là que je la rejoins quand je veux, quand j'ai besoin... Je suis attiré par elle. Elle ressemble à un humain par bien des aspects. Elle est si belle. Si horriblement belle. Est-ce une sorcière, une vouivre, une succube ? Je ne sais pas. Elle me fascine. Mais elle me dégoûte aussi. Son regard, sa façon de bouger, de feuler. Tellement... inhumain, contre-nature. Pourtant, je retourne la voir au fond de la grotte.
Jour 15
Je ne peux voir là qu'un bon présage. La réalité s'est fracturée. J'ai vu des soldats de ma réalité d'origine. Ils ne sont pas restés longtemps. Pas assez pour que j'ai le temps de les rejoindre. Mais au moins, cela veut dire que là-bas, de l'autre côté, on tente de me retrouver et de me ramener. Me ramener, oui... mais, et elle ? La Bête humaine du fond de la grotte. Cela voudrait dire que je devrais la quitter ? Serait-il possible de la ramener avec moi ?
Jour 20
Je suis retourné la voir aujourd'hui. J'ai essayé d'être le plus silencieux possible. Elle ne bouge pas du fond de la grotte. Enfin, on dirait. Je voulais savoir ce qu'elle faisait quand je ne suis pas là. Sort-elle par une autre entrée ? Explore-t-elle le reste de la caverne en quête de nourriture ? M'attend-elle tout simplement ? Je voulais la surprendre mais c'est elle qui m'a surpris. Dans le noir, elle m'a pourtant vu, senti approcher. Ai-je malgré tout fait trop de bruit ? A-t-elle un odorat sur-développé ou un autre sens propre à son espèce qui lui permet de me détecter ? Car, je ne dois pas l'oublier, malgré ses ressemblance avec une humaine, elle n'en est pas une. Dans la pénombre, elle paraît humaine, elle semble belle mais... En réalité, elle est une Bête, une chose, un monstre.
Jour 24
Cela fait maintenant plus de trois semaines que je me suis réfugié dans cette grotte. Mes rares sorties nocturnes m'ont permis de trouver ce dont j'avais besoin pour rendre mon attente aussi confortable que possible. Toutefois, j'avoue parfois perdre patience et espoir. Heureusement, elle est là. Au fond de la grotte. Elle m'attire loin de la lumière...
Jour 28
Quelle horreur ! La chose est grosse ! Elle va mettre bas. Bientôt. Suis-je le géniteur ? C'est malheureusement fort probable. Ou heureusement. Et si... Je suis bien obligé d'admettre que je suis convaincu que ce qui va sortir de ce ventre sera horrible. Mais si cela pouvait servir nos projets... Je ne résiste pas à la tentation d'observer ce qui va se passer. Je profite de nos instants privilégiés pour essayer de comprendre son cycle de gestation. Comment a-t-elle pu en arriver là aussi vite ? Ses organes reproducteurs, à l'intérieur, doivent être complètement différents des nôtres.
J'y pense, c'est un mal pour un bien. Cela me donnera une formidable excuse pour la ramener avec moi quand le bureau parviendra à stabiliser un portail.
Jour 33
J'ai eu un flash ! Pourquoi maintenant, je ne sais pas. Mais le jour où le portail s'est brisé, je suis certain d'avoir vu quelqu'un, de l'autre côté, saboter la machine. Oui ! C'est sûr ! C'est un sabotage. Avons-nous été victimes d'une traîtrise, d'une infiltration ? À moins que ce ne soit un rival au sein même du bureau... Dans ce cas, combien de temps encore avant qu'on ne vienne me récupérer ? Parce que... Parce que si tel devait être le cas, peut-être que ce rival a réussi à convaincre les chefs du bureau de l'impossibilité de me récupérer. Peut-être les a-t-il convaincu que j'étais mort. Que vais-je devenir ?
Jour 38
C'est dégoûtant ! Depuis qu'elle est grosse, la Bête sécrète ces espèces de glaires répugnantes à chacune de mes visites. Elles empestent et je passe des heures à me rincer à l'eau du ruisseau. Cela m'oblige à sortir de la grotte en pleine nuit, quand le danger est le plus grand. Mais je ne peux sortir le jour. Je ne m'y résous que quand la nécessité l'exige. Mais c'est juste horrible de devoir supporter cette substance sur ma peau des heures durant, en attendant que le soleil se couche. Le fait-elle exprès pour me nuire ? Je l'en sais capable. Elle me laisse l'approcher mais je ne me fais aucune illusion. Elle attend quelque chose de moi qu'elle n'a pas encore eu. Elle sait comment me retenir. Elle me tuera quand elle aura obtenu ce qu'elle veut. J'en suis sûr.
Jour 39
C'est impossible ! J'ai eu... une vision ! Le laboratoire. L'espace d'un instant. Non, de longues minutes ! Je n'étais plus dans la grotte mais dans mon laboratoire. Les autres ne semblaient pas me voir mais j'étais là. J'ai pu toucher les condensateurs, les artefacts d'invocation, j'ai parcouru du bout des doigts le tracé des cercles rituels et des pentacles dessinés au sol à la craie rouge. J'ai même pu feuilleter quelques uns des ouvrages de références servant de base à la création des Blêmes. J'étais... j'étais rentré ! Puis, tout est redevenu comme avant. J'étais de retour dans la grotte.
J'ai l'impression de devenir fou. Je pense... Je pense. Je ne suis pas sûr. Mais, et si je n'étais pas dans cette grotte ? Et si je n'étais pas enfermé ici par ma peur de la lumière avec cette créature faussement belle ? Et si tout cela n'était que le produit de mon imagination ? Et si tout cela m'avait rendu fou ? Je serais alors en train de déambuler dans les couloirs, ignorés de tous. On me laisserait ainsi, en souvenir des bons services rendus au bureau ? Ou alors, on m'observe ? Je suis le cobaye d'une nouvelle expérience ? Mais pourquoi ne pas m'en avoir informé ?
Je navigue en pensée entre deux réalités. Je ne sais plus laquelle est la vraie. Existent-elles seulement, vraiment ? Et si toutes deux sont illusions ? Quelle est la vraie réalité ? Et si la chose que la Bête va mettre au monde était la réponse ?
Jour 42
Je suis fou ! Ça y est, je suis fou ! J'entends des voix. Elles me parlent. Non ! Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est à moi qu'elles parlent mais je les entends. Dans ma tête ! Non, elles ne me parlent pas mais elles parlent de moi. Je ne les reconnais pas mais elles me connaissent. Elles m'observent. Elles discutent à mon propos. Elles veulent me retrouver. S'agit-il des membres du bureau ? Après tout ce temps, on chercherait encore à me faire revenir ? Et la chose ? Je ne sais pas si je dois me réjouir de la quitter, la narguer à l'idée de m'enfuir, pleurer à l'idée de la perdre...
Je suis fou !
Jour 47
Comment est-ce possible ? J'ai manqué ça ! Où étais-je ? Dans les bois, une nuit ? Au fond de la grotte avec elle ? Mais aujourd'hui, j'ai trouvé les restes d'un campement non loin de l'entrée de la caverne. Il y avait de la nourriture, de l'eau potable. Des armes aussi. Et surtout, cet exosquelette de combat. Après en avoir rapidement fait le tour, je comprends pourquoi on l'a abandonné. Pour autant, pour un esprit brillant comme le mien, le réparer sera chose aisée. Il y a parmi ce que ces soldats ont laissé largement de quoi improviser une réparation très correcte. Mais pour cela, il faut avoir un niveau d'intelligence supérieur à celui d'un troufion. Quelque chose m'ennuie pourtant. Je ne reconnais pas les insignes du bureau. Ni ceux de nos ennemis. Qui sont ces gens qui sont passés si près de moi sans me voir ? Me voulaient-ils du bien ? Du mal ? Était-ce vraiment moi qu'ils cherchaient ? Peut-être pas après tout. En tout cas, je peux les remercier pour ce qu'ils m'ont laissé.
Grâce à cet exosquelette, je parviens rapidement et facilement à transporter tout ce qui peut m'être utile dans la caverne. Et je le fais d'autant plus vite que je ne sais pas ce qui a fait fuir ces soldats. Oui, j'en suis sûr maintenant. Ils n'ont pas abandonné leur matériel volontairement. On les a contraint à le faire. Qui ? Ou quoi ?
Jour 50
Je ne me sens pas bien ce matin. J'ai vomi. Je ne comprends pas pourquoi. Je fais attention à ce que je mange, à ce que je bois. Je prends mes précautions avec la Bête. Non, quelles précautions ? Je n'en prends aucune. M'a-t-elle finalement transmis une maladie ? Ou Dieu sait quoi d'autre ? Suis-je la proie d'un parasite ? Je sens que ça bouge...
Jour 53
Je n'ai plus eu de visions depuis plusieurs jours. Je n'ai plus vu mes amis du bureau. Je n'entends plus les voix. Ça bouge toujours dans mon ventre. Pourtant, je sais que je partirai. Je quitterai cet endroit. La chose au fond de la grotte est toujours grosse. J'espère qu'elle le sera encore quand je partirai. Après mûre réflexion, j'ai décidé que je ne l’emmènerai pas. Elle me manquera mais ce qui s'est passé dans cette grotte devra y rester. Mais en attendant, je retournerai la voir.
Jour 59
Cela fait quelques jours maintenant que la Bête se montre plus tendre, plus... en demande. D'habitude, c'est moi qui vais la trouver. Mais ça fait maintenant quatre fois que je la vois s'approcher de l'entrée de la grotte. Elle me veut. Elle m'a toujours voulu mais là elle me veut... plus. Est-ce que cela signifie qu'elle va bientôt mettre bas ?
Jour 65
Encore une journée que j'ai envie de trouver d'une banalité affligeante. J'ai beau me sentir en sécurité dans cette caverne, je ne suis malgré tout pas à l'abri des prédateurs, des pillards. Heureusement, grâce à l'exosquelette et aux armes abandonnées par ces troupes mystérieuses, j'ai de quoi me défendre. Aujourd'hui, j'ai senti la présence d'un démon parmi les pillards. J'aurais pu lui voler son nom, l'invoquer, le contrôler, le forcer à m'obéir. J'ai manqué de jugeote et n'ai pas saisi cette opportunité. Certes, mon « énergie » magique est limitée ici mais j'ai de la ressource. Peut-être serait-ce une bonne idée que de chercher un bon candidat à l'invocation ? Cela me fera un allié pour me défendre. Et, peut-être, un compagnon à qui parler...
Jour 69
Elle est venue aujourd'hui. Elle n'était plus grosse. Elle portait dans ses bras... Je n'ose le nommer. C'était repoussant, horrible et puant ! Elle me l'a tendu et j'ai hurlé. Elle a ri. Je me suis enfui. J'ai bravé la lumière du jour. J'ai subi la morsure, la brûlure divine du soleil implacable mais je ne pouvais rester là. J'ai entendu longtemps son rire. Jusqu'à ce que je plonge dans la rivière. Je suis resté dans l'eau tant que j'ai pu. Puis, quand je me suis retrouvé complètement gelé, je suis rentré. Elle n'était plus là. Elle est retournée au fond de la grotte.
J'irai la voir. Plus tard.
Jour 73
Je ne suis pas sorti de la grotte depuis quatre jours maintenant. Je suis resté là, immobile, scrutant le fond de la caverne. Je m'étais promis d'aller la voir mais je n'ai pu m'y résoudre. La peur et le dégoût que m'inspire cette chose sortie de son ventre l'emporte sur mon désir. Pourtant, je le sens revenir, petit à petit. Est-ce lui qui bouge en moi depuis quelques jours ? Je ne le sentais plus ces derniers temps. Mais il est de retour. Le désir est un parasite.
Jour 79
Je suis retourné la voir. J'ai feint de ne pas voir le petit monstre silencieux déposé à même le sol dans un coin. J'ai fait ce que j'avais à faire. J'ai calmé le désir qui s'agitait dans mon ventre et je suis parti. Vers la lumière ?
Elle a changé. Elle me laisse m'approcher mais j'ai le sentiment que chaque fois pourrait être la dernière. Je dois m'enfuir, quitter cette grotte car sinon... Elle va me tuer. Je ne sais pas ce qu'elle attend mais je sais qu'elle va me tuer. Je dois la tuer avant.
Jour 84
Manalyan. Il s'appelle Manalyan. J'ai réussi mon rituel de localisation et ai trouvé le véritable nom de cet ange. Un ange. C'est un signe. C'est Dieu qui me l'envoie. Manalyan m'aidera à tuer la Bête. Puis, il m'aidera à rentrer chez moi. De gré ou de force...
Elle est là, elle attend. Je la sens qui s'approche par moments. C'est sa façon de me harceler, de me faire peur, de m'attirer au fond de la grotte. Mais depuis que je connais le vrai nom de Manalyan, je n'ai plus peur. Je ne suis plus l'esclave de mon désir. Demain, j'irai à la rencontre de mon ange. Je le ramènerai ici et nous la tuerons.
Corso referme le journal. Il pose son regard sur l'exosquelette. Oui, évidemment, avant de retrouver les Forêts Limbiques et d'y laisser son rapport à ses frères et Maîtres, il va retourner dans cette caverne. Et là, quoi qu'il y trouve, il fera ce qu'il a à faire.
Sur le trajet qui le ramène jusqu'à Makotoplace, Corso s'interroge quant à ce qu'il va trouver. Ces mystérieux soldats seront-ils toujours là, en proie aux phobies infligées par l'épée-démon ? Sont-ils à la recherche du sorcier ? Sont-ils les propriétaires de cet exosquelette ? Viennent-ils vraiment d'une autre réalité ? Et la Bête ? Cette chose est-elle si horrible que le sorcier l'a décrite ? Et à quel genre de monstre a-t-elle donné naissance ?
Il arrive sur place en milieu d'après-midi. Il règne un froid intense. Corso ralentit le pas de la machine et tente de faire le moins de bruit possible. Il cherche du regard, à travers les arbres, toute trace de présence aux abords de la caverne.
Nulle trace de présence vivante mais du matériel. Sans quitter l'exosquelette, Corso s'approche. Le plus grand désordre règne sur ce campement. Corso se laisse aller à penser que ces soldats ont été mis en fuite. Par quoi ? La créature de la caverne ? Son enfant ? Les Blêmes qui accompagnaient le sorcier et qu'il avait tout d'abord pris pour des zombies ?
Il regarde autour de lui. Aucune trace de danger mais il y a quelque chose de funeste dans l'air. Corso renifle. Il cherche une odeur, celle de la Bête telle que le sorcier l'a décrite dans son journal. Il ne se rappelle pas l'avoir sentie quand il est entré pour se battre mais, après tout, cela ne veut pas dire grand chose.
Avant toute chose, il regarde si les soldats ont laissé quoi que ce soit qui pourrait lui être utile. Des documents, des armes, des vivres...
Il trouve bien quelques dossiers visiblement à caractère officiel. Il y a des tampons, des en-têtes, mais il n'en reconnaît aucun. Corso est sur Terre depuis longtemps, très longtemps. Avant Millevaux. Avant que Dieu et Diable ne les abandonnent. Il a vu bien des guerres, bien des armées. Mais là, il ne reconnaît pas ces uniformes, ces sigles. Qui sont ces gens ? Et s'ils venaient vraiment d'une autre dimension ? Pourtant, ces documents sont rédigés dans une langue qu'il comprend. Et il la comprend car, non il ne s'agit pas d'une langue humaine mais... d'une langue surnaturelle. Ces soldats n'utilisent ni la langue des anges, ni celle des démons. Il a déjà vu ces caractères, mais ne se rappelle plus où.
Des armes ? Reste-t-il des armes utilisables ? Non évidemment ! Mais, il trouve tout de même quelques trousses de 1er secours qui seront certainement utiles à ses frères et maîtres.
Au moins, il y a des vivres. Et en quantité. Il chargera l'exosquelette au maximum quand il en aura fini avec cette caverne.
Et toi, maudit démon, as-tu quelque chose à me montrer avant que nous entrions dans cette maudite grotte ?
Une seule image ! Un œil ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Corso doit-il garder l’œil ouvert ? Ouvrir l’œil et le bon ? Il comptait bien le faire, oui ! À moins qu'on le tienne déjà à l’œil ? L'observerait-on, du fond de la grotte ? Et pourquoi ce démon s'obstine-t-il à ne lui envoyer que des images mentales ? Il sait parler pourtant ! Peut-être qu'un des sorts contenus dans les Documents du Bureau S lui permettront de lui délier la langue.
Corso, toujours à bord de l'exosquelette, entre. L'entrée de la grotte est vide. Nulle trace de la Bête. Si ce n'est cette odeur diffuse, lointaine. Corso fait quelques pas en direction de l'intérieur de la caverne. Rapidement, le chemin devient trop étroit pour la machine. À contrecœur, il abandonne là la machine et poursuit sa route. Si elle est toujours là, la Bête devait très certainement savoir que Corso entrerait à bord de l'exosquelette. Elle sait qu'il vient pour la tuer et elle ne veut pas quitter son terrain.
À mesure qu'il approche, Corso sent cette odeur. De plus en plus forte. La Bête est là. Ou quelque chose en tout cas. Il en est sûr. Jusqu'à présent, nulle trace de Blêmes. La Bête s'en est-elle débarrassée ? Ont-ils fui eux aussi ?
Après de longues minutes de marche, Corso arrive enfin au bout du chemin. Dans la pénombre, il distingue une silhouette. Ces yeux se sont habitués à l'obscurité. La chose a une apparence humaine, oui. Mais il en émane effectivement quelque chose de néfaste, d'horrible, malgré la grâce et la finesse de sa silhouette, de ces formes, de ces courbes... L'espace d'un instant, Corso a le sentiment de se laisser aller à quelques douces rêveries mais il se reprend. Il secoue la tête pour se remettre les idées en place. Il resserre sa prise sur ses armes et, en pensée, demande à l'épée-démon si cette chose dons la peau semble montrer des reflet rougeâtre est bien ce qu'il croit.
« Un Horla, dit le démon. Un Orz, un Héritage comme on l'appelle aussi. Méfie-toi ! Ce n'est pas sa véritable apparence. Mais elle est en train d'en changer. »
Corso comprend. Il connaît ces Horlas de réputation. Cette créature est une maladie sexuellement transmissible. Le sorcier s'est doublement fait avoir. Non seulement il a fécondé la Bête mais il s'est en plus laissé infecter. Heureusement qu'il est mort. Les Orz sont soumis à des cycles étranges. On dirait que celui-ci va changer peu à peu d'apparence. Pour devenir quoi ? Peu importe. Corso va le tuer. Ensuite, il tuera sa progéniture, où qu'elle se cache.
La créature est vive. Corso la pensait plus faible car il la croyait en « transition ». C'était une erreur. Malgré tout, il l'emporte au terme d'un combat court mais épuisant. Il vacille. Sa vue se trouble. Il doit se tenir à la paroi. Il a soudain tellement sommeil. Mais la peur de revivre ce cauchemar, d'être de nouveau la proie onirique des Cœlacanthes le maintient en éveil. Pour combien de temps ?
À ses pieds gît la Bête. Elle halète. Corso a l'impression de lire dans son regard une dernière tentative de séduction teintée d'une lueur de défi. Ces monstres ne s'arrêtent-ils donc jamais ? Jusqu'au bout ils cherchent à nuire, à corrompre. Corso lève son marteau.
« Non ! hurle l'épée-démon. »
Mais c'est trop tard. Corso a déjà abattu son arme et pulvérisé la tête de l'Orz.
« Il ne fallait pas la tuer. Ça va attirer une Horreur plus grande encore ! Qu'as-tu fait ? Ça approche ! Vas-t-en ! Vas-t-en ! »
Corso sent quelque chose bouger dans la grotte. Il scrute les ténèbres mais ne voit rien. Puis, écoutant les cris de l'épée-démon, il s'enfuit en courant. Il rejoint l'exosquelette, actionne les manettes, serre les sangles et court. Il ne sait pas par quoi il est poursuivi. Il n'ose pas tourner la tête, notamment de crainte de percuter la paroi. Il ne s'arrête qu'une fois dehors. Là, il se met face à l'entrée de la caverne et braque les canons. Il attend. Rien ne se passe...
Après un long moment, Corso desserre sa prise sur les commandes des canons. Il descend de l'exosquelette et, tout en jetant des coups d’œil furtifs à l'entrée de la caverne, charge autant de caisses de vivres qu'il peut sur les attaches de la machine. Il en portera dans les bras mécaniques.
Puis le démon se met à hurler. La terre se met à trembler. Corso grimpe dans l'exosquelette et cherche une entrée pour les Forêts Limbiques.
Corso sait être en sécurité dans les Forêts Limbiques. Alors qu'il décharge les caisses de vivres à l'intention de ses frères et maîtres inquisiteurs et exorcistes, il se surprend à interroger, en pensée, le démon quant à la menace qu'il a libérée.
« Je crois qu'il s'agit d'un Horla qu'on appellerait aussi Lieju ou Labyrinthe. Mais je ne sais pas pourquoi. Je n'en sais pas plus. »
Corso soupire. Une fois tout préparé, il s'assoit et s'attelle à rédiger son rapport.
Le Profil : Corso s'adresse à ses supérieurs, Inquisiteurs et Exorcistes.
L'Encrier :
Sorcier/Invocateur
Illusion/Aliénation
Repaire/Tanière
Famine/Pénurie
Soldat/Soldatesque
Réalité/Dimension
Bête/Horreur
Événement/Bouleversement
Dossier/Document
Altération/Avilissement
Conséquences :
4- : Les nouvelles sont mauvaises. Les Cœlacanthes ont gagné du terrain (Horloge du Mal +2). Ses supérieurs n'ont pour Corso ni informations, ni matériel. D'ailleurs, les vivres et trousses de secours qu'il leur a laissées ne suffiront pas. Effectivement la famine règne au village. Mais,ils n'ont aucune information concernant le Déchireur de Peau. Ils sont en bien trop mauvaise posture pour lui apporter quelques réponses et soutien que ce soit. Ils l'obligent également à leur laisser l'exosquelette. De plus, ils le blâment pour avoir libérer le Lieju (une limitation à tirer sur table 66- MV) et lui interdisent de recourir aux sortilèges contenus dans les Documents du Bureau S dont ils exigent la destruction immédiate. Qu'il ait tué le Stregas n'efface en rien ses manquements. Il doit retourner affronter le Lieju.
5 à 7 : Les nouvelles sont mitigées. Le front est stable. Malgré tout, les vivres viennent à manquer et les caisses rapportées par Corso tombent à pic. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent à récupérer les Documents du Bureau S (et le journal du sorcier) et lui déconseillent d'utiliser les sorts. Par contre, une fois sa mission en Territoire des Brumes terminée, il devra retourner vérifier ce que fabrique le Lieju. On lui demande de laisser l'exosquelette. Ils en auront plus besoin que lui.
8 à 10 : Les nouvelles sont plutôt bonnes. Le front est stable. Les vivres laissées par Corso tombent vraiment à pic (Horloge du mal -1). Les inquisiteurs ne lui en veulent pas trop pour le Lieju et espèrent que celui-ci ne fera pas trop de dégâts ou pas avant longtemps. La mission de Corso reste de trouver un maximum d'informations et de moyen pour lutter contre les Cœlacanthes. Il doit donc gagner le Territoire des Brumes au plus vite. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent une copie des documents mais ne disent rien à propos de ce que Corso pourrait en faire de son côté. Il est donc libre à ce niveau là. Il peut garder l'exosquelette.
11+ : Les nouvelles sont très bonnes. Les Cœlacanthes ont perdu du terrain et ces vivres tombent à pic (Horloge du Mal -2). Il obtiendra une information concernant Ant-Off ET une information concernant le Cruel Centipède ET le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations). Ils demandent une copie des documents mais ne disent rien à propos de ce que Corso pourrait en faire de son côté. Il est donc libre à ce niveau là. Il peut garder l'exosquelette.
« Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres,
J'espère que le vent vous est favorable. Du moins, autant qu'il me le fût quand j'ai eu à faire à Cormor. Je n'ai guère eu de difficulté à le débusquer au fond de sa tanière. Et je n'en ai guère eu plus à le terrasser. En effet, le saviez-vous peut-être, mais la créature était déjà bien affaiblie par un poison quand je l'ai combattue. D'une certaine façon, je n'ai eu qu'à porter le coup de grâce. Ce mal dont le Stregas souffrait ne l'aurait bien sûr pas tué, mais je suis convaincu que, rapidement, elle aurait été trop affaiblie pour nuire à qui que ce soit.
Mais, ceci ne constitue certes pas l'essentiel des derniers bouleversements dont je fus l'acteur ou l'objet, selon le point de vue duquel on se situe. En effet, les caisses de ravitaillement et de soins que vous trouverez avec mon rapport ne proviennent pas de l'antre de Cormor mais de celle d'un sorcier. Ce dernier, je l'appris plus tard, avait usé sur moi d'un rituel de localisation afin de me voler mon nom angélique. J'ai donc été contraint de me détourner provisoirement de la mission que vous m'aviez assignée pour lui régler son compte. C'est d'ailleurs à lui que j'ai dérobé l'exosquelette de combat qui m'a servi par la suite. Au passage, en avez-vous besoin pour protéger les villageois ou puis-le garder ?
Hasard ou non, c'est dans la caverne de ce sorcier que m'a rejoint l'Habit Noir. Point de coma cette fois-ci. Le démon a en effet cru bon de débarquer alors même que nous étions encerclés par toute une soldatesque en armes. Il m'a mis en garde contre la présence présumée de celui qu'on nomme le Déchireur de Peau dans le Territoire des Brumes. Il ne m'a pas donné beaucoup plus d'informations et je suis enclin à croire qu'il ne m'a rien caché. Peut-être en savez-vous plus à son sujet ? Il m'a mis en garde contre un risque de famine. Vu votre situation au village, je m'inquiète et j'espère que ces caisses de ravitaillement abandonnées par les soldats vous aideront à tenir face aux cœlacanthes.
On dirait bien que ces soldats en avaient après le sorcier qui m'avait volé mon nom. J'ai trouvé par hasard un ensemble de documents qu'il avait lui-même dû perdre dans sa fuite, alors même que je le pourchassais jusque dans son antre. J'ai réussi à décrypter la plus grosse partie de ces documents. Une autre partie, son journal depuis son arrivée, ne nécessitait aucune traduction. Il prétend ainsi venir d'une autre réalité et être à Millevaux afin d'invoquer des démons dans le cadre d'expériences visant à créer ce qu'il appelle des Blêmes. D'après ce que j'en ai vu, ce serait quelques sortes de morts-vivants. A priori plus forts, mais je n'ai pas eu à les combattre. Je ne sais pas ce qu'il en est de la véracité de l'existence de cette autre dimension. Son journal revient là-dessus mais laisse aussi très largement entendre qu'il avait perdu la raison. Il y parle de sa soi-disant réalité d'origine, mais aussi d'une Bête. J'y reviendrai. Toutefois, avant de clore sur la question de ces documents, je me permets de solliciter l'autorisation de recourir moi-même à ces rituels dans la mesure où ils me permettraient de prendre l'avantage, le cas échéant, sur l'Habit Noir et l'épée-démon qui, à sa façon, m'est bien utile. Ce serait aussi l'occasion de savoir si ces rituels peuvent être d'un quelconque recours contre les Horlas et les Cœlacanthes.
La Bête ! Le sorcier lui a consacré une grande partie de son journal. Elle s'était réfugiée au fin fond de la grotte et avait, avec succès, entrepris de le séduire afin, notamment, qu'elle l'engrosse. Après en avoir fini avec Cormor, je suis revenu dans cette grotte afin de la débusquer et d'en savoir plus. La Bête était toujours là. Et, avec l'épée-démon, nous avons reconnu ce Horla qu'on nomme Orz ou encore Héritage. J'ai alors mieux compris certains passages du journal. L'Orz avait jeté son dévolu sur le sorcier afin non seulement qu'elle la féconde mais également pour lui transmettre sa maladie et faire de lui une partie de son tout. Il a d'ailleurs décrit certains symptômes laissant penser que sa transformation avait commencé. D'une certaine façon, je l'ai sauvé. Je sais que l'Orz a mis bas. Toutefois, je n'ai pas eu l'occasion de voir cette chose. En effet, si j'ai tué le Horla, sa mort s'est traduite par l'arrivée immédiate d'une autre Horreur, plus terrible encore. L'épée-démon a reconnu un Lieju. Face à cette nouvelle, nous n'avons pu que fuir, laissant là ce monstre et l'être enfanté par l'Orz.
Inquisiteurs, Exorcistes, mes frères, mes maîtres, je poursuis ma route et je prie pour vous. »
=> 8 points : Les nouvelles sont plutôt bonnes. Le front est stable. Les vivres laissées par Corso tombent vraiment à pic (Horloge du mal -1). Les inquisiteurs ne lui en veulent pas trop pour le Lieju et espèrent que celui-ci ne fera pas trop de dégâts ou pas avant longtemps. La mission de Corso reste de trouver un maximum d'informations et de moyen pour lutter contre les Cœlacanthes. Il doit donc gagner le Territoire des Brumes au plus vite. Il obtiendra au choix une information concernant Ant-Off OU une information concernant le Cruel Centipède OU le Déchireur de Peau (tirage de cartes pour les informations).
Ils demandent une copie des documents mais ne disent rien à propose de ce que Corso pourrait en faire de son côté. Il est donc libre à ce niveau là. Il peut garder l'exosquelette.