LE BUISSON ARDENT
Une partie-charnière marquée par une organisation collective de ouf, un briefing chaotique, des ateliers compliqués, une installation faste et une partie magique.
Le jeu :
Les Sentes, le GN des drames forestiers dans une réalité sorcière
Joué le 06/04/19 dans un bois de Bonrepos sur Aussonnelle (près de Toulouse)
(toutes les photos sont de Batronoban, par courtoisie. Elles ne représentent pas forcément les personnes qui s'expriment dans les textes suivants)
Mon retour personnel :
Un playtest toulousain très instructif. Au départ, ça a été difficile. 15 personnes inscrites, mais on descend à 12 après des désistements. Briefing sous un porche pendant qu'il pleut et que le froid humide nous gèle. 4 personnes qui quittent le jeu après le briefing pour cause de fatigue physique et émotionnelle, dûe sans doute à une folle activité les jours précédents mais aussi parce que le briefing leur met des doutes sur le potentiel du jeu. Et le temps qui devient beau après leur départ ! Temps d'installation assez long, car beaucoup de matériel amené par trois participant.e.s très investi.e.s. Un joueur a boudé les ateliers les plus introspectifs, les considérant comme trop séparés du jeu qui devait suivre. La partie en elle-même, tout à fait magique. Des souvenirs visuels forts et des interactions humaines à l'avenant. Des moments d'émerveillement et des moments de flippe grave. Le moment qui m'a marqué le plus à titre personnel, c'est mon retour sur la zone de jeu vers la fin de la partie, dans la peau d'un nouveau personnage (Rémi sans famille), plus solaire que les deux précédents. Déjà le bonheur d'avoir un tout autre type de relation humaine avec les gens (très touché par exemple que Croissante accepte d'être ma maman), je suis également soufflé par le choc visuel de redécouvrir la zone de jeu alors que la nuit est tombée, il y a des bougies et des guirlandes lumineuses partout, et au milieu les personnages regroupés autour d'une table de pique-nique garnies d'objets étranges. On mange, on discute, c'est étonnamment calme, puis il se repasse des trucs fous, deux personnages entrent en transe, puis j'entends du bruit dans le fond de la forêt, je vais voir, et c'est le bosquet ardent (donc la zone de roleplay intense), au bord du ravin, et je m'éclaire à la frontale, je vois qu'un personnage vient d'en tuer un autre, puis je déplace ma tête et je découvre une poupée pendue dans les arbres... Hyper lugubre.
Conclusion : la diminution drastique des effectifs a été un temps frustrante, mais a permis de jouer en confort. Pas mal débriefé avec tout le monde, plein d'idée pour refondre tout ça. Objectif : diminuer le signage du briefing et des ateliers par deux, ce qui rendra la chose plus digeste et plus ouverte à l'interprétation, renforcer la reformulation des ateliers déjà opérée comme une véritable création collective de contexte et de personnages. C'est ce qui conduira à
la version 9.0 qui à en effet atteint l'objectif lors du test suivant, mais c'est à renforcer, je sens que je peux encore enlever un peu de texte.
L'objet du délit : le long texte de briefing
Retour de la joueuse d'Âme Salée :
L’avant GN
Je ne sais pas si les personnes invitées initialement avaient plus d’infos que moi dans leur invitation, mais pour ma part, je n’ai pas compris tout de suite que je pouvais (devais ?) m’impliquer dans la préparation du GN.
J’ai lu assez tôt le texte du jeu et j’ai compris que tu n’étais pas le “lead orga”, mais je pensais qu’il y avait quelques personnes (que je ne connaissais pas) qui avaient pris en main l’orga et que l’on attendait seulement de moi que je m’inscrive, et que j’amène deux trois bricoles.
Je n’ai vraiment compris qu’on était complètement autonomes entre nous sur l’orga que lorsque l’on a fait la petite réunion et qu'un joueur nous a fait part de ses inquiétudes sur le site qu’il avait proposé, et qu’à deux semaines de l'événement, seulement trois personnes (Ariane, toi et moi) avaient rempli la feuille de matériel.
Je ne sais pas si c’est moi qui ait manqué une information quelque part, ou qui ait mal compris quelque chose, mais j’aurai aimé que cette info me soit communiquée clairement dès le début.
De ce que j’ai compris, les communications (courrier d’invitation, feuilles à remplir pour savoir qui fait quoi…), le GN est fait pour que les participants l’organisent, et que chacun puisse s’y investir à son envie, et selon ses moyens/dispo/énergie…
Cependant j’ai ressenti une frustration à certains moments de ne pas voir tout le monde s’investir, et j’aurai aimé je pense, qu’il y ait par exemple une colonne en plus dans le tableur d’inscription, pour que chacun puisse dire s’il compte ou non s’investir dans l’organisation.
Cela m’aurait permis de :
+ Réaliser facilement et dès le début qui va participer à l’organisation
+ Me mettre rapidement en contact avec ces personnes pour ne pas me sentir seule si j’ai décidé de m’investir aussi
+ Ne pas me sentir frustrée par le non investissement de ceux qui ont décidé de ne pas s’investir quelles que soient leurs raisons
+ Pouvoir ajuster mes attentes et mon investissement pour ne pas risquer d’avoir de déception
+ Ne pas m’attendre à ce que tout le monde participe
L'un des objets insolites trouvés dans le débarras où eut lieu le briefing, endroit très inspirant si le froid et l'humidité n'avaient freiné nos ardeurs
Comme tu le sais, je me suis assez investie dans l’organisation et outre la légère frustration expliquée ci-dessus, j’ai aimé m’y investir. Ca m’a permis de garder l’événement en tête pendant les 3 - 4 semaines précédent le GN, de m’y projeter, et de moins l’appréhender. Je pense que je l’aurais vécu très différemment si je m’étais juste inscrite, et que je n’y avais plus repensé avant le jour J une fois sur place.
Je trouve ça chouette de permettre aux participants de gérer l’organisation, et de s’approprier l’événement si je peux le formuler ainsi. Je n’ai pas eu l’impression de jouer à un GN qui appartenait à Thomas Munier, concepteur du jeu, mais de jouer à un GN qui nous appartenait un peu à tous, et qui aurait été complètement différent si je n’y avais pas participé.
Je me répète mais pour conclure, ça m’a permis de me projeter, de réduire l’appréhension, d’avoir une forme de contrôle, et de sentir que je participais réellement à créer quelque chose.
Le GN, le briefing
Je vais être franche, j’ai subi le briefing.
Ma courbe de motivation qui avait monté tranquillement pendant les semaines précédents le GN est descendue en flèche pendant le briefing.
Plusieurs choses expliquent cela,
La météo. Être debouts, statiques, dans le froid et sous la pluie, pendant environ 1h, ça a été dur.
Les désistements. Voir le tiers du groupe se désister un par un a été dur aussi. Je me demandais sérieusement combien nous serions à la fin, et j’ai vraiment eu un moment où je me suis dit “Mais si ça continue et que tout le monde part on va finir par tous rentrer chez nous”.
La redondance (ce point a été négatif pour moi surtout à cause des conditions dans lesquelles on a fait le briefing, soit les 2 points précédents). J’avais lu le texte une fois seule. On avait fait une lecture commune à plusieurs lors de la réunions organisée par Stéphane. Je pense que j’aurais pu me passer de la re-re-lecture du texte.
En revanche, j’ai bien aimé le moment où l’on a consulté l’Almanach et discuté autour du texte choisi pour définir un peu notre “postulat de base”.
Et une fois que la vague de désistement est passée, je me suis finalement sentie plus proche des gens qui restaient, et plus rassurée d’être en petit comité.
une vieille BD trouvée dans le débarras lors du briefing
Le GN, les ateliers
Une fois finie la lecture, on a commencé à apporter le matériel, visiter les différents spots... Il avait arrêté de pleuvoir et le fait de bouger/porter des trucs m’a réchauffé : ça allait mieux, ma “courbe de motivation” a commencé à remonter la pente et j’ai recommencé à me projeter positivement dans le GN.
Les ateliers ont été pour moi non seulement indispensables, mais vraiment une superbe expérience.
Je les ai trouvé tous pertinents, bien dosés et intelligemment ordonnés (dans le sens du premier, deuxième, troisième etc.).
Interagir avec soi-même : Commencer les premiers ateliers en “solo” était important pour moi, j’aurais eu du mal à commencer à interagir direct avec les autres.
Se débarrasser de son “esprit fouine” : Je pense que ce genre de symbolique m’aide beaucoup à me dire “Ok, je laisse Agathe dans un coin ici, je ne suis plus Agathe, Agathe n’est qu’une petite partie de moi.” (tout comme la symbolique de déposer un objet de son personnage à la fin pour s’en séparer). C’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé.
Entrer dans le “vrai jeu” progressivement : ça a été très efficace pour moi. Insérer du Millevaux dans les ateliers m’a vraiment permis de m’y plonger progressivement, que ce soit des éléments de langage (écorce, esprit fouine, lierre…) ou des “procédés” (avancer d’un ateliers à l’autre avec les instruments, gratter une allumette pour se présenter, suivre le chemin au fur et à mesure que l’on avançait dans les ateliers…)
Interagir avec les autres : J’ai également aimé interagir avec les autres lors des ateliers, ça m’a aidé à “connaître les autres”, à voir comment ils interagissent et comment moi j’arrive à interagir avec eux.
Le seul exercice avec lequel j’ai eu du mal est celui des mots durs, où j’ai dû dire des méchancetés à quelqu’un. J’ai failli utiliser la gestuelle pour arrêter l’exercice alors que c’est moi qui parlait, donc moi qui disait des choses terribles à quelqu’un d’autre. J’ai été assez soulagée par la réaction de la joueuse en face qui a simulé de très gros sanglots de manière suffisamment grotesque et comique pour que ça me détache de ce que j’étais en train de dire. Si elle avait eu un jeu plus réaliste, je n’aurais pas réussi.
L’exercice qui évolue graduellement sur les relations amicales/amoureuses vs inamicales/haineuses était vraiment bien aussi. Le fait d’avoir le choix de passer d’un côté ou de l’autre ET de pouvoir rester au milieu m’a permi de tester graduellement ce que j’étais capable de faire et de m’arrêter là où je ne le sentais pas. Je suis passée dans tous les ateliers sauf celui des relations amoureuses/charnelles, je savais que je ne voulais pas jouer ça et si c’était arrivé pendant le “vrai jeu”, je l’aurai soit désamorcé en RP si possible, sinon en HRP.
Faire des “rituels blancs” : J’ai beaucoup aimé faire les rituels blancs, non seulement c’était vraiment utile pour rentrer dans l’univers, mais en plus, je crois que leur réalisation m’a plus plu que la réalisation des rituels pendant le “vrai jeu”.
Je ne m'attendais pas à grand-chose étant donné les retours que j'avais pu entendre sur le podcast de la Cellule, et toi-même (peut-être aussi à cause des retours précédents) tu me les avais un peu sous-vendu quand on en avait parlé, du coup c'était à la fois inattendu et super !
Peut-être pas adapté à tout le monde, ça je n'en sais rien, mais pour moi c'était indispensable et adapté à 200%
L'entrée dans la forêt des rêves
Le GN, l’entrée en jeu
L’entrée en jeu fut pour moi en quelque sorte le point culminant de l’immersion progressive que j’avais expérimenté durant les ateliers. Le fait d’avoir choisi qu’on arriverait par le chemin en procession était une supère idée. Non seulement ça nous a évité de passer une heure de plus en installation, mais en plus symboliquement c’était assez fort. J’aurais du mal à l’expliquer, mais le fait de coupler notre procession en chanson, avec notre arrivée sur le camp, ça avait quelque chose de vraiment chouette.
Le GN, le début du jeu
Je pense que les 15 premières minutes ont été assez dures pour moi. On a posé nos malles et autres affaires, et à ce moment là je n’ai pas su quoi faire.
J’ai eu l’impression de voir tout le monde se disperser partout pour entamer ses rituels et je ne savais pas trop quoi faire. J’avais besoin d’interagir avec d’autres pour amorcer mes propres rituels mais j’avais la sensation que tout le monde était déjà occupé à quelque chose. Alors j’ai un peu tourné en rond, installé deux trois choses dans le camp sans trop savoir quoi faire d’intéressant.
J’ai su à ce moment que je n’essaierai pas de faire tous mes rituels mais que je me concentrerai sur celui qui me plaisait le plus.
Je pense que l’intervention du joueur de Mystère m’a aidé à me “mettre en route” lorsqu’il m’a utilisé pour un de ses rituels. Avec le recul je regrette d’avoir compris un peu tard le jeu qu’il me proposait (me chuchoter mon texte), mais j’ai fini par comprendre, et j’ai trouvé la fin de la scène très cool, avec les déclaration macabres, la musique, et tout le groupe qui buvait mes paroles prophétiques.
Une chamane en action
Le GN, pendant le jeu
J’ai eu un peu de mal à suivre la cadence du jeu. On était dans un espace suffisamment restreint pour que je vois et j’entende qu’il se passait énormément de choses autour de moi, mais il se passait trop de choses en même temps pour que je puisse m’y intéresser et vraiment écouter (vs entendre) et regarder (vs voir). J’ai ressenti une frustration de ne pas pouvoir vraiment suivre ce qu’il se passait à côté de moi à la hauteur de l’importance que ça avait, car il y en avait trop dans tous les sens.
A posteriori je me suis dit qu’on aurait peut-être dû utiliser le troisième spot pour pouvoir se diviser un peu, et donc éparpiller suffisamment les actions pour que tout ne soit pas trop concentré au même endroit.
J’ai eu une impression de frénésie constante qui ne m’a pas permi d’apprécier à leur juste valeur les différentes péripéties qu’on a vécu. Je crois que j’aurai préféré qu’on ait plus de temps de jeu, ou qu’on tire seulement 2 rituels chacun, pour que le temps de jeu soit plus nuancé, entre moments de creux, de calme, de vie quotidienne et moments intenses. Le fait d’être non-stop en moment intense à beaucoup dégradé… L'intensité justement.
Cela a aussi eu pour conséquence que je n'ai pas réussi à donner l'importance que j'aurai voulu au seul rituel que j'ai vraiment accompli.
Je me suis tout de même amusée cependant, de certaines situations dramatiques, grotesques.. , du jeu ou des réactions de certains de certains..
J'ai beaucoup aimé un moment en particulier :
L'accomplissement de mon rituel nécessitait que trois personnes soient gravement malades et risquent de perdre un organe. J'ai donc travaillé à mettre en place une telle situation. Pour deux personnes, je leur en ai parlé directement, pour la troisième, je ne lui en ai pas parlé directement, mais j'ai informé quelqu'un d’autre du mal qui la rongeait. Lorsque que cette troisième personne, beaucoup plus tard, à organisé un rituel avec un autre malade pour que l'un sacrifie son organe pour sauver celui de l'autre, en expliquant précisément qu'il avait des des trous dans son cerveau, telle que j'avais commencé à répandre la rumeur, à ce moment, j'ai vraiment jubilé et j'ai vraiment apprécié le jeu !
À ce moment j’ai vraiment senti les interactions “inter-rituel”, j'ai vraiment senti que mon intervention pour faire avancer mon rituel avait eu des réelles conséquences sur le déroulement de la partie des autres et c'était vraiment jouissif !
Je pense que si c'était à refaire dans les même conditions, j'essaierai de me focaliser sur une action qui se déroule sans essayer de suivre et de réagir à tout ce qui se passe autour de moi. J'essaierai aussi, mais sans être sûre d'y arriver car ce n'est pas mon fort, de m'imposer plus lorsque je joue quelque chose d'important pour moi (parler plus fort, haranguer tout le monde, plutôt que de faire des choses dans mon coin en espérant que quelqu'un s'y intéresse).
Le GN, le final
J'ai bien aimé la fin du GN, c'était pas aussi intense que ça aurait pu l'être, mais en fait, après ces quelques heures de jeu frénétique et intense, le fait de se retrouver tous autour de la table pour “notre dernier souper” dans une ambiance finalement assez calme (je pense qu'on était tous assez exténués, qu'on avait tous fini nos rituels en cours et qu'on savait que la fin du jeu approchant, on en ferait pas plus) à fait du bien.
J'ai vécu la fin du jeu un peu comme on se réveille d'un rêve incroyable dans lequel il s'est passé trop de trucs bizarres qu'on arrive pas trop à rattacher les uns aux autres. Cette comparaison colle parfaitement car le fait de se retrouver assez soudainement dans le noir avec les petites lumières, s'occuper du réchaud, de la bouffe, se servir une bière, Rémi sans famille [note de Thomas : mon nouveau personnage après la mort des deux précédents] qui débarque, savoir la fin imminente, tout ça nous a un peu tous sorti du jeu, mais pas complètement non plus car on avait pas tout à fait fini et on avait pas encore chanté la chanson qui marque la fin. On était plus vraiment dedans, mais un peu quand même. C'était une sortie tout en douceur et j'ai apprécié ce moment.
Par Contre on a enfreint un tabou.
En en rediscutant avec la joueuse de Croissante plus tard, je me suis rappelé qu'on avait mis le suicide en sujet tabou, et qu'on avait quand même fini la partie sur un genre de suicide collectif en nous immolant tous, mais dans une ambiance plutôt festive et chaleureuse, ça n'a pas eu l'air de mettre mal qui que ce soit. Ça nous a un peu fait rire de se rendre compte à posteriori qu'on avait à ce point pas respecté cette règle visiblement sans que personne ne s'en rende compte mais j'espère quand même que la personne ne l'a pas mal vécu. (si tu as eu un retour négatif à ce sujet, je suis vraiment désolée de ne pas avoir gardé les tabous suffisamment en tête pour m'en apercevoir à ce moment)
Comme déjà évoqué, la cérémonie qui marque la fin du personnage à été importante pour moi symboliquement pour marquer la fin.
La veillée avant la fin du monde
L'après GN
Je m'y attendais donc ce n'était pas une surprise, mais le rangement a été un peu dur, j'étais fatiguée, j'avais mal aux genoux, je me sentais humide et terreuse, ma plus grande envie à ce moment était de prendre une douche et de me poser au chaud dans une couette avec une petite tisane.
Cependant ça a été l'occasion de discuter un peu avec les autres que je ne connaissais pas encore le matin même donc c'était pas si mal non plus vu qu'on a pas vraiment pu faire de debrief posé.
Quand on a essayé de voir si on pouvait se réunir en ville, j'aurai suivi histoire d'aller jusqu’à la fin de l'aventure, mais j'étais fatiguée physiquement et émotionnellement et j'avais surtout envie de rentrer chez moi.
On pouvait pas prévoir à l'avance qu'on trouverait pas de bar ouvert dans le coin, et on se connaissait pas tous avant donc on pouvait difficilement prévoir un meilleur debrief ensemble, mais je pense que j'aurai apprécié qu'on se retrouve le lendemain pour un déjeuner, après une bonne nuit de sommeil, et après nous être remis de nos émotions. On aurait pu débriefer plus tranquillement, partager nos meilleurs moments, et même discuter de tout autre chose avec les autres car pour le peu que j'ai discuté avec la joueuse de la Corax, j'aurais bien aimé parler plus avec elle par exemple
Je me suis rattrapé en le faisant juste avec la joueuse de Croissante.
À défaut d'avoir pu débriefer plus au calme et plus longuement, j'ai trouvé ça chouette que tout le monde y aille de son petit message sur la page de l'événement dans les jours qui ont suivis, que des photos soient partagées,...
Divers autres points
Un peu en vrac :
Tu disais que tu voulais que ton GN soit accessible aux débutants, pour ma part c'était mon premier GN et j'ai beaucoup aimé l'expérience. Je ne me suis jamais sentie en danger émotionnellement, je n'ai jamais eu à utiliser les gestes de sûreté, mais je ne me sentais pas stressée à l'idée de devoir les utiliser si besoin.
Je crois que plusieurs personnes t'ont un peu reproché d'utiliser un jargon Millevaux dans ton texte plutôt qu'un jargon plus générique au GN, ce qui rend la compréhension un peu plus fastidieuse. Je ne sais pas trop quoi en penser. Moi j'aime que tu aies tes propres termes, et qu'on soit déjà un peu dans Millevaux rien qu'en lisant le texte. Je n'ai pas ressenti de gêne en lisant mais c'est peut-être parce que je ne suis pas une habituée des GN et que j'ai eu trois lectures du texte. En tout cas je trouverais dommage que tu retires tous ces jolis mots.
Voilà, globalement j'ai beaucoup aimé, c'était une belle expérience et je ne regrette pas. Si c'était à refaire, je changerai deux trois petites choses dans mon approche, mais je le referai sans hésiter.
Le GN est une expérience que je voulais tester, mais je n'étais pas attirée du tout par ces énormes GN ou on paye une centaine d'euro de participation, où on reçoit une fiche perso et un background écrits par les orgas, et où on va avoir tout un tas de règles compliquées pour gérer des combats, des pv, des trucs qu'on a le droit ou pas de faire, où faudrait dépenser argent et temps pour faire un costume etc. Et à défaut de connaître le milieu et les gens qui le fréquentent, je n'avais jamais eu l'occasion d'en trouver un qui me tentait.
Alors je ne connais pas assez les GN pour en être avoir la certitude, mais je pense que les Sentes était le GN qu'il me fallait. Donc merci de m'avoir permis de m'y essayer
Bon voilà, je me suis pas vraiment relue
Ah et fun fact : C'est en faisant le dernier trajet pour remonter la dernière caisse de matériel que j'ai regardé la joueuse de Croissante et que j'ai dit "mais au fait, pourquoi on a pas utilisé le diable ?". Oui, on avait un diable ^^'
Réponse de Thomas :
C. Tu as sûrement raison de souligner que ce n'est pas assez clair dans le courrier qu'il s'agit d'une orga collective. Ta suggestion de faire un fichier global pour s'avoir qui s'investit (ou pas) dans quelle aspect du GN est pertinente.
D. Je suis très content de lire que, malgré les frustrations en parallèle, tu aies pris plaisir à t'investir dans l'organisation collective. C'était un aspect important, et pour tout dire militant, de ce GN, donc que ça été apprécié, c'est vraiment une bonne nouvelle.
E. Au vu de ton retour, et des autres, je vais réécrire le briefing pour qu'il soit beaucoup plus court. Je vais essayer de sabrer dans certaines explications très verbeuses plutôt que de supprimer les termes immersifs.
F. Je suis content d'apprendre que les ateliers t'ont été utiles, voire indispensables, et de surcroît agréables. J'ai des réactions mitigées entre les personnes qui adhèrent vraiment au concept et celles qui y sont réfractaires. Je vais un peu les réorganiser pour qu'ils soient plus clairs, multi-fonction, et un peu plus courts, mais on devrait conserver l'esprit général
G. L'atelier des mots durs est justement conçu pour être dur. En fait, si tu constates un inconfort à dire des vacheries en roleplay, ça te permet d'en savoir plus sur tes envies de jeu, et comme ça en jeu tu peux te l'interdire puisque tu as vu que c'était difficile pour toi (tout comme tu pouvais également "sécher cet atelier", ou au contraire tu peux être rassurée si tu constates que tes vis-à-vis réagissent bien en te rappelant que d'une certaine façon, ce n'est qu'un jeu, c'est pour du beurre.
H. Au sujet de tes difficultés à t'insérer dans le jeu pendant les 15 premières minutes (et suite à d'autres retours et réflexions personnelles), je pense que je vais changer la forme de la présentation des joueuses en briefing. Plutôt que dire son expérience du GN, on va dire comment on se situe vis-à-vis des interactions sociales, si on ressent le besoin de se mettre à dispo des autres ou plutôt le besoin d'être écouté / sollicité par les autres. Le signe gestuel de "claquer des doigts" pour attirer l'attention est un moyen en cours de jeu, mais ça n'est pas la panacée du tout.
I. Au vu de retour et de certains autres, on va désormais non plus piocher trois rituels, mais trois rituels MAX. le jeu sera peut-être moins frénétique.
J. C'est très intéressant que tu aies choisi d'informer par la bande une personne de sa maladie, et en effet, ça devait être jubilatoire de constater les répercussions en jeu. Pour renforcer la facilité de ce genre d'événements, je vais reformuler le guide de roleplay de cette façon simple : "On croit tout ce qu'on nous dit / On fait tout ce qu'on nous demande"
K. On a été plusieurs à la fin à se rendre compte que le tabou du suicide avait été enfreint, en effet, à la fois sur le final (les personnages mettant le feu à la forêt et restant sur place ; ça peut être interprété comme tel), et pendant le jeu (la proposition de sacrifice que tu évoques, et de mon côté, j'avais proposé au personnage-corbeau de me sacrifier pour qu'elle devienne un corbeau, il y a aussi quelqu'un qui a pendu une poupée dans un arbre). Ce problème est déjà arrivé sur le test à la Cellule ; à l'époque la personne qui avait énoncé le tabou nous a rassuré en disant que les autres techniques de sécurité émotionnelle avaient permis de rendre la chose supportable. J'ignore ce qu'il en est sur cette session, je n'ai pas eu de retour de la personne qui a émis le tabou, et anonymat oblige, j'ignore qui c'est. C'est bien sûr regrettable, je peux juste espérer que les autres techniques de sécurité émotionnelle / bienveillance ont rendu la chose supportable, et je pense aussi qu'avoir posé le suicide en tabou a permis d'éviter que ça soit abordé de manière plus frontale.
L. Je suis particulièrement touché qu'une débutante me dise que ce GN était fait pour elle. Cela récompense une volonté de faire un GN le plus inclusif possible, malgré ses thèmes atypiques.
M. Bon, je note un diable dans la liste du matériel
Le Squat Sauvage, lieu de l'immanence repéré pour nous par les joueuses de Croissante et d'Âme Salée
Le retour d'une des joueuses qui s'est désistée à la fin du briefing :
Salut,
Je profite d’une insomnie pour te faire un retour, en vrac et très subjectif (aucun jugement de valeur ou autre sentiment négatif là-dedans, sois-en sûr).
Tout d’abord, je m’excuse à nouveau d’être partie. Cela tient en partie à certains aspects du design que je vais expliciter, en partie à mon humeur du moment (le fait qu’il soit deux heures du mat’, que je ne dorme pas parce qu’ayant passé trois jours à ne rien faire d’autre que regarder des séries à cause d’une douleur aux mains et avant-bras qui rend, encore à l’instant – je commence à peine que je le sens – le fait de taper au clavier difficile, je ne suis pas assez physiquement fatiguée pour dormir, est assez parlant). Merci infiniment pour ta bienveillance, et j’espère avoir l’occasion de discuter plus longuement avec toi dans le futur ?.
Mon retour, un peu indû parce que je n’ai pas joué le jeu, tourne essentiellement autour de la difficulté à se projeter dans celui-ci. En effet, malgré la lecture collective du document qui a permis d’éclaircir de nombreuses choses, il était très difficile de savoir ce qu’on venait jouer. Quelle esthétique ? Quels personnages ? Comment se préparer ? Etc. étaient des questions que j’ai trouvées plus ou moins insolubles. J’aime beaucoup le fait de ne pas vouloir être dirigiste, et de ne pas centraliser l’organisation, néanmoins, cela est loin d’être aisé, notamment à recevoir : peut-être que si le jeu avait été organisé par et centré sur un groupe d’ami-e-s préexistant, cela aurait-il pu être calibré plus aisément ? Je ne sais, et ne sais non plus si cela conviendrait à tes intentions. En ce qui me concerne, en tout cas, j’ai trouvé le jeu trop métaphorique – je manque sincèrement d’imagination et ne suis pas parvenue, faute de temps, de concertation, et d’espace mental disponible, à pallier cette difficulté.
En vérité, ma projection était celle-ci : une après-midi en forêt au printemps, avec de la musique et des rituels. Jusque là, ça collait : mais – la pluie ! Pluie, terrible pluie. Pieds mouillés déjà, le froid qui s’infiltre, la grisaille… Pire pour moi, j’avais, afin de me protéger et de gérer mes angoisses, invité mon compagnon à jouer : sa musique, sa présence, et même sans parvenir à une immersion à laquelle je ne parviens pas aisément – des personnages écrits ou co-créés sur base orga, fondés sur des détails clairs, sont nettement ma zone de confort en vérité, n’étant pas trop à l’aise avec le fait de « me jouer moi » et pas suffisamment imaginative pour jouer autrui sans béquille –, j’étais assurée de passer un bon moment. Mais le voici malade, et moi qui traîne les pieds : si je n’avais été chargée d'un autre joueur, j’aurais, peut-être, déjà annulé… Donc voilà : bad omens…
Concernant la structure du jeu, j’ai été gênée par le contraste entre une narration/un univers fortement métaphorique, peu explicite, et la profusion de mécaniques hors jeu/en jeu (bien que je trouve intéressante la posture d’intégration de ces signaux dans la diégèse). La lecture en est lourde, et si la compréhension n’est pas si difficile après qu’on l’ait discutée ou expliquée, cela peut rebuter de prime abord. De plus, comme je le disais, j’ai trouvé que le rapport entre le fond et la forme manquait de correspondance : en fait, de mon point de vue de GNiste freeform peut-être, une intention narrativiste basée sur des éléments de résolution explicites – les trois rituels à réaliser – sans trop d’accompagnement concernant les persos (là aussi, je ne savais pas du tout où j’étais censée en être avant d’arriver au jeu – et la pluie a court-circuité mes idées costume, pour ne rien arranger) créait une dissonance. En fait (vraiment désolée, cerveau dans les vapes, je peine à faire sens…), la structure seule du jeu ne me paraissait pas franchement narrativiste : pourquoi un jeu sérieux et introspectif plutôt que du mystico-déconne, d’un point de vue strictement structurel, ça ne me paraissait pas évident du tout.
Au final, je dirais que j’ai eu l’impression d’un design vraiment original et intéressant, mais avec beaucoup de « coûts cachés » – quel investissement, quel état d’esprit, quel degré de concertation/co-création, etc. – et un certain décalage entre une structure centrée sur des aspects pratico-pratiques – mécaniques de communication, rituels – et des intentions narrativistes poétiques. Mais ne l’ayant pas joué, au final, je ne peux pas vraiment me prononcer… Il semblerait qu’en jeu, les difficultés aient été aisément surmontées, et que tout le monde ait passé un bon moment ?. (Un des joueurs qui est resté m’a avoué qu’il pensait que le jeu avait été mieux sans les personnes déserteuses, au final, et sans avoir été là je ne peux qu’acquiescer, pour ma part du moins : j’étais complètement bloquée dans ma tête, et mon anxiété se traduisant trop systématiquement en agressivité et en amertume, j’aurais été de piètre compagnie)
Je te remercie beaucoup de ton invitation, et suis encore navrée de t’avoir fait faux bond. Ton attitude, malgré la pluie, le voyage, les efforts, a en tout cas été incroyable d’optimisme et de bienveillance, j’en suis, je l’avoue, impressionnée. Bon courage pour la suite et le reste de tes entreprises ludiques, j’espère avoir l’occasion de te croiser ici ou là ?. Pardon pour ce retour totalement chaotique qui essaie de dire des choses sans trop y parvenir, j’espère que la critique ne paraîtra pas trop sévère, mais simplement l’émanation d’un ressenti d’une joueuse qui a sans doute besoin d’un excédent de cadre.
Réponse de Thomas :
A. Je te remercie beaucoup d'avoir pris le temps de faire un compte-rendu détaillé !
B. Je vais essayer de répondre point par point, mais ton retour est complexe, pardonne-moi si j'oublie des choses.
C. Déjà, je te souhaite d'atteindre un bon rétablissement si c'est possible.
D. Le jeu n'est pas tant centré sur les personnages (qui ne sont en effet qu'esquissés dans nos têtes tant qu'on n'a pas commencé à piocher des rituels) mais sur les situations. C'est peut-être déroutant, j'en conviens. C'est une culture que je ramène des jeux de rôles sur table sans MJ, et c'est peu usité en GN. Les ateliers sont censés être le moment privilégié pour bâtir ses personnages (encore que, à ce niveau du développement du jeu, j'ai constaté samedi qu'ils restaient insuffisants en la matière, et je vais donc encore les retravailler).
E. A bien y réfléchir, tu n'es pas la seule à m'avoir fait part d'incompréhensions sur la direction artistique du jeu, et notamment sur ce qu'on incarne comme personnages. C'est pourtant écrit un peu noir sur blanc : des personnes rustiques et mystiques, mais en l'état ma conclusion de l'expérience de samedi et que le briefing est tout simplement trop long : trop d'information a tué l'information.
F. Sans doute pourrais-je rajouter dans le courrier d'information la possibilité de s'entretenir avec moi ou avec le groupe pour imaginer des personnages au préalable.
G. Je suis navré que les circonstances climatiques et humaines t'aient privé de participer. Pour info, il a fait plus beau après votre départ, mais c'était impossible à prévoir, et puis tu aurais peut-être quand même pris le froid et l'humidité. Tu n'étais pas obligée de te justifier, mais ça m'instruit.
H. Les Sentes n'est pas un jeu narrativiste, parce qu'il s'inscrit dans un concept de design inclusif : son ambition est de réunir des personnes ludistes, narrativistes ou simulationnistes. Voilà pourquoi on retrouve certains éléments ludistes (la nécessité de réaliser ses trois rituels avant la fin du jeu, sous peine de devenir un monstre) à des éléments narrativistes (consignes de jeu basée sur le théâtre d'impro, importance des émotions...). L'expérience est assez adaptable aux sensibilités, avec possibilités pour certaines personnes d'avoir un jeu léger et pour d'autres d'avoir un jeu intense. Ton retour (et d'autres) me fait dire que le liant de la sauce n'est pas encore tout à fait réussi, j'ai un travail sur le briefing à faire.
I. J'apprécie que tu dises que j'ai géré vos défections avec bienveillance. Je m'efforce d'avoir une attitude à l'image du jeu : inclusif, à l'écoute des besoins des participant.e.s. Dans ce cadre-là, le droit au retrait me semble important à respecter (puisqu'il est par ailleurs inscrit dans les règles).
J. Je ne sais pas comment faire pour faire ressentir que le cadre (backgrounds de personnages, intrigues pré-écrites, PNJ...) peut être remplacé par un autre (co-création, objectifs de personnage, improvisation, jeu centré sur les interactions sociales entre personnages) sans difficulté. Le fait est qu'en partie, le côté jeu sans orga et à préparation légère donne des résultats tout à fait probants, même avec des participant.e.s peu convaincu.e.s au départ : les rituels sont largement suffisants pour construire le jeu, et bien sûr si on a un peu étoffé son personnage et ses liens avec les autres, c'est que du bonus. Mais je crois que c'est impossible de s'en rendre compte tant qu'on n'a pas commencé à jouer ou vécu des expériences similaires. Il faut que je réduise la durée du briefing, pour limiter ce temps de doute (et ouvrir du temps à la discussion informelle sur les mécaniques de jeu), pareil pour les ateliers. Lille et bien d'autres m'ont donné beaucoup de pistes pour améliorer ça.
K. J'ai été très heureux de te rencontrer parce que tes travaux sur le GN sont importants pour le média en général et influents pour moi en particulier. Donc moi aussi j'espère qu'on aura d'autres occasions d'échanger, en GN, en salon ou à distance.
J. Est-ce que tu me donnerais la permission de recopier notre échange (en enlevant ton nom et ceux des autres, et les détails un peu persos comme le K.) dans un compte-rendu public ? Si tu préfères que ça reste entre nous, il n'y a aucun souci.
Réponse de la joueuse :
Pas de soucis pour reprendre ça dans le compte-rendu ?. Je ne sais pas quoi re-répondre. Je pense en effet que réduire le brief pour plonger dans le bain pourrait, comme tu le dis, réduire le moment de doute. L'attente et l'hésitation préalables sont lourdes, rapport à la longueur et à la surcharge d'info.
(Par rapport aux persos, « rustiques et mystiques » ne me suffit pas franchement pour me projeter, là non plus. Info donnée, mais imparfaitement reçue),
Thomas :
si on réduit le briefing, ça te laisse du temps pour confier tes doutes, et pour y répondre en collectif, et renforcer le cadre sur la création de personnage si justement le besoin en a été exprimé. De surcroît, les ateliers sont importants dans la création du personnage, donc avec un briefing réduit, tu vas plus rapidement arriver à ce point, ce qui peut être rassurant, et je vais d'ailleurs renforcer le lien entre ateliers et création de personnage, puisque tu n'es pas la seule à m'avoir confié ce manque de direction artistique sur ce point.
Mystère, un personnage que nous avons eu tort de prendre pour un idiot...
Retour de la joueuse de Croissante :
Tout d'abord, un grand merci, c'était une expérience intéressante, riche et troublante. Comme la fois où tu m'as présenté Inflorenza, j'étais méfiante et un peu inquiète de vraiment apprécier et m'amuser, mais c'était finalement vraiment très plaisant (même si humide et froid

)
Je ne suis jamais très douée pour faire des retours d'expériences florissant, je pense que la joueuse d'Âme Salée sera plus précise que moi.
Je vais donc être brève.
Pour les points positifs :
- J'aime beaucoup le hors-jeu en jeu avec l'idée d'une fouine intérieure qui peut s'exprimer sans interrompre les moments de jeu
- J'aime aussi que l'on puisse faire du jeu non RP, et simplement dire ce que l'on veut faire
- Globalement le jeu laisse beaucoup de possibilités pour un retour vers sa zone de confort, y compris le fait de pouvoir se réfugier quelques temps dans les sentes si le besoin s'en fait sentir
- Les ateliers sont vraiment bien pour rentrer dans le jeu et j'ai trouvé plus pour se tester soit même que de vraiment apprécier les limites des autres. Finalement le fait de se mettre soit même dans des situations à la limite de son confort personnel, rend immédiatement plus attentif aux limites des autres
- Le fait que les objectifs soient optionnels, au libre jugé de la joueuse, c'est vraiment sympa. Au final, j'ai abandonné en cours de jeu l'idée de finir mes rituels, je voulais en faire un, qui me plaisait, mais sinon j'ai "joué avec les autres"
Pour les points à améliorer :
- Le brief est beaucoup trop long, dans les conditions où on était, on a eu de la chance de ne perdre "que" 4 joueuses... La séance d'avant GN pour faire une lecture commune du brief avec quelques joueuses avait été vraiment sympa, on avait beaucoup discuté de notre compréhension du jeu et nous avons fait monter notre envie de jouer ensemble. Peut être que ce sont les conditions particulières de cette session qui ont joué, mais je me demande si dissocier le temps de brief, du temps du jeu ne serait pas préférable. Les ateliers étant une mise en jeu, qui reprennent les éléments du brief à intégrer en les mettant en scène, ils peuvent à eux seuls servir de "rappel des règles" avant le jeu. En plus, dans une logique d'organisation horizontale, sans meneur, un temps en amont du jeu pour que les joueuses se rencontrent et organisent leur partie ensemble me semble une bonne idée pour garantir une émulation et une meilleure expérience de jeu.
- Autant j'aime les rituels car ils créent énormément de jeu et nous donnent des idées de choses à faire, autant ça a tendance à faire beaucoup d’événements qui se superposent.
- S'ajoute à cela l'Oubli. J'adore ce concept ! Mais autant ça marche très bien sur table, où toutes les joueuses s'entendent et peuvent intégrer (ou pas) les nouvelles informations entendues ou oubliées... Autant en GN, il se dit et se construit des intrigues dans tous les sens... ça créé du chaos, ce qui est intéressant, mais combiné avec ma remarque précédente, on a un mal fou à suivre les événements qui se succèdent car les rituels et les éléments de background se mélangent et se contredisent... Cela s'est surtout ressenti en fin de partie. Peut être est-ce une question de durée de jeu ?
- Enfin une remarque sur un ressenti, parce que ça a été important pour moi en atelier. L'atelier des mots durs et des mots tendres (de très loin le plus difficile pour moi) était pour moi totalement impossible avec la joueuse d'Âme Salée. Je lui ai demandé de ne pas se mettre avec moi sur cet atelier. Du fait d'avoir un attachement émotionnel très fort (et très sensible) avec elle, j'ai été submergée par une inquiétude panique à l'idée de faire l'exercice avec elle, alors qu'avec les autres ce n'était pas évident mais complètement surmontable.
Bon finalement, j'ai trouvé des choses à dire
Réponse de Thomas :
A. Merci beaucoup pour ton retour détaillé !
B. Oui, le brief était beaucoup trop long, je pense que l'impression est unanime là-dessus. Je vais donc nettement réduire la voilure à ce niveau. La réunion prélable pour potasser les règles, et, comme tu le dis, faire monter l'esprit collectif, a été une très chouette initiative de votre part, mais ça me paraît difficile de la systématiser.
C. Vous avez été plusieurs à évoquer que trois rituels par personne, c'était peut-être trop par rapport à la durée de jeu fixée à 20 mn par personnes. On m'a évoqué un effet de masse : plus il y a de joueuses, plus il y a d'événements, moins il faudrait de rituels par personnes. Je vais tenter de proposer qu'on pioche non plus trois rituels, mais trois rituels MAXIMUM.
D. Je ne sais pas si je dois prendre comme retour négatif (à l'échelle du développement du jeu) le fait que tu ne voulais pas faire l'atelier "les mots durs et les mots tendres" avec la joueuse d'Âme Salée pour des raisons d'attachement émotionnel. C'est pour ce genre de raisons (et d'autres) que les ateliers sont facultatifs, et qu'en règle générale, l'investissement émotionnel dans le jeu est facultatif. Disons que ce serait un retour négatif si je t'avais fait ressentir une obligation de jouer cet atelier, ou une obligation de le jouer avec une personne précise.
