Quartier de Blackhill, ghetto afridi, 11h48
Les explorateurs finissent pas obtenir l'adresse précise de
Sy Boubakar après avoir été éconduits par plusieurs passants afridi. Il faut dire que Mujinga était incapable de la leur préciser, et qu'en général les "
toubabs" viennent uniquement ici pour taxer, expulser ou tabasser les
"mauvais nègres" qui ont le malheur de leur tomber sous la main.
C'est finalement une Mama Fofana de l'épicerie du même nom qui leur indique le chemin. Le charme et l'amabilité de
Sir Dawkins ont fait perdre 20 ans et au moins le double de livres à la commerçante. Du moins tant qu'il était dans son champ de vision.
Gravissant l'escalier branlant d'un bâtiment dont la moitié s'est effondré trois étages plus bas, nos amis atteignent une porte et y toquent. Une voix sans une once d'accent leur répond un
"j'arrive, j'arrive", et un homme de grande taille leur ouvre l'accès.
Tout d'abord surpris, il se reprend :
"ah, vous venez pour les tableaux !". La pièce derrière lui est remplie de toiles, de cadres. Et lui même porte un tablier tâché par différentes nuances de couleurs.
Les explorateurs lui répondent par la négative, et Sir Dawkins lui explique que c'est Mujinga qui les envoi. Sy lui répond que sa tante lui a toujours dit beaucoup de bien de son patron, et il leur propose d'entrer. Les conviant à s'installer autour de sa modeste table, il retire son tablier et s’assoit avec eux :
"Je suis un hougan. Un prêtre de ma culture si vous préférez. Si je peux vous aider, il en sera fait ainsi. Mais pour cela vous devez mettre de côté vos croyances et vos certitudes avant de poursuivre". Les explorateurs opinent du chef, et lui décrivent dans le détail les événements de la veille. Sy les interrompt uniquement de temps à autre pour leur demander des précisions sur des détails paraissant anodins. Tout en cherchant une feuille et un crayon, il finit par demander aux explorateurs de lui faire un dessin aussi fidèle que possible du masque.
Norman s’exécute, et tend à leur hôte un croquis particulièrement fidèle.
Sy se lève, va dans la pièce d'à côté et en revient avec un bol d'eau et deux grosses bougies rouges. Après avoir demandé le silence à ses visiteurs, il dispose le récipient au centre de la table, allume les bougies placées de part et d'autre, et dispose le dessin contre le bol. Puis il se concentre pendant quelques minutes tout en entonnant à mi-voix une litanie incompréhensible. D'un coup sec il se redresse sur son siège, entre en état de transe, les yeux révulsés, son visage perlant de sueur. Il entonne la mélopée suivante tout en tremblant de tout son corps :
« Youcabas, Boualés, Sounefos, Ibrés, Ishantis et Badjins n’en ont jamais voulu ! Il est là pour gâter l’homme, mais le Léopard veille. Qui d’Armatan ou du Léopard aura le dessus ? Depuis, fatigué, la lutte gronde. Le Toubab est une proie facile pour Armatan, comme pour Léopard. Le Toubab commet des erreurs, il s’est trompé de chemin. Il faut réparer et enfermer…»
Mais coupé en plein élan, Boubakar pousse un hurlement de douleur, se cambre et s’effondre face contre terre.
Norman se précipite, l'aide à se retourner et est horrifié par ce qu'il voit : le visage du hougan est atrocement déformé par des bubons purulents. L'un des bubons éclate et asperge de pus l'explorateur.
Sy leur tend la main, les yeux révulsés de douleur. Sir Dawkins se penche, et dans un dernier souffle, leur hôte lui murmure les mots suivants à l'oreille :
« Dépêchez-vous ! Brûlez la tête d’Armatan avant qu’il ne retrouve toute sa force et vous consume de sa colère… ».
Puis il se cambre et vomit un sang noir avant de mourir.
[Scène d'horreur : sauvegarde de volonté ou perte de d4 points de Volonté... Note pour plus tard : même si ça me semble équilibré à vue de nez, se faire une échelle de pertes plutôt que d'improviser à tout va.]