[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

[Wenlock]

Peut-être pas : j'imagine que les mecs, après avoir joué, ils dorment des fois.

[Sammael99]

Ouééé, on joue ce soir !

Ouééé !

Bon, y aura que Pierre, Martin et Jehan, mais c'est la cheville ouvrière de l'opération, donc ça va le faire !

Y aura Michel aussi ??

Y eu Michel, mais plus brièvement.

Bon, vu le succès du Michel, je sens que je vais devoir inviter d'autres guests stars pour REIGN !!!

[Sammael99]

C’est une cave humide et sombre. Le seul éclairage provient d’une lanterne sourde partiellement recouverte. Un homme est prostré dans un coin, attaché à un pilier de pierre, vestige d’une ancienne demeure dont les fondations soutiennent un nouveau bâtiment bien moins solide. L’homme dort, ou semble dormir. Il est mal rasé, et si la lumière le permettait, on apercevrait son œil hagard, son visage bouffi de bleus et des trous béants et sanglants là ou quelques unes de ses dents tenaient encore il y a quelques heures. Occasionnellement, l’homme frémit dans son sommeil, troublé sans doute par les cris qui descendent de l’étage. Cris aigus, féminins, cris de joie feinte ou d’autorité perverse.

De l’autre côté de la petite cave, un autre homme est assis près de la lanterne. Le visage carré encadré de long cheveux fileux, il a les mains calleuses, les muscles saillants et la carrure d’un lutteur de foire. Posée entre ses jambes, le manche appuyé sur son épaule, une hache de bûcheron. Lui ne dort pas. Il surveille l’autre homme, essayant de deviner s’il feint le sommeil. A l’occasion, il se laisse troubler par les cris venus d’en haut, et espère que ses supérieurs vont bientôt le relever de sa tâche pour qu’il puisse aller prendre un peu de bon temps. Il a vu les regards des filles, il se demande s’il pourrait avoir un tarif réduit…

Du bruit dans le couloir du sous-sol. Des éclats de voix qui approchent. Des coups sur la porte, une séquence bien particulière. L’homme à la hache se lève et, voûté pour ne pas que sa tête cogne le plafond, il ouvre.

Deux hommes font leur entrée. L’un a la mine patibulaire et le visage déchiré d’une longue balafre blanche. L’autre est plutôt chétif, pour ne pas dire maladif, mais a l’œil qui pétille d’énergie.

Le balafré s’approche de l’homme attaché :

- « Alors Malbert, prêt à causer ? »

Ledit Malbert fait mine de se réveiller, ou peut-être se réveille-t’il vraiment. Il regarde sans trop le voir l’homme qui vient de lui parler.

- « Quelque chose à changé depuis hier, maistre Martin ? » demande-t’il avec acidité.

- « Pas spécialement, non », répond ce dernier, « sinon que ma patience est à bout, et que c’est pas une bonne nouvelle pour toi. »

- « Tuez-moi alors, on sera débarrassé. »

- « Comme vous avez buté Gontran. Bonne idée, sauf que vous n’avez pas appris ce que vous vouliez savoir. Un peu couillon, non ? »

- « Sans doute. Mais ça finit toujours comme ça… »

- « Pas forcément. On veut savoir à qui on à affaire, c’est tout. On est pas cons à ce point là, on a bien compris qu’il s’agissait de la flibuste. Une chaloupe entière de gars qui savent nager, ça se trouve même pas dans la marine. Mais on a besoin de détails… »

- « … que je ne peux pas vous donner. D’abord parce que j’sais pas grand-chose, et ensuite parce que je crois pas que tu puisses me faire souffrir comme… »

- « Comme ? »

- « Trop facile… »

Martin serre son poing, sa balafre se teinte d’une couleur rougeâtre.

- « Michel… » dit-il d’une voix à peine maîtrisée.

Malbert fait une grimace d’anticipation. L’homme à la hache se lève, remonte ses manches, et s’approche de Malbert. Sa main, qui semble à la lueur de la lanterne aussi grande qu’une planche à pain, se lève et s’abat lourdement sur le visage de Malbert. Celui-ci pousse un gémissement et recrache une dent par sa bouche tuméfiée.

- « Ca peut durer longtemps… » dit Martin, sec comme un verre de vodague. « En plus, le souci pour toi c’est que même si tu parles pas, on te grillera… »

- « Comment ça ? »

- « Ton patron, qui que ce soit, il sait que tu as été enlevé. Si on laisse entendre que tu as chanté, il va se faire un plaisir de te cueillir à la sortie. Non seulement tu nous auras rien dit, mais tu vas quand même te faire cuisiner à la recette mystérieuse qui te fait si peur… »

Malbert a pâli. Michel, qui commence à connaître la chanson, lève de nouveau la main, mais il est surpris lorsque le quatrième homme, jusque là resté silencieux lui pose la main sur l’épaule.

- « On avance pas, là », dit-il en regardant Martin.

- « Tu proposes quoi, Gonzague ? »

- « Je propose, justement… » répond l’homme chétif en s’asseyant devant Malbert. « Michel, libère ses mains… »

Martin sort sa dague et la pose sur ses genoux. Il s’assied lui aussi devant Malbert. Bientôt, celui-ci se masse les poignets tandis que la couleur revient petit à petit à ses mains. Finalement, il regarde Gonzague dans les yeux.

- « Vous proposez quoi ? »

- « Tu peux pas parler parce que ici, à Concorde, ta mort serait pire que tout ce que Martin pourrait concocter, correct ? »

Malbert hoche la tête.

- « Donc la solution est simple : tu nous parles, et on t’emmène loin de Concorde… »

- « Ha ! Simple, simple, simpliste, oui ! Ils me retrouveraient. Ils sont partout… »

- « Pas si sûr. Tu sais qui on est Malbert ? »

- « J’ai une petit idée, oui… »

- « Tu sais ce qu’on a découvert ? »

- « Un nouveau continent, il parait ? »

- « Bingo. Donc voilà : ce qu’on te propose, c’est de devenir le premier aubergiste de Terre-Neuve. On t’emmène avec nous, tu changes de nom, tu te laisses pousser la barbe, tu te teintes le poil avec un truc local, et ni vu ni connu j’t’embrouille. Aucune chance pour que les gars qui te poursuivent te retrouvent là-bas. »

Malbert semble réfléchir, ou peut-être hésiter.

- « Donc, je résume » reprend Gonzague. « Tu nous dis ce qu’on veut savoir, on t’emmène discrètement avec nous et tu refais une vie toute vierge, toute propre en Terre-Neuve. Évidemment, si tu parles pas on en revient à la proposition de Martin, c'est-à-dire qu’on te relâche en faisant savoir à tout un chacun que t'as jacté…»

Malbert demande un temps de réflexion, mais après une dizaine de minutes, il finit par accepter le marché proposé par Gonzague.

- « Derrière tout ça, il y a Sharquenoir », dit-il d’emblée.

- « Sharquenoir, le flibustier ? » demande Gonzague, la voix pâle.

- « Lui-même… »

- « Sharquenoir qui s’est illustré en ruinant à lui seul la Maison Carmine parce qu’ils avaient coulé un de ses navires ? »

- « En personne… »

- « Merde. »

[Cédric Jeanneret]

Sammael99 mon héros.

Merci !

[Sargrak]

Ouééé, on joue ce soir !

Ouééé !

Bon, y aura que Pierre, Martin et Jehan, mais c'est la cheville ouvrière de l'opération, donc ça va le faire !

Y aura Michel aussi ??

On l'a trainé partout, mais finalement y'a pas vraiment eut besoin.
edit : Même si on a été extrêmement héroïques.

[Udo Femi]

Michel, il est tellement plus grand que nature que même sans une ligne de dialogue, on sent sa présence monumentale à l'écran.

Et sinon, en toute sincérité, chapeau bas Sam' pour ce rendu de scène et la précision des dialogues. Tu romances évidemment un peu tes CR à partir de la base brute de ce qui se passe pendant la séance, afin d'enjoliver les choses et apporter du liant au récit (on fait tous ça, moi le premier, dans mes CR) mais tu arrives à un rendu romanesque qui se dévore littéralement.

donc:

[Sammael99]

Bon, pour clarifier les choses, le bout de CR plus haut ne date pas de la séance d'hier soir mais de la séance précédente. En fin d'après-midi hier j'en avais marre de bosser donc j'ai décroché aux horaires US (18h00) et j'ai repris la narration pour me mettre dans le bain.

<< Michel, il est tellement plus grand que nature que même sans une ligne de dialogue, on sent sa présence monumentale à l'écran. >>

C'est vrai que du coup c'est un personnage dont je m'amuse beaucoup, et que les joueurs, d'eux-même, impliquent pas mal. C'est pour ça que - très sérieusement - je proposais d'ouvrir mes portes à d'autres guest occasionels: si ça résulte en des PNJ de cette qualité, c'est tout bénef !

<< Et sinon, en toute sincérité, chapeau bas Sam' pour ce rendu de scène et la précision des dialogues. Tu romances évidemment un peu tes CR à partir de la base brute de ce qui se passe pendant la séance, afin d'enjoliver les choses et apporter du liant au récit (on fait tous ça, moi le premier, dans mes CR) mais tu arrives à un rendu romanesque qui se dévore littéralement. donc: >>

Alors là pour le coup, .

C'est marrant parce que hier soir en discutant avec les joueurs on est revenu sur la vision romancée vs ce qui se passe autour de la table. Ce qui change, c'est évidemment les dialogues, d'abord parce que je ne peux pas me souvenir de tout (surtout quand j'écris ça un mois après la partie elle-même) et ensuite parce que c'est ça qui fait le sel de la narration, il me semble. Mais je ne pense pas trahir l'esprit des personnages, je leur confère juste plus de répartie!

[Udo Femi]

C'est marrant parce que hier soir en discutant avec les joueurs on est revenu sur la vision romancée vs ce qui se passe autour de la table. Ce qui change, c'est évidemment les dialogues, d'abord parce que je ne peux pas me souvenir de tout (surtout quand j'écris ça un mois après la partie elle-même) et ensuite parce que c'est ça qui fait le sel de la narration, il me semble. Mais je ne pense pas trahir l'esprit des personnages, je leur confère juste plus de répartie!

la différence entre mes CR et la partie IRL c'est surtout le rythme (je ne m'aventure pas trop sur le terrain des dialogues, je ne suis pas un très bon artisan de la chose). Par ex, dans celui de MG en cours, on a l'impression que les souris tombent de Charybde en Scylla à la pulp alors que souvent il y a quand même pas mal d'atermoiement et de réflexion autour des choix et des actions entreprises. Mais bon, les ellipses narratives dans un CR, ça accélère quand même le cours des choses.
Quoi que... à y réfléchir, je me rends compte que mes CR Star Wars était beaucoup plus riche en dialogue et ping-pong de pics verbaux entre les persos (ce qui était le reflet des parties IRL elles-même). C'est marrant de voir que le jeu auquel on joue influence grandement le déroulement de la partie. C'est plutôt normal et rassurant !

[Sammael99]

Le lendemain, les quatre compères se retrouvent dans le logement de fortune de Gonzague, qui fait également office de bureau pour la compagnie de Terre-Neuve. Il est décidé qu’au vu de la tournure que prennent les évènements, il convient d’accélérer les réparations pour pouvoir partir au plus tôt. Il est également convenu que les membres de l’expédition ne se déplaceront pas seuls en ville et seront accompagnés soit de Martin, soit de Michel à tous moments. Les associés et Pierre se répartissent les tâches : Jehan doit faire en sorte que le navire soit prêt au plus tôt, Pierre doit convenir d’un certain nombre de colons à enrôler pour cette seconde traversée, Gonzague doit se décider sur le recrutement d’un nouveau second et Martin assurer la sécurité de la cale sèche et des membres de l’expédition.

Alors qu’ils sont en plein conciliabule, on toque à la porte de la cahute. Michel passe la tête et dit :

- « Y a un type qui veut vous voir. Un gars bien sapé, genre de la haute. Il s’appelle Martin… »

- « Martin quoi ?», demande Martin.

- « Euh, un nom en -ègue… Lebègue peut-être ? »

- « Bon, fais rentrer, Michel… » coupe Gonzague.

L’homme qui se présente est en effet très bien habillé, on pourrait même dire pomponné. Ses cheveux blonds tombent en une mèche apprêtée et bien que d’une regard agréable, il ne laisse pas transparaitre une impression de grande présence physique.

- « Messieurs, je me présente, Martin Lassègue, Sénateur et Entrepreneur. » dit-il d’entrée.

Martin se gratte la tête, le nom et l’homme lui sont familiers, mais il a du mal à identifier pourquoi.

- « Votre collaborateur Henri L’œil Bleu n’est pas présent, je vois ? Qu’importe, monsieur Trouvé et moi-même nous sommes déjà rencontrés. »

Martin cherche désespérément, puis finit par admettre qu’il ne se rappelle pas des circonstances de cette rencontre.

- « C’est sans importance, c’était un rendez-vous très court dans mes bureaux au Sénat avant votre départ. Nous nous étions entretenus de formalités douanières… C’est d’ailleurs entre autre à ce sujet que je viens vous voir ce jour. »

- « Asseyez-vous », dit Gonzague.

Il y a une seule chaise, le Sénateur Lassègue préfère rester debout.

- « En fait il y a deux sujets pour lesquels il m’a semblé important de venir vous voir. Le premier me concerne en tant que Sénateur, le second en tant qu’Entrepreneur. Mais traitons les choses dans l’ordre.

Vous n’êtes pas sans savoir que le Sénat accorde un intérêt considérable à votre découverte. A mon sens disproportionné, au regard de ce que nous en savons en tous cas, mais enfin… Toujours est-il que cet intérêt est fort. La question qui va sans nul doute être posée aux sénateurs dans les semaines qui vienne vous concerne directement puisque le parti Mercant va proposer une loi stipulant que tout nouveau territoire découvert par des citoyens de Concorde soit automatiquement propriété de l’Etat Concordien. Derrière cela, vous vous en doutez, les grandes maisons espèrent des exclusivités d’exploitation sous contrat public.

On pourrait n’y voir qu’un débat classique entre Mercants d’une part et Pionniers de l’autre, les uns essayant de concentrer les pouvoirs entre les mains de leurs proches et les autres essayant de rajeunir la république et de lui redonner le lustre d’antan. Mais ce n’est pas si simple. En m’entretenant avec les uns et les autres, j’ai bien vite appris que ce sujet polarise les points de vue au-delà des lignes habituelles des partis. Ainsi, certains Mercants préfèreraient s’élancer seuls à la recherche du nouveau continent pour en tirer des profits sans l’intervention de la République. Certains Pionniers pensent que votre découverte est l’opportunité rêvée pour que Concorde renforce ses positions et « fasse le ménage » dans ses institutions et qu’on ne peut par conséquent laisser l’initiative de ces développements entre les mains d’une compagnie nouvellement créés (même s’ils ne goûtent pas plus l’idée que les Maisons établies pourrissent les possibilités avec leurs méthodes habituelles. Quant aux Laïcistes, certains pensent qu’il est urgent de se renforcer contre une possible agression impériale, et que les ressources issues de Terre-Neuve pourraient permettre de le faire. »

- « Et vous, alors », demande Jehan, « vous jouez dans quelle équipe ? »

- « Je ne suis affilié à aucun parti, je vote en mon âme et conscience sur tous les sujets sans adhérer à une idéologie préconçue. Nous sommes un certain nombre dans ce cas, et cela nous permet également d’entretenir des relations cordiales avec les trois grands partis et donc d’influencer parfois leurs positions. »

- « Et elle vous disent quoi, votre âme et votre conscience à notre propos ? »

- « Elles me disent que l’Etat ne fera pas mieux que vous. Mon vote - en ce sens - vous est acquis. Mais j’ai bien peur qu’il ne soit suffisant. C’est pourquoi je suis venu vous voir pour vous proposer de travailler ensemble à vous rapprocher et convaincre les Sénateurs qui sont encore aujourd’hui hésitants. J’ai organisé une réception dans ma demeure demain soir, et je souhaiterais vous y convier. Une bonne moitié des Sénateurs et Sénatrices seront présents. »

- « Faut qu’on réfléchisse », répond Gonzague, « mais sur le principe, pas de problème. Par contre, on a pas l’habitude de péter dans la soie, nous, alors faudra pas qu’ils s’offusquent vos invités si on est un peu trop rustiques… »

- « Je suis sûr qu’ils n’en attendent pas moins de vous. »

- « Bon, et c’est quoi le deuxième sujet dont vous vouliez nous parler ? »

- « Et bien, comme je m’en étais ouvert à messieurs l’œil Bleu et Trouvé avant votre départ, je suis Principe d’une petite maison de commerce qui propose ses services aux armateurs pour accélérer et sécuriser le dédouanement des marchandises arrivant à Concorde. Vous n’êtes pas sans savoir que ces procédures sont longues et pénibles, que certains fonctionnaires sont tatillons et d’autres corrompus. Bref, j’ai appris que ça avait été compliqué au retour de l’Archibald et je ne peux qu’imaginer que cela empire au vu des marchandises exotiques que vous allez ramener lors de vos prochains voyages. »

- « C’est sur que ça a déjà fait mal au cul ce coup ci », bougonne Gonzague.

- « C’est pour quoi je souhaiterais proposer mes services à la Compagnie de Terre-Neuve pour votre prochaine expédition afin d’accélérer le dédouanement et d’éviter les déboires que vous risqueriez de rencontrer. Pour le dire un peu plus crument puisqu’il me semble que le capitaine Gonzague aime le parler franc, vous me payez une somme raisonnable pour éviter de devoir graisser déraisonnablement la patte à des fonctionnaires peu scrupuleux. »

- « Cest quoi une somme raisonnable ? »

- « Une ou deux parts pour cent sur la valeur marchande des biens selon la nature du contrat qui me lie avec les armateurs. »

- « Ouais, faudra aussi qu’on y réfléchisse à ça… »

- « Si cela peut faciliter votre décision, je suis disposé à faire un effort pour notre première collaboration afin de vous encourager à un engagement sur la durée. Comme vous allez sans nul doute repartir avec deux navires cette fois ci, je vous propose le dédouanement pour l’ensemble des deux navires comme s’il n’y en avait qu’un. »

Les quatre associés se regardent, hésitants puis, voyant que Gonzague va prendre la parole et connaissant son penchant pour le ‘parler vrai’, Martin lui coupe la parole :

- « Oui, bien sûr qu’on va partir avec deux navires. Sinon, comment ramener des denrées en quantités qui prouvent au Sénat que nous avons la capacité d’exploiter ces terres au bénéfice de Concorde sans son aide. Bon, ben en tous cas on va réfléchir à tout ça et on vous dira demain soir ce qu’on a convenu. »

- « Cela me va très bien. »

- « Juste une chose », demande Jehan. « J’ai bien compris qu’en fait il n’y a qu’une seule et même proposition ? On vous confie un contrat de dédouanement et vous nous soutenez au Sénat ? »

- « Je vois que le capitaine n’est pas le seul à dire les choses sans ambages. Vous vous trompez, messire Jehan. Comme je vous l’ai dit, mon vote vous est acquis quoi qu’il advienne et si vous le souhaitez je ferais mon possible pour que vous ne tombiez pas sous la coupe de la République. Je serais ravi que vous soyez également mes clients, mais ces deux choses sont belles et bien distinctes. En tous cas messieurs, je vous remercie de votre temps et je vous attends non sans impatience dans ma résidence demain soir ! »

[Wenlock]

Une fois la scène développée (car le CR anglais était un peu court sur le sujet), ça accentue de plus en plus l'impression que Concorde est un inextricable nid de serpents où règne les intrigues, la mesquinerie et la corruption, alors que Terre-Neuve est aussi simple que sauvage.
J'aime vraiment bien ce contraste. Je me demandais d'ailleurs : est-ce qu'un tiraillement se fait sentir entre l'aventure sauvage et les magouilles nécessaires à la compagnie, y a-t-il une tentation de faire comme Henri et de rester à Terre-Neuve ?

[Sammael99]

Une fois la scène développée (car le CR anglais était un peu court sur le sujet), ça accentue de plus en plus l'impression que Concorde est un inextricable nid de serpents où règne les intrigues, la mesquinerie et la corruption, alors que Terre-Neuve est aussi simple que sauvage.
J'aime vraiment bien ce contraste. Je me demandais d'ailleurs : est-ce qu'un tiraillement se fait sentir entre l'aventure sauvage et les magouilles nécessaires à la compagnie, y a-t-il une tentation de faire comme Henri et de rester à Terre-Neuve ?

Pour le moment, je dirais non. Henri est resté parce que ça correspondait bien aux drives de son personnage et qu'il s'était fixé un but d'apprendre la langue.

Une fois que les A/R seront plus routinier on va voir. Ca va peut-être surtout délimiter ceux qui veulent de l'action et ceux qui veulent de la gestion !

(Au passage, quand je vais raconter les aventures de Henri dès que le temps me le permet, on va peut-être voir que Terre-Neuve n'est peut-être pas si vierge et sauvage que ça )

[Jiohn Guilliann]

Une fois la scène développée (car le CR anglais était un peu court sur le sujet), ça accentue de plus en plus l'impression que Concorde est un inextricable nid de serpents où règne les intrigues, la mesquinerie et la corruption, alors que Terre-Neuve est aussi simple que sauvage.
J'aime vraiment bien ce contraste. Je me demandais d'ailleurs : est-ce qu'un tiraillement se fait sentir entre l'aventure sauvage et les magouilles nécessaires à la compagnie, y a-t-il une tentation de faire comme Henri et de rester à Terre-Neuve ?

Quand tu vois comment on a souffert à Terre Neuve...

Jiohn Guiliann

[Wenlock]

J'ai en tous cas l'impression que vous en prenez plein la lampe (tempête) à Concorde...
(Et sinon, nous, on commence notre "Archipel Mystérieux" samedi : youhou !)

[Jiohn Guilliann]

J'ai en tous cas l'impression que vous en prenez plein la lampe (tempête) à Concorde...
(Et sinon, nous, on commence notre "Archipel Mystérieux" samedi : youhou !)

Terre Neuve et Concorde sont deux environnement totalement différents. On en prend plein la tête parce qu'on n'est préparés ni à l'un ni à l'autre.
Personne n'a découvert de continent depuis longtemps,e t donc l'exploration est un domaine nouveau.
Dans le même temps, nous êtions employés dans une maison, donc des anonymes à Concorde (si ce n'est nos petites réputations respectives, avec nos homologues). Aujourd'hui, nous sommes sous les feux de la rampe, et nous n'y sommes pas préparés non plus.

Jiohn Guilliann

[Sammael99]

- « Ataotela jafulima Oujeda ! »

- « Ataotela, Han-rii ! »

Henri commence à bien maîtriser la langue des Eteotaraoji, en tous cas suffisamment bien pour pouvoir converser avec les membres du village. Ses relations avec les villageois sont, en conséquence, plus cordiales, même si ses tentatives de se rapprocher du Chef Moueja n’ont pas été très frucutueuses et qu’il a jugé prudent de cesser de harceler la Femme-Médecine. Il s’est néanmoins lié d’amitié avec Oujeda, un des bras droits du chef qui faisait partie de l’expédition malheureuse qui vit la mort du jeune Ejelare. Le comportement courageux d’Henri lors de cet évènement tragique a marqué le guerrier qui l’a pris sous son aile.

Un matin, alors qu’Henri est en train de terminer ses ablutions au lac (non sans avoir jeté quelques poignées de pétales dans l’eau), il voit arriver Clothaire, le marin manchot qui est resté au campement en attendant le retour de l’Archibald. Il est essoufflé et a l’air agité.

- « Que se passe-t’il ? » demande Henri ?

- « J’ai vu des hommes, des indigènes, plusieurs fois ces derniers jours. Ils rôdent autour du campement. Je ne m’y sens pas en sécurité. Ca m’inquiète… »

- « Inquiétude sans doute infondée, mon brave Clothaire, mais allons demander à mon ami Oujeda ce qu’il en est. Sans doute une expédition de chasse qui est passée par la côte… »

Henri et Clothaire remontent au village indigène pour retrouver Oujeda.

- « Question pour Oujeda », demande Henri dans la langue indigène. « Clothaire apeuré, lui vu Eteotaraoji autour de maison hommes pâles. Cachés, armés. Chasseurs ? »

- « Tu me surprends, Han-rii. Je ne crois pas qu’il y ait d’expédition sur la côte pour la chasse en ce moment. Laisse-moi me renseigner ! »

Le guerrier s’en va trouver le chef. Une discussion animée s’ensuit. L’homme revient finalement, le visage grave.

- « Comme je le pensais, il n’y a pas d’expédition par là-bas. Nous allons aller voir ce qui se passe. »

Une petite troupe composée d’Oujeda et de quatre guerriers ainsi que de Clothaire et Henri se met donc en route pour la côte. Ils y arrivent le lendemain.

Du campement, il ne reste pas grand-chose que quelques poutres fumantes. Le petit carré de légumes que Clothaire entretenait avec amour et patience pour le protéger des végétaux de la jungle a été dévasté. Oujeda se penche et examine les traces de pieds nus qui jonchent le sol. Il examine ensuite un symbole qui semble avoir été dessiné sur le sol avec un morceau de charbon. Il représente une arabesque similaire aux tatouages faciaux des villageois.

- « Quoi toi vu ? » demande Henri ?

- « Ce ne sont pas nos guerriers. C’est la marque des guerriers de Trois-Collines. »

- « Trois Collines ? »

- « Trois Collines c’est le clan voisin au Nord. Nous nous sommes le clan du Lac aux Mille-Dents. C’est étrange, parce que nos relations ont plutôt été pacifiques ces derniers temps… »

La troupe rentre au village, et Oujeda rapporte au chef ce qu’il a trouvé. Le chef semble s’emporter en criant !

- « Oujeda, quoi dire chef ? » demande Henri.

- « Il est très fâché. Il dit qu’il vous a fait don d’un espace sur ses terres pour vous accueillir, les Trois Collines n’ont rien à y faire. C’est la guerre. »

- « Guerre ? Mais non ! Pas grave ! »

- « Pas grave ? Au contraire, c’est une grave offense au chef ! Il a fait cadeau aux hommes pâles d’un territoire, il ne peut pas accepter que ceux de Trois Collines le saccagent ! »

- « Je comprends. Mais pas mort d’homme. Vaut pas effort de se fâcher ! »

- « Le chef voit ça comme une insulte, et la plupart du clan également. Si tu as envie d’aller à l’encontre de la colère du chef, libre à toi, mais je ne te le conseille pas… »

- « Quoi passer maintenant ? »

- « Le chef et la femme-médecine vont délibérer. On en saura plus demain matin… »