Re: [CR - Epique 6] - Kingmaker
Publié : ven. mars 02, 2012 5:52 pm
Super CR kobbold 

Forum avec de vrais morceaux de JDR dedans.
https://www.casusno.fr/
je multiplie, je ne m'embête pas. toutes les variables sont multipliées en fait. Les constantes restent les mêmes.Glen a écrit :Tu fais faire 3 jets pour "moyenner" ou tu multiplies juste par 3?
Là dessus je converge totalement. Je poste d'ailleurs en ce moment sur le forum COCB de Black Book pour la conception d'objets magiques et la possibilité que certains soient évolutifs.kobbold a écrit :Bon, dans le livre cette belle action allait soumettre l'épée à un sort d'affutage pour une semaine. Ca me faisait une belle jambe, tellement je savais que ça leur serait à peu près aussi utile qu'un clou rouillé contre un démon majeur.... Bref, j'ai préféré introduire autre chose. Ca fait un moment qu'il me taraude d'introduire les objets de concordance issus de midngith : des objets magique dont l'étendue de la puissance évolue avec le niveau. Ca évite les trucs style "je vend mon épée +1 et j'utilise ma nouvelle hache à deux mains +2 tueuse de pissenlits". Du coup, L'épée de Kranok, bénie par son Dieu, est devenue masterwork. Plus tard, elle commencera à s'éveiller à de véritables propriétés magiques.
Merci, content que ça inspire des gens.XO de Vorcen a écrit :En premier lieu merci pour tes compte-rendus très interressant à lire. Je prépare pour ma part Kingmaker mais je vais utiliser Chroniques Oubliées version Casus Belli (COCB) plutôt que Pathfinder (PF) ou Epique 6 (E6) comme toi. Vu que nous aurons des séances très épisodiques, je ne pense pas étoffer par d'autres modules mais certaines situations que tu as posées sont très inspirantes.
La base des objets de concordance dans Midnight c'est de pallier à la rareté des O.M dans ce setting. Dans MN, les objets magiques sont rares et donc on ne peut évoluer comme dans un univers Donjon classique, en changeant d'épée toutes les X parties et en prenant qui son anneau de natation +3, qui son épée tueuse d'orcs +2, etc...Là dessus je converge totalement. Je poste d'ailleurs en ce moment sur le forum COCB de Black Book pour la conception d'objets magiques et la possibilité que certains soient évolutifs.
Pourrais tu stp présenter plus en détail les objets de concordance issus de Midngith ? Et la façon dont tu comptes faire tes objets évolutifs ? Car là la bénédiction divine, ça passe une fois mais je suppose que cela ne sera pas le moteur principal d'évolution.
Les flammes s'éteignent alors que les dernières Mites se dispersent. Les seigneurs de Bordhiver se retrouvent alors face à une petite foule hétéroclite. Alors que le barron Kjeld décide d'aller parler aux mercenaires, les autres, eux (Zstelian en tête) s'occupent de se renseigner sur la nouvelle venue : Iria.Iria
Demi-Elfe
Oracle (version alternative de la classe Pathfinder RPG) de la Nature niveau 3
Caractéristiques :
Force : +0
Constitution : +2
Dextérité : +1
Intelligence : +1
Sagesse : +2
Charisme : +3
Sauvegardes :
Réflexes +2
Vigueur +3
Volonté +5
Compétences :
Art de la Magie +4
Artisanat (Fabrication d'Armes) +5
Bluff +9
Diplomatie +8
Discrétion +7
Equitation +3
Evasion +2
Intimidation +4
Premiers Secours +3
Profession (Courtisane) +6
Psychologie +4
Survie +4
Capacités raciales : Immunités aux sorts de sommeil, vision nocturne, +2 pour résister aux sort d'enchantement
Capacités de classe : Malédiction : Hantée (des choses étranges se passent autour d'elle lui pourrissant la vie mais elle obtient quelques sorts niveau 0 supplémentaires), Révélation : Monture Fidèle (Lion monté en compagnon animal - une version FP2 du lion), Révélation : Esprit de la Nature
Traits de personnage : Charmeur, Enfant des rues (trait inventé, comme "charmeur" mais porté sur la compétence Discrétion)
Handicaps : Déficit d'Attention (refaire une tâche manquée devient de plus en plus difficile)
Dons principaux : Touche à Tout, Combat Monté, Tir à bout Portant
Sorts connus
Niveau 0 (5/jour) : Soins Superficiels, Détection de la Magie, Lecture de la Magie, Lumière, Son Imaginaire & Manipulation à Distance.
Niveau 1 (4/jour) : Bouclier de la Foi, Compréhension des Langages, Soins Légers & Convocation de Monstres I (pierre de sapience)
Équipement :
- Arbalète légère (1D8, critique 19/20 x2)
- Morgenstern (1D8, critique x2)
- Dague Coup de Poing (1D4, critique x3)
- Veste Renforcée
Combat :
Initiative +1
Lutte +2 (mains nues, 1d3 points de dégâts non létaux)
Mêlée +2 (mains nues, 1D3 points de dégâts, dague coup de poing 1D4 poings de dégâts, morgenstern, 1d8 points de dégâts)
Tir +5 (Arbalète Légère, FP24m, 1D8 points de dégâts, critique 19/20 x2)
Défense +5 (+1 contre les touches, +4 pris au dépourvu)
Mouvement : 6
Points de vie : 24
L'Apaisement de l'Esprit Tourmenté
Invocation (Guérison)
Niveau effectif : 4
Test de compétence : Artisanat (Herboristerie) ou (Alchimie) DD20, 2 succès ; Connaissance (Religion) DD20, 2 succès.
Composantes : V, G, M, FD, PS, CR
Temps d’incantation : 4 heures
Portée : Contact.
Cible ou cibles : Un humanoïde.
Durée : Permanent.
Jet de sauvegarde : Volonté annule (inoffensif).
Résistance à la magie : Oui (inoffensif).
Composante matérielle : Un peu de sang d'une créature du plan de Féérie donné volontairement (5.000 P.O), Un encens fait de millepertuis et un jus de mandragore. Une hutte aux esprits.
Dans les régions sauvages influencées par la féérie, il n'est pas rare que les hommes, confrontés aux fées farceuses et parfois retorses, voient leur esprit affecté de peurs et de folies.
Depuis longtemps, les herboristes et les sages tribaux ont mis au point un étrange rituel magique. Ce dernier est capable de guérir l'esprit de tous les tourments... même, parfois, ceux qui ont été provoqués par magie. Malheureusement, quand les prêtres de Sarenrae ont découvert le rituel, il s'aperçurent vite qu'il était sans effet sur les folies liées à des malédictions divines. La folie et la peur devaient être d'origine, si ce n'est naturelle, tout du moins féérique.
Après avoir ramassé les herbes et avoir séché le millepertuis, il est nécessaire de récolter un peu de sang d'une fée volontaire. Quelques gouttes suffisent, mais elles doivent être obtenues de plein gré et ce sans l'aide de la magie (comme un sort de Charme ou d'Hypnose).
Une fois tous les ingrédients réunis, il faut alors créer une Hutte aux Esprits. Il s'agit d'un large dôme de bois et de terre au centre duquel a été creusé un foyer. On fait alors pénétrer le sujet du rituel à l'intérieur et on allume le feu dans lequel on disperse le millepertuis.
S'ensuivent plusieurs heures de rituel. Le syncrétisme dont ont fait preuve les prêtres de Sarenrae a transformé les paroles issues de langues désormais oubliées en des litanies en l'honneur de la déesse. Pendant ces chants, une mixture est préparée avec la moitié de la mandragore. Dans ce jus, on incorpore alors la moitié du sang de fée puis le lanceur de sort entre alors dans la hutte pour faire boire la concoction à la cible désormais en transe.
On répète l'opération une seconde fois.
Au terme du rituel, le tourment qui affecte la cible s'est dissipée et il peut alors reprendre sa vie normalement, après une nuit complète de repos pour éponger la fatigue due à l'absorption et l'inhalation de substances étranges.
Échec : Si le lanceur de sort (ou les participants) échoue à deux de ses tests, le sujet du rituel est alors en proie à une crise de panique qui durera 2D4 jours.
Choc en retour : Lanceur et participants épuisés.
Participants supplémentaires : Le lanceur de sort peut mettre à contribution de 4 à 10 participants. Le degré de difficulté des tests est alors réduit de 2.
Si le joueur pouvait donner son ressenti sur les mécaniques d'Epique 6 ça serait la cerise sur le gateau !kobbold a écrit :La suite dans quelques semaines, le temps de jouer ET de faire un nouveau CR. L'un de mes joueurs ayant entammé un journal, je verrai avec lui s'il a envie que je le poste, histoire qu'on ait aussi le point de vue d'un joueur et de son personnage.[/color]
Je lui ai demandé si ça le tentait de le faire, s'il le fait je posterai en section Epique 6 du coup ^^Islayre d'Argolh a écrit : Si le joueur pouvait donner son ressenti sur les mécaniques d'Epique 6 ça serait la cerise sur le gateau !
Ah ok, bonne idée le PNJ de remplacement.kobbold a écrit :Merci à tous ^^
Pour les PJ occupés, en fait j'ai deux solutions : les laisser en plan un moment (là présentement le joueur était un peu crevé donc ça lui a donné l'occasion de comatter quelques minutes), soit simplement leur filer un PNJ pour qu'ils jouent quand même. J'alterne en fonction des états et envies de chacun.
Année 1, Eté
Nous ne sommes les Seconds de Personne.
Alors que les cendres sont encore tièdes, j’entame les chroniques de la renaissance de la vénérable maison d’Ellora.
J’ai passé 10 années privé des miens, 10 années d’une captivité dorée, où le seul bonheur qu’il me reste est celui de ne pas avoir assisté au déclin et à la chute de ma Maison. Les terres ont été spoliées, la pierre s’est effondrée, et les buchers funéraires se sont aujourd’hui refroidis : Ellora a sombré. Je suis le dernier à porter le lignage, moi le bâtard, celui que l’on méprisait, celui dont on ralliait la santé capricieuse, que l’on reléguait en bout de table aux banquets et à qui l’on n’abandonnait que la portion congrue des chasses seigneuriales… Les sujets les plus fidèles ont aujourd’hui mêlé leurs cendres à la terre. Quant aux autres, les lâches et les faibles, ils ont courbé l’échine, se sont ralliés aux charognards repus d’Issia… Vipère de Falinnor, Gorm ou encore Hadgik… traitres, un jour vous paierez votre lâcheté.
Je garde encore le souvenir amer de cette nuit sans lune, où j’ai dû fuir ma cage dorée pour échapper aux lames des assassins de Cerna, ne devant mon salut qu’à la bienveillance de Nydiran la Laide.
Non, le sang d’Ellora n’est pas éteint. Entrainé dans les jeux politiques sournois du Brévois, j’ai alors reçu mandat des Seigneurs des Epées du Rostland pour explorer les terres méridionales.
Je reste sans illusion sur leurs motivations : m’utiliser comme un pion utile pour se créer une nouvelle vassalité au Sud (et par là même un appel d’air économique et politique). Mais où étaient-ils, tous ces fiers seigneurs, ces dernières années, lorsque nous étions à genou ?
Malgré toute l’estime que je porte encore à nos alliés, ceux-ci ont trop vite oublié qu’Ellora n’est Second de Personne.
Je viens de vivre une saison pénible, à errer à travers cette nouvelle terre promise, à vagabonder comme la dernière des rotures, chassant, traquant les hors-la-loi et les créatures hostiles. J’ai dû m’y plier car si je dois redresser la maison d’Ellora, je dois tout reprendre depuis le début… Avec le recul, mes années de jeunesse me paraissent aujourd’hui bien insouciantes !
J’ai pu néanmoins mettre cette période à profit pour prendre le temps de découvrir mes compagnons de route, la poignée de fidèles de la maison Ellora qu’il nous reste.
En observant ces derniers fidèles, je mesure toute l’ironie de la situation : une bande de roturiers indisciplinés et sans éducation, et le dernier des bâtards de Derek qui unissent leur force pour restaurer l’austère prestige des seigneurs de guerre d’Ellora. De loin, difficile de faire la différence avec une bande errante de gueux qui crient à la mission divine.
- Zoresk, cet herboriste demi-elfe a servi mon père des années durant. Il est individualiste, et semble peu concerné par le redressement de notre maison, mais son caractère taciturne me rappelle la sévérité des Seigneurs d’Ellora. Plus nos terres s’étendent, plus il semble aspirer à se retirer dans des zones sauvages.
- Kranok le Cendré, un numérien qui a servi comme garde du corps de mon père. Il est stupide, effroyablement primitif et il sent mauvais, mais c’est un combattant hors-pair. Plusieurs fois lors de nos pérégrinations je l’ai vu terrasser un adversaire d’un seul coup d’épée. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’éprouver son sens stratégique, mais s’il devait être aussi habile à la tête d’une troupe qu’à manier son arme, il se révélerait alors être un atout central. En outre, trait commun à ceux de sa race, son sens de l’honneur le rend prévisible et facilement manipulable (ca m’est utile mais peut aussi être exploité par l’ennemi).
- Zstelian, un moine-guerrier de Cayden Cailean qui a étudié l’art de l’épée avec les Seigneurs des Epées de Restov. Comme la plupart des suivants de son dieu, ça n’est qu’un sac à vin engoncé dans une armure étincelante qui chante la liberté là où il ne devrait régner que la loi et la tradition. Je le méprise. Il me rappelle ce soulard de Savedius Garess, ambassadeur à la cour d’Ellora. Mais, pour autant que je m’en souvienne, mon père appréciait Zstelian. Cet ivrogne débauché est aussi un bon combattant et a la langue agile : il pourrait se révéler un habile diplomate. Il pourrait alors servir de paravent pour endosser certaines responsabilités désagréables qui aurait autrement entaché mon lignage.
- Luna Ellora : une comédienne qui a souvent diverti mon père lors des longues soirées. Cette varisienne à la vertu discutable est inconstante et fantasque. Elle est aux antipodes de la noblesse et de la rigueur martiale de mes ancêtres. Si en d’autres temps je l’aurais plutôt cantonné aux casernements de nos soldats, où, j’en suis sûr, elle doit exercer son « art » avec la plus grande dextérité, elle est néanmoins assez maline, et devrait exceller dans l’ombre. L’espionne parfaite.
En relisant ces quelques lignes, je me surprends moi-même. Alors que durant toute ma jeunesse que me suis tenu à l’écart des jeux de pouvoir, il ne suffit que d’un lopin de terre et de quelques compagnons pour éveiller un sens politique que je croyais inexistant. Peut-être finalement que l’héritage de Derek est plus grand que je ne le pensais... J’espère conserver cette acuité, lorsque les véritables prédateurs politiques de nos rivaux se manifesteront.
Je ne consignerai pas dans ces chroniques le récit précis de nos trois mois d’exploration. Cette période d’errance ne présente que peu de faits notables : maintenant que nous l’avons expurgé de ses brigands (dont le redoutable Seigneurs des Cerfs qui nous a donné du fil à retordre), le territoire est dans l’ensemble vierge : tout ou plus une tribu kobold et quelques fées qui ne poseront sans doute que peu de problèmes.
Au Sud des terres dont on nous a confié l’exploration, nous nous sommes emparés des ruines d’une place forte, sise sur une butte et appuyée contre un lac. Ancien repère du Seigneur des Cerfs, c’est le lieu idéal que nous avons choisi pour y implanter le cœur de la nouvelle Ellora. Avec un peu d’imagination, je le vois déjà ceint d’épaisses murailles, la bannière écarlate d’Ellora claquant au sommet d’un donjon massif.
Plus au Nord, nous avons également mis la main sur une mine d’or, mine dont l’exploitation devrait nous assurer une source de revenus importante.
Au Nord-Ouest au plus profond de la forêt, un ancien temple d’Erastil, au pied d’une source vertueuse, est un focus qui ne manquera pas d’attirer de nombreux pèlerins. Et là où il y a des pèlerins, il y a toujours de l’or.
Voilà plusieurs semaines, à l’occasion d’une halte dans au comptoir d’Oleg (un relais au Nord des terres) j’ai été contacté par un émissaire de Cerna, qui m’offrait « généreusement » l’aide de sa maison. Outre un soutien financier et humain, ils m’ont livré Nydiran, Nydiran à qui je dois tant. Je ne suis pas dupe de la situation d’allégeance qu’ils tenteront d’imposer, mais j’ai saisi leur main tendu pour deux raisons : tout d’abord il nous faut vite nous développer et asseoir nos positions. En outre, cela me permettra de contrebalancer l’influence autrement étouffante et unilatérale des Seigneurs des Epées. Second de Personne. C’est un jeu dangereux mais, nous nous devons de le jouer. Par ailleurs, j’ai toujours préférer tenir mes ennemis à portée de lame. Nydiran pourra également se révéler être d’une grande aide, et de bon conseil. Malgré toute l’affection, l’amour que je lui porte, je n’oublie non plus qui elle sert. Je la sens effacée. Trop effacée… J’ai bien peur que Cerna n’ai fait d’elle le scorpion qu’ils glissent dans ma botte… Je prie les dieux que mes suspicions soient infondées, que je n’ai jamais à manœuvrer contre elle. Calistria ! La politique est un art détestable !
Voilà quelques semaines que nous sommes parti coloniser les alentours de l’ancienne forteresse du Seigneurs des Cerfs, à la tête d’une troupe hétéroclite de plusieurs centaines de colons d’Issia, du Rostland et de pèlerins. Nous y avons établis quelques fermes, un solide postes de gardes, et bénéficions du savoir d’un maitre-forgeron taldain qui réalise déjà des merveilles.
Nous prenons doucement notre essor, même si notre situation reste extrêmement précaire, et à la merci du premier envahisseur. Le caractère vierge de ce territoire reste encore notre meilleure muraille.
Je liste les priorités de ces prochains mois :
1. Continuer notre installation. Ce développement colonial passera aussi impérativement par quelques opérations armées (élimination d’un sanglier monstrueux qui peuple les environs…).
2. Explorer et sécuriser les environs directs de nos terres (notamment au Sud, la région environnant le lac d’Ivoire). Nous nous sommes installés dans la précipitation, sous la pression des premiers colons mais, stratégiquement, c’est complétement stupide (comment Kranok n’a pas pu le voir ?). De plus, politiquement, c’est aléatoire : nous nous sommes installés en extrême périphérie du territoire qui nous a été alloué… La question des terres vierges du Sud reste encore à éclaircir.
3. Etablir des relations diplomatiques officielles avec les autres maisons. En voulant nous inféoder, les Seigneurs des Epées et de Cerna nous reconnaissent indirectement une existence légale. Les imbéciles.
Il va nous falloir néanmoins manœuvrer prudemment pour ne pas se faire balayer et s’ouvrir très vite de nouveaux débouchés diplomatiques, commerciaux et politiques. Enfant, j’ai appris l’équitation à Ellora en même temps qu’Ehlis, le quatrième fils du seigneur Medvyed : nous nous entendions bien mais tellement d’année ont passé, qu’est-il devenu ? je ne sais même pas si je le reconnaitrai. Il serait bon aussi me rappeler que je suis aussi un fils d’Yisien…
An 1. Automne.
Nous avons mis à profit ce premier automne pour conclure l'exploration des terres qui nous avaient été confiées : rien de bien notable au Sud-Ouest si ce n'est une immense statue en pied d'Erastil - Loué soit-il - qui devait surement jalonner un chemin de pèlerinage jusqu'au temple. La présence répétée de tels symboles me conforte dans notre soif de revanche : elle est aussi légitime que sainte. Rien ne pourra nous arrêter. Mais déjà de sombres présages semblent entacher notre avancée, car ce n'est rien de moins que le corps pourrissant d'une licorne que nous avons découvert. Sise au milieu d'une zone sans vie animale ou végétal, tout au plus de la vermine, la créature rare et magique semblait être morte sans pour autant avoir été blessée. Zoresk n'a pu nous dire qu'une chose : tout cela n'est pas naturel. Comme si nous ne l'avions pas deviné.
Nous avons également consacré quelques jours à explorer les environs de notre village (village que les colons ont nommé Bordivoire ou Bordhiver, selon les accents). Je suis rassuré quant à la pertinence de notre choix d'installation : au Sud, et à l'Ouest, le lac d'Ivoire et les fleuves forment des barrières naturelles difficiles à franchir. A l'Est, un Loup géant redoutable et sa meute devrait interdire l'accès à nos terres.
Administrer cette nouvelle Baronnie... Aujourd'hui j'ai encore dû arbitrer un différend entre deux paysans qui se disputaient une chèvre... Je repense à Derek, sévère sur le trône seigneurial, recevant les ambassadeurs de toutes les terres civilisées. Je repense au fondateur de la maison Ellora, Njald la Cuirasse, menant ses guerriers à la bataille lors de l'Hérésie des Parjures de Renrae. Et dans le sillage de tous ces fiers ancêtres, moi, j'en suis réduit à statuer sur des histoires de chèvres... Ces gueux me fatiguent.
An 1. Hiver.
Notre premier hiver a été particulièrement rude. La neige et le froid mordant nous ont enlevé en trois mois près de 60 personnes et autant de moutons (la plupart résidaient dans les fermes au Nord des terres de Khames). Les gelées hivernales nous ont non seulement coupées du reste du monde (encore un atout stratégique) mais elles ont aussi fortement ralenti notre activité économique. Pendant plus d'une semaine, la forge de Bordhiver s'est même retrouvée à court de de matériaux, ne servant qu'à réchauffer les mains glacées des villageois massés autour.
Pour rajouter à cette situation difficile, nous avons subi l'attaque d'un loup-garou. A l'issue d'une battue violente au cours de laquelle je perdis trois hommes et fus moi-même presque tué, la bête fut finalement capturée. Il s'agit d'un expatrié Khellid inconscient de sa malédiction. S’il n'avait tenu qu'à moi, j'aurai abattu sur le champ ce monstre. Mais l'insistance de mes compagnons m'a convaincu qu'il fallait châtier seulement le monstre et non la victime de cette malédiction. Johd partira donc aux premiers dégels à Restov pour chercher un remède au mal du Khellid. En outre, ce barbare pourrait être un allié notable : ses capacités martiales semblent même surclasser Kranok.
Je reste néanmoins surpris par l'énergie, l'acharnement que mes compagnons ont dépensé à vouloir absolument sauver une vie, alors qu'il aurait été plus simple et sûr de s'en débarrasser. Je ne conçois là que de la faiblesse d'esprit : des caprices de pucelles, qui seraient incapables, le cas échéant, de sacrifier quoi (ou qui) ce que soit pour l'intérêt général. Et pourtant... Gouverner c'est sacrifier.
Fait troublant, nous avons découvert dans les fondations de notre place forte un ancien temple dédié à une divinité aujourd’hui oubliée. La seule chose sûre que nos érudits ont pu établir est qu’il s’agit d’une déesse primale extrêmement ancienne, largement antérieure aux croyances animistes de Zoresk. Je ne sais pas si je dois redouter cette découverte ou me réjouir de l’opportunité économique et politique que ce nouveau centre religieux peut représenter.
A ce sujet, beaucoup de pèlerins sont chaque jour de plus en plus difficiles à contrôler tant leur empressement à s’établir et de reconsacrer le temple d’Erastil au cœur de la forêt est vif.
An 2. Printemps.
Souvenir de ma rencontre avec le loup-garou, la large balafre qui me zèbre le torse, me déclenche régulièrement de terribles démangeaisons. Rogvir, le guérisseur personnel de mon père aurait sans doute eu quelques décoctions d'herbes exotiques pour me délivrer de ce désagrément, mais ici, dans ces contrées reculées, les ressources de Zoresk sont limitées.
Les villageois ont organisé une fête pour célébrer la fin de ce terrible hiver. J'apprécie ce type de manifestation fédératrice, tant qu'elle ne détourne pas nos sujets de leurs justes devoirs. La fête était agréable, mais, en plein milieu du banquet, des fées bleus (des démons que nous pensions avoir éradiqué lors de nos explorations de l'an dernier) ont surgit de nulle part pour semer une pagaille monstrueuse. Malgré leur capharnaüm ambiant, nous avons rapidement mis en déroute ces créatures avec l’aide inattendu de deux de nos invités :
- Aldern Ganrenard un jeune hobereau du Mivon et sa suite de mercenaire. Celui-ci est à la recherche du domaine de son père, établi à l’Est. Il a l’air sincère et dénué de toute dimension politique, mais il est un danger potentiel : un développement de vassaux du Mivon à l’Est pourrait nous prendre en tenaille… Par « courtoisie » je lui ai donc fourni une escorte armée... escorte à l’ouïe et la vue aussi affutée que ses lames. Je reste attentif.
- Iria, une demi-elfe née dans les terres du Sud qui voyage en compagnie d’un magnifique lion. Cette fière guerrière qui traque un groupe d’assassins, ennemis intimes de Zstellian, est venue jusque sur nos terres pour chercher son appui. Tant qu’Ellora n’est pas impactée, je me garde bien d’intervenir dans cette guerre qui ne me concerne en rien. Je crains néanmoins que Zstellian et la nouvelle venue n’attirent quelque sombre malédiction sur la baronnie. Je ferais donner un office au temple des 5 Destins à Restov pour tenter de conjurer une éventuelle malédiction.
Iria… Encore une demi-elfe… à croire qu’Ellora est devenu la nouvelle patrie de tous les bâtards et sangs mêlés de Golarion. D’ailleurs, nos détracteurs n’ont visiblement pas manqué de le remarquer : il y a trois jours, j’ai surpris un de nos miliciens, manifestement mécontent d’un nouvel impôt, râler contre « Ellora la Bâtarde » : j’ai aussitôt fait donner la bastonnade à cet impertinent et promulguer un édit réservant le même sort à tous ceux qui répéteront ce sobriquet.
An 2. Eté.
C’est un été sec et prospère qui a brillé sur Ellora cette année. Tant mieux : le pénible hiver que nous avons vécu n’est plus qu’un lointain souvenir.
En début de saison, une vague de peste équine a enlevé huit de nos meilleurs chevaux. Blème, ma monture préférée, en a réchappé. C’est une excellente jument. L’an prochain, si tout va bien, je la ferais saillir.
Nous avons profité de la belle saison pour étendre nos terres loin au Nord, poussant jusqu’à mine d’or découverte l’an dernier. Son exploitation nous assure de confortables revenus mais la géographie de la baronnie est devenu inconfortable : une langue étroite de territoires qui devient difficile à contrôler. Si nous souhaitons asseoir notre territoire, il nous faut songer rapidement à une extension à l’Ouest. En attendant, notre isolement et notre faible poids politique restent nos meilleurs remparts.
J’ai consacré la majeure partie de la saison aux côtés de Zstellian à administrer le domaine, à organiser les convois de minerai et à résoudre les problèmes du quotidien. Je souris au souvenir de mon père louant la sagesse populaire… pour ma part je parlerais plutôt de malice paysanne à inventer des problèmes et nous regarder les résoudre…
Je me repose autant que possible sur Zstellian : il fait preuve d’un remarquable investissement dans la gestion du quotidien (même si ce soulard demeure toujours plus prompt à relever les jupes de nos gueuses que le prestige du domaine).
Je n’ennuie. Je me prends souvent à repenser à cet époque, où ma santé me permettrait encore de commander les chevau-légers de mon père, loin des intrigues et du quotidien d’Ellora… Je ne me rappelle pas avoir été aussi heureux depuis.
J’ai également mis à profit ce bel été pour renouer avec d’anciens membres et fidèles de la maison Ellora. La plupart d’entre eux se sont mis au service d’autres nobles maisonnées : j’imagine le dilemme moral et les conflits d’allégeance dans lesquels mes courriers les plongent. Néanmoins, pour le destin d’Ellora, je n’ai pas d’autre choix que de les presser et tenter de les ramener à moi. Et quelque soit leur choix et la maison à laquelle ils se fixeront, la renaissance d’Ellora en déchirera la plupart, semant définitivement le doute sur leur fidélité et leur véritable allégeance. Le sang n’a pas fini de couler.
Dans une de ses lettres, Thorg’Var, un des anciens guerriers de mon père aujourd’hui au service des Seigneurs des Epées m’a appris que Falinnor et Erold le Boiteux étaient toujours en vie… J’en suis très heureux : j’aurai donc un jour le plaisir de les tuer de mes propres mains.
Hormis Zstellian, mes compagnons ont passé la majeure partie de l’été hors de notre domaine. Leurs voyages ne présentent à mes yeux que peu d’intérêt, et seuls quelques éléments méritent d’être relatées ici :
- Aidés par un Erin Habe, un érudit à qui nous avons permit d’installer un sanatorium et une bibliothèque sur nos terres, ils ont procédé à un rituel complexe qui a enfin délivré Kranok des terreurs qui le rongeaient.
- De leurs explorations dans la grande forêt des Marches de Narl, ils sont revenus avec la certitude qu’un mal profond y règne, un mal qui serait responsable de la mort de la licorne au printemps dernier et qui s’en prendrait à la faérie de la région. Si j’en crois le langage imagé de Kranok, Erastil lui-même en serait courroucé.
- A la fin de l’été, ils ont également ramené dans leur filet une émissaire de la maison Drelev, maison qui s’est installée à l’Ouest de nos terres. Cette jeune femme, au demeurant très séduisante et de bonne lignée nous a été envoyé en mission diplomatique. Même si je demeure méfiant, la maison Drelev semble animée de bonnes intentions, plus soucieuse d’établir des relations de bons voisinages et d’établir clairement les limites de nos territoires respectifs. La maison Drelev pourrait se révéler être un allié précieux qui nous permettrait d’ouvrir un second front diplomatique contre le Mivon.
La nuit suivant l’arrivée de la charmante émissaire de Drelev, Zstellian a subit une nouvelle tentative d’assassinat. Compte-tenu de la nature du poison, j’ai d’abord suspecté cette diablesse d’Iria… Mais les véritables assassins ont fini par se manifester, blessant gravement Zoresk dans leur fuite. Mes craintes se précisent : l’ivrogne et sa diablesse blasphématoire attirent le mauvais œil sur notre maison…