[CR] - Le donj du vendredi soir présente:D&D 5 dans le dodé!

[Orlov]

La semaine prochaine ! on s'est arrêté, histoire que le borgne nous martyrise violemment dans sa propre histoire.

[Orlov]

D'ailleurs c'est pas exclu que la prochaine fois il y ait pas un type qui s'appelle The Dictator ...

[Snorri]

Je me demande bien comment adapter un scénario pareil dans le Dodécaèdre

Enfin, dans mon programme, pour une d'autres faces du monde, j'ai effectivement des scénarios joués avec Marvel RPG à adapter...

[Orlov]

Deux jours après l'assaut des Maraudeurs, la bande, querelleuse et remontée contre le monde entier, parvint à un gué. L'Homme au marteau prétendait que la traversée était sans danger. Mais à peine le chevalier de Belgothen se fut-il engagé entre les flots majestueusement lents de la rivière Blonde que le Grand Costaud marmonna quelque chose autour d'un tas d'algue qui semblait bizarre.

Alors que les autres étaient en train de se disputer pour savoir dans quel ordre traverser, un silence se fit. Le chevalier, avec élégance, mena élégamment son cheval vers la berge qu'il venait de quitter tandis que le Grand Costaud lançait dans la rivière un gros bout de barbaque faisandé restant d'une chasse précédente. C'est avec stupeur que le groupe vit alors surgir hors des flots un énorme poisson-chat. Lorsqu'on dit énorme, il faudrait inventer un mot spécifique car la bête faisait plus de sept mètres avec des crocs, des barbillons proportionnés à sa taille exceptionnelle. Quelque peu gourd, le poisson géant rata le bout de viande, qui aurait bien peu pu le satisfaire si l'on juge que l'appétit a à voir avec la taille. Cependant, un certain nombre des guerriers du groupe était sur la brèche. Ils accueillirent la créature d'une volée de flèches. C'est ainsi que Cylenzara, le Nain et le Moine parvinrent à toucher le gargantuesque poisson.

La difficulté qui se présenta donna lieu à bien des échanges. Pour ne pas le lasser le lecteur et malgré la qualité des arguments déployés par chacun des camps, on peut résumer les positions. Certains entendaient tout simplement trouver un autre endroit pour traverser (on ne donnera pas les noms de ces lâches mais il suffit de savoir que Cas était dans ce camp), d'autres prétendaient qu'on n'avaient qu'à attirer la bête plus loin en la au moyen d'un appat. Quant au Baron, il affirmait qu'il était encore tout à fait possible de trouver un autre point de passage, ce qui semblait déplaire aux autres, échaudés qu'ils étaient par leurs récentes aventures et désormais fort méfiants de tout ce qui pouvait concerner les Essarts. Le Moine et Cylenzara étaient déjà prêts à partir chasser un bestiau suffisamment grand pour être appétissant, mais le chevalier prit la résolution d'agir à sa manière afin que le groupe ne se perde pas dans une discussion stérile. Piquant des deux fers, il pénétra au milieu des flots et invoqua la grâce de Saint Dougal. Ensuite, se fit entendre un lourd martellement de tonnerre qui eût pu, effectivement, assommer net tous les poissons de la rivière blonde. Hélas, l'énorme poisson se montra juste énervé par cette démonstration d'hostilité et l'on vit devant le chevalier remuer les flots boueux.

Que le lecteur se représente, qu'il imagine le pauvre chevalier, ridiculement petit et seul, alors que déjà s'élève dans un bond ahurissant une masse d'écailles et d'algues qui s'apprête à l'aplatir comme une crêpe. Sur la berge, tout était silencieux. Certains se moquaient de leur infortuné compagnon, en prétendant, qu'à vouloir partir seul à l'aventure plutôt que de s'en tenir au plan du groupe, le chevalier aurait mérité n'importe quel sort aussi funeste puisse-t-il être. Quant au Borgne, il cracha par terre ...

[Soulyacémoa]

Eh! Quel courage quand même...

Tout Paladin qu'il soit franchement quel courage !
Hélas il n'avait pas sa canne à pêche ce jour là,
seulement son arc.
Spéciale dédicace au Borgne à l'Oeil étoilé :
t'es un vrai .
Et merci à Douggy de nous avoir envoyé son pote le Veneur.
Bon ba petites gens c'est pas tout ça mais j'ai quand même chopé la fièvre des marais dans ces maudits Essarts, alors je vais me reposer un peu...
A moins que cela ne soit le poison et alors là Kartryne est toute désignée.




"Je vous ai entendu Chevalier !"

[Soulyacémoa]

Prêtez attention gens de peu ou bien nés.
Contemplez le fleuve aux eaux troubles et glacées, barrées par ce monstre effroyable.
Sa gueule béante, véritable invitation aux affres de l'enfer, ayant tôt fait disparaître le prétendu courage des barbares et combattants du groupe, revenus à leurs naturelles armes de jet, le Paladin s'avança.
Sa radieuse épée longue lui étant interdite, strictement réservée à sa Quête sacrée, il dégaina une courte lame aussi dérisoire qu'une corne de chèvre face à la colossale présence abyssale. Délaissant son arc, son arme de pénitence comme on laisse tomber un masque, il adressa une sobre prière à St Dugall et éperonna son cheval. Fendant les eaux boueuses de la peur, délesté de son armure et de son bouclier, il approcha au plus près de l'abomination sans âge et sans nom, plongeant son regard dans les yeux aussi globuleux que malveillants de l'horreur émergée des profondeurs ténébreuses, un démon colossal engendré par l'essence maintenant déchaînée du mal irriguant ces Essarts mille fois maudits : une créature à l'aune de sa foi...
Il chargea avec panache, le soleil accablant miroitant sur les eaux agitées tentait encore pudiquement de cacher la puissance du preux mais le tonnerre assourdissant déchira les voiles de l'humilité et accompagna la prodigieuse onde de choc qui frappa brutalement la Bête impie et la repoussa, électrisant l'eau à des mètres à la ronde, la révélant sous son véritable jour de limon et d'algues fétides, de vases putrides aux relents de mort.
Le coup formidable aurait pu terrasser la gigantesque créature, l'air vibrait, tremblait d'une crainte révérencielle...
Mais St Dugall en avait décidé autrement dans son infinie sagesse.
Tapie dans ses profondes ténèbres, creusant son sillon immonde dans la haine et l'horreur, la Chose du fleuve se projeta soudain dans les airs pour mieux abattre notre héros. Flamme vacillante de pureté assiégée par la noirceur des eaux létales. Un corps à corps féroce et déséquilibré s'engagea avec le Paladin. Depuis aussi longtemps qu'il puisse s'en souvenir, il avait face à lui un adversaire à la force pure supérieure à la sienne, combien supérieure ! Pour la première fois de sa vie il s'interrogea : "Le mal pouvait-il vaincre le bien ?"
L'abomination saignait abondamment et le précieux sang bleu de Belghoten se répandait également dans ces flots impurs du désespoir.
A bout de souffle, de forces, il s'en remit à son Saint Patron, contrit d'avoir délaissé, négligé sa Quête pour cette funeste pêche au gros, pour escorter le maquereau et autre thon ("Je vous ai entendu" lançait encore Kartryne jusque dans l'intimité de son ultime prière).
La colossale créature engendrée par les Essarts eut son compte et se réfugia aucentre du fleuve, à l'abri des eaux aveugles et insondables.
Le Paladin sombra dans l'inconscience.
C'est alors que le secours du Saint se manifesta, par l'intermédiaire de sa plus humble et torturée créature.
Qu'elle en soit ici remerciée et que la grâce et la faveur de St Dugall soient siennes à jamais. Amen ! Oui, oui je sais, je te dois une blinde...
Tandis qu'on ramenait Belghoten plus mort que vif sur la rive et que la magie tentait de guérir ses chairs aux plaies innombrables, St Dugall lui apparu dans la demeure invincible de son esprit immaculé. Oh yeah, I'm the son of the preacherman !
Ce qui fut dit ne peut-être ici rapporté mais le pardon enveloppa votre serviteur. Il se releva régénéré, un homme était bien mort mais un Paladin venait de renaître, plus déterminé que jamais à juguler et détruire le mal grouillant et débordant des Essarts, déjà presque hors de contrôle. Louant St Dugall pour le don de l'humilité dont il l'avait gratifié, il remonta en selle pour se libérer au plus vite de ce serment qu'il avait bien légèrement prêter d'escorter le Baron et son poisson avarié. Kartryne croisa son regard et l'invita d'un sourire narquois à rompre les rangs mais même cette perfide sorcière ne saurait avoir le pouvoir de briser l'engagement d'un Paladin. Il n'y a de courage véritable que dans le sacrifice impérieux et total pour la Quête. Tous les combats, tous les serments sont autant de fuites et de retards coupables, ils ne sont que lâcheté et impiété; fusse le plus épique des combats contre un titanesque dragon des eaux. Comme des fers brûlants l'entravant, son devoir vis-à-vis du Baron lui était devenu insupportable, telle une fièvre infernale. Pourtant, il ne pouvait se résoudre à se parjurer. Aussi, bien que nauséeux après avoir bu des litres d'eau fétide et encore brûlé par l'acuité de l'apparition salvatrice de St Dugall, il se releva au grand dam de nombre de ses comparses qui l'espéraient perdu.
La troupe se demanda où aller pour retrouver le Sénéchal et arriva à la conclusion improbable qu'il fallait des chevaux. Etant toujours accompagné de son fidèle destrier, votre dévoué ne comprit pas cette soudaine lubie pour des canassons, énième caprice d'une compagnie sans repère ni boussole. Il fit remarquer à ces petites gens qu'elles faisaient fausse route : enfin à quoi bon une monture lorsque l'on n'a ni direction ni but ?!
La bande se résignait à chercher un autre gué (non pas toi le nain) pour franchir le fleuve toujours barré par le monstre, meurtri mais en vie.
L'idée de s'en remettre au grand truc avec son marteau ne rassurait personne, lui qui nous avait guidé droit sur les maraudeurs puis sur le Grand ancien du fleuve. Lorsque soudain, fondant du ciel sans nuage en un improbable éclair comme la vérité fend les ténèbres du coeur...
...

[Snorri]

Traumatisés par les Essarts. Une contrée si verte et plaisante...

[Soulyacémoa]

Il faut aimer les moustiques, être full PVs cela va de soi...
Et surtout à jour de ses vaccins.

[Snorri]

Contre la rage surtout.

[Soulyacémoa]

C'est certain.
Si vous l'avez enfantée je crois qu'il y a fort longtemps
que vous n'y avez posé les pieds.
La région est bien inhospitalière à présent...

[Snorri]

Voyons, mon dernier scenario dans ce coin là, c'etait plus à l'est, dans les terres des porteglaives, au nord du marais de maiale. S'il n'y avait que des moustiques et des grenouilles par millions, ca irait encore... Les habitants sont à l'image du paysage.

Ma derniere sceance dans le dodécaèdre se deroulait à sourcemer. C'est plus riant.

[Orlov]

Chaque chose en son temps ... D'abord Skardorf et la rivière Blonde, ensuite la douceur de vivre du Consulat et de ses marais.
Moi, je dis qu'il ne faut pas condamner une destination touristique sous prétexte que le voyage ne tourne pas comme prévu. La preuve, les PJ ont rencontré des voyageurs heureux. Mais ceci est une autre histoire ...
Je poste demain le dernier volet de Guerre, chasse et biture (part II, donc).

[Snorri]

Les voyages d'aventuriers qui marchent comme prévus...

C'est mignon, comme cité, Skardorff. Pour le coup, ma dernière séance dans ce coin là date d'il y a plusieurs années.
... l'une des rares qui se soit terminée sur un TPK d'ailleurs.

[Orlov]

Donc, le chevalier de Belgothen s'est mouillé les pieds.
Et le reste du corps manifestement puisse que le vaillant paladin ne se tient pas de bout mais flotte plutôt entre deux eaux, accompagné dans son voyage aquatique par les gais bonds d'une sorte de silure géant affamé. C'est alors qu'eut lieu une authentique action de courage. Cylenzara, juché sur son cheval jette une corde au Borgne qui pénètre dans les flots déchainés. Les autres rivalisent de malchance et, malgré la pluie de projectiles qui s'abat sur le monstre, personne ne parvient à l'empêcher de sauter comme si le temps du frai était venu.

Le Borgne, n'écoutant que son courage ou son amour du gain, s'élance, attrape le corps déjà dérivant du chevalier, le ramène en force sur la berge. Le baron de Meel, sans masquer une certaine répugnance pour l'odeur aqueuse et algueuse qui émane du corps du chevalier prononce quelques incantations incompréhensibles qui permettent au Chevalier de revenir de sa catabase fluviale et revenir au sec du côté des vivants. Pendant que le groupe arrose (jeu de mots) le poisson à coups de projectiles, le Grand Costaud, qui, probablement par amour des bêtes vivantes, ne participe pas au jeu de massacre signale qu'une drôle de bestiole approche.

En effet, sous les yeux médusés de tous nos amis, un solide ptérodactyle plonge dans les flots boueux et plonge ses deux sévère serres dans le corps gargotant du monstre du fleuve. Avec grâce, mais avec force, le volatile le sort de l'eau et l'emporte au loin. Le groupe s'empresse alors de traverser la berge et voit fondre sur lui un groupe de huit cavaliers dont l'un paraît bien massif. Le Grand Costaud fait alors des signes cabalistiques à un cavalier, montant un rapide étalon cymbre, le reste des cavaliers stoppant à distance. L'homme lui rend ses salamalecs et les deux hommes discutent posément, comme d'authentiques praticiens de la nature. L'étranger s'appelle Ingern et c'est un guide que connaît le Grand Costaud. Il est autant leste et agile que le Grand Costaud semble trappu et massif. La discussion tourne autour des dernières affaires, des petits qui grandissent, des "pigeons" (euh ... les "clients") qui se font rares. Ingern raconte alors son histoire: il escorte le Veneur, un personnage mythique de Seconde, qui emmène à la chasse, six gosses de riches dont les parents ont pensé que c'était mieux s'ils allaient un peu voir le monde. Enviant son ami de fréquenter du si beau linge alors que lui doit "se taper des peigne-culs fauchés", Le Grand Costaud complimente Ingern de sa réussite. Flatté Ingern donne quelques renseignements utiles et raconte que la région est bien peu sûre entre les soldats en maraude et les dégâts causés par les ankheg et autres bulettes qui semblent bien agités.

Pendant la discussion, le reste des deux groupes se rapproche. C'est ainsi que le Nain, Cylenzara et les autres font connaissance du grand Veneur, lequel paraît bien costaud et, sommes toutes, pas si humain. Si le Grand Costaud ou le chevalier apparaissaient comme des colosses de la nature, le grand Veneur les surpasse de deux bonnes têtes et son cheval paraît être le produit du croisement d'une jument et d'une gorgone mâle, si tant est que de tels bestiaux existent et qu'ils soient féconds. Le Veneur commence par faire taire les jeunes qui l'accompagne pour pouvoir converser avec les PJ, notamment avec le Nain qui outre des têtes de maraudeurs s'est fait faire un kilt avec la peau de l'homme-dragon. Admirant cet accoutrement pour le moins insolite et de mauvais goût, le grand Veneur est favorablement impressionné par le Nain et l'on parle de chasse aux dragons, le Veneur se montrant très intéressé par le récit du groupe.

Le baron, comme le borgne, paraissent étrangement calmes. En face se trouvent deux nobles bien connus, Sir Hugues Junior et le prince de Ligen. Ce dernier, avec un sens certain de l'à-propos rappelle à son aristocratique compagnon comment un péquin fut éborgné pour avoir porté les yeux sur lui avec envie. Le prince de Ligen compte sur ses doigts et en conclue que le Borgne pourrait fort bien être cette pauvre victime. Il se tourne vers son ami Sir Hugues et lui demande s'il ne reconnait pas (sans mauvais jeu de mots, précise-t-il) ce rustre que son père avait châtié autrefois. Sir Hugues reste interdit tandis que le Borgne raconte qu'il ne connaît personne et ne vient pas de l'Empire. Bref, il n'a rien à voir avec l'histoire. Trouvant que tout le monde fait trop de bruit et que cela l'empêche d'écouter les intéressants récits barbares, sanglants et hauts en couleur du Nain, Le Grand Veneur lança un retentissant "Vos Gueules" qui s'adressait aussi bien à ses propres stagiaires qu'au groupe. Tous se turent et la conversation entre les deux guerriers, chasseurs de monstres, put reprendre son cours. Lorsque quelques moments passèrent entre détails sordides, décapitations et techniques de dépeçage, tous se séparèrent, au grand soulagement du baron de Meel.

Lorsque la troupe du grand Veneur eut gagné l'autre rive, la terre trembla légèrement. Le Grand Costaud avait entassé quelques pierres qui branlèrent du chef, montrant l'imminence d'une attaque d'Ankheg. Le groupe ne fut pas pris au dépourvu et put reculer quelque peu vers la rivière tandis que surgissaient trois insectes géants, crachant l'acide et faisant entendre un bruit dégoûtant avec leurs mandibules entrechoquées. Le combat s'engagea. Le groupe chercha à concentrer les attaques sur un spécimen tandis que la technique des bestiaux consistait précisément à empêcher leurs adversaires de se regrouper. C'est ainsi que Cas et L'Etranger firent un tour entre les mandibules des créatures, acceptant bravement de se sacrifier pour occuper les bestiaux tandis que les autres frappaient comme des sourds sur les ankheg. De son côté, le baron de Meel lançait des sortilèges qui venaient frapper de givre la carapace des créatures. Lorsque le combat pris fin, le groupe se trouva l'heureux propriétaire de trois carapaces bien lourdes qu'on chargea sur les deux chevaux restant, escomptant des profits futurs.

Alors que le groupe s'était établi dans une ferme en ruines dont les occupants avaient été proprement étripés par des mercenaires orques (si l'on en croyait l'expertise du Nain et de Cylenzara qui admiraient en professionnels l'épaisseur des flancs des coupures), des discussions eurent lieu sur le but futur du voyage, le baron annonçant qu'il souhaitait vraiment éviter de passer par Skardorf. Le Borgne et Sara avaient dans leur coin une discussion intéressante, mettant la main sur leur bouche pour que "personne n'entrave que dalle". Le Moine avoua qu'il irait bien à Skardorff, ville réputée pour ses produits en grès et ses brasseries. La discussion n'était pas réellement close lorsque vint la nuit et que les tours de garde s'organisèrent.

Au Matin, le chevalier et le moine tremblaient, brûlants de fièvre.

[Snorri]

Ah Skardorf, ses joyeuses tavernes et ses poteries en forme de nain...