Speranza commence par aller tester ses nouveaux outils neufs dans la maison de Coccio pour vérifier ce qu'il est advenu du testament. Elle passe par le toit pour être plus discrète en profitant des ombres. Elle prend son temps.
L'accès sous les tuiles qu'elle déplace donne dans la chambre de bonne que le valet Fausto occupait, la chambre a été vidée depuis.
Elle prend l'escalier pour le premier étage où sont la chambre et le bureau que Don Blattari occupait. Les portes sont toutes fermées même à l'intérieur du bâtiment.
Elle se méfie et en regardant au niveau du sol, elle aperçoit sous la porte une sorte de cale posée plus loin qui risque de bloquer la porte si elle tente de l'ouvrir.
Pas de fil visible. Il est placé pour grincer et faire du bruit si on le déplace car sous la cale en bois, il semble y avoir une texture faite pour faire entendre et montrer que quelqu'un est entré dans les locaux.
Speranza décale du bout de ses outils ladite cale puis alertée par ce premier obstacle elle progresse prudemment en ouvrant le bureau qui est dans l'obscurité.
Aucune lumière, pas de mécanisme.
Pas de présence dans la pièce mais dans la chambre mitoyenne, une légère lumière sourde, comme celle de Speranza, est en action. Un fil était accroché à la première porte qu'elle a ouverte et il se trouve maintenant détendu or il va jusqu'à la pièce où la lumière sourde semble indiquer une présence.
Elle ne referme pas la première porte mais choisit de se cacher pour obliger l'autre à prendre l'initiative. Puis après quelques instants, choisi de repartir sur le chemin inverse. De l'étage du grenier, elle observe depuis l’angle du mur pour surveiller les mouvements tout en préparant son chemin de fuite adapté à sa corpulence et pas à un plus gros format.
Après une longue minute, une silhouette passe prudemment la porte du bureau, elle tente de l'identifier mais la forme sombre et fluette, certainement féminine, n'est pas reconnaissable. La petite arbalète tenue en main est dissuasive pour toute idée de dialogue.
N'ayant pas repéré Speranza, la personne finit par laisser plus de lumière sortir de la lanterne sourde qu'elle porte à la ceinture. Elle écoute avec son arbalète orientée vers le sol alors que Speranza glissée dans un recoin choisit de ne pas bouger.
L'inconnue vérifie une marche de l'escalier qu'elle inspecte sans noter de différence, elle remonte vers le haut puisque le bas n'a pas détecté de passage.
Speranza se rend dans la chambre de bonne.
Pas de cachette, alors elle sort sur le toit pour vérifier si l'inconnue sort par là aussi en plaçant divers obstacles sur son chemin.
Le bruit dans la maison indique que l'inconnue s'est pris le broc que Speranza a placé derrière une porte.
Speranza allongée sur un pan du toit entend les tuiles bouger puis une tête sortir et observer à son tour. Une fois allongée sur le toit, l'inconnue tire sur une cordelette pour faire monter l'arbalète à sa suite.
Telles deux chattes sur un toit ciudalien, elle sont allongées chacunes sur des pans de toit à l'abri du regard de l'autre
Un murmure :
E l’arbalétrière-/ Es-tu toujours là ?
Pas de réponse, de bruit ou de mouvement de la part de Speranza
E-/ Petite souris je te conseille de ne pas revenir si tu tiens à la vie. Mais si tu es venue pour une raison particulière autre que pour cambrioler une maison, on peut discuter.
Aucune réponse ne venant encore, elle reprend après un temps
E-/ La prochaine fois, il y aura autre chose qu'une petite cale sous la porte.
Elle repart en mettant les tuiles en place et retourne garder la maison de Coccio.
Speranza fonce au Bœuf Rouge jusqu'à la chambre de Pido en esquivant tous les obstacles et les demandes jusqu'à ce qu'il soit réveillé.
S-/ Pido, Pido.
S-/ J'ai des nouvelles pour toi, ton testament est sous très bonne garde.
Pido pourrait râler un peu mais comme c'est Speranza qui le réveille, ça passe.
S-/ Alors la baraque est piégée et y'a comme une espèce de moi qui monte la garde comme un chien de garde, elle a piégé toute la baraque, tu peux pas rentrer sans qu'elle le sache, c'est vraiment une maline et …
P-/ Une toi ?
Pido tente de décrire Ermina qui était avec Dagarella envoyé par le tribunal des neufs
S-/ ça pourrait correspondre.
S-/ Ben oui elle m'a détectée sinon je serai avec le testament, je te dirai pas que je suis tombé sur un os.
P-/ Elle t'a détectée ? Elle était seule?
S-/ Oui, elle n'a fait venir personne donc je suppose qu'elle était seule mais elle sait que quelqu'un qui a pu enlever la cale est rentrée mais pas qui.
P-/ elle faisait quoi ? Elle dormait ?
S-/ Dès que le fil s'est détendu, elle a réagit.
P-/ il était sûrement lié à elle pour la mettre en alerte.
S-/ Mais elle dormait pas du sommeil du juste
P-/ La prochaine fois tire très fort pour arracher l'orteil : elle sera réveillée mais courra moins vite.
S-/ Si j'avais vu le fil, j'aurais pas activé.
S-/ Je voulais pas la blesser, l'humilier ou la fâcher.
S-/ Si elle dort, elle aura pas besoin de relève mais de vivres.
P-/ Faudra bien qu'elle dorme.
S-/ Oui mais pas de petites séquences comme moi. Par contre il lui faudra de la réappro de nourriture mais elle a prévenu que la prochaine fois que je viens je risque de trouver la mort.
S-/ Elle veut bien qu'on discute si j'ai un but précis autre que cambrioler.
P-/ Laisse lui un message écrit, sans risque pour toi
S-/ Et je mets quoi dessus ?
P-/ Comment peut elle te reconnaître ? En signant “petite souris” déjà.
S-/ Oui c'est comme ça qu'elle m'a appelée
P-/ Ensuite que tu es disposée à discuter mais dans un endroit plus neutre
P-/ Elle est là pour surveiller mais quoi et surtout pour qui ?
S-/ Qu'est ce que tu veux que je lui pose comme question ?
P-/ Parce que surveiller un bout de papier, pas besoin de truffer la maison de pièges, il suffit de l'embarquer. Je propose que tu lui donnes un rdv hors de la maison.
S-/ D'accord.
P-/ Et si on en arrive là, on verra quelles questions on pose et auxquelles on répond.
S-/ J'écris un message, “petite souris” prête à discuter à la fontaine du dauphin près de la piazza Smaradina à l’aube.
Pour assurer sa sécurité, elle commence par réveiller Ettore pour qu'il se prépare et elle part glisser le mot dans l'interstice du volet où est censée dormir cette voleuse inconnue.
De son côté, Lupo, vu l'heure tardive, a renoncé à prendre des nouvelles de Majan et se décide à prendre le temps d'écrire une lettre à destination de Demestilla pour s'excuser de n'avoir pas honoré le rendez-vous qu'elle lui avait proposé.
Pido suggère que c'est lui accompagné de Bella qui se présentera et la gamine qui se ferait passer pour Speranza pendant que celle-ci reste en retrait pour ne pas être repérée comme la voleuse talentueuse qu'elle est.
Speranza glisse le mot « petite souris sans mauvaise intentions propose discussion sur le bord de la fontaine du dauphin à l'aube. »
Puis une fois glissé dans le volet, elle file à distance pour ne pas se prendre un carreau et envoie un caillou dans le volet pour faire en sorte que le message ne soit pas oublié.
Elle se cache dans les ombres et observe si le mot disparaît et si dans la ruelle d'en face elle voit ou non sortir la concurrence. Pas le temps de redescendre que le papier a disparu.
En attendant le matin et la future rencontre, elle a le temps de faire son marché pour fournir couvertures et argent au temple de la déesse douce où sont gardés les deux enfants blessés.
Elle retourne au Boeuf rouge et dépose un message sur la table de leur cuisine.
S-/ Message réceptionné, à tout à l'heure.
Elle file prendre à manger aux cuisines puis repart aussitôt par les toits.
Direction le palais de l'amiral Phaleri, quitte à ce que quelqu'un paye autant que ça soit le responsable. Pas de changement notable ni de garde en alerte ? Ah si, un garde a été placé sur la terrasse et il s'ennuie en surveillant la cour en dessous. Elle trouve une nouvelle entrée à l’étage inférieur pour accéder au couloir par une fenêtre.
Elle réussit à déloger un carreau sans l'endommager et à placer une sorte de pâte pour le remettre en place et ainsi ne pas laisser de trace.
La voilà dans une galerie qui dessert les pièces de réception et les lieux de vie.
Un grand escalier permettrait de monter à l'étage d'habitation mais il y a de la lumière et là encore un garde assis sur une chaise.
Elle se limite à la zone sans garde ni danger important et la voilà qui se saisit de tout ce qui peut avoir un peu de valeur et qui soit facile à emporter, verres, candélabres et autres valeurs disparaissent dans les broderies avant de rejoindre le sac de Speranza. Une couverture en laine de qualité finit roulée avant de devenir un baluchon passé sur le côté.
Motivée par la colère, elle s'encombre plus que de raison et à l'aide d'un charbon, elle dessine en grand sur un tableau de scène de chasse les mots “Grazie Mille” avant de quitter les lieux.
Elle prend le même chemin de retour, son pied glisse et un bout de pierre se détache mais elle réussit à quitter le palais Phaleri sans plus d’encombre. Elle amène directement son butin au temple de la déesse douce sauf les objets de valeur que Pido vendra pour qu'elle puisse donner sa part en monnaie sonnante et trébuchante au temple. Que la couverture arrive aux enfants lui demande de se faufiler sans alerter le portier mais elle connaît déjà les lieux, c’est un jeu d’enfant pour elle. Ils dorment d’un sommeil profond. Elle les protège et les couvre.
Elle rentre au Bœuf à potron-minet avant le réveil des autres.
Pido dès son reveil fait appeler Bella et la briefe pour qu’elle reste à côté de lui sans dire un mot. Les autres souriceaux sont inquiets de cette agitation inhabituelle.
Speranza aligne son butin en classant les chandeliers par taille.
E-/ Je vois que la nuit fut bonne pour tout le monde.
P-/ Comme prévu, Speranza a visité la maison mais y'avait du monde et on a rendez-vous.
E-/Qui a rendez vous ?
S-/ Ben, nous tous.
L-/ Pas besoin d'y aller tous.
E-/ ça dépend avec qui ?
P-/ Avec une demoiselle au talent équivalent à Speranza.
S-/ Peut être même au dessus.
P-/ Dis pas ça.
A l'aube, le lieu de rendez- vous de la fontaine du dauphin près du temple d'Aquilo, dieu de la mer. C'est l'heure où les gens renouvellent leur eau après la nuit et que les nouvelles de la veille s'échangent.
Lupo surveille depuis une taverne en sirotant un verre de blanc à regarder les jeunes filles qui pourraient avoir besoin de ses bras musclés pour aller à la fontaine.
Ettore promène son chien tout en jouant avec ce dernier.
Mais pas de gens qui vienne s'adresser à Bella et Pidocchi qui sont les seuls à ne pas sembler affairés à la fontaine. Le temps passe et personne ne vient alors que le soleil est maintenant franchement levé.
Pido replie les gaules pour qu'on se retrouve plus loin sauf Speranza qui ne les rejoint pas et continue de surveiller à la fois la fontaine et les Compari.
L-/ Bon, elle n'est pas venue donc retour au Bœuf Rouge pour qu'on fasse le point.
Une fois qu’ils sont partis, une jeune femme aux aguets se dirige vers la fontaine. Speranza courre après Pido.
S-/ Bon, elle était en retard, je viens de la voir à la fontaine.
L-/ On y retourne.
En arrivant sur place, Pido reconnaît bien Ermina.
P-/ Et bien bonjour en ce beau matin.
Ermina-/ bonjour don Compari.
P-/ vous aviez rendez vous avec une petite souris ?
Er-/ z'êtes plutôt un gros rat qu'une petite souris.
Elle demande à Bella si c'est bien elle la souris.
P-/ Oui, c'est elle. Est ce qu'on peut discuter tranquillement ici ou ailleurs.
Er-/ Comme ça te tente, ici ou ailleurs.
P-/ Ici l'anonymat est parfait.
Er-/ Effectivement, comme des vieilles connaissances qui se retrouvent.
P-/ Exactement ça, je suis content de voir que la maison de mon vieil ami est bien protégée, la coïncidence est étrange.
Er-/ La coïncidence ?
Er-/ La dernière fois qu'on s'est croisé c'était pour une toute autre affaire.
P-/ C’est plutôt l’inverse. On traîne dans les mêmes histoires, étrange qu'on se soit pas croisé avant.
Er-/ Une mission bien précise dans cette maison
Er-/ De fois que les assassins de Coccio ils reviennent
P-/ Pour prendre quoi ?
Er-/ Des petites souris, ou ceux qui les envoient.
Er-/ Et pourquoi le gros rat envoie sa petite souris chez Coccio ?
P-/ Le gros rat cherche à savoir aussi et il est surpris que l’enquête sur la mort de Coccio avance si peu.
Er-/ Disons qu’il est pas dans boucle des infos.
P-/ Est ce que je pourrai y être ?
Er-/ et pourquoi ? C'était ton amoureux ?
P-/ je le connaissais.
Er-/ tu le connaissais comment ?
P-/ Chacun son tour pour les questions, moi j’y ai répondu
P-/ j’aimerai bien comprendre pourquoi tu t'intéresses à son domicile et qui ? Le même commanditaire ou un nouveau ?
Er-/ C'est lié, c’est le même.
P-/ J'ose espérer que c'est dans le but de faire progresser l’enquête.
Elle opine
Er-/ de savoir qui a tué Coccio.
P-/ et vous avez des pistes ?
Er-/ à priori un papier que ses assassins auraient laissé derrière eux et qu'on pourrait retrouver de mon côté j'ai aussi des infos donc on pourrait jouer comme ça bille par bille.
P-/ c'est lié à ce qui s'est passé au palais, ça te parle
Er-/ pas trop
P-/ l'arrivée d'un certain Falci
P-/ arrivé la veille par une galère et c'est ça que Coccio avait appris et c'est probablement pour ça qu'on la tué
Er-/ probablement ?
P-/ Cette galère travaille pour une famille
Er-/ A qui profite le crime ?
P-/ à celui qui fait taire Coccio
Er-/ ou à celui qui hérite …
P-/ en admettant qu'il y ait quelqu'un qui hérite, la façon de tuer n'aurait pas été la même
Er-/ si j'avais envie de devenir héritier, je m'arrangerais
P-/ je connaissais Coccio
Er-/ j'ai la vocation qui pousse, et toi, c'est quoi ?
Er-/ tu peux me dire quoi sur ce testament ?
P-/ Qu'est ce que tu veux que je te dise sur ce testament ?
Er-/ et ta gamine, elle est venue pour quoi ?
P-/ Elle est venue pour voir si du monde était passé mais pas si y'avait quelqu’un
Sans prévenir, Ermina jette une balle de chiffon à Bella.
Pido intercepte la balle mais Bella a sursauté sans bouger et quand il la rend à Ermina, celle-ci a compris.
P-/ Sanguinella disais-je, la galère et l'organisation du transfert, tout ça c'est du Sanguinella et je le sais parce que j'ai remonté l'info à la source
Er-/ t'es au courant de ce qui s'est passé chez Coccio ?
Er-/ C'est la première fois qu'elle venait ta silencieuse ?
P-/ Bella n'est jamais venue chez Coccio
Er-/ qu'est ce qui s'est passé chez Coccio ?
P-/ Il est arrivé quoi à Fausto ?
Er-/ Tu le connais bien Fausto ?
Er-/ Il a été écarté, parce que ta gazelle est venue
P-/ je suis venu moi même le jour de sa mort, c'est Fausto qui m'a ouvert, je m'attendais à ce qu'on vienne y prendre des chose et je voulais voir qui
Er-/ il t'a parlé de son testament Coccio ?
P-/ Je sais qu'il en a un mais pas les détails
P-/ si jamais la mission de surveillance de la maison a besoin d'aide, on peut aider
Er-/ que ta gamine n'y retourne pas. Je sais pas à quel jeu tu joues mais joue pas au plus fin avec Dagarella
P-/ je prends le conseil
Er-/ prends le comme un conseil d'amie
P-/ un conseil oui, d’amie je sais pas.
Er-/ Ça fait deux trois fois qu'on se croise
P-/ de là à être amis
Er-/ je le regrette gros rat.
Ils se séparent et sur le chemin du retour, Bella, inquiète, signale à Pido qu'elle n'est pas fière et qu'en face c'était pas une rigolote.
B-/ Je vais y gagner quoi ?
P-/ Une piécette ou deux , t'as pas eu grand chose à faire
B-/j'ai été une Compari pendant tout le rendez vous
P-/ OK cinq piécette
B-/cinq et du vin rouge
P-/ OK
De son côté, Ermina suivie du regard et de loin par Speranza part dans le temple d'Aquilo dont elle n'est toujours pas ressortie au bout de longues minutes. Speranza fait le tour pour s'apercevoir qu'il y a de multiples sorties et qu'il devient inutile d'attendre.