[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

[Sammael99]

Le XXDATEXX, l'Archibald fait son entrée dans le port de Cité Blanche, la capitale de la petite Satrapie de Santerne. Pierre et Henri retrouvent non sans une pointe de nostalgie l'activité fébrile d'un port maritime, même si le climat chaud et humide de Cité Blanche ajoute à l'atmosphère une touche d'exotisme par rapport à Concorde.

Les formalités administratives à l'importation sont d'autant plus longues et complexes que l'Archibald contient de nombreux produits qu'on a jamais vus à Santerne, mais Henri, comme convenu par ses collègues avec les financiers de la compagnie de Terre-Neuve ne manque pas d'expédier dès leur arrivée une missive à Concorde pour avertir le Sénateur Salard de leur arrivée.

Enfin, après deux jours cantonnés sur l'Archibald, l'équipage peut aller dépenser sa solde dans les tavernes et maisons closes du port. Pierre et Henri, que ces activités motivent peu, louent chacun une chambre confortable à la Baleine Bleue, le quartier huppé de Cité Blanche. De leurs chambres, ils aperçoivent le port en contrebas et la blanche splendeur du palais du satrape scintillant au soleil plus haut à l'ouest. Surt la plus haute tour du palais flotte le drapeau Santernais, un poing tenant une épée, noir sur fond rouge.

- "Ils sont encore inféodés à l'Empire ?" demande Pierre avec un peu d'inquiétude au fond de la voix.

- "Non, je ne crois pas, ils pratiquent un Mémmonisme modéré ici, et j'entends même dire que leur assiduité religieuse est plutôt limitée..."

- "Pourquoi continuent-ils de s'appeler Satrapie, alors ?"

- "Par ironie, peut-être ?"

Ce soir là, toujours dans l'attente d'un retour des financiers de la compagnie, Henri dort dans sa chambre, lorsque ses rêves prennent une curieuse tournure...

Au loin, on voit les côtes de Terre-Neuve, la jungle majestueuse à la verdure intense. Sur l'océan, un navire, puis deux, puis dix, puis cent. Une armada de navires aux voiles blanches marquées du triangle surmonté d'un cercle, symbole de la religion Mémmonite. L'Armada impériale accoste, et des troupes dont le nombre semble infini sautent sur la plage et courent vers le rivage.

L'image de cette horde se fond dans l'image d'une horde tout aussi impressionnante, d'indigènes cette fois. On aperçoit les visages tatoués ou scarifiés, les massues ouvragées, ça et là une monture Ataraoji.

Soudain, les deux armées s'affrontent, dans un choc d'une violence inouïe. Le sang gicle dans d'immense gerbes écarlates; ici, une tête éclate comme une pastèque sous le coup d'une massue, là un bras est tranché d'un coup de lame. Les hommes meurent par dizaines, par centaines, par milliers, on voit des chairs sanguinolentes, découpées, écrasées, brulées, on voit des visages énucléés, des têtes tranchées enfoncées sur des piques, des cadavres sans nombre.

L'image se dissout sur un regard fixe, droit dans les yeux de Henri. Des yeux d'un bleu très pâle qu'il connaît trop bien pour y avoir plongé les siens pendant des années. Le visage recule et Henri distingue un décor. C'est une geôle insalubre, que la femme au regard si particulier partage avec de nombreux autres hères. Sur l'arche de la grille qui ferme la cellule, un symbole est gravé: c'est un poing tenant une lame.

[BlackJack]

Waouh tu enchaines les comptes rendus , je vois poindre a l'horizon un des pnj attachés aux pj et un grand dilemme en perspective...


Bravo

[Sammael99]

Waouh tu enchaines les comptes rendus , je vois poindre a l'horizon un des pnj attachés aux pj et un grand dilemme en perspective...


Bravo

Y a de ça.

J'ai décidé cet été qu'il fallait que le rythme s'accélère un peu, et cette session marque le début de cette tendance qui s'est nettement accentuée dans la session suivante.

Ce qui veut dire que j'ai encore deux session à rattraper. Argl.

[BlackJack]

Ca veut surtout dire qu'on aura deux compte rendu a lire

[Sammael99]

Ca veut surtout dire qu'on aura deux compte rendu a lire

Ouais, et puis pas des courts...

Mais bon, la je suis dans le bain, il faut que je relache pas pour au moins finir la session 16

[Sammael99]

Le lendemain matin, Henri a l'air préoccupé.

- "Qu'est-ce qui se passe", demande Pierre, "tu n'as pas l'air dans ton assiette ?"

- "Juste un mauvais rêve. Dis, je vais m'absenter ce matin, j'ai à faire en ville."

Et en effet, Henri quitte bientôt la Baleine Bleue pour se rendre tout d'abord au Palais du Satrape. Il tente d'obtenir une audience, mais se fait prestement éconduire. Il se rabat alors sur un bâtiment administratif, et use de tout son talent d'affabulateur pour obtenir une entrevue avec le responsable des geôles.

Avec force persuasion, verbale et pécuniaire, Henri finit par apprendre qu'il y a bien dans les geôles du Satrape une dénommée Margot, arrêtée il y a quelques jours pour outrage. Henri, étonné, demande quelques précisions et apprend que la vieille femme a été arrêtée alors qu'elle psalmodiait, nue dans une des fontaines de la ville. Henri apprend que son jugement n'aura pas lieu avant plusieurs semaines...

- "Tout de même, ça n'est pas très grave, ce qu'elle a fait..." dit Henri au fonctionnaire.

- "Et bien je ne sais pas ce qu'il vous faut, mais à Cité Blanche on ne badine pas avec l'exhibitionnisme. Je sais que les gens de Concorde n'ont aucun principe, mais croyez moi, chez nous ce n'est pas le cas!"

- "Non, non, bien sûr, c'est une faute grave, mais enfin, elle n'a tué personne, ni volé quiconque... Ne peut-elle pas être libérée sous caution ?"

- "Elle aurait pu, mais elle n'avait pas un sou, et aucun Santernais ne s'est présenté pour se porter garant pour elle..."

- "Mais je peux la payer, moi, cette caution!" s'exclame Henri.

- "Vous êtes Santernais ?"

Henri hésite un instant, puis répond:

- "C'est une triste histoire, croyez-moi... Mes parents étaient Santernais; mon père était d'ailleurs garde à Rémoule. Mais lorsque ma mère est décédée, il a un peu perdu la boule, s'est engagé dans la marine, et m'a emmené avec lui comme Mousse. Lors de notre première traversée, le navire a été attaqué par des flibustiers. Mon père s'est noyé, et pour ma part j'ai été retrouvé par des marins de Concorde... D'ailleurs, je venais pour faire une donation aux Orphelins de la Garde quand j'ai appris que ma vieille nourrice, cette fameuse Margot, avait été arrêtée. Elle n'a plus toute sa tête, mais c'est le dernier lien qui me rester avec mes parents..."

- "Un don pour les Orphelins de la Garde ? Ecoutez, je vais voir ce que je peux faire..."

Henri repart avec une bourse nettement allégée et une promesse que Margot sera libérée sous caution....

Le soir venu, lorsque qu'Henri rentre à l'auberge, Pierre lui indique qu'un courrier est parvenu à leur attention, de la part d'Ernest, leur donnant rendez-vous à la Taverne du Piment Fuligine dans deux jours.

[Wenlock]

Un truc m'échappe, là : Pierre et Henri savent suffisamment se battre pour s'isoler du reste du groupe sans risque ? Parce que l'Archibald doit être un peu connu, qu'ils ont plein de trucs étranges dans leurs cales et qu'il est donc assez facile d'apprendre qu'ils arrivent de Terre-Neuve (si on cherche un peu)... Et pas un garde-du-corps, rien ?

[Jiohn Guilliann]

Un truc m'échappe, là : Pierre et Henri savent suffisamment se battre pour s'isoler du reste du groupe sans risque ? Parce que l'Archibald doit être un peu connu, qu'ils ont plein de trucs étranges dans leurs cales et qu'il est donc assez facile d'apprendre qu'ils arrivent de Terre-Neuve (si on cherche un peu)... Et pas un garde-du-corps, rien ?

Pierre sait se battre. Henri, pas du tout, mais ils ont des hommes d'armes avec eux. Quant à déambuler dans la ville, comme ils ne sont pas connus, le risque est plutôt faible. Le Terre Nova est connu à Concorde, mais pas ailleurs. Pas encore.

Jiohn Guilliann

[Sammael99]

Un truc m'échappe, là : Pierre et Henri savent suffisamment se battre pour s'isoler du reste du groupe sans risque ? Parce que l'Archibald doit être un peu connu, qu'ils ont plein de trucs étranges dans leurs cales et qu'il est donc assez facile d'apprendre qu'ils arrivent de Terre-Neuve (si on cherche un peu)... Et pas un garde-du-corps, rien ?

Pierre sait se battre. Henri, pas du tout, mais ils ont des hommes d'armes avec eux. Quant à déambuler dans la ville, comme ils ne sont pas connus, le risque est plutôt faible. Le Terre Nova est connu à Concorde, mais pas ailleurs. Pas encore.

Jiohn Guilliann

Mais ils étaient sur l'Archibald. Néanmoins, la partie essentielle de la réponse de Jiohn est "ils avaient des hommes d'armes avec eux..."

Cela étant dit, attendez la suite, on verra qu'en effet les protections ont beau exister, elles ne sont pas toujours suffisantes...

[Wenlock]

Ok. C'est juste que moi, à votre place, deux personnes qui connaissent l'emplacement du continent, je les laisserai pas sortir nulle part sans une grosse puissance de feu.
(Sammael : j'ai lu les mini-CR de Thierry, en fait ; c'est juste que j'avais pas réalisé que Pierre et Henry logeaient loin de leur navire et se baladaient régulièrement sans escorte).

[Sammael99]

Ok. C'est juste que moi, à votre place, deux personnes qui connaissent l'emplacement du continent, je les laisserai pas sortir nulle part sans une grosse puissance de feu.
(Sammael : j'ai lu les mini-CR de Thierry, en fait ; c'est juste que j'avais pas réalisé que Pierre et Henry logeaient loin de leur navire et se baladaient régulièrement sans escorte).

Ah ben, je reconnais qu'ils n'ont pas été de la plus grande prudence sur ce coup ;-)

[Sargrak]

Ni Pierre ni Henri n'attachent particulièrement d'attentions à leur sécurité. Voire même franchement pas assez, surtout si on écoute Martin.

[Wenlock]

Et j'suis bien d'accord avec Martin.

[Sammael99]

Le Piment Fuligine est un établissement plutôt huppé tout en restant sobre. Lorsqu'Henri et Pierre y entrent, ils sont vêtus de leurs habits du quotidien, et leurs teints hâlés par la mer et le soleil les distingue nettement de la clientèle habituelle de l'établissement. Un peu mal à l'aise, ils s'installent au bar où ils commandent une bière. Ils sont rapidement servis, mais au moment de payer, le serveur les arrête de la main: "c'est le monsieur qui paie" fait-il en montrant une alcove de la main, où ils aperçoivent une silhouette attablée dont le visage est dans l'ombre.

- "Vous êtes le messager d'Ernest?" demande Henri en posant sa bière sur la table.

- "Henri, ça me fait très plaisir de vous revoir!" répond l'homme en sortant brièvement son visage de l'ombre. C'est Ernest Salard en personne.

- "Ca alors!" s'exclame Pierre.

- "Et oui, je ne résiste pas à la perspective de venir fouiner chez les antiquaires de Cité Blanche. Vous savez que je collectionne les artefacts fuligines... Et puis, la situation est grave et je ne me voyais pas confier ce que j'ai à vous dire à un messager..."

- "Grave, en quel sens?" demande Henri qui se rappelle soudain des images de Concorde qu'il a vues dans la Vasque.

- "Il y a eu des émeutes violentes à Concorde ces dernières semaines. Les quartiers populaires en particulier ont été très touchés. Des éruptions de violence imprévisibles, apparemment désorganisées, mais dévastatrices. De nombreuses maisons ont brulé, et les interventions de la Milice, au lieu d'apaiser les choses, n'ont fait que les aggraver.

Du coup, le Sénat a fini par voter une loi martiale proposée par le parti Mercant. Suffisamment de Pionniers, de Laïcistes et d'indépendants se sont laissé emporter par leur inquiétude pour voter soit en faveur de cette loi soit s'abstenir pour que la motion soit soutenue par une majorité au Sénat. Ce qui fait que le parti Mercant dirige maintenant Concorde d'une main quasi-dictatoriale."

- "Et cette Loi Martiale va durer jusqu'à quand ?" demande Pierre.

- "Une année, à moins qu'il n'y soit mis fin par le parti Mercant ou que le Sénat ne vote sa révocation. Or l'équilibre des forces politiques fait que les Mercants ont la main mise sur le Sénat en ce moment. Suffisamment d'indépendants sont intéressés à voter en leur faveur..."

- "Est-ce que vous soupçonnez une ingérence extérieure dans ces émeutes ?" demande Henri.

- "Vous me connaissez, je soupçonne toujours une ingérence Impériale dans les affaires de Concorde. Cela dit pour le moment, je n'ai aucun élément de preuve. Si ingérence il y a, elle est terriblement insidieuse."

- "Du coup, est-ce que nous devons rentrer à Concorde avec notre cargaison ?"

- "Je vous le déconseille fortement. D'une part le risque de nationalisation est plus fort que jamais, et d'autre part la situation politique fait que vous risqueriez de ne pas tirer une valeur optimale de vos produits. Luce, Corme et moi-même nous sommes concertés, et nous avons convenu que vous pourriez, exceptionnellement, vendre vos marchandises ici, à Cité Blanche. La seule exception concerne le bois, si vous en avez ramené. Reginald souhaiterait envoyer un navire à votre rencontre ici pour le transborder."

- "Ca semble faisable", répond Pierre. "Toutefois, pour certains de nos produits, trouver des acheteurs risque de s'avérer complexe. Nous avions commencé à établir nos réseaux à Concorde..."

- "Ah, cela me fait penser que je suis passé à l'Auberge de la Tortue comme vous me l'aviez demandé, et il y avait une lettre cachetée à votre attention."

Salard tend à Henri une lettre cachetée. Le cachet est celui de l'Apothicaire Hubert Desmarets. Henri d&cachette la lettre et lit:

Le produit dérivé de vos tubères est en forte demande. Faites moi parvenir au plus vite une nouvelle réserve de matière première. Suis disposé à payer le double de la dernière fois pour une exclusivité sur Concorde.

- "Voici, Ernest, ce qui nous semble être la meilleure solution: vous rentrez sur Concorde avec une petite quantité de matière première à remettre à un apothicaire de nos amis. C'est pour une expérimentation autour de parfums que nous lui avions promise. Il vous en remettra un bon prix. Avec cet argent, tentez de voir s'il vous est possible de recruter une vingtaine de nouveaux colons, aux mêmes conditions contractuelles que les précédents que nous avons recruté à Concorde. Envoyez les avec le navire de Luce qui viendra récupérer le bois."

- "Cela me semble une bonne solution."

La soirée se termine plaisamment, et le lendemain matin, Salard embarque sur un navire en direction de Concorde avec quelques tonnelets de Martinique dans ses bagages.

[Sammael99]

Les cartes promises de mon côté:



C'est la région autour de Terre-Neuve et plus généralement ce qui semble être le territoire des Eteotaraoji, du moins pour ce qui est de ce côté de la Grande Rivière. Le point rouge, c'est Terre-Neuve. Les noms sont des noms de clans indigènes.





Ca, ce sont les explorations côtières effectuées lors de la première année et ce qu'elles ont permi de découvrir.