Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider
Publié : mer. janv. 31, 2024 9:54 am
LE PROJECTIONNISTE
Une quête sombre et organique pour retrouver un stabilisateur conduit à des découvertes horrifiques et à une transformation inattendue. Un récit de partie par Claude Féry.
Temps de lecture : 4 mn

(image par Dall.e)
Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).
Joué le : 24/07/2020
Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.
Voir aussi : le carnet de PNJ réalisé par Claude et utilisé dans cette session
L'histoire :
(partie du 24/07/20) Une scène, deux rencontres un remède, une perdition
Nous avons joué avec Xavier et Alex une seule instance puisée à notre carnet d'Echeveuille.
J'étais Moww, La Taupe, altéré par l'expérience vécue auprès de E Li Nanh dans l'atelier de Iurii Stepanov, (page 24).
Alex était mon fléau, le projectioniste, (H, page 23).
Xavier était khûykhey, le furet, (page 40).
Gabrielle était Wagner.

Claude est Moww
E Li Nanh nous a missionné, moi-même, Moww, et Wagner pour récupérer un stabilisateur pour notre machine molle.
khûykhey est notre guide dans le territoire hostile où nous supposons pouvoir ferrailler ce que nous cherchons.
Le tunnel s'enfonce profondément dans la terre.
La pente s'accentue et bientôt nous nous trouvons confrontés à cette gluante matière noire.
Je n'ai guère à perdre et toujours en tête le douloureux souvenir de Rayon de Soleil, son corps atrocement momifié qui git sur une paillasse de la maison de l'Enracinée.
Je surmonte donc ma répugnance, et j'en ai vite jusqu'aux genoux.
C'est froid, visqueux.
Je ne suis guère rassuré mais tente de ne rien laisser paraître.
J'ordonne au freluquet qui est sensé nous guider de me rejoindre.
Nous enfonçons toujours plus avant et les ténèbreux et labyrinthiques couloirs achèvent de dissiper en nous toute notion de l'écoulement du temps.
Le liquide noir poisse tous nos vêtements. Seules quelques maigres bougies placées en hauteur nous permettent de discerner vaguement où nous allons.
Enfin nous avisons un train abandonné et sa rame de voitures.
Wagner explore la motrice en vain, à la recherche du stabilisateur.
Avec le gamin, je parcours les voitures.
Je laisse mes mains courir sur les têtières dépenaillées.
Les souvenirs traversent ma rétine telles des météores. Je glisse ma main le long des accoudoirs, pour qu'affluent à mes oreilles les trépidations du voyage.

Alex est le projectioniste fleau H
Enfin je fouille les valises, délicatement pour ma part tandis que le môme barbotte une montre et d'autres babioles, je m'empare d'un carnet, un antique carnet du temps d'avant d'un cabaliste dénommé Norman.
Il s'intéressait à la lumière noire et tentait de redonner vie à son épouse catatonique au moyen d'un masque.
J'invite aussitôt Wagner à lire plus avant nanti de ses solides connaissances.
Mais déjà, pour moi, c'est évident que la providence nous a placé sur les traces de ce masque.
Je m'emploie donc à le chercher sans plus de considérations pour le stabilisateur.
Dehors quelqu'un ébranle le liquide visqueux.
Dans notre progression j'avais noté la présence de placards techniques disposés régulièrement sur les côtés.
J'ai laissé graduellement le passé affluer en moi, pour saisir le lieu, le vivre, au risque de m'y diluer...
Je suis dans un placard fermé. L'huisserie est toute proche. Je devine dans la pénombre le bouton de porte. Dans mes oreilles retentissent encore les moqueries de mes camarades... Le noir... La peur. Et derrière moi au-dessus de mon épaule gauche, pendue dans l'angle mort du plafond se tient cette chose molle et rose qui m'épie...
Une lueur et les bruits de succion de l'avide matière noire me plonge dans ce présent.
Derrière la porte de vive lueurs trouent la ténèbre.
De délicieux dessins animés de jadis sont projettés à la surface.
Je m'émerveille. Rayon de Soleil serait ravie de regarder cela, mais...
Puis une silhouette casquée projette ces merveilles

Gabrielle est Wagner
Je patauge jusqu'à elle, la salue, me présente et elle me repousse d'une poigne ferme gluante de matière noire.
Alors je me sauve.
Elle s'éloigne et je me réfugie dans un placard.
Je racle le mur, effrite le ciment et extirpe une tige métallique rouillée. Je la plie, l'arrache, puis l'enfonce dans mon bras gauche jusqu'au sang. J'arrache une racine folle, du lichen. Puis je mêle le sang de la souffrance à la puissance défunte des hommes et à la vigueur de la forêt qui avance.
Wagner expulse le vaurien du train. Ce dernier se réfugie dans le placard technique le plus proche.
Il pête de trouille.
Une créature massive surgit qui arrache la tête du projectionniste et repart avec son corps, pareille à un fétu de paille, sous le bras et s'éloigne dans les profondeurs de la terre.
Dans le placard où s'est réfugié khûykhey, parmi des monceaux de films se trouve un masque de pierre.
Je récupère prudemment le projecteur.
J'ordonne au môme de collecter les films.
Puis après une intense réflexion, je me résous à lui confier le masque.
Tandis qu'ils remontent vers la surface je plonge dans les ténèbres à la poursuite de la créature.
Je me fie à ma seule ouïe, mais si je m'approche, toujours elle se dérobe.
Puis je me fie à ma vue, me faisant sourd, jouant du froid.
Sans plus de succès je renonce et remonte rejoindre les autres.
Sur la berge, je prie, puis lave le masque et le lustre.
Silencieux, je frappe à la porte de la maison de l'Enracinée.
Dans la chambre, je pose le masque sur le visage de momie.
Je prie et en prière lui donne la main au bord de la rignière.
Enfin, fraiche et innocente elle me serre dans ses bras.

Xavier est le furet
Thomas :
Merci beaucoup pour ce très long retour ! J’aime beaucoup l’ambiance de cette partie centrée sur l’horreur organique et sur l’oubli.
merci !
Est-ce que vous avez arrêté d'enregistrer les parties (ce qui serait OK, bien sûr) ou est-ce que tu es en phase de dérushage ?
J'avais trois parties de retard à écouter, j'en ai écouté deux (je dois poster les commentaires quand j'aurai le temps) et encore une à écouter
L'été n'est pas pour moi la saison la plus propice pour le jeu de rôle, et je dois surtout me concentrer sur Dusk River
Claude :
Nous avons enregistré toute cette série de parties mais je n'ai pas encore encore commencé le montage. Nous jouerons cet après-midi et demain et je reprendrai mon activité de montage en même temps que le travail lundi.
La campagne sera interrompue en août, pendant les vacances en famille d'Alexa, mais nous jouerons.
J'ai un playtest de Damnatio dans les tuyaux et une tentative première de Pariah et 17th Century Minimalist
Gabrielle a proposé à Alex de faire du GN (Les Sentes).
Reste à obtenir le consentement parental...
Pour revenir sur la session d'hier, Le Projectioniste, j'ai joué mon instance de personnage dans une perspective OSR très proche de celle de Valentin T dans les playtests de Cimetière de kF ?
Je l'ai joué sans retenue et j'ai beaucoup apprécié.
Une quête sombre et organique pour retrouver un stabilisateur conduit à des découvertes horrifiques et à une transformation inattendue. Un récit de partie par Claude Féry.
Temps de lecture : 4 mn

(image par Dall.e)
Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).
Joué le : 24/07/2020
Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.
Voir aussi : le carnet de PNJ réalisé par Claude et utilisé dans cette session
L'histoire :
(partie du 24/07/20) Une scène, deux rencontres un remède, une perdition
Nous avons joué avec Xavier et Alex une seule instance puisée à notre carnet d'Echeveuille.
J'étais Moww, La Taupe, altéré par l'expérience vécue auprès de E Li Nanh dans l'atelier de Iurii Stepanov, (page 24).
Alex était mon fléau, le projectioniste, (H, page 23).
Xavier était khûykhey, le furet, (page 40).
Gabrielle était Wagner.

Claude est Moww
E Li Nanh nous a missionné, moi-même, Moww, et Wagner pour récupérer un stabilisateur pour notre machine molle.
khûykhey est notre guide dans le territoire hostile où nous supposons pouvoir ferrailler ce que nous cherchons.
Le tunnel s'enfonce profondément dans la terre.
La pente s'accentue et bientôt nous nous trouvons confrontés à cette gluante matière noire.
Je n'ai guère à perdre et toujours en tête le douloureux souvenir de Rayon de Soleil, son corps atrocement momifié qui git sur une paillasse de la maison de l'Enracinée.
Je surmonte donc ma répugnance, et j'en ai vite jusqu'aux genoux.
C'est froid, visqueux.
Je ne suis guère rassuré mais tente de ne rien laisser paraître.
J'ordonne au freluquet qui est sensé nous guider de me rejoindre.
Nous enfonçons toujours plus avant et les ténèbreux et labyrinthiques couloirs achèvent de dissiper en nous toute notion de l'écoulement du temps.
Le liquide noir poisse tous nos vêtements. Seules quelques maigres bougies placées en hauteur nous permettent de discerner vaguement où nous allons.
Enfin nous avisons un train abandonné et sa rame de voitures.
Wagner explore la motrice en vain, à la recherche du stabilisateur.
Avec le gamin, je parcours les voitures.
Je laisse mes mains courir sur les têtières dépenaillées.
Les souvenirs traversent ma rétine telles des météores. Je glisse ma main le long des accoudoirs, pour qu'affluent à mes oreilles les trépidations du voyage.

Alex est le projectioniste fleau H
Enfin je fouille les valises, délicatement pour ma part tandis que le môme barbotte une montre et d'autres babioles, je m'empare d'un carnet, un antique carnet du temps d'avant d'un cabaliste dénommé Norman.
Il s'intéressait à la lumière noire et tentait de redonner vie à son épouse catatonique au moyen d'un masque.
J'invite aussitôt Wagner à lire plus avant nanti de ses solides connaissances.
Mais déjà, pour moi, c'est évident que la providence nous a placé sur les traces de ce masque.
Je m'emploie donc à le chercher sans plus de considérations pour le stabilisateur.
Dehors quelqu'un ébranle le liquide visqueux.
Dans notre progression j'avais noté la présence de placards techniques disposés régulièrement sur les côtés.
J'ai laissé graduellement le passé affluer en moi, pour saisir le lieu, le vivre, au risque de m'y diluer...
Je suis dans un placard fermé. L'huisserie est toute proche. Je devine dans la pénombre le bouton de porte. Dans mes oreilles retentissent encore les moqueries de mes camarades... Le noir... La peur. Et derrière moi au-dessus de mon épaule gauche, pendue dans l'angle mort du plafond se tient cette chose molle et rose qui m'épie...
Une lueur et les bruits de succion de l'avide matière noire me plonge dans ce présent.
Derrière la porte de vive lueurs trouent la ténèbre.
De délicieux dessins animés de jadis sont projettés à la surface.
Je m'émerveille. Rayon de Soleil serait ravie de regarder cela, mais...
Puis une silhouette casquée projette ces merveilles

Gabrielle est Wagner
Je patauge jusqu'à elle, la salue, me présente et elle me repousse d'une poigne ferme gluante de matière noire.
Alors je me sauve.
Elle s'éloigne et je me réfugie dans un placard.
Je racle le mur, effrite le ciment et extirpe une tige métallique rouillée. Je la plie, l'arrache, puis l'enfonce dans mon bras gauche jusqu'au sang. J'arrache une racine folle, du lichen. Puis je mêle le sang de la souffrance à la puissance défunte des hommes et à la vigueur de la forêt qui avance.
Wagner expulse le vaurien du train. Ce dernier se réfugie dans le placard technique le plus proche.
Il pête de trouille.
Une créature massive surgit qui arrache la tête du projectionniste et repart avec son corps, pareille à un fétu de paille, sous le bras et s'éloigne dans les profondeurs de la terre.
Dans le placard où s'est réfugié khûykhey, parmi des monceaux de films se trouve un masque de pierre.
Je récupère prudemment le projecteur.
J'ordonne au môme de collecter les films.
Puis après une intense réflexion, je me résous à lui confier le masque.
Tandis qu'ils remontent vers la surface je plonge dans les ténèbres à la poursuite de la créature.
Je me fie à ma seule ouïe, mais si je m'approche, toujours elle se dérobe.
Puis je me fie à ma vue, me faisant sourd, jouant du froid.
Sans plus de succès je renonce et remonte rejoindre les autres.
Sur la berge, je prie, puis lave le masque et le lustre.
Silencieux, je frappe à la porte de la maison de l'Enracinée.
Dans la chambre, je pose le masque sur le visage de momie.
Je prie et en prière lui donne la main au bord de la rignière.
Enfin, fraiche et innocente elle me serre dans ses bras.

Xavier est le furet
Thomas :
Merci beaucoup pour ce très long retour ! J’aime beaucoup l’ambiance de cette partie centrée sur l’horreur organique et sur l’oubli.
merci !
Est-ce que vous avez arrêté d'enregistrer les parties (ce qui serait OK, bien sûr) ou est-ce que tu es en phase de dérushage ?
J'avais trois parties de retard à écouter, j'en ai écouté deux (je dois poster les commentaires quand j'aurai le temps) et encore une à écouter
L'été n'est pas pour moi la saison la plus propice pour le jeu de rôle, et je dois surtout me concentrer sur Dusk River
Claude :
Nous avons enregistré toute cette série de parties mais je n'ai pas encore encore commencé le montage. Nous jouerons cet après-midi et demain et je reprendrai mon activité de montage en même temps que le travail lundi.
La campagne sera interrompue en août, pendant les vacances en famille d'Alexa, mais nous jouerons.
J'ai un playtest de Damnatio dans les tuyaux et une tentative première de Pariah et 17th Century Minimalist
Gabrielle a proposé à Alex de faire du GN (Les Sentes).
Reste à obtenir le consentement parental...
Pour revenir sur la session d'hier, Le Projectioniste, j'ai joué mon instance de personnage dans une perspective OSR très proche de celle de Valentin T dans les playtests de Cimetière de kF ?
Je l'ai joué sans retenue et j'ai beaucoup apprécié.