Petite moisson d'Essen, y'avait relativement peu de méga grosse pointure qui faisait sonner tous les buzzomètres cette année, ce qui en soit est un mieux j'imagine, je pense que les grosses sorties qui ont généré de la file c'était Lorcana (et encore, sorti y'a plusieurs mois maintenant), le nouveau Terra Mystica (
Age of Innovation) et les quelques stocks en physique fraichement sortis de l'un ou l'autre gros KS (
Voidfall par Mindclash Games est parti assez vite), mais on est loin des hystéries collectives comme on avait pu voir pour Gloomhaven ou d'autres.
Perso j'ai donc pas trop approché ces stands. Beaucoup des jeux qui me rendaient curieux (Floe, Explorers of Navoria, le remake de Northwest Passage, l'édition 25ème anniversaire d'Elfenland...) étaient juste avec des exemplaires à voir et potentiellement manipuler mais même pas essayer, en nous préparant à débourser quelques centaines d'euros dans un prochain foulancement j'imagine.
J'ai quand même pu tester :
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Halloween, basé sur la série de film d'horreurs, enfin surtout le premier avec Jamie Lee Curtis. Le jeu est fait Trick or Treats studio, un studio américain de... costumes pour Hollywood, qui s'est mis à faire des jeux de société y'a deux ou trois ans, et ont choppé plein de licences et font des adaptations plutôt correctes même si la mécanique est peu originale.
C'est un one-vs-many, dans un petit pâté de 4 maisons. Jusqu'à trois joueurs jouent les ados, un joueur joue Michael Myers qui doit donc tuer les adolescents d'Haddonfield (ou en tous cas les empêcher de s'échapper avant la fin du jeu), lui se déplace sur un plateau personnel caché des autres joueurs pendant que les ados déplacent leurs standees sur un grand plateau quadrillé, en indiquant à chaque fois la direction dans laquelle ils regardent. Si la ligne de vue est dégagée jusqu'à Michael Myers, sa figurine apparait sur le plateau. Bref, beaucoup de sournoiserie possible pour le tueur, qui est vraiment dans un mode infiltration, alors que la position des victimes est connue à tous les tours.
C'était vraiment sympa à jouer même si probablement vite répétitif (une seule map, un seul tueur avec une seule même mécanique), quand on compare au très chouette mais horriblement cher (et tristement solitaire) Final Girl où tu es encouragé à faire du mix-and-match entre les différents lieux et slasher killers.
Je trouve quand même que ça retranscrit mieux l'esprit de Dead by Daylight que le jeu officiel de ce dernier.
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Untamed est un jeu de carte jouable à deux ou trois joueurs qui s'inspire ouvertement de Hearthstone.
On crée une alliance de trois factions d'animaux anthropomorphes, on mélange leurs decks de cartes et on joue des animaux ou des cartes à effet one-shot avec pour but d'attaquer les bastions de l'adversaire (ses points de vie), avec des effets quand la carte est jouée, quand la carte est vaincue etc... avec plein de combos possibles marrants. Y'a une mécanique sympa de renforcement sur base des unités qui ont été vaincues ou des cartes défaussées, qui fait que t'as souvent moyen de faire un petit come-back après t'être bien fait latter la gueule plutôt que de subir pendant toute la partie après un mauvais départ.
La mécanique est simple et fluide, c'est agréable à jouer même si forcément loin de la complexité d'un Magic. Ce qui est à la fois une limite, à la fois plaisant au milieu de cette mer de JCC, c'est que y'a pas de création de deck, de recherche de telle ou telle carte et d'optimisation etc... Ici chaque faction a son deck déjà préfait, et quand tu les prends c'est tout ou rien, plusieurs factions sont d'ailleurs clairement faites pour le support, y'a sûrement une ou l'autre alliance qui doit être plus forte qu'un autre, mais ici ça facilite grandement le lancement du jeu, et au moins on évite les dérives à la Lorcana.
Rafraichissant, et très joli.
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Roll for the Great Old Ones
C'est très exactement ce que le titre laisse imaginer. Un Roll and Write Cthulhu. Purement co-op, tu lance un paquet de dés et tout le monde en prend un pour noter son résultat sur des grilles diverses et variées, à chaque partie tu prend un scénario avec ses règles propres et les conséquences qui se déclenchent selon les dés qui ne sont pas pris à chaque tour, et tu résous un peu tout ce que les différents dés déterminent.
A la manière d'un Ganz Schon Clever ("Très très futé" en français c'est ça?) ou d'un Demeter, y'a PLEIN de combos qui se déclenche où quand tu coche une case d'un type tu peux mettre un numéro dans une case d'un autre type, qui valide une ligne qui déclenche tel effet qui enchaine... Et pas que pour les joueurs, le scénario aussi va déclencher la masse de réactions en chaine.
Niveau matériel, le jeu pêche hélas de par son côté un peu amateur, les fiches sont pas mal fichues... mais BEAUCOUP trop petites, on peine parfois à lire car beaucoup de texte et de symboles l'air de rien.
Et les dessins sont moches. Ah, on me dit que c'est un style voulu? C'est un style moche.
Dommage, le gameplay est très plaisant. Ils ont fourni aux fans les moyens de créer son propre scénario assez facilement, y'a clairement moyen d'avoir une communité productive pour ce genre de trucs.
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Farshore, dans l'univers d'Everdell mais pas une extension à Everdell.
Y'a déjà My Little Everdell qui est une version pour enfant du désormais bien ancré jeu de pose d'ouvrier et de pose de carte dans lequel des petits animaux mignons créent leur faubourg de la ville d'Everdell, du coup Farshore ça se situe où comme niveau?
Bah très proche d'Everdell (qui est déjà pas un jeu très compliqué non plus), au point où on peut se poser la question de l'intérêt. Y'a des cartes différentes oui, mais la mécanique est pratiquement superposable.
Y'a simplement une facilité dans plusieurs mécaniques, déjà les chaînages ne nécessitent plus une carte très spécifique pouvant être la seule à enchainer une autre carte très spécifique, ici on peut faire trois chainages facilités (suffit de jouer deux cartes de la même famille) dans toute la partie. Les premiers tours sont donc beaucoup plus productifs qu'à Everdell, mais ça serait dommage de griller un de ces chaînages pour des bâtiments de production alors qu'on pourrait les garder pour ceux qui scorent des points en fin de jeu... La mécanique est fluidifiée, l'accès aux ressources plus simple, on réduit les noeuds au verceau et les dilemmes, mais le jeu perd aussi en calculs et stratégie.
Mon copain l'a très bien résumé, "en fait c'est Everdell en vacances"
Il est sympa et agréable, mais je le trouve un peu cher pour ce que c'est. Je dis pas que je recommanderais Everdell forcément par rapport à Farshore, mais c'est un peu redondant d'avoir les deux je pense.
Ah, et la maquette de phare est très mignonne, mais franchement inutile
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Trial of the Temples, dans le genre jeu dont j'aurais jamais entendu parler si j'étais pas passé devant le stand de son éditeur taiwannais qui bradait sa cargaison après qu'on ai retrouvés des champignons sur leurs emballages. Mon exemplaire lui était nickel.
C'est un jeu avec une simple mécanique de récupération de ressources en posant son
ouvrier archimage, puis utilisation de ces ressources pour payer l'avancée sur différentes échelles qui permettront de débloquer des bonus en partie et des points en fin de jeu.
C'est tout bête, assez rapide, et y'a quand même beaucoup de surveillance à faire sur les actions des autres car les différents
Y'a un tableau de sorts accessibles qui permettent de modifier son pool de ressources, en fait ça m'a beaucoup rappelé le désormais introuvable Kingsburg. Du coup j'ai associé un souvenir assez agréable à ce jeu, et ça contamine plus efficacement mon feeling pour ce petit jeu qui la moisissure taiwannaise.
En plus visuellement c'est plaisant.
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Beast est un jeu à la base fait par quatre potes norvégiens, qui au lieu de rester confidentiel avait buzzé sur kickstarter parce qu'ils avaient inclus des figurines assez badass dedans (j'ai découvert à Essen que y'avait des entreprises de créations de figurines qui traquaient spécifiquement les geeks voulant publier des jeux, à essayer de les pousser à faire du gros KS à 150€ et plein de figs pour imiter les grands succès, j'imagine qu'on tient là une partie de la prolifération de ceux-ci sur KS y'a quelques années?)
Mais du coup là j'ai aussi pu voir le jeu de base avec des standees simples en carton qui sont largement suffisants.
C'est un one-vs-many avec déplacement caché de la Bête, un dieu de la forêt devenu brutal et hors de contrôle clairement inspiré par Princesse Mononoké, qui essaye de tuer les villageois humains d'un univers med-fan d'inspiration nordique où le dernier rempart est un groupe de chasseurs inspirés clairement par the Witcher.
J'ai cru comprendre que y'a un jeu français qui s'appelle la Bête, sur la traque de la Bête du Gévaudan, qui a pas mal marché en ayant exactement le même principe. L'avantage c'est que là y'a six créatures différentes avec des gameplays un minimum variés.
Ici contrairement à des one-vs-many où Jack l'Eventreur/Dracula est caché pendant l'essentiel de la partie, y'a des objectifs en cours de partie à accomplir qui forcent la bête à se dévoiler souvent. Elle est assez vulnérable, à peine plus de points de vie que les chasseurs qui la traquent, mais peut faire intervenir des sbires assez utiles pour détourner l'attention (est-ce la meilleure stratégie de laisser les villageois vulnérables aux loups pour se focaliser sur la chasse de la bête principale?), mais les traques restent plus courtes et les incertitudes sur la localisation de la bête sont plus de l'ordre d'un ou deux espaces que de l'échelle d'une carte entière.
Pour faire une action, il faut utiliser des cartes (max 2 par tour). Chaque personnage et chaque bête dispo de ses propres cartes, mais l'essentiel du jeu tourne autour d'un deck de cartes actions plus puissantes qu'on va drafter entre personnages et bête, et donc anticiper un peu les actions de l'autre camps et tenter de ne pas lui laisser certaines cartes plutôt que d'autres, c'est ça la fraicheur du jeu par rapport à la concurrence.
Les parties durent moins de deux heures, ce qui est fort appréciable pour un jeu de ce style.
J'étais content de le tester et acheter en vrai, parce qu'actuellement y'a un foulancement pour la suite du jeu qui est un peu onéreux et j'étais content de vérifier que ça me plaisait vraiment au lieu de craquer à l'aveugle.
Enfin, dans mes craquages j'ai eu
Space Kraken, dont je ne sais encore rien mais dont l'esthétique et le titre m'ont poussé scandaleusement à l'instabuy.
