CasusNO

Sammael99 a écrit :Ah ben voilà...

Des mois qu'on me tanne pour avoir la suite, et quand finalement je la poste tout le monde s'en fout.

Je suppose que c'est l'effet chocolat et foie gras...

Bienvenue au club

Udo- et son CR de Spirit of the Century quasi anonyme

C'est pas tant le foie gras que le fait de ne pas avoir accès à un ordi pour naviguer sur le oueb !!
C'est toujours aussi palpitant, même si je regrette que tu n'aies plus le temps de faire des CR aussi détaillés et vivants qu'avant !
M'enfin, plus qu'à rajouter :
LA SUITE, LA SUITE !!!!

Udo Femi a écrit :

Sammael99 a écrit :Ah ben voilà...

Des mois qu'on me tanne pour avoir la suite, et quand finalement je la poste tout le monde s'en fout.

Je suppose que c'est l'effet chocolat et foie gras...

Bienvenue au club

Udo- et son CR de Spirit of the Century quasi anonyme

il y a aussi un truc qui s'appelle les vacances qui doit aider à cet état de fait... (ou la Vraie Vie au choix)

Bon, ben puisque vous avez été sympas, je suis mon post précédent d'une chronologie d'ensemble de la campagne et d'un récapitulatif des actions de la compagnie depuis sa création:

• 26è jour Mois de la Cueilleuse An 273 - L’Archibald quiite le port de Concorde à la recherche du Nouveau Monde.
• 7è jour Moi s de l’Usurier An 273 - L’Archibald découvre le Skéland. Annek et Björne rejoignent l’équipage comme mousses.
• 16è jour Mois du Scribe An 273 - L’Archibald découvre ce qui deviendra la colonie officielle de Terre-Neuve.
• 8è jour Mois de L’Ermite An 273 - L’équipage entre en contact avec les indigènes du village du Lac aux Mille-Dents.
• 34è jour Mois de L’Ermite An 273 - L’Archibald quitte le nouveau continent en laissant derrière Henri, Anneke et Clothaire, le marin manchot. La route du Sud est découverte par le hasard d’une tempête.
• 27è jour Mois de L’Empereur An 274 - L’Archibald découvre l’Archipel de la Vasque.
• 32è jour Mois du Faucheur An 274 - L’Archibald revient à Concorde.
• 1er jour Mois de la Cueilleuse An 274 - La Compagnie de Terre-Neuve est officiellement enregistrée au greffe de Concorde. (I2 P1 S2 T0 R2)
• 14è jour Mois de la Cueilleuse An 274 - L’équipage de l’Archibald sauve le Sénateur Lassègue des griffes de l’infâme flibustier Sharquenoir. Le Sénat abandonne les motions visant à nationaliser la Compagnie de Terre-Neuve. (Améliore sa Stature (jet) I3 P1 S2 T0 R2)
• 21è jour Mois de la Cueilleuse An 274 - L’Archibald et le Terra-Nova quittent Concorde pour le nouveau-continent via la route du Sud.
• 3è jour Mois de L’Usurier An 274 - L’Archibald et le Terra-Nova touchent terre. La Colonie de Terre-Neuve est officiellement créée. (Etend son Territoire (XP) I3 P1 S2 T1 R2)
• Mois du Scribe An 274 - Les membres de la Compagnie multiplient les efforts pour apprendre à connaître et renforcer leurs relations avec les clans avoisinants. (Améliore sa Stature (jet) I4 P1 S2 T1 R2)
• 19è jour Mois du Scribe An 274 - L’Archibald quitte Terre-Neuve pour Santerne afin de retrouver les financiers de la Compagnie avant de faire route sur Concorde.
• 7è jour Mois de L’Ermite An 274 - Le Terra-Nova quitte Terre-Neuve afin de cartographier la côte au Nord et de vérifier les rumeurs de l’arrivée d’autres colons dans cette direction.
• 17è jour Mois de L’Ermite An 274 - L’Archibald fait escale à l’Archipel de la Vasque.
• 30è jour Mois de L’Ermite An 274 - Le Terra-Nova découvre l’équipage du Gloire de l’Empire et les « indigènes aux dents-pointues ».
• 9è jour Mois de l’Empereur An 275 - L’Archibald entre dans le port de Santerne.
• 11è jour Mois de l’Empereur An 275 - Le Terra-Nova et le Gloire de l’Empire reviennent à Terre-Neuve. Le Gloire de l’Empire est rebaptisé l’Agnostique. (Améliore sa Culture (jet) I4 P1 S3 T1 R2)
• 29è jour Mois de l’Empereur An 275 - Pierre l’Ange rachète les parts de Gonzague Larmoise dans la Compagnie de Terre-Neuve. L’Archibald quitte le port de Santerne pour Terre-Neuve avec Margot Tristemine et vingt nouveaux colons à son bord. (Améliore sa Richesse (jet) I4 P1 S3 T1 R3)
• 1er jour Mois du Faucheur An 275 - L’Archibald accoste à Terre-Neuve. Les membres de la Compagnie décident de partager avec les indigènes du Lac des Mille-Dents la vision de Margot Tristemine.
• 5è jour Mois du Faucheur An 275 - La femme-médecine du Lac des Mille-Dents convoque tous les clans de la Tribu des Eteotaraoji pour un conseil extraordinaire.
• 25è jour Mois du Faucheur An 275 - En marge du conseil extraordinaire, la Compagnie de Terre-Neuve négocie avec les tribus des Mangeurs de Chair Blanche et des Pieds Blancs des terres inoccupées. (Etend son territoire (jet) I4 P1 S3 T2 R3)

C'est rigolo. Ca me rappelle le récapitultif des parties de Civilization :-)

Jiohn Guilliann

Alors qu’Henri a embarqué vers l’ancien continent pour écouler une nouvelle cargaison et rester sur place pour accomplir sa mission d’espionnage, les trois dirigeants de la compagnie restés à Terre-Neuve s’affairent. Martin a obtenu lors du conseil extraordinaire que chacun des chefs lui confie deux guerriers pour les familiariser avec les techniques de combat de l’Ancien Continent et les entraîner au maniement des armes, arbalètes en particulier.

Pierre, quant à lui a investi le nouveau territoire des Pieds Blancs. Il y prospecte pour essayer de trouver un filon de fer prometteur. Lors de ses pérégrinations dans les montagnes, il remarque à intervalles réguliers, à la frontière sud du territoire des Pieds Blancs, des rochers sculptés. Ils représentent souvent des visages titanesques (plusieurs mètres de haut) et scarifiés mais occasionnellement aussi des animaux. Un jour, il fait la rencontre fugace d’un natif d’une tribu du sud qui fuit à sa vue. Il a juste le temps de remarquer que les agencements de tatouage sur le visage de l’indigène sont très différents de ceux des Eteotaraoji et qu’ils sont d’une couleur brune plutôt que le bleu foncé communément utilisé par la tribu à laquelle il appartient.

Il suffit de quelques semaines à Pierre pour trouver un filon de fer très prometteur. Il en informe Terre-Neuve et Jehan se rend sur place pour superviser les travaux de construction de la première mine. Pendant ce temps, Jehan effectue des reconnaissances pour établir le tracé d’une route entre Ferraille (le nom de baptême du futur village près de la mine) et Terre-Neuve.

Martin fait quant à lui des voyages réguliers entre Terre-Neuve et Falaise, l’autre futur village situé quelques centaines de mètres au dessus de l’Océan. Renan, Björne et quelques hommes récemment arrivés y ont été détachés pour étudier le meilleur moyen de faire pousser des céréales abondantes et d’autres fruits et légumes si possible. Renan est optimiste, mais avertit Martin que la première récolte ne sera pas prête avant plusieurs mois au mieux. Il demande également à Martin de faire venir dans la prochaine cargaison de l’Ancien Continent des pousses de pommiers. Il informe également Martin qu’il va essayer de transplanter certain des fruitiers trouvés dans la jungle.

Martin est satisfait de l’avancement des différents projets côté Terre-Neuve. La mine est fin prête, la route entre Ferraille et Terre-Neuve est en travaux, l’exploitation va pouvoir commencer. Il propose à Jehan et Pierre qu’ils se retrouvent tous à Terre-Neuve pour faire un point. Tandis que Jehan fait la route du retour, sans oublier de prendre des notes très critiques sur le travail de terrassement supervisé par Pierre, il est interpellé par des membres du clan de l’Eclat de Soleil.
Ceux-ci le mènent dans la forêt. Là, au pied d’un arbre haut et feuilli tels que les affectionnent les Angelus Versicolores, se tient un cadavre. Ses vêtements (où ce qu’il en reste), ses bottes de cuir et sa lourde besace en font clairement un habitant de l’Ancien Continent mais ce qui reste de son visage ne permet pas à Jehan de l’identifier plus avant. Il a toutefois l’étrange et désagréable impression d’avoir déjà vu l’homme qui est maintenant mort, mais sans pouvoir mettre le doigt sur un « qui ? » ou un « où ? ». Après s’être assuré auprès des Eclats de Soleil qu’ils avaient dégagés la zone de tout prédateur arboricole, il fouille le cadavre. Autour du cou de l’homme de trouve un médaillon en forme de disque de métal noir, gravé d’entrelacs trop fins pour que Jehan ne puisse distinguer un motif.

Dans la besace, Jehan trouve un épais tome relié plein cuir et entouré d’une peau imperméable. Il y a également un poignard bizarrement orné mais dont la lame est fortement abîmée. Enfin, un sachet de toile de jute dont le contenu cliquette. Jehan ouvre le sachet et aperçoit une quantité impressionnante de roche d’Obsidiane. Il sait que ce verre noir alimente les pouvoirs mystiques des sorciers car il a vu Henri s’en servir pour ses divinations, mais il n’en a jamais vu une telle quantité.

Jehan remercie les Eclats de Soleil et se remet en route pour Terre-Neuve. Une fois arrivé, il montre à Martin, Pierre et surtout Margot ce qu’il a découvert. Margot reconnaît vaguement le médaillon ; elle pense qu’il s’agit du symbole d’appartenance à une secte dont elle a vaguement entendu parler et qui sont surnommés Ectoplasmes. Ces sorciers pratiquent un art avancé de la dissimulation qui permet de s’effacer du souvenir de leurs interlocuteurs.

- « C’est bizarre, parce que quand je l’ai vu j’ai eu l’impression fugace de l’avoir déjà rencontré, mais sans pouvoir être précis… »
- « Probablement une rémanence d’un sortilège qu’il t’aurait lancé de son vivant… » suggère Margot.
- « Dis-donc », interrompt Martin, « ça me fait penser à cette discussion il y a quelques mois. On se demandait s’il n’y avait pas quelqu’un qui était arrivé sur la barque avec Magnien, tu te rappelles ? Ensuite on en a conclu qu’on avait halluciné… Et si c’était lui ? »
- « Merde… » répond Jehan.

Margot examine également le grimoire, qui confirme ses suspicions quand à la nature des pouvoirs de l’homme mort. Pierre lui demande si elle souhaite le conserver, mais elle dit que ce genre de pouvoirs ne l’intéresse pas, d’autant plus que son Ecole est plutôt axée sur le fait de voir que le celui de dissimuler. Discrètement, Pierre s’octroie l’épais tome qu’il cache sous son matelas.

Quand aux morceaux d’Obsidiane, Margot est véritablement impressionnée. Elle explique aux autres que pour se payer une telle quantité d’Obsidiane sur l’Ancien Continent il faut posséder une véritable fortune. « Ce sachet à lui seul vaut plus que votre Compagnie toute entière » affirme-t’elle. Martin insiste pour montrer les fragments de verre noir à la Femme-Médecine. Celle-ci, lorsqu’elle ouvre le sachet, le rejette immédiatement loin d’elle. C’est une roche impure, affirme-t’elle, c’est la Magie des Hommes qui a failli causer la fin du monde.

Une dernière discussion a lieu entre Pierre, Martin et Jehan. Ils concluent qu’il doit y avoir une source d’Obsidiane sur le nouveau continent et que ce mystérieux sorcier l’avait découverte…

Quel bel homme, ce Jehan !

Jiohn Guilliann

J'aime toujours autant, et si je n'ai pas dais par de mon admiration béate sur cette suite avant c'est que je me trouve de l'autre côté du monde avec un accès au net très limité

J'ai ouvert un fil pour discuter des aspects techniques de la partie et brainstormer.

CE FIL EST INTERDIT AUX JOUEURS DE LA CAMPAGNE mais les lecteurs de la narration y sont les bienvenus:

viewtopic.php?f=26&t=17545

Est de 50 pages lus en deux jours super compte rendus en tout cas !!! Moi qui adore ce genre de sujet (exploration d un nouveau monde) je sens que je vais te piquer une ou deux idées pour mes propres parties.

Bonne continuation pour la suite.

karnacier a écrit :Est de 50 pages lus en deux jours super compte rendus en tout cas !!! Moi qui adore ce genre de sujet (exploration d un nouveau monde) je sens que je vais te piquer une ou deux idées pour mes propres parties.

Bonne continuation pour la suite.

Merci, et pille à volonté. A 100 EUR l'idée, c'est donné, je te fais passer mes coordonnées bancaires par MP

Bon, on a repris hier soir après un hiatus de 3 mois, et je suis très content de la soirée. Un petit coup de fouet, un échec cuisant pour la compagnie, ça relance la machine !

Sammael99 a écrit :

karnacier a écrit :Est de 50 pages lus en deux jours super compte rendus en tout cas !!! Moi qui adore ce genre de sujet (exploration d un nouveau monde) je sens que je vais te piquer une ou deux idées pour mes propres parties.

Bonne continuation pour la suite.

Merci, et pille à volonté. A 100 EUR l'idée, c'est donné, je te fais passer mes coordonnées bancaires par MP

Bon, on a repris hier soir après un hiatus de 3 mois, et je suis très content de la soirée. Un petit coup de fouet, un échec cuisant pour la compagnie, ça relance la machine !

On a glorieusement merdé, ca donne plein de choses à faire pour la prochaine.
Un allez-retour aux îles de la Vasque, ca prend combien de temps? Ça pourrait nous permettre de traquer ce qu'on veux, mais j'ai peur que ce soit trop loin...

Oui, alors bon... On n'a pas vraiment merdé. Disons qu'on va repartir sur des bases saines. Et en pierre, cette fois.

Jiohn Guilliann

Jiohn Guilliann a écrit :Oui, alors bon... On n'a pas vraiment merdé. Disons qu'on va repartir sur des bases saines. Et en pierre, cette fois.

Jiohn Guilliann

On c''est qd même rué dessus comme des conquistadors bourrés qui ont entendu parler d'El Dorado...

Après plusieurs semaines de traversée aux fers, Henri souffre, mais il se rassure en se disant que c’est par cela qu’il va complètement incarner son rôle de Diodème, l’Impérial adopté par la Compagnie qui lui a « prêté » son identité. Seul le capitaine de l’Archibald connaît son identité réelle. Arrivé à Santerne, un message envoyé à Salard lui assure un trajet pour Concorde. Une fausse évasion de l’Archibald est montée, et Henri voyage à fond de cale, en clandestin. Arrivé à Concorde, il se déguise en pénitent orthodoxe et se débrouille pour rencontrer brièvement les financiers de la compagnie.

Les financiers sont surpris de cette arrivée d’Henri, et encore plus surpris lorsqu’ils apprennent qu’il a l’intention d’aller dans l’Empire pour trouver des informations sur l’expédition qui s’annonce. Henri leur détaille les circonstances mais leur demande également de lui faire confiance. « Ernest, tu connais mes pouvoirs, et même si personnellement je pense que la vision de Margot ne se réalisera pas, il faut tout faire pour qu’elle ne soit pas. C’est un des paradoxes des pouvoirs mystiques que nous partageons… »

Henri est assuré du soutien que lui apportent en particulier Ernest Salard (« J’ai quelques contacts dans l’Empire. Je n’ose les appeler ‘espions’, mais enfin ils m’informent. Je vais voir s’ils peuvent le cas échéant t’aider dans ton entreprise… » et Philomène Corme (« Ton déguisement de pénitent sera parfait pour te joindre à une de nos caravanes. La dernière de la saison se dirige vers Parte en Célusie, avant que les neiges ne bloquent la route. De là tu ne serais qu’à quelques jours de marche de Phylos, la ville Impériale frontalière…)

Avant qu’il ne se mette en route, Salard partage avec lui une inquiétude. Il lui montre un ouvrage sorti sous l’égide de l’Académie de Concorde signé du nom de Pierre l’Ange et qui présente la faune et la flore du Nouveau Continent. Henri est étonné, mais rassure Salard en lui disant que Pierre est responsable et qu’il est peu probable qu’il ait publié des informations préjudiciables à la colonie. « Tout de même, il a fait ça dans notre dos. Avons-nous bien fait de le laisser racheter les parts du pauvre Gonzague ? » Henri feuillette le livre et part d’un grand éclat de rire. « C’est un faux ! L’Hexapode ne ressemble en rien à ce croquis, et ces plantes là sont complètement inventées. Un ‘arbre parapluie’, et puis quoi encore ? »
Quelques jours plus tard, après avoir dormi à même le sol dans le Temple Orthodoxe de Concorde, comme tous les pénitents, Henri alias Diodème prend la route pour le royaume de Célusie. Il n’est pas rare que les pénitents Orthodoxes se joignent à des caravanes pour plus de sécurité, mais ils ne sont pas bavards pour autant et Henri ne fait pas exception. Après un voyage de trois semaines à pied, il atteint la ville de Parte où il quitte la caravane. Il traverse les Monts Lympes à pied, rencontrant à l’occasion quelques marchands ou bergers.

Finalement, un mois après avoir quitté Concorde et presque trois mois après avoir été mis aux fers à Terre-Neuve, Henri arrive aux confins de l’Empire. Il a beaucoup entendu parler de ce berceau de la civilisation, a même vu des gravures de certaines villes qui le composent, mais rien ne le prépare à la vision impressionnante qui l’attend alors qu’il descend des sommets Lympiens. La ville de Phylos est construite circulairement autour d’une vaste pyramide à base hexagonale. Une large artère quitte cette place centrale devant chaque face de la pyramide. Près du centre de la ville, les bâtiments sont resserrés et fait de pierre de taille. Plus on s’éloigne de l’édifice religieux qui constitue son centre, plus les maisons sont petites et faites de matériaux moins nobles. Le message implicite est clair…

Alors qu’Henri s’approche de la ville, il est interpellé par deux gardes. Il explique tant bien que mal qu’il est Diodème, un naufragé d’une expédition vers un lointain continent qui a été fait prisonnier par des impies concordiens et qui a réussi à s’échapper. Les gardes, ne sachant trop que penser l’escortent jusqu’au Temple où il est placé dans une cellule de moine. Henri profite d’un petit bassin prévu pour les ablutions des religieux pour marmonner quelques paroles tout en pétrissant quelques fragments d’obsidiane qu’il a cachés dans un collier rudimentaire de facture impériale.

Quelques heures plus tard, on présente Diodème à l’Evèque Agathocle. Homme de grande taille, il porte une longue parbe carrée et des robes amples abondamment décorées de verres colorés et de petites effigies métalliques. Agathocle interroge le naufragé sur ses origines. Henri raconte l’histoire de Diodème, et il est convaincant. Petit à petit il sent l’enthousiasme gagner l’Evèque qui voit sans doute là l’opportunité d’un avancement de sa condition. Après presque deux heures de discussions, il informe Diodème qu’ils vont quitter Phylos pour se rendre à Pharos où ses supérieurs voudront sans nul douter parler au naufragé, au héros de l’expédition.

La nuit venue, Henri utilise de nouveau une petite quantité de sa précieuse Obsidiane pour envoyer un songe à Margot. Celle-ci, en effet, lui a enseigné ce rituel avant son départ pour qu’il puisse la tenir informée de son avancement. Henri lui envoie des images de lui-même s’approchant de Phylos, de sa discussion avec l’Evèque et plus généralement de son environnement.

Au petit matin, Henri est réveillé par les assistants du Temple. On le lave et on l’habille confortablement et chaudement pour le voyage. Puis on l’escorte en haut de la pyramide. En montant, il s’aperçoit que toute la populace de la ville est massée autour de l’édifice. Arrivé en haut, il retrouve Agathocle en grande tenue d’apparat. Il se tient au centre du plateau qui constitue le somment de la pyramide. A côté de lui, on voit un large bassin de pierre brûni par des tâches de sang d’anciens sacrifices. Agathocle fait un discours exalté sur le retour de celui par qui la gloire de l’Empire et du Dieu Eternel vont s’affirmer de nouveau sur le monde.

On amène deux jeunes gens nus, les mains liées derrière le dos, un jeune homme et une jeune fille à l’air terrifiés. Agathocle saisit la jeune fille par les cheveux et la traîne jusqu’au bassin. Il sort de sa manche un poignard qui semble fait d’obsidiane et le plonge dans le cœur de la jeune fille. Alors que son corps se convulse encore, il élargit la blessure de ses mains, brisant les os et déchirant les chairs, et il arrache le cœur de la victime. Il la lève au dessus de lui, le sang encore chaud dégoulinant sur son visage, puis il mord dans le cœur encore cru. Une fois ce sanglant en-cas terminé, il se tourne vers Diodème et lui tend le poignard, grand honneur s’il en est.

Diodème est livide, ce qui accentue encore le contraste entre son tatouage et sa peau. Il tombe à genoux et se met à vomir d’abondance. Un éclair de colère se lit sur le visage de l’Evèque. « Je suis affaibli par les tortures », parvient-il a bafouiller, « je ne m’en sens pas capable… » gémit-il d’une voix blafarde. Agathocle se saisit alors du jeune homme et entreprend de terminer la cérémonie.

Une celle-ci close, Agathocle, en privé, déverse son courroux sur Diodème. Celui-ci parvient à lui faire comprendre que les longues privations et les tortures subies depuis des mois ont simplement fait que lorsqu’il a senti l’odeur sainte du sang des sacrifiés, il a perdu ses moyens, submergé par l’émotion. L’Evèque finit par s’assagir, mais Henri sent maintenant dans son regard une pointe de méfiance qui n’était pas là la veille.

Ils se mettent en route sous bonne escorte pour la ville de Pharos, sur la côte Nord de l’Empire.