Parlan Island, Académie Scientiste de Bastion, 20 mars, 14h15
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


~~~~ Archibald ~~~~~~~~ Pettigrew~~~~
Lord Oaken et Mister Pettigrew sont déposés par un canot à vapeur au pied des marches de la célèbre Académie de la capitale, le temple du savoir, la terre promise des scientistes. Ici seules la raison et la connaissance ont leur place. Ici l'Archidiacre et l'Autodafé n'ont aucun pouvoir grâce à la bienveillance éclairée de l'Impératrice. Cependant, rares sont les élus qui ont le droit d'accéder aux trésors conservés jalousement sur l'île de l'Académie.
Grâce aux gouttes de
laudanum qu'il ingère avec des morceaux de sucre,
Archibald ne sent pas la douleur provoquée par ses blessures, notamment à la mâchoire. Mais sa prise quelque peu abusive du médicament fait qu'il se sent défaillir à plusieurs reprises. Malgré tout, il finit à chaque fois par redresser le menton fièrement tout en refusant l'aide de son ami.
Après avoir demandé la direction du département d'anthropologie à plusieurs étudiants, les deux explorateurs parviennent devant la porte vitrée du
professeur Huggins. Ils toquent à la porte, et une voix rauque leur répond d'entrer.
Assis derrière un bureau couvert de paperasses, au beau milieu d'un capharnaüm de livres empilés, de dossiers entassés à même le sol, d'étagères débordant de manuscrits et d'objets exotiques, le professeur ne lève pas son nez et leur demande s'ils lui ont enfin ramené "
le dossier compromettant". Ne reconnaissant pas la voix de Pettygrew qui lui répond par la négative, l'anthropologue lève son nez surpris. Puis sursaute en reconnaissant Lord Oaken : "
Vous ici ?! Si vous venez à nouveau me faire des propositions aberrantes et inconvenables, sachez encore une fois que je ne mange pas de ce pain là !" Et, réalisant l'état du visage d'Archibald, il rajoute : "
Ah ! Vous vous êtes fait rosser après avoir tenu des propos sodomites à un gentleman ayant moins de patience que moi j'imagine. Ça vous pendait au nez Oaken !".
Remplaçant bien malgré lui plusieurs consonnes par des "f", Archibald lui rappelle qu'il était ivre, qu'il lui a présenté publiquement ses excuses, qu'il veut bien les lui présenter à nouveau si nécessaire, et que ce fâcheux incident n'a aucune chance de se reproduire, ce qui finit par calmer le professeur.
Pettigrew en profite pour se présenter à son tour, pour lui expliquer la raison de leur venue, et tout en évitant de rentrer dans des détails difficilement croyables, expose différents événements auxquels ils ont assisté. Puis pose au professeur Huggins toute une série de questions à propos des cultures ivoiriennes, des rites et des croyances de ces colonies.
Le scientiste finit par se détendre, et leur expose les éléments suivants, non sans dévoiler ses convictions suprémacistes. Les Plaines d’Ivoire comptent des dizaines de tribus de "
primitifs" : Boualés, Daoulas, Ibrés, Youcabas, … et autant de dialectes. Les masques sont des objets sacrés pour la religion animiste. Ils symbolisent "
les inepties auxquelles ces rustres croient" : dieux ou esprits de la brousse. Il leur précise un point surprenant : un masque, contrairement à ce que l'on croit à Bastion, n'est pas uniquement l'objet dont on se couvre le visage, mais également la panoplie recouvrant tout le corps.
Il leur définit plusieurs mots prononcés par Sy Boubakar : «
Gater » = tuer. «
Fatigué » = longtemps. «
Toubab » = homme blanc. «
Armatan » =
le vent qui rend fou...
Concernant le
léopard, en dehors de l'animal, le professeur leur parle d'une société secrète séculaire : les
hommes-léopards. Il s'agirait d'une sorte de confrérie afridi mystérieuse, vouée à la vengeance, pratiquant le meurtre rituel, et maquillant ses crimes pour faire croire à des attaques de fauves. Toutefois plus il en parle, et plus l'anthropologue blêmit : "
Avoir affaire aux Aniotas est dangereux, très dangereux. Vous devriez oublier cette histoire et rentrer chez vous."
