Worldbuilding pour la Campagne des armateurs

[Sammael99]

Bon... entre boulot et autres activités ludiques liées à la période, j'ai mis un peu tout ça en pause. Mais on est reparti.

J'envisage maintenant un nouvel angle pour la campagne : Je vais tenter de la faire jouer à deux tables :
- Les deux tables vont avoir le même postulat de départ : Voilà un livre de bord avec un chemin vers un nouveau monde
- La première table sera liée à la Maison Felten
- La deuxième table recevra le livre autrement (je ne sais pas comment, je suis ouvert à toute idée)
- Les deux tables ne savent pas qu'elles jouent la même campagne, mais avec deux points de vue différent.
- A un moment donné, chaque table va découvrir qu'il y a des concurrents pour le contrôle du continent (sans savoir que ce sont d'autres joueurs)
- Il y aura une séance de réunification, où les deux tables joueront ensemble et on verra ce qu'il en sort.

Purée, tu n'as peur de rien... J'ai déjà du mal à organiser des parties avec une table, alors deux...

Sinon, concernant la seconde maison, ça pourrait être lors d'une altercation avec des pirates, qui a mal tourné pour l'agresseur à tête de crâne, qu'on retrouve une mystérieuse carte dans les affaires du capitaine ?

[Jiohn Guilliann]

L'idée reste de jouer la même campagne, avec juste un départ et quelques PNJ clefs différents (quoi que...). Une fois la réunification faite... à voir ce que ça devient.

Mais il me faut des joueurs pour remplir deux tables, déjà :-)

[Ravortel]

Ce n'est jamais perdu :-)

superstitions tribales :
- on peut interagir qu'avec la main droite. La gauche sert uniquement pour insulter et maudir. Saisir la main de son interlocuteur avec les deux siennes, c'est masquer une malédiction sous une bienvenue : une insulte mortelle.
- pour pouvoir parler au chef, il faut porter soi-même un tatouage sur le visage.
- les échanges de cadeaux rituels doivent toujours aller croissant : la valeur (selon l'échelle du recevant) doit doubler pour le moins à chaque entretien, quand on est un étranger.
- il existe certains arbres/rochers/bâtiments sacrés qu'on ne peut contourner que dans un sens bien précis. Et pas le même selon l'âge qu'on a.

Superstitions marines :
- à chaque fois que le capitaine se rend à la cambuse, il doit goûter ce que prépare le coq. Sinon, c'est l'empoisonnement garanti pour l'équipage.
- Le premier à poser le pied au sol après une traversée ne peut être que le capitaine ou le plus jeune des mousses. Sinon la prochaine traversée finira au fond.
- A près chaque pluie matinale, l'ensemble des voiles exposées doit être remplacé et mises à tremper du côté au vent, pendant une journée au moins, sinon elles se déchireront au premier effort. Vu la quantité de travail, les pilotes font tout pour éviter les grains matinaux, ou au moins ferler complètement les voiles avant, même si une poursuite est en cours.
- A chaque port, chaque navire doit s'avitailler de biens particuliers (un type de fruit/légume/viande, généralement), choisis par l'équipage par vote la première fois que le navire accoste. Si jamais le bien est en rupture, alors le navire attend. Il n'y a pas d'alternative. Certains membres d'équipage mal intentionnés peuvent ruiner le capitaine en arrivant à faire voter pour des produits introuvables localement, aussi les capitaines sont prêts à tout pour avoir ce produit, coûte que coûte. De même certains navire n'accostent plus jamais dans certains ports précis parce que le capitaine craint trop de rester bloqué.

[Jiohn Guilliann]

 

- il existe certains arbres/rochers/bâtiments sacrés qu'on ne peut contourner que dans un sens bien précis. Et pas le même selon l'âge qu'on a.

J'adore :-D

Je suis justement en train de réfléchir à une flore et une faune locale. Je voyais une sorte d'arbre creux entortillé en spirale, qui en fait serait une peau morte de reptile géant. Ca matche bien avec le sens de la spirale.

[Jiohn Guilliann]

Je vois que je n'ai rien posté sur la scénarisation de la campagne en elle-même. Alors voilà.
Ce sont des notes de session, donc il n'y a rien de rédigé, et le contenu sert de base et peut changer au gré de l'avancement de la session.

Premier chapitre : Un cadeau d'adieu.

La fête de départ
Une grande fête est organisée dans le grand hangar de la Maison Felten. La raison est gardée secrète. Les rumeurs vont bon train :

• L’achat d’un nouveau navire serait à l’ordre du jour pour ouvrir une nouvelle route commerciale.
  
• La situation de la Maison n’est pas bonne. Le vieil Archibald n’est plus dans le coup et un nouveau partenaire pourrait prendre des parts dans la Maison pour relancer l’activité et/ou la diversifier
  
• Une partie de l’activité serait revendue à un tiers.
  
• Les tensions avec le Très Saint Empire du Nord ne s’arrangeant pas, la Maison pourrait fermer sa route vers le Nord et fermer son comptoir local.
  
• L’élection du nouveau parlement ne serait pas un bon signe pour les petites maisons comme la Maison Felten.
  
• Le vilain Pablo aurait pris trop de pouvoir et sa folie des grandeurs serait néfaste pour les affaires.
  

Le discours d’Archibald
Archibald prend la parole et se lance dans un speech, un verre à la main :

• Il parle de la création de la maison il y a si longtemps, du chemin parcouru et des épreuves surmontées.
  
• Il parle des difficultés actuelles de la Maison, qui sont le reflet des difficultés de Passelac.
  
• Il vieillit et le monde change, au point qu’il ne le comprend plus.
  
• Il faut une relève plus jeune et capable d’insuffler un nouvel élan.
  
• Pour finir, il annonce qu’il se retire des affaires et qu’il confie la direction de sa Maison à son fils Pablo.
  

Dans la salle, les réactions sont mitigées à l’annonce de la succession.
Pablo prend le relai pour un petit discours rapide et sec, comme à son habitude.

• Il remercie son père pour la confiance qu’il met en lui pour l’avenir de la Maison.
  
• Il promet un avenir radieux à la Maison.
  
• Mais il annonce aussi qu’il va falloir faire des sacrifices pour passer au niveau supérieur.
  

Encore une fois, les réactions sont mitigées. Personne ne semble avoir confiance en Pablo.
A la fin du discours, Archibald s’apprête à dire quelque chose, mais il est pris de vitesse par Pablo qui enjoint tout le monde à profiter du buffet qu’il a fait livrer pour l’occasion.
 Un test permet de voir l’air désabusé d’Archibald.
Le move de Pablo
Au cours de la soirée, Pablo approche les PJ et leur demande de le rejoindre dans son nouveau bureau (celui de son père…) à 21h00.
Dans le bureau, on voit que Pablo n’a pas tardé à poser sa marque : 

• Toutes les affaires du vieux sont déjà entassées dans des malles ouvertes.
  
• Les bibliothèques ont été vidées de tout ce qui n’est pas livres de comptes.
  
• Les tableaux de paysages imaginaires de côtes bordées de forêts luxuriantes qui étaient accrochées aux murs ont disparu.
  
• Le bureau est vide.
  

Une fois les PJ dans son bureau, Pablo commence un discours visiblement préparé à l’avance :

• Il est temps que la vieille garde fasse place à la nouveauté.
  
• La nouveauté, c’est lui qui prend la suite de son père.
  
• La Maison a besoin de nouveauté pour grandir.
  
• Il a de grandes ambitions pour la Maison.
  
• Même si la situation est difficile pour la Maison, il faut qu’il l’amène vers l’avant.
  
• Pour aller de l’avant, il faut savoir quand lâcher du lest.
  
• Le moment, c’est maintenant.
  
• Le lest, c’est les PJ.
  

Il sort une petite bourse par PJ qu’il leur balance négligemment sur le bureau, en leur présentant comme un pécule pour les remercier de leurs années de service et pour les aider dans la transition vers leur vie future.
Sur ce, il leur souhaite bon vent et les invite à sortir de son bureau, à l’entrée duquel se tiennent plusieurs malabars que les PJ ne connaissent pas et qui ont dû être embauchés pour la soirée.

Et maintenant ?
Option 1 : Les PJ regardent dans leur bourse. Ils y trouvent un mot sibyllin : “Rejoignez moi à la Taverne du Nouveau Monde demain à la tombée de la nuit. Signé AF”.
Option 2 : Au moment où les PJ sortent de la soirée, Archibald les intercepte discrètement. Il leur glisse de le retrouver à la Taverne du Nouveau Monde le lendemain à la tombée de la nuit. Il n’a pas le temps de leur dire plus, quelqu’un arrive et avec un air de conspirateur vers les PJ, Archibald rejoint le nouvel arrivant.

 

[Ravortel]

Une fois les PJ dans son bureau, Pablo commence un discours visiblement préparé à l’avance :
Il est temps que la vieille garde fasse place à la nouveauté.
La nouveauté, c’est lui qui prend la suite de son père.
La Maison a besoin de nouveauté pour grandir.
Il a de grandes ambitions pour la Maison.
Même si la situation est difficile pour la Maison, il faut qu’il l’amène vers l’avant.
Pour aller de l’avant, il faut savoir quand lâcher du lest.
Le moment, c’est maintenant.
Le lest, c’est les PJ.

Tellement Corporate
J'ai plein d'exemples réels de Pablos

Pour l'option finale, je te conseille de garder les deux à la fois : le petit mot et, si personne ne regarde dans sa bourse, option 2.

[Jiohn Guilliann]

Pour les options, c'était le plan, en effet. Comme les PJ doivent aller à ce RdV, je dois mettre toutes les chances de mon côté. Dans ces cas là, je travaille sur plusieurs options, histoire de ne pas me trouver pris au dépourvu le moment venu.

Je n'ai pas eu besoin de la seconde option. ils ont regardé :-)

Le côté Corporate, je l'ai joué à fond. Déjà parce que j'ai quasiment toujours travaillé dans des WordCompany qui s'automotivent à faire des conneries contreproductives et que des Pablo, j'en ai connu un certain nombre moi aussi. Mais aussi parce que mes joueurs sont relativement jeunes (ils ont au max une petite trentaine d'années),  et qu'ils travaillent dans des milieux "protégés" : militaire, prof, chômeur... L'effet choc était amusant à voir :-) Encore que lorsque @Sammael99 nous a fait le coup et que j'étais joueur, ça a fait son effet aussi, alors que je traversais des plans sociaux à répétition à cette période.

Et juste pour l'anecdote, les tableaux présentés comme étant des paysages imaginaires sont en fait des souvenirs de l'expédition d'Archibald. Ca ne sert à rien, mais je pense dans le futur faire que les PJ tombent sur des affaires du vieux lors d'un de leurs voyages retours à Passelac. Ils reconnaîtront les paysages de leur nouveau continent et se souviendront de les avoir vus dans son bureau pendant toute leur carrière à la Maison Felten.

[Jiohn Guilliann]

Voilà la suite et la fin de la préparation du scénar d'intro, avant que els PJ ne se lance dans le grand bain. On a continué à jouer après la fin de ces notes, mais j'étais plus sur un mode impro, en fonction des actions des PJ.


A la Taverne du Nouveau Monde

Archibald propose à boire aux PJ et tout le monde s’installe à une table qu’il a choisi un peu à l’écart de la foule, partiellement dans l’ombre.
 Après quelques platitudes sur la vie, l’univers et le reste (ou si les PJ évoquent Pablo et son sale coup), Archibald entre dans le vif du sujet :

• Il sait que son fils ne sera pas à la hauteur de ses ambitions (les siennes tout autant que celles d’Archibald).
  
• Pablo va probablement mener la Maison à sa perte.
  
• Pablo est convaincu de sa réussite, et il a poussé le vieux dehors presque aussi brutalement que les PJ. C’était un coup préparé depuis longtemps.
  
• Au moins, il a eu la décence de lui laisser une porte de sortie honorable, avec cette histoire de retraite et de fête de départ.
  
• Il trouve que c’est une très mauvaise idée de se séparer de bons éléments comme les PJ. Une grosse perte pour la Maison.
  
• C’est pourquoi il veut leur offrir une opportunité que Pablo ne saurait jamais saisir.
  
• Une opportunité que lui-même a eu dans sa jeunesse, mais qu’il n’a jamais eu le courage de saisir.
  
• Il pense que les PJ sont suffisamment jeunes pour savoir faire fructifier le potentiel de cette découverte.
  
• Si lui-même n’en a jamais rien fait, c’est parce qu’il a toujours repoussé le moment d’agir, mais aussi par peur de tout perdre, alors qu’il lançait sa propre Maison.
  

Archibald montre aux PJ un livre manuscrit qu’ils reconnaissent comme un journal de bord ancien. C’est celui du dernier voyage d’Archibald en tant que capitaine indépendant.

• C’est un journal qui peut leur apporter gloire et richesse s’ils savent s’y prendre.
  
• C’est son cadeau d’adieu.
  

Comme il ne peut pas rester, Archibald leur annonce qu’il leur laisse le journal pour qu’ils le lisent et se fasse une idée de son potentiel. Il propose un rendez-vous ici même demain à la même heure pour en discuter.
 Sur ce, il se lève et sort, suivi par 1 malabar. Simultanément, 6 Mooks (level 2) l’air menaçant se dirigent vers la table des PJ en barrant la route vers la sortie.

• Ils se disent intéressés par le journal d’Archibald.
  
• De ce qu’ils ont entendu, c’est la clef vers la richesse et la gloire, et ça tombe bien, car c’est ce qu’ils recherchent.
  
• Ils demandent aux PJ de le leur donner de leur plein gré, pour que personne ne soit blessé.
  
• Dehors, les PJ entendent des bruits de bagarre et des cris des gens qui sont sortis après Archibald.
  
• La taverne se vide petit à petit de ses clients standards. Les bagarreurs se lèvent, ravis d’avoir de l’action.
  

Quand les PJ sortent de la taverne, ils trouvent le corps sans vie d’Archibald.

Evidemment, la prochaine étape, c'est de vous livrer le contenu de ce fameux livre de bord :-)

[Jiohn Guilliann]

Journal de bord
 Caraque La Fierté de Felten
 Capitaine Archibald Felten
 An 330 AFP

Jour 1
Aujourd’hui est mon dernier jour en tant que capitaine de navire au long cours. Une fois que j’aurai rallié les Terres sous le Vent et que je serai revenu à Passelac, c’est tout un pan de ma vie qui basculera dans le monde des souvenirs. C’est donc avec une certaine nostalgie que je fais quitter une dernière fois le quai à ma fidèle caraque. Vingt trois ans de bons et loyaux services ensemble, à voyager pour presque toutes les maisons de commerce indépendantes. Le prochain voyage de La Fierté sera pour le compte de ma propre maison, et elle en sera le fer de lance.
 Alors que descendent les voiles et que le navire s’engage dans le Bralevan, mon fidèle équipage est heureux et le montre. Ils ont presque tous répondu à l’appel. Certains sont avec moi depuis presque le début de ma carrière de capitaine indépendant et beaucoup me suivront dans ma nouvelle aventure. Nous formons une famille.

[Jiohn Guilliann]

Jour 2

La mer est calme. Le continent disparaît à la vue petit à petit. L’équipage prend ses marques et la vie à bord s’organise sous la direction du bosco Udo Femi. Nous n’avons pas eu droit au sempiternel embouteillage dans le Bralevan. C’est bon signe. Ce dernier voyage se présente sous les meilleurs augures !
Nous avons croisé un bâtiment d’Azimutie en route vers Passelac, ainsi qu’une de ces toutes nouvelles caravelles récemment sorties des chantiers navals Blancharcque. Elle fendait les eaux avec une facilité déconcertante.

[Jiohn Guilliann]

Jour 4

Vent favorable, mer calme. L’équipage est en pleine forme. Nous espérons atteindre les Terres sous le Vent dans une douzaine de jours. Les hommes chantent des airs de marins, remplissant le navire d’une atmosphère joyeuse. Tout le monde est rassuré d’avoir passé la zone à risque des pirates sans voir l’ombre d’une voile noire.

[Jiohn Guilliann]

Jour 5

Il semblerait que nous ayons un compagnon de route. Une caravelle d’Orienport vogue dans la même direction, au loin. Ils vont sûrement vers les Terres sous le Vent, eux-aussi. Ils restent à bonne distance, mais c’est toujours rassurant de savoir qu’on ne sera pas seuls sur la vaste étendue vide de l’Océan des Lointerres.

[Jiohn Guilliann]

Jour 9

Un marin a fait un cauchemar où il voyait le navire englouti par les vagues. La rumeur s'est rapidement répandue dans l’équipage. L'atmosphère est lourde, chacun interprétant ce rêve comme un mauvais présage. Je tente de les rassurer, mais je sens bien que la peur les ronge. Heureusement, le temps est clair et la mer est calme.

[Jiohn Guilliann]

Jour 12

Nous avons fêté les trente ans de mer d’un membre de l’équipage, hier. Aymeric a plaisanté en annonçant que ce serait son dernier voyage, car il ne sait pas compter plus loin que 30, de toute façon. Pour l’occasion, j’ai autorisé la perce d’un tonneau de Liqueur de Tangente, que j’avais emmené en secret pour cette occasion. La soirée a été festive. Le réveil beaucoup moins.
 
Le vent a forci depuis ce matin. Il nous pousse vers l’est, ce qui est une bonne chose pour notre rythme. Notre compagnon d’Orienpor semble en profiter plus que nous. Udo pense qu’un petit challenge sera bénéfique pour l’équipage encore alcoolisé. On va montrer à ces croyants que la Fierté de Felten n’est pas une vieille coque de noix opérée par des soulards !

[Jiohn Guilliann]

Jour 14

De lourds nuages s’amoncèlent au loin, entre les Terres et nous. Je me demande si je ne devrais pas changer notre route et passer plus au sud. Ça ajouterait un jour ou deux à notre voyage, mais les nuages sont épais et menaçants. Que sont un ou deux jours face à une vie passée en mer ? Je peux bien les ajouter à mon compteur.