Dr Hiatus a écrit : ↑mar. janv. 07, 2025 8:58 pm
J'avais pas vu passer
https://www.carbone4.com/publication-faire-sa-part
2019
Qui dit que si
tous les français passaient en mode anticarbone à fond (végé, vélo...), l'empreinte carbone française serait réduite de 25%.
(Étude pas si neutre, c'est Janco and co, derrière)
Alors tout est utile, hein, je dis pas de pas faire d'écogestes... mais 25 % : c'est pas là que l'essentiel se passe.
La culpabilisation dépolitisée du pipi sous la douche c'est pas opérant, si en plus ou à la place, on s'intéresse pas au structurel. Donc à de l'action politique, avec les votes, les actions en justice, et pourquoi pas les actions de moins en moins légales dans une société ou détruire la terre le reste.
Mitiger le réchauffement, c'est mitiger le capitalisme, clairement.
Et un peu espérer qu'il comprenne qu'il ne tournera pas mieux sans des gens pour vivre autour.
C'est clairement pas le 25% qui me dérange, c'est déjà pas mal.
C'est le 100% des Français.
Ca implique donc qu'on est dans un cas d'école complètement hypothétique : 100% des Français sont intimement mobilisés pour la réduction carbone, mais les pouvoirs publics s'en tamponnent ? Il n'y a plus d'élections en France ?
Si la question écologique n'est pas encore suffisamment politisée, ce n'est pas de la faute des politiques pour le coup : ceux-là existent, sont relativement audibles, se présentent aux élections et obtiennent des résultats certes insuffisants mais pas négligeables.
Je n'adhère pas à l'idée qu'en démocratie les dirigeants doivent prendre des décisions explicitement refusées par l'électorat, quand bien même ces décisions vont dans le sens que je trouve juste voire nécessaire. Si on veut que les dirigeants prennent des décisions écologiques, alors il faut mettre des écologistes au pouvoir, pas espérer que les pas-écologistes déjà au pouvoir fassent comme s'ils l'étaient.
Et donc à l'échelle individuelle, il y a non seulement l'action elle-même (faire pipi sous la douche ++), mais aussi l'action d'influence : sensibiliser, éduquer, montrer l'exemple, manifester, organiser des ateliers, questionner les entreprises, faire du lobbying auprès des élus... c'est la question du point de bascule.
La difficulté actuelle, ce n'est pas que personne ne fait ce travail d'influence : il existe, est réel et une bonne partie de la population est sensibilisée et considère que les questions environnementales sont importantes et inquiétantes. Cette difficulté est qu'il y a d'autres sujets sur la table, pour lesquels des acteurs motivés font également ce travail d'influence : le pouvoir d'achat, la sécurité, l'immigration, la dette publique, la santé, la formation à l'esprit critique... Et quand vient l'heure du vote, certains de ces sujets sont plus entendus que d'autres.
De manière générale, je ne suis pas sûr que les politiques fassent de l'obstruction. Je pense que philosophiquement ils ne devraient pas pouvoir cumuler la capacité d'action et celle de propagande : s'ils peuvent influencer eux-mêmes l'ordre des priorités le jeu est faussé. Mais je ne vois pas bien comment faire autrement, et culturellement des dirigeants politiques qui n'essaieraient pas de convaincre du bien fondé de leurs actions, ça ferait vraiment bizarre.
Mais quoi qu'il en soit, pour nous autres qui ne disposons pas de médias de masse, il faut charbonner pour sensibiliser et faire pencher la balance. Pour que les solutions deviennent politiques et pas juste individuelles. Ca ne nous déresponsabilise pas, c'est juste encore plus compliqué.