Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

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Mildendo
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par Mildendo »

1.) Quoi que c'est ?
Dolmenwood Monster Book
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2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Hein ?

3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
M'a-t-on jamais vu faire des achats raisonnés ?

4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Euh...

5.) Vous avez trouvé quoi ?
En quoi ce bestiaire se distingue-t-il d'autres livres du même acabit ?

La forme :
87 créatures traitées en 1 page chacune + des appendices pour les rencontres avec de simples mortels (aventuriers, colpoteurs, pèlerins, voleurs etc) ou avec des animaux (pas tjs très naturels, le hibours est rangé chez les animaux, ainsi que toutes les versions géantes de bestioles plus normales) + une guide pour créer ses propres monstres.

La présentation des créatures est très efficace : une grande illustation et un court paragraphe donnent une idée du monstre, une table aléatoire à 6 entrées permet d'ajouter un trait caractéristique (et complètement cosmétique), on a qq indications pour jouer la créature (son comportement, sa manière de parler, si elle parle) puis ses données techniques. Point faible : si la créature peut lancer des sorts, on nous donne juste le nom des sorts préparés, pour leur description, il faudra aller chercher dans le PHB.
Enfin, un jet de % permet de déterminer si la rencontre se fait dans la tanière/le repère de la créature ou ailleurs, pour chaque situation une table à 4 entrées permet de mettre en scène le lieu et la rencontre. J'avais regretté en feuilletant le livre de ne pas y trouver plus de détails sur la biologie ou l'écologie du monstre mais finalement on a juste ce qu'il faut pour mettre en scène la rencontre et ce qui est donné est suffisamment évocateur pour que plein d'autres d'idées viennent d'elles-mêmes.

La présentation des PNJ "normaux" et des animaux est plus proche de ce qu'on peut retrouver dans OSE : les données techniques, un paragraphe de présentation et basta.

Pour finir, notons que le MJ dispose de tables de rencontres aléatoires qui prennent en compte : la région, si la rencontre se fait sur une route ou dans un terrain plus sauvage, si l'on est de jour ou de nuit, s'il y a un feu dans le campement ou pas. Toute rencontre tirée aléatoirement ne conduit pas forcément à un combat.

Le fond :
Ce bestiaire donne la chair de la campagne de Dolmenwood, càd ce avec quoi les PJ vont interagir. Plusieurs constatations :

1) on n'est pas dans un dungeonverse classique. Les elfes sont des fées hautaines, capricieuses et imprévisibles ; les nains sont remplacés par des créatures trapues et moussues en connexion avec le grand mycélium céleste ; il n'y a pas de hobbit ni de peaux vertes, on trouve des gobelins mais ils ont la peau bleue, viennent de Féérie et ne rêvent que d'entourlouper des acheteurs crédules avec des marchandises trompeuses ; enfin, il n'y a pas de dragon dans cette forêt mais des vers (wyrms), des espèces de grands serpents sans ailes, sans patte, aussi avaricieux qu'un dragon et ne montrant jamais une once de sagesse (ou alors pour mieux leurrer leurs proies).

L'ambiance de Dolmenwood rappelle bcp les contes de fées, avec un côté "whimsical" des vieilles productions de Donj et de bcp de prod OSR actuelles. Quelques ex : les esprits des tertres (Barrowbogey) sont des petites créatures féériques ayant des théières, des carafes en guise de tête et qui possèdent un amour immodéré pour les gâteaux et les tartes ; les Cobbins sont tout droit sortis du Vent dans les saules ; les chevaux féériques, prétentieux mais montrant un amour sincère pour les beautés de Dolmenwood charment les mortels pour en faire des domestiques qui les peignent et le brossent ; il y a des cavaliers dans tête comme dans Sleepy Hollow ; les épouvantails prennent vie et parcourent Dolmenwood comme colporteurs pendant le printemps et l'été, à l'automne ils sont pris d'une folie homicide et passent l'hiver à regretter leurs exactions ; etc...

Les créatures classiques sont souvent "twistées" : les squelettes sont ravis d'être revenus à la vie et mènent une nouvelle existence de fête et de ripaille ; les goules sont des créatures voraces et tragiques car une fois repues leur reviennent les souvenirs de leur vie de mortel et la conscience de leur condition actuelle ; les trolls se nourrissent de mousses... qu'ils font pousser sur les cadavres de créatures intelligentes qu'ils ont tuées ; et il y a les dragons dont j'ai parlé plus haut qui sont nés du cadavre d'un dieu de la forêt tué par le prince de l'hiver et sont issus de sa bile noire, son sang, son phlegme ou de sa bile jaune.

Les créatures sont rangées en plusieurs catégories (les listes ne sont pas exhaustives) :
Constructions animées : souvent les serviteurs de lanceurs de sorts à moins que la magie très présente à Dolmenwood ne les ai amenés à la conscience (cas des gargouilles ou des épouvantails par ex)
Demi-fées : centaure, kelpie, sirène (qui sont tous mâles), licorne...
Dragons. Il existe 4 types de vers selon le type d'humeur qui leur a donné naissance
Fées : elfe, gobelin, grimalkin, esprit des tertres, troll, sprite, bonnet rouge (mais ce peut-être être un tricorne ou un chapeau haut de forme)
Monstruosités : gros mélange dans lequel on trouve les créatures liées au chaos et donc au Maître-Canasson (Naglord). Basilique, cacotrice, ombre animée, bouc démoniaque, Galocheur (amas de lamproie qui aspire par succion la force vitale de leurs victimes)
Mortels : dont les Sorcières et les Drunes qui sont des factions majeures du setting
Plantes, champignons et vases : qui auraient manqué à Dolmenwood
Morts-vivants : que je trouve tous très inspirants.

Notons aussi que les monstres liées à l'underworld ont une importance à laquelle je ne m'attendais pas.

2) ces créatures donnent vraiment envie de broder une histoire autour. Les tables de rencontres, la description des tanières ou des repères sont bien souvent le point de départ dune situation qu'on a envie de développer. Les gobelins arnaqueurs dont j'ai parlé, on peut tomber nez-à-nez avec eux alors qu'ils font la fête, dansent sur des airs de flutte (entre parenthèse, la musique et les chants reviennent très souvent dans Dolmenwood en général et dans ce bestiaire en particulier) et qu'ils se passent un enfant humain à bout de bras, de l'un à l'autre. Qui est cet enfant ? Pourquoi, comment les Gobelins ont-ils mis la main dessus ? Au MJ d'y réfléchir et aux PJ d'entrer en action. Les Mooglewomps sont des créatures métamorphes qui, déguisés en humains, cherchent à se faire inviter dans la demeure des habitants de Dolmenwood et, une fois entrés dans la maison, reprennent leur forme féerique (plus ou moins féline avec des gros yeux en soucoupe) et grandissent (comme Alice dans la maison du lapin blanc) jusqu'à remplir une pièce puis une deuxième, et la créature gagne en niveau à chaque pièce remplie. Est-ce que tous les occupants ont réussir à sortir à temps ? Est-ce qu'il y a des choses précieuses qu'ils ont laissé derrière ? Les PJ voudront-ils chasser le Mooglewomp de la maison ? Si oui, comment ?

3) pas de sacs à PV. La progression des PJ est limitée au niv 15 ; rares sont les PNJ majeurs humains à dépasser le niv 6. On retrouve cette logique low level dans les niveaux des monstres (à ce propos, on parle ici de "level" pour les monstres et pas de "hit dice"). L'essentiel du bestiaire est compris entre les niv 1 et 6. On ne compte que 6 monstres de 10DV+ (les vrais big boss sont décrits dans le Campaign Book et sont à la tête de factions).

Niveau règles, j'aime aussi bcp comment est géré le drain de vie. Les attaques de fantômes de Dolmenwood ne font pas perdre des XP mais les PJ perdent PV à soustraire au maximum et elles donnent des malus aux jets d'attaque et de sauvegarde. Ça a le même effet que la perte d'un niveau consécutif à la perte de XP mais ici, ces pénalités ne sont pas définitives : si le PJ arrive à gagner un niveau, il récupère ses PV max et les pénalités sont annulées.

6.) Allez vous vous en servir ?
On a commencé une campagne

7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Comment passer à côté de Dolmenwood ?
Pas de roleplay, ça ralentit les combats.
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DocDandy
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par DocDandy »

Je confirme : ce qui ressort de Dolmenwood ce n'est pas juste un monde D&Desque bis/ter que sait-je. 
Il y a vraiment une patte qui allie féérique, fantasy classique, contes horrifiques et culture européenne dans le sens large. 
C'es beau, drôle, touchant et effrayant, tout à la fois.
J'ai hâte de me lancer 
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Vociférator
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par Vociférator »

Gridal a écrit : lun. juin 30, 2025 8:09 pm 1.) Quoi que c'est ?
Jeu de rôle ! paru chez les Moutons électriques.

Lu également, et revendu depuis, donc c'est peut-être mon exemplaire que tu as récupéré :)

J'en ai le même avis navré que toi, voire je serai encore moins indulgent. Je suis d'accord que le travail de recherche est indéniable, mais Nathalie n'avait clairement pas le bagage pour le mener à bien toute seule, et l'absence de travail éditorial est flagrant (mais vu la réputation parfois discutable du fonctionnement de feu Moutons Electriques, ce n'est pas forcément surprenant). Je trouve malheureux qu'avec des gens embarqués dans le projet comme Romain ou Jérôme et Coralie que les textes n'aient pas été passés à l'épreuve de leur relecture, mais pour cela il aurait aussi fallu les rémunérer, ce qui semble être un des autres problèmes de l'affaire, malgré le succès du financement.

Quant à l'article de Guillaume Baychelier, j'en ai aussi un avis très négatif car il parle des CRPG sans chercher à relier spécifiquement avec la production JDRistique en parallèle. C'est à la limite du hors sujet, et ça pose le problème du plan d'ensemble de l'ouvrage : si on parle des activités très connexes du JDR, pourquoi ne pas parler alors du GN, voire du Cosplay ??

Et le chapitre de Melchior m'a renvoyé quelques décennies en arrière quand on était jeunes et cons avec ma table de rôlistes, et qu'on prenait certains ouvrages de Multisim aux tournures pompeuses et sentencieuses pour les lire façon Cercle des Poètes Disparus.

DocDandy a écrit : mar. juil. 01, 2025 9:49 am
Nathalie Zema est assez connue, notamment dans la région de Bordeaux, pour son érudition. Peut être un peu brouillonne vu le retour. Mais quand elle s'exprime c'est un puit de science sur les cultures geek.

Nathalie contribue beaucoup sur le site SciFi Universe, mais je la qualifierai personnellement plutôt de curieuse que d'érudite, ou en tout cas pas aux standards d'ici.
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Gridal
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par Gridal »

Entre temps j'ai vu que le bouquin était fiché sur le GRoG, avec une critique argumentée et très négative, qui relève peu ou prou les mêmes problèmes.
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Luven
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par Luven »

Mildendo a écrit : mar. juil. 01, 2025 6:28 pm ...

Excellent retour merci beaucoup :).
Je poste parfois depuis un clavier qwerty sans accents, desole !
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DocDandy
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par DocDandy »

1.) Quoi que c'est ?

URBAN DECAY chez OSPREY

Spoiler:
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2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
 Ici, dans le fil "je craque..."

3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Compulso-réfléchi, le sujet m'intéresse et c'était pas trop cher (22€ de mémoire) donc banco !

4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Un jeu Osprey déjà donc avec mon format fétiche aujourd'hui. ensuite une sorte de "Streets of Rage RPG" mais pas forcément bien foutu.

5.) Vous avez trouvé quoi ?
Un jeu cool mais avec des défauts qui peuvent s'avérer rédhibitoires. 

Donc Urban Decay propose de jouer des personnages de rues luttant contre des Boss corrompus affectant la "Ville" et les habitants du quartier. Les pjs allant des bons samaritains aux petites frappes décidant de faire le bien, on est dans du "street-level" où la majorité des problèmes se résolvent à grands coups de tatanes dans la gueule de mooks par pack de 12.

On commence par le système : sérieux, les gens qui font du GAME DESIGN : ARRETEZ DE CROIRE QU'UNE BASE SIMPLE AVEC DES PLEINS DE RUSTINES SYSTEME C'EST LE SUMMUM DE LA CONCEPTION DE JDR !!! :grmbl:

Si je dois résumer : la base est cool et facile (du D100) mais avec tout un tas de micro options qui rend l'ensemble assez indigeste.

La création de perso est super cool : on choisit un archétype (le Costaud, le voleur, l'enragé, etc), un background (ancien flic, voyou, autodidacte, etc.), un entraînement (baratineur, combattant des rues, chauffeur, etc.) et un code (soutien, tueur froid, Chevalier des temps modernes, etc.). Chaque choix apporte des bonus sur des compétences en % et des capacités spéciales associées. Il n'y a pas énormément de choix mais la customisation est vraiment cool. J'ai créé un ancien flic très musclé qui a décidé de mettre ses poings au service des innocents. 

A savoir qu'il y a un paquet de compétences et notamment pour la bagarre comme frapper, taper du pied, lutter et utiliser des armes.
On décide d'ailleurs en premier du concept du groupe pour voir si sont des frères du dojo local ou un gang de petits voleurs. Cela créé tout de suite de la cohésion de groupe.

Niveau système on a une base simple pour tout ce qui est hors combat : un d100 sous compétence et si on a un trait on jette un dé d'unité supplémentaire. Ca n'impact pas trop les chances de réussite mais double les chances de critiques qui se font sur un double résultat (44-55-66 etc.).

Pour le combat... on va être poli mais ça sent l'usine à gaz un brin. 
Donc les perso ont de l'Energie qui dépend du niveau de blessures ET des tripes. En gros tu peux perdre des tripes dans certaines situations qui cela va impacter ton Ernegie (comme des PV). Tes blessures vont augmenter si tu prends trop de coups, impactant ton niveau d'énergie qui si renouvelle entre chaque combat.
Pour taper, on a des points de clash qui se renouvelle à chaque roound. Les points de clash vont servir à défendre, activer des capacités de combat ou juste faire plus mal quand ça touche. 
C'est pas forcément très fluide au début mais ça a l'intérêt d'offrir des choix de jeux. Sauf que...
Mon perso de gros tapeur a genre 90% en poings, 30% en pieds et 50% en lutte. Même si les PC permettent d'avoir des options variées en jeu on comprend bine que mon perso va surtout donner des patates de forain. 
Pire ! Afin de dissuader l'emploi d'armes à feu dans le jeu, l'auteur a eu la bonne idée de rendre ça possible mais tellement pénible que c'est dissuasif. Bref les flingues c'est pour les méchants d'en face ou pour les joueurs qui veulent se la raconter. 

Les scénario sont assez simple : on va dans une scène, on tape sur des mooks qui vont lâcher un indice sur la prochaine scène où on va taper un lieutenant  qui mènera peut être au Boss. 

L'ergonomie pour le MJ est assez cool avec les moyens pour créer des Boss et lieutenant aux petits oignons sans effort. après quelques jets sur des tables aléatoires, j'ai créer Jonathan Parker, ex-colonel des marines, qui magouille pour "nettoyer les rues de la racaille" en recrutant d'autres vétérans dans des centres de parole pour soldats. 
Malheureusement les pnjs ont aussi leur lot de règles et capacités spécifiques qui ne rendent pas l'ensemble très digeste pour le MJ.

L'univers est ultra basique : c'est LA VILLE, ses quartiers à explorer, ses pnjs etc. Rien de très original. 

Au final on a 155 pages très cools, bien illustrées et mise en page mais avec tout un tas de microrègles / capacités qui vont demander à la table de s'investir un brin afin de bien maitriser l'ensemble.

6.) Allez vous vous en servir ?
Ca va rejoindre mon étagère de "trucs sympa mais un peu relou dont je ne suis pas sûr d'avoir le temps de tester". 

7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Si vous aimez la baston et l'ambiance Streets of Rage, Teenage Turtles Mutant Ninja et autres.
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Gridal
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par Gridal »

@DocDandy Merci pour ce retour complet. Je m'intéressais au jeu sur le fil "Je craque", pour l'offrir à un pote rôliste fan des beat them all. Ton avis et celui de @zuzul m'ont convaincu de ne pas l'acheter, même si vous mettez en avant quelques qualités.
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Fabulo
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Heroes&Monster

Message par Fabulo »

Spoiler:
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1.) Quoi que c'est ?
Heroes&Monsters
Le Black Hack, un peu étoffé.
En livret. 92 pages.

2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Par hasard. En cherchant une version papier du Black Hack.

3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Réfléchi, je voulais un jeu medfan basique plus fourni et générique qu'Into the Odd/Cairn.
Format papier.

4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Une version papier inspirée du Black Hack avec sorts et monstres.

5.) Vous avez trouvé quoi ?
Ce que je pensais y trouver càd:
- les 6 caracs donjon (for,dex,con,int,cha,sag) , flexible et parlant
- jet d20 sous carac pour Save et Test, avec un dé en plus éventuel (avantage) selon la classe ou contexte
- création par répartition de points pour les caracs (non aléatoire)
- des classes de perso typées à l'ancienne : Cleric, Thief, Magic-User, Fighter, Elf, Dwarf, Halfelin
- quatre classes bonus : Runepriest (dwarf), NightShade (elf), Master (halfling), Puppeteer (gnome)
- combat basique : jet uniquement par les joueurs, d20 sous DEX ou FOR
- dégâts selon classe avec bonus selon arme
- différenciation entre bouclier (à manier, jet de DEX) et armure (absorbe dégat)
- des monstres expédiés en une ligne de description et une seule carac (HD)
- des listes de sort décrits sommairement
- un concept explicite qui me parle : ce jeu s'adresse à un "good storyteller" qui est "up to doing a lot of creative thinking on the fly"

Simple, direct, efficace, rédigé sobrement. Règles homogènes sans sous-systèmes alambiqués.

6.) Allez vous vous en servir ?
Oui.

7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Oui, si vous cherchez un jeu qui ne propose que des principes de règles et des suggestions de monstres et sorts, et le parfum du donjon à l'ancienne.
10 euros sur amazon. Petit livret a priori bien relié.
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Vociférator
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Re: Retours de lecture - Index des jeux dans le premier message

Message par Vociférator »

1.) Quoi que c'est ?

En quête des livres dont vous êtes le héros
de Raphaël Lucas publié chez Third Edition

Spoiler:
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2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?


Ici, très probablement dans le fil livres-jeux que je regarde distraitement de temps à autre, et le fil bonnes affaires.

3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?

Réfléchi. Je n’ai pas acheté l’ouvrage lors de sa sortie en raison de son prix (pas forcément injustifié, mais voilà je tente de raisonner maintenant mes achats), et aussi les échos pas top entendus dessus. L’éditeur ayant fait récemment une promo dessus répercutée ici-même, j’en ai finalement profité.

Impulsif également. Comme la cohorte des rôlistes de ma génération, que ce soit ici ou dans les bios du GROG, les LDVELH et la collection Défis Fantastiques ont été ma première porte d’entrée sur les cultures de l’imaginaire. Ma pauvre maman qui ne s’y connaissait pas du tout m’avait acheté en 1985 comme premier ouvrage le 3ème tome de Sorcellerie – Les 7 Serpents. Trop difficile, trop lié avec les deux tomes précédents, trop flippant notamment avec sa couverture, tout concourrait pour faire de cette première expérience un échec complet. Mais la carte d’Allansia et la quête et les énigmes sur ce qui reste pour moi la meilleure série (je n’aurai exploré que partiellement celle de Loup Solitaire, découragé comme pour un Runequest du coût d’entrée de sa gamme pléthorique) auront été les premiers ingrédients qui me feront ensuite basculer dans le JDR.

Mais comme le deuxième achat de ma maman a été le très atypique et raté Les Gardiens de la Galaxie, les LDVELH auront été finalement une collection que j’aurais relativement peu exploré, plus intéressé par le background des ouvrages que du déroulement des paragraphes à choix multiples qui ne m’auront jamais passionné outre mesure.

4.) Vous pensiez trouver quoi ?

Un livre globalement raté sur la saga des LDVELH, en raison des échos pas top.

5.) Vous avez trouvé quoi ?

Un livre globalement réussi sur la saga des LDVELH : il y a beaucoup à redire de la forme, mais le fond est là.

Sur la forme déjà, l’ouvrage proposé est au moins de très bonne facture : couverture cartonnée plus que solide, et le petit signet pour marquer les pages est toujours agréable pour les ouvrages de ce format, et de ce type de contenu qui se snacke chapitre par chapitre, propre à une lecture de vacances qu’on va ouvrir et fermer de façon aléatoire.

La qualité d’écriture est en revanche euh… on va dire aléatoire également. Raphaël Lucas a une plume qui se lit bien, mais le livre est constellé d’effets de style qui me semblent boursouflés et inutilement démonstratifs. Je veux bien croire que l’auteur s’est fait ici plaisir, mais ça me surprend que son éditeur ne l’ait pas davantage repris en disant que le livre n’avait pas vocation de concourir pour le Goncourt… Peut-être que de produire des ouvrages à la syntaxe et à la présentation très egocentrée fait partie de la ligne éditoriale de THird Edition, mais j’avoue que l’introduction et les premières pages ont failli me faire tomber le livre des mains, et regretter initialement mon achat (et je comprends alors les échos pas top remontés).

De même, les longues digressions au départ sur des origines antédiluviennes du LDVELH en allant jusqu’à ré-explorer Shakespeare m’ont laissé un peu de marbre, comme quand on cite les jeux de la Marquise de Sévigné pour remonter aux origines du JDR… Heureusement, quand on entre dans l’époque plus contemporaine, le propos se fait plus précis et passionnant. J’ai donc trouvé le travail de recherche de Raphaël Lucas de très bonne facture : au fur et à mesure des collections qu’il aborde, on devine que le LDVELH n‘est pas une excroissance apparue spontanément des JDR, mais comme ces derniers avec les wargames, les LDVELH ont suivi un cheminement propre pour ensuite exploser avec les Fighting Fantasy / Défis Fantastiques du duo Jackson / Livingstone.

Concernant ces deux gentlemen, ou plutôt devrait-on dire tycoons, Raphaël Lucas fait aussi un très bon travail de synthèse sur les débuts et l’évolution de Games Workshop. On sent qu’il a puisé ses sources dans Dice Men, tout en tentant un travail un peu plus critique sur leurs personnalités (ce qui m’avait particulièrement excédé sur l’auto-hagiographie de Dice Men que j’avais revu ici) - cf. la rancune soulignée au détour d’une phrase d’un Ian Livingstone contre Joe Devers parti bâtir lui-même son succès avec Loup Solitaire plutôt que d’accepter les conditions léonines imposées par le duo pour publier sous le label Ian Livingstone & Steve Jackson presents… Mais bon, il n’est pas facile d’égratigner ces deux icônes absolues quand on parle des LDVELH.

C’est d’ailleurs peut-être un des manques que je trouve dans l’ouvrage : même si ce n’est pas surprenant, l’ouvrage reste très polarisé sur la production du duo. Raphaël Lucas n’omet certes pas de nommer toutes les autres collections et auteurs qui méritent qu’on leur prête un intérêt mais on sent que la place manque pour en faire une revue plus exhaustive. Je regrette ainsi que la particularité US avec les Endless Quest de TSR parues un an auparavant, et qui empêchera le développement exponentiel des Fighting Fantasy aux Etats-Unis, ne soit pas plus explorés, tout comme leur traduction française chez Solar.

Cela reste cependant une grande qualité du livre de Raphaël Lucas que d’aborder un maximum d’aspects, et de mettre en lumière que la magie des LDVELH ne s’est pas seulement faite uniquement sur les épaules de Steve Jackson et Ian Livingstone, quand ces deux derniers ont tendance à facilement raconter cette fable : Raphaël Lucas n’oublie pas ainsi de citer les éditrices de chez Puffin qui ont permis à ces collections d’exister.

Et sur le cas particulier de la France, il aborde également en détail l’épopée très particulière de Gallimard qui s’est engouffré massivement sur ce créneau, au point de racheter toutes les séries parues au Royaume-Uni chez différents éditeurs, et de les unifier dans une même collection et un même format. En revanche, si le traducteur des premiers opus est crédité et salué pour son travail, il n’y a pas de commentaires plus critiques qui sont faits sur les balbutiements des premières traductions, alors que la culture fantasy était complètement inexistante alors dans l’Hexagone : j’ai récupéré chez moi une des premières versions du Sorcier de la Montagne de Feu où Orque était alors traduit par Farfadet, et Gobelin par Lutin. Je vous laisse imaginer les descriptions effrayantes qui pouvaient en découler…

La conclusion de l’ouvrage sur la désaffection et la renaissance des LDVELH m’a aussi semblé un peu expédié. J’aurais aimé que l’auteur explore davantage la perte de vitesse de ce format, qui n’a pas forcément été impacté à mon avis par les mêmes raisons que le JDR (Magic, jeux informatiques) comme il le laisse très rapidement entendre. Je pense que les consoles portatives (Gameboy, Nintendo DS) ont eu un impact spécifique, tout comme le fait que ces productions avaient une aura moins adulescente que d’autres loisirs. Cela en résulte de mon point de vue à une vraie scission entre les plaisirs nostalgeek de se reconstituer les collections anciennes, et les jeunes générations qui vont évoluer vers des titres et des thèmes qui n’ont plus grand-chose à voir en termes de construction avec les Gallimard des origines. Quand j’interroge mes enfants sur pourquoi les quelques LDVELH des origines que j’ai sauvés ou récupérés ne les ont jamais attirés malgré une culture familiale qui aurait dû les favoriser, ils trouvent les formats vieillots, verbeux, complexes à manipuler, en un mot décourageant... J’aurais bien aimé donc que l’ouvrage traite de ce gap générationnel, manifestement bien plus tranché que sur le JDR.

Au final, j’ai eu cependant un vrai plaisir à lire ce livre malgré son style ampoulé, avec toutes les informations que j’ignorais jusqu’ici largement sur cette épopée. Il lui manque une édition enrichie et révisée par rapport à mes remarques, mais il n’en reste pas moins remarquable.

6.) Allez vous vous en servir ?

Fait, je l’ai lu, et je vais pouvoir davantage me la raconter sur le fil livres-jeux :mrgreen: Idéalement, je le ficherai bien pour le GROG pour la section Documents et Etudes en raison de ses liens entre-mêlés avec le JDR que l’auteur aborde de façon très explicite, mais je crains qu’il ne soit trop hors sujet : @Salanael ? @PM ?

7.) En conseilleriez-vous l'achat ??


A un prix d’occasion ou promotionnel, carrément ! Au prix du neuf, à voir en fonction de l’intérêt que vous aurez comme moi du sujet et des défauts du livre, mais dans la même catégorie Documents et Etudes c’est un achat bien plus avisé que le livre Jeu de Rôle ! ou Dice Men selon moi.
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