[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

[Jiohn Guilliann]

On a effectivement eu des discussions "hors jeu" à ce sujet. Il n'y a à priori jamais eu de colonisation avant notre arrivée sur Terre Neuve. Le concept de respect des indigènes ne se pose donc pas, car on n'a pas de vision à long terme de ce que peut faire la colonisation. De fait, notre groupe respecte les individus et leur culture (et ces derniers ont bien su se faire respecter), mais leur propre culture les pousse à établir durablement leur présence et à exploiter ce que leur offre le nouveau continent. Le concept de spoliation est très récent et il n'a pas de raison d'être, ici.
Imagine un groupe "civilisé" arriver sur une terre vierge, qui n'est pas exploitée ! Quel gâchis ! D'un point de vue Concordien (marchand, donc), c'est un crime que de laisser cet espace en friche.
D'ailleurs, tu vois que d'autres civilisations du vieux continent, qui n'ont pas de respect pour la personne humaine (on ne s'étendra pas sur le fait que ce sont des gens qui dominent par la religion...), ne se sont pas gênés pour asservir la population locale.

En conclusion, nos personnages ont parfois eu des actions qui seraient répréhensibles moralement de nos jours mais qui sont en ligne avec leur culture.

Quant au risque de guerre chez les indigènes, c'est bien notre maison qui l'a amené, mais une fois le mal fait (ce qui n'est pas un cas de conscience pour les PJ), autant essayer de le minimiser.

Jiohn Guilliann

[oswenn]

Pas de colonisation sur terre neuve avant vous soit, mais comme on ne sait pas s'il y en a eu ailleurs au préalable dans votre monde (et donc que l'on pourrait connaître les effets induits de ces éventuelles colonisations), c'est plus difficile de juger d'éventuelles leçons non retenues de colonisations préalables ou pas.
En même temps il y a toujours cette volonté de s'implanter dans un endroit pas si vierge que ça puisque des colons sont amenés dans des terres qui appartiennent à d'autres peuples.
Mais effectivement on peut comprendre que les persos voient les exploitations d'abord, surtout qu'ils montrent du respect envers ces cultures. Et on peut légitimement penser que leur propre culture les pousse à agir de la sorte.

Merci de la réponse

[Sammael99]

Pour être tout à fait honnête, personnellement en tant que MJ ce qui m'éclate dans cette campagne c'est justement les choix moraux (conscients ou non) que sont amenés à faire les PJs colons.

Il y a un certain nombre de choses qu'ils auraient pu faire (esclavage, commerce de verroterie, pillages d'artefacts culturels) et n'ont pas fait (par exemple, il est très probable que les arbres ancêtres gravés des indigènes se soient revendu très cher à des collectionneurs d'arts sur l'ancien continent, mais dès le départ la Compagnie a dit a ses hommes "niet", c'est hors de question.)

Par contre, il est évident que notre jugement moral moderne qui conclut que toute colonisation est mauvaise ne peut que s'appliquer à celle-ci. De plus, la Compagnie a quand même conclu un joli pacte avec le diable Sharquenoir qui est autrement plus moralement répugnant selon leurs propres référents culturels que la colonisation elle-même...

Dès qu'on va reprendre le jeu, il va y avoir d'autres choix moraux intéressants à examiner !!!

[Jiohn Guilliann]

Il y a un certain nombre de choses qu'ils auraient pu faire (esclavage, commerce de verroterie, pillages d'artefacts culturels) et n'ont pas fait (par exemple, il est très probable que les arbres ancêtres gravés des indigènes se soient revendu très cher à des collectionneurs d'arts sur l'ancien continent, mais dès le départ la Compagnie a dit a ses hommes "niet", c'est hors de question.)

Pour être encore plus honnête, si la compagnie n'est pas allée dans cette direction, c'est aussi qu'elle n'a aucune force de frappe. Au moment de son arrivée, se mettre à dos les indigènes, c'était la mort assurée. Une fois établis, il n'était plus question de pillage, car on faisait partie de la tribu/clan.
On serait arrivé en force, à la façon des conquistadors, on n'aurait sûrement pas eu tant de scrupules au départ.

Jiohn Guilliann

[Nital]

Bonjour à tous,

Eh bien, ça m'en a pris du temps de les lire, ces 58 pages, mais ça valait rudement le coup !!
(pardon patron d'avoir arrêté ou presque de bosser depuis bientôt une semaine...)

Bravo pour ce morceau de bravoure qu'est cette campagne !
Merci a Sammael de faire l'effort de faire tous ces CR, et félicitations aux joueurs aussi pour leur ténacité et leur immersion dans leur perso !

Moi qui vait bientôt me mettre à Reign (j'ai trouvé ce thread juste après avoir acheté Enchiridion), j'ai là une matière immense qui va assurément me servir (même si je ne sais pas encore ce que mon groupe de joueurs aura l'intention de jouer...).

Une question pour Sammael quand même: si j'ai bien compris, le monde dans lequel se déroule les aventures est de ta facture. Quel est le niveau de détails de ce monde que tu avais préparé avant de lancer la campagne il y a deux ans ? (le brief de début de thread ou plus ?)

Encore une fois bravo ! Et vivement la suite !

[Sammael99]

Une question pour Sammael quand même: si j'ai bien compris, le monde dans lequel se déroule les aventures est de ta facture. Quel est le niveau de détails de ce monde que tu avais préparé avant de lancer la campagne il y a deux ans ? (le brief de début de thread ou plus ?)

Encore une fois bravo ! Et vivement la suite !

Le brief du début, une description quartier par quartier de Concorde (qui n'est écrite qu'à 50%), des notes liées dans un wiki sur le nouveau continent et sur Concorde, des cartes du nouveau continent, et c'est à peu près tout.

Je ne voulais pas trop cadrer pour avoir la latitude de m'adapter à ce que les joueurs feraient.

Par exemple, leur décision d'envoyer Henri en espion dans l'Empire, je l'ai pas vue venir du tout. J'avais pratiquement rien écrit sur l'Empire, donc j'ai du improviser pas mal...

Mais au final, pour le moment, ça se passe bien. Mon seul souci c'est de trouver le temps de jouer et d'écrire les CR...

[Nital]

Merci pour ces éclaircissements.
Ca va me donner du courage pour avoir les balls de me lancer avec très peu de détails face à un groupe )

[Sammael99]

Bon, c'est pas pour faire mon vil teaser, mais j'ai recommencé à écrire hier soir...

[N'Qzi]

Excellent !

Je suis un de tes nombreux lecteurs impatient de lire la suite !

Je sens que cela va être bien

[Cédric Jeanneret]

Moi de même !

[Jiohn Guilliann]

Tout pareil que Marcel.

Jiohn Guilliann

[Arkady]

Bon, c'est pas pour faire mon vil teaser, mais j'ai recommencé à écrire hier soir...

Dis donc, les soirées sont longues par chez toi... A croire que tu vis dans le Grand Nord Canadien !?!

[Sammael99]

Bon, c'est pas pour faire mon vil teaser, mais j'ai recommencé à écrire hier soir...

Dis donc, les soirées sont longues par chez toi... A croire que tu vis dans le Grand Nord Canadien !?!

Ha, plus au nord encore !

Non, en réalité j'ai un boulot qui implique (en partie) d'écrire des rapports, et quand tu as passé la journée et une partie de la soirée sous word, quand vient la pause c'est un peu dur de se motiver à te remettre à écrire.

Mais bon, la moitié de la suite est écrite, il faut juste que je trouve le courage de m'atteler à l'autre moitié...

[Jiohn Guilliann]

Et si tu postais la moitié que tu as déjà ? Ca éviterait de laisser tomber le post dans les profondeurs du forum.

Jiohn Guilliann

[Sammael99]

L’homme est assis sur l’estrade du grand amphithéâtre. Il est tendu, c’est visible, mais ce qui est encore plus visible ce sont les horribles tatouages qui le défigurent. Ils partent de la base de son cou en entrelacs bruns et remontent le long de ses joues pour entourer ses yeux de motifs étranges, à la limite de l’obscénité. A sa vue, un murmure de dégoût parcourt le sénat…

Le Doyen Coste prend la parole :

- « Hiérophante Patrocle, veuillez interroger le témoin… »

Patrocle de Mexès se lève et s’approche de l’homme tatoué.

- « Quel est votre nom ? »

- « Je m’appelle Diomède… » répond l’homme, visiblement intimidé.

- « Diomède, d’où êtes vous originaire ? »

- « Je suis né à Aegone, dans la province de Démos. »

- « Démos ? Je suis étonné. Vous n’avez pas l’accent chantant de notre illustre pair Philémon… »

Quelques rires parcourent l’hémicycle.

- « Vous savez, quand on est marin, » répond Diomède, hésitant, « on passe pas beaucoup de temps sur terre… Ca déforme vite le parler. On chope… enfin, on acquiert un sébir un peu bâtard, des expressions et des accents qui ne viennent pas de chez vous… »

- « Vous êtes donc marin ? »

- « Oui. C’est ça… »

- « Et quel était votre dernier navire ? »

- « La Gloire Céleste, sous le commandement du Préfet Aegysthe. »

Quelques sénateurs poussent des exclamations de surprise.

- « Diomède », reprend l’Hiérophante, « parlez-nous de cette expédition… »

- « Je me souviens pas exactement des dates, mais on a voyagé à peu près quatre mois après être parti de Pharos. On a perdu le Saint Xène et la Félicité. Quand on a finalement touché terre, cela faisait plusieurs jours qu’on avait plus rien à manger et presque plus d’eau douce. La région où on est arrivé était aride, assez froide, avec de la végétation basse et des vents glacés très violents. On a laissé quelques hommes à bord après les avoir ravitaillés avec des baies qu’on a trouvé et de la viande de renards blancs qu’on avait réussi à capturer. Sous le commandement du Préfet Aegysthe, on a établi un camp sur terre pour commencer à explorer les environs.

Mais le deuxième soir, alors que la plupart d’entre nous dormions, on a été attaqué par des sauvages… C’était affreux. Ils nous ont massacrés, ils avaient les dents acérées, des armes primitives, mais l’effet de surprise et leur goût pour le sang a eu raison de la discipline Impériale. La plupart d’entre nous avons été massacrés et dévorés sur place. Mais quatre d’entre nous ont été capturés par les sauvages. Ils nous ont emmenés dans un village délabré, et attaché à des piliers en bois. On a pensé qu’il nous gardaient pour plus tard… »

- « Comment vous êtes vous enfuis ? »

- « On s’est pas enfuis… On a été… sauvés. Enfin, si on peut dire. »

- « Sauvés ? Mais par qui ? »

- « Par la Compagnie de Terre-Neuve. Un groupe de colons de Concorde qui ont établi un campement sur le nouveau continent pour l’exploiter commercialement. Ils ont attaqué le campement de nuit et nous ont emmenés. Ils ont pris le contrôle de la Gloire Céleste et nous ont emmené, prisonniers, dans leur colonie. Enfin, si on peut l’appeler ainsi… »

Un silence stupéfait envahit les rangs des sénateurs, avant que n’explose un tohu-bohu indescriptible. Le Doyen frappe de son marteau sur la lourde cloche placée non loin de son pupitre pour ramener le calme.

- « Expliquez nous alors comment vous êtes revenu dans les terres de l’Empire ? »

Diomède hésite, bafouille un peu, et finalement entreprend la seconde partie de son récit :

- « Nous avons tenté une évasion, avec le Préfet Aegysthe qui était également parmi les prisonniers. Mais les colons veillaient au grain, alliés avec d’autres sauvages anthropophages. Nous avons été repris par les sauvages. Les colons ont executé les autres et leur ont… arraché les yeux, qu’ils ont donné à manger aux sauvages… »

A ces mots, la voix de Diomède se brise. Un silence pesant occupe quelques instants l’hémicycle. Puis, d’une voix où semble pointer une certaine compassion, Patrocle de Mexès demande :

- « Comment avez-vous survécu ? »

- « Je… ils m’ont épargné. Enfin, façon de parler. Ils m’ont gardé pour me renvoyer à Concorde et me faire interroger là-bas. Mais d’abord ils m’ont tatoué avec ces horribles motifs. Ils pratiquent les coutumes des sauvages. Ca voulait dire que j’étais devenu leur esclave. Ensuite, ils m’ont mis aux fers à fond de cale de la Gloire Célste, qu’ils ont rebaptisé l’Agnostique… »
Une rumeur de colère parcourt l’assemblée.

- « Je suis resté plusieurs mois au fond de cette cale puante, avec pour seule compagnie les rats et quelques sauvages qu’ils avaient capturés pour les parader à Concorde. J’avais réussi à ne pas trop m’affaiblir à force d’exercice et de prière. Lors de l’arrivée à Concorde, un garde est venu pour nous surveiller, mais les sauvages l’ont attaqué et, avec leurs dents aiguisées, l’ont égorgé. Il avait des clés, j’ai pu nous libérer tous. J’ai laissé les sauvages fuir les premiers, ils ont attiré l’attention de la milice, perdus dans une ville inconnue. J’en ai profité pour fuir. Je me suis déguisé en Pèlerin Silencieux, ça m’a permis de quitter Concorde. Et puis je suis rentré à pied jusqu’à chez moi… »

L’assemblée plonge dans un long silence, que brise finalement Patrocle de Mexès, d’une voix où pointe une certaine compassion :

- « Diomède, pouvez-vous nous en dire plus sur ce nouveau continent. De ce que vous avez pu en voir… »

- « C’est un endroit épouvantable. Une vaste lande désolée, frigide, où rien ne pousse. A perte de vue on n’aperçoit qu’une steppe où poussent des arbustes rabougris. Je pense que c’est ce qui explique en partie que les sauvages qu’on y trouve se dévorent entre eux. »

Le hiérophante semble un peu décontenancé, pour ne pas dire déçu.

- « Mais tout de même… les colons de Concorde qui vous ont capturé, ils sont prospères… Ils ont trouvé des denrées rares, des épices, des bois précieux… »

- « Euh, et bien… en tous cas on en a pas vu la trace. Eux ils vivent dans des marais insalubres, il y a des bêtes sauvages terrifiantes. On a entendu parler de primates géants qui peuvent arracher le bras d’un homme d’un coup de bras, de créatures visqueuses qui tombent des arbres et dévorent la tête des malheureux qui explorent la jungle… »

- « La jungle ? Mais vous venez de nous dire que le nouveau continent n’est qu’une steppe glacée ? »

- « Oui, enfin, non, là où se trouve la miteuse colonie de Concorde, c’est plus au sud. Je sais pas bien si on peut appeler ça la jungle, mais c’est très humide et il y a des grands arbres. Mais je n’en ai rien vu, j’étais constamment aux fers. »

- « Bon, mais cette colonie de Concorde, elle vit de quoi ? Ils exploitent quelles denrées ? »

- « Ben, je ne sais pas bien… »

Patrocle de Mexès prend quelques instants pour se composer, puis s’adresse à l’assemblée :

- « Eminents collègues, bien que ce rescapé n’ait pas vu grand-chose de ce nouveau continent, il nous apporte une information vitale, l’information que nous attendons : ce nouveau continent existe. Non seulement il existe, mais Concorde, cette aiguille dans notre flanc, met toutes ses ressources dans la colonisation de ce lieu, au point d’éradiquer nos propres explorateurs à tous prix. Il y a plus d’un an maintenant que nous mettons sur pied une armada pour prendre pied sur ce nouveau continent et y répandra la seule vraie foi. La route est claire, sénateurs, nous savons maintenant que le continent existe, et que même si notre expédition exploratrice n’en est pas revenue, elle a trouvé ce continent. Nous savons comment nous y rendre, allons-y ! Au vote souhaité par Philémon de Démos, vous savez maintenant qu’il faut s’opposer ! L’Armada doit conserver son objectif premier ! »

Exclamations de soutien d’un côté de l’hémicycle, protestations de l’autre.

L’hiérophante Philémon, péniblement, se lève et fait signe au doyen qu’il souhaite prendre la parole. Le silence se fait dans l’assemblée.

- « Sénateurs, nous avons, il me semble, assez tergiversé. Par une manœuvre indigne de cette assemblée, Patrocle de Mexès a produit un témoin qui certes nous confirme que le continent subudoré existe bien, mais qui nous apprend également qu’il ne présente aucun intérêt stratégique pour l’Empire. Un steppe désolée, des marais insalubres, des sauvages anthropophages, est-ce pour cela que nous irions risquer nos hommes dans une longue traversée perclue de dangers ? Alors que, je vous le rappelle, Concorde est à notre portée ! Affaiblie, divisée, notre Armada n’en fera qu’une bouchée ! »

Toute l’attention de l’assemblée est sur le vieil orateur, personne ne voit le visage du marin Diomède qui soudain à pâli. Il tourne la tête à droite, à gauche, semblant espérer une occasion de revenir sur son témoignage. Par chance, l’orateur la lui donne.

- « Car c’est bien ce que vous nous avez dit, Diomède, n’est-ce pas ? Une lande désolée, aucune denrée à commercialiser, des sauvages à perte de vue. Ce continent, on en connaît même pas la taille, peut-être ne s’agit-il que d’une île… Qu’en dites-vous, Diomède ? »


- « Euh, et bien, votre éminence, c’est vrai que ce que j’en ai vu était misérable. Mais les sauvages, ils avaient des ornements avec ce qui ressemblait quand même à des pierres précieuses. Les colons n’en avaient pas trouvé la source, mais elle doit exister. Et puis, maintenant que vous me le demandez, la cale du navire où j’ai croupi pendant mon retour était tout de même pleine de tonneaux, caisses et autres coffres. Bien sûr, je ne sais pas ce qu’ils contenaient, mais pourquoi en embarquer tant si leur contenu ne vaut rien ? »

C’est au tour de Philémon de Démos d’être interloqué. Il s’apprête à reprendre la parole, mais il est interrompu par le Doyen :

- « Messieurs, nul doute que nous pourrions débattre de ce continent pendant des heures, mais le fait est que nous n’en saurons pas beaucoup plus que ce que nous a dit le marin Diomède, dont je salue au passage la bravoure. Je propose donc que nous passions au vote. Je vous rappelle que la motion de Philémon de Démos propose de réaffecter l’Armada mise en place pour la conquête du nouveau continent à une attaque de Concorde. Ceux qui sont en faveur de cette motion mettrons une pierre blanche dans l’urne, les autres une pierre noire. Le décompte sera effectué sous mon contrôle à trois reprises. »

On amène au centre de l’hémicycle une grande urne de pierre, et rangée par rangée, les sénateurs descendent vers l’urne, le poing serré sur la pierre de leur choix. Une fois le vote terminé, le contenu de l’urne est versé dans un grand baquet de cuivre. Une fois encore, l’attention étant focalisée sur le contenu du baquet, personne n’aperçoit la marin Diomède qui, perché sur la pointe de ses pieds, tente d’apercevoir les pierres et leur couleur. Mais à l’œil nu, impossible de trancher, il semble y avoir autant de blanc que de noir.

Le dépouillement dure plus d’une heure. Finalement, muni des résultats noté sur un parchemin, le doyen se rassied sur sa chaire et prend la parole :

- « Avec 54 voix pour et 57 voix contre, la motion est rejetée. L’Armada partira comme prévu pour le nouveau continent dès qu’elle sera prête. »

Dans le brouhaha qui s’ensuit, personne n’entend le soupir de soulagement de Diomède.