mephystopheles a écrit : ↑lun. nov. 28, 2022 9:35 pm
Je suis d'accord avec ça, je faisais juste remarquer que si on prend la proposition de base, avec le bon nombre de rencontres, avec les NC bien comme il faut et les repos comme conseillé dans les règles on est pas gritty.
Alors en fait non, nous ne sommes pas d'accord
je le redis (en soulignant les points clés) :
Islayre d'Argolh a écrit : ↑lun. nov. 28, 2022 9:01 am
Pour en revenir à D&D5, avant même de parler de règles maisons visant a accentuer ce sentiment de vulnérabilité (la plus connue étant celle du "havre" issue d'
Adventures in Middle Earth : pas de repos long possible en dehors d'un endroit sécurisé/pacifié) il faut rappeler les points suivants :
D&D 5 est un jeu basé sur l'
attrition : toutes les mesures de danger des rencontres (
easy/medium/hard/deadly) sont liées au calcul et au déroulement du budget d'aventure quotidien.
Si le MJ ne déroule pas ce budget convenablement (dépense de l'intégralité du budget entre deux repos longs, deux repos courts possibles entre deux repos longs) les ressources des PJ ne seront jamais en tension et il n'y aura pas de sentiment de vulnérabilité (et accessoirement les classes ne seront plus aussi bien équilibrées entre elles mais c'est un autre sujet).
Si un meneur de jeu fait le choix conscient de ne pas tenir compte de cette dynamique d'attrition (parce que ça le fait chier de dérouler le budget quotidien et que ça ne correspond pas a son rythme de narration favori) il faut qu'il en tienne compte et qu'il utilise une autre métrique de rencontre (des combats rares mais chiffrés a 50% du budget quotidien, par exemple).
Tenir compte aussi du fait que toutes les métriques du jeu sont basées sur des PJ en mode "casual" (pas de dons, pas de multiclassage, pas d'objets magiques). Face a des PJ en mode "hardcore gamers" il faudra compenser d'autant en augmentant sensiblement la difficulté (calculer les budget comme s'il y avait 5 PJ au lieu de 4, par exemple).
Enfin ne jamais oublier que le matelas de sécurité des trois sauvegardes contre la mort est tout a fait réel mais qu'il est loin d'être imperméable. J'y consacre un paragraphe entier dans le numéro 2 des élucubrations de l'Horloger (bientôt, chez vous !) donc je ne vais pas développer outre mesure mais
tant que le MJ ne prends pas conscience de l'articulation qui existe entre le seuil de mort instantanée, le décompte des sauvegardes et l'état préjudiciable unconscious il ne joue pas les règles de D&D5 telles qu'elles ont été pensées (et exacerbe le sentiment d'invulnérabilité des PJ).
Bref :
relisez ces règles, jouez vraiment le budget quotidien et mettez en scène des Gnolls. Je vous promets que vous l'aurez votre ambiance
dark fantasy, sans changer une virgule de la 5e.
La technique des rencontres a 50% du budget d'XP est intéressante pour les MJ qui ne veulent mettre en scène que de rares combats mais tous très dangereux pour les PJ.
Ce n'est pas le postulat de base du jeu mais ce n'est pas non plus une règle optionnelle : c'est juste une bonne compréhension de "l'outil" budget d'XP et la capacité a adapter son usage aux besoins.
Pour autant, un meneur de jeu qui déroulerait vraiment son budget d'XP obtiendra lui aussi mécaniquement des combats tendus : ceux de la fin de journée d'aventure, avec une tension maximum sur les ressources de l'équipe.
Prenons un exemple concret.
Un budget d'aventure ventilé sur 4 rencontres : medium/deadly/medium/deadly.
Compte tenu de la limite des deux repos courts entre deux repos longs, l'équipe va mécaniquement se retrouver au moins une fois dans une situation de grande tension sur les ressources (HP principalement) parce qu'elle va devoir enchainer deux rencontres représentant 50% du budget et ce sans repos (et donc sans possibilité de dépenser des DV). Et ce sera d'autant plus vrai qu'elle se rapprochera de la fin du "programme".
En l’occurrence sur ces 4 rencontres, la toute dernière risque fort de donner des sueurs froides aux joueurs et de faire planer ce fameux "sentiment de vulnérabilité".