sinon je colle ça ici, on ne va pas multiplier les sujets "BW: bidouillage" partout...
Unification de l’utilisation des Attributs Emotionnels
Le chagrin (Grief) des Elfes, la convoitise (Greed) des Nains, la haine (Hatred) des Orcs, la Corruption des sorciers. Autant de chouettes concepts de carac’ qui donnent toute leur dimension à ces races ou aux magos, les rendant parfois terriblement puissants… mais en exigeant un prix, une taxe du destin qui les emporte droit vers leur fin. Un Elfe à Grief B10 sentira le poids de la lassitude de ces terres éphémères, son destin accompli il voguera vers l’Ouest. Un Nain qui aura laissé sa convoitise guider tous ses actes ne sera plus qu’un fou qui ira se terrer dans son fort sous la montagne pour compter ses trésors et agresser tout intrus. Un Orc dominé par sa haine finira berserk, étripé par ses adversaire ou plus sûrement par ses propres congénères. Quant au sorcier qui aura troqué trop de son humanité en échange de pouvoirs inimaginables, il sera devenu définitivement un agent de l’Ennemi, Celui qui du haut de sa tour sombre attire un à un les âmes tentées dans sa toile.
Bref, que du bonheur, ces Attributs Emotionnels, quelle couleur apportée à des persos, que de choix déchirants en perspective.
Par contre c’est le bordel au niveau mécanique : utilisation de points d’Artha pour l’un, substitution d’une carac à une skill pour l’autre, recine des skills pour celle-là… le bordel, je vous dis.
Donc je me suis dit qu’unifier les règles pour les Attributs Emotionnels leur rendrait justice et permettrait une meilleure visibilité aux joueurs. Genre Footbridge me demandant comment utiliser son Grief pour s’aider (comme une Souris utiliserait sa Nature à MG) et moi de lui répondre que « non tu vois le Grief c’est pour le roleplay, un garde-fou à la puissance, euh… voilà quoi ! »
Donc sur la base des règles de corruption du Magic Burner, je propose :
-1- Pour 1 point de Fate, le perso peut s’aider de son Attribut Emotionnel. Donc selon les règles normales, ajouter +1D si son score est de 4 ou moins. +2D si ce score est de 5 ou plus.
(c’est assez puissant, puisque les persos ont des pts de Fate à la pelle en général. D’habitude c’est 1pt de Persona=+1D et les pts de Persona ne courent pas les rues)
-2- Pour 1 pt de Persona, le perso peut substituer son score d’Attribut Emotionnel à n’importe quelle skill, même (et surtout) une qu’il n’a pas ou remplacer n’importe quelle Stat. Sous le coup de l’émotion, la colère, l’envie, le désespoir, on peut trouver des ressources insoupçonnées.
-3- Pour 1 pt de Deeds, le perso peut ajouter le score de son Attribut Emotionnel à n’importe quel jet.
Et tout ça après que le jet initial ait été fait.
En contrepartie, évidemment, l’Attibut Emotionnel progresse selon la règle classique d’expérience, comme indiqué dans les règles. Donc faire appel à sa nature d’Elfe a toutes les chances de pousser votre chagrin et votre lassitude de ce monde de violence à l’extrème. Se laisser aller à ses penchants nains va consumer votre âme et faire de vous ce que vous redoutez le plus : un monstre replié sur lui-même, consumé par la haine et la peur de perdre ses trésors accumulés. Et ça peut aller très vite, très très vite si on brûle la chandelle par les 2 bouts.
Evidemment, accompagner le tout de roleplay me semble un minimum mais bon, vous êtes des joueurs de Burning Wheel oui ou non ? C’est très naturel de se dire : « Argh ! Il va emporter l’Orbe avec lui et je viens de louper mon jet d’Escalade. Non, foi de Nain, ce trésor ne m’échappera pas, même si je dois y perdre la vie » (et hop ! Greed en action !)
Le MJ peut même jouer la Tentation : si les circonstances l’exigent, il peut demander un jet de Steel si le perso ne suit pas sa nature profonde (comme proposé pour les Nains dans le Character Burner), ce qui ne force pas le perso à faire un truc que le joueur ne veut pas (je déteste le « Ah bah tu as telle faiblesse ? Alors tu DOIS faire ça, pas le choix ») mais lui fait ressentir le conflit intérieur. Et si le joueur se laisse finalement aller, la récompense sous forme d’Artha à la fin de la session peut aussi être incitative.
Voili-voilo.
Quoi ? Et les humains normaux dans tout ça ? Effectivement pas d’Attribut Emotionnel « de base » pour eux (à moins qu’ils ne soient pratiquants de la Magie ou possesseurs d’un objet de puissance –genre un certain anneau célèbre) donc pas d’accès à ces juteux mais coûteux bonus. Mais en contrepartie ils sont totalement maîtres de leur destin, ils n’ont de compte à rendre à personne, ni à leur conscience, ni à leur nature profonde. C’est ainsi que dans une optique quasi-tolkienesque ils peuvent être qualifiés de Peuple Libre.
C’est ça, la vraie Liberté.
NB : j’ai volontairement laissé la Foi de côté. A mes yeux, son fonctionnement doit rester bien particulier. En gros, c’est Tout ou Rien : le Miracle réclamé a lieu ou pas, après que le croyant eût prié son dieu, tel qu’expliqué dans les règles. On ne badine pas avec la Foi, on ne négocie pas un petit boost de sa divinité par-ci, une faveur par-là. Non, non. Maintenant, si vous voulez faire du D&D et des prêtres qui invoquent leur boss dès qu'il se met à faire frisquette, traitez la Foi comme un autre Attribut Emotionnel si ça vous chante, ça marchera mécaniquement aussi. Mais dans l'esprit...
