[CR] - Oltrée Patrouille Urbaine - Sur le fil
Publié : mar. nov. 19, 2013 11:13 am
Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Et cette nuit ne fit pas exception, même si ce fut la dernière fois que je me couchais le cœur léger. Ce soir-là, à peine avais-je eut le temps de poser la tête sur mon oreiller que je fus tiré de mon lit par un tumulte. Une attaque. Le fortin était l’objet d’une attaque, chose inouïe qui n’était jamais survenue depuis des siècles que la Patrouille était implantée à Sérafina. Je pris le temps de m’équiper avant de descendre le grand escalier et j’en fus bien inspiré car déjà des morts-vivants commençaient à gagner les étages supérieurs. Avec mon compagnon Gérald la fouine, je luttais pour tenir l’escalier. A la lueur de l’incendie allumé dans le toit du fortin, parmi les fumées et les cris, le combat fut rude mais nous pûmes dégager un chemin pour évacuer les femmes et les enfants des autres patrouilleurs et leur faire quitter la bâtisse en flammes. Joints par un troisième patrouilleur, Ergoune le suiffard, un longue-barbe, nous rejoignîmes la salle principale où les patrouilleurs plus anciens combattaient désespérément un monstre à 4 bras, maniant la magie. Alors que j’entrai je le vis porter à ma mère, dame Poenia, un coup fatal. Mon père gisait déjà dans son sang, comme un pantin désarticulé. Plein d’une rage féroce, mes forces sans doute décuplées par le désespoir, je lui portai un tel coup qu’il fut transpercé et mourut dans l’instant, entraînant sa horde de suivants dans le néant.
Au petit matin, après avoir paré au plus pressé et éteint l’incendie, nous fîmes l’appel et il fallut se rendre à la triste évidence, nous n’étions plus que 3 patrouilleurs, les trois plus jeunes, Gérald, Ergoune et moi-même, Quintus Poenius. Les temps s’annonçaient rudes pour la Patrouille.
Je décidai alors d’entreprendre la rédaction de ce journal de bord de la Patrouille, afin que notre sort ne soit pas ignoré si par malheur nous devions disparaître.
Journal du Patrouilleur Quintus Poenius - Jour 1
Nous avons reçu ce matin la visite des puissants de la cité au grand complet. Gaston de Majence lui-même, le jeune seigneur de la Maison Haute, et sa chancelière. Ils étaient accompagnés du connétable, chef de la milice. Le seigneur nous a promis de l’aide matérielle pour réparer les dégâts du fortin et mettre à l’abri du besoin les familles des patrouilleurs défunts.
Je me suis un peu emporté quand la chancelière a déclaré que l’apparition du monstre dans un lieu où se trouvaient des gens aptes à le combattre était une bénédiction car il aurait surement fait des dizaines de victimes dans un autre quartier de la ville. Même si cette déclaration avait une certaine logique, je n’étais pas d’humeur à l’entendre.
Nous savions déjà que la ville avait un problème avec des apparitions régulières de monstres, au point qu’un corps spécial de la milice chargé de les traquer et appelé les dératiseurs avait été créé. Nous avons décidé d’un commun accord, de nous consacrer désormais à en savoir plus sur ces monstres, et peut être, un jour, trouver et détruire la couveuse dont ils sont issus.
En attendant il nous faut rebâtir et trouver des ressources mais surtout, montrer à la ville que nous sommes toujours présents et actifs. Et pour ce faire, rien de mieux qu’une patrouille dans la ville.
Nous sommes donc partis en direction de la Louverie, le quartier des universités. C’est là que vit Pompilius, un érudit précédé d’une réputation sulfureuse, qui a traîné dans des affaires louches, mais qui saura peut-être nous fournir des informations ou des pistes pour démarrer notre enquête.
En cours de route nous avons recueilli quelques rumeurs. La ville bruisse de rumeurs sur l’arrivée à Sérafina d’une sorte de prophète en haillons qui prêche qu’il n’existe qu’un seul dieu, unique. Moi qui suis initié du culte du Souverain et du Tueur, je me demande comment une idée aussi folle peut avoir germé dans la cervelle de cet homme. Sans doute un déséquilibré. Nous avons également entendu parler d’un bal de charité qu’une riche héritière voudrait organiser pour venir en aide à la Patrouille. Les nouvelles de nos malheurs vont vite.
Dès notre arrivée dans ce quartier du savoir nous avons été victimes d’un phénomène topologique inexpliqué, une vieille maison étroite et haute est entrée en résonance et s’est brutalement effondrée sur elle-même alors que nous passions à sa hauteur. En un instant, il n’y avait plus qu’une immense déclivité là où elle se tenait auparavant, rempli d’une poussière fine, dans lequel Ergoune et moi avons commencé à glisser. Gérald, qui traînait derrière, a réussi à se retenir à un morceau de la chaussée.
Nous avons glissé au fond du trou, une sorte d’entonnoir, au fond duquel gisaient tout le mobilier de la maison et l’attirail caractéristique d’un laboratoire d’alchimie. Nous avons alors remarqué qu’un réseau de tunnels s’étendait sous le quartier et que la disparition de la maison l’avait mis à jour. Gérald a entrepris de nous rejoindre à l’aide d’une corde improvisée. Alors que nous progressions difficilement pour rejoindre un de ces tunnels, deux petits êtres gris ont surgi d’un tunnel pour aller fouiller l’amas de poussière. Je les ai rejoints pendant qu’Ergoune et Gérald m’assuraient avec une corde, j’ai reconnu des gobelins. Ils poussaient des cris désespérés et j’ai compris qu’ils essayaient de dégager quelque chose ou quelqu’un. Avec leur aide, j’ai réussi à extraire un jeune gobelin coincé sous la poutre qui avait également écrasé l’adulte qui l’accompagnait. Une fois revenus dans le tunnel, Ergoune, qui parle le venteux, a réussi à engager la conversation. Il est apparu que les gobelins sont également victimes des apparitions de monstres, même si celles-ci sont moins fréquentes qu’à la surface, et qu’ils en informaient régulièrement ma mère, Dame Poenia, grâce à une porte secrète située sous le fortin. Très attristés à la nouvelle de sa disparition, ils ont promis de continuer à nous renseigner autant que faire se peut.
Une fois remontés à la surface, nous avons appris des voisins que la maison était habitée par un alchimiste qui avait déjà manqué de faire exploser sa demeure et une partie du quartier. Apparemment une de ses expériences lui avait échappé une nouvelle fois.
Nous avons repris la patrouille.
Et cette nuit ne fit pas exception, même si ce fut la dernière fois que je me couchais le cœur léger. Ce soir-là, à peine avais-je eut le temps de poser la tête sur mon oreiller que je fus tiré de mon lit par un tumulte. Une attaque. Le fortin était l’objet d’une attaque, chose inouïe qui n’était jamais survenue depuis des siècles que la Patrouille était implantée à Sérafina. Je pris le temps de m’équiper avant de descendre le grand escalier et j’en fus bien inspiré car déjà des morts-vivants commençaient à gagner les étages supérieurs. Avec mon compagnon Gérald la fouine, je luttais pour tenir l’escalier. A la lueur de l’incendie allumé dans le toit du fortin, parmi les fumées et les cris, le combat fut rude mais nous pûmes dégager un chemin pour évacuer les femmes et les enfants des autres patrouilleurs et leur faire quitter la bâtisse en flammes. Joints par un troisième patrouilleur, Ergoune le suiffard, un longue-barbe, nous rejoignîmes la salle principale où les patrouilleurs plus anciens combattaient désespérément un monstre à 4 bras, maniant la magie. Alors que j’entrai je le vis porter à ma mère, dame Poenia, un coup fatal. Mon père gisait déjà dans son sang, comme un pantin désarticulé. Plein d’une rage féroce, mes forces sans doute décuplées par le désespoir, je lui portai un tel coup qu’il fut transpercé et mourut dans l’instant, entraînant sa horde de suivants dans le néant.
Au petit matin, après avoir paré au plus pressé et éteint l’incendie, nous fîmes l’appel et il fallut se rendre à la triste évidence, nous n’étions plus que 3 patrouilleurs, les trois plus jeunes, Gérald, Ergoune et moi-même, Quintus Poenius. Les temps s’annonçaient rudes pour la Patrouille.
Je décidai alors d’entreprendre la rédaction de ce journal de bord de la Patrouille, afin que notre sort ne soit pas ignoré si par malheur nous devions disparaître.
Journal du Patrouilleur Quintus Poenius - Jour 1
Nous avons reçu ce matin la visite des puissants de la cité au grand complet. Gaston de Majence lui-même, le jeune seigneur de la Maison Haute, et sa chancelière. Ils étaient accompagnés du connétable, chef de la milice. Le seigneur nous a promis de l’aide matérielle pour réparer les dégâts du fortin et mettre à l’abri du besoin les familles des patrouilleurs défunts.
Je me suis un peu emporté quand la chancelière a déclaré que l’apparition du monstre dans un lieu où se trouvaient des gens aptes à le combattre était une bénédiction car il aurait surement fait des dizaines de victimes dans un autre quartier de la ville. Même si cette déclaration avait une certaine logique, je n’étais pas d’humeur à l’entendre.
Nous savions déjà que la ville avait un problème avec des apparitions régulières de monstres, au point qu’un corps spécial de la milice chargé de les traquer et appelé les dératiseurs avait été créé. Nous avons décidé d’un commun accord, de nous consacrer désormais à en savoir plus sur ces monstres, et peut être, un jour, trouver et détruire la couveuse dont ils sont issus.
En attendant il nous faut rebâtir et trouver des ressources mais surtout, montrer à la ville que nous sommes toujours présents et actifs. Et pour ce faire, rien de mieux qu’une patrouille dans la ville.
Nous sommes donc partis en direction de la Louverie, le quartier des universités. C’est là que vit Pompilius, un érudit précédé d’une réputation sulfureuse, qui a traîné dans des affaires louches, mais qui saura peut-être nous fournir des informations ou des pistes pour démarrer notre enquête.
En cours de route nous avons recueilli quelques rumeurs. La ville bruisse de rumeurs sur l’arrivée à Sérafina d’une sorte de prophète en haillons qui prêche qu’il n’existe qu’un seul dieu, unique. Moi qui suis initié du culte du Souverain et du Tueur, je me demande comment une idée aussi folle peut avoir germé dans la cervelle de cet homme. Sans doute un déséquilibré. Nous avons également entendu parler d’un bal de charité qu’une riche héritière voudrait organiser pour venir en aide à la Patrouille. Les nouvelles de nos malheurs vont vite.
Dès notre arrivée dans ce quartier du savoir nous avons été victimes d’un phénomène topologique inexpliqué, une vieille maison étroite et haute est entrée en résonance et s’est brutalement effondrée sur elle-même alors que nous passions à sa hauteur. En un instant, il n’y avait plus qu’une immense déclivité là où elle se tenait auparavant, rempli d’une poussière fine, dans lequel Ergoune et moi avons commencé à glisser. Gérald, qui traînait derrière, a réussi à se retenir à un morceau de la chaussée.
Nous avons glissé au fond du trou, une sorte d’entonnoir, au fond duquel gisaient tout le mobilier de la maison et l’attirail caractéristique d’un laboratoire d’alchimie. Nous avons alors remarqué qu’un réseau de tunnels s’étendait sous le quartier et que la disparition de la maison l’avait mis à jour. Gérald a entrepris de nous rejoindre à l’aide d’une corde improvisée. Alors que nous progressions difficilement pour rejoindre un de ces tunnels, deux petits êtres gris ont surgi d’un tunnel pour aller fouiller l’amas de poussière. Je les ai rejoints pendant qu’Ergoune et Gérald m’assuraient avec une corde, j’ai reconnu des gobelins. Ils poussaient des cris désespérés et j’ai compris qu’ils essayaient de dégager quelque chose ou quelqu’un. Avec leur aide, j’ai réussi à extraire un jeune gobelin coincé sous la poutre qui avait également écrasé l’adulte qui l’accompagnait. Une fois revenus dans le tunnel, Ergoune, qui parle le venteux, a réussi à engager la conversation. Il est apparu que les gobelins sont également victimes des apparitions de monstres, même si celles-ci sont moins fréquentes qu’à la surface, et qu’ils en informaient régulièrement ma mère, Dame Poenia, grâce à une porte secrète située sous le fortin. Très attristés à la nouvelle de sa disparition, ils ont promis de continuer à nous renseigner autant que faire se peut.
Une fois remontés à la surface, nous avons appris des voisins que la maison était habitée par un alchimiste qui avait déjà manqué de faire exploser sa demeure et une partie du quartier. Apparemment une de ses expériences lui avait échappé une nouvelle fois.
Nous avons repris la patrouille.