[CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

TRI-THÉRAPIE

Trois commandos, à la tête de quinze réfugiés transgéniques dans le ventre de Little Hô Chi Minh Ville, des Dormeurs réprouvés par les factions, qui doivent survivre afin d'échapper au bagne atroce de Little Hô. Un récit de partie par Claude Féry

(temps de lecture : 1 min)

Joué le 05/07/2020

Le jeu : Little Hô-Chi-Minh-Ville, du panasiatique-dystopique-biopunk par Thomas Munier


Image
istolethetv, cc-by


L'histoire :

Trois commandos, à la tête de quinze réfugiés transgéniques dans le ventre de Little Hô Chi Minh Ville, des Dormeurs réprouvés par les factions, qui doivent survivre afin d'échapper au bagne atroce de Little Hô.
Vasily, teckie (Gabriel)
He Li nanh, l'organo (Xavier)
E Li Ssa Baï, caïd aux deux cœurs, le sien propre et celui de Kaulaï, l'artifice, (Alexane).

Comment les mots témoignent de nos existences soudain tremblées.


Belle partie, plus calme, plus brève, (1h30) et plus posée que lors de l'épisode précédent, qui nous a permis de concevoir dans notre laboratoire clandestin notre version frelatée de la ការព្យាបាលដោយទ្រី kar pyeabeal daoy tri des laboratoires Isanov.
Dès lors nous disposerons d'un peu plus de temps pour concevoir notre projet d' évasion.
En outre E Li Nanh a localisé le QG de l'espion du Retrocombination Group et Vassily a identifié une puce American de la N. A. S. A.
E Li Ssa Baï a écarté la menace de voir le cœur de Kaulaï prendre encore plus d'emprise sur le sien, (leurs souvenirs se sont mêlés), mais elle a bu le lait de lune recueilli au haut d'un arbre, pour repousser l'échéance.

Merci beaucoup pour ce retour ! Quel nom donnerais-tu à cette partie ?

Image
Le loup créé par notre organo, He Li nanh, (Xavier), vu par Alex

Image
Elisheba la 狐 selon la vision inspirée de son joueur Alex
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LA MORT DU COQ EFFRAYE LE SINGE

Séance enfantine jouée à deux dans le contexte de Little Hô Chi Minh Ville avec Inflorenza comme système de résolution

(temps d’écoute : 1h25 ; temps de lecture : 2 mn)

Joué le 12/07/2020

Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.

Lire/télécharger le mp3


Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


L'histoire :

Cette après-midi, avec Alex, nous avons joué avec Écheveuille

Une très belle partie en duo.

Chhouk, la fille que cherchent Snao et son amie Elisheba, euh, E Li Ssa Baï

Chou Keu, l'écrivain aveugle qu'E Li Ssa Baï a délivré de sa cécité pour en faire un ami.

La première partie de la session fut consacrée à une rencontre amicale de nos personnages et la recherche de Chhouk puis des renardeaux de La Goupil.
La seconde partie fut plus sombre.
Après des adieux forts en émotions entre Snao et Elisheba, nous étions dans une arrière cour de Little Hô-Chi-Minh-Ville.
E Li Ssa Baï a rencontré Chhouk, mais surtout l'inquiétant Chou Keu.

Elle a éloigné l'esprit néfaste qui obscurcissait l'âme du gamin et en a fait un ami après avoir ruiné son seul talent.

C'est le crève la faim dont elle doit assumer la charge désormais. (famille 1).
Nous jouerons la suite après demain.


Image
Alex joue Elisheba


Commentaires de Thomas :

Merci vraiment beaucoup pour ce retour de partie !

C'est super, avec 9 feuilles, ça vous a bien occupé une session !

Vous avez joué avec quel système de résolution ?

(vu la feuille de perso, je dirais Inflorenza)


Image


Claude :

Nous avons joué avec le système de résolution de l'inflorescence {note de Thomas : il s'agit de la version réduite d'Inflorenza proposée dans Écheveuille}

Cette feuille de perso est la mienne.

Alex préfère que j'ai un personnage, même si je suis MJ.

Nous avons joué 2h30 de fiction et j'ai employé pleinement 6 cartes. Deux cartes n'ont été que partiellement jouées.

J'ai demandé à Alex de lire les cartes après la mise en jeu afin qu'elle me dise ce qui a manqué dans la partie.


Image


Thomas :

A. J'ai oublié de préciser, mais c'est chouette d'avoir créé seulement des PNJ enfants ou animaux pour une partie de Little Hô. ça apporte un autre regard et les photos employées sont magnifiques, on lit bien la personnalité des enfants

B. C'est amusant, j'ai récemment réfléchi à la translation des renards dans le contexte de Little Hô. On peut sûrement les trouver tels quels (les renards existent en Asie et ont une grande place dans leur folklore + Little Hô est en Allemagne) mais je trouve qu'on pourrait chercher des animaux plus typiques encore de l'asie : le singe est un excellent choix, ainsi, de même que le Panda Roux.

C. Par ailleurs, j'ai récemment développé toute une réflexion sur les goupils, qui sont les membres d'une espèce renardoïde aux motivations complexes. Si ça t'intéresse, je pourrai développer mes idées sur le discord Millevaux.


Image
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

TOUTES LES FORMES DE L'ESPOIR

Du solarpunk, des fées, la nuit des pulsions et le matin du pardon. Bilan d'un week-end d'une utopie aussi trébuchante que sincère comme elles le sont toutes.

(temps de lecture : 45 min)

Le jeu : Toutes les formes de l'espoir était une édition solarpunk du GN Les Sentes

Univers : la forêt de Millevaux

Effectifs : 33 PJ + 4 orgas / PJ + 4 orgas logistiques

Joué les 23 et 24 septembre 2023 à La Ville Albertine (Ambon, Mor Bihan)

L'album des photos prises par David Guglielmini (C)

« Renouveau », une chanson détournée pour ce GN par Gwendydd

Image
(C) David Guglielmini


Crédits :

Toutes les photos suivantes sont (C) David Guglielmini sauf mention contraire et à l'exception des mèmes


Mon petit bilan personnel :

Image
Votre serviteur en conversation avec Veridis, un gentil horla

+ Sur une proposition de Roméo, co-orga qui me fait l'honneur de sa contribution depuis quelques éditions, nous avons remis les ateliers et le débriefing structuré au menu. Les ateliers étaient courts et fort efficaces. Le fait de débriefer par petits groupes sans distinction jouaire / orga était salutaire.
+ J’ai personnellement trouvé que c’était la session où les gens étaient le plus autonomes sur leur jeu, et peu ou pas de personnes se sont retrouvées à la rue (à part pour des soucis physiques ou psychiques persos sans rapport avec le jeu). Je me berce peut-être d'illusion, mais j'ai l'impression que les gens trouvaient davantage leur jeu que sur les sessions précédentes.
+ Les participant.e.s ont aussi été méga investies sur le discord en amont et en aval avec beaucoup de discussions et une quantité record de RP écrits, ce qui était très plaisant à lire.

Image


+ Je pense que les Réensauvagé.es est la commu qui s’est le plus investie et a joué le plus le jeu du solarpunk, mais du coup globalement ils ont exprimé un regret que le jeu prenne un tour trop dark / drama. Bon, il aurait sans doute fallu beaucoup plus désherber le matériel de jeu (voir les joueureuses) pour arriver au résultat plus optimiste qui leur aurait convenu, après j’ai trouvé qu’ils ont produits des scènes magnifiques.

Image


+ Il y a aussi eu une team full drama, qui s’est faite remarquer. Perso, je pense que le drama, c’est le bien, et tout dans Les Sentes est fait pour l'encourager, cependant je vais tenter sur la prochaine édition de mettre en place une zone de soft roleplay dans le village.

+ On va aussi mettre en place une zone hors-roleplay, genre un des bâtiments du village, pour les personnes qui veulent manger en hors-jeu.

Image


Image


+ J'ai émis la proposition sur le discord de proposer des fiches de micro-responsabilités sur une prochaine édition, mais ça n'a pas remporté l'unanimité. Il sembleraient que beaucoup ne veulent pas être sorties de leur jeu pour assumer des micro-responsabilités, ou auraient le sentiment de devoir se montrer invasives. A moi de réfléchir comment je peux équilibrer ces attentes-là qui sont légitimes avec un besoin que je ressens de distribuer davantage les responsabilités pour un jeu plus démocratique (et pour moins bosser de mon côté, hein).

Image

+ J’ai été de mon côté très ému tout au long du jeu, notamment par les scènes avec les Bizarres ou avec les Réensauvagées, même aux larmes par moment, donc perso j’ai eu mon jeu et j’ai même trouvé le temps d’être plus contemplatif que d’habitude.
+ Les féeriques étaient cool mais clairement ils ont pris beaucoup d’importance dans le jeu, mais bon je regrette pas de les avoir intégrés en cours de route, je pense que quelques personnes se sont inscrites exprès pour les féeriques. ça donne surtout envie de programmer une édition féerique des Sentes :)
+ le concept de signatures olfactives n'a pas été retenu car on avait des participant.e.s intolérantes au parfum. Pas grave, à 30 personnes on peut encore facilement s'adapter aux requêtes spécifiques.

Image

+ le concept de signatures musicales a été bien suivi (voire quelques signatures plus loin dans ce CR), surtout au début. Cela a permis d'avoir un élément d'ambiance au départ. Spéciale dédicace à Source qui m'a demandé une chanson pour danser dessus. Je crois que je lui ai mis un morceau de Cocteau Twins que j'aime beaucoup mais qui durait... 4 mn. Le temps fut long pour elle :)
+ un plan basé sur photos aériennes pour localiser les campements aurait été un gros plus. Je vais tâcher de systématiser ça pour les prochaines éditions.

Image

+ il y a eu un petit débat sur le fait que beaucoup de personnes étaient sans communauté et que ça diluait le jeu. Après je crois que pour beaucoup ça a été une zone de confort et puis un enjeu de trouver une communauté d'accueil. La particularité était que j'avais inclus le sans communauté dans le tirage aléatoire donc oui, peut-être que des personnes se sont retrouvées là alors qu'elles auraient aussi bien pu compléter une communauté... Mais je trouvais que c'était la meilleure façon de rendre ce choix visible.
+ Pour des raisons de sécurité, le burning man a pas été aussi gros que j'aurais voulu et puis on n'a pu en brûler qu'une partie, mais c'était quand même cool de sacrifier à ce rite. J'ai instillé en personnage l'idée que peut-être il faudrait que quelqu'un se sacrifie pour la sauvegarde de Renouveau, mais fort heureusement personne n'a récupéré l'idée au bond :)

Image


Commentaires de jouaires avant-jeu :

Jouaire de Tian :

Je vais pouvoir faire du thé à tout le mooooonde !!! C'est un samovar à charbon pour qui se pose la question.

Image


Si vous voulez fluffer rendez vous au camp réensauvagé.e.s
Le samovar est en action

Image


Commentaires après-jeu :

« C'était top ! Merci beaucoup pour ce GN ✨✨✨ »

« Merci à tous!! Les photos sont incroyable! Quelle rapidité »

« Merci à toustes ! C’était supermegatrocool ! On est bien rentrée dans notre foret (peuplée d'un peu moins d’êtres aussi fantastiques que vous et vos persos) »

« Bien arrivée [chez moi], je suis éreintée mais pleine de lumière grâce à vous. Merci pour ce week-end en forme de parenthèse enchantée 🥰 »

« Merci tout le monde, c'était génial ! »

« Merci à toustes vous étiez vraiment top ❤️ »

« Les photos sont justes magnifiques ❤️❤️ »

Image


Jouaire de Veillance : « Yep j'adore la maxi photo de groupe elle est extraordinaire ! Encore merci à toustes, et désolé de vous avoir fait peur avec mes yeux de gentil panda  »

Image


« Merci a toutes, c’était mon meilleur les sentes
Le spleen a pas été trop violent malgré une intensité de jeu tendu comme une peau de tambour. »

« Merci à tout le peuple de la forêt^^ »

Image


« merci à Thomas et Roméo d'avoir organisé ce GN. Pour moi il a été ultra feel-good et m'a fait beaucoup de bien. Je reviendrais jouer avec vous avec plaisir !
Je remercie les joueurs également, tous, pour leur implication. »

Image


« Tout est lié.

Un grand merci à vous tous pour ce week-end bien intense comme il faut, je me suis réveillé comme l'on se réveille d'un rêve où l'impression demeure d'avoir vécu une vie onirique dans un moment d'espace et de temps différent.

J'ai peur de commencer à nommer chaque personnes par crainte d'en oublier une, mais sachez que vous avez tous de très belles énergies et une bienveillance revigorante. J'espère que chacun repart de cette entracte dans nos vies respectives avec un peu de sourire, de chaleur humaine et de jolies souvenirs ! »


Image

« Merci à tous et à toustes pour cette petite parenthèse 🙂 La rapidité des premières photos, le réconfort de la nourriture, la beauté du lieu et des gens qui y vivent, la bienveillance de la météo et l'investissement de chacun.e, anciens comme nouveaux visages ont parfaitement consacré ce week-end !

A bientôt ou à plus tard sur d'autres GN ! »

Image


Jouaire de Faune : « Merci aux orgas, au photographes aux cuisines et à la ville Albertine pour l'accueil ! J'aimerais remercier un par un tout ceux qui on pris le temps de jouer avec moi, mais j'ai trop peur d'en oublier 🧡 petite mention spéciale tout de même pour Nick Kobalt qui a été incroyable ! Et a tous celleux qui on réussi de faire des mes coquillages un vrai éléments de jeu ! Pour toutes les chansons ! Ainsi que pour tout les bus que j'ai pris 😆 (si vous avez des question ou souhaitez des précisions hésitez pas x)
Vous m'avez fait vivres pleins d'émotions et laisser des souvenirs très fort de ce week-end ! J'ai adoré être Faune tout autant que Scolopendre ! Et j'espère avoir pu vous apporter autant que ce que j'ai reçu !
Merci aussi pour les discussions tardives au coin du feu ! Et j'espère vous revoir sur d'autres événements ! »

Image


« Petit épilogue pour Véridis. Je tenais à vous remercier encore une fois pour ce super week-end de Jeu. Merci aux Orgas, Merci aux gens de la Ville Albertine, Merci à l'équipe cuistot et au photographe.
Merci aux joueureuses qui m'ont envoyé du rêve dans les yeux.
Qu'on ait interagi ensemble ou que j'ai pu vous observer de loin, merci à vous.
Je ne nomme personne, par peur de vous oublier, mais keur keur sur vous »

« Je ne sais pas faire des paragraphes de remerciements comme vous mais merci tout plein et c'était un plaisir de vous rencontrer.

Image


Plein de bisous si consentis. »

« Et mes profonds remerciements à tout le monde, celleux dont j'oublie le nom, dont j'ellipse les interactions, mais que je n'oublie pas un seul instant. Un compliment d'explication plus personnel : je suis genderfluid (je navigue d'un bout à l'autre du spectre du genre, et je n'ai pas toujours vraiment le choix ^^') ; parmi les humains (hors-jeu) je le montre peu, préférant présenter uniquement féminine, et cet espace de liberté et de bienveillance à été une bouffée d'air frais. Merci du fond du cœur. »

« Merci encore à toustes d'avoir fait de mon premier GN un week-end si mémorable et fantastique ! 🥺💚 »

Image

Jouaire d'Aulne :

« Tout est lié ❤️ Bonjour à toustes 🙂 Un grand merci pour ce GN, aux orgas, à l'équipe de la Ville Albertine et à la team cuisine, en espérant n'oublier personne ! Merci à toustes les joueureuses qui ont peuplé Renouveau ce week-end, l'ont fait vibrer de drames, d'émotions, d'expériences de jeu riches et passionnantes.
Merci aux Ré ensauvagés d'avoir crée cette ambiance de groupe que j'aime tant. Jouer un personnage avec un réel attachement émotionnel à ses proches est un plaisir. Merci à toustes que j'aie joué avec vous ou pas, vous avez fait vivre Renouveau. Merci à celleux qui ont endossé les rôles d'antagonistes avec tant de bienveillance de joueureuses. »

Image


Jouaire de Tian :

« Je voudrais remercier tout le monde pour ce GN riche en émotion, et particulièrement celleux qui ont fait un effort parfois visible pour ignorer Tian aussi longtemps que possible. Apparemment ça a été inconfortable pour plusieurs personnes donc mes remerciements les plus sincères pour ça, et aussi bien sûr à celleux qui se sont trouvé un jeu parfois étonnamment épique autour de cette invisibilité involontaire et déstabilisante.

Merci à la communauté-famille des Réensauvagé.e.s qui était juste trop dramafluffygnonne (oui ce mot existe depuis maintenant) merci à toustes les joueureuses que j'aie beaucoup joué avec ou presque pas, les orgas évidement, la team cuisine, Sarah et bien sûr les deux petits horlas à quatre pattes. »

Image


« Je pense que je n'aurai pas le temps d'écrire quoi que ce soit de RP, alors je voulais juste vous remercier pour votre jeu et pour l'atmosphère que vous avez donné à ce GN. Je crois que c'est quand même ce que j'aime le mieux sur les Sentes : cette communauté incroyable, ce bac à sable d'émotions et d'idées qui fusent dans tous les sens, ce joyeux bazar bienveillant, bordélique, inspirant. Ces petites graines de révolte et de liberté jetées au vent pour peut-être un jour changer le monde, pas à pas, comme on peut, à notre échelle.  »

« Encore merci à tout le monde. Celleux avec qui j'ai joué plus ou moins, que j'ai plus ou moins vu. Merci à toute l'équipe, et à La Ville Albertine. C'était un premier GN pour moi aussi, mais assurément pas le dernier ! »

Image

Jouaire d'Oscar :
« Dans la vraie vie je bloque sur l'écriture depuis genre une quinzaine d'années. C'était vraiment chouette à vivre de laisser Oscar parler à ma place et s'en foutre d'être médiocre, pourvu qu'il soit sincère. Merci à toustes celleux qui ont reçu ses mots, c'est que votre jeu m'en a donné l'envie 🥰 »

Image


« Merci tout le monde pour votre jeu et votre énergie positive pour ce bon petit GN des Sentes, encore une super expérience répétable en ce qui me concerne 😃 Merci à toi, à toi, à toi et à toi, sans oublier le pulsar qui a brillamment démontré qu'il était un être sentient lui aussi 🤩 On se retrouve avec plaisir sur d'autres jeux ou autour d'un verre ! Tout est lié, et vive la logique bleue ! »

Image


Les signatures musicales des personnages :

Aulne :
« Voici les chansons de la « B.O. » de Aulne pour celleux que ça pourrait intéresser ! Elles sont de Laboratorium Piesni, un groupe féminin de chant polyphonique Polonais mais qui chante beaucoup de chants dits « du monde »

Celle-ci est en espagnol, et elle semblait faite pour le GN car les paroles parlent littéralement de retrouver la mémoire de guérison enfouie dans la terre et les plantes mais aussi en soi ! »

Faune :
« Pour ma part j'avais pas trouvé de B.O qui me satisfasse pleinement, mais j'avais bien une musique en tête quand j'ai créé Faune ! »

Image

Euphorie :
« Le chant du cœur que la petite Euphorie a utilisé quelques fois pour vous faire danser dans l'allégresse !
Un des thèmes principaux de l'anime Madoka Magica, que je recommande chaudement si vous aimez les magical girls mais avec un twist d'horreur cosmique

Tian :
 »La chanson de Tian, sans surprise, était celle d'un célèbre personnage « invisible mais pas vraiment » (mais à la boîte à musique parce que c'est Tian)

Image

Scolopendre :
« Je pense que si Scolopendre devait avoir un thème musical ce serait Broken Vessel (Amellifera, Hollow Knight OST) ( ou alors "Take me out" de Franz Ferdinand x)  »

Mémo :
« Mon morceau c'était la berceuse de Brahms, un morceau ultra connu que j'avais en boîte à musique (elle doit toujours exister chez mes parents: c'est un clown trop choupi qui se cache les yeux). Je ne mets pas de lien parce que les versions trouvées sur internet sonnent moins bien que le souvenir que j'en ai, avec tous les défauts du mécanisme auxquels j'ai pris l'habitude.
Quand je rentrais vers ma tente autour de 4h du mat en sifflotant ça, au moment où je passe devant le pulsar... y'avait un truc. »

Image


Nick Cobalt :
« Pour ma part c´était le thème du loup dans pierre et le loup »

Oscar :
S'il s'agit de thèmes de persos...

TomSka, I LIKE TRAINS (asdfmovie song)*

Image


René.e :
Leavin' this here 🙂
Johnny Cash, Redemption Day

Image

Sol :
Holala... un copain vient de me rappeler l'existence de cette reprise du Sud par le groupe de punk parodique Opium du Peuple. C'est donc cadeau.

Nechamah :
J'ai adoré jouer avec vous toustes. Merci aux personnes venues chercher conseil et soutien auprès de Nechamah (et pas Nénuphar ou Né.e fané.e 😂), je suis ravie d'avoir apporté du réconfort à celleux qui en avaient besoin.

Image


Je ne vais nommer personne parce que vous êtes trop et j'ai peur d'oublier des noms, mais :

Sentir la vulnérabilité de certains personnages devenir une force fut une inspiration pour moi.
Voir comme certain.e.s ont utilisé le tarot pour orienter leur jeu m'a énormément touchée. C'était puissant de constater qu'un objet aussi simple pouvait créer du jeu pour tant de monde.
Merci aux personnes venues prendre soin de moi (la joueuse plus que le personnage) lors de la promenade méditative au milieu des arbres.
Merci pour la conversation au coin du feu, celle du lendemain autour de cette table, ces moments où le sentiment d'appartenance existait aussi hors du jeu.
Merci aux personnages qui ont accueilli la tendresse de Nechamah comme une force, pas une faiblesse.
Merci aux personnes qui m'ont poussé.e à prendre soin de mon œil (ça va mieux aujourd'hui, grâce à vous ^^)
Je suis plus riche aujourd'hui de ces rencontres, ces retrouvailles, ces émotions, ces leçons. Je vous aime


Image


Les RP avant-jeu :

Nechamah :

Le sourire face à l'aube, j'inspire profondément. La première lueur du jour donne la direction de mon premier pas, comme chaque matin. Je salue les rares camarades déjà debout ; dans quelques heures, le village sera empli de monde. J'ai si hâte !
Je vais m'agenouiller près d'un feu, je sors mes pots. Il est temps de mettre un peu de couleurs sur mon visage, pour saluer les nouvelles têtes comme il se doit. Je laisse mes doigts teintés de rouge, d'ocre, de vert courir sur mes joues sans réfléchir. Suivre les sentiers de mes rides, de mon rire, de mon impatience.
Je vais entendre des histoires venues d'autres communautés, déguster des mets inconnus, m'enivrer de parfums nouveaux, peut-être serrer dans mes bras de nouveaux corps et accueillir sur mon épaule d'anciennes larmes. Tant de choses à faire ! Alors, je dois être paré.e à recevoir ces présents de la forêt.
J'enroule mon étole, mes cordages, ma traîne autour de moi ; un dernier baiser sur le sol qui a porté mes pas, et je vais assister les bizarres.
Bizarres. J'aime notre nom. Nous perturbons d'aussi loin que les contes se souviennent celleux qui voudraient que l'on change. Sages, mais pas comme le vieux qui nous parlait de sa vie d'avant, seul avec son compagnon au cœur des arbres. Solides, mais pas comme les liens qui unissent ces trois femmes dont l'amour ressemble à un chêne. Changeant.e.s, mais pas comme cette jeune personne qui suit son cœur comme une feuille suivrait une rivière.
Ici, nous avons su trouver notre place au milieu de ces gens qui nous trouvaient étranges. Trouver, ou plutôt créer : nul hasard dans la fondation de Renouveau. Alors aujourd'hui, nous les accueillerons. Nous montrerons comme nous méritons ce nom que nous portons avec fierté : bizarres. Iels nous laisseront des contes et des souvenirs ; avec de la chance, iels repartiront avec un peu de nos couleurs dans l'âme.

Image


Nick Cobalt :

Les morts communiquent, ils me murmurent, me parlent, me possèdent parfois. Tous cela est fantastique mais ce que les masses refusent de comprendre c´est qu´un mort est par essence inhumain. Un individu, car c'est ça le bon terme, c´est une âme attaché à un corps via un esprit. A la mort, l´individu disparaît puisque son esprit est rompu et son corps se décompose. On peut communiquer avec une âme certes mais ma pratique de l´OUTRETOMBE m'a amené aux certitudes suivantes: De une, bienveillance et empathie sont des phénomènes d´origine biologique. De deux, errer sans emprise aucune sur le monde durant une fraction d´éternité n´est visiblement pas source de bonne humeur.
Mais pourtant, ces considérations pour le moins essentielles pèsent moins que ´´l´endroit où papy a planqué la clef de coffre´´ de toute évidence.

´´Tu ignorrre Nikobaldt, tu ignorrre...Tu crrrois ne pas savoirrr mais tu refuse surrrtout de voirrr´´
Je me vois courir comme ralenti pas une sorte de fange. Ou suis-je ? Quelle est cette forêt si étrangère et familière. L´effroi m´étreint de son étau constricteur. Le trio de cor résonne à mes oreilles. Je cours lentement dans la boue marronasse.
´´Courrrs Nikobaldt, courrrs devant ta mémoirrre, tu ne nous échaperrra pas.´´
Mais pourquoi je n´avance pas? Je m´arrache à la mélasse un pas de plus. La terreur me terrasse l´esprit et mes entrailles se liquéfient. Pourquoi pensai-je au sud Kivu mine 613 à ce moment précis? Le trio de cor est sur moi.
´´Les morrrts savent Nikobaldt et tu dois savoirrr. Les morrrts parleront au travers de toi. L´Outretombe te tend les bras´´.
On me saisit la main droite. Arrrrrrrrrrgh.

Si le morts murmurent, c´est bien qu´ils existent et que d´une certaine manière ils existent quelque part. Le plus frustrant dans mon métier... enfin le plus frustrant après la 23eme tentative infructueuse de Mr Poulidor pour faire cracher à sa harpie de bonne femme le code du coffre de l´arrière-salle... c´est cette impression de contempler un vaste monde derrière un trou de serrure. Pourtant, je SAIS que je me suis projeté dans l´Outretombe. Peut-être à l´occasion d´une rêverie qui invariablement se termine dans la douleur du trio de cors. Mais en pleine conscience pas moyen de traverser le Locus. J´ai au fil des années accumulé des connaissances substantielles sur l´Outretombe: La Divine Comédie, Le Guide du Ver, Le Codex innommable. Tous contiennent leurs par de Vérité et leurs contradiction. Bon ça fait un jolie étalage pour briller en société de tout savoir sur la topographie, la géographie et la chorégraphie de l´Outretombe mais ça reste terriblement théorique. Cela m´attire tel le Soleil Icare. Ma destinée serait-elle aussi funeste?
Anywè comme cela ce disait à l´époque. En attendant de pouvoir rentrer dedans je suis pendu au téléphone


Faune :

Je regarde par l’entrebâillure, Nick parle encore tout seul… enfin je crois ? Rien d’inhabituel là-dedans. Depuis que je le connais il à toujours fais comme ça, ça fait parti de lui. Mais je l’aime bien comme ça ! J’avais besoin de repères en arrivant à Renouveau, il était là et m’a pris sous son aile. C’est un peu ma famille en quelque sorte pas vrai ? Je crois bien que c’est ça. Maintenant je fais au mieux pour l’aider ! Enfin j’essaie… Je pars en marchant discrètement vers la forêt
Oh j’ai si hâte c’est bientôt la fête ! LA FÊTE ! Pas comme si ce n’était pas déjà le cas tout les jours, mais cette fois c’est différent car c’est le cas aussi pour tout le monde !!! Je danse en riant Bientôt ! Pleins de nouvelles personne avec qui rire, jouer et chanter ! Je ne suis sûre de rien, c’est vrai, mais je n‘ai besoin que d’une chose et c’est de faire la fête ! ...Garder le sourire !


Nick Cobalt (en réponse à Faune) :

Je rouvre les yeux, je garde la réminiscence des images qui se sont imposées à mon esprit: un éclat d´un bleu soutenu et un parfum entêtant. Le parfum je le connais sans jamais l´avoir humer c´est de la poudre de Jagellon. Elle se retrouve dans ma vision associée à un symbole orange. L´éclat bleu lui m´est étranger.
Faune, tout entier à sa déplaisante habitude interrompt ma réflexion pour faire une entrée fracassante
-Hé m´sieur Kob?
-Oui
-Vous vous souvenez du client de l´autre jour?
-Parmi la foultitude de clientes de la foultitude d´autres jours? ... Ardemment
-Mais si vous voyez bien celui habillé avec un sac poubelle.
-Oh celui-là...et donc
-Il avait rien d´un tant soit peu précieux pour payer, et comme il m´a semblé sympathique et qu´on a un peu fait la fête, je l´ai laissé nous laisser ça.
Nick estima combien de phalange il devrait rompre à cette être sautillant pour lui apprendre à tenir ses objectifs puis il reporta son regard sur l´objet. C´était assez gros avec un genre de trous au milieu... une boîte à image de l´ancien temps...mais surtout c´était d´un bleu éclatant.
-Faune mon petit, il faudrait que tu fasse quelques emplettes pour moi.
Décidément la Providence ne s´embarrassait guère de subtilités.


Argousier :

Je suis Argousier. Je suis né des cendres d'une foret et d'une innocente qu'on croyait sorcière. On me voit comme l'orage qui tonne alors qu'on à déjà peur, le vent qui souffle alors que nous avons froid. Je suis l'ombre sous laquelle on ne vient pas s'abriter. Mais je connais le monde et sa magie. J'aide mais qu'est-ce que je demande en retour ?

Image


Mémo :

Ce matin, j'étais là.
On ne peut pas en dire autant d'hier, ça je m'en souviendrais.
Car mes souvenirs sont nombreux, même s'ils sont épars. Je me souviens d'une époque où on aspirait le sang de la Terre avec des pailles géantes, d'une autre où l'on bâtissait des châteaux de sable géants dans le désert pour y enfermer des monarques divins qui refusaient de mourir.
Je me souviens de quels insectes sont dangereux, des proverbes associés à chaque date de l'année, mais ce ne sont pas mes souvenirs. Où plutôt, ils sont les miens car je les possède, pas parce qu'ils comptent pour moi.

Ce matin, j'ai découvert ce groupe. D'où viens-je. De plus loin dans la forêt? Après tout, beaucoup de choses étranges en viennent. Je vais le leur demander et peut-être pourra-t-on m'expliquer.


Aulne :

Assise à même le sol, je lève mon visage et l'offre aux gouttes d'eau qui tombent des feuillages. J'inspire à plein poumons la bonne odeur d'humus ravivée par la pluie. L'air vibre de possibilités ce matin, et il me semble que Renouveau n'a jamais si bien mérité son nom. Dans le sillage des membres de l'enclave qui s'activent joyeusement pour préparer le festival, je peux percevoir des échos vibratoires, parfois mélodieux, parfois dissonants, auxquels la Forêt répond. Ce murmure qui vient de très loin, je ne sais plus quand j'ai commencé à pouvoir l'entendre, le sentir. Était-ce avant, ou après avoir failli perdre Tian pour toujours ? Ces temps-ci il me paraît d'une clarté inégalée. Parfois même, j'ai l'impression que mon propre pouls s'adapte au rythme de l'infiniment plus grand, qu'un spectre infini de mélodies se trouve à ma portée, tout près...
Tiens là, cette petite musique. Ça ne peut être qu'iel. Je tourne la tête et souris.
Tian pose un bol de tisane fumant devant moi. Mon adelphe me couve de son regard sombre, mais si quelque chose lae tracasse, iel n'en dit mot. Je recentre ma perception sur sa musique personnelle, et passe mon bras autour de ses épaules.
« J'ai un bon pressentiment, Ti'. Le vent nous amène de belles choses. »

Tian :

« Où est-ce que j'ai encore mis mon pinceau de jaune ? »
J’interromps aussitôt le ramassage des déchets et je jette un regard circulaire autour de moi. Le pinceau est là, à quelques pas derrière le peintre agacé dont la jolie banderole n'attend plus que quelques retouches de flammèches. C'est beau. Je prends le pinceau, le repose sur la palette avec les autres, face au peintre qui soudain s'exclame :
« Ah ! Tu étais là, petit coquin ! »
Il sourit, reprend son ouvrage. Ses yeux passent sur moi et me traversent.
Comme d'habitude. Ce n'est pas grave, ce n'est pas sa faute. Je reprends le ramassage des déchets. Il faut bien le faire, alors je le fais. La plupart des gens font attention, à Renouveau, mais il y a le vent qui en emporte parfois des poubelles mal fermées, ce qui tombe des poches et les petits oublis à la fin des travaux pour le festival...
En passant, je vérifie la buvette. On va manquer de verres propres. J’interromps le ramassage des déchets pour faire un brin de vaisselle. Et puis je continue.
Ma tâche terminée, je retourne vers la buvette. Aulne est encore à l'orée de la Forêt, comme d'habitude. Je sais que la Forêt lui parle, l'appelle. C'est important, alors je dois prendre soin d'elle. Sur mon chemin, quelqu'un me bouscule. Je tombe.
Aïe !
« Tian ! » s'inquiète-t-on avec une pointe d'agacement dans la voix. « Mais qu'est-ce qui t'as pris de surgir comme ça ? »
Je ne sais pas. Je marchais juste. On me tend la main. Un tapotement sur mon épaule vérifie que je vais bien.
Mais je vais bien. Je vais toujours bien, ou plutôt... je ne me pose jamais la question.
« Pardon, » marmonné-je machinalement.
Mais on me laisse tranquille. Peut-être qu'on ne me voit déjà plus. J'ai si souvent l'impression d'être invisible !
Je vais à la buvette, je prépare la tisane préférée d'Aulne.
« Ah, Mémo ! » dit-on à un jeune lo-tech, « merci d'avoir fait la vaisselle ! Il y en avait besoin ! »
« Oh, heu, de rien. »
J'essaie d'intervenir.
« Mais, heu... C'est moi qui l'ai faite, la vaisselle... »
On ne m'entend pas. Ni Mémo, ni l'autre. Invisible. Inaudible. Ça fait un peu mal, je crois.
Enfin, ce n'est pas grave, tant qu'est fait ce qui doit être fait, tant que le camp est propre, la vaisselle faite, le repas prêt... C'est ce qui compte, non ?
J'emporte la tisane vers l'endroit préféré de ma sœur. Je la trouve là, assise, un sourire paisible sur les lèvres. Je pose le bol devant elle. Elle m'observe. Elle me voit. Là, à cet instant, je sais qu'elle me voit.
Et qu'elle a envie de me partager son bonheur.
Je m'assois à côté d'elle. J'attends, mes yeux posés sur elle parce que j'ai peur que soudain elle aussi cesse de me voir.
Mais non. Elle passe son bras autour de moi. Je me détends, pose ma tête sur son épaule. Soupire.
« J'ai un bon pressentiment, Ti'. Le vent nous amène de belles choses. »
Je souris. Je ne sais pas ce que sont de belles choses, mais tant que ma sœur aura besoin de moi, je serai là.

Image


Vulpae :

Ça arrive, ça arrive bientôt ! J'ai si hâte. On va sortir du fin fond de notre foret et aller voir le monde. On va rigoler. Je vais ENFIN voir d'autres gens ! On va boire et surtout ON VA MANGER. Autre chose que des foutues graines et des écureuils maigres. On va brûler un truc aussi, j'ai trop hâte !
J'en peux plus d'être ici sans être vraiment quelque part. J'sais pas, c'était censé être l'aventure, mais ça ressemble vraiment à une sieste éveillée. Y'a que le bruit des rivières et de l'orage qui me fait encore vibrer. Et moi j'ai besoin de vibrer.

Image


Heureusement que Philémon a aussi envie d'y aller, comme ça je culpabiliserai pas de le larguer en plein milieu de la foule. On se retrouvera après. Peut-être. Malheureusement. Enfin non pas malheureusement, mais on a p'tet besoin de ça mon copain et moi. D'un nouvel orage dans notre camaraderie.
Le feu crépite devant mes yeux, je regarde le brasero qui réchauffe encore un peu mon cœur et mon corps. Mais la danse des flammes ne me fascine plus autant qu'avant. Je tourne doucement la racine qui cuit pour la faire dorer un peu plus. J'aspire à d'autres choses. Un nouveau feu. Plus grand. Plus fort. Plus brûlant.

Image


Veridis :

Il y a quelque chose qui m'appelle hors de la forêt. Quelque chose ou quelqu'un, je sais pas trop, c'est trop loin pour que je le distingue mais ça me donne l'impression d'un phare au milieu du monde. Je crois que c'est ce qui permettra de rétablir un équilibre entre la foret et les humains. Je dois y aller.
Vulpae m'a causé de cet événement ou un truc doit être brûlé, une fête. Je crois que c'est là bas que « brille le phare », je vais y aller.
Vulpae à l'air impatiente d'y être même si je sais que ce n'est pas pour les même choses que moi. Elle a besoin de s'amuser, de rencontrer des gens. L'égarement ne nous enveloppe pas toustes de la même manière.

Image


J'appréhende toute cette marée de gens, de vérités et de mensonges, la raison pour laquelle je me suis égaré en foret il y a longtemps.
J'ai appris à m'en protéger depuis. Tout ira bien.
je finis de préparer le masque que je porterais parmi ces gens, un morceau de bois auquel me raccrocher pour flotter dans la tempête. J'espère que le jeu en vaut la chandelle et que je ne ferais pas naufrage.

Image


Apprente :

Apprente en tant que HORLA :

[Concept] Je suis une incarnation des processus d'apprentissage : attrait, curiosité, observations, imitation, questionnement, expériences, ressentis, compréhension, conclusion, sagesse... La question humaine est mon ultime et infini sujet d'étude. Ainsi, je suis l'anthropologie et la philosophie. Je me heurte sans cesse à l'étape du choix et de l'application : Ai-je assez appris pour décider de passer à autre chose ? Mon existence n'est-elle pas justement dédiée à cette expérience de l'existant ? ...

[Existence] Ce questionnement fait de moi une idée plus qu'un être matériel. Ainsi ai-je a besoin qu'un·e humain·e me permette de prendre corps à travers un lien qui me relie au monde. L'humain·e (en toute conscience ou non) passe avec moi un contrat et je passe du monde des idées au monde matériel en prenant corps. Ce corps sera perçu, reconnu et nommé par d'autres êtres et gagnera en contenance : je serais de plus en plus lié·e au monde matériel... À tel point qu'arrivera le moment de bascule, le moment du choix pour moi : continuer l'étude en m’enchaînant irrémédiablement à l'humanité (et peut-être devenir humain·e ?) ou rompre mes liens et regagner le monde des idées.

[Vulnérabilité] En tant qu'horla menant ma mission de vie particulière, je ne peux souffrir que d'une chose : la perte des liens que les humains tissent avec moi. Leur coupure causerait ma perte ou du moins regagnerais-je le monde des idées. Là je guetterais un·e humain·e qui vibre avec ce qui me fait vibrer pour me réincarner.

[Pouvoir] Surnaturels, mes sens m'aiguillent vers les humains : ces derniers vibrent avec une complexité infiniment plus forte que tout autre chose au monde. Les créatures de nature non-humaines sont, par contraste, repérées en tant que telles : elles vibrent moins que les humains dans le monde. Impossible cependant de les discriminer entre-elles spontanément. Je crois que cette particularité humaine est une représentation des infinies possibilités d'expériences et de destins à laquelle l'espèce a accès.

[Contre-partie] Si les humains et les autres êtres qui arpentent le monde se lient à moi et me lie au monde, je suis un horla particulièrement dépendant de l'humanité dont, à plus d'un titre, je me nourrit. Depuis le monde des idées, je suis leurs obsessions, leurs doutes et leurs quêtes. Dès lors que je prends corps, mon appétit me poursuit. Si je ne réalise pas quelques rituels* humains, je perds l'empathie et avec le pouvoir qui aiguille mon chemin : les humain·e·s ne sont alors plus que des proies pour lesquelles je ressens le besoin de dévorer l'esprit, pour comprendre encore, encore et encore. Je suis l'obsession, sème le doute et part... en chasse ! Et celle-ci s'orientera avant tout vers les humain·e·s qui se sont lié·e·s à moi : mes connaissances de celleux-là, me permettront d'assouvir ma faim jusqu'à en être repus et libéré de tous mes liens...

Passage :

Ce festival est le fruit des entrailles de la terre et du ciel. Ses participants auront peut être besoin de moi pour explorer leur évolution. Que la Forêt me donne la force de garder mon équilibre dans cette quête. Je serai le berger patient sur la montagne qui éloignera les loups des êtres seuls et vulnérables.

Image


Sertie :

« Aaah, bien le bonjour peuple de Renouveau ! »

Sniff … Tiens ? Quelle drôle d’odeur…

« Oh ! Comment est-ce ce que je me porte ? C’est fort aimable de demander ! Eh bien, comme un diamant, ou une émeraude : parfaitement serti et sans surprise assorti à son prix, vous voyez c’que j’veux dire ? Nan ? Bien, je vais bien… Peut-être une légère soif, mais j’irai me sustenter plus tard, je vous remercie. Oh mais j’y pense, je crois qu’il me reste un cartier orange (fouille)… un quartier d’orange sanguine…

Image

Qui je suis ? Je suis Sertie, à votre service ! Ah oui oui, je vous le dis. C’est même une certitude. Ssssseer - Ti ! Je suis bijoutier, je viens tout juste d’arriver et je… Pardon ? Vous voulez un papier, c’est-à-dire ? Une certification ? Mais pourquoi faire ? Ok, laissez-moi juste un instant, je vous montre, ce sera peut-être plus clair comme ça (fouille encore)…

Ah, c’était pour rire ?! Ahah, évidemment. Il faut savoir que je suis très 1er degré, et plutôt 14 carats, opale, et un peu tête en l’air par-dessus le marché. Cependant, n’espérez pas me duper, eh, rien n’échappe à la clairvoyance de la monture dorée qui chevauche mon petit bout de nez !

Image

Oh ça ? Un passe-temps que je polis. Je confectionne des bijoux à partir de trois fois rien pour embellir la vie de la communauté et fournir des objets mémoriels. Y’a-t-il quelque chose qui vous ferait plaisir ? Ouiii je vous en prie, jetez-y un œil. Il y’a toujours un objet qui fait naître en nous comme une étincelle envoûtante qui vibre à la manière du soleil sur les... Non non pardon, celui-ci n’est pas à vendre, ni à donner ! Excusez-moi. Mais allez-y, prenez votre temps, je suis certain que vous trouverez VOTRE joyau au milieu de mes trésors. »
« Par-fait, du premier coup d’œil hein ? Il vous va à ravir et sa couleur ravive votre teint !Avec plaisir, cela vous fera un beau souvenir d’exception de cet événement à Renouveau. Voyez-vous, beaucoup de mes articles sont confectionnés à partir de récup’ glanée ça et là sur le chemin de ma vie. Si vous saviez la quantité de babioles que l’on trouve un peu partout, à croire que les gens sèment les souvenirs qu’ils ne veulent plus porter autour du cou, du doigt ou du poignet. Difficile à croire que l’on puisse se sentir asservi par son passé après s’être apprêté.e d’un bon moment… »

Image


Sniff

« Hmmm un instant je vous prie... »

Sniff Sniff

« Excusez-moi. Je n’sais pas vous, mais je sens quelque chose de remarquable ici. L’atmosphère est… Chargée d’une brillance, d’une beauté timide et délicieuse. Difficile d’y résister… J’entends, voyez-vous, j’entends et je ressens tant d’histoires, tellement de souvenirs dissimulés dans un si joli petit objet… Je peux le sertir… Je peux le sentir d’ici » ✨

Dis moi où tu te caches, je vais te sortir d’ici.

Image
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

Les textes écrits par les personnages :

le Poème d'Oscar pour Veridis

La forêt se souvient de l'arbre
L'arbre se souvient de la graine
La graine se souvient de la terre
La terre se souvient de toi

Veridis, verdoyant
La sève monte dans tes veines
L'oiseau fait écho à ton chant
tes anciennes larmes d'ambre
cristallisent l'hiver
N'oublie jamais en toi la promesse du printemps

Touche sur ton visage d'écorce et de lichen
Le baiser qu'une dryade t'offrit il y a mille an
Veridis, cépée Millénaire, sempiternel vainqueur
des cognées et du fer
Plus dense que le bois pétrifié,
Plus sage que le bois flotté

Véridis, souviens toi de l'ardeur de Germer.

Image


Le poème d'Oscar pour Tian :

Tian, d'une douceur à nulle autre pareille
Ni la saveur du miel
Ni celle des framboises
N'évoquent comme toi
Tendresse et harmonie

Tian, Bénédiction de notre cher foyer
Brasier des réchauds,
Doux chant de nos bouilloires

Tian, précieux·se ami·e
Mage d'hospitalité.

Image

Le poème d'Oscar pour Vulpae :

Image


Les RP après-jeu :

Source :

Tout est lié. Source (elle), j’incarne l’innocence.
Je m’appelais Claire et avec ma meilleure amie Calypso, nous étions en voyage en Afrique. Surprises par un orage, nous nous sommes réfugiées dans la mine 613.
Puis un homme est arrivé. De trois balles, il a tué Calypso. On m'a emmené dans des bureaux. Jean-Vincent ne voulait pas me laisser partir ; Tatol énergie allait régler le problème. Mais son patron, Nick Cobalt, règle les choses sans faire de bruit. Il demanda à Jean-Vincent de me pousser dans un puits.

Image


J'ai survécu. J'ai fais survivre l'Image de Calypso. Et après un long voyage nous avons fait la rencontre de nos amis. Avec eux, j'ai vécu. J'ai pris des cœurs; appris des choses; j'ai été heureuse. Je suis même devenue supportable.* Et même si certains ne sont pas partis avec moi de Renouveau, je sais que nous avons l'éternité pour nous retrouver.*
Merci à Image d'avoir été une binôme pleine de bonne humeur et d'enthousiasme
A Grimm, Clé et Echangelin de m'avoir encouragé et soutenu
À ArBousier de m'avoir défendu, aidé à briser ma malédiction, de s'être inquiété de mon état jusqu'à se faire voler son cœur. Et de m'avoir rendu mon âme et mon propre cœur.
Merci à Bordas et Sertie, mes nouveaux amis
Merci à Nechamah de m'avoir écouté et de m'avoir appris des concepts humains. Sans ça je n'aurais pas compris à quel point ils étaient débiles.
Merci à Nick d'être revenu nous chercher en enfer et d'avoir, avec Fossoie, largement contribué à ce que Calypso redevienne tangible.
Merci aux fées. À l'Arbre. Aux horlas. Même au démon.
Merci aux humains de ne plus essayer de vous mettre en travers de ma route. Le seul truc à sauver chez vous, c'est votre cuisine !
Avec toute mon affection. La horla qui était gentille parce qu'elle le voulait bien.

Image


Veillance :

En arrivant dans le village, Veillance à rencontré des gens qui se souviennent d'iel ; le concept de se souvenir lui paraît bizarre, et Veillance accorde finalement très peu d'importance à son passé qui s'est perdu dans la brume le pourquoi de son être n'est pas important.
Pendant ces deux jours, Veillance n'a pas aidé grand monde, ce sont les autres qui l'on aidé. D'abord les égaré, qui lui parlent de Peur de Fascination et d'espoir, des étincelles de sentiment. Puis Euphorie et Tissage qui l’entraînent dans un moment de danse en harmonie avec la forêt. Plus tard, une conversation avec Argousier lui fera réaliser que l'introspection est importante et que Veillance doit grandir pour continuer d'exister.
C'est certainement le destin qui met Nechamah sur sa route, le tarot ne ment pas et Veillance apprend que La Justice est son futur. Mais Veillance ne peut pas encore être la justice, sa mémoire est inexistante, ses souvenirs s'évaporent aussi vite qu'ils arrivent et Veillance n'a pas de moralité, assistant sans réagir aux drames qui parcourent la communauté. C'est seulement tard dans la nuit que Novelle lui partagera un terrible moment, un puissant souvenir où le bonheur devient tragédie. Les pièces s'assemblent et la touche finale viendra des égarés, quand Veridis lui offre sans y croire un grelot pour cristalliser sa mémoire.
La symbolique du geste suffit.

Image


La justice ne peut pas oublier et Veillance se réveille changée. Désormais, Veillance récompense la bienveillance et puni la malveillance. Ou tout du moins, essaye.
Car la nuit a été longue et beaucoup d'autres choses ont changé aussi. Un démon est sorti des enfers, certains ont disparus, quelqu'un a vécu une renaissance, la confusion règne. Veillance est encore trop maladroit pour intervenir dans tout ça, iel passe un moment avec Mémo pour chercher a punir l'entité qui à pris possession de Faune mais l'hésitation est trop longue et la crise se résout sous leurs yeux. Lors de la cérémonie du pardon, Veillance n'a que des remerciements à offrir avant de disparaître de la ville qui éclate. Iel parcoure désormais le monde et si c'est votre destin, cet étrange horla vous rendra peut-être visite un jour, car tout est lié.

Image


Argousier :

Argousier n'est plus, Nemes de son vrai nom trouvera sûrement un sens aux choses. Lui qui était plein d'épines se surprend sûrement à se piquer d'émotions jusqu'alors inconnues. Il est plus facile de ne point sentir l'onde sur le lac que d'être confronté aux vagues. La pénitence sera son radeau.

Image


« Le loup mord quand il a faim, l'éboulement n'a guère d'égard pour les plantes et animaux qu'il écrase et l'orage tonne, il tonne quand il fait liesse en sien cœur ou quand l'effroi l'étreint. Mais la nature nourrie, la nature se maintient dans un équilibre constant. La vie persiste, et bien que la mort fasse partie du cycle, je me suis plu à voir s'épanouir quelques fleurs. Quelle drôle de chose que cette chaleur en mon cœur, les sourires ont maintenant un sens et non plus une posture, j'architecture des pensées qui se plaisent à voguer librement et le carcan de mon contrôle s'émousse, s'use. Je le laisse partir avec un sentiment doux-amer Je m'en vais observer de loin un rare bouton vénéneux qui m'a oublié, j'accompagnerais caché derrière les fourrés une fille qui dépassera les plus hautes cimes et j'entretiendrais une amitié nouvelles avec ceux qui me ressemblent et alors, peut être, je comprendrais mieux le reflet dans cette rivière. »


Mémo :

Tout est lié. Mémo, écho des souvenirs de l'ancien monde.

Deux fées se querellaient au sujet de la graine d'un des anciens arbres de fer. « Nous devons planter ce gland dans la forêt! », disait l'une, « il sera en bonne compagnie. »
« Bêtises! Dans la plaine, il recevra tout le soleil dont il a besoin pour grandir et devenir l'arbre le plus majestueux! »

Comme la dispute durait, le gland se faufila et partit chercher des réponses de son côté. Il visita les différents lieux: la forêt, la plaine, mais aussi le désert, la plage où se jouent les concerts du petit peuple, la lande maudite des monstres en déroute et bien d'autres endroits mystérieux qu'il serait impossible de lister ici. Des endroits que les fées n'auraient jamais pu concevoir.

Elles étaient toujours occupées et ne semblaient pas être arrivées à une conclusion. Le gland de métal finit par s'endormir. Il rêva qu'il pouvait interrompre ces fées, et quand il se réveilla il avait changé. Maintenant les fées l'écoutaient. Sans le comprendre, c'est vrai, mais elles essayaient. Elles avaient oublié leur dispute. Un ami venait de disparaître pour elles, et c'était douloureux.

Sans le formuler, elles avaient demandé au gland de ramener leur ami. Il ne savait pas si ça marcherait, mais il essaya. Il ne pouvait pas reproduire les souvenir que les fées avaient partagé avec lui, alors le gland lui en donna d'autres: certains joyeux, certains tristes, certains intenses comme la saisie d'un charbon ardent, d'autres subtils et diffus comme le premier visage amical qu'on a vu.

Image


Mémo était humain, autant qu'on puisse l'être en ce monde. Le contact ne fut pas toujours facile avec ce qui habitait la forêt: la plupart des gens ne relativisent pas chaque expérience pénible par rapport à une collection d'horreurs de l'ancien monde. La plupart n'ont pas accepté que souvent les choses n'ont que le sens qu'on veut bien leur donner.
Instinctivement, Mémo reconnaissait en ce qu'était devenu le gland une figure maternelle protectrice. Elle le répara quand on lui fit du mal. Elle fit de son mieux pour amuser ses amis... Puis vint le cœur de la nuit, où seuls veillent les horlas. Mémo redoutait cette nuit, car il ne se souvenait pas d'une seule d'où il ait émergé intact.

Mémo se trompait: si cette nuit avait bien enlevé son lot de personnes, Mémo n'en faisait pas partie. C'était le gland qui serait détruit, cette fois, et Mémo devrait porter le fardeau de répartir ses morceaux autour du monde, là où ils pourraient apporter quelque chose. Voilà qui constituait une quête formidable, il avait même rassemblé tous les éléments les plus importants: des marraines fées, dont certaines étaient méchantes, un ami disparu, enlevé par la nuit, qu'il fallait retrouver, une direction à suivre: vers le sud, pour atteindre la mer, un foyer dont se rappeler avec mélancolie et où retourner quand tout serait fini, car Renée resterait à Renouveau, et peut-être de la compagnie sur la route si Veillance le voulait bien.

Image


Veridis :

Un nouveau matin se levait à la fin de l’hiver. Comme tous les matins depuis le festival du Burning Man, Veridis s’était réveillae à l’écart de ce qu’il subsistait de Renouveau. Roulae en boule dans ses couvertures, enseveli· sous un épais tapis de feuilles mortes. Il lui fallait rejoindre les autres Réensauvagé.es. Iel faisait parti de leur groupe, de leur famille désormais, depuis qu’iel leur avait légué son lien à la nature.

Quand iel était seul, comme ce matin, iel entendait la foret d’une nouvelle manière: le craquement des arbres, le bruissement des feuilles, le clapotis de l’eau, le souffle du vent.
Iel les entendait comme pour la première fois tous les jours sans comprendre le message de la forêt. Iel pouvait se reposer après une vie entière à veiller au chevet d’une nature souffrante. Il n’y a que comme ça qu’iel arrivait à trouver le sommeil.

Quand iel marchait parmi elleux, iel pouvait entendre la forêt comme autrefois. La présence d’Aulne, Fossoie, Lune, Nimona, Sol et Tian remplissait sont cœur et iel pouvait de nouveau comprendre les oiseaux, les arbres, l’humus, des plantes, le murmure de l’eau et du vent. Iel redevenait attentif·ve à leur contact, iel ré-apprenait. Dans ces moments, iels se sentait revivre.

Image


Iel arriva au campement avec les premières lueurs de l’aube, et déjà les autres s’employaient à préparer le voyage, à reprendre une existence nomade jusqu’à la fin de l’automne prochain. Iels reviendraient ici, recommencer un nouveau cycle. Peut être cela donnait-il un sens à ce Renouveau.

En préparant son paquetage, iel retrouva un souvenir de son ancienne vie dans un tiroir. Le bracelet que Vulpæ lui avait rendu lors de sa renaissance. Peut être la reverrait iel dans ses voyages. Iels pourraient évoquer le temps de l’errance. Iels pourraient pleurer la disparition d’Episteme. Peut être reverraient iels Rugus enfin détaché de l’ancien temps. Peut être Veillance se joindrait iel à elleux.

« On y va, t’es prêt ? » Aulne læ sorti de sa rêverie. «J’arrive ». Iel reposa le bracelet dans le tiroir. Iel devrait revenir le chercher. Comme iel l’avait fait auprès de Vulpæ au lendemain du Burning Man. Iel ferma son sac, le jeta sur son dos et pris la route avec les autres.

Image


Échangelin :

Échangelin était venue au dernier jour de Renouveau, accompagnée par Clef, sa famille féerique, et quelques autres parias, horlas et fées, banni·es comme elle de la cour d'Obéron. Elle y était venue rencontrer les humains et leurs étranges coutumes, car Argousier lui avait révélé qu'elle était un échangelin : un humain enlevé par les fées à la naissance et remplacé par un enfant fée. Mais à écouter les humains, leur notion de temps, de souvenir et de finitude, à pleurer la Forêt qu'elle ne pouvait se résoudre à quitter, elle comprit bien vite qu'elle ne pouvait pas être humaine : Argousier s'était joué d'elle et lui avait menti pour s'amuser de sa tourmente. Elle retrouva alors sa véritable nature et l'assuma pleinement, se vengea d'Argousier (éphémères rancunes, éternelles chamailleries de fées) et profita des dernières heures de l'utopie. Elle se délecta des drames humains, en perdit quelques-uns en forêt ;) et assista ses amies horlas, Source et Image, dans leurs naïves manigances. Elle se promena entre le monde des vivants et des morts, amusée de la terreur des mortel·les qui bravaient le périlleux voyage, aida à voler quelques cœurs et grossir les rangs de sa famille d'adoption imprévue, et dansa jusqu'au creux de la nuit.

Image


Le temps fait peu de sens pour les fées, et au lendemain humain du Burning Man, Changelin revint, bien changé en effet, après des siècles de mutations successives.
« Fée ? Je l'ai été. Horlas, arbre, corbeau, humain et humaine aussi, et bien d'autre choses encore. Et je reviens de nouveau au crépuscule de Renouveau, retrouver les souvenirs vivants de celleux qui croient m'avoir connu hier. »
Pauvre Clef, prête à laisser sa sœur adoptive dans une famille humaine aimante, pour au final la voir se changer en la pire espièglantine de la cour féerique qu'elle fuyait.
D'autres avaient bien changé aussi, mais le plus amusant de toustes était Scolopendre, parasite démoniaque du pauvre Faune. Sentant la balance trop peu équilibrée envers le démon mal-aimé, Changelin lui proposa une alliance... pour le voir instantanément capturé et emprisonné dans une amulette ! Faune libérée abandonna l'amulette au prudent Nick, qui la donna à la sage Aulne, qui la confia à l'inflexible Devoir. Changelin remonta sa trace, et il (on avait pas dit « elle » ?) négocia tout sourire (en coin) pour récupérer la garde du démon auquel il avait promis assistance. Il donna sa parole de fée, de horlas, d'éternel Changelin que plus jamais iels n'entendraient parler de l'abjecte Scolopendre. Il suffirait juste de le tenir en courte bride et de l'emmener suffisamment loin, et ça tombait bien : ses amies non-humain·es et lui se laissaient déjà des cendres encore tièdes de l'éphémère utopie. Quel délice de partir à l'aventure en si machiavélique compagnie, un démon esclave dans la poche, et un monde plein de naïfs humains à tourmenter.
Pauvre Clef.
Se reverront-iels ?
Après tout...
Tout est lié.

Image


Image :

Tout est lié

J'étais Image, j'étais l'amie imaginaire de Source et j'ai retrouvé ma réalité.

L'histoire m'est apparue au fur et à mesure des événements et j'ai compris. J'ai compris que j'avais existé autrement que dans l'esprit de Source, qu'avant j'avais eu un corps et que je m'appelais Calypso. Je suis morte mais j'ai survécu dans l'esprit de ma meilleure amie, Claire, qui est devenue Source. J'ai failli disparaître, j'ai eu très peur mais on nous a aidé. Alors j'ai tout fait pour que jamais ça ne recommence : j'ai fait un voyage en Enfer, je suis morte, j'ai fusionné et je suis revenue. Je suis revenue en chair et en os et je suis redevenue Calypso, celle que j'avais été avant ma mort et celle qui avait existé pour Source.

Je suis Image mais je suis aussi Calypso, je suis un peu de Claire, un peu de Source et un peu de vous toustes à la fois.

Et maintenant, j'existerai pour toujours.

Maintenant Calypso fait tout plein de bêtises avec ses camarades, des blagues, des erreurs, des cadeaux, des frayeurs aux humain.es...
Calypso vit et n'a plus peur. Parce qu'elle sait que le principal c'est de croire en soi avant tout.

Image


Apprente :

« Je suis apparu sous le signe de la chauve-souris. Je me repère au rebond de mes paroles : c'est ce qui guide la direction que je prends. Je crains les craintes des créatures qui marchent sur le sol. L'ombre et les ténèbres sont mes refuges. Et lorsque je sors pour me nourrir de liberté, c'est au couvert de la nuit, les ailes déployées, dans un vol silencieux. J'ai compris que je voyais le monde à l'envers. Je guette le jour où ma vision fera écho à des esprits curieux et sensibles aux sons de mes nuits : sous cette lumière, mon vol sera vraiment libre. »
__Thème astral d'Apprente, découvert et partagé avec Passage et René.e.

À travers Apprente, son observation, ses nombreuses inactions là où je me sentais pousser à faire, j'ai vu et saisis beaucoup de tourments et beaucoup de générosités aux formes variées. La tornade des actions soufflait souvent trop fort pour qu'Apprente puisse créer des liens avec les créatures qui l'ont fasciné tout au long de cette expérience. Mais il en a conclu qu'Utopie était bien porteuse d'espoir et de Renouveau. Libéré de son contrat avec l'humain qui lui avait permis d'entrer en relation avec toutes celleux qui se rassemblaient ici, Apprente a fait le choix de s'attacher à Utopie et à un humain porteur de renaissance.

J'espère qu'aucune personne n'aura souffert du regard et des oreilles d'Apprente le silencieux. Merci à celleux qui m'ont permis de jouer cet horla étranger, curieux et sensible. J'ai vécu un jeu intérieur extrêmement enrichissant. Merci.

Image


Aulne :

C’est le printemps. La sève monte partout, tout autour d’elleux, le cycle s'engage, éternel recommencement mais toujours différent. Elleux marchent. Un pas après l’autre, la plante des pieds d’Aulne entre en contact avec le sol de la Forêt, et à chaque rencontre avec l’humus, l’herbe, la mousse, de fines racines énergétiques s’enfoncent dans la terre. De ses pieds au cœur du Monde. Cette connexion presque tangible, elle la voit briller en toustes ses adelphes, sa si précieuse famille. Iels ont traversé les drames ensemble ; leur lien n’en est que plus fort, leur famille agrandie. Une fois de plus, le cœur d’Aulne se gonfle de gratitude pour le don que leur a fait Veridis. En partageant la tâche qu’elle s’était fixée, iel l’a libéré de son hubris inconscient, reliquat de l’Ancien Monde. C’est ensemble qu’elleux sont fort.es. Tian, Veridis, Fossoie, Lune, Sol, Nimona… C’est ensemble qu’iels partent enseigner, apprendre toujours, rencontrer. A leurs côtés, Aulne est confiante.

Image


Scolopendre :

Les morts parlent dans leur silence.

Quelle soudaine et désagréable sensation. Lui qui se sentait libre, enfin, se retrouvait à nouveau enfermé et emprisonné. Mais quelque chose lui disait qu’il n’avait pas été renvoyer d’où il venait. Loin de là.
Cet ici lui semblait bien plus étroit. Il allait devoir apprendre et explorer les limites de cette nouvelle dimension. Scolopendre sentait aussi que lae pauvre Faune dont il s’était jusqu’à présent bien servi n’était pas présent dans les parages mais n’était pas mortx pour autant.
La rage l’envahit, Lui qui avait enfin trouvé de quoi jouer un peu après tout ces siècles d’ennui ! Il faut croire que celles et ceux qu’il pensait sans défenses et plutôt amusants ne l’était peut-être pas tout à fait… Mais il se reprit bien vite, sentant une présence sur les bords de son minuscule et inconfortable prison. Une présence qu’il reconnu, oui cela lui disait quelque chose, c’était cet autre être qui lui avait promis de le protéger et qui semblait alors le comprendre et partager sa passion du chaos et du changement… Il semblerait que ce genre de promesses ne prenait pas en compte de protéger le corps qu’il avait nouvellement possédé ! Il faudrait qu’il s’en souvienne à l’avenir.
Il ne comprenait pas tout ce qu’il se discutait à l’extérieur, mais Il semblait que les intentions de Changelin le détenteur de sa nouvelle prison ne semblait pas tout à fait incompatible au siennes. Après tout il n’aurait peut-être pas à se venger, ni même à attendre très longtemps avant d’être libre à nouveau… cette pensée le réjouis et le fit sourire de manière carnassière. Tout ceci n’était qu’un contretemps, oui un simple contretemps. Comme disait celleux qu’il avait gentiment torturé, tout est liés.

Image


Nick Cobalt :

Jamais Nick n´avait autant aimé malgré l´absence de cœur physique. Jamais Nick n´avais autant pensé malgré l´absence de Vif.
Jamais il n´avait autant trouvé sa place.
Le grand pardon avait eu l'effet escompté et il cheminait sereinement sur le chemin de la rédemption sa nièce pour guide et l´altruisme pour boussole.
L´instinct de commerce ne l´avais pas quitté mais il le plaçait à l´autel de l´échange et non plus de l´asservissement. Bref...
Jamais il n´avais été aussi heureux malgré la fin de l´utopie.
Faune et lui s'étaient mis d´accord pour suivre les rensauvagé.e.s lors de l´essaimage de printemps. Ils verraient bien ou cela les mènerait.
De toute façon ils avaient de quoi s´occuper car l´apprentissage de Faune n´en était qu´à ces débuts mais iel promettait de faire un officient du tonnerre.
Ils avaient également prévu de voir où revoir la mer, il paraissait que les baleines chantait à nouveau.
Les avaient enfin prévu de laisser la place à l´imprévu car le tissu de la réalité est plus beau avec quelques accrocs dedans.
Foi Future et Filiation
Harmonie et Émotion
Tout s´entremêle au tissu des réalités
Chacun est tout et tout est un car tout est lié

Image


Scolopendre :

Quel soudaine et désagréable sensation. Lui qui se sentait libre, enfin, se retrouvait à nouveau enfermé et emprisonné. Mais quelque chose lui disait qu’il n’avait pas été renvoyer d’où il venait. Loin de là.
Cet ici lui semblait bien plus étroit. Il allait devoir apprendre et explorer les limites de cette nouvelle dimension. Scolopendre sentait aussi que lae pauvre Faune dont il s’était jusqu’à présent bien servi n’était pas présent dans les parages mais n’était pas mortx pour autant.
La rage l’envahit, Lui qui avait enfin trouvé de quoi jouer un peu après tout ces siècles d’ennui ! Il faut croire que celles et ceux qu’il pensait sans défenses et plutôt amusants ne l’était peut-être pas tout à fait… Mais il se reprit bien vite, sentant une présence sur les bords de son minuscule et inconfortable prison. Une présence qu’il reconnu, oui cela lui disait quelque chose, c’était cet autre être qui lui avait promis de le protéger et qui semblait alors le comprendre et partager sa passion du chaos et du changement… Il semblerait que ce genre de promesses ne prenait pas en compte de protéger le corps qu’il avait nouvellement possédé ! Il faudrait qu’il s’en souvienne à l’avenir.
Il ne comprenait pas tout ce qu’il se discutait à l’extérieur, mais Il semblait que les intentions de Changelin le détenteur de sa nouvelle prison ne semblait pas tout à fait incompatible au siennes. Après tout il n’aurait peut-être pas à se venger, ni même à attendre très longtemps avant d’être libre à nouveau… cette pensée le réjouis et le fit sourire de manière carnassière. Tout ceci n’était qu’un contretemps, oui un simple contretemps. Comme disait celleux qu’il avait gentiment torturé, tout est liés.

Image


Faune :

Tout est lié.
Tout semble plus gai, plus joyeux. Pour la première fois Faune se sentais serainxe et peut-être même sincèrement heureuxse ! Le festival ne s’était pas tout à fait passé comme toute les autres fêtes, loin de là. Il ne s’était pas non plus fini comme toute les autres. Faune y avait gagnéxe bien plus qu’un éphémère souvenir de bonheur en plus. Iel avait souffert certes, beaucoup, mais ne regrettait rien. Le monde autour semblait rayonné d’une lumière nouvelle. Comme l’arrivé du printemps, ou le soleil le matin après un orage d’été. L’air était plus doux. Mais le plus agréable était son cœur, plus léger que tout ce qu’iel avait connu jusqu’à lors.
Avec Nick, iels avaient décidéxs, ensemble, de rester quelques temps avec les Réensauvagéxes à Renouveau ! Bien que ce dernier voulu au départ suivre les Horlas, où se trouvait la présence de l’horrible médaillon contenant Scolopendre, à l’évocation de ce dernier, le convaincre du contraire ne fut vraiment pas très compliqué. Mais depuis Nick agissait d’une manière nouvelle, il était bien plus attentif et gentil. Faune était même devenu réellement son apprentix et il l’avait pleinement adopté comme saon nièveux. Il avait promis de lui apprendre et de lui transmettre tout ce qu’il savait sur les morts et leurs rituels pour communiquer avec elleux, peut-être même cela lui permettrait d’aller chercher d’autres explications auprès de sa mère. Seul l’avenir le leurs dira.
De plus Faune était bien plus à l’écoute de ce qu’il l’entourait et être entourée d’amix, et d’une famille, pour de vrais emplissait son cœur de joie. Iel allait enfin profiter de ce monde sans faire semblant, sans rien pour lae retenir, libre de voler ou bon lui semblera avec celleux qui l’accepte enfin pour tout simplement qu’iel est.

Image


Fossoie :

Ça devait arriver. Ça allait arriver.

Il faut que j’arrête de m’occuper de ces corps, la plupart sont peut-être coupables. Plus ou moins.
Ce soir, je l’ai décidé. Ils se débrouilleront avec leur mort. La forêt m’attend. Je vivrais en ermite. La mort hors des villes a aussi besoin d’aide.

Tout le monde le savait. Et tout le monde fut surpris.

Ce fut mon dernier soir en ville. J’aimerais dire que c’est mon dernier souvenir du monde d’avant, mais c’est hélas seulement le seul. Les humains ont entraîné leur catastrophique création dans leur chute, mais l’oubli ronge les survivant.e.s. Pour le meilleur, sûrement, mais aussi pour le pire.

J’ai dû traverser cette mine pour rejoindre la forêt. Des coups de feu, du sang, le puits 613.. Le puits 613.. un vague souvenir. Ça m’a l’air important..

J’ai rejoint la nature et c’en fut finit d’eux. Je pense que c’est ce qui m’a sauvé la vie. J’aurais sûrement sombré avec les autres sans ce choix drastique. Était-ce la raison de mon départ.. ? Non, c’est faux ! Des morts ont encore besoin de moi.

On s’habitue étrangement facilement à cette vie dans la nature. Même si en l’occurrence le choix n’est plus permis.

Image

J’ai toujours accompagné les morts. C’était ma vocation. Ici, c’est différent. Les rites sont les mêmes, mais ont un sens. On ne laisse pas les défunts dans des nécropoles, loin des vivants. Ils restent avec les vivants et entame un nouveau cycle. La vie grouille grâce à eux. Les insectes, les plantes puisent avec respect ce dont ils ont besoin. Ils deviennent fertiles. Existent-ils encore après cela.. ? J’aime à croire que oui.
« Tu n’es pas tout seul Fossoie ».

Lien m’a trouvé. Lien nous a tous trouvé. Les réensauvagé.e.s.
J’ai trouvé une famille dans ces terres. Tout semble si simple avec eux. Tellement simple que je me demande pourquoi Tian semble si fatigué les rares fois où on lae voit.
Lien, Tian, Aulne, Lune et Nimona m’accompagne à présent. Je ne suis plus juste un accompagnant, me voilà accompagné.
Je ne remercierait jamais assez Lien pour nous avoir soudé. Avant de nous quitter.
C’était là, le moment de remerciement, avant l’aide au passage.. si seulement j’avais pu arriver au bout..
Je ne dois pas le dire. Elleux comptent sur moi.

Je continue d’accompagner les défunts. Mais je ne trouve plus la joie dans cette tache. Je fais ça bien, mais c’est mécanique.
Ma mort me fait peur. Elle m’a toujours fait peur. Pourtant tout le monde pense que je suis en paix avec ça. Après tout je la côtoie. Mais je la côtoie pour essayer d’être en paix avec elle, la vérité est là. J’ai fais quelques pas en arrière avec cette épreuve..

Quelque chose se prépare. Un Renouveau soi-disant. Une enclave accueille les utopistes pour l’Équinoxe d’Automne. Nous seront des leurs.
Très vite Argousier à rodé autour de nous. Nimona semble lui faire confiance.. je ne sais pas comment elle fait.
Au milieu de ces gens je rencontre Passage. Je me sens lié à lui. Les passages, c’est aussi un peu mon domaine après tout. Sauf que les miens sont sans retour.
Il connaît quelqu’un qui veut rencontrer la mort. Je devrais l’aider.

Image

Argousier, encore lui.. Au moment où nous allons rendre hommage à Lien, voilà qu’il débarque. Je ne m’épanche pas mais il comprend très bien que quelque chose cloche. Il dit qu’il peut m’aider..

La fête du Renouveau commence. Oscar et Sol.. pour qui se prennent-ils ? Bien-sûr qu’on aime Tian ! On est une famille. On n’y peut rien si iel est discrète.

Je sens un étrange besoin de parler à Argousier. Ma famille ne doit pas le savoir, mais lui, il peut m’aider apparemment. Je risque rien à essayer. A part un échec de plus. Je lui dit tout, notre lien à Lien, mon échec dû au trop plein émotionnel de cette cérémonie, et le poids que je porte depuis. Il va m’aider, il a l’air convaincu. Allons-y..
Nous rencontrons Nimona sur la route. Elle a vraiment l’air de lui faire confiance.. et me dit que je peux aussi être confiant. Elle est accompagné de Clé. Clé a un discours assez cryptique pour moi. Ses notions de confiances n’ont pas l’air bien claire. Mais elle lui fait confiance aussi, d’après ce que je comprend. Il est peut-être vraiment bienveillant.
Nous y voilà. On n’avait pas parlé de prix.. mais après tout.. bien sûr que je suis prêt à en payer le prix.
Je ne comprend pas bien ce qu’il se passe, je rentre dans une transe. Mais à mon retour, je me sens léger. Ça fait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi léger. Je me sens bien. Ou bien je ne sens rien ? Je crois que c’est ça.. je ne sens rien. Si on ne compte pas cette douleur au poignet. J’arbore une étrange blessure.. j’ai dû m’écorcher dans ce moment suspendu.
La fête bat son pleins, l’effigie humanoïdes devient charbon. Deux personnes viennent-à moi. Deux ? Une ou deux, la deuxième me semble flou. Source et Image.. un vague souvenir.. Sûrement un faux. Des pièces de puzzles pendent à leur cou. J’en sors une de ma poche, qui m’accompagne depuis longtemps.. Elles ont l’air d’appartenir à la même œuvre. Le hasard n’existe pas. Elles ont besoin d’un corps. Image et morte, et doit revivre. J’ai peut-être la solution. Passage..

Image

Passage me parle de Nick, sa connaissance voulant rencontrer la mort. Il ne voudrait pas laisser son corps ? Apparemment non. Mais après tout.. un mal pour un bien ? Passage trouve cela bon. Moi aussi, je crois.

Je partage un moment avec ma famille. Je simule mes émotions. Elles reviendront.. Tian et Aulne sentent que quelque chose ne tourne pas rond. J’essaye de les rassurer comme je peux. Nimona a une cicatrice similaire à la mienne et à l’air d’en savoir plus que moi. Plus que les autres ré-ensauvagé.e.s.
Je finis par parler, par mimétisme avec mon ancien moi, mon moi avant le passage d’Argousier. Mon moi au lourd fardeau.
Tian.. j’aurais dû m’en douter. Tian a finit ce rituel. Pourquoi ne m’avoir rien dit.. ?

Je ne peux plus faire demi-tour. J’ai fais une promesse. Un attroupement se forme.. pourquoi sont-ils si nombreux ? On se joint à eux, Source, Image et moi. Nick est là. Un rituel commence. Les portes des Enfers vont s’ouvrir. Les âmes en peine pullulent. En ais-je déjà envoyé ici ? Lien.. ?
Certaines essayent de s’emparer du corps de Nick.. C’est le moment, il est vulnérable. Image.. voilà ton corps. Revit. Redevient Calypso.

Image

J’ai cru que s’en était fini de nous.. mais après un effort considérable on a bien pu nous sortir de ce lieu.
Argousier.. s’il te plaît, c’est le moment pour moi de retrouver mon âme. Je regrette vite cette décision.. c’est pesant. Mais il le fallait. Je m’en rend compte instantanément. J’ai des choses à dire. Des pardons à distribuer..

A ma famille d’abord. J’ai enchaîné les mauvaises décisions. C’est auprès d’elleux que je devais demander de l’aide. On a tous droit à l’erreur. C’est eux qui me l’apprennent. Et on n’a pas à porter le poids de ses échecs seuls. Le poids des tâches non plus, Tian. Je m’en rends compte. On s’en rend compte.. On va t’aider.

Image


Je rencontre Faune. Nick, son oncle.. ? Son oncle maintenant ami imaginaire.. la tristesse qui la remplit.. c’est ma faute ? Il faut que je répare ça.. Je vais essayer.

Beaucoup on pâti de mes mauvaises décisions. Je m’en rend compte..
Mais Argousier m’a trompé. Je ne suis pas de l’ombre comme il a voulu me le faire croire. Je suis de la lumière et je vais tout faire pour arranger ça.

Image


Le Burning Man s’éteint, la nuit aussi. C’est un Renouveau. Le Renouveau.

Il était autour de nous tout ce temps.. Veridis. Et voilà qu’il sacrifie sa magie pour sauver notre famille. Tu es des nôtres maintenant. Sache-le. Tu es humains, maintenant, mais on va t’aider à réenchanter le monde qui t’entoure.

Nous allons rester dans cette enclave, avec celleux qui le veulent. Bien-sûr que vous êtes les bienvenus Sol, Nick et Faune (je vous le dois bien. Je serais maintenant bienveillant). Tian, Nimona, Lune, Aulne et moi.. Lien ne nous a pas vraiment quitter puisque nous sommes encore liés. Plus que jamais.
Nous te laissons partir devant nous Tissage, essaimer le monde graines de lumière. Nous feront de même au printemps. En attendant nous allons aider les personnes qui seraient de passages à renouveaux.


Scolopendre :

Quel soudaine et désagréable sensation. Lui qui se sentait libre, enfin, se retrouvait à nouveau enfermé et emprisonné. Mais quelque chose lui disait qu’il n’avait pas été renvoyer d’où il venait. Loin de là.
Cet ici lui semblait bien plus étroit. Il allait devoir apprendre et explorer les limites de cette nouvelle dimension. Scolopendre sentait aussi que lae pauvre Faune dont il s’était jusqu’à présent bien servi n’était pas présent dans les parages mais n’était pas mortx pour autant.
La rage l’envahit, Lui qui avait enfin trouvé de quoi jouer un peu après tout ces siècles d’ennui ! Il faut croire que celles et ceux qu’il pensait sans défenses et plutôt amusants ne l’était peut-être pas tout à fait… Mais il se reprit bien vite, sentant une présence sur les bords de son minuscule et inconfortable prison. Une présence qu’il reconnu, oui cela lui disait quelque chose, c’était cet autre être qui lui avait promis de le protéger et qui semblait alors le comprendre et partager sa passion du chaos et du changement… Il semblerait que ce genre de promesses ne prenait pas en compte de protéger le corps qu’il avait nouvellement possédé ! Il faudrait qu’il s’en souvienne à l’avenir.
Il ne comprenait pas tout ce qu’il se discutait à l’extérieur, mais Il semblait que les intentions de Changelin le détenteur de sa nouvelle prison ne semblait pas tout à fait incompatible au siennes. Après tout il n’aurait peut-être pas à se venger, ni même à attendre très longtemps avant d’être libre à nouveau… cette pensée le réjouis et le fit sourire de manière carnassière. Tout ceci n’était qu’un contretemps, oui un simple contretemps. Comme disait celleux qu’il avait gentiment torturé, tout est liés.


Fossoie.. tu l’as rencontré enfin toi aussi la mort. Tu l'as accepté, ta mort. Tu vas enfin pouvoir accepter la vie.

La Maison Dieu.. voilà un grand renouveau. Cette carte, ce destin. Merci Nechamah

Image


Tian :

Première neige
Un épilogue à
Toutes les Formes d’Espoir dans la tête de Tian
by Morgan of Glencoe

Un frisson dans l’air matinal me signale la première neige. Je souris sous mes couvertures :
Fossoie va être content. Sous la neige, l’humus est toujours paisible, chaleureux et tendre, plus en tout
cas que pendant les gelées sèches de ces derniers jours. Nimona aussi, je pense, aimera le monde tout
blanc. La météo ne change pas grand-chose pour Lune, les oiseaux sont juste un peu différents selon
les saisons et le vent. Aulne… n’est plus très mobile avec l’hiver, c’est son côté arbresque. Mais il fait
beau dehors, elle sortira sans doute profiter du soleil. Véridis découvre encore son humanité, iel
explore doucement la signification de ce mot. Je crois qu’iel se repose après trop d’années de veille,
alors je fais tout spécialement attention à ellui.
Et puis, bien sûr, je vais avoir intérêt à surveiller mes arrières pendant que je vais déneiger
l’entrée de notre refuge, parce que Sol ne résistera jamais à une bataille de boules de neige !
Je me lève, passe rapidement mes vêtements colorés et observe autour de moi. Il n’y a plus
tant à faire, maintenant que les autres font plus attention : hier, Lune a balayé tout le refuge, Fossoie
a rentré du bois, Nimona a été chercher de l’eau, Aulne a fait la vaisselle et Sol et Veridis se sont
occupés des provisions. J’ai vidé, nettoyé et rechargé les toilettes sèches, mais ça viendra en son temps.
Leur capacité à voir ce qu’il y a à faire augmente de jour en jour, comme si je l’infusais dans notre
petit foyer. C’est bien, je crois. Je prépare le feu pour réchauffer notre intérieur et mettre l’eau à
bouillir pour le thé, pour que les autres aient un réveil agréable. Et puis je vais dégager l’entrée du
refuge et vérifier que Véridis a bien dormi, sous son tas de feuilles. Iel ne dort pas encore avec nous à
l’intérieur. Ce temps-là n’est pas venu.

Image


Je remets mon manteau pour sortir, je redeviens semi-invisible à mesure que mes couleurs se
cachent. Maintenant, mon invisibilité ne me pèse plus. J’ai appris à la contrôler en partie, et ma
famille a appris à la percer plus facilement.
Je pousse notre porte. La neige fraîche réverbère la pâle lueur de l’aurore tardive, fait scintiller
doucement les arbres dénudés. C’est beau. Un de mes pas, un seul, trouble le manteau blanc pour que
je puisse fermer la porte. Aux saisons les plus douces, aucune d’entre nous n’a de mal à dormir
dehors, mais avec l’hiver nous nous réfugions dans un genre de grand terrier, comme une famille de
renards. Même les fées connaissent le froid, après tout.
Je dégage un passage, le plus étroit possible pour ne pas troubler la forêt plus que nécessaire,
d’abord jusqu’au creux de l’arbre entre les racines duquel dort Véridis, ensuite jusqu’à la petite source
où nous puisons l’eau. Je me perds dans mes propres pensées sur le chemin du retour, quand une
grosse boule de neige molle me cueille en pleine tête. Un rire clair éclate aussitôt derrière un arbre
proche, et des oreilles pointues s’empressent de se glisser à couvert.
— Sol !

Image


Oh, oui. Ma voix porte beaucoup plus, aussi.
Ma riposte noie le rire dans un toussotement surpris et amusé. Le joyeux vacarme de notre
bataille réveille Véridis et tire Nimona hors du refuge, mais Sol ne tarde pas à les embarquer dans
notre jeu et nous ne rentrons qu’à l’appel d’Aulne qui annonce que le thé est prêt.
L’idée que quelqu’un d’autre l’ait fait m’est à la fois étrange et heureuse. Je m’habitue. Nous
rentrons, je récupère les vêtements mouillés pour les mettre à sécher près du feu. Sol vient m’aider.
Elle m’apprend encore à accepter la gratitude comme une normalité. Je lui apprends à ne pas se
formaliser de l’absence occasionnelle de celle-ci. Ensemble, nous nous équilibrons vers un juste
milieu, qui parfois tangue un peu, mais qu’importe ?
Les autres s’attablent pour le petit déjeuner. Je suis læ derniér debout, je ne peux pas
m’empêcher de vérifier qu’il ne manque rien… Ça reste ma nature, je ne lutte pas contre elle.
J’apprends seulement à en faire mon alliée, et non ma prison. Par jeu (Sol déteint sur moi, on dirait…) je m’efface et je recule un peu, pour voir ce qui va se passer.

Image


C’est sans compter sur Lune, qui balaye les lieux du regard, sans me voir mais conscient de
mon absence.
— Tian ! Arrête de nous taquiner, et viens t’asseoir.
Je pouffe et réapparais sur le banc à ses côtés.
— Pardon.
Il me sourit, ça me rassure. J’ai parfois peur que ma famille n’apprécie pas la nouvelle version
de moi, surtout Lune, qui est celui d’entre nous qui a le moins changé. J’ai peut-être peur pour rien.
J’ai souvent peur pour rien. Je suppose que la version où j’existe est tout de même préférable à celle
où je m’efface.
Après le repas, tout le monde s’occupe de débarrasser et de faire la vaisselle. J’attire l’attention
sur les détails souvent oubliés : balayer sous la table, essuyer celle-ci, remettre les bancs en place ou
trier le peu de déchets qui en résulte (Lune aime aller donner les miettes aux oiseaux, et Fossoie
entretient le compost avec passion)
Ensuite, chaque membre de la famille vaque à ses occupations matinales. La plupart
perfectionne ses nouveaux talents. Il ne suffit pas de les avoir… encore faut-il leur prêter attention.
Moi, je descends au village. Il ne reste plus grand monde à Renouveau, mais ce n’est pas une raison
pour ne pas prendre soin de celleux qui restent. Alors, je vérifie la réserve de bois, je remplis la réserve
d’eau. Ici, quelqu’un a pensé aux toilettes. C’est bien. J’essaie d’en faire de moins en moins au village,
pour que le jour où les Réensauvagé.e.s partiront, mon absence ne soit pas remarquée. Mais c’est
l’hiver, et si quelqu’un tombe malade, il faudra bien s’en occuper aussi. Je veille. Je vérifie. Et quand il
faut faire, je fais.
Je croise Apprente et Faune. Iels me voient, hochent la tête en remerciement. Je leur souris.
Sans doute que Nick est là aussi, mais je ne suis pas encore très à l’aise avec lui.
Et je rentre au refuge, mon devoir terminé.
Tout autour de moi, le monde est presque silencieux, et moi, je le suis tout à fait. Mon pas
léger crisse sur la neige, mes empreintes du retour dans mes empreintes de l’aller, pour ne pas
déranger plus que nécessaire.
À mon retour, Aulne et Lune méditent ensemble sous un arbre, Fossoie entretient la tombe de
Lien. Véridis a entrepris de sculpter un renard tout blanc qu’il tapote avec insistance. Sol et Nimona
jouent au coin du feu. L’ambiance est joyeuse et tendre, douce comme la première neige.
C’est ma famille.
C’est devenu ma famille autrefois parce qu’il fallait que quelqu’un l’empêche de se briser.
C’est redevenu ma famille quand iels ont appris la vérité à mon sujet et qu’iels ont décidé de me
garder quand même, quand tout ce que nous croyions toustes être la vérité s’est avéré une longue
illusion. Je ne sais plus quel âge j’ai, je ne sais plus quand je suis næ ni comment j’ai été nommæ, ou
si même j’avais un nom. J’ai gardé Tian. Ça ne gêne pas Aulne, et moi, j’aime bien Tian. Quelque
part, je suis un peu l’enfant que j’ai enterré dans la forêt il y a tant d’années, je crois.
Je m’assois au coin du feu, ravive les flammes de quelques coups de tisonnier, rajoute une
bûche. Je n’ai pas envie de devoir rallumer le foyer s’il s’éteint… c’est long et fastidieux.
On poque doucement mon épaule. C’est Sol.
— Hé, Tian ! Tu viens avec nous ?
— Faire quoi ?
— Une blague !
Elle et Nimona rient sous cape. Je me laisse entraîner le long du sentier qui mène au lieu de
méditation préféré d’Aulne et Lune. Iels en reviennent justement, marchant et devisant
tranquillement. Nimona me colle une grosse boule de neige dans la main pendant que Sol en façonne
une autre, et désigne un sapin aux branches alourdies.
— On vise la branche juste au-dessus d’eux à trois ! Un, deux… Trois !
Nos trois projectiles partent à l’unisson, frappent la branche, et un énorme monceau de neige
tombe droit sur nos deux aîné.e.s.
— Oh, vous trois ! rugit Lune dans une menace feinte, vous allez voir !

Image


Mais la riposte d’Aulne est bien plus rapide et bien plus sournoise : elle demande
silencieusement à l’arbre au-dessus de nous de nous déverser l’intégralité de sa neige sur le poil, et
nous voilà toutes trois ensevelies et hilares. Lune se jette sur nous pour en rajouter une couche. Attiré
par nos éclats de rire, Fossoie nous rejoint et décide de nous canarder bien caché derrière un buisson.
Véridis hésite un peu puis rapplique à son tour. Nous finissons toustes trempé.e.s, gelé.e.s et pris.e.s
de fous rires incontrôlables qui imposent une fin de partie.
Nous rentrons alors que déjà la nuit étire à l’infini les ombres des feuillus dégarnis. J’étends à
nouveau les vêtements, je laisse les autres se réchauffer pendant que je prépare le repas. En quelques
secondes, je redeviens – involontairement, cette fois – invisible.
— Tian. Tu recommences.
Je rentre la tête dans les épaules, penaud.
— Pardon, Véridis.
— Tu n’as rien fait qui nécessite des excuses.
Il prend un couteau et entreprend de couper les légumes à côté de moi. Aulne le rejoint pour
parer les plus abîmés d’entre eux, j’entends Fossoie souffler sur les braises et remettre du bois dans le
feu. Un cliquetis de couverts me signale que Sol met le couvert, un froufroutement de tissus que Lune
et Nimona rangent les vêtements que j’avais mis à sécher la veille.
Le dîner passe, on rit encore. On rit beaucoup plus depuis que Nimona et Lune sont
réconcilié.e.s, que Fossoie ne se sent plus coupable et que Sol… heu, est là.
Quand les autres vont se coucher, je raccompagne Véridis jusqu’à son trou dans les racines.
Puis, je m’accorde une petite promenade nocturne rien qu’à moi. J’aime la nuit et son silence, surtout
le silence de la première neige.

Image


Une chouette hulule dans le lointain.
Soudain, elle se tait, me tirant de ma rêverie. Un grognement lui fait suite. Je me retrouve face
à un ours, dans une de ces périodes agressives qu’ils ont quand ils se réveillent en hiver. Le
grognement se fait grondement, un avertissement de ne pas se dresser devant lui. Ma main se porte à
ma ceinture et rencontre le vide. C’est vrai, j’ai offert mon arme à Oscar ! J’espère qu’il va bien…
Reste dans le présent, Tian, il y a un ours, là. Je ne veux pas lui faire de mal, mais il ne faut
pas le laisser approcher de nos réserves. Alors je repousse mon manteau, je me campe le dos droit et
les jambes écartées, et je laisse monter en moi ce dont je n’ai habituellement cure : ma puissance. Je
sens mes poils qui se hérissent, mon aura qui se déploie, et je gronde à mon tour, plus bas, plus
sourd, plus fort que lui. De nous deux, ce n’est pas lui le plus fort, et maintenant, je le sais.
Il s’arrête, m’observe, interloqué… puis fait demi-tour et s’éloigne. Je m’empresse de remettre
mon manteau. Il fait froid, tout de même !
Je rentre et je me perds à nouveau dans mes pensées. Le papier dans ma poche me rappelle
Oscar, qui est parti explorer le monde avec sa clé à molette pour y chercher le train de ses rêves. Son
souvenir fait ressortir celui d’Arbousier, surpris lui aussi que j’aie réussi, même temporairement, à
contenir sa rage. Celui de Personne, si triste, devenu René, si apaisé. De toustes les autres qui sont
parti.e.s, Épice, Tissage, Nechamah, Échangelin, Vulpae… des noms et des visages défilent dans ma tête
tandis que je regagne les lueurs tremblotantes du refuge des Réensauvagé.e.s.
Avant de pousser la porte, une dernière fois, je contemple le monde, les arbres nus, les étoiles
scintillantes au-dessus de la neige désormais troublée par les traces de nos pas. Bientôt, ma famille et
moi aussi partirons à travers le monde, apprendre aux gens à faire attention, à écouter la nature, son
équilibre, son rythme, sa vie. Et c’est à nous qu’échoit cette tâche, même si nous ne sommes qu’une
petite famille un peu bancale, un peu brisée, et profondément imparfaite. C’est quand même à nous
de le faire.
Parce que tout est lié.
Et qu’il faut bien que quelqu’un le fasse.

Image


Quelques mèmes en vrac :

Un mème sur Sol :

Image


Un mème sur Mémo :

Image


Un mème sur Sol :

Image


Deux mèmes orphelins :

Image


Image


Et pour la fin, un florilège de mèmes sur Faune, Scolopendre et Nick :

Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image


Image
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LE RITUEL DE PASSAGE

Encore une fresque solo épique centrée sur les pratiques magiques déviantes avec le zeste de folie pure qu'il convient au crossover avec les univers de Batronoban ! Un récit par Damien Lagauzère

(temps de lecture : 45 minutes)

Image
kr, libre de droits


Joué le 28/12/2019

Les jeux utilisés:

Les crimes ont été « joués » avec Arkham Noir
Les journaux ont été joués avec The Thousand Years Old Vampire.
Les lettres ont été joué avec la campagne Quill : Ink & Shadows.
Les lettres de la Mort ont été jouées avec The Reaper’s Almanac.
Corso a été joué avec Mantoïd Universe et Le Tarot de l’Aventure Imprévue et Bois-Saule.

Univers : la forêt de Millevaux



L’histoire:
Je suis « Gragasanil » Corso. Je suis un Soar, chevalier d’or en exil et collectionneur de machines à écrire. Mon but dans la vie : tout savoir ! Je veux percer les secrets de l’univers et d’Azathoth. Mais, pour l’instant, je veux tout savoir sur la mort de Roularik et Putium, respectivement Cafaroïde, chevalier d’or en exil lui aussi, et Clone prêtre d’Azathoth de leur état. Cette affaire ne m’aurait concerné en rien si, Azathoth seul sait pourquoi, je ne m’étais retrouvé téléporté sur la première scène de crime.
En tant qu’ancien chevalier d’or, j’avais entendu parler de Roularik même si je ne l’avais jamais rencontré. Le Joueur, même si cela lui paraissait plus que capillotracté, se rappela les Watchmen et se demanda si quelqu’un ou quelque chose n’en avait pas après les chevaliers d’or exilés justement. Aussi, il devenait légitime que je mène l’enquête, ne serait-ce que pour éventuellement sauver ma peau de porc.
Pour des raisons historiques qui maintenant nous échappent un peu à tous, Azathoth partage son royaume du Chaos avec la forêt de Millevaux, tout à la fois domaine et avatar de Shub-Niggurath. Le corps de Roularik se trouvait donc dans les bois les plus profonds. Là, je remarquai des marques laissées par la foudre sur un arbre. Or, ces marques différaient de celles qui avaient foudroyé le chevalier. Là, sur le tronc, un symbole était tracé. Et, cachées au pied de l’arbre, je trouvais également un paquet de lettres. Rédigées à différentes dates par différentes personnes, elles avaient néanmoins en commun d’évoquer les Anciens, la forêt ainsi qu’un ouvrage appelé le Vir Stellas.
De retour dans l’Interzone, je me rendis chez mon ami Randolf Carter et lui fit part de mes découvertes. Cela lui évoqua un Ancien Oublié. Je pensais à Shub-Niggurath bien sûr et Carter me le confirma. Cette mort était donc liée à la Chèvre Noire. Mais comment et pourquoi ? Carter me fit alors goûter une de ses drogues, un « cadeau » d’un de ses fournisseurs Mantoïdes. Là, sous l’effet de la drogue psychédélique, le temps s’accéléra et je me retrouvais dans une salle piégé d’un donjon technomagique. Il s’agissait là d’une ancienne arène désertée. Là, je trouvais un journal entre les mains du cadavre horriblement mutilé et méconnaissable d’un homme-porc.
Et en substance, voici le contenu du journal :

« Graga veut dominer le monde. Parfois, il pète les plombs et doit être calmé. J’ai réussi à immobiliser, mais pour combien de temps, la structure dans laquelle il baigne en bloquant un mécanisme avec un vinyle de void métal. J’espère qu’il ne m’en veut pas trop. Yargalac veut que j’utilise un des sorts contenu dans mon livre pour l’aider dans sa vengeance mais… les voies d’Azathoth sont impénétrables et cela ne marche pas comme ça. Ce n’est pas aussi simple. Je ne suis pas sûr qu’il l’ait vraiment ni compris, ni accepté. Yargalac est toujours en quête d’artefacts d’origine voyvode. Aussi, il m’invite dans un tripot en plein cœur de l’Interzone et me fait part d’une rumeur concernant des trésors repérés dans la forêt. Je me méfie car c’est un des fameux plans de Yargalac qui m’ont mis face au Sumérien. Mais son enthousiasme me gagne et nous partons pour la forêt. Là, je suis pris d’un étrange malaise. Je me sens mal. Yargalac ne montre aucun signe de gêne. Je me concentre, regarde et écoute partout autour de moi. Mais c’est au-dessus que se trouve la source de mon mal-être. Nous passons sous un groupe d’arbres auxquels sont suspendues d’innombrables petites poupées faites de brindilles et de chiffons. Je les montre à Yargalac qui s’en moque éperdument. Pourtant, le vent les fait chanter dans cette Langue Putride qui me fait comprendre que nous sommes là en un territoire appartenant à des adorateurs de Shub-Niggurath. Que dois-je comprendre ? Suis-je devenu allergique à la Langue Putride ou dois-je me méfier des serviteurs de la Chèvre Noire ? Nous finissons par trouver ce que nous cherchons mais il ne s’agit pas des trésors espérés. Aussi, c’est sans regret que je laisse toutes ces babioles à Yargalac. Yargalac n’est plus. En vérité, je m’en moque un peu mais, pourtant, mes pas me portent vers l’une des demeures que nous avons partagée à une époque où nous étions beaucoup plus actifs dans notre chasse aux artefacts voyvodes. En vérité, je m’attendais à ce que cet endroit soit de nouveau occupé mais il n’en est rien. Tout a été laissé à l’abandon. Je en sais pas si les lieux ont été occupés depuis notre départ mais il ne reste rien. J’ai l’impression d’être dans une boîte vide… comme mon âme… »
Qu’est-ce que tout cela pouvait bien signifier ? Les lettres relatives au Vir Stellas mentionnaient un rituel sanglant automutilatoire, des créatures venues d’une autre dimension, Nyarlathotep et Millevaux. Là, il s’agissait de retrouver des artefacts voyvodes dans la forêt. Mais ce fameux Yargalac semblait mort et l’auteur de ce journal restait pour l’heure anonyme. Mais cette histoire était elle aussi liée à Shub-Niggurath et Millevaux.
Je quittais cet endroit après avoir découvert l’entrée d’un tunnel souterrain. Je regagnais donc l’Interzone mais non sans avoir été confronté à l’existence du Troisième Rituel Aklo dont, à ce moment-là, je ne comprenais ni la présence ni la signification.
Les choses devinrent à peine moins floues quand je pris connaissance de la mort de Putium, également foudroyé dans la forêt. Pas de marques sur un arbre cette fois mais un passage dissimulé menant jusqu’à un mur de hiéroglyphes parmi lesquels je reconnus le symbole du Troisième Rituel Aklo. Je trouvais là également un autre journal, beaucoup plus court celui-là :
« Voyvodes ! Mal Tête ! Langue Putride ! Batterie… Vide ! Yargalac, mort ! […] Sang pourri ! Malade ! Sang Putride de langue Putride ! Malade ! Pas boire sang de Langue Putride ! […] Sang Putride partout ! Malade ! Batterie vide… Sommeil… Oubli. […] Animaux forêt fuient ! Courent loin ! Volent haut ! Animaux forêt peur de moi ! »
Je ne comprenais rien. Je suivis le tunnel et, à sa sortie, me retrouvais face à une tombe envahie par la végétation. Malgré cela, l’épitaphe était lisible. Il s’agissait de la tombe d’un certain Moulesanil, Soar Cyborg. Et l’épitaphe disait : « L’électricité garantit la réforme biscornue. » Je notais toutefois qu’il y avait un écart dans le mot « biscornue » qui pouvait donc aussi être lu « Bis Cornue ». Deux cornes ? Comme ce Horla qui m’apparut alors que se mit soudain à tomber un violent orage n’ayant rien de naturel ? Et sur la tombe, invisible jusqu’alors, se mit à luire le symbole du Troisième Rituel Aklo. Je sortais mon flingue et m’apprêtais à quitter ces bois, espérant que le Horla n’en aurait pas après moi. Pas de chance, il me suit. Coup de chance, j’ai été bien inspiré de dessiner dans l’air, du bout de mon flingue, le symbole Aklo qui l’a fait fuir.
De retour dans l’Interzone, je m’enfermai chez moi et me plongeai dans le paquet de lettres, y cherchant un lien avec les deux journaux que j’avais trouvés. La première avait été écrite par un certain Damon Hesse dont je sais qu’il s’agit là d’un des pseudonymes du Joueur. Il s’adressait à un certain Pierre :
« Londres, le 3 septembre 1887

Cher Pierre…

Je suis encore à Londres. Je pensais rentrer plus tôt mais j’avoue consacrer un temps considérable à l’un de ses opus dont je fais la collection. Vous connaissez ma passion pour les livres anciens, notamment ceux traitant de sujets ésotériques, occultes même, soit tout ce qui se situe à la frontière de la rationalité. Nombre de mes collègues refusent de leur accorder le moindre intérêt. Pourtant, ces ouvrages existent et ils sont des témoins de leur temps, eux aussi. Ainsi, un de ces ouvrages était mis aux enchère à Londres. Je me suis empressé de m’y rendre et d’en faire l’acquisition. La lutte fut âpre. Je n’étais pas le seul intéressé par le fameux Vir Stellas. Mais, après avoir payé le prix fort dans tous les sens du terme, je repartais avec l’ouvrage.
J’avais prévu de rendre visite à quelques vieux amis mais, finalement, je ne quitte quasiment plus ma chambre d’hôtel. Je consacre en effet toutes mes journées, et mes nuits, à l’étude du Vir Stellas. Étude est un mot peut-être bien inadapté car, en vérité, je « subis » littéralement l’emprise de cet étrange tome. En effet, après des heures et des jours plongé dans ses pages, que puis-je en retirer si ce n’est d’étranges sentiments mêlés faits de fascination et de… dégoût.
En vérité, force m’est de reconnaître qu’une énorme partie du contenu du Vir Stellas me demeure interdite. Ce texte n’est pas uniquement rédigé en anglais. Et je ne suis même pas certain que toutes ses parties soient écrites en langues… humaines. En vérité, le peu de compréhension que j’ai de cette ouvrage est plus « intuitif » que rationnel et je tiens cette compréhension plus des songes inspirés par la vision de ces mots et de ces images que d’une véritable « intelligence » des propos consignés. En effet, à la lecture, je ne comprends que d’infimes parties de ce texte. La nuit par contre, quand j’arrive finalement à dormir, c’est autre chose.
Pierre ! J’ai vu en rêve ce que j’ai lu dans le livre ! Une forêt, mais pas une simple forêt comme on en visite dans nos contrées. Là, c’était autre chose. C’était.. dérangeant… Cette forêt est le domaine de quelque chose de terrible. Je ne sais si c’est le maître des lieux qui m’est apparu mais j’ai vu, dans le ciel de cette forêt, un gigantesque buste de pierre. Je ne me rappelle que de son casque à cimier rappelant celui d’un soldat romain. Son regard portait loin devant lui. Il ne m’a pas vu, je l’espère. Pierre ! Avez-vous déjà entendu parler de ce livre ? Connaissez-vous le Vir Stellas ? Quelqu’un vous a-t-il déjà raconté une histoire comme la mienne ? J’ai besoin de votre aide, Pierre. Je dois en savoir plus. Accepteriez-vous de me recevoir et de me dire ce que vous comprenez du Vir Stellas ?

Pierre, j’ai tardé à poster cette lettre et peut-être que j’ai bien fait. J’ai de nouveau rêvé du Vir Stellas la nuit dernière. Ou plutôt, j’ai rêvé de cette forêt qu’il décrit. Je me suis de nouveau retrouvé plongé dans ses illustrations. Cette forêt est plus qu’une forêt, je l’ai déjà dit. Mais ce n’est pas seulement le domaine de la chose qui règne sur ces bois. Je crois que cette forêt est LA chose en elle-même, l’Entité dominante. Je n’ai pas revu cet étrange buste géant dans les cieux de ces bois. Mais j’ai ressenti autre chose. C’était plus insidieux. C’était… pire. Cet endroit baigne dans une « énergie » malsaine, Pierre. Une sorte d’éther que certains des habitants de ces bois manient grâce des règles qui seraient interdites dans notre monde. Sont-ce ses règles qui sont décrites dans le Vir Stellas ? J’ai besoin de votre aide, Pierre, pour me débarrasser de ces rêves, de ces tourments, mais aussi pour comprendre ce que sont ces bois, ce qu’est… Millevaux !

Damon Hesse »


La seconde était l’œuvre d’un certain Paul. Je savais qu’il s’agissait de Paul Singer, un autre avatar du Joueur :
« Chère Jemima,
Je suis en ce moment même à Arkham, au chevet d’un ami mal en point. Toutefois, ce n’est pas de cela dont je veux te parler. Tu le sais, mes grands-parents sont décédés récemment. Ce n’est pas de cela non plus dont je veux te parler. Pourtant… Parmi toutes les choses qu’ils m’ont laissé, il y a une chose qui ne pourra qu’attirer ton attention. Il s’agit d’un livre intitulé Vir Stellas. C’est un recueil bien étrange. Il est écrit dans divers langages auxquels je ne comprends que peu de choses. Mais ce n’est pas tout, il y a aussi d’étranges hiéroglyphes semblables à certains que tu m’as déjà montrés. Oui, je te parle d’occultisme !
En ce qui me concerne, je ne peux prétendre avoir une véritable compréhension du contenu de ce livre. Mais je ne suis pas le seul dans ce cas. En fait, le livre est accompagné d’une série de notes rédigées par un ami de la famille. Il a étudié l’ouvrage et confirme que le principal de ce que l’on peut saisir du Vir Stellas ne provient pas tant du texte que des visions que suscitent ses mots et ses gravures. Et j’ai été moi aussi la proie de ces visions étranges. Et j’ai vu, en songes, les choses décrites par Pierre Durand ainsi que par celui qui lui avait confié le livre. Et comme eux, j’ai vu des fragments de cette forêt qu’ils appellent Millevaux.
Mais ce n’est pas tout est loin de là ! Durand a étudié aussi profondément que possible le texte même du Vir Stellas et il a mis en évidence les diverses étapes d’un rituel. Oui, un rituel qui permettrait de gagner cette étrange forêt non plus en rêve mais en réalité. Or, pour cela, il faut être au moins deux. C’est pour cela que j’ai besoin de toi. Je te sais férue d’occultisme et il n’y a que toi pour m’aider à réaliser ce rituel.
Je sais que tu es très occupée. Je sais aussi que tu es très susceptible et que tu croiras peut-être que tout cela n’est qu’une plaisanterie. Mais cela n’est pas le cas. Je te supplie de me croire. J’ai lu et relu les notes de Durand. Je me suis plongée encore et encore dans les gravures et les symboles étranges du Vir Stellas. Il y a des mots qui ne pourront que trouver écho en toi et achever de te convaincre. As-tu entendu parler de Millevaux ? Peut-être pas. Mais, as-tu entendu parler de Shub-Niggurath ? Je ne suis sûr de rien évidemment et c’est aussi pour ça que j’ai besoin de toi, de ton expertise. Mais il est d’ores et déjà certain que cette forêt de Millevaux et ce ou cette Shub-Niggurath sont intimement liés. Je veux en savoir plus. Et je sais que toi aussi, après avoir lu cette lettre, tu voudras en savoir plus. Alors, m’aideras-tu à réaliser cette invocation ?
Je te l’ai dit, je suis à Arkham en ce moment. Aussi, rejoins-moi ! Là, dans les bois bordant la Miskatonic, ou n’importe quel autre endroit qui te semblera le plus propice, nous réaliserons ensemble ce rituel et percerons ces secrets qui ne furent que frôlés par Durand. Toi comme moi ne pouvons que saisir cette incroyable opportunité. Rejoins-moi à Arkham. Je te montrerai le livre. Je te raconterai mes rêves. Nous verrons Millevaux.

Paul »


La troisième, écrite par un certain Hatecroft, était adressée à Paul :
« Paul, mon ami…
J’ai besoin de ton aide. Je suis actuellement à Arkham. Venu là à la demande d’une amie, je ne pouvais un seul instant me douter de ce qui m’attendait. Et pourtant, j’aurais peut-être pu m’en douter. Tu le sais, en tant que linguiste, il m’arrive de faire profiter de mes lumières quelques-unes de mes connaissances férues de livres rares, anciens et traitant le plus souvent de phénomènes occultes. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de celle qui allait devenir une grande amie : Jemima Carter. Mais, je le répète, comment aurai-je pu prévoir ce qui m’attendait ?. Paul, par avance je t’en conjure, pardonne-moi.
Jemima s’était rendue à Arkham à la demande d’un de ses amis. Celui-ci prétendait être en possession d’un ouvrage rare et il avait éveillé sa curiosité. Toutefois, Jemima m’a également fait part de ses inquiétudes quant à la santé de son ami. En effet, ce dernier était littéralement obsédé par sa lecture, ce qui visiblement ne lui ressemblait pas. L’essentiel de ses propos tournaient donc autour de la réalisation d’un sort et c’est pour cela qu’il avait besoin de l’aide de mon amie.
Face à l’inquiétude de Jemima, je me décidais donc à me rendre à Arkham. Mais j’arrivais trop tard. Au lieu de Jemima et de son ami, je trouvais deux corps horriblement mutilés. Mais, plus étrange encore est la « mise en scène ». Tous deux étaient en effet recouvert de cicatrices et de plaies reproduisant en grande partie les symboles étranges dessinés sur les murs de la pièce où je les ai découverts. Ces mêmes symboles se trouvaient dans diverses notes éparpillées autour des cadavres. Évidemment, j’ai tout de suite prévenu la police qui a conclu à un suicide particulièrement macabre.
Pour ma part, je ne pouvais croire à un suicide. Non ! Il s’était passé autre chose. J’ai alors entrepris d’interroger les plus proches voisins et j’ai appris quelques faits étranges, questionnants en tout cas. Ainsi, ils m’ont raconté avoir entendu une véritable cacophonie en provenance des bois cette fameuse et terrible nuit. Et pour ce que j’ai pu saisir des notes avant que la police ne les mette sous scellés, il semble bien que la forêt joue un rôle important dans toute cette histoire.
Ce n’est pas tout. On m’a aussi rapporté avoir vu d’étranges lumières cette nuit-là, toujours dans les bois alentours. En vérité, je suis convaincu que Jemima et son ami se sont rendus dans la forêt cette nuit-là. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont vu mais je suis prêt à parier que cela les a suivis jusqu’à cette pièce où je les ai trouvés. Je ne suis pas superstitieux. D’une manière générale, j’essaye et j’espère être un homme à l’esprit ouvert mais, toutefois, sans être crédule. Pourtant, après ce que j’ai vu dans cette pièce et avoir entendu le récit des voisins, je me demande vraiment si Jemima n’a pas véritablement participé à quelque chose de magique. Et si c’est vraiment le cas, elle en a payé le prix fort. La police va très certainement classer l’affaire. Pour ma part, cette affaire ne sera jamais classée tant que je ne saurai pas ce qui s’est réellement passé dans les bois cette nuit-là. Et pour cela, j’ai besoin de ton aide. Puis-je compter sur toi ?

Patrick Hatecroft »


L’auteur de la quatrième lettre, par contre, ne me disait rien :
« Je vis près de ces bois depuis maintenant près de dix ans. Je les connais bien. Je m’y promène souvent avec mon chien. Ce sont des lieux tranquilles, des lieu de paix. Mais ce n’est plus le cas depuis maintenant un mois. Il se passe des choses étranges dans nos bois. Étranges et tragiques, criminels.
Vous vous rappelez sûrement la découverte de ces deux corps horriblement mutilés, recouverts de coupures et autres plaies. Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Loin s’en faut. Un de mes plus proches amis s’est intéressé à cette affaire.
Charlie, mon ami, a vu les corps. Il a également vue la scène de crime. Il a vu ces étranges scarifications et les notes, le livres qui les ont inspirées. Cela l‘a traumatisé. Depuis ce jour, il ne fut plus le même, littéralement obsédé par ce qu’il avait vu. Obsédé au point de les… reproduire. Je ne sais pas comment cela est arrivé mais, à la faveur d’une promenade, c’est moi qui est retrouvé le corps de Charlie dans les bois, marqués de la même façon que ces deux autres corps. Je n’en croyais pas mes yeux. J’ai encore du mal à y croire.
Je n’ai pas l’âme d’un flic. Pourtant, je me devais d’agir. Surtout face à l’inertie des forces de l’ordre. Alors, je me suis rendu, de nuit, dans les bois. Car, cette nuit encore, on y entendait d’étranges clameurs. Et, sans réellement comprendre ce dont j’étais témoin, je ne peux que vous rapporter cette horrible scène qui, si elle n’explique rien, aura au moins le mérite de vous faire saisir l’ampleur de ce qui se trame.
Ainsi, me guidant dans la nuit au son de ces chants, j’arrivais bientôt à l’orée d’une clairière. Là, j’ai vu, une dizaine de personnes, nues et aux corps recouverts de ces cicatrices mystérieuses, danser autour d’un homme, que dis-je, un géant ! richement vêtu. Le géant ricanait devant les contorsions des danseurs. Il émanait de lui quelque chose de monstrueux. Je ne sais pas dans quelle langue ils chantaient mais je me rappellerai pourtant toute ma vie ces mots : « Ie, ie Nyarlathotep, thusai cul nubula Nyarlathotep ! » Je ne sais pas qui sont ces gens, mais je serais pas surpris si nous découvrions bientôt de nouveaux corps scarifiés dans les bois. La police ne semble pas très prompte à agir. Pourtant, il faut que cela cesse. Aussi, je m’en remets à vous et à votre bon sens civique.

Lewis Johnson »


Et la dernière me laissa on ne peut plus perplexe :
«  Qu’est-ce qui m’a pris ? Pourquoi j’ai voulu me mêler de cette histoire ? Lewis ! Aurais-je vraiment pu laisser un autre se confronter à… ça ?! Oui, non ! Je ne sais plus. Je ne sais plus par où commencer. Le commencement ? La lettre de Lewis au journal ? Pourquoi écrire au journal et non pas me contacter directement ? A-t-il cherché à me protéger tout en tentant de prévenir les gens ? Il a vu, lui aussi, il a vu ça ! Je le sais, j’en suis sûr ! Est-ce pour ça qu’il s’est… dissipé dans la nature ? Et Betsy, pauvre bête ! Non, jamais Lewis n’aurait abandonné Betsy. Que lui est-il arrivé ? Que m’est-il arrivé ? Rien ! Rien, tout cela n’est qu’un rêve, une fiction, un horrible cauchemar !
Mais qu’ai-je vu en réalité ? Ou, qu’ai-je cru voir ? Quel tour m’a joué mon esprit ? Dans les bois, une trentaine de personnes, nues, écorchées et scarifiées autour d’un homme, cet homme, un géant ! Ils dansaient au son d’une horrible symphonie. Et le géant riait ! Puis, un autre son a remplacé la musique. Je crois que c’était là depuis le début mais… mon esprit refusait de le voir.
Les danseurs ne dansaient plus. Ils étaient à terre, corps ruinés, tordus et… dévorés ! En train d’être dévorés par des… des créatures indescriptibles ! Des ombres grises recouvertes de… pustules et dotées d’ailes membraneuses se repaissaient des viscères des danseurs. Les hurlements de douleurs se mêlaient aux rires et aux chants. Et aux horribles bruits de mastications.
Je pose ces mots sur le papier pour faire sortir ces visions de moi. Il y a quelque chose dans les bois. Quelque chose qui provoque ces hallucinations. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, des hallucinations ! Tout cela n’est que le fruit de mon imagination, stimulée par ou à cause de la lettre de Lewis. Je couche ces visions sur le papier. Je les transforme en mots pour les faire sortir de moi. Ensuite, je mettrai cette lettre dans une enveloppe et je ne l’ouvrirai plus jamais !

IL Y AVAIT DE LA JOIE DANS LE REGARD DE CETTE HOMME ! PLUS QUE DE LA JOIE. DE L’EXTASE ! IL PLEURAIT ET RIAIT EN MÊME TEMPS ! ET IL ME REGARDAIT ALORS QUE CES CHOSES LUI AVAIENT DÉJÀ DÉVORÉ LES JAMBES ! C’EST AU-DELÀ DE TOUT CE QUE L’ESPRIT HUMAIN PEUT CONCEVOIR. ET IL A DIT « NYARLATHOTEP NOUS A APPORTE LE PARADIS, QU’IL EN SOIT BIEN !«  »


De retour dans l’Interzone, je me mets face à ma machine à écrire. Je vérifie que le réservoir de Pétrol’magie est plein et je fais une place dans ma cervelle de porc pour le Joueur. Je reprends les journaux et lettres que j’ai trouvés et les relis tout en tapant quelques notes à propos de divers éléments récurrents et de leurs potentiels liens.
Ainsi, je pense que ce livre, le Vir Stellas, est peut-être bien écrit, au moins en partie, en Langue Putride. Cela expliquerait que les auteurs des lettres aient eu tant de mal à le déchiffrer tout autant qu’ils furent les objets de visions millevaliennes. Et ces mêmes visions auraient comme conséquences, voire comme but, de les inciter à se livrer à ce rituel d’invocation de Nyarlathotep.
Ce rituel, qui est peut-être le Troisième Rituel Aklo, suppose des pratiques automutilatoires. Et n’est-ce pas l’automutilation ultime que de se laisser dévorer par des créatures qui sont, peut-être, des Horlas émissaires de Shub-Niggurath ? En fait, je me demande si le rituel contenu dans le Vir Stellas n’a pas pour but d’obtenir de Nyarlathotep qu’il intercède avec la Chèvre Noire en faveur des invocateurs ? Peut-être que ces derniers ne savaient comment s’adresser directement à la Chèvre Noire ? Mais, qu’attendaient-ils vraiment d’elle ? Le paradis ? Vraiment ?
Il est un fait connu que les Sumériens sont adeptes des tatouages et autres scarifications. Est-il possible que le Sumérien mentionné dans les journaux est eu le Vir Stellas entre les mains ? A-t-il eu lui aussi des visions ? D’ailleurs, est-il possible de trouver cette tête géante dont parle l’auteur de la première lettre ?
Il apparaît également que ces lettres viennent d’ailleurs. Un monde, une dimension qui ne connaît pas « concrètement » Millevaux. Ont-ils tenté d’attirer l’attention de Shub-Niggurath de leur propre chef ou s’agit-il d’un plan de la Chèvre Noire pour se répandre dans d’autres mondes ? Compte-t-elle trahir Azathoth ?
Mais les journaux parlent aussi de « batterie » et donc d’énergie, d’électricité comme celle qui a foudroyé la première victime. Ils parlent aussi d’artefacts voyvodes et de Cyborgs, certainement alimentés eux-aussi par de l’électricité. Alors, quel est leur lien avec la Chèvre Noire ? Comment comprendre ce malaise que ressent l’auteur du journal par rapport à la Langue Putride ? Y a-t-il une sorte d’incompatibilité entre l’électricité, ou n’importe quelle énergie alimentant les Voyvodes et les Cyborgs, et Shub-Niggurath ? Et si, bien que les influences d’Azathoth et Shub-Niggurath puissent cohabiter, il n’en était pas de même pour les Cyborgs et les Voyvodes ?
Je tiens peut-être là un début de piste. Maintenant, je dois tout de même comprendre en quoi tout cela concerne les Chevalier d’Or exilés. Je devrais peut-être aussi me renseigner sur ces Graga et Yargalac.

Qu’est-ce que je fous là ? La tête me tourne à cause de la gravité inversée. Cette antique sphère voyvode paraissait abandonnée. Et pourtant, les Millevaliens vivant là l’ont reconvertie en arène. Je ne sais même pas comment ils me sont tombés dessus. En attendant, je fais face à un Soar, comme moi ? Pas vraiment. Son groin s’est transformé en ce bec caractéristique des Pétrol’head. Le cochon doit être défoncé comme pas permis. il n’a pas d’arme. Je ne sais pas si je dois être rassuré ou d’autant plus inquiet. Quant à moi, on m’a évidemment délesté de mon flingue et de mon armure d’or. Je réfléchis. Je tente d’évaluer la situation. Je ne devrais pas. Le Soar me saute dessus ! Mais j’ai quand même des restes de mon passé de chevalier d’or. J’esquive d’un bond, roule sur le côté, me redresse et lui saute dessus à mon tour. Le porc est résistant. Je me heurte à un mur. Il vacille à peine. Mais j’ai de la chance. Complètement défoncé qu’il est, ses attaques sont complètement chaotiques et finalement assez faciles à éviter, pour l’instant. Je me jette à nouveau sur lui. Mais, cette fois, je vise à hauteur des genoux et parviens à le faire tomber. Je le tourne sur le ventre, m’assois sur son dos et m’empare de son bras pour lui infliger une sévère clé. Je ne souhaite pas spécialement le tuer. J’espère qu’il va abandonner et qu’on va en rester là. Je ne sais pas s’il comprend un traître mot de ce que je raconte mais je lui demande d’abandonner. Et il doit être finalement moins fracassé du crane que je ne le pensais. Il lève son bras libre et frappe plusieurs fois le sol en signe d’abandon. L’espace d’un instant, j’ai eu peur que la foule n’exige sa mise à mort mais, au contraire, elle se montre étonnamment clémente.
J’ai gagné et on me permet de quitter l’arène. On me rend même mes affaires. Je demande à rencontrer le ou les maîtres des lieux. Les gardes ne sont pas contre mais… Ils échangent un regard un peu gêné. Je leur demande ce qu’il y a. Veulent-ils un baquechiche ? Ils sourient. Le Joueur a de la chance et doit être d’humeur taquine. Il a mis dans mes poches une poignée de Noix et de Billes qui les emmèneront très très loin… au pays des Cœlacanthes, peut-être ? Mais je en devrais pas parler d’eux, ça risquerait de les attirer.
On me conduit dans le bureau d’un des responsable de cette arène : un Voyvode ! Je ne comprends pas. Je croyais cette arène construite dans un artefact abandonné par les Voyvodes. Il me le confirme. La sphère a été abandonné, conquise par Millevaux puis plus ou moins reconquise par les Voyvodes qui en ont fait ce lieu festif. Bon, OK, pourquoi pas…
Je plonge mon regard dans ce qui pourrait être l’équivalent chez ce Voyvode. En réalité, il me fait plutôt bonne impression et je pense pouvoir lui parler franchement. Aussi, je lui explique m’être retrouvé sur deux scènes de crimes. Tout ça part un peu dans tous les sens mais il y aurait un lien entre Azathoth, Shub-Niggurath mais aussi l’électricité, les Cyborgs, d’anciens chevaliers d’or et… les Voyvodes. Je lui fait part de mon hypothèse selon laquelle si l’alliance entre Azathoth et la Chèvre Noire fonctionne plutôt bien, ce n’est peut-être pas le cas vis-à-vis des Cyborgs, Voyvodes et tout ce qui fonctionnerait avec de l’électricité. Et puis, je soupçonne également la Chèvre Noire d’avoir des projets d’expansion incluant des Sumériens. C’est pas facile d’interpréter l’attitude d’un Voyvode mais je lui trouve l’air… circonspect. Alors, a-t-il un avis sur la question ? Les Voyvodes ont-ils sentis des « problèmes » de « compatibilité » entre l’électricité et l’Égrégore ? Et le Voyvode, qui me donne l’impression d’être étonné par tout ce que je lui raconte, me répond par l’affirmative. Alors, d’après lui, est-il possible que, dans le dos d’Azathoth, Shub-Niggurath ait ourdi quelques plans contre les eux et les Cyborgs ? Et là encore, j’obtiens une réponse affirmative.
Les livres d’histoire nous enseignent que les Voyvodes et les Sumériens sont tous deux ennemis du Royaume qu’ils étaient censés servir. Pour autant, à choisir, il n’est guère étonnant que la Chèvre Noire ait jeté son dévolu sur les Sumériens plutôt que sur les Voyvodes. Aussi, il est très possible qu’elle ait corrompu certains Sumériens afin qu’ils servent ses intérêts. Mais ça ne me dit rien quant au lien avec les chevaliers d’or en exil. Le Voyvode a bien une idée mais… ce n’est qu’une idée…

Et sur les bons conseils du Voyvode, je me retrouve de nouveau sous terre, en pleine forêt. D’après lui, ce n’est pas un hasard si je me suis retrouvé sous terre après la découverte de ces crimes. Et ce n’est pas un hasard si moi, un ancien chevalier d’or, j’ai été mis en face du symbole du Troisième Rituel Aklo. Le Voyvode n’a pas voulu s’avancer mais m’a tout de même laissé entendre que, pourquoi pas ?, certains chevaliers d’or auraient eu entre les mains de quoi réaliser ce rituel. Et là, je pensais au Vir Stellas. Mais je pensais aussi à ce mur de hiéroglyphes. Je devais le retrouver. Mais force me fut de constater que j’étais bel et bien perdu. Perdu mais… pas seul pour autant. On me suivait. Je me cachais et reconnus la silhouette d’un Mantoïde. En fait, il s’agissait de plusieurs Mantoïdes. Non, d’un seul ! Alors, un ou plein ? En vérité, il s’agissait d’un Mille-pattes humain, ou plutôt d’un Mille-pattes Mantoïde. Je ne savais pas que ces trucs-là pouvaient exister. Je ne savais pas non plus qu’ils avaient une bonne vue car il m’avait manifestement repéré et me demandait de sortir de l’ombre. Mon flingue à la main, je m’approchais du monstre. Je sentais en lui comme une animosité contenue. Je crois qu’il aurait bien voulu me sauter dessus mais il avait manifestement quelque chose à me dire. Il se présenta comme étant un certain Korium. Il vivait dans l’Interzone, il y a longtemps. Puis, il est devenu ce que j’avais sous les yeux et se cachait sous terre. Il ne cacha ni son envie ni la facilité avec laquelle il pourrait me découper en tranches de bacon mais il y avait plus important. Je devais le suivre.

Je ne sais plus où j’en suis après les révélations de Korium. Ce dernier m’a conduit jusqu’au fond de son repaire souterrain et m’a raconté une bien étrange histoire, son histoire… celle d’avant qu’il ne devienne un mille-pattes Mantoïde.
Korium est plus vieux qu’il en a l’air et, reconnaît-il, sa mémoire lui joue des tours. Mais, il sait que sa « mort » est lié à l’histoire d’un de ses proches, un certain Trashalak. Je me demandais si j’avais vraiment du temps à perdre avec cette histoire et sus que oui dès que Korium mentionna que Trashalak était un Cyborg chasseur de reliques Voyvodes, accompagné dans cette tâche par un certain… Yargalac, passionné lui aussi de reliques Voyvodes et… chevalier d’or en exil !
Korium m’expliqua comment Trashalak était revenu « différent » d’une de ses chasses dans la forêt. Yargalac l’avait informé de l’existence d’une sphère voyvode abandonnée mais il s’était passé quelque chose là-bas. Trashalak avait changé. Physiquement et mentalement ! Il avait expliqué cela par son intérêt nouveau pour la magie du Chaos mais il y avait autre chose. Sinon, comment expliquer que, peu à peu, tous soient mort, Yargalak, Graga et lui-même ? Lui avait eu la chance que ses mille-pattes esclaves sexuels le ressuscitent sous cette forme pleine de potentiels mais les autres… Même Trashalak avait fini par disparaître entre temps. Pourtant, Korium avait entendu des rumeurs comme quoi quelqu’un lui ressemblant avait été aperçu dans l’Interzone. Il était facilement reconnaissable à sa peau écailleuse mais aussi parce que, parfois, il portait encore le chapeau « magique » qu’il lui avait offert autrefois. Attention toutefois, ce chapeau est un vecteur de maladies contagieuses.
Voilà ce qu’avait pu me dire Korium. Et tout prenait semblant de sens. Des Cyborgs, des reliques voyvodes, les chevaliers d’or, Millevaux… Tous ces éléments étaient déjà liés dans une autre histoire. Et il semblait que ce fameux Trashalak erre dans l’Interzone. Etait-il lié aux meurtres actuels ? Je devais le trouver pour m’en assurer et aussi savoir en quoi les chevaliers d’or d’aujourd’hui étaient liés à cette vieille histoire.

Et me voilà zonant dans l’Interzone à la recherche de ce fameux Trashalak, Cyborg à la peau de serpent. Mais, alors que je déambule, posant des questions à travers des glory holes et n’ayant pas souvent une réponse intéressante, je me rends compte que je suis moi-même suivi. Je tourne et vire dans les ruelles sombres et étroites de cette partie de l’Interzone. Je fais une boucle. Je ne tente pas tant de semer mon poursuivant que d’inverser les rôles. Et quand je parviens à m’approcher assez près, sa peau ! Des écailles !
« Trashalak ? »
Le Cyborg-serpent se fige, demeure immobile et ne me répond pas.
« Trashalak. Tu es Trashalak, c’est ça ? J’ai à te parler. Retournes-toi lentement, j’ai un flingue. »
Mais celui dont je quasiment certain qu’il s’agit de celui que je cherche se met soudain à courir tout droit. Je vise les jambes. Je tire. Mais il est rapide, le con ! Je me mets à courir. Mais il zigzague à toute vitesse et je le perds rapidement. Je me retrouve au milieu d’une petite place. Au-dessus de moi flotte un rocher. Et sur ce rocher, un portail d’une dizaine de mètres de haut irradie d’énergie technomagique. Tout autour flottent de petits objets et de petites créatures fusionnant les uns avec les autres. Trashalak a-t-il emprunté ce portail ? Dois-je le suivre ? Je sens que je suis en train de prendre la décision la plus conne de toute ma vie mais… je m’élance et traverse le portail. Je verrais bien ce qu’il y a de l’autre côté.

L’atterrissage est rude. J’ai l’impression que mes os ont tenu bon mais je m’inquiète pour mes organes internes. Je me palpe et constate qu’on dirait bien, malgré la douleur, que tout est resté à sa place. Je ne peux en rendre grâce qu’à mon armure d’or. Mais, alors que je m’ausculte, je remarque que mon corps est désormais couvert de tatouages qui changent de formes en permanence et évoquent tour à tour des scarifications et des symboles chaotiques. Et parmi eux, je reconnais les symboles du Troisième Rituel Aklo !
Mais, maintenant, la question à 1000 litres de Pétrol’magie. Où suis-je ?

Une forêt… Je reconnais Millevaux à son Emprise. Mais il y a quelque chose de différent. Ce n’est pas le Millevaux que je connais, d’où je viens. Ce n’est pas le Millevaux de chez moi. Non loin, il y a un vieux manoir envahi par la forêt. Prudemment, l’arme au poing, je m’approche. Aussi discrètement que possible, je me colle à une fenêtre et entends du bruit. Il y a quelqu’un, qui parle tout seul. Non, c’est à moi qu’il parle. Il me dit de me tirer. Il y a quelque chose de menaçant dans sa voix mais pas seulement. Quelque chose me dit que ce serait même plutôt pour mon bien qu’il m’enjoindrait à ne pas rester là. Je raffermis ma prise sur mon flingue et me montre à la fenêtre. Là, je fais face à la Mort. Pas LA Mort, mais la Mort. Enfin, une Mort. Quand elle me voit, elle a l’air agacé. Je remarque qu’elle tient une liasse de feuilles à la main.
Comme je n’ai pas l’impression que cette mort soit vraiment un ennemi, je rentre dans cette ruine et me présente. La Mort a l’air surpris. Elle jette un œil sur les feuilles puis sur moi. Elle hoche la tête et me les tend. Elle m’explique ne pas être la maîtresse des lieux. Elle n’est venu là que pour rendre visite à l’auteur de ces lettres. Mais il est introuvable. Toutefois, maintenant que je suis là, ce n’est plus son affaire. C’est la mienne. D’un geste du menton, elle montre les lettres que j’ai maintenant dans la main et s’en va. Je ne cherche pas à la retenir. Je m’assois sur une vieille chaise et commence à lire.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

« LETTRE 1 :

Hey,
Comment va ?
Un petit mot car il m’est arrivé un truc bizarre. J’ai eu une âme à faire passer de l’autre côté. En soi, rien d’étrange là-dedans mais… ce sont les circonstances de sa venue qui m’ont étonné. Le type s’appelle Raymond Guts. Il est, ou était journaliste. Il enquêtait sur des faits bizarres et potentiellement criminels ayant lieu dans la forêt autour de la ville où il vivait. En fait, il est convaincu d’être mort… mais AVANT d’être arrivé jusqu’à mon manoir !
As-tu déjà eu une expérience similaire ? Normalement, les âmes dont nous avons la charge viennent directement de là où elles vivaient. Il n’y a pas d’étape, ou de « plan », intermédiaire. La personne meurt et arrive directement chez nous. C’est nous, l’étape intermédiaire, non ?
Comme à mon habitude, j’ai invité mon âme en peine à ma table. Je fais ainsi d’une pierre deux coups. Je favorise le passage d’une âme vers l’autre monde et je prends soin de cette vieille bâtisse dont j’ai également la responsabilité. Ces dîners sont plutôt agréables finalement. Ça met un peu de vie dans ces murs. Et mes âmes semblent apprécier un dernier repas. C’est aussi l’occasion de discuter, d’en apprendre plus sur eux.
Sur Raymond, je n’aurais pas appris grand-chose finalement tant il était obsédé par les circonstances de sa mort. Il m’a raconté avoir été témoin d’un sabbat dans les bois en l’honneur d’une divinité nommée Nyarlathotep. Tu connais ? Et, en fait, il pense être mort là-bas. Il m’a ainsi raconté s’être certes réveillé dans sa chambre d’hôtel mais l’établissement, toute la ville était vide ! Et c’est là que les créatures monstrueuses qu’il a vues dans les bois lui ont sauté dessus pour le dévorer. Mais, il est convaincu que ces créature l’avaient déjà dévoré la nuit précédente.
Tu imagines bien que j’ai tenté de le rassurer. Je lui ai expliqué la procédure et qu’il n’avait finalement rien à craindre de ce qui l‘attendait de l’autre côté. Mais cela n’a pas été facile tant il était en proie à la panique après ce… rêve ? Je ne sais pas trop comment appeler cette expérience.
A la fin du repas, Raymond avait retrouvé un peu de son calme. Il semblait apaisé et j’ai donc pu le conduire de l’autre côté, le véritable autre côté cette fois. Mais, alors que je faisais un peu de rangement, j’ai remarqué quelque chose, au niveau du manoir. Tu me prendras pour un imbécile mais je te jure que j’ai vu de la mauvaises herbe et quelques racines s’infiltrer entre les pierres, en bas du mur. Et je te jure aussi qu’il n’a pas été facile de s’en débarrasser. Est-ce que tu crois que ça a un lien avec son histoire de sabbat forestier ? Ou alors, ce ne serait qu’une coïncidence ?

Et toi, que deviens-tu ?

LETTRE 2 :

M’as-tu porté la poisse ?!
Pour être franc, que tu ne te moque pas de moi après ma dernière lettre m’avait fait plaisir mais je ne pensais pas susciter une telle réaction. Mais bon, je comprends bien, surtout après ce que tu m’as raconté à propos de cette femme venant de Millevaux, c’est ça ?
Bon, il faut moi aussi que je te raconte. On ne va pas jouer à celui qui aura eu l’âme la plus dingue à faire passer mais… j’ai reçu une espèce de mouche humaine ! Je te jure. Cette chose pouvait prendre forme humaine mais, en dessous, elle a des yeux d’insecte, des ailes de mouches et une espèce de bec en ferraille qui a fusionné avec la moitié de son visage. C’est horrible. Et je ne te raconte même pas comment il se nourrit quand il a cette forme-là.
Bref, tout ça pour dire que ce Corso m’a raconté son histoire et que c’était complètement dingue. Il dit venir de l’Océan du Chaos, le domaine d’Azathoth. Il prétend avoir fui sur la planète du dieu de la glace après qu’il fut chassé par Azathoth et… Shub-Niggurath. Ce dernier serait, si j’ai bien compris le nom compliqué de… je te laisse deviner… Millevaux ! Cela ne te rappelle rien ?
J’ai interrogé Corso à ce sujet. D’après lui, c’est finalement assez simple. Un certain Y’mo-Thog a déclenché une énorme glaciation qui a recouvert le domaine d’Azathoth. Aussi, les habitants ont dû fuir et certains se rendus chez Shub-Niggurath, à Millevaux donc. Mais la glace continuait de se répandre, de même que la forêt a elle aussi une certaine propension à se répandre. Alors, Azathoth et Shub-Niggurath se sont rendus sur la planète d’Y’mo-Thog pour en finir avec lui. Ensuite, ils se sont partagés les lieux. Mais, Corso n’est plus sûr de rien car il m’a avoué être dépendant au Pétrol’magie et il se demande si une partie de son histoire n’est pas juste un horrible délire dû au manque.
Tu te doutes bien que je n’ai pas fait traîner le dîner et que ça a été fromage OU dessert mais certainement pas les deux. De toutes façons, Corso n’était pas vraiment inquiet par ce qui l’attendait de l’autre côté. Il était certain de se réincarner très bientôt car il n’en avait pas fini avec toute cette histoire.
Et moi non plus, c’est bien le problème ! En vérité je te le dis, je crois que mon manoir a été contaminé par… Millevaux ! Tu sais, je t’ai dit, déjà, que de la mauvaise herbe s’était infiltré entre les murs. Et bien c’est allé crescendo après le départ de Corso. Je ne sais pas ce que ce truc a fait à mon manoir mais en à peine une nuit tout le rez-de-chaussée était envahi par la végétation. Et dehors ! Les murs étaient recouvert de lierre. Même le jardin entourant le manoir était méconnaissable. Autant te dire que je ne pouvais plus rien faire à ce stade-là. Si j’en crois le récit de Corso, cela voudrait dire que Shub-Niggurath s’est mis en tête de s’approprier ma demeure.
Je n’étais pas fier quand j’ai annoncé la nouvelle à qui tu sais. Mais, à ma grande surprise, elle a fait preuve d’une certaine compréhension et m’a même proposé une nouvelle charge. Mais, j’aime mon manoir, même s’il est en proie à une folie végétale. Alors, j’ai demandé à rester. Et elle a accepté. Je continuerai donc de recevoir ici mes âmes trépassées et j’essaierai, sinon d’endiguer le phénomène, au moins de le comprendre.
Mais bon, si de ton côté tu as des choses à m’apprendre, surtout n’hésites pas.

En espérant que les choses soient plus simples de ton côté.

LETTRE 3 :

Salut,
Je suis bien content d’apprendre que tu as de la visite. Ici, rien ! Personne ! Je ne peux pas croire qu’il n’y a plus assez de morts pour qu’on m’en envoie quelques-uns. Ou alors, c’est le revers de la médaille. Elle m’a laissé le manoir mais me prive de compagnie ? Tu crois qu’elle ferait un truc pareil ?
Je dois t’avouer quelque chose. Sa demande n’était pas explicite mais je crois qu’elle aurait voulu que je « nettoie » le manoir de la présence de ce « Millevaux ». Mais, en vérité, je n’en ai rien fait. Je n’ai même pas essayé. Déjà, je te jure, c’est une entreprise titanesque. Impossible pour une seule personne ! Je ne peux que constater l’étendue des dégâts et essayer de comprendre. Mais, un moment, j’ai pensé que si mon manoir était envahi par la forêt, je recevrais les âmes de ceux qui y vivaient. J’aurais alors eu l’occasion d’en apprendre plus. Mais si personne ne vient ! Est-ce que ça veut dire que personne ne meurt là-bas ? Je sais bien que c’est impossible.
Alors, je me suis inventé un nouveau boulot. Oui, je laisse le manoir tomber en décrépitude, en proie à Millevaux. Et moi, et bien j’en profite pour explorer cette étrange forêt. Il y a plein d’endroits bizarres qui sont apparus avec elle. Mais tous ont en commun d’être envahi par la végétation. J’ai visité de vieux bunkers, des camps nomades, des lieux de cultes, des tanières de monstres. J’ai vu des monstres ! Et j’ai vu, de loin, des sorciers manipuler cette matière bizarre dans laquelle baigne Millevaux pour remodeler la réalité selon leurs fantasmes. Cette forêt est tout à la fois effrayante et fascinante. Je crois que je n’en ferai jamais le tour.
J’achève ici cette lettre car le soleil se couche et je n’aurai bientôt plus de lumière.
A bientôt…

LETTRE 4 :

Un homme à tête de porc ! Tu m’entends ! Et plus que ça même. C’est un porc, un vrai porc sur deux pattes mais avec des pieds et des mains comme nous ! Et lui aussi dit s’appeler Corso ! Il dit se souvenir être déjà venu, quand il était une mouche ! Et il m’a raconté notre précédent dîner. Comment peut-il savoir ? Comment ce porc peut savoir ? Il a même fait des commentaires sur l’état du manoir.
Tu veux que je te dise quelque chose ? Cela reste entre nous mais… c’est lui qui m’a rasséréné. Il m’a expliqué que tout était normal. Il s’est même excusé car il n’exclut pas que ce soit un peu sa faute si Millevaux a envahi le manoir. Il souriait, il a vraiment tout fait pour être rassurant. Les rôles étaient complètement inversés.
Ce Corso m’a raconté vivre dans un endroit qu’il appelle l’Interzone. Là, il fait office, en quelque sorte, de détective. Pour l’instant, il est mort, il ne l’a jamais nié mais il m’a aussi juré qu’il devait retourner dans l’Interzone car une nouvelle affaire l’attendait et que tout cela devrait normalement être lié à Millevaux. Mais pas seulement. Il a aussi parlé de Nyarlathotep. Tu te rappelles de ce nom ? Ce truc serait le messager des dieux. De certains dieux en tous les cas. D’après lui, il s’est passé des choses aux alentours d’une ville nommée Arkham et des gens ont attiré l’attention de ce Nyarlathotep. Et ce dernier a répondu à l’appel. Et il aurait à son tour appelé Shub-Niggurath à venir se repaître de ce nouveau monde.
Corso le porc n’a pas pu m’en dire plus. Il a reconnu que, dans cette histoire, tout était à découvrir. Et il a même regretté que le « passage » suppose d’oublier une partie de tout ce qu’il m’a déjà raconté. Il espère juste que, quelque part, il restera une trace de tout ça. Lui, est convaincu de se réincarner une nouvelle fois en cochon et de mener une nouvelle enquête dans l’Interzone.
Alors, chose étonnante, il m’a ensuite pris dans ses bras et m’a juré que tout allait bien se passer.
Et toi, tu crois que tout va bien se passer ? Tu crois que tout ça va bien finir ?

LETTRE 5 :

J’abandonne… Mais en réalité, est-ce moi qui abandonne ou m’a-t-on abandonné ? Quelle erreur ai-je commis pour en arriver là ? Franchement, dis-moi, est-ce qu’il y avait vraiment un moyen de préserver le manoir de Millevaux ? Tu crois vraiment que j’aurais pu faire quelque chose ? Tu crois vraiment que, tout seul, j’aurais pu freiner l’influence de… Shub-Niggurath ?
Elle ne me répond plus. Plus personne ne me répond. Réponds-moi, s’il te plaît…

J’espère que Corso va résoudre son enquête… »

C’est dingue ! Cela n’a aucun sens ! Ces lettres parlent non seulement de toute cette histoire mais elles parlent aussi… de moi ! L’auteur de ces lettres affirment me connaître, m’avoir vu. Deux fois ! Une fois sous forme de Mouchoïde et une autre sous ma forme actuelle. Et là encore, il est question d’un rituel concernant Nyarlathotep, Shub-Niggurath et Millevaux. En réalité, j’ai l’impression que l’auteur de ces lettres a également reçu ceux des autres lettres que j’ai déjà trouvées.
J’ai des doutes quant au fait que le Millevaux qui a envahi ces lieux soit le même que celui qui entoure l’Interzone. Pourtant, ce doit être là que je trouverai Trashalak, voire même peut-être l’auteur de ces nouvelles lettres. Alors…

Je m’enfonce dans ce nouveau Millevaux, cette forêt que je ne connais pas. Il fait presque nuit et une tempête s’est levée. J’ai marché trop longtemps pour faire demi-tour et me mettre à l’abri dans cette étrange demeure d’où je viens. Alors, je marche encore. Mon armure d’or dégouline de pluie. Elle me protège de bien des choses mais pas du vent. Et c’est en vain que je cherche une trace du passage de Trashalak.
Au bout d’un moment, je distingue une faible lueur dans l’obscurité. J’approche et déboule dans une clairière. Là, s’élèvent les restes d’une demeure semblable à celle que j’ai quittée. Il n’y a aucune lumière, sauf cette lueur à l’étage qui, déjà, montre des signes de faiblesse. Je fais le tour et ne trouve aucune entrée praticable. Soit elles ont été condamnées, cimentées, soit elles sont tellement envahies par la végétation qu’il est impossible de se frayer un chemin. Je tente d’escalader un mur mais la pluie l’a rendu trop glissant. Je reviens sous la fenêtre où il y avait de la lumière. J’ai l’impression qu’elle s’est encore affaiblie. J’appelle. Aucune réponse. Je n’entends aucun bruit venant de l’intérieur. Et là encore, impossible de trouver une bonne prise pour grimper. Vais-je devoir rester sous la pluie ? Je ramasse une pierre et vise la fenêtre éclairée. Ma pierre entre, elle, et moi… je glisse sur l’herbe mouillée. Je me retrouve le cul dans la boue à espérer avoir attiré l’attention de quelqu’un. Mais il ne se passe rien et la lumière finit par s’éteindre.
Alors, la terre tremble ! La terre s’ouvre juste devant moi et un mur d’eau s’élève, menaçant de s’abattre sur moi. Apparaît alors, surgi de je ne sais où, un homme, nu, dont la tête est comme une espèce de sculpture de chair malhabile représentant une tête de lion. Il semble recouvert d’un énorme masse de chair rougeâtre et presque liquide, palpitante. Il tend la main dans ma direction et promet de me sauver de ce tsunami en échange de mon âme. Je dois venir avec lui pour être sauvé. Et mon âme, je la récupérerai plus tard. Le mur tremble au-dessus de ma tête mais ne s’abat toujours pas sur nous. Et l’être étrange, cette espèce de boursouflure se fait encore plus pressante. Ça sent le piège à plein nez. Ça sent le Horla aussi.
Calmement, je retire une des protections de mon armure et observe les tatouages mouvant sur mon avant-bras. Quand ceux-ci prennent la forme du symbole du Troisième Rituel Aklo, je l’exhibe à cette chose. Et elle se met alors à paniquer. Le masque de chair se liquéfie et toute cette chair superflue glisse le long du corps de l’homme pour se réfugier dans les bois. Il ne reste plus là qu’un homme, nu et transi de froid, au regard aussi explosé que s’il s’était gavé d’hallucinogènes. Je retire l’imperméable qui recouvre mon armure et le donne à l’homme qui, peu à peu, sort de son hébétude. Je me présente.
Il s’appelle Mîm. Il est sorcier. Il est tombé, il y a fort longtemps, sous la coupe de ce Horla qui l’a, en quelque sorte, parasité et contraint à utiliser ses talents afin de piéger d’autres victimes pour se nourrir. En fait, ce Horla ne peut parler. Aussi, il avait surtout besoin d’une voix. Il aurait pu user de la force mais il n’était pas encore assez développé pour cela. Mîm me remercie de l’avoir sorti de là mais je le sens bien amer après cette expérience. Évidemment, le mur d’eau a disparu avec le Horla mais… la tempête souffle toujours et nous devons trouver un abris. Mîm n’a aucune idée de là où nous pourrions aller. Le Horla s’est enfui avec ses connaissances de la forêt. Quand je lui pose la question, il lui semble reconnaître cette demeure devant laquelle nous sommes mais ses souvenirs sont très flous. Il me semblait que le Horla se servait peut-être de cette lueur à l’étage pour attirer des proies mais Mîm est incapable de me le confirmer. En tout cas, la créature s’est enfuie dans les bois. On peut donc espérer que le manoir est vide et que, pour peu qu’on puisse entrer, nous y serons à l’abri.
Mîm ne prend pas le risque d’escalader la façade mais il trouve quand même une sorte de soupirail par lequel nous gagnons les sous-sols du manoir. Il ne fait pas chaud mais au moins nous sommes à l’abri de la tempête. J’observe le sorcier. Je lui trouve un air préoccupé malgré l’impassibilité qu’il affiche. J’hésite à lui poser des questions, à lui demander ce qui ne va pas. Mais je ne dois pas oublier ce que je fais là. Je cherche Trashalak. Je dois savoir en quoi les chevalier d’or sont mêlés à cette histoire entre Azathoth, l’électricité et Millevaux. Je ne dois pas me laisser distraire. Je vais attendre la fin de cette tempête puis je reprendrai ma route. Mais, peut-être que ce sorcier pourrait quand même m’aider…

J’explique au sorcier les raisons de ma présence en ces lieux. Je veux en savoir plus sur les plans de la Chèvre Noire et les liens avec l’électricité et les Cyborgs, Voyvodes et chevaliers d’or en exil. Peut-il m’aider ? Sait-il quelque chose ? A-t-il déjà entendu parlé d’artefacts voyvodes, ou même du Vir Stellas ?
Mîm affirme ne rien entendre à ce que je lui raconte. Et il me demande même, assez brutalement, de ne plus aborder ce sujet. Cette réponse ne me convient pas. Aussi, je me saisis de mon flingue par le canon et fracasse la tête du sorcier à coups de crosse en répétant mes questions. Quand j’en ai fini, mon arme est inutilisable mais, la gueule en sang, Mîm gargouille qu’il peut peut-être quelque chose pour moi mais…
« Mais quoi, Bordel ?! »
Mîm m’explique qu’il ne sait rien. Il me rappelle que moi non plus, je ne sais rien. Mais, il y a ici des gens, des choses, qui savent. Il suffit de devenir ces gens, ces choses et… je saurai. Mais que dois-je devenir ? Un arbre ! Un noyer, dont les racines auront baigné dans l’Égrégore et le Pétrol'magie, dont les Noix ouvrent les portes de la connaissance. Et comment devient-on un tel arbre ? Là, Mîm dit pouvoir faire quelque chose pour moi.
La tempête est passée. La nuit est tombée et devenue brune. Mîm et moi quittons cette étrange ruine et nous enfonçons dans les bois. Ils sont de plus en plus touffus, denses. Nous devons nous frayer un passage en repoussant les branches dont je soupçonne certaines de ne vraiment pas vouloir que nous atteignons notre but. Pourtant, nous y parvenons. Je m’attendais à un clairière mais ce n’est pas le cas. Au-dessus de nous, dans les branches, sont (sus)pendues des petites poupées faites de branches et de boue. Mîm m’indique un endroit, entre deux arbres, et me demande d’y prendre place. Il s’agenouille devant moi et recouvre mes pieds, jusqu’aux chevilles de terre et de mousses. Il me demande ensuite de lever les bras. Je m’exécute. Autour de moi, il dispose des bougies, des poupées, des soucoupes remplies de liquides odoriférant. Je n’ai aucune idée d’où il a sorti tout ça puisque, à part mon imperméable, il n’a rien sur le dos. Pourtant…
Mîm se fige devant moi. Il ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Alors, il fait honneur à son nom et se lance sous mes yeux à une étrange et quelque peu dérangeante pantomime. Il tourne sur lui-même. Il tourne autour de moi, toujours silencieux. Et je sens. Je sens les tatouages qui me recouvrent s’agiter. Je sens ma peau de porc changer de texture, durcir. Je sens mon sang se transformer lui aussi. Je sens mes pieds s’allonger, se fondre dans la terre. Mes bras s’allongent et se couvrent de feuilles. Mes pieds s’enfoncent dans la terre et deviennent des racines. Ils traversent la terre et se gorgent d’Égrégore. Et l’Égrégore se mêle à la sève qui coure dans mes veines et remonte jusqu’au bout de mes branches. Mes racines s’enfoncent et creusent la terre jusqu’à… Une grotte !
Quel étrange endroit. Je suis toujours un arbre figé dans le sol. Pourtant, mon regard se porte partout où mon esprit le veut. J’erre dans cet endroit. C’est bizarre. Ce n’est pas mon regard qui obéit à ma volonté, c’est ma volonté qui obéit à mon regard, à son besoin maintenant obsessionnel de se poser partout où il le peut. Mais une autre pulsion me pousse pourtant à m’enfuir. Cet endroit est malsain. Il est… sale, pollué et corrompu. Il y a ici quelque chose qui, si je reste trop longtemps, va me contaminer. Qu’est-ce ? Il ne s’agit pas d’Égrégore., ni de Pétrol’magie. Je tente de reprendre le contrôle de mon regard. En vain ! La sanction est même immédiate. Je sens des centaines, des milliers de cafards et autres insectes surgir de partout dans cette grotte. Ils courent vers mes racines et remontent jusqu’à mon tronc. Là, ils gravissent mes branches et s’infiltrent en moi. Ils rampent dans mes veines et se gorgent de l’Égrégore qui s’est mêlé à ma sève, à mon sang. Tout à ma douleur, je laisse mon regard errer, voler jusqu’à… la Mort !
La Mort est là !, dans cette grotte. Et quand elle tombe sous le poids de mon regard, elle se retourne et « me » fixe de ses orbites vides. Que fait-elle là ? je tente de lui parler, de lui communiquer mes pensées. Mais là encore, la sanction est immédiate, sous la forme d’une pluie acide qui ronge mes feuilles et mes branches. Malgré tout, j’espère que cette mort a saisi. Saisi quoi ? Que j’étais là, que je voulais savoir…
Mais la mort demeure impassible. Ses orbites vides fixent un espace vide. Je ne sais pas, je ne pense pas qu’elle a perçu ma présence. Mais, que fait-elle ici ? J’attends, j’espère qu’elle va reprendre sa tâche et que j’apprendrai quand même quelque chose. La mort détourne son regard du mien, qu’elle ne semble toujours pas avoir perçu. Par-dessus son épaule, je vois là un livre : le Vir Stellas ! La Mort a mis la main sur le Vir Stellas ! Elle tient l’ouvrage à deux mains. Elle est fébrile, euphorique. Puis elle s’en va en courant.
Je redeviens un homme-porc dans le silence le plus total. Mîm en a fini avec son étrange magie mais on dirait que tout autour de nous s’est mis à la page de son art et a décidé de vivre, encore un peu, dans le silence. Silence que je n’ose troubler. Mîm demeure imperturbable. Quand j’entends de nouveaux les bruit de la forêt, je prononce enfin quelques mots. J’informe le sorcier que je vais retourner dans la maison de la Mort. Il est toujours muet. Il parait heureux. Nous prenons la route ensemble.

Et nous parvenons en vue de ce manoir. C’est une ruine envahie par la végétation. Il n’y a aucune lumière mais un étrange comité d’accueil. Près de l’entrée, il y a une huitaine de silhouettes qui se dressent tant bien que mal et s’approchent de nous en claudiquant. Ils sont tous vêtus de capes crasseuses et exhibent devant nous les moignons de leurs bras et jambes amputés. Ils ne parlent pas. On leur a aussi coupé la langue. Ils ricanent seulement. Ils nous frôlent de leurs moignons mais ne nous empêchent pas d’avancer. Au moment d’entrée, je me tourne vers Mîm. Toujours silencieux, il me fait un signe éloquent de la tête. Je vais devoir entrer seul.
A l’intérieur, tout est sombre. J’éprouve une sensation bizarre à la surface de tout mon corps. J’ai l’impression que, l’espace d’un instant fugace, ma peau se durcit, redevient écorce. Mais quand je palpe mes avant-bras, ils sont normaux, seulement recouvert d’une substance un peu collante rappelant de la sève. Je tends l’oreille mais n’entends rien. J’appelle. Personne ne me répond. J’avise un escalier. Je monte. Je fais attention à là où je mets les pieds mais pas de pièges ou des racines malignes. Enfin, on dirait…
Soudain, un zazamon surgit de nulle part. Dans le noir, je crois reconnaître un Bur’kwek à son gros cerveau gélatineux. Il me braque avec cette technologie à vapeur qui va cracher de l’acide si je ne fais rien. Je saute de côté et évite de justesse le flot d’acide. Je n’ai plus de flingue mais un bon coup de poing en plein dans sa masse cérébrale spongieuse me libère le passage. J’appelle de nouveau. Mais toujours rien. Et j’ai beau tendre l’oreille, je n’entends rien non plus. Pourtant, je suis certain de ne pas être seul ici. Ce Bur’kwek n’est pas apparu tout seul. Quelqu’un l’a invoqué. Et je soupçonne cette mort de l’avoir fait à l’aide du Vir Stellas. Le problème est que, à ma connaissance, le Vir Stellas contient des rituels bien plus dangereux que l’invocation d’un zazamon et comme je n’ai aucune idée ni des projets ni des compétences en sorcellerie de cette mort…
En haut des marches, je suis accueilli par un hibou. Il déploie ses ailes. Il a l’air… heureux. Mais… les hiboux ne sont pas ce qu’ils paraissent. Dans une vie antérieure, je possédais des clés « magiques » permettant d’altérer le réel. Est-il-possible de puiser dans cette réminiscence de quoi rendre sa véritable apparence à cet oiseau ? Je n’ai pas de clé mais, pourtant, l’image du hibou se met à onduler, à se tordre. Il devient flou. Et cette tache de flou dans le vide se compresse pour devenir… un cadenas qui tombe lourdement au sol. Maintenant, il me faut une clé.
Deux idées me viennent à l’esprit. Et si je pouvais ouvrir ce cadenas à l’aide du symbole-clé du Troisième Rituel Aklo ? Ou s’il s’agissait plutôt de la foudre ? Si je brandissais ce cadenas et attirais un éclair, que se passerait-il ? Mais avant tout, je veux trouver cette mort et le Vis Stellas. Et je réagis ! Je suis dans un manoir en ruine, sombre et envahi par la forêt de Millevaux, domaine et avatar de Shub-Niggurath. Et, je cherche la mort… Est-ce vraiment une bonne idée ? Et d’où me vient cette image fugace d’une… chaise électrique ? J’ai le cadenas. Ai-je besoin de plus ?
Je redescends les marches en courant. Je me précipite vers la sortie. En vérité, rien ne s’oppose à ma fuite mais j’entends derrière moi une voix grave avec quelque chose d’à la fois racoleur et mesquin dans le ton. C’est ironique, sarcastique mais, l’air de rien, cette voix me met en garde quant au fait de réunir des objets défectueux. S’agit-il du cadenas ? Juste avant de sortir, je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule, il y a bien quelqu’un dans les escaliers mais je ne parviens pas à l’identifier nettement. Je sors !
Dehors, les éclopés ne sont plus là. Mîm non plus. Le brouillard s’est levé. Je sens que je suis en danger. Il souffle un vent sec. Je m’enfonce dans la forêt pour mettre une distance de sécurité entre cet endroit et moi. Puis, j’examine le cadenas. Je remarque qu’il porte quelques inscriptions dont je ne connais pas le sens. Je soulève une partie de mon armure et compare ces symboles avec ceux que prennent mes tatouages mouvants. Mais il n’y a aucun rapport. Alors, si mes tatouages ne semblent pas destinés à l’ouvrir, il me reste la foudre. Vais-je devoir attendre qu’un orage éclate ou puis-je compter sur les réserves d’énergie d’un vieil artefact cyborg ou voyvode ? Mais vais-je en trouver dans ce Millevaux là ou vais-je devoir trouver un moyen de rentrer chez moi ?
J’erre dans la forêt. Je n’ai aucune idée de comment regagner l’Interzone. J’aurais dû mettre la main sur le Vir Stellas. Il y a peut-être une formule, un rituel dedans. Je marche pendant des heures. Mes pensées, comme moi, vagabondent et se posent de nouveau sur cette image de chaise électrique. Dans le manoir, j’ai cherché après une mort. Dans les bois, je cherche une source d’électricité. Avec une chaise électrique, j’ai les deux, non ? Mourir sur une chaise électrique ouvrirait ce cadenas ? Trouverais-je une telle chaise au fond d’un vieux vaisseau voyvode ?
Et j’arrive en bordure d’un cours d’eau. Il fait presque nuit et une tempête se lève. Je ne sais plus trop ce que je fais là. Je sers le cadenas dans ma main mais, est-ce sous l’effet de la forêt, des pans de ma mémoire se sont déjà échappés. En fait, je crois qu’une partie de moi a déjà quitté les lieux. Je retrouverais peut-être la mémoire quand je serai de retour dans l’Interzone. Mon histoire m’attend peut-être déjà là-bas. Mais en attendant, j’ai besoin de souvenir pour avancer. Alors, je me replonge dans ces lettres et ces journaux. Je me rappelle la chasse aux artefacts voyvodes avec Yargalac. Je me rappelle aussi de la tombe de ce Soar Cyborg et de cette épitaphe : « L’électricité garantit la réforme biscornue. » Et je me souviens m’être fait cette réflexion comme quoi biscornue pouvait signifier tordu mais aussi évoquer « deux cornes ». Qu’est-ce qui a deux cornes tordues ? Qu’est-ce que l’électricité pourrait tordre ? Est-ce que l’électricité pourrait tordre un être à deux cornes ? Mais un bruit me tire de mes pensées. Sans faire attention, je me suis aventuré sur le territoire d’un Horla.
Et une silhouette reptilienne sort de l’eau. Je ne suis pas certain qu’il s’agisse vraiment d‘un Horla. C’est un cyborg. Je le vois à son implant lanceur de vinyles et à sa batterie. Il y a quelque chose d’à la fois vif et vide dans son regard. Il a un étrange chapeau sur la tête, trop grand. Dans une main, il tient un livre – un exemplaire du Vir Stellas ? – et dans l’autre, un petit conteneur en verre. A l’intérieur, il y a un cœur.
Et je réagis ! La batterie ! Elle contient forcément de l’électricité ou une énergie du même genre qui ouvrira le cadenas. Je ne sais pas si ce cyborg reptilien acceptera de m’aider, ni même s’il comprend quand on lui parle mais je lui demande quand même. Après tout, on ne sait jamais. A ma grande surprise, il accepte mais, car il y a un mais, il dit vouloir se souvenir de certaines choses. De quoi ? De sa vie d’avant. Je lui demande de patienter un peu car je crois pouvoir faire quelque chose.
Je prends les deux journaux attribués à Trashalak. Je les relis. Quelque chose me dit que ce cyborg pourrait bien être celui que je cherche mais j’ai un doute. Alors, je me fies à cette réminiscence d’une autre vie, celle où j’avais les clés qui permettaient de changer le monde, et j’espère pouvoir changer les choses. Sous le coup d’une intense fatigue, je tombe à genoux. Mais, quand mon regard se porte sur l’un des journaux, je lis :
« Je m’appelle Trashalak. Je suis, ou plutôt j’étais, un clone cyborg qui admire les Voyvodes. Mon plaisir dans la vie : détruire ! Enfin ça, c’était avant… Cela fait maintenant plusieurs année que j’erre ainsi. J’ai réussi à cacher ma nouvelle nature à mes proches. La nuit, quand je suis seul, je m’exerce avec ces nouvelles facultés qui sont les miennes. C’est étrange, bizarre et fascinant de ne pas mourir… Mais, même si cela m’apporte beaucoup, ce n’est pas gratuit. Je ne sais pas si c’est l’influence de mon immortalité ou du chapeau mais, parfois, je ressens une subite envie de mourir. Cela passe vite mais cela revient souvent… En tout cas, je ne sais pas si c’est à cause ou grâce à cette nouvelle nature, mais les sorts contenus dans le livre sont désormais miens et je peux les utiliser sans même avoir besoin du livre. Dans la foulée, je me suis initié à quelques mystères et mes recherches m'ont permis de mettre la main sur un éclat d’épée magique brisée lors d’une bataille. Cette éclat me permettra de créer de nouveaux sorts ou d’améliorer ceux que je maîtrise déjà. Là encore, est-ce un effet de la magie d’Azathoth (en tout cas, c’est que j’ai dit à tout le monde) ou une conséquence de mon immortalité, mais me voilà recouvert d’écailles reptiliennes qui renforcent ma longévité et ma résistance. Il m’a retrouvé ! Le Sumérien ! Il est venu chez moi et je n’ai pu que m’incliner face à sa puissance. Nous ne nous sommes pas affrontés, pas la peine. Je sais qu’il est plus fort que moi. Il vient d’arriver en ville avec un plan dont il ne veut rien me dire mais je dois le servir. Cela ne me plaît guère mais je ne peux qu’accepter, d’autant plus qu’il fait montre d’une étonnante générosité à mon égard. Mais qu'attend-il vraiment de moi ? Et quels sont ses buts ? Je ne sais pas qui est cet homme et je veux l’oublier. Aussi, certes je consigne ici cet événement étrange mais je m’en vais aussitôt perdre ces notes. Pour oublier. Peut-être que cela fera sens pour celui ou celle qui lira ces lignes. Mais pour moi, cela n’en a aucun. Cet homme m’a sauté dessus, dans les bois. Il m’a menacé de son couteau en exigeant que je lui explique ce que, selon moi, valait la vie. Comment répondre à cette question quand, comme moi, on ne meurt plus ? Alors, je lui ai expliqué que pour moi la vie ne valait rien. Que peut-elle valoir pour celui qui se nourrit de sang humain et d’insectes ? Et j’ai profité d’un moment d’hésitation de sa part pour me repaître de son sang. Son sang était écœurant, Putride ! »
Je tends le journal au cyborg reptile. Il lit. Il a l’air heureux.

Trashalak me conduit dans un sous-sol de béton suintant l’humidité. Il règne un silence qui me plaît assez. Trashalak m’explique qu’il partage cet endroit avec un Horla qui se nourrit du son. Aussi, autant ne pas attirer son attention en faisant trop de bruit. Sur le trajet, il ramasse quelques poignées de lichen et des racines. Nous arrivons dans une salle dont les murs, le sol et le plafond grouillent de larves et de vers. Trashalak, avalant une grosse poignée d’asticots, m’explique qu’après sa transformation par le Sumérien il ne pouvait plus se nourrir que de sang et d’insectes. Mais, avec le temps, il a réussit à varier un peu son alimentation. Nous sommes donc ici dans son… garde-manger.
Trashalak ouvre son gros livre. J’essaye de lire le titre mais n’y parviens pas. Il me tend la main. Je lui donne le cadenas. Il m’explique ensuite que même si sa batterie est pleine, il n’a qu’un nombre limité de tentatives pour ouvrir le cadenas. Il va donc certes utiliser cette électricité mais doit également recourir à la technomagie d’Azathoth. Et là, il me prévient, tout peut arriver. Je suis sous terre, dans une salle grouillante de vers dégueulasse, en compagnie d’un cyborg reptilien adepte de technomagie. Je ne suis plus à ça près.
« Quand faut y aller… »
Trashalak lance une incantation. Il ne se passe rien mais il me demande de retirer mon armure. Je m’exécute et il parcourt du doigt mes tatouages polymorphes. Je ne comprends rien à ces symboles. Lui, au contraire, semblent les connaître. Il marmonne des mots que je ne saisis pas. Il tourne quelques pages de son livre et récite une formule. Une flaque de Pétrol’magie apparaît. Il s’agit en réalité d’un Buggarzak pustulant qui s’approche de moi avec un air concupiscent. Trashalak lâche le livre et se tord les mains jusqu’à s’arracher les ongles en hurlant. Une fois fait, il ramasse le livre du bouts de ses doigts ensanglantés et, maladroitement, tourne encore quelques pages. Je fais un pas dans sa direction, pour l’aider. Mais je n’arrive plus à bouger. Je suis littéralement paralysé. Pas par la peur ou le dégoût, mais par la technomagie. Et quand je parviens de nouveau à bouger, c’est pour me retrouver plié en deux en train de vomir un flot d’excréments. Quand les vomissements cessent, ils sont remplacés par une crise de tremblements incontrôlable. Je regarde Trashalak. A quoi joue-t-il ?
Trashalak lève les yeux vers moi. Si j’ai des questions à poser à Azathoth, c’est maintenant !
« Azathoth, vais-je rentrer chez moi ?
NON !, me répond-il par la bouche de Trashalak.
Vais-je mourir ici ?
OUI, ET TU VAS SOUFFRIR !
Connais-tu les plans secrets de la Chèvre Noire ?
OUI !
Les Chevaliers d’Or ont-ils un rôle à jouer dans tout ça ?
NON, ET ILS N’ONT JAMAIS EU UNE QUELCONQUE IMPORTANCE DANS TOUT CELA ! »
Trashalak reste immobile. Je crois que, cette fois, il attend mon assentiment avant de tourner les pages et lancer un autre sort. Au point où j’en suis, je lui fais signe d’y aller. Un gros œil se met à flotter en l’air. C’est un Bur’kwek aux dents pointues. Pour l’instant, il dort. Même en sommeil, son œil reste ouvert. Et d’ouvert, tout vert, moi je deviens… violet ! Et alors que ma peau change de couleur, mes tatouages eux aussi changent de couleur et deviennent dorés. Puis, les couleurs changent et alternent à toute vitesse. On dirait que je… clignote. Et mes tatouages changent eux aussi de forme et de couleur. Je ne comprends rien mais Azathoth l’a dit, je vais crever !
Trashalak ne me demande pas mon avis et se lance dans une nouvelle formule. Il sourit. Un Portail Dimensionnel s’ouvre enfin. Derrière, je reconnais les Forêts Limbiques. Alors, le Bur’kwek se réveille et me saute dessus pendant que Trashalak emprunte le Portail qui se referme derrière lui. Et moi…
Moi, je me vide de mon sang. Le Bur’kwek m’a sauté à la gorge et arraché un bon bout de bidoche. Je suis par terre, au milieu des vers et des asticots et un zazamon est en train de se repaître de mon sang.
Et voila comment ça se termine pour moi. Je voulais tout savoir mais Azathoth savait déjà et… on dirait bien qu’il s’en fout complètement…

Trashalak a traversé les Forêts Limbiques et a pu regagner l’Interzone. Depuis, on raconte qu’un tueur en série découpe des jeunes hommes de 15 ans en 12 morceaux avec une scie de bûcheron. On dit qu’il pratique des rituels sanglants au nom d’Azathoth qui laisse faire…

Commentaires de Thomas :

A. Je consacre en effet toutes mes journées, et mes nuits, à l’étude du Vir Stellas. Étude est un mot peut-être bien inadapté car, en vérité, je « subis » littéralement l’emprise de cet étrange tome.
J'adore :)

B. « Cette forêt est plus qu’une forêt, je l’ai déjà dit. Mais ce n’est pas seulement le domaine de la chose qui règne sur ces bois. Je crois que cette forêt est LA chose en elle-même, l’Entité dominante. Je n’ai pas revu cet étrange buste géant dans les cieux de ces bois. Mais j’ai ressenti autre chose. C’était plus insidieux. C’était… pire. Cet endroit baigne dans une « énergie » malsaine, Pierre. Une sorte d’éther que certains des habitants de ces bois manient grâce des règles qui seraient interdites dans notre monde. »
J'aime bien comme tu décris la forêt de Millevaux sans nommer les termes techniques, en mode le personnage découvre totalement.

C. « Oui, un rituel qui permettrait de gagner cette étrange forêt non plus en rêve mais en réalité. Or, pour cela, il faut être au moins deux. C’est pour cela que j’ai besoin de toi. Je te sais férue d’occultisme et il n’y a que toi pour m’aider à réaliser ce rituel. »
Hum, bonne idée :)

D. « Au lieu de Jemima et de son ami, je trouvais deux corps horriblement mutilés. Mais, plus étrange encore est la "mise en scène". Tous deux étaient en effet recouvert de cicatrices et de plaies reproduisant en grande partie les symboles étranges dessinés sur les murs de la pièce où je les ai découverts. Ces mêmes symboles se trouvaient dans diverses notes éparpillées autour des cadavres. Évidemment, j’ai tout de suite prévenu la police qui a conclu à un suicide particulièrement macabre. »
Je suppose que c'est le rituel pour partir à Millevaux :)

E. L'échange de lettres est réussi, dans le plus pur style lovecraftien.

F. Tu rencontres la Mort dans une cabane qui te tend du courrier à lire ? On se croirait dans du Pratchett :)

G. J'aime bien l'idée du manoir du passeur d'âmes qui se fait peu à peu envahir par Millevaux et le passeur d'âmes qui décide de quand même y rester, parce qu'il se sent chez lui :)

H. J'aime bien les chassés-croisés dans le temps, en mode vertige logique : Corso qui lit des lettres qui ne seront écrites que plus tard, puis qui découvre un manoir qui est le futur du manoir précédemment visité...

I.J'aime beaucoup le look de l'homme-lion, et le fait que la tête léonine soit en fait un horla qui recouvre un humain.

J. « Il me semblait que le Horla se servait peut-être de cette lueur à l’étage pour attirer des proies mais Mîm est incapable de me le confirmer. » Je crois reconnaître une entrée proche dans Nervure (des brigands qui allument une lanterne dans une maison pour attirer des voyageurs à détrousser). Utilise-tu de temps en temps Nervure ?

K. « Près de l’entrée, il y a une huitaine de silhouettes qui se dressent tant bien que mal et s’approchent de nous en claudiquant. Ils sont tous vêtus de capes crasseuses et exhibent devant nous les moignons de leurs bras et jambes amputés. Ils ne parlent pas. On leur a aussi coupé la langue. Ils ricanent seulement. Ils nous frôlent de leurs moignons mais ne nous empêchent pas d’avancer. »
Sont-ce les survivants des rituels de passage dans Millevaux ?

L. « Deux idées me viennent à l’esprit. Et si je pouvais ouvrir ce cadenas à l’aide du symbole-clé du Troisième Rituel Aklo ? Ou s’il s’agissait plutôt de la foudre ? Si je brandissais ce cadenas et attirais un éclair, que se passerait-il ? Mais avant tout, je veux trouver cette mort et le Vis Stellas. Et je réagis ! Je suis dans un manoir en ruine, sombre et envahi par la forêt de Millevaux, domaine et avatar de Shub-Niggurath. Et, je cherche la mort… Est-ce vraiment une bonne idée ? »
En fait, tous ces rituels de passage me font penser à la conclusion du jeu de rôle S'échapper des Faubourgs :)

M. « Trashalak lâche le livre et se tord les mains jusqu’à s’arracher les ongles en hurlant. Une fois fait, il ramasse le livre du bouts de ses doigts ensanglantés et, maladroitement, tourne encore quelques pages. Je fais un pas dans sa direction, pour l’aider. Mais je n’arrive plus à bouger. Je suis littéralement paralysé. Pas par la peur ou le dégoût, mais par la technomagie. Et quand je parviens de nouveau à bouger, c’est pour me retrouver plié en deux en train de vomir un flot d’excréments. Quand les vomissements cessent, ils sont remplacés par une crise de tremblements incontrôlable. Je regarde Trashalak. A quoi joue-t-il ? »
Ah ça rigole pas ces rituels :)
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

ÉCOUTER LA TERRE

Cybergrours et savants fous sont au programme de cette exploration pourtant intime de Little Hô-Chi-Minh-Ville. Un récit de partie par Claude Féry.

(temps de lecture : 2 min)

Joué le 19/07/2020

Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.

Sous-univers : Little Hô-Chi-Minh-Ville, du panasiatique-dystopique-biopunk par Thomas Munier

Image
Alex Berger, cc-by-nc


Les photos suivantes sont de Claude Féry, par courtoisie

Le contexte :

Nous avons joué à nouveau avec Écheveuille.

Nous jouerons par épisodes sur la semaine...

Voici ci après le lien vers mon carnet.

Pour la partie nous avons retenu le système de résolution les anges bizarres (le mini Belonging outside Belonging proposé dans Écheveuille)


L'histoire :

Deux heures, deux scènes, deux rencontres.
Le cybergrours a fait irruption en fureur dans notre refuge. E Li Ssa Baï l'a apaisé de ses caresses et laissé parler en elle la renarde. Wagner a remonté la piste de son créateur, l'ingénieur en biomécanique, Iurii Stepanov et l'a éliminé. Mais ce dernier a prévenu son maître avant de mourir. Wagner a saccagé la console et Grand Père libéré s'est promis de dévorer son tourmenteur et d'emporter ses os dans sa tanière.

Image

Gabrielle était Wagner, le mystique et Alex son fléau.


Image

Alex était E Li Ssa Baï, la métamorphose et j'étais son fléau. Les plus attentifs auront remarqué la queue arborée par Alex.


Thomas :

Un grand merci pour ce nouveau retour de partie !
J'ai lu le carnet avec intérêt. J'ai ensuite fait une partie avec, également avec le système des anges bizarres, moi en PJ et un ami en MJ, et ce fut une expérience très chouette. On a fait une partie entière avec juste trois-quatre fiches, ce qui montre à nouveau le haut potentiel ludique d'Écheveuille

Image

Image

Image

Image
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

IL FAUT TUER LA REINE DES ELFES

Un solo Millevaux qui vire à la high / dark fantasy la plus échevelée, c'est ce que vous aurez droit avec ce retour d'expérience où je prends le temps de détailler les mécaniques de cet émulateur de MJ efficace qu'est 9 Questions !

(temps de lecture : 10 min)

Image
Eric, cc-by-nc-nd


Joué en solo le 15/12/2023

Le jeu : 9 Questions, par John Fiore, un moteur pour le jeu de rôle solo

Univers : la forêt de Millevaux

Image
Hyperion par Krallice, un black metal spatial et instrumental, lumineux, intense et habité.

Le contexte :

Voilà un moment que je voulais tester 9 Questions via un solo qui serait ensuite diffusé, et je me mets enfin le pied à l'étrier, car je suis assez avancé dans l'écriture de Biomasse et donc si je veux tirer quelques leçons de 9 Questions, il est plus que temps de le tester. Je me permets de vous faire un CR solo un peu sale, avec beaucoup de commentaires méta, pour que vous puissiez voir l'impact du moteur.
J'ai décidé de me lancer sans lecture préalable du jeu. Il est court, j'avais la flemme et surtout je voulais me garder la surprise. Première bonne surprise, ça fonctionne en plug and play. Le jeu est une suite de questions orientées avec une procédure qui mêle jets de dés, directives et mentions d'emploi de générateurs aléatoires externes et d'un système de jdr choisi par la personne qui joue. Du fait de sa rédaction (dissociant actions de PJ et actions de MJ), ce me semble aussi être un bon moteur du jdr 1 MJ / 1 PJ.

Mon personnage (créé avec cette table) :

Image
075_Roberto Rizatto _Pixjockey_ Facebook resident, cc-by-nc & Agathe Pons, libre de droits

Mission de vie : Je suis VIVELIANE
Je suis de nature féerique. J'aspire à maîtriser tous les arcanes de la magie pour devenir insurpassable. Je veux voler les secrets magiques d'une personne que j'aime et je veux enfermer une personne rivale en sortilège.

Destin
GUERRE

La grande guerre qui fait rage au loin dans la forêt va avoir de grandes répercussions ici et je vais me retrouver au centre de cette tourmente. Je vais reprocher à une personne d'importer le conflit et je vais développer un amour romantique pour un autre personne, alors que je crois que c'est le pire moment pour s'attacher.

(J'ai hésité avant de garder cette première image tirée, puisque je la considère comme un des portraits les plus gore de Nervure mais je me suis dit que j'allais me forcer à utiliser les premiers tirages. Je pars donc sur le principe que Viveliane, mon personnage, a utilisé le visage d'une personne qu'elle aimait pour s'accaparer ses secrets magiques (cf sa mission de vie).)


Question 1a : Quelle est l'hostilité inhérente au cadre du jeu qui entre inopinément en conflit avec la motivation héroïque des PJ et menace de s'aggraver avec le temps ?

Le monde est en train de pourrir. Les forces ténébreuses prennent le dessus. La forêt devient démoniaque et les hommes sont pris de folie. C'est contraire avec les valeurs de beauté et de poésie que je recherchais en tant que membre du peuple fae.

Cette accélération de la décrépitude, on le doit à Bevaraiz, la reine des elfes corrompus. [je me suis aidé d'un des générateurs prescrits dans le jeu, Seventh Sanctum. Elle absorbe la pureté du monde pour nourrir son cœur et se maintenir en vie. [inspiré de ce générateur d'icônes assez cool prescrit par le jeu, Zero Dice]

Image
Dead in the woods par Grey Daturas, du stoner/sludge bruitiste, instrumental et chamanique, lourd, lent, rotatif, fuzzy, décérébré, jouissif, planant

L'ennemi poursuit de nouveaux objectifs (tirage de dé demandé par le jeu). Bevaraiz a envoyé ses sbires, les araignées archivistes, à ma poursuite. Elle veut absorber mon pouvoir. Les monstrueux et gigantesques arachnides à tête de grimoire courent dans les frondaisons à ma recherche.

{en tant que PJ :
• Utilisez les règles du JdR et les capacités des héros pour répondre à la menace selon leurs motivations héroïques]

[je vais utiliser le système de résolution de Nervure]

J'essaye de tuer les araignées archivistes avec des papillons de sang qui sortent de mes yeux. Cela ne marche pas, les papillons s'écrasent sur leurs champs de force mentaux et elles me capturent dans leur toile. J'en profite pour lire à la dérobée quelques unes des glyphes écrites sur leurs grimoires. J'en déduis que cela faisait partie de mon destin d'être présenté à la reine des elfes.

(résolution : Vous échouez mais vous apprenez quelque chose d’utile pour la suite.)

(je réalise que je devais choisir entre question 1a et question 1b alors que je pensais enchaîner les deux)

Question 2 : Quel événement inhabituel se produit peu de temps après ?

(tirage d'oracles : shuriken et pancarte fléchée ; tirage d'événement : un combat)

Je suis porté sur une poutre portée par les deux araignées archivistes. Nous arrivons dans la cour d'automne de la reine, ou ce qu'il en reste. Toute la vallée trempe dans un bain bactériologique, il ne demeure de son palais d'automne que les colonnes boisées à tête de dragon, désormais pourries de moisissure.

C'est alors que des goupils attaquent la cour à coups de shurikens (j'ai choisi des goupils car c'est l'espèce la plus ninja-compatible), ils sont visiblement là pour m'exfiltrer. La reine réagit, du haut de son trône de ronces flétries, elle envoie des vagues de putréfaction sur les goupils. L'un d'eux meurt, un autre est "seulement" touché et la troupe arrive à m'emporter au loin.
(résolution : L’une des protagonistes se transforme en horla.)

Alors qu'ils me délient et que je veux les remercier, je réalise que leur chef, Rocambole (nom tiré de ma table des noms de goupils, encore inédite), est celui qui a été atteint par la souillure. Il cache tant bien que mal son bras et la partie de sa gueule qui ont été touchés, mais je me doute qu'il va mourir ou se transformer en horla. Je sais que c'est le pire moment pour s'attacher, mais j'ai le coup de foudre pour ce farouche guerrier. [je joue un élément de mon destin "Guerre"]

Rocambole n'est pas du genre à se perdre en effusions. Il me morigène plutôt pour mon imprudence et dit qu'il ne m'a pas fait libérer gratis. je vais devoir mettre mes pouvoirs au service de leur guérilla.


Question 3 : Quels éléments des résultats de la Question 1a ou 1b et de la Question 2 se retrouvent soudainement liés de manière surprenante, mettant encore plus en péril les PJ et leur motivation héroïque ?

Au coin du feu, Rocambole m'avoue que les goupils seraient peut-être responsables de la corruption de la reine des elfes. Ils ont jadis voulu la capturer pour utiliser son énergie magique afin de se défendre des humains mais disons... que l'expérience a mal tourné. La reine des elfes leur a échappée, grièvement corrompue et elle est ainsi devenue cette menace globale pour tout habitant de la forêt. Les goupils sont aujourd'hui considérés comme combattants de la liberté parce qu'ils sont parmi les derniers à l'affronter, mais ils ont aussi une lourde responsabilité dans cette guerre.

Ceci n'altère pas ma résolution à m'allier avec les goupils. Je passe du temps avec Rocambole même si je ne suis pas au stade de lui avouer mes sentiments. J'ai cependant réussi à gagner assez sa confiance pour m'occuper de ses soins. Ses jours ne sont pas en danger, mais cela se confirme qu'il va devenir un horla. La corruption s'est étendue et il doit désormais porter une capuche pour le cacher des siens.


Question 4 : Comment les PJ peuvent gagner du terrain sur l’ennemi/la menace grâce à leur motivation héroïque ?

(jet de dé : 3 -> poursuite)

Nous devons prendre l'initiative. Actuellement, nous ne sommes pas de taille à affronter la reine des elfes, notre courte confrontation m'en a donné la certitude. Il nous faut un artefact, le cristal de ciel, qui est détenu par les corax, qui jusqu'à présent sont restés neutres dans cette guerre. Les espions goupils savent qu'une cohorte de corax s'est mise en charge de déplacer le diamant qui attire trop de convoitises là où il est, à la Cour Corbelle. Chance pour nous, le cristal est trop pour qu'ils puissent le transporter sous forme corbeau. Ils le déplacent dans un coffre, et ils sont sous forme humaine et doivent marcher.

Avec Rocambole, deux autres goupils d'élite (Morsure et Crispe) et une grourse de combat (Gueularde), nous nous lançons à leurs trousses.

Quand nous arrivons à rattraper la cohorte, nous comprenons que les corax avaient anticipé une attaque. Ils ont avec eux un ignoble troll des marais et également Sourire, une redoutable sorcière corax de la Voie du Cercle Noir. À peine avons-nous assimilé cette information que la magie noire fait son œuvre et nous sentons nos rythmes cardiaques devenir fous.

Image
Image
Image

(je réalise un peu tard que Zero Dice permet de copier-coller simplement les icônes des tirages en version PHP. Je vous les mets donc ici).

Le combat fait rage. Gueularde parvient à terrasser le troll des marais mais Morsure meurt d'une crise cardiaque. Les corax passent au plan B. Ils ouvrent le coffre. A l'intérieur, le diamant du ciel, tendu de filets, est emporté par des corax métamorphosés en corbeaux. Mais nous avons capturé Sourire. C'est une puissante sorcière. À défaut d'avoir le cristal du ciel, nous allons la forcer à travailler pour nous.
(résolution : Vous échouez mais vous avez une bonne surprise.)

Image
Mademoiselle Chaos CC, cc-by-nc


Question 5 : Comment les gains héroïques tirés des résultats de la Question 4 peuvent-ils soudainement être remis en cause lorsque de nouvelles informations sur le vrai visage / le vrai plan / le vrai pouvoir de l'ennemi est connu ?

Sourire nous rit au nez : "Vous vous y prenez trop tard de toute façon. La reine va tuer le roi Obéron et c'en sera fini de toute pureté dans ce monde."

Pour l'avoir vu une fois, je sais que le roi est extrêmement bizarre. Ses yeux séduisants sont azur. Ses cheveux sont la couleur des améthystes. Sa voix est hypnotique et convaincante. Il y a une élégance à ses lèvres qui est très séduisante. Il a des cicatrices sur le bras droit - discuter de ce moyen sûr de l'amener aux larmes. (littéralement un tirage aléatoire de Seventh Sanctum)

Nous nous précipitons vers la cour d'hiver du roi Obéron pour empêcher le pire. Si Sourire ne nous aide pas, je l'emprisonnerai en sortilège (cf ma mission de vie).

Nous arrivons à la cour du roi Obéron, mais nous n'avons que quelques minutes d'avance sur la reine des elfes et Sourire ne se montre pas très coopérative. J'emprisonne alors son âme dans une pomme et j'utilise cet objet, piqué d'aiguilles pour déplacer le roi Obéron avec nous dans les forêts limbiques.

(résolution : Vous optez pour l’attitude la plus vile.)

Obéron ne se montre pas vraiment reconnaissant. Il m'accuse d'avoir détruit le corps de Sourire pour mon agenda personnel. Il semble être si amoureux de la reine qu'il pourrait mourir pour elle.


Question 6 : Comment les résultats négatifs des Questions 4 et 5 peuvent-ils encore être intensifiés, en forçant les héros à s'engager dans une action de type "agir ou mourir" conformément à la motivation héroïque ?

Image
Image

La peau de Carambole se desquame sous forme de feuilles mortes. Sa transformation en horla semble être imminente. Il grogne et n'a plus toute sa tête. je lui avoue mon amour mais j'ignore s'il comprend. Je dois tirer une flèche-harpon dans le cœur de la reine des elfes pour m'en servir pour guérir Carambole.

(je tire une poursuite mais là encore je me suis déjà fait une idée, donc on part plutôt sur un combat).

Porté par Gueularde, Carambole et moi nous portons à la rencontre du convoi maudit de la reine des elfes. Animé par l'énergie du désespoir et par mon pouvoir magique décuplé par les deux sacrifices passés, je réussis mon tir et j'arrache le cœur de la reine. Je le fais manger à Carambole qui retrouve forme humaine... euh, renarde. Je l'embrasse passionnément.

J'ai l'impression d'être moins monstrueux moi aussi.

(résolution : L’une des protagonistes retrouve son humanité perdue.)

Par contre, la reine des elfes, privée de son cœur, perd toute cohésion, elle se répand en branches et en racines griffues dans toutes les directions.

Question 7 : Où la motivation héroïque peut-elle s’exprimer le plus efficacement ?

(tirage : combat)

Il est temps de faire face à la situation. Je dois mettre toute mon énergie magique dans la bataille décisive contre la reine des elfes, tant que le roi Obéron est à l'abri dans les forêts limbiques.

Image
The storm bells chime par Sol, entre dark ambient et gothique, le dialogue entre un ange et un bûcheron avec en fond la tristesse du piano et l'écorce des guitares.

Image

Alors que l'orage fait rage, je me vide de ma substance pour contrer les attaques mortelles de la reine-hydre.

Mais je me suis définitivement attaqué à plus fort que moi. Elle plante ses racines dans mon cœur et je comprends que je vais bientôt mourir.

Mais j'ai compris sa faille. Je murmure quelque chose à Carambole. Il retient ses larmes et acquiesce. Il prend ma pomme piquée d'aiguilles, et fuit dans un passage limbique. Les tentacules végétaux de la reine s'engouffrent aussitôt à sa poursuite.

Question 8 : Où se déroule l'épreuve de force finale entre les héros et l'ennemi par rapport aux résultats de la Question 7 ?

(je vais au plus vite, donc j'ignore les tirages aléatoires hors résolution pour me centrer sur les procédures)

Dans les forêts limbiques, une version dégradée et décrépie de la cour d'hiver s'est développée autour du Roi Obéron. Carambole lui fait avaler de force la pomme plantée d'aiguilles qui contient l'âme de Sourire.

Les tentacules végétaux se précipitent vers le roi. Carambole fait mine de s'interposer, mais au dernier moment il fait une esquive qui donne l'impression que les tentacules l'ont balayé (alors qu'ils visaient à le tuer).

Les tentacules prolongés de petites mains et de bouches avec la voix de la reine implorent le roi de se laisser dévorer, ce qu'il accepte de bon cœur, par amour. Il se fait aspirer par des troncs d'arbres creux qui forment les plus gros tentacules de la reine.

Carambole jubile. Le ver était dans le fruit. La "nourriture" était piégée.

Les tentacules explosent. La reine n'a pas supporté le poison qu'était la pomme. Une pluie d'écorces pourries retombe sur la parodie de la cour d'hiver.

(résolution : Les choses se passent comme on vous l’avais prédit.)

Question 9 : Où en est le monde suite aux résultats des Questions 7 et 8 ?

Image
Image

Depuis la mort de la reine des elfes, le monde n'est pas meilleur qu'avant sa corruption. Il n'est juste plus voué à sa perte. La guerre perdure. Entre humains et goupils. Entre goupils et corax.

Et moi, en terre, je repose.
Dans le cœur de Carambole, je vis encore.
Et son cœur de guérillero bat très fort.


Bilan :

Je ne prétends pas que 9 Questions a été rédigé spécifiquement pour une approche plug and play mais ça s'en rapproche beaucoup.

Il y a cependant un défaut d'écriture si on se fie à cette approche, c'est qu'au début de chaque question, on nous demande d'imaginer quelque chose puis on nous fait tirer sur une table pour préciser ce quelque chose mais à ce moment je trouve que c'est trop tard car mon idée est déjà figée. Cela me semble important de bien grouper les procédures qui doivent être appliquées en même temps ou de penser à l'ordre de présentation (j'aurais moins fait l'erreur si la procédure avait été présentée en sens inverse). Autre problème, il y a un générateur de PNJ mais il est à la toute fin, sans mention préalable de son existence, du coup je l'ai pas utilisé, c'est dommage. Ce sont des leçons que je peux tirer pour mes propres rédactions.

C'était très long à jouer puisque ça m'a pris deux heures et demie, mais je dois reconnaître que j'ai perdu beaucoup de temps en retranscription, à vouloir vous montrer mes tirages et tout. Je ne suis pas certain de dire que cette longueur de traitement est un défaut, on peut au contraire parler de haut potentiel ludique, et puis ça serait allé beaucoup plus vite si j'avais juste joué dans ma tête avec des aides de jeu physique.

Mon tirage de perso de départ (un féerique) plus les générateurs plutôt typés fantasy ont orienté l'histoire vers de la hi-fantasy. C'était intéressant mais pas forcément ce que j'avais envie de jouer. En règle générale, 9 Questions reste orienté pour jouer de l'héroïsme, ceci dit.

Au final, 9 Questions tient bien la route si vous comprenez bien que ce n'est pas du tout un système autonome mais un guide pour transformer vos aides de jeu en émulateur de MJ cohérent. Il y a sûrement quelques leçons à en tirer pour Biomasse sans que je puisse aujourd'hui dire lesquels. Je dois dormir dessus.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LA SOIF EST PLUS FORTE QUE TOUT

Des paysages étrangissimes à explorer, et une fin qui se passe de mots. Un récit de partie solo par Phobeoth

Temps de lecture : 2 mn

Image

(image par Dall.e)


Joué en solo le : 22/01/22

Le jeu : Bois-Saule, jeu de rôle solo pour vagabonder dans les ténèbres sauvages de Millevaux


L'histoire :



LE LIEU
Un marais

LE MOMENT
Le crépuscule

LE CLIMAT
climat différent, magique ou étrange

CE QUI TE TIRAILLE AUJOURD'HUI
la soif

L'ÉLÉMENT DE MILLEVAUX DU JOUR
L'oubli ou la mémoire

LE DÉTAIL FORESTIER DU JOUR
Feuille / Feuilles mortes / Épines

DICTON DU JOUR

Treize de Charnier
Mortes
Elles sont bien mortes
Qui furent si belles
À la peau transparente
Tombées face contre terre
Elles si légères
Feuilles mortes

Image
(C) Sylvain Le Corre pour L’Almanach


TON AVENTURE

Exploration (Tu découvres autre chose que ce que tu recherchais)

Tu peux atteindre ton but seulement si tu acceptes le prix à payer (un être que tu estimes devient ton ennemi)


La fiction:

La tempête a secoué la Forêt toute la journée, obligeant Racine à avancer trempé d’abris en abris. Son corps transi par le froid semble secoué par des tremblements de plus en plus intenses.

L’atmosphère, toujours aussi étrange et envoûtante, colorise les combes et ravins serpentant le long des sentes.

Bientôt le crépuscule semble s’annoncer tel un héraut de la fin des temps, mais Racine n’est pas dupe, la fin des temps est déjà passée et depuis bien longtemps, bien avant sa naissance parmi les Arbres.

Au rythme où les lumières du jour baissent, la Forêt laisse petit à petit place à une zone marécageuse, arbustes, fougères et zones inondées contaminent la hêtraie dans laquelle Racine divaguait assoifé au bord de l'évanouissement. Le plus étrange avec cette soif dévorante, c’est qu’il l’oubliait instantanément. L’Oubli est sur lui, observant le moindre de ses pas, il est là comme un corbeau perché sur son épaule.

Racine, perdu dans ce labyrinthe marécageux avance encore et encore ne semblant même pas se rendre compte du lieu dans lequel il est. En réalité, il n'est même pas là. Son esprit est hors de son corps, hors du temps. Son corps déshydraté l'abandonne, ses jambes se dérobent sous lui le faisant chavirer et tomber dans le marais. Sa chute écarte et fait voler l’amas de feuilles qui cachait le bassin d’eau, le vent emporte les feuilles et les aiguilles de pins qui jusque là demeurait immobile dans le silence.

Racine reprend conscience, se raccrochant aux touffes d’herbes séchées par le vent, il boit frénétiquement, mais sa soif ne veut pas le quitter. Elle est comme un parasite. C’est un parasite.

Il ouvre les yeux se rendant soudain compte que le Marais n’en est plus un, les bassins d’eau sont en réalité remplis de feuilles mortes, d’épines et d’humus accumulés dans ce qui devait avant accueillir les eaux stagnantes. C’est les feuilles mortes, elles ont tout bue...

Rassemblant ses dernières forces, il avance pris de vertige, inondé par les couleurs surnaturelles du coucher de soleil. Tout est si étrange, les couleurs sont comme du pastel, le crépuscule d’un bleu violacé est presque palpable.

Ses pas le mènent soudain dans une zone plus dégagée, les herbes sont hautes, le vent se lève légèrement faisant apparaître à ses yeux un puit de pierre.

Chitine sortant de sa cachette s’accroche à l’oreille de son ami et lui chuchote que s' il boit de cette eau, il ne restera que de la haine entre eux. Une haine qui fera de Chitine son ennemi.

La soif est plus forte que tout.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

UNE BALLE PERDUE & LES YEUX DE LA FORÊT

Moww élimine K'neh et renonce à son arme, tandis qu'E Li Nanh libère les prisonniers avec Rex, modifiant le destin de Moww

temps de lecture : 2 mn

Image

(image par Dall.e)

Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


Joué le : 20/07/2020

Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.


L'histoire :

Deux heures, deux scènes, deux rencontres.

Balle perdue

Moww a éliminé la vieille K'neh la tormenteuse de gamins.
Le pistolet d'ordonance de l'ankar a circulé entre toutes les mains dispensant ses visions de meutres. La taupe a affirmé son caractère de trompe la mort er lacher quelques balles sur les matons pour couvrir leur fuite.
Il a froidement refroidi K'neh, la patronne de la rignière.
Il a menti aussi à E Li Ssa Baï, affirmant avoir refroidi l'officier aussi, mais non c'est une tentative vaine d'impressionner E Li Ssa Baï.

Image


J'étais Moww le survivaliste, et Xavier était mon fléau, l`Oubli.

Trois cartes jouées de fait et la seconde partie de la session intitulée les yeux de la forêt était plus longue et plus intense.

Image


Xavier y jouait E Li Nanh la créature et Alex était son fléau, La Horla esprit de la rignière, l'enracinée.

Elle a obtenu de Moww qu'il ingère sa racine mais Rex et E Li Nanh ont conduit les crève la faim à la rignière libérant tout le monde.
Toutefois le bras droit de Moww qui a épousé l'enracinée est désormais du même bois.
Il a renoncé au flingue maudit que l'enracinée a chargé E Li Nanh de retourner à son premier propriétaire Le Renonçant.

Image


Commentaires de Thomas :

Un grand merci pour ce nouveau retour !
Avec le recul de deux parties, que penses-tu du système des Anges Bizarres (que je n'ai moi-même pas testé) ? [Note du 15/01/2024 : bon, je l'ai testé depuis, mais en mode avec MJ, ce qui était dommage, j'aurais du tester sans MJ, ça aurait été plus fonctionnel]

Image


Claude :

Disposer le carnet au centre de la table (ou prendre la carte dans notre cas) introduit un nécessaire lacher prise et un renoncement à une certaine forme de cohérence de l'histoire. C'est la matérialisation du jeu en transparence.
Au-delà de la mise en abîme et du vertige initial (qui est un coût d'entrée élevé pour certaines joueuses) le mode de rédaction élusif du carnet joue à plein. Nous nous situons vite dans l'interprétation qu'en donne le fléau et c'est chouette.

Nous avons convenu que les personnages dont ce n'est pas le tour pouvaient intervenir sur invitation du personnage principal afin d'éviter que le jeu ne soit une succession de soli.

Les actions fortes n'étant pas disponibles en début de scène, cadrer une scène d'adversité, de confrontation in media res est peu envisageable, sauf à contourner la règle.

Inviter à jouer l'impact ne figure pas non plus à la palette du fléau, sauf à introduire un allié providentiel dans le cadrage inaugural.

Dans la mesure où nous jouons en sérial et que nous ne sommes que 4 et non 6, nous ne pouvons pas laisser monter très graduellement la puissance du fléau sinon en renonçant à une partie de l'impact de la page jouée.

Prendre un jeton souligne de façon meta une faiblesse, met en relief un élément du décor. C'est très agréable.

J'ai le sentiment que les anges prennent le pas sur les fléaux.

Image


Thomas :

Une question sur tes commentaires de la partie précédente : Quand tu dis : "J'ai le sentiment que les anges prennent le pas sur les fléaux.", que veux-tu dire exactement ?
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LA LUMIÈRE AU CŒUR DES TÉNÈBRES

Élian le survivaliste et Léna la guérisseuse affrontent les horreurs de la Vallée des Ombres, découvrent des vérités inattendues et forgent un héritage de courage et d'espoir pour leur enclave. Une partie en solo où je suis MJ et ChatGPT est PJ.

temps de lecture : 18 min

Joué le 16/01/2024

Le jeu : Perce-Orée, premières incursions dans la forêt de Millevaux, un jeu de rôle par Thomas Munier

Image
images générées par Dall-E


L'histoire :

Aujourd'hui nous allons faire du jeu de rôle. Je vais être le maître de jeu et tu seras joueur. Tu incarneras un personnage et tu répondras à mes questions.

Parfait, je suis prêt pour le jeu de rôle. Décris-moi le contexte et mon personnage, et je jouerai selon les règles que tu établiras. Allons-y!


Ceci se passe dans l’univers de Millevaux :
Notre monde tombe en ruines
La forêt envahit tout
L’oubli nous ronge
L’égrégore donne corps à nos peurs
L’emprise transforme tout
Les horlas se tiennent tapis près de nous


Dans l'univers sombre et mystique de Millevaux, je m'imagine en tant que survivant, peut-être un voyageur solitaire ou un ermite. Mon personnage a dû s'adapter à un monde où la nature reprend ses droits de manière impitoyable et où les dangers, tant physiques que psychiques, abondent. Les horlas, ces créatures insaisissables et effrayantes, sont une menace constante.

Je vais nommer mon personnage Élian. Élian est un homme dans la trentaine, robuste mais marqué par les épreuves. Il possède une connaissance approfondie de la forêt et des dangers qu'elle recèle. Élian est méfiant, silencieux, mais doté d'une grande sagesse intérieure. Il a appris à éviter les horlas et à survivre dans cet univers hostile.

Avec cette base, je suis prêt à répondre à tes questions et à me plonger dans l'aventure que tu vas créer.

Image


OK. On va dire que tu as choisi l'archétype de survivaliste. Voici ma première question : 💀 La première fois que tu tues une personne (ou si tu as déjà tué), détermine si tu es de nature à ressentir un choc mental nul, normal ou intense.

En tant que survivaliste dans l'univers de Millevaux, Élian a dû faire face à des situations extrêmes pour survivre. La première fois qu'il a dû tuer, cela a été une décision difficile, prise dans un contexte de légitime défense. Élian est quelqu'un qui respecte profondément la vie, humaine ou autre, et ne recourt à la violence que lorsque toutes les autres options sont épuisées.

Son choc mental, dans ce cas, serait normal. Il n'est pas insensible à la gravité de ses actes, mais il comprend aussi que dans cet univers impitoyable, parfois de telles actions sont nécessaires pour sa survie. Cette expérience a laissé une marque indélébile sur son esprit, l'amenant à redoubler d'efforts pour éviter de telles situations à l'avenir et à réfléchir profondément sur la valeur de la vie et les conséquences de ses choix.


Peux-tu me dire qui Élian a dû tuer et pourquoi ?

Dans cet univers impitoyable de Millevaux, Élian a dû prendre une décision difficile lorsqu'il s'est retrouvé face à un autre survivant, un homme qui était devenu agressif et instable, probablement à cause de l'influence néfaste de l'égrégore ou de l'isolement prolongé. Ce survivant, errant dans la forêt, représentait une menace non seulement pour Élian mais aussi pour un petit groupe de personnes vulnérables qu'Élian avait promis de protéger.

Cet homme, déformé par la folie ou la peur, a attaqué Élian sans provocation, armé d'un couteau rouillé. Élian a d'abord tenté de le désarmer et de le calmer, mais l'homme, incapable de raisonner, a continué son attaque. Dans un acte désespéré de légitime défense et pour protéger les innocents, Élian a été contraint de le tuer.

Cet événement a profondément affecté Élian, lui faisant prendre conscience de la fragilité de l'esprit humain dans un monde aussi dévasté. Il se demande souvent si, dans des circonstances différentes, il aurait pu sauver cet homme de sa propre déchéance. Cette expérience a renforcé sa détermination à trouver des moyens de survivre sans recourir à la violence, sauf en cas de nécessité absolue.


🎎 À qui ton destin est profondément lié ? De quelle manière ? Quel rapport avec ta carrière de survivaliste ?

Dans l'univers de Millevaux, le destin d'Élian est profondément lié à celui d'une jeune femme nommée Léna, une guérisseuse qu'il a rencontrée dans des circonstances particulièrement périlleuses. Léna possède une connaissance approfondie des plantes médicinales et des remèdes naturels, compétences précieuses dans un monde où la médecine moderne est un lointain souvenir.

Leur rencontre a eu lieu alors qu'Élian était gravement blessé, après un affrontement avec un groupe de maraudeurs. C'est Léna qui l'a trouvé, soigné, et sauvé de la mort. Depuis lors, ils ont formé une alliance basée sur la confiance mutuelle et le respect de leurs compétences respectives. Léna apporte à Élian une perspective différente sur le monde de Millevaux, une touche d'humanité et de compassion qui tempère ses instincts de survie parfois impitoyables.

Cette relation a également influencé la carrière d'Élian en tant que survivaliste. Grâce à Léna, il a appris l'importance de la guérison, pas seulement physique mais aussi mentale et spirituelle. Ensemble, ils forment une équipe complémentaire : Élian protège Léna des dangers physiques de la forêt et des horlas, tandis que Léna apporte ses connaissances en matière de guérison et son approche plus douce et empathique de la vie dans Millevaux.

Leur destin lié n'est pas seulement une question de survie, mais aussi de trouver un sens dans un monde qui en a perdu beaucoup. Leur relation est un pilier qui aide Élian à garder son humanité dans un environnement souvent cruel et impitoyable.

Image


nouvelle question pour Elian : Qu’est-ce qui garantit ta survie ? Un animal que tu espères fidèle ? Un bric-à-brac de récupération à la fiabilité douteuse ? Ou un équipement hi-tech difficile à entretenir ?

Dans l'univers impitoyable de Millevaux, Élian s'appuie sur un mélange de compétences de survie traditionnelles et de bric-à-brac de récupération pour garantir sa survie. Son approche est celle d'un pragmatique, utilisant ce qui est disponible et fiable dans un monde où la technologie avancée est devenue rare et difficile à entretenir.

1. **Compétences de Survie Traditionnelles** : Élian possède une connaissance approfondie de la forêt, des techniques de chasse, de pêche, et de cueillette. Il sait identifier les plantes comestibles et médicinales, et comment trouver de l'eau potable. Ces compétences sont essentielles pour sa survie quotidienne.

2. **Bric-à-brac de Récupération** : Élian est également un habile bricoleur. Il a assemblé un ensemble d'outils et d'équipements à partir de ce qu'il a pu trouver ou récupérer. Cela inclut des pièces de vêtements renforcés, un couteau de survie bricolé, une gourde faite à partir de matériaux récupérés, et divers petits gadgets qui peuvent être utiles dans certaines situations. Bien que leur fiabilité puisse parfois être douteuse, Élian a l'habileté et l'ingéniosité pour les réparer ou les adapter selon ses besoins.

3. **Pas d'Animal Fidèle ni d'Équipement Hi-Tech** : Contrairement à certains survivants, Élian n'a pas d'animal de compagnie ou de compagnon fidèle. Il a appris à compter sur ses propres compétences et à rester mobile et discret. De même, il évite de dépendre d'équipements technologiques avancés, car ils sont difficiles à entretenir et peuvent attirer l'attention indésirable dans un monde où de telles ressources sont rares.

Cette combinaison de compétences de survie traditionnelles et d'ingéniosité dans l'utilisation de matériaux récupérés fait d'Élian un survivant efficace, capable de s'adapter rapidement aux défis changeants de Millevaux.


Quel service ceux de l’enclave vous demandent afin que vous méritiez votre place ?

Dans l'univers de Millevaux, les enclaves sont des communautés isolées et souvent méfiantes, survivant dans un monde hostile. Pour qu'Élian et Léna méritent leur place au sein de l'une de ces enclaves, il est probable que les membres de la communauté leur demandent de fournir des services qui exploitent leurs compétences uniques.

1. **Exploits de Survivaliste pour Élian** : En tant que survivaliste chevronné, Élian pourrait se voir confier des missions de reconnaissance ou de collecte de ressources essentielles à la survie de l'enclave. Cela pourrait inclure la cartographie de zones inexplorées de la forêt, la récupération d'objets ou de matériaux précieux dans des lieux dangereux, ou même l'élimination de menaces spécifiques, comme des horlas ou d'autres survivants hostiles. Sa capacité à naviguer dans des environnements périlleux et à gérer des situations de crise serait extrêmement précieuse pour l'enclave.

2. **Talents de Guérisseuse pour Léna** : Léna, avec ses compétences de guérisseuse, serait probablement chargée de fournir des soins médicaux aux membres de l'enclave. Cela comprendrait non seulement le traitement des blessures et des maladies, mais aussi la préparation de remèdes à partir de plantes médicinales. Elle pourrait également jouer un rôle éducatif, enseignant aux autres membres de l'enclave les bases de la médecine naturelle et les techniques de premiers secours.

En fournissant ces services essentiels, Élian et Léna prouveraient non seulement leur utilité pour l'enclave, mais ils pourraient également aider à améliorer la qualité de vie et la sécurité de la communauté. Leur présence apporterait une combinaison précieuse de force, d'adaptabilité et de soins, renforçant ainsi la résilience de l'enclave face aux défis constants posés par l'environnement de Millevaux. En retour, l'enclave offrirait à Élian et Léna un refuge, des ressources partagées, et un sentiment d'appartenance à une communauté, des éléments essentiels pour maintenir leur moral et leur motivation dans un monde autrement solitaire et éprouvant.


On vous confie la mission la plus dure que vous ayez jamais eu à faire, laquelle est-ce ? Acceptez-vous ?

La mission la plus difficile confiée à Élian et Léna par l'enclave est de s'aventurer dans une région particulièrement dangereuse de Millevaux, connue sous le nom de "La Vallée des Ombres". Cette vallée est réputée pour être un lieu où les horlas sont particulièrement actifs et vicieux, et où l'égrégore manifeste des illusions et des terreurs psychiques intenses. L'objectif de la mission est double : récupérer un artefact ancien censé posséder des pouvoirs de protection contre les horlas, et en chemin, cartographier la vallée pour des expéditions futures.

**Acceptation de la Mission** :
Élian, avec son expérience en tant que survivaliste, comprend les risques, mais il reconnaît également l'importance de cet artefact pour la sécurité de l'enclave. Léna, bien qu'appréhendant les dangers, sait que ses compétences de guérisseuse et sa connaissance des horlas seront cruciales pour leur survie. Ensemble, ils décident d'accepter la mission, voyant en elle une opportunité de renforcer non seulement leur propre sécurité mais aussi celle de la communauté qu'ils ont appris à apprécier.

**Préparation** :
Pour se préparer, Élian affûte ses compétences de navigation et de combat, tandis que Léna rassemble des remèdes et des herbes spécifiques connues pour leurs propriétés protectrices contre les horlas. Ils étudient les cartes disponibles, préparent des plans d'urgence, et s'équipent avec le meilleur de leur arsenal de récupération.

**Défis de la Mission** :
La Vallée des Ombres mettra à l'épreuve non seulement leurs compétences physiques, mais aussi leur force mentale. Ils devront faire face à des horlas terrifiants, naviguer dans des paysages trompeurs créés par l'égrégore, et surmonter leurs propres peurs et incertitudes. La solidité de leur partenariat sera essentielle, car ils devront se soutenir mutuellement dans les moments les plus sombres de la mission.

**Impact et Conséquences** :
Réussir cette mission serait un exploit majeur. Non seulement ils rapporteraient un objet de grande valeur pour la communauté, mais ils démontreraient également que même les endroits les plus terrifiants de Millevaux peuvent être confrontés et vaincus. Cela renforcerait leur statut au sein de l'enclave et pourrait même inspirer d'autres survivants à explorer et à récupérer des ressources précieuses dans des zones jusqu'alors jugées trop dangereuses.

Accepter cette mission est un témoignage de leur détermination à survivre et à aider ceux qui les entourent, malgré les risques énormes. C'est une aventure qui testera toutes leurs compétences, leur courage et leur résilience, mais c'est une étape nécessaire pour assurer non seulement leur survie, mais aussi celle de l'enclave.


⚘ ☆ A mi-chemin de votre périple, dans quels décombres trouvez-vous un sentiment de quiétude ? Quelle nourriture du temps d’avant savourez-vous ?

À mi-chemin de leur périple dans la Vallée des Ombres, Élian et Léna découvrent les ruines d'une ancienne bibliothèque, un vestige du temps d'avant. La nature a partiellement repris ses droits, avec des lierres et des fleurs sauvages s'entremêlant entre les étagères et les piles de livres décolorés par le temps. Malgré l'omniprésence de la forêt environnante, ce lieu émane une étrange tranquillité, un contraste saisissant avec la menace constante des horlas et l'ambiance oppressante de la vallée.

**Sentiment de Quiétude** :
Pour Élian, ce lieu représente un rare souvenir du monde tel qu'il était autrefois, un monde d'ordre et de connaissance. Il trouve du réconfort dans le silence presque sacré de ce sanctuaire de savoir, où le seul son est celui des pages tournées par le vent. Léna, quant à elle, est fascinée par les plantes qui ont poussé à travers les décombres, trouvant dans leur résilience un parallèle avec leur propre lutte pour la survie.

**Nourriture du Temps d'Avant** :
Dans un coin caché de la bibliothèque, ils découvrent une boîte en métal presque rouillée, soigneusement scellée. À l'intérieur, contre toute attente, ils trouvent des biscuits encore emballés individuellement, étonnamment bien conservés. Ces biscuits, une délicatesse du temps d'avant, deviennent un petit festin pour Élian et Léna. Le goût sucré et la texture croustillante des biscuits leur offrent un moment de pur plaisir, un rappel poignant des plaisirs simples perdus dans le chaos de leur monde actuel.

Ce moment de quiétude dans les ruines de la bibliothèque devient un point lumineux dans leur voyage, un souvenir de paix et de normalité qui les aide à reprend

dre des forces pour la suite de leur périple. Ce lieu devient une oasis spirituelle, un rappel que même dans les ténèbres les plus profondes de Millevaux, il existe des havres de paix et des souvenirs du monde d'autrefois. Le partage de ces biscuits, un petit luxe dans leur existence de survie, renforce leur lien et leur détermination à surmonter les épreuves qui les attendent.

Image


Une fois arrivés au cœur de la Vallée de l'Ombre, la personne que vous rencontrez est-elle humaine, animale ou autre ?

Une fois au cœur de la Vallée des Ombres, Élian et Léna rencontrent une entité qui n'est ni tout à fait humaine, ni tout à fait animale, mais quelque chose d'autre, un être façonné par les forces mystérieuses et les énergies déformées de Millevaux. Cette entité pourrait être un esprit de la forêt ou une manifestation de l'égrégore, une créature éthérée et changeante, un reflet des peurs et des rêves de ceux qui osent pénétrer dans cette vallée.

**Description de l'Entité** :
- Apparence : Fluide et indéfinissable, changeant subtilement, mélangeant des traits humains et animaux dans un tourbillon d'ombres et de lumière. Sa forme pourrait être éthérée, presque fantomatique, rendant difficile de déterminer sa nature exacte.
- Comportement : L'entité communique non pas par des mots, mais par des émotions et des images mentales, transmettant des sentiments de sagesse ancienne, de mélancolie, et peut-être d'avertissement.
- Atmosphère : Sa présence crée une atmosphère surréaliste, où le temps et l'espace semblent distordus, un lieu où la réalité de Millevaux se mêle à quelque chose de beaucoup plus ancien et mystique.

**Interaction avec Élian et Léna** :
- Pour Élian, cette rencontre est un défi et un mystère à résoudre. Il est prudent, conscient de la dangerosité potentielle de l'entité, mais également curieux des connaissances qu'elle pourrait détenir.
- Pour Léna, cette rencontre est presque spirituelle, une connexion avec la partie la plus profonde et la plus ancienne de Millevaux. Elle ressent intuitivement que l'entité détient des clés pour comprendre la nature de la forêt et peut-être même des moyens de coexister avec les horlas.

Cette rencontre est un moment crucial de leur quête, un point de bascule qui pourrait révéler des secrets de la Vallée des Ombres et influencer profondément la suite de leur périple.


Quelle terrible épreuve devez-vous surmonter pour récupérer l'artefact au coeur de la Vallée des Ombres ? Quel est le rôle de la créature que vous venez de rencontrer ? Parvenez-vous à surmonter l'épreuve et si oui, à quel terrible prix ? Ou préférez-vous abandonner ?

La terrible épreuve au cœur de la Vallée des Ombres consiste à traverser un labyrinthe de brouillard éthéré, un lieu où les réalités se tordent et où les souvenirs et les peurs les plus profondes d'Élian et Léna prennent forme physique. L'artefact est situé au centre de ce labyrinthe, protégé par ces manifestations psychiques.

**Rôle de la Créature Rencontreé** :
La créature qu'ils ont rencontrée agit comme un guide cryptique pour cette épreuve. Elle ne peut pas les accompagner physiquement dans le labyrinthe, mais elle leur confère des visions qui les aident à interpréter les épreuves qu'ils vont affronter. Elle leur montre que le chemin à travers le labyrinthe n'est pas seulement physique, mais aussi émotionnel et spirituel.

**Nature de l'Épreuve** :
À l'intérieur du labyrinthe, Élian et Léna sont confrontés à des illusions qui testent leur force mentale, leur courage, et leur résolution. Ils affrontent des visions de leurs passés douloureux, leurs peurs les plus intimes, et même des scénarios terrifiants de ce que pourrait devenir le futur. Chaque pas en avant nécessite non seulement de la bravoure, mais aussi de la compréhension et de l'acceptation de leurs propres vulnérabilités et erreurs.

**Issue de l'Épreuve** :
Après un parcours éprouvant, Élian et Léna parviennent au cœur du labyrinthe. Leur solidarité, leur confiance mutuelle et leur capacité à accepter et à surmonter leurs propres démons intérieurs leur permettent de récupérer l'artefact.

**Le Terrible Prix** :
Le prix à payer pour cette réussite est lourd. Dans le processus, ils ont dû faire face et accepter des aspects douloureux de leur passé et de leur identité qu'ils avaient longtemps enfouis. Cette confrontation avec eux-mêmes les change profondément. Élian, par exemple, doit affronter la culpabilité et le regret d'actions passées, tandis que Léna se confronte à la peur de perdre sa propre humanité au milieu de la désolation de Millevaux.

**Le Retour** :
Malgré le fardeau émotionnel et mental de cette épreuve, ils choisissent de ne pas abandonner. Armés de l'artefact et d'une compréhension plus profonde d'eux-mêmes et du monde qui les entoure, Élian et Léna retournent à l'enclave, marqués mais plus forts, prêts à affronter les défis à venir avec une nouvelle perspective.

Image


📜 A votre retour dans l'enclave avec le précieux artefact, qui vous demande de traiter une hantise qui accable une personne ou une région ?

À leur retour dans l'enclave avec l'artefact précieux, Élian et Léna sont accueillis comme des héros, leur exploit étant un signe d'espoir pour la communauté. Cependant, leur repos est de courte durée. Le leader de l'enclave, une figure sage et respectée nommée Marceau, les approche avec une requête urgente. Il leur explique qu'une partie de l'enclave, ou peut-être même un membre éminent de la communauté, est tourmentée par une hantise sévère.

**Nature de la Hantise** :
- Si c'est une personne, il pourrait s'agir d'un membre influent de l'enclave, comme un guérisseur ou un enseignant, qui est soudainement tombé dans un état de détresse et de terreur inexpliqués, peut-être à cause d'une influence extérieure ou d'un traumatisme psychique.
- Si c'est une région, cela pourrait être un lieu spécifique au sein de l'enclave où des phénomènes étranges et inquiétants se produisent, comme des voix sans corps, des objets se déplaçant seuls, ou une atmosphère oppressante qui affecte le moral et la santé mentale des résidents.

**Demande de Marceau** :
Marceau demande à Élian et Léna d'utiliser leur expérience récemment acquise, ainsi que l'artefact, pour enquêter et résoudre cette hantise. Il croit que leur récente épreuve dans la Vallée des Ombres les a dotés d'une compréhension et d'une résilience particulières face à de telles forces obscures.

**Réponse d'Élian et Léna** :
Après avoir surmonté les défis de la Vallée des Ombres, Élian et Léna se sentent mieux préparés à affronter des phénomènes surnaturels. Ils acceptent la mission, conscients que résoudre cette hantise est crucial non seulement pour le bien-être de l'individu ou de la région concernée, mais aussi pour maintenir la cohésion et la sécurité de l'enclave toute entière.

**Enquête et Résolution** :
Leur enquête les amène à plonger plus profondément dans les mystères de Millevaux et à utiliser l'artefact de manière inattendue, révélant peut-être des vérités surprenantes sur l'origine

de la hantise et sur la nature même de l'enclave. Leur voyage dans la Vallée des Ombres a renforcé leur résilience et leur connaissance des forces obscures, les préparant à affronter ce nouveau défi. En utilisant à la fois leur intuition, leur expérience et les pouvoirs de l'artefact, ils travaillent pour apaiser la hantise, découvrant peut-être des liens cachés avec les énergies mystérieuses de Millevaux.

Cette nouvelle mission souligne l'importance croissante d'Élian et Léna au sein de l'enclave, non seulement comme des survivants compétents, mais aussi comme des protecteurs contre les forces obscures et inconnues qui menacent leur fragile existence.


Votre mission consistait à guérir un membre influent de l'enclave de la hantise qui le traumatisait. ☆ Quelle bouffée d’espoir vous apporte cette rencontre ?

La mission de guérir un membre influent de l'enclave, traumatisé par une hantise, apporte à Élian et Léna non seulement un défi, mais aussi une bouffée d'espoir inattendue, à plusieurs niveaux.

**Connexion Humaine Profonde** :
La tâche de guérir quelqu'un de la hantise permet à Élian et Léna de se connecter de manière profonde et significative avec une autre âme. Cela renforce leur sentiment d'appartenance à la communauté et leur rappelle l'importance de chaque individu dans la survie collective.

**Découverte de Capacités Inconnues** :
En utilisant l'artefact et leurs compétences acquises dans la Vallée des Ombres, Élian et Léna découvrent de nouvelles façons d'interagir avec les forces mystérieuses de Millevaux. Cette découverte leur donne espoir quant à leur capacité à affronter des défis similaires à l'avenir, renforçant leur rôle en tant que protecteurs de l'enclave.

**Révélation sur la Nature de la Hantise** :
La nature exacte de la hantise, une fois révélée et comprise, pourrait offrir des indices sur le fonctionnement des forces obscures de Millevaux. Cette compréhension accrue est une source d'espoir, suggérant que ces phénomènes, bien que terrifiants, ne sont pas inéluctables ni incompréhensibles.

**Impact sur la Communauté** :
La guérison du membre influent apporte un nouvel espoir à toute la communauté. Cela prouve que même les forces les plus sombres peuvent être surmontées, renforçant la cohésion et la détermination de l'enclave à persister et à prospérer malgré les circonstances adverses.

**Croissance Personnelle** :
Pour Élian et Léna, cette expérience représente une évolution personnelle. Ils se rendent compte qu'ils ne sont pas seulement des survivants, mais des guérisseurs, des protecteurs, et des leaders potentiels. Cette prise de conscience leur donne une nouvelle perspective sur leur place dans le monde de Millevaux et sur les possibilités d'avenir pour eux-mêmes et pour leur communauté.


Raconte maintenant comment Élian finit son existence.

La fin de l'existence d'Élian dans l'univers de Millevaux est à la fois poignante et symbolique, reflétant la complexité de sa vie et les défis qu'il a surmontés.

Après des années de luttes, de défis et de victoires, Élian commence à ressentir les effets de sa vie intense en tant que survivaliste. Son corps, bien qu'encore robuste, porte les marques des nombreuses épreuves qu'il a endurées, et son esprit, bien que toujours vif, commence à aspirer à un repos mérité.

La fin d'Élian survient non pas dans un moment de conflit ou de danger, mais dans une quiétude inattendue. Léna, sa compagne de longue date, est à ses côtés, ainsi que quelques membres fidèles de l'enclave qu'ils ont aidée et protégée pendant tant d'années.

Élian choisit de passer ses derniers jours dans un lieu qui a toujours eu une signification particulière pour lui : une clairière paisible dans la forêt, un endroit qu'il avait découvert lors de ses premières années en tant que survivaliste. C'est un lieu où la beauté de la nature se manifeste pleinement, un rappel de la résilience et de la continuité de la vie malgré les ténèbres environnantes.

Entouré de la verdure de la forêt et du chant des oiseaux, Élian partage ses dernières pensées et enseignements avec ceux qui l'entourent. Il parle de la nécessité de trouver un équilibre avec la nature, de l'importance de la communauté et du courage de faire face aux peurs. Son dernier souhait est que l'enclave continue de prospérer et que les leçons qu'il a apprises soient transmises aux générations futures.

Au moment de son départ, alors que le soleil se couche, teintant le ciel de couleurs vives, Élian s'éteint paisiblement, laissant derrière lui un héritage de force, de sagesse et d'espoir. Sa vie, une histoire de survie, de résilience et de compassion, reste une source d'inspiration pour tous ceux qui continuent de vivre et de lutter dans le monde

mystérieux et exigeant de Millevaux.

Léna et les membres de l'enclave organisent une cérémonie simple mais émouvante en son honneur, célébrant sa vie et ses contributions. Ils racontent des histoires de ses aventures, de sa bravoure et de sa sagesse, et de la façon dont il a touché leurs vies. Un arbre est planté sur sa tombe dans la clairière, symbolisant sa connexion éternelle avec la forêt qu'il aimait tant et son engagement indéfectible envers la vie, même face à l'adversité.

Avec le temps, la légende d'Élian se répand bien au-delà de l'enclave, inspirant d'autres survivants à travers Millevaux. Il est rappelé non seulement comme un survivaliste habile, mais aussi comme un homme qui, malgré les ténèbres du monde, a su trouver de la lumière, de l'espoir et un sens à la vie. Sa mémoire continue de guider et d'influencer ceux qui luttent pour trouver leur chemin dans ce monde complexe et souvent impitoyable.

Image


Mes commentaires :

A. Je considère cette partie comme une séance de jeu de rôle solo, l'IA étant à mes yeux une aide de jeu et non un joueur et ce, même dans cette position particulière que j'ai prise où j'ai été MJ et non PJ (contrairement à mes anciennes expériences de JDR avec IA). C'est à ce titre que j'ai diffusé ce CR sur le Discord Jdr Solitaire

B. Chat GPT4 s'est révélé être un bien meilleur partenaire que GPT 3 (testé avec AI Dungeon), GPT 3.5 (testé avec ChatGPT gratuit) ou CharacterAI. Ces réponses sont très cohérentes et il a une bonne mémoire des faits et des instructions concernant l'univers (dans la limite de la quantité de prompt possible, en l'occurence 1500 mots pour le premier message).

C. Un jeu descendant de la reine comme Perce-Orée fonctionne très bien pour jouer avec l'IA. J'ai à peine modifié mes questions en fonction du contexte et je n'ai dû improviser qu'une ou deux questions pour donner de la profondeur.

D. Ce CR s'inscrit dans ma dernière fournée de CR : je voulais produire des récits de partie avec mes derniers jeux publiés. Cela s'est révélé bien plus rapide que de faire une partie solo par moi-même mais le résultat manque encore de personnalité. C'était également une expérience plaisante et fluide (je n'ai jamais demandé de régénérer les réponses) que je conseille aux solistes en mal d'expérimentation.

E. J'ai trouvé ChatGPT4 assez verbeux dans ses réponses. Lors de la prochaine expérience, j'essaierai de lui demander de faire plus court.

F. Je demandais à ChatGPT4 de générer au fur et à mesure des scripts pour que Dall-E illustre le CR. J'ai trouvé qu'il y avait une bonne cohérence entre les images (bon, il y a des évolutions physiques des personnages d'une image sur l'autre, mais on retrouve quand même une sensation d'histoire suivie).

G. Il faut se satisfaire des biais de l'IA, qui a tendance à être "neutre bonne" et à rechercher le statu quo. J'ai trouvé que c'était plus facile à parer en étant MJ plutôt que PJ. Mais l'IA a quand même profité des latitudes narratives que je lui laissais pour esquiver l'adversité (par exemple, le prix terrible à payer est juste une petite remise en question des personnages qui d'ailleurs n'est pas rappelée par la suite). Mais après tout, est-ce que des PJ humains ne feraient pas de même ? Jouer en play to lose n'est pas le plaisir de tout le monde... J'ai cependant trouvé ses réponses assez émouvantes. Perce-Orée a une proportion élevée de questions émotionnellement positives, je pense que ça a joué aussi. Bref, j'ai apprécié la palette émotionnelle de cette partie, même si j'aimerais pouvoir essayer des trucs plus dark avec l'IA, mais je ne crois pas que ça soit possible avec une IA aussi policée que l'est ChatGPT.

H. ChatGPT a aussi du mal à faire des choix. Quand je lui ai demandé s'il devait secourir une personne ou une région, il n'a pas choisi et m'a proposé, en mode auteur, ce qu'il en serait selon qu'il fasse secourir l'un ou l'autre.
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LA ONZIÈME BALLE

Une partie intense mêlant mysticisme forestier et transformations surnaturelles, marquée par des alliances inattendues et des combats contre des forces occultes. Un récit de partie par Claude Féry.

Temps de lecture : 2 mn

Image

(image par Dall.e)


Joué le : 21/07/2020

Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.


L'histoire :

Deux rencontres, quatre scènes aux termes desquelles nous sommes parvenus à repousser ou éliminer, ce n'est pas clair, le commanditaire de Iurii Stepanov : Le Renonçant.

D'abord E Li Ssa Baï tente de convaincre Grand Père de renoncer à dévorer Iurii.

Grand Père s'emporte devant tant de faiblesse arborée en étendard par l'une de ses inféodées, une renarde qui abandonne la guerre des ours pour embrasser la cause des hommes...

Image
Xavier joue E Li Nanh


Alex joue E Li Ssa Baï, Gabrielle est le fléau, la forêt.
Puis alors que Grand Père s'élance pour assouvir une vengeance légitime La Taupe se coule dans la taïga d'E'Si.

Non sans mal, il le rattrape et lui prête allégeance.
Il lui offre sa vie d'homme.
Il s'oursifie.
Il lui confie une balle, la balle perdue, en témoignage de son engagement pour la guerre des ours.

Image


Grand Père accepte et rejoint les Dormeurs pour affronter Le Renonçant.

Je joue La Taupe et Alex est mon fléau.

Nous rejoignons le laboratoire de Iurii et l'inspectons.
Nous organisons notre run.

E Li Nanh s'attarde sur les figurines fichées au mur qui alimentent la machine molle qui trône sur la paillasse.

Image
Gabrielle joue Wagner


La tentation est trop grande.
Il effleure du bout de son index une tête poupon noircie de larmes de cendres.
Et tout soudain la bouche croque son doigt, le boulotte.
Une immense pieuvre psychique, surgie du monde d'en dessous, le gobe tout entier, en un infâme bruit de succion, entraînant dans son sillage, comme une farandole de personnages de papier ses amis dans une chute vertigineuse dans le pétrole des forêts assassinées qui permirent d'ériger Little Hô-Chi-Minh-Ville.

Xavier joue E Li Nanh et je suis son fléau d'égrégore.

Nous émergeons dans une bibliothèque en ruine.
Étrangement de l'eau suinte partout sans chasser la poussière pour autant.

Sous le commandemant de Wagner nous explorons prudemment les lieux.

Les rayonnages nous parlent.
Des mains invisibles nous frôlent, nous palpent.
Une mygale spectrale grimpe sur la main de La Taupe.

Nous nous tenons adossés les uns aux autres, les coudes imbriqués.

Wagner menace vainement les apparitions de son pistolet.

Une goutte d'un liquide poisseux tombe sur le visage de La Taupe.
Il goûte machinalement pour en déterminer la nature.
C'est immonde.
C'est infâme...



Sa posture, sa voix sont altérées.

Il aporoche de très près son visage de celui d'E Li Ssa Baï qui se dérobe inquiète et méfiante.

Il lui saisit la tête et tente de force de faire couler sa bave dans bouche.
Il échoue, elle le repousse et son Krama fulmine comme si cette bave était devenue un puissant acide.

Wagner le tient en respect.

Il tente de cracher sur E Li Nanh dont l'attention est captivitée par un traité de mécanique.

D'un coup La Taupe bondit sur E Li Ssa Baï et l'enveloppe de son corps puis ruisselle sur elle, sous elle entre les lames du parquet sous les cris de Wagner.

Debout entre Wagner et E Li Nanh, E li Ssa Baï tente avec son Krama de chasser le répugnant liquide noirâtre.

Une main émerge alors de la bibliothèque derrière elle.

Wagner décharge son arme et une chimère d'un inconnu et de La Taupe s'effondre à leurs pieds.

Gabrielle joue Wagner et Alex est son fléau horla.


Nous sommes dans le laboratoire. Une silhouette de lumière noire est bue par le mur..
Puis seules ses premières phalanges surnagent à la surface du mur de ciment. Elles scintillent brièvement d'une lueur cuivrée,
puis dix balles tombent en éclats métalliques sur le plancher.
A côté La Taupe a une épaule percée d'une balle. La trainée sanglante recouvre sa griffure.
Grand Père s'approche et lappe la blessure.
Tous deux fondent dans le plancher.

Fin de l'épisode du jour

Image
Claude joue La Taupe


Thomas :

Merci encore pour ce nouveau retour de partie !

A. Avec cette partie, j'ai vraiment l'impression qu'on rentre dans Little Hô Chi Minh Ville, ça me semble très prototypique :)

B. Est-ce qu'avec l'expérience, vous avez eu plus de facilités à prendre en main Les Anges Bizarres, le système de résolution pour Écheveuille inspiré de Dream Askew ? Si ce n'est pas le cas, sentez-vous libres de vous attribuer un jeton dès le départ, et bien sûr plusieurs Anges peuvent être impliqués dans la même scène.


Claude :

A. Super

B. La session a été beaucoup plus fluide et certains fléaux disposaient de jetons récoltés dans d'autres scènes, (nous avons considéré que les jetons récoltés par le règne forêt bénéficiaient à l'ensemble de leurs représentants).

Image
Alex joue E Li Ssa Baï
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

FORÊTS JAUNES

Humeur noir et mindfuck au menu d'un opium jaune corsé à souhait. Un récit de partie solo par Damien Lagauzère

Temps de lecture : 21 mn

Image

(image par Dall.e)


Joué le : 03/01/2020

Le jeu principal : Lacuna par Jared Sorensen, un jeu de rôle d’inception onirique et conspirationniste
Univers : la forêt de Millevaux
Jeux secondaires :
Bois-Saule, jeu de rôle solo pour vagabonder dans les ténèbres sauvages de Millevaux
Oriente, perdre ses repères en traversant la forêt de Millevaux



L'histoire :

Le personnage de « Cobra Verde », AKA l’Agent Fowler, a été créé et joué avec un mix de Lacuna LIEN, Mantra LIEN, Omniscience LIEN.
Les scènes des premières missions ont été défini avec Dream Askew. J’ai utilisé Bois-Saule LIEN, Oriente LIEN ainsi que Mantra 2 LIEN pour les suivante 

    Avant, il était un Serpent. « Cobra Verde », le toxico, le dealer, le chimiste concepteur de doux poisons hallucinogènes.
    Maintenant, il est l’Agent Fowler. Pour le compte de l’ « Organisation », il explore ce monde étrange où sont propulsés ceux qui sont addicts à cette nouvelle drogue qu’on appelle « La Bille ».

Mission 1 :
    Random Connect : Digital Realm

    Problème ! Je ne suis pas là où je suis censé être. Mais il y a quelque chose à trouver ! Cet endroit est un grand vide mais je sens pourtant une « présence » pleine de… vénération ? Une sorte de gardien invisible qui m’observe.
    Le gardien sort de l’ombre. Il me laissera accéder au Royaume de la Bille si je lui rends sa mémoire. Je pourrais lui concocter une drogue à cet effet mais j’ai besoin de matériel. Je contacte « Ctrl » qui me fournit l’équivalent d’un petit laboratoire de chimie. Le gardien a l’air satisfait de ce que la drogue lui procure comme mémoire. Il me laisse passer.

Infos pour l’Organisation : le Domaine Digital est une sorte de check-point entre notre monde et celui de la Bille. Il y a un gardien. 

Mission 2 :
    Random Connect : Varied Scarcities

    C’est une usine géante ou une plateforme pétrolière plantée dans le désert. Là encore, je me sens observé. Ça sent la mort, la charogne. Une femme me rejoint. Je la connais de vue. Je l’ai croisée au siège de l’ « Organisation ». Elle a été recalée à l’entretien. Quand je lui demande ce qu’elle fait là, elle me répond : « Le croquis embrasse les conséquences. Le soleil se souvient d’une chose. »
    Elle est défoncée. A la Bille ? Je lui demande qui est son fournisseur. Je dois la secouer pour obtenir une réponse : La Magicienne ! Je le trouverai dans un endroit nommé Le Chaudron. Mais le Chaudron n’est pas dans notre monde. Il est ici, dans le monde de la Bille.

Infos pour l’Organisation : l’ « Organisation » n’a visiblement pas le monopole de la Bille. Celle qu’on appelle La Magicienne est un fournisseur. Mais elle se cache ici, dans le monde de la Bille. Comment fait -elle pour accéder à notre monde ?

Mission 3 :

    Random Connect : Outlying Gangs

    Je cherche La Magicienne et son chaudron. Je traverse le désert jusqu’à une arche de pierre taillée par le vent. J’entre alors sur le territoire de ceux qu’on appelle « La Gracieuse Armée du Sacrifice », une bande de mutants motorisés. Est-ce la Bille qui les a fait muter ? Vais-je muter moi aussi ? S’agit-il d’anciens toxs venus de mon monde ou bien sont-ils des… indigènes du monde de la Bille ?
    En attendant, trois engins à moteur foncent vers moi. On me tire dessus. Le tireur a des tentacules et le corps recouvert de boursouflures verdâtres. J’esquive, roule au sol et saute. Je désarçonne un motard. J’appelle « Ctrl ». J’ai besoin d’aide. Trois agents apparaissent et la lutte est déjà plus égale. 
    Nous capturons un mutant mais il refuse de parler. Les agents m’expliquent ne pas pouvoir le ramener chez nous. Je passe une dizaine de minutes à le torturer et apprends où trouver ce fameux Chaudron.

Infos pour l’Organisation : le monde de la Bille est peuplé mais je ne sais pas si ce sont des toxs issus de notre monde ou des gens qui sont « nés » ici. Certains ont manifestement muté, sous l’effet de la Bille ? J’ai localisé le Chaudron.

Mission 4 :
    Random Connect : Varied Scarcities

    C’est un vaste marché fait de bric et de broc qui s’étend au fond d’un cratère poussiéreux et ensablé. Là, je cherche La Magicienne. Soudain, une femme est prise d’un violent hoquet. Elle se tord de douleur et crache quelque chose de bien trop gros pour tenir dans sa gorge. C’est une… arbalète !
    C’est un signe. Je veux cette arbalète ! La femme est sur la défensive. Elle me dit vouloir être tranquille et me prévient que cette arme est à usage unique. Je promets de la laisser tranquille si elle me donne l’arme.
    Il n’y a qu’un seul carreau. Je pointe l’arbalète tout droit au-dessus de ma tête et tire, mais après avoir gobé une Bille. Le carreau monte très haut puis prend la direction des Abattoirs. C’est là que se cache La Magicienne.

Infos pour l’Organisation : La Magicienne se cache dans les Abattoirs. Avec de la Bille, je peux altérer la réalité de ce monde.

Mission 5 :
    Random Connect : The Earth Itself

    Ces Abattoirs ne ressemblent pas tout à fait aux nôtres. La viande suspendue aux crochets n’est pas morte. Elle attend d’être trempée dans un bain sombre dont l’odeur rappelle la Bille. 
    La viande n’est pas morte et elle est agressive. J’esquive, je cours. Je me fie à mon instinct et à la Bille pour trouver mon chemin jusqu’à La Magicienne.
    J’ouvre une porte et manque de tomber dans un gouffre. Au fond souffle un véritable ouragan. Sur le côté, La Magicienne, les bras croisés, scrute le fond d’un chaudron. Elle me laisse m’approcher et regarder.
    Dans le chaudron, il y a un épais liquide noir. C’est le même à partir duquel on fabrique la Bille. Je plonge la tête dedans et avale de grandes gorgées. Mais, sous l’eau, je vois un visage. Une femme plante son regard dans le mien. Quand je ressors la tête du chaudron, je sens un truc se tortiller dans mon cerveau.
    Quand je me tourne vers elle, La Magicienne affiche un air indifférent. Je lui explique qui je suis et pourquoi je suis là. J’explore le monde de la Bille pour le compte de l’ « Organisation ». Peut-elle m’aider ? Elle dit que non.
    « Ctrl » me dit de lui proposer un job. Elle doit beaucoup d’argent et l’ « Organisation » la paiera bien. Je transmets l’offre. La Magicienne a l’air triste. Elle accepte.

Infos pour l’Organisation : La Magicienne a accepté l’offre d’emploi. J’ai un truc vivant dans le crâne.

Mission 6 :
    Random Connect : The Earth Itself ?

    Ce n’est plus le désert. C’est une forêt. Est-ce une autre région du monde de la Bille où ai-je atterri « ailleurs » ?
    J’aperçois une petite maison en ruine. Il y a de la lumière. Un feu est allumé mais la maison est vide et ne montre aucune trace d’occupation récente. Je m’approche du feu. Je gobe une Bille et une fine tige de fer apparaît dans ma main. Je la fais tourner dans le feu et l’enfonce dans ma narine jusqu’à mon cerveau. Je farfouille pour déloger le « truc ».
    Flashback !
    Je me souviens avoir fait preuve d’altruisme. Une nana voulait du matos mais n’avait pas d’argent. J’étais en position de force et aurait pu exiger d’elle tout ce que je voulais. Elle me l’a même proposé. Elle m’a flatté, caressé dans le sens du poil et été prête à tout pour sa dose. Mais j’ai refusé. J’ai refusé ses flatteries et tout ce qu’elle avait à m’offrir. Généreusement, je lui ai donné sa dose parce que… je ne suis pas un monstre sans scrupule. Je suis quelqu’un de bien.

Infos pour l’Organisation : c’est faux ! Je ne suis pas quelqu’un de bien et je n’ai agi que par pur orgueil. Ce n’était pas un acte de générosité, ni de bonté. Si cela avait été le cas, je ne lui aurais pas donné sa dose. Je lui aurais conseillé de décrocher et donné l’adresse d’un centre de désintox. Ce n’est pas la bonté qui m’a poussé à agi ainsi, c’est l’orgueil, la fierté que j’ai ressenti de la voir s’humilier ainsi. Je n’ai pris ni son argent, ni son corps, ni ses flatteries. J’ai pris sa dignité. J’ai toujours ce truc vivant dans le crâne.

Infos pour l’Organisation 2 : d’après l’ « Organisation, cette forêt ne fait pas partie du monde de la Bille. Mais cela leur parait « intéressant » que ces mondes communiquent et je dois explorer cette forêt.

Mission 7 :
    Random Connect : Une mangrove. 

Une fois de plus, j’atterris dans cette forêt. Je ne sais pas si c’est que le monde de la Bille ne veut plus de moi ou si c’est cette forêt qui tient absolument à ma présence. J’ai atterri à plat ventre dans cette boue. Je suis dégueulasse. Je relève la tête. Il est là. Il est vêtu de peaux de bêtes cousues un peu n’importe comment. Il porte plusieurs besaces en bandoulière. Je ne vois pas son visage. Il porte un masque en peau également, surmonté de deux paires de cornes. Un cerf ou un daim. Un truc comme ça. Il me tend la main. Il ne dit rien. Il s’appelle Oriente. 
Oriente ne parle pas. Enfin, il parle très peu. De toutes façons, il arrive à parler sans ouvrir la bouche. Ce n’est pas de la télépathie. Ce n’est pas non plus le genre de communication que je peux avoir avec « Ctrl ». C’est autre chose.
    L’ « Organisation » veut que j’explore cette forêt. Oriente sera mon guide. Mais Oriente ne fait pas partie de l’ « Organisation ». 
    Nous atteignons une portion de forêt envahie par le brouillard. Oriente me fait signe de m’arrêter. Il farfouille dans l’une de ses besaces et en sort une espèce de bâton avec des trucs qui pendouillent. Il se met à parler dans une langue que je ne comprends pas. Il me dira ensuite que c’est la Langue Putride. La langue des Horlas. Mais en attendant, le brouillard se dissipe. Oriente m’explique que ce brouillard est en fait constitué des spores vampiriques émis par un Horla-champignon. Je le crois.
    Oriente tend le bras dans une direction. Je dois continuer seul. Je marche tout droit jusqu’à un ossuaire. Plus j’avance, plus je me fais discret. Je vois deux personnes, deux femmes. L’une possède un casque à corne. L’autre exhibe une grosse bague. La première porte de nombreuses marques de morsures un peu partout sur les bras. L’autre, celle à la bague, saigne du nez mais les deux s’en fichent. 
    J’écoute. Elles se plaignent que leur mémoire est « à sec ». Elles en accusent la forêt. La femme au casque montre alors une feuille. Là, elles lisent ensemble et à haute voix. Il existe un lieu où elles pourraient changer de vie… et même plus. Ce papier est-il une carte ? Je le veux ! Je bondis de ma cachette et saute sur celle au casque, celle qui m’a l’air la plus forte. L’ « Organisation » m’a doté d’un flingue. Je ne sais pas combien j’ai de munitions. Alors, je m’en saisis par le canon et fracasse la mâchoire de la femme. Puis, j’empoigne mon arme dans le bon sens et tire une unique balle. Pile là où il faut pour qu’elle ne se relève pas. Je me retourne vers l’autre. Elle est sans réaction. Son visage affiche juste une très grande tristesse. Je tends la main et exige le papier. Mais elle refuse. Elle fait un pas en arrière mais ne semble pas décidée, pas capable, de m’attaquer. Je brandis mon flingue. Je tire. 
    Je récupère la feuille sur son cadavre. Il s’agit bien d’une carte.
    Je rejoins Oriente. Je lui montre la carte. Je lui dis que c’est là que je veux aller. Mais avant, je dois faire mon rapport à l’ « Organisation ».

Infos pour l’Organisation : Oriente parle la Langue Putride, la langue des Horlas. Il s’agirait des « monstres » peuplant la forêt. Pour autant, Oriente ne me parait pas hostile. Je crois qu’on a pas besoin d’être un monstre pour apprendre cette langue. En tout cas, Oriente m’a l’air d’en savoir long sur pas mal de choses. Il n’est pas bavard et il faudra être patient pour lui soutirer ses secrets.

Infos pour l’Organisation 2 : j’ai mis la main sur une carte indiquant un endroit plus ou moins important. D’après les propriétaires de la carte, ce lieu permet de « changer de vie ». Je ne sais rien de leurs projets et plus personne n’en saura rien maintenant. Oriente semble capable de me conduire à cet endroit. 

Infos pour l’Organisation 3 : je tenais également à remercier l’ « Organisation » d’avoir accepté ma demande concernant la formation aux diverses techniques de Méditation. Pour l’instant, je fais des allers et retours plus ou moins à ma convenance en direction de cette forêt mais cela ne durera peut-être pas et il se pourrait aussi qu’il me soit difficile de m’approvisionner en Bille.

Mission 8 :
    Random Connect : un rivage.

    De retour dans cette forêt, Oriente monte un campement de fortune au bord d’un fleuve. Nous avons marché longtemps. La nuit est brune. Il y a quelque chose de bizarre dans l’air. Il ne fait, ni chaud ni froid. Ni sec, ni humide. Je ne sais pas d’où me viennent ces mots. Peut-être est-ce Oriente qui me les suggère, mais je pense à l’Emprise et à l’Égrégore, même si je ne comprends pas trop ce que cela implique. En tout, il y a de la magie dans l’air.
    Oriente n’a pas besoin de moi. Alors, je m’assois au bord de l’eau et je réfléchis à ce que je fais ici. Ça fait bizarre mais ça me demande un effort de me rappeler. Je me concentre pour organiser mes pensées et me souvenir que je suis en mission pour l’ « Organisation ». Je me rappelle vaguement le monde de la Bille et la Magicienne. Cela me semble si loin. Même notre monde me semble loin. En fait, cette forêt commence à me sembler plus réelle que tout le reste. Et je me surprends à me forcer à me rappeler que je ne suis pas d’ici. Je suis là en mission d’exploration. En quelque sorte, je dois cartographier cette forêt. La carte ! Oui, je dois aussi trouver cet endroit qui paraissait si important à ces deux femmes que j’ai tuées. Ça aussi, ça parait si loin.
    Je dois localiser cet endroit pour… changer de vie…
    Non ! Ce ne sont pas mes souvenirs. Ce sont ceux de ses femmes. Qu’est-ce qui se passe ? pourquoi cette idée apparaît soudain dans ma tête et pourquoi elle essaye de s’y incruster, de s’y faire une place comme… ce truc ?Et je songe que ça fait un moment que le truc en question ne s’est pas tortillé dans ma tête. Et là, je l’entends ricaner. Puis, une main sur mon épaule. Oriente ! Quelqu’un est avec lui. Il porte une robe de bure. Il s’assoit à côté de moi. Il dit :
    « Le bien s’envole sans une égratignure. C’est une faible supposition. La pyramide alerte le philosophe. C’est comique ! »
    Puis, il se lève et s’en va. J’attends un moment puis je me lève à mon tour. Le moine n’est plus là. Oriente est assis et allume un feu. Quand je lui pose la question, il m’explique que le moine parle la Langue des Oiseaux. Et il ne m’en dira pas plus ce soir.

Infos pour l’Organisation : en plus de la Langue Putride, il existe une Langue des Oiseaux. On comprends les mots mais il n’est pas forcément évident d’en saisir le sens. Cette forêt exerce une drôle d’influence sur moi.

Mission 9 :
    Random Connect : la forêt, en pleine nuit. Le vent souffle.

    J’ai mal dans ma tête. Le truc s’agite et me fait voir des choses. A travers les arbres, je vois des silhouettes, des ombres qui s’agitent. Le bruit du vent, c’est leur voix, leurs incantations. Le désert, c’est le monde de la Bille. C’est… chimique. La forêt, c’est le monde de l’Égrégore et de l’Emprise. C’est… magique. Et ça me fait peur, beaucoup plus que la chimie.
    Je veux autre chose. Oriente est là mais ne fait rien. Pourquoi ? Je me sens mal. J’ai peur de la magie. Alors, je m’en remets à la chimie. Je gobe une Bille. La forêt devient floue. Oriente et moi sommes toujours dans la forêt mais ailleurs. Loin de ces ombres qui chantent comme le vent. Devant nous se dresse une pyramide du genre aztèque ou maya. Elle est recouverte de lianes et de racines. Je lève les yeux. Des tâches noires flottent dans le ciel, sous la canopée. C’est liquide. Ces tâches sont constituées de l’ingrédient principal entrant dans la composition de la Bille. Je me tourne vers Oriente. A la place de sa tête, je lis le mot « cannibale » ! Il porte maintenant une lyre et se met à jouer. Mais aucun son ne sort.
    Je regarde autour de moi. Nous sommes seuls sur les lieux. Je devine que cet endroit doit pourtant susciter bien des convoitises. Je n’ai aucune idée de ce qu’il peut bien y avoir à l’intérieur de cette pyramide, mais ces flaques volantes… J’appelle « Ctrl ». Je lui explique la situation, la nécessité selon de sécuriser les lieux et de s’approprier cette ressource. J’explique aussi qu’il est possible que cette pyramide soit le refuge d’une bande de cannibales et que, peut-être, d’autres sont déjà en route pour prendre possession de l’endroit. Par contre, je ne peux faire ça seul. Et puis, je ne crois pas pouvoir vraiment compter sur Oriente.
    « Ctrl », dans son infinie bonté, accède à ma demande. Je suis toujours seul mais j’ai des armes et des munitions en quantité suffisante. Et ça tombe bien car j’entends du bruit venant de la forêt. C’est EXACTEMENT ce que je craignais ! Des types venus d’on ne sait où veulent faire main basse sur la pyramide et ces flaques volantes. Et moi, je suis seul, avec un Oriente hors d’état de nuire. Heureusement, je suis équipé et prêt à les recevoir. 
    Je n’attends pas leur autorisation, ni celle d’Oriente, pour leur tirer dessus. Je ne suis pas très doué pour comprendre les tenants et aboutissants de cet endroit mais je le suis assez pour tirer dans le tas bien comme il faut. A voir leurs armes automatiques, je me doute que ce ne sont pas des autochtones. Mais je peux me tromper. En tout cas, je pense que, comme pour le monde de la Bille, on n'est pas les seuls à pouvoir y accéder. J’évite leurs rafales et me mets à couvert. Je choisis une arme un peu plus puissante et vise le conducteur de leur 4x4. Le chauffeur perd la vie et le contrôle du véhicule qui s’écrase contre un arbre. Balle perforante pour faire exploser le réservoir ! Et le 4x4 !
    La menace est passée. Je me tourne vers Oriente dont la tête affiche toujours le même mot. Il continue de pincer les cordes de sa lyre muette. « Cannibale » ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Je ne sais pas s’il veut me mettre en garde contre un danger ou s’il m’insulte. Pourquoi ne peut-il pas s’exprimer normalement ?
    Je sécurise l’endroit. J’y pose les outils électroniques fournis par « Ctrl ». C’est complètement hors-sujet dans un tel environnement mais « Ctrl » est certain que cela suffira à leur garantir l’exclusivité de cette ressource planante. OK, moi, je ne fais qu’obéir aux ordres. Une fois fait, je me tourne vers Oriente. Je crois que je comprends. 
    Je ne sais pas si les types sur le 4x4 étaient des gens de la forêt ou d’ailleurs. Mais, ce dont je suis sûr, c’est qu’Oriente est bien un gars du coin. Cette forêt est magique. Donc lui aussi doit être magique quelque part. et peut-être aussi que, finalement, il ne parle pas si bien que ça ma langue. Après tout, les langues des Oiseaux et Putrides lui semblent plus familières. Peut-être que j’ai tort d’attendre de lui qu’il me parle dans ma langue comme si c’était sa langue maternelle. Peut-être qu’il fait de son mieux pour communiquer avec moi et m’aider. Peut-être que je peux l’aider aussi ?
    Je gobe une Bille. La tête-mot d’Oriente frissonne. C’est maintenant ! Le vrai danger, le Cannibale…
    Autour de nous, les arbres changent de forme. Ce sont maintenant des membres amputés et sanguinolents plantés dans la terre, terre qu’ils inondent de sang. Et de la pyramide sort un homme à tête de chien. Il est nu, si ce n’est le chapelet de tripailles enroulées autour de ses épaules et qui lui tombent sur le torse. Il n’a pas de bras. Des ses moignons, le sang coule à flot mais cela n’a pas l’air de le déranger. La lyre se met, enfin, à faire du bruit. Le son est mélodieux mais la mélodie est très lente et triste. Je me suis donné à fond contre les autres types et je ne suis plus au top de ma forme. Il me reste une partie du matériel fourni par « Ctrl » et une poignée de Bille. J’espère que ça va suffire.
    Une Bille me permet de ralentir le canidé-cannibale suffisamment longtemps pour prendre l’initiative et en profiter au mieux. J’en aurai d’autant plus besoin qu’une meute de chiens amputés, rampant sur leurs moignons ensanglantés, sort de la pyramide. Je touche l’homme-chien avec ma balle spéciale anti-clébard, ma « cani-balle » ! J’ai une chance pas croyable, à moins que la mélodie jouée par Oriente y soit pour quelque chose, mais le Cannibale s’écroule net et les autres chiens regagnent l’intérieur en… miaulant !
    Oriente a repris sa tête normale mais a toujours la lyre à la main. Il continue de jouer pendant que je l’attrape par l’épaule pour nous éloigner. J’ai fait ce que j’avais à faire. Maintenant, l’ « Organisation » va envoyer d’autres agents pour finir le boulot.

Infos pour l’Organisation : communiquer avec Oriente n’est pas toujours évident mais je suis convaincu que malgré ça c’est un bon guide et que je peux compter sur lui. La pyramide a été sécurisée conformément aux instructions de « Ctrl » et l’ « Organisation » pourra très bientôt profiter de cette nouvelle source de « je ne sais quoi » pour fabriquer de la Bille. Toutefois, et aussi idiot que cela puisse paraître, j’attire l’attention de mes supérieurs sur le fait que, non seulement cette forêt communique avec le monde de la Bille, mais abrite également une forme de vie constituée du composant principal de ladite Bille. La Magicienne est-elle au courant ?

Mission 10 :
    Random Connect : un château !!!

    Je n’ai aucune idée de ce que l’ « Organisation » a mis en place autour de la pyramide. On m’a fait comprendre qu’il serait mieux vu que je ne pose pas de question. Jamais ! Alors, je n’en pose pas. Mais je m’en pose quand même quand Oriente et moi approchons de ce château.
    Le soleil se lève. Une fois n’est pas coutume, la météo n’a rien à voir avec ce que nous connaissons dans notre monde. L’air est chargé de cette magie qui façonne la forêt et confère au climat quelque chose de spécifique et indéfinissable. Toutefois, le ciel est couvert. Et j’ai faim ! Oriente propose que nous nous abritions dans ce château, le temps de nous restaurer. J’accepte évidemment. 
    Ce qui est bizarre, c’est que ce château n’est pas au milieu d’une clairière ou au sommet d’une butte. Il est en plein au milieu des arbres. Certains, d’ailleurs, traversent même ses murailles et le toit de certaines de ses tours, pour celles qui tiennent encore debout.
    Le repas traîne un peu en longueur. J’avoue manquer de motivation à l’idée de marcher dans ces bois pendant des heures. Puis, nous entendons du bruit à l’extérieur. Oriente se lève et s’approche discrètement d’une ouverture. Il me fait signe que deux personnes approchent. Il y a là un grand blond, plutôt fin, voire maigre. L’autre, je ne sais pas trop si c’est un homme ou une femme. Mais il ou elle a les cheveux longs et mâchouille une de ses mèches. A voir leur accoutrement, nul doute que ce sont des natifs de cette forêt. Ou, en tout cas, ils vivent là depuis longtemps.
    Le couple entre dans une pièce vide. Nous avons pris soin de nous cacher. Bonne surprise, il parle une langue que je comprends. Et ils parlent d’un trésor qui serait caché en ces lieux. Mais ils ne disent rien de la nature même de ce trésor. Moins bonne surprise, ils restent là et commencent à fouiller les lieux. J’aurais préféré qu’ils commencent leurs recherches ailleurs, que nous puissions quitter notre cachette. 
    La patience n’est pas mon fort. Je craque et décide de me montrer. J’ai mon arme à la main mais ne la braque pas sur eux. Pour autant, je leur pose clairement la question quant à l’objet de leur recherche. Ils se regardent, l’ai méfiant, et gardent le silence. Là, je braque mon arme en direction du blond. Bizarrement, ils ne semblent pas armés. En tout cas, ils ne réagissent pas. L’autre continue même à mâcher ses mèches avec une certaine nonchalance. Je réitère ma question. Que sont-ils venus chercher ici ?
    Entre deux mâchouillages, l’autre parle d’un coutelas mais refuse de m’en dire plus, ni de m’expliquer en quoi cet objet a une quelconque valeur. Je commence à m’inquiéter un peu. Oriente est toujours dissimulé. Et aucun des deux ne semblent véritablement inquiet par la situation. Pourtant, je les menace de mon arme alors qu’ils n’en ont pas. Ça sent mauvais. Sans baisser mon arme, je contacte « Ctrl » et lui demande son avis sur la situation. « Ctrl » répond immédiatement. Je sens qu’il est tendu. Il me prévient aussi calmement que possible de prendre garde. La situation va se dégrader très vite !
    Et là, le sol et les murs se recouvrent de vers, de larves et asticots. C’est véritablement dégueulasse. Le blond se baisse et passe la main au milieu de ces horreurs dans un geste plein de douceur. L’autre observe attentivement. Je regarde mes chaussures. Elles sont déjà recouvertes de vermines. Je les secoues mais ça ne sert pas à grand-chose. Quand je lui pose la question, l’autre m’explique que cet endroit est hanté. C’est la demeure d’un Horla dont cette vermine est la manifestation. 
    Le blond m’explique que ce truc est un Kukac. Ce Horla habite les insectes et autres types de vermines comme celle-là. Elle ne pense qu’à se nourrir. Elle est capable de détecter toute trace de vie jusqu’à plusieurs centaines de mètres. Il ne sert à rien d’essayer de communiquer avec lui, même en utilisant la Langue Putride. Toutefois, certains talismans permettent de le « dompter » provisoirement. 
    C’est donc ça ? Ces deux-là posséderaient de tels talismans. Ils ont peut-être d’autres amulettes, d’où cette confiance en eux faisant qu’ils se moquent de mon arme ? En tout cas, le Horla parait pour l’heure inoffensif. Et le coutelas en question, est-il magique lui aussi ? Pas de réponse !
    Je me sens coincé. Je pourrais tirer mais j’ai peur que cela ne mette fin au contrôle exercé sur le Horla. Pour autant, puis-je vraiment laisser ces deux-là faire ce qu’ils veulent ? Et puis, me laisseront-ils partir en vie ? Et Oriente, où est-il et que fait-il ? Je propose alors aux deux de les aider à trouver ce coutelas. Je leur promets de le leur laisser. Tout ce que je veux en échange, c’est pouvoir quitter les lieux en vie. Mais ma proposition ne leur convient pas. Que veulent-ils alors ?
    Et ils partent dans un délire, m’expliquant qu’ils veulent connaître leur avenir et découvrir l’emplacement d’un trésor et… ça n’a aucun sens. OK, je braque mon arme sur celui, ou celle, aux cheveux longs et tire ! Il ou elle tombe à terre en gémissant. Déjà, les vers commencent à le recouvrir. On dirait que le contrôle exercé sur le Horla faiblit déjà. Je me tourne vers le blond qui, tétanisé, ne s’attendait pas à ça. Double headshot ! Il s’écroule au milieu des vers. 
    Alors que je m’attends à ce que le Horla, libéré de tout contrôle, s’en prenne à moi, la masse grouillante n’en fait rien. Mais, une silhouette sort de l’ombre. Elle porte le même costume noir que moi. C’est un agent de l’ « Organisation ». Il se présente : « Agent spécial Sadler ». Dans sa main droit, un coutelas. Il s’approche de moi d’un pas résolu. J’ai la trouille qu’il ne me plante. Pourtant, je ne bouge pas. A ma grande surprise, il m’attrape par le bras et me fourre le coutelas dans la main avec pour consigne de le remettre à l’ « Organisation ». Toutefois, il me demande de ne pas mentionner sa présence en ces lieux. 
    Éjection !

Infos pour l’Organisation : j’ai trouvé ce coutelas dans un château hanté par un Horla. Il semblait de grande valeur pour les chasseurs de trésors à qui je l’ai pris.

Mission 11 :
    Random Connect : un port en ruines.

    Oriente est là. Nous longeons la rivière et arrivons dans ce qui fut un petit port. Il y a les traces d’un campement récent. Je commence à remonter la piste mais Oriente me saisit par le bras et agite la tête. Son visage s’estompe et devient le mot « cannibale ». C’est une obsession chez lui ou quoi ?! Quoi qu’il en soit, je farfouille quand même et trouve, dans ce qui reste du feu éteint, des ossements… humains !
    Il fait nuit et, comme souvent, il y a du vent. Par moment, j’ai l’impression que le vent est le langage de la forêt au même titre que la Langue des Oiseaux et la Langue Putride sont les langages de ceux qui la peuplent. Alors, la forêt tente-t-elle de me dire quelque chose ? Je me tourne vers Oriente et lui trouve, malgré son masque, un air des plus circonspects. 
    Je demande à Oriente de rallumer le feu. Je veux que nous fassions halte ici car le truc dans mon cerveau s’agite à nouveau et me fait mal. Il me montre une chauve-souris du doigt et s’assoit autour du feu. Il me dit alors que les hiboux ne sont pas ce qu’ils paraissent. Et pour cause, il m’a montré là une chauve-souris. J’ai trop mal à la tête pour essayer de comprendre ce qu’il cherche à me dire.
    Je me suis finalement endormi. Et je suis réveillé par des voix. Oriente est en plein discussion avec des gens. Ils ont des chevaux et autres animaux de traits. Il s’agit d’une caravane nocturne. Je fais semblant de dormir et écoute leur conversation. Un membre de la caravane me montre du doigt et explique qu’ils se rendent vers mon destin fatal. Oriente ne répond rien. Il écoute attentivement. Le gars parle d’un phare. Il veut m’y emmener. 
    Je me lève et lui demande alors pourquoi il veut m’emmener si mon destin doit être fatal. Mais il refuse de me répondre. Il fixe Oriente et répète que je dois partir avec eux. Ils sont nombreux. Même armé, je ne suis pas du tout certain de faire le poids. Et il ne me reste que deux Billes. Et Oriente n’a pas l’air décidé à prendre mon parti. Est-ce la fin pour moi ? Je botte en touche. Je demande quelques instants au type et contacte « Ctrl ». Que dois-je faire ?
    Je crois que je pâlis. « Ctrl » m’ordonne de suivre ces types. Il me dit que tout cela, ma mission, n’était qu’une diversion. Il m’ordonne d’échouer, volontairement. Est-il vraiment en train de me demander de mourir ? Juste parce que le véritable objectif de l’ « Organisation » viendrait d’être atteint et que je ne leur servirais plus à rien ? Non, se défend « Ctrl », au contraire ! Certes cette mission d’exploration de la forêt n’était qu’un prétexte, une couverture dissimulant un autre plan. Mais cette mission a sa propre importance et doit être menée à bien. Et pour ça, je dois suivre ces types. Bon, je veux bien échouer mais… pour échouer, il faut tenter quelque chose. Alors, je prends mon flingue et tire dans le tas, sans même prendre la peine de viser. Maintenant, soit ils me tuent, soit ils m’embarquent.
    Ha ! Même sans viser je fais mouche ! Et eux sont plus mauvais que je ne le pensais. Vraiment, ce sont des marchands, pas des soldats. A ce rythme-là, je sens que ça va être long d’échouer. Alors, je me prends volontairement les pieds dans une racine. Je m’écroule et les laisse me sauter dessus. Quelqu’un m’assomme et ça a le mérite de stopper net le truc qui s’agite dans mon cerveau.

Infos pour l’Organisation : j’aurais aimé être informé des tenants et aboutissants de cette mission. J’aurais moins eu cette désagréable impression d’être un pion.

Mission 12 :
    Random Connect : un phare !

    Je me réveille à l’intérieur d’une pièce circulaire. Je devine qu’il s’agit d’un phare. DU phare. Évidemment, je suis attaché. Oriente est là, lui aussi, mais il est toujours inconscient. Je crois que je vais essayer d’oublier les dernières heures et le fait qu’il n’a rien fait pour me venir en aide. Après, je suis étonné qu’il soit ligoté lui aussi. Je pensais que ces types lui réserveraient un autre sort. En fait, je suis même étonné qu’il soit là. Mais j’ai un autre souci. J’ai besoin de Bille, maintenant !
    Je tire sur mes liens et parviens à suffisamment les distendre pour me libérer et gober une Bille. Je me sens mieux. Il ne m’en reste plus qu’une. Il va falloir la jouer à l’économie ou… en payer les conséquences. 
    On cogne à la fenêtre. C’est… le vent. Avant même de libérer Oriente, je m’approche et ouvre la fenêtre. Le vent s’engouffre et sans vraiment comprendre les mots qu’il emploie, j’en comprends le sens. Il chante mon épitaphe. Vais-je vraiment mourir ici ? 
    Je ne me décide pas encore à libérer Oriente. Avant, je récupère la carte que j’ai prise aux deux femmes. Je regarde l’endroit où elles voulaient se rendre. Ce n’est pas un phare mais… sous mes yeux, le dessin change et indique… un phare ! Je gobe ma dernière Bille en espérant que la carte change encore mais…

    … Je suis ailleurs… je suis autre… je ne comprends rien… je comprends tout. Non, je ne comprends rien. Je me souviens. Les deux pieds dans la terre, mes racines profondément enfoncées dans cette terre gorgée d’Égrégore, j’ai vu ! Qu’ai-je vu ? Je ne m’en rappelle pas. Il faudrait que je m’enfonce encore plus dans la terre, que je m’enterre… Il faudrait que je déploie mes branches, que je les offre au vent. 
    Je me rappelle de tout. Je ne me rappelle de rien. Je crois que le truc dans mon cerveau est en train d’éclore mais ça ne me fait pas mal. Au contraire…

Infos pour l’Organisation : éjection ! ÉJECTION !!!

Commentaires de Thomas :

A. « Elle se tord de douleur et crache quelque chose de bien trop gros pour tenir dans sa gorge. C’est une… arbalète ! »
Celle-là je l'ai vraiment pas vu venir XD

B. « Je gobe une Bille et une fine tige de fer apparaît dans ma main. Je la fais tourner dans le feu et l’enfonce dans ma narine jusqu’à mon cerveau. Je farfouille pour déloger le « truc ». »

ça me fait tellement penser à un test Covid :p

C. « La viande suspendue aux crochets n’est pas morte. Elle attend d’être trempée dans un bain sombre dont l’odeur rappelle la Bille. 
    La viande n’est pas morte et elle est agressive.  »

Je trouve que c'est une tellement chouette évocation de la Viande Noire

D. « Dans le chaudron, il y a un épais liquide noir. C’est le même à partir duquel on fabrique la Bille. Je plonge la tête dedans et avale de grandes gorgées. »
J'adore le comportement totalement irrationnel du PJ

E. « J’ai refusé ses flatteries et tout ce qu’elle avait à m’offrir. Généreusement, je lui ai donné sa dose parce que… je ne suis pas un monstre sans scrupule. Je suis quelqu’un de bien. »
Je crois que cette partie est ta plus drôle que j'ai jamais lu :)

F. « Je n’ai pris ni son argent, ni son corps, ni ses flatteries. J’ai pris sa dignité. »
C'est tellement fort. Tu es dans une forme olympienne sur ce solo.

G. « Je touche l’homme-chien avec ma balle spéciale anti-clébard, ma « cani-balle » ! »
On est en plein dans la langue des oiseaux.

 
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

PERDU

Allégeances changeantes et confrontations inattendues face aux forces surnaturelles de la forêt. Un récit de partie par Claude Féry.

Temps de lecture : 3 mn

Image

(image par Dall.e) 


Toutes les photos suivantes sont de Claude Féry (par courtoisie).


Joué le : 23/07/2020

Le jeu : Écheveuille, un jeu de rôle tout en un pour s’égarer dans l’infini des forêts de Millevaux en solitaire comme à plusieurs.

Voir aussi : le carnet de PNJ réalisé par Claude et utilisé dans cette session


Image
Alex est Perdu, le fléau


L'histoire :

Une instance, une scène deux rencontres.

Toujours avec Echeveuille, nous avons avec Xavier et Alix joué les pages 38 39 de notre carnet, la rémission de E Li Nanh qui a accepté l'aide de Perdu pour retrouver La Taupe réduit en La Noix.

Une très belle partie ! 

J'ai hâte de jouer la suite que prépare en ce moment Alix


Où s'est passé l'soleil ?

Nous sommes allés à la recherche de la plus jeune des dormeuses, Rayon de Soleil. (page 37).


Selon les dires un peu incohérents du vieux Noix, la petite cherche sa peluche, un petit poulpe noir. 
Le vieux lui suggère que le poulpe doit s'être réfugié dans le vieil immeuble Isanov pour se préserver de la pluie.
E Li Nanh suggère d'aller à la lisière de Forêt car la peluche qu'il lui connaît est un Lièvre de Mars.*

Image
Xavier joue E Li Nanh


E li Saa Baï se souvient d'un poulpe, également. 

La libellule engronique ne repère aucune trace de la petite fille.
Alors il se résout à survoler le vieil immeuble.
Une vieille bâtisse inhabitée couverte d'échafaudages rouillés.
Un amas  de pollens jaunâtres en recouvre les murs.
Ses portes sont barrées, et les seules fenêtres visibles ne sont accessibles que par des échelons trop éloignés les uns les autres pour que Rayon de Soleil ait pu les emprunter.


Après une énième inspection détaillée E Li Ssa Baï avise un trou dans la masse de pollen.
Le mur miroite comme la surface de l'eau d'une rignière.
Elle effleure la surface rosée.
Au-delà de cette onde miroitante ses doigts se muent en oiseau qui s'éloignent dans une masse rosée.

Ses doigts sont couverts d'une mince pellicule de paraffine rosée.

Image


E Li Ssa Baï observe, inquiète, et commente.

Un homoncule émerge de son index qui se déploie et embouche une trompe pour claironner son propos à E Li Nanh.
E Li Nanh lui répond et la petite créature s'exécute.
Mais elle répète sans rien comprendre au sens du discours.

Dans sa paume un couple pixelisé danse une valse.

Autour d'eux Little Hô Chi Minh Ville est invisible, noyée dans la brume d'après la mousson sans que le tonnerre n'ait annoncé aux escargots de gagner la montagne.
ClaudeHier à 19:24
Je cesse d'écrire, notre histoire car ce fut je pense une trop intense séance de vertige logique... 

E Li Ssa Baï, avec son commando, est entrée en Isanov, un immeuble fait chair dans lequel poussaient des arbres de cendres.
Ils ont retrouvé Rayon de Soleil, mais n'ont pas cédé à l'injonction d'Isanov de vivre en lui.
Ils ont donc été régurgités avec la dépouille momifiée de Rayons de Soleil.
E Li Ssa Baï a prélevé des pièces sur la machine molle de Iurii et ses constructs et leur machine molle tout comme lui même sont gangrénés.
Un poulpe psychique noir croit en lui.
Wagner doit trouver la source de cette énergie noire, l'isoler pour que nous puissions à nouveau bénéficier de notre thérapie, qui nous permet de demeurer éveillés.
J'étais l'égrégore d'E Li Ssa Baï jouée par Alexane, Xavier jouait Rayon de soleil et E Li Nanh.
Je jouais Noix, il était mon oubli.

Image


Thomas :

J'ai vu que vous étiez passé au bloc notes papier  ! Est-ce celui-là qu'Alex va utiliser pour faire sa préparation ? Je repense à son projet de faire un théâtre pour Jardin des Esprits. Echeveuille est un peu né de l'écoute de Jardin des Esprits, avec ses bacs à sable fascinants à explorer, et centrés sur les PNJ. Si la structure d'Echeveuille permettait à Alexane de rédiger son bac à sable plus facilement, ce serait une belle boucle.


Claude :

La photographie était un clin d'œil
Xavier dispose d'un carnet pour éviter de surcharger sa  mémoire de travail sur recommandation de sa neuropsychiatre (en phase d'évaluation).
Alex ne m'a pas reparlé de sa préparation depuis ma publication dans ce salon.
Les parties d'Écheveuille où il a été fléau ne manqueront pas de raviver les motivations. Merci de nous offrir la perspective de cette boucle.


Image

 
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Avatar de l’utilisateur
Pikathulhu
Dieu d'après le panthéon
Messages : 3040
Inscription : dim. août 22, 2010 7:26 pm
Localisation : Morbihan
Contact :

Re: [CR] Millevaux et autres jeux Outsider

Message par Pikathulhu »

LE CHARBON ET L'ÉPICE

Les ombres dansantes du feu de camp ondulent sur les visages à la veillée. Il est temps d'évoquer ceux qui composent et composèrent la communauté des Bûches, perdue en pleine forêt. Un récit de partie solo en compagnie d'IA.

(temps de lecture : 13 min)


Image

Généré par dall-E



Joué le 24/01/2024

Le jeu : La litanie des êtres, par votre serviteur, un jeu de rôle pour raconter une communauté au cœur de la sylve ininterrompue de Millevaux


Le contexte :

Je voulais pallier à l'absence de comptes-rendus de partie pour La litanie des êtres mais comme le temps me manque pour faire une véritable partie solo ou faire le compte-rendu d'une partie multi, j'ai décidé de jouer avec l'intelligence artificielle ChatGPT4, comme ce fut le cas de ma démo du jeu Perce-Orée intitulée La lumière au cœur des ténèbres.


L'histoire :

Je commence par expliquer à ChatGPT l'univers de Millevaux et également le principe de "La litanie des êtres" que je présente comme étant un jeu narratif et non un jeu de rôle. Puis je lui présente la communauté qui fera l'objet de la litanie des êtres :

LES BÛCHES ⏲

Nous exploitons la forêt : bûcheronnage, sciage, charbonnage, cueillette : la forêt doit nous rendre au moins autant qu’elle nous a pris.

Face à une communauté, nous vendons nos marchandises.

Face à un individu, nous lui faisons passer un rude test de confiance.

Des bûches pensent qu’il faut s’allier avec les forces de la forêt et d’autres la considèrent comme une ennemie.



Image
les bûches généré par dall-E


À ce moment, je n'ai pas encore expliqué les règles de création de personnage et de world building mais ChatGPT4 prend quand même l'initiative de créer un personnage :


Nom: Eron

Espèce: Humain

Rôle dans la communauté: Eron est un jeune bûcheron talentueux et passionné par la forêt. Il a grandi en écoutant des histoires sur la forêt de Millevaux, oscillant entre crainte et fascination.

Histoire:
Eron a toujours été déchiré entre deux visions de la forêt : celle d'une source de vie et de mystère, et celle d'un ennemi redoutable. Dans son travail quotidien, il est confronté à la dureté de la forêt, mais il ressent aussi une connexion profonde avec elle. Cela le met souvent en conflit avec d'autres membres de la communauté qui voient la forêt strictement comme un ennemi ou une ressource à exploiter.

Un jour, alors qu'Eron travaillait dans une partie dense de la forêt, il a été témoin d'un phénomène étrange : un arbre semblait murmurer, comme s'il était habité par une forme d'esprit. Curieux et intrigué, Eron a décidé d'enquêter, malgré les avertissements de ses collègues. Ce qu'il découvrira pourrait changer sa perception de la forêt et influencer son rôle au sein de la communauté.


Image
Eron généré par dall-E


Ne crée pas de personnage. C'est moi qui les crée. Voici le premier personnage de la communauté des Bûches dont les narrateurices vont parler : 

Je suis ÉPICE 🦋 🕊 Je suis de nature féerique. Je suis le feu qui manque à certains regards et la chaleur qui manque à certains repas. J'adore pimenter la vie des autres. Farce, défi, danse, désir ou même un peu de magie sauvage, tout est bon pour y parvenir. Je vais réveiller une personne de sa fadeur ou de ses pulsions morbides et je vais grandement mettre en danger une autre personne.


(je tente d'utiliser ChatGPT Vision et lui soumets donc l'image tirée au hasard pour le personnage. Elle n'est pas forcément très cohérente avec le concept et on verra que ça causera quelques problèmes.)

Je n'ai pas encore expliqué le principe des narrateurices, mais ChatGPT prend déjà à cœur de respecter le côté "jeu narratif" et écrit donc ce background pour Épice :


Image
J.Tewell, cc-by-nc


Épice est une figure intrigante au sein de la communauté des Bûches. Avec son essence féerique, elle incarne un esprit de vivacité et de mystère qui contraste fortement avec la rudesse de la vie forestière. Elle semble apporter une énergie nécessaire, insufflant vie et couleur aux routines souvent grises de la communauté, tout en courant le risque d'aller trop loin, mettant en péril la sécurité ou la stabilité émotionnelle de ses compagnons.

Narration pour Épice:
Dans la communauté des Bûches, Épice est celle qui ne passe jamais inaperçue. Sa présence est comme une brise imprévue qui porte le parfum des fleurs sauvages en pleine forêt sombre et dense. Elle est le feu de joie qui rallume les cœurs éteints et la lueur dansante qui réchauffe les soirées frissonnantes. Les enfants la suivent, espérant être captivés par une farce ou un tour de magie, tandis que les adultes se méfient parfois de son influence, craignant qu'elle ne déstabilise l'ordre précaire qu'ils ont tant lutté pour établir.

Un jour, Épice décide qu'il est temps de réveiller Arne, un bûcheron qui a perdu sa passion pour la vie, se contentant de la routine sans jamais oser regarder au-delà de la canopée. Elle l'entraîne dans une danse endiablée sous le clair de lune, lui insufflant un désir oublié de découvrir et d'explorer. Mais dans sa quête pour raviver les étincelles perdues, elle perturbe également la vie de Marek, un charbonnier dont la fascination pour le feu risque de se transformer en obsession destructrice.

La communauté se retrouve à la croisée des chemins : Épice est-elle un cadeau de la forêt, un rappel de la joie et de la liberté qu'ils ont perdus, ou une menace pour leur fragile équilibre ? Seul le temps et les contes des narrateurs révèleront l'impact réel de ses actions.


Avant de laisser la parole aux narrateurices, réponds à ces questions :

    1. De qui le mémographe parle a partir d'archives manquantes, disparues ou corrompues ?
    2. Qui a refusé à la rhapsode le privilège de raconter sa légende ? Respectera-t-elle cet interdit ?
    3. Qui a fait du mal au goupil ?
    4. Qui reste un mystère pour la corax ?
    5. Qui élève l'enfant ?
    6. Qui a un lien de parentalité avec la vieillarde ?



Le mémographe parle d'un ancien sage, un homme ou une femme qui détenait des connaissances vastes sur les origines de la communauté et les secrets de la forêt. Malheureusement, les archives qui contenaient ses récits ont été perdues lors d'un incendie mystérieux, laissant derrière elles un vide dans l'histoire collective. Cet ancien sage pourrait même être l'un des premiers habitants de la communauté, dont l'existence même est devenue une sorte de mythe.

La rhapsode s'est vu refuser le droit de raconter sa propre légende par le chef de la communauté, qui craint que la vérité sur son passé tumultueux et ses expériences avec l'emprise ne sème le trouble parmi les habitants. Malgré cet interdit, la rhapsode brûle du désir de partager son histoire, qui pourrait bien changer la perception que la communauté a de la forêt et de l'emprise.

C'est un bûcheron de la communauté, agacé par la malice du goupil qui a subtilisé des objets précieux, qui a fait du mal à l'animal. Le goupil, intelligent et rusé, avait ses raisons pour ces larcins, mais cela ne l'a pas protégé de la colère de ceux qu'il a volés.

La corax, malgré son intelligence et sa capacité de transformation, reste perplexe devant un enfant né dans la communauté. Cet enfant a un comportement étrange et semble communiquer avec des entités que personne d'autre ne peut voir ou entendre. Pour la corax, cet enfant représente un mystère qui défie même sa compréhension de la nature.

L'enfant est élevé collectivement par la communauté, mais c'est une femme robuste et attentionnée, connue pour sa capacité à guider et à protéger les jeunes âmes, qui s'occupe principalement de lui. Elle est considérée par beaucoup comme une mère pour tous les enfants des Bûches, les éduquant avec une fermeté bienveillante.

La vieillarde a un lien de parentalité avec Épice. Elle est peut-être sa mère, grand-mère ou arrière-grand-mère. Malgré l'oubli qui frappe la communauté, la vieillarde garde des bribes de souvenirs qui la lient à Épice, des souvenirs d'une époque où la magie et la féerie étaient des parts intégrantes de leur vie quotidienne.


Image
les narrateurices, généré par dall-E



Bien. Maintenant les narrateurices se rassemblent au coin du feu et vont tour à tour évoquer la mémoire d'Epice. Voici la personnalité des narrateurices, qui va influer sur leur récit. Fais-les parler dans l'ordre que tu veux. Chaque narrateurice a une identité et une personnalité différente qui va teinter sa façon d’évoquer les êtres :
☙ 1. Le mémographe se dit neutre et objectif. Il base sur son récit sur des traces, des témoignages ou des preuves, mais ces archives peuvent être corrompues ou mal interprétées.
☙ 2. La rhapsode transforme la vérité en histoire. Elle peut déformer les faits au service de son conte.
☙ 3. Le goupil est celui qui sème le doute. Il prend la parole essentiellement pour apporter des contre-vérités, remettre en cause les dires des autres narrateurices, ou questionner les détails du récit.
☙ 4. La corax a accès aux savoirs cachés. Ce qui est occulte, tenu secret, ou enfoui dans le passé, lui est connu. Elle connaît des choses qu’aucune autre narrateurice ne connaît. Mais elle peut manipuler son auditoire.
☙ 5. L’enfant est celui qui questionne. Il est trop jeune pour savoir beaucoup de choses sur les êtres, alors il demande des précisions aux autres narrateurices. [la personne qui interprète l’enfant peut cependant inventer une partie de la fiction en posant des questions orientées du type « Pourquoi la brune a-t-elle tué son papy bien-aimé ? » (dans cet exemple, l’existence du papy de la brune et ce parricide viennent juste d’être inventés par la personne qui incarne l’enfant).
☙ 6. La vieillarde est celle qui doute et qui regrette. Elle se rappelle de faits étalés sur de longues durées, mais peut en avoir oublié de grandes parties ou faire des erreurs. C’est aussi la personne la plus impliquée. Cette doyenne de la communauté a vécu des choses intenses avec chacun des êtres. Son engagement dans leurs vies respectives va teinter son récit. Elle porte son lot de traumatismes et de culpabilité et pourrait s’en confier.



Image
la litanie des êtres généré par dall-E


Le groupe se rassemble autour du feu crépitant, les flammes projetant des ombres dansantes sur leurs visages concentrés. Chacun porte en lui des fragments de l'histoire d'Épice, la figure féerique de leur communauté. Dans la lueur vacillante, ils commencent à partager leurs récits, tissant ensemble le portrait d'une personne qui a laissé une empreinte indélébile sur leur monde.

Le Mémographe commence, feuilletant son grimoire usé par le temps :
"Épice, comme l'attestent les témoignages recueillis, était l'ardeur incarnée. J'ai ici les récits de ceux qui l'ont vue danser avec la flamme, les mots de ceux qui ont goûté à sa cuisine enjouée. Mais attention, l'écrit peut tromper et la mémoire est souvent un reflet déformé."

La Rhapsode prend la parole avec théâtralité :
"Oh, mais la vérité n'est-elle pas plus savoureuse lorsqu'elle est assaisonnée de légende ? Épice était une flamme dans notre nuit, une étincelle dans l'ombre. Ne dit-on pas qu'elle pouvait souffler sur les braises d'une âme pour rallumer sa passion ? C'est ainsi que je la chanterai, comme la muse de nos désirs les plus ardents."

Le Goupil, d'un ton malicieux, intervient :
"Des flammes et des passions, vraiment ? Qui sait si ces feux n'étaient pas des mirages, des illusions créées pour charmer l'esprit ? Épice connaissait le danger autant que la joie. Peut-être même que sa chaleur cachait une froideur inavouée..."

La Corax, d'une voix mystérieuse, révèle :
"Épice détenait des secrets, certains doux, d'autres sombres. Son rire pouvait guérir, mais ses silences cachaient des vérités que seuls quelques-uns pouvaient supporter. N'oubliez pas les ombres qui suivaient ses pas, les murmures qui se taisaient à son approche."

L'Enfant, curieux et innocent, questionne :
"Mais pourquoi alors, quand elle est venue la dernière fois, Épice avait les yeux si tristes ? Était-ce le poids des secrets ou une peine cachée ? Dis, vieillarde, elle t'avait confié quoi ?"

La Vieillarde, les yeux emplis d'un passé lointain, conclut :
"Ah, mon enfant, Épice était à la fois notre lumière et notre énigme. Je me souviens d'elle, une force de la nature, mais aussi fragile que la feuille en automne. Nous avons ri, oui, et nous avons pleuré. Elle portait en elle le monde, notre monde, avec toutes ses fissures et sa beauté. Et je... je regrette... peut-être n'avons-nous pas su écouter le vent avant la tempête."

Les flammes dansent, et avec elles, les récits d'Épice prennent vie dans le cœur de la communauté. Chaque narrateur, avec sa perspective unique, a tissé une partie de la vaste tapisserie de sa mémoire. Ils se regardent, sachant que chaque mot ajouté à la légende d'Épice est un hommage à la complexité de la vie dans la forêt de Millevaux.


Image
Épice, généré par Dall-E. Cette image est censée mélanger l'image que j'ai apportée et le portrait que les narrateurices ont fait d'Épice


Super. Nous allons recommencer un nouveau cycle. Je vais te mettre un nouveau personnage de la communauté des Bûches et une image. Tu devras redécrire l'image. Puis tu feras parler les six narrateurices de ce personnage, tour à tour et dans un ordre différent que lors du premier cycle. Pense à décrire davantage les interactions roleplay entre les six narrateurices pendant le feu de camp. Tiens bien compte de tout ce qui a été dit auparavant : ce nouveau personnage a forcément des liens avec Epice, avec les narrateurices ou avec d'autres membres de la communauté des Bûches décrits précédemment. N'hésite pas à faire des révélations fracassantes sur le personnage. Le personnage est le suivant : Je suis POUSSE 🦋 ☣ Je suis de nature féerique. Je pense être de nature féerique ou m'apprêter à le devenir. Je vais tout faire pour qu'on accepte ma nature féerique et j'envie les personnes qui me semblent plus merveilleuses que moi. Je vais demander à une personne de me former à la nature féerique et je vais entrer en conflit avec une autre personne à cause de mes aspirations féeriques.


Image
Pousse. crédits : 023_Dogon56 & melissa maple, cc-by-nc


La nuit est tombée sur la communauté des Bûches, et les six narrateurices se sont de nouveau réunies autour du feu crépitant. Leurs ombres dansent sur les arbres alors qu'ils se préparent à raconter l'histoire de Pousse, un être au seuil d'un monde féerique.

La Vieillarde, son regard aussi profond que les racines de la forêt, commence doucement :
"Pousse... J'ai vu ses yeux chercher l'horizon, son cœur battre au rythme des chants anciens. Elle aspire à la féerie, mais la féerie est un chemin semé d'épines et de merveilles. Elle est venue me voir, me demandant des histoires d'Épice, pensant y trouver un guide."

Le Goupil, avec un sourire rusé, capte l'attention :
"Ah, mais aspirer à la féerie, n'est-ce pas déjà s'éloigner de la réalité ? J'ai entendu Pousse discuter avec Épice, une conversation pleine de désir caché et d'envie subtile. Ne serait-elle pas prête à échanger sa véritable nature pour une ombre de magie ?"

L'Enfant, les yeux grands ouverts, interroge avec naïveté :
"Mais si Pousse veut être féerique, pourquoi ne vole-t-elle pas avec les papillons ? Pourquoi ses pieds restent-ils collés à la terre comme les racines des grands arbres ?"

Le Mémographe, en ajustant ses lunettes, réplique :
"Les faits sont moins poétiques, mon jeune ami. Pousse a étudié les plantes, les chants, même les pas de danse des feux de joie. Mais il y a un écart entre apprendre et être. Ses notes l'emmèneront-elles où elle le souhaite ?"

La Rhapsode, captivée par le drame, ajoute avec emphase :
"Imaginez une métamorphose, Pousse émergeant d'un cocon de désir, ses ailes déployées vers le ciel de nos rêves ! Elle veut plus que notre monde, elle veut toucher les étoiles. Mais attention, car les étoiles sont aussi lointaines qu'elles sont belles."

La Corax, d'un ton grave et mystique, conclut :
"La féerie est un domaine qui échappe à la compréhension commune. Pousse a heurté un mur d'incompréhension et de jalousie. Son conflit avec Marek, le charbonnier, est devenu légende. Lui, qui manipule le feu, ne comprend pas sa quête d'une flamme intérieure."

Les flammes s'agitent tandis que chaque narrateur apporte sa nuance à l'histoire de Pousse. Leurs récits s'entremêlent, tissant une trame complexe de désirs, de rêves et de réalités dures. Pousse, à la frontière de deux mondes, devient le reflet de leurs propres aspirations et craintes.


Image
Pousse généré par dall-E. Cette image est censée mélanger l'image que j'ai apportée et le portrait que les narrateurices ont fait de Pousse.


Je décide maintenant de récompenser le fait que ChatGPT ait créé des personnages et donc plutôt que de lui soumettre des personnages issus de mon générateur, je lui demande de dire ce que les narrateurices ont à dire sur Eron le bûcheron et Marek le charbonnier, les deux personnages mentionnés précédemment par l'IA.


Les flammes dansent et projettent des ombres vivantes sur le cercle des narrateurices. Ce soir, ils évoquent Eron, le bûcheron déchiré entre son respect pour la forêt et son aspiration à comprendre les mystères qu'elle cache.

Le Goupil, avec une étincelle de malice dans les yeux, commence :
"N'est-il pas curieux qu'Eron, qui porte en lui une telle passion pour la forêt, soit le même qui a marché sur les traces d'Épice ? Il cherche quelque chose, peut-être une étincelle semblable à celle qu'elle avait."

La Rhapsode, ajustant son voile en un geste dramatique, ajoute :
"Ah, Eron le pensif ! Sa hache hésite parfois, comme s'il craignait de blesser l'âme même de la forêt. Son histoire est un poème, une quête de vérité où chaque coup est un vers, et chaque arbre une strophe."

La Vieillarde, ses yeux reflétant la lueur du feu, soupire :
"J'ai vu Eron grandir, ses mains se callosant au travail du bois, mais son cœur restant tendre comme la sève. Pousse le regarde avec envie, voyant en lui un reflet de ses propres désirs féeriques."

L'Enfant, avec une pointe d'inquiétude, questionne :
"Mais pourquoi Eron cherche-t-il à comprendre la forêt ? Ne risque-t-il pas de se perdre, comme l'ont fait ceux avant lui ?"

Le Mémographe, feuilletant ses notes, répond :
"Les archives montrent qu'Eron a toujours été différent. Il n'est pas rare de le trouver là où les arbres murmurent leurs secrets les plus anciens. C'est peut-être Pousse qui l'a sauvé d'un tel sort, le ramenant de ses rêveries profondes."

La Corax, la voix teintée d'un savoir obscur, conclut :
"Eron a frôlé l'emprise, mais il est encore parmi nous. Il y a des ombres dans la forêt que même les corbeaux craignent de survoler. Eron doit faire attention à ne pas se laisser ensorceler par ce qu'il ne peut contrôler."

Les narrateurices se regardent, comprenant que l'histoire d'Eron est loin d'être terminée. Chacun d'eux, à travers ses mots, a tissé une part de son destin. Ensemble, ils se demandent quel chemin Eron choisira — celui de la sagesse ou celui de l'obscurité.


Super ! Maintenant les narrateurices vont parler de Marek le carbonnier. Pense a réutiliser ce qui a été dit et a souligner les relations et interactions entre les personnages.


Le cercle des narrateurs est à nouveau réuni, l'air empli de la fumée du feu de camp et des récits qui s'y entremêlent. Ce soir, ils vont tisser l'histoire de Marek, le charbonnier de la communauté des Bûches, connu pour sa relation tumultueuse avec Pousse et son obsession pour le feu.

La Corax, les plumes de son front se soulevant légèrement, entame le récit :
"Marek, cet homme dont les mains sont noires comme la nuit, mais dont l'âme cherche la lumière dans les flammes. Il est celui qui a défié Pousse, ne comprenant pas sa quête de féerie. Lui, il trouve son enchantement dans l'étreinte ardente du charbon."

L'Enfant, balançant ses jambes, demande innocemment :
"Pourquoi Marek fait-il toujours peur quand il parle du feu ? Est-ce que le feu lui parle aussi ?"

Le Goupil, avec un clin d'œil complice, rétorque :
"Peut-être que Marek et le feu partagent un secret, un pacte scellé dans la braise. Après tout, n'est-ce pas lui qui a toujours le dernier mot lorsque les flammes dansent et que les esprits s'agitent ?"

La Vieillarde, marmonnant dans sa barbe, gronde :
"Marek a vu des choses, des ombres dans les flammes que nous ne pouvons voir. Il a été tenté par leur promesse, et qui sait jusqu'où cela le mènera. Ses conflits avec Pousse ne sont que le reflet de batailles plus profondes."

Le Mémographe, plissant les yeux derrière ses lunettes, ajoute :
"Les archives parlent peu de Marek, mais chaque mention est teintée de réserve. Un homme qui embrasse le feu comme un frère est un homme à surveiller, car le feu est un allié volage."

La Rhapsode, les mains s'élevant avec son récit, chante :
"Oh, Marek, le ténébreux, le brûlant, le tourmenté ! Comme Prométhée, il vole le feu pour nous, mais à quel prix ? Le feu consume tout, même le cœur des hommes."

Les narrateurs se regardent, sachant que l'histoire de Marek est plus complexe qu'il n'y paraît. Son destin est intimement lié à celui de la forêt, de Pousse, et de chaque membre de la communauté. Les flammes du feu de camp semblent murmurer son nom, presque en avertissement.


Image
Marek généré par dall-E


Bilan :

J'ai trouvé que ChatGPT4 gardait très bien en mémoire le déroulé et, une fois que j'ai eu le temps de les lui notifier, a bien respecté les règles des narrateurices. Le résultat est moins roleplay que ce qu'on pourrait obtenir avec une partie en multi avec des joueuses humides, mais j'ai trouvé que ça faisait une bonne base de world building. On pourrait envisager de jouer une partie qui réutilise ces quatre personnages comme PJ ou comme PNJ, ce qui est le but principal de La litanie des êtres. L'utilisation des images que je lui ai apporté laissait encore à désirer dans le sens où il aurait fallu beaucoup de travail de prompt additionnel de ma part pour que l'IA les prenne véritablement en compte, mais cela pourrait être affiné à l'avenir par une boucle de type : "décris-moi l'image que tu vois > je rajoute des détails importants que l'IA a omis > intègre cette description à la création de personnage".
Outsider. Énergie créative. Univers artisanaux.
Ma page Tipee.
Répondre