Hither came Conan the Cimmerian, black-haired, sullen-eyed, sword in hand

[Dany40]

Je me demandais, en lisant les différents échanges sur ce fil de discussion, quels éléments significatifs font d’un JDR une bonne adaptation d’un univers de type Conan … ?

Je suis en pleine lecture de GODS qui est selon son auteur inspiré par Conan et Kane, et j’hésite sur la grille d’analyse pour déterminer à quel point ce genre transpire dans ce jeu

[DocDandy]

Ca dépend de ce que tu entends par genre : le sword & sorcery ou le style Howardien ? Parce qu'il y a une différence, même si c'est Howard qui a posé les bases du genre (et Lieber en a fait un genre à part entière).

dans le style Howardien je dirais :
des mondes en pleine décadence et des puissants se disputant les miettes
des secrets anciens enfouis partout et des fous prêts à tout pour les exhumer
De l'action certes mais surtout de la survie pour celles et ceux assez forts pour y arriver (avec un petit relent nietschien)
Du baroque dans les décors et même dans les expressions
des histoires qui rappellent la Grande Histoire (Howard a fait de la fantasy parce qu'il en avait marre qu'on lui dise que tel ou tel évènement n'était pas correctement décrits).
Pas de dieux mais pléthore de religion (qui ne sont que de l'opium pour le peuple)

sur le dernier point GODS ne marche pas, je pense plus à Moorcock pour ce jeu.

[DéquiVrille]

la coïncidence qui force les rencontres

[DocDandy]

la coïncidence qui force les rencontres

Conan a un chic pour tomber au mauvais moment au mauvais endroit

[Dany40]

Ca dépend de ce que tu entends par genre : le sword & sorcery ou le style Howardien ? Parce qu'il y a une différence, même si c'est Howard qui a posé les bases du genre (et Lieber en a fait un genre à part entière).

dans le style Howardien je dirais :
des mondes en pleine décadence et des puissants se disputant les miettes
des secrets anciens enfouis partout et des fous prêts à tout pour les exhumer
De l'action certes mais surtout de la survie pour celles et ceux assez forts pour y arriver (avec un petit relent nietschien)
Du baroque dans les décors et même dans les expressions
des histoires qui rappellent la Grande Histoire (Howard a fait de la fantasy parce qu'il en avait marre qu'on lui dise que tel ou tel évènement n'était pas correctement décrits).
Pas de dieux mais pléthore de religion (qui ne sont que de l'opium pour le peuple)

sur le dernier point GODS ne marche pas, je pense plus à Moorcock pour ce jeu.

Merci pour ces éléments

En fait le dernier point est assez raccord, sans aller dans les secrets de l’univers de GODS c’est connu de tous que les dieux ont disparus … et quand on va dans les secrets le nihilisme et l’absence de vrai présence des dieux hors des croyances culturelles sont assez prégnants …
Mais en effet GODS se revendiquent plutôt Dark Fantasy, et même si plusieurs éléments donnés ici s’y trouvent je le sens plus sombre qu’un récit pur de sword and sorcery

[Nolendur]

Je me demandais, en lisant les différents échanges sur ce fil de discussion, quels éléments significatifs font d’un JDR une bonne adaptation d’un univers de type Conan … ?

Je suis en pleine lecture de GODS qui est selon son auteur inspiré par Conan et Kane, et j’hésite sur la grille d’analyse pour déterminer à quel point ce genre transpire dans ce jeu

Comme ça, instinctivement et sans ordre, je dirais :

- surnaturel et créatures non-humaines principalement antagonistes et généralement maléfiques ou au moins ambiguës ;
- surnaturel et créatures non-humaines éventuellement puissantes/irrésistibles mais rares dans la vie de tous les jours (ceci dit, "vie de tous les jours" n'inclut pas les endroits chelous où va sans arrêt traîner le héros) ;
- la violence et le danger ont des effets impitoyables : on meurt directement d'une chute ou d'un coup d'épée ;
- MAIS, la détermination, le courage et la compétence sont récompensées : un héros peut se hisser bien au dessus du lot commun et de la fragilité du tout-venant ;
- l'ambiance est au niveau humain et dans des tons de gris : on s'intéresse à la façon dont un héros fait face à la cruauté du monde et à ses démons intérieurs, pas à des luttes épiques contre le Mal ou pour sauver le monde ;
- le système doit pouvoir récompenser la pensée latérale ou pratique : utilisation de la ruse, de la volonté, du pragmatisme ;
- pour Conan, la classique opposition entre civilisation décadente et vitalité de la nature sauvage / des cultures barbares ;
- un background historico-cosmologique très Lovecraftien : insignifiance de l'Homme (mais contrairement à Lovecraft, importance des passions / épreuves de l'homme avec un petit "h"), puissances anciennes, cultes maléfiques...

[Pallantides]

Je pense qu'on peut désormais répandre l'information comme quoi Robert E. Howard n'est pas l'inventeur d'un sous genre de la fantasy que serait la S&S, mais bel et bien le père de la fantasy à l'américaine pour la distinguer de la fantasy anglo-saxonne et surtout, pour cela, il faut se débarrasser des déformations occasionnées par L. Sprague de Camp et Lin Carter, déformations qui ont pourtant participé à la création de ce genre qu'est la S&S - en occultant l'oeuvre véritable de REH....Oui c'est paradoxal.

Du coup, si on veut parler de la fantasy howardienne alors :
- REH brise et/ou plie les codes de la fantasy anglo-saxonne pour les enraciner en Amérique.
- il n'y a pas de "héros" dans ses textes (et donc pas de quête initiatique, de grandes épopées, etc...), les protagonistes sont tous en nuances de gris et leurs motivations diverses définissent leurs actes. Pour le jugement moral il faudra repasser, car ce sont bien le pouvoir, la luxure et l'argent qui dominent le monde. Howard se veut réaliste, même si les récits se déroulent dans un monde/époque imaginaire et les protagonistes de ses histoires sont surtout mus par des désirs purement humains.
- les personnages récurrents comme Conan (c'est dire présents dans plusieurs nouvelles) ne sont jamais au centre des histoires et celles-ci ne parlent jamais vraiment d'eux. Ils n'évoluent pas et agissent parfois différemment au grès des récits, mais dans une sorte d'éternel présent puisque que toujours semblables d'un récit à l'autre....sachant que les récits ne sont pas liés entre eux.
- évidemment, l'inversion des valeurs lorsque la barbarie l'emporte sur la civilisation, car ce ne sont pas les "sauvages élémentaires" taillés pour la survie qui sont les plus mauvais, mains bien les gens civilisés qui s'adonnent au pires maléfices/méfaits en toute connaissance de cause (le sorcier étant le parangon de ce que peut donner une civilisation décadente et donc pervertie).
- Quant à Conan, il est à l'opposé de ce que De Camp et Milius ont voulu faire. Il n'est pas un conquérant, car sa force n'est pas faite pour soumettre autrui, mais pour empêcher quiconque de le soumettre. Il n'est pas plus un surhomme qui se serait élevé de sa condition de barbare (pauvre voleur) à riche roi du plus puissant royaume hyborien (self made man à l'américaine). Ce sont sa force et ses origines barbares qui lui permettent de survivre là où ne le pourrait pas un être civilisé.

[Blakkrall]

Confirmation : Solomon Kane sera bien motorisé sous Savage Worlds.

[Papyrolf]

Et le jdr Conan arrive aussi avec un quickstart pour cet été : (newsletter Monolith)

The rest of the year will be filled with a mix of surprises and highly awaited games, including our Conan roleplaying game, with its Quickstart available this summer.

[Pallantides]

Confirmation : Solomon Kane sera bien motorisé sous Savage Worlds.

Clairement pas ce que j'aurais préféré surtout quand on connait déjà le taf d'Olivier Legrand, mais c'est avant tout politique car SaWo est populaire aux US et Monolith souhaite clairement exister niveau JdR là-bas donc...

[Xav]

Mouais. J'attends surtout de voir avec quoi Conan va être traité niveau règles, mais je ne m'attends pas à du superbe.

J'ai été trop déçu dans le passé (Conan 2D20)... Mais bon, on verra bien. 

Xav'