MacNamara a écrit : ↑mer. oct. 14, 2020 5:15 pm
Les aménagements de règles
- Horloge : idée reprise de la chronique de la Rolisterie. En début de scénario, les PJ disposent d’un temps limité pour accomplir leur mission (10 Unités de Temps). Lorsqu’ils font une action prolongée, qu’ils obtiennent une complication sur un test, ou qu’ils sollicitent de façon abusive leur contact Illuminati (leur N+1 dans le jeu), ils peuvent perdre une UT. Si toutes les UT sont utilisée avant le final, la mission est un échec.
- Origine reptilienne : l’origine reptilienne des PJ est découverte en cours de scénario et non avant la partie (voir par la suite).
Les PJ
- Armand de Sainte Croix, pilote chez Air France (revêtu de son uniforme). Spécialisations : Imposture Glorieuse / Sabotage Scientifique
- Piotr Botkine, technicien Enedis (contrôle des compteurs Linky). Spécialisations : Furtivité Mécanique / Réparation Émotionnelle
Le scénario
1/ Découverte de la mission
Les PJ reçoivent un courrier contenant un plan de l’aéroport du Bourget et la mention manuscrite « vendredi 23:00 ». Un dessin de masque chirurgical est également présent sur le plan. Les PJ en déduisent logiquement qu’une livraison de masque COVID doit avoir lieu à l’heure dite, et qu’ils doivent :
- surveiller la livraison
- identifier les commanditaires
- découvrir la provenance
- identifier la nature de la menace
- neutraliser la menace
2/ Le Bourget
Après avoir consulté FlightRadar24 pour connaître les vols en cours, les PJ se rendent à l’aéroport quelques heures avant la livraison à surveiller. Ils prennent soin de brouiller les pistes en changeant plusieurs fois de moyen de locomotion (1 UT).
Grâce à l’uniforme de pilote et une chasuble de chantier, ils parviennent à pénétrer dans le complexe. Pour déjouer la sécurité, ils galvanisent le personnel de l’aéroport et obtiennent une grève surprise du personnel au sol.
Sur le tarmac, ils dérobent un tracteur à bagages et se dissimulent à proximité de la piste. Un gros porteur militaire (tout noir, sans lumière ni indicatif) se pose à 23:00. Des Spetsnaz (forces spéciales russes) en sortent et sécurisent le périmètre, puis commencent le déchargement de containers.
Les Spetsnaz sont rejoints par les commanditaires de la cargaison : Jean-Luc Mélenchon et Marion-Maréchal Le Pen.
Avant que les PJ n’ai réussi à s’approcher pour identifier la cargaison, une soucoupe volante (qui tourne sur elle même et éclaire en dessous, bref l’archétype de la soucoupe des années 50) se place au dessus de la piste. Un Petit Gris en descend, porté par le rayon lumineux de la soucoupe et commence les tractations avec les commanditaires.
Alors que les PJ s’interrogent sur la conduite à tenir, un duo de Men in Black surgit dans leur dos, et leur ordonne de ne pas bouger pendant leur intervention. S’ensuit une fusillade laser sous les yeux des PJ, entre les MIB et les Spetsnaz qui semblent vouloir protéger le Petit Gris.
Jean-Luc Mélenchon et Marion-Maréchal Le Pen profitent de la confusion pour prendre la fuite. Les PJ décident de monter dans l’avion et de le déplacer pour fuir le champ de bataille. Après un échange savoureux avec l’équipage, ils réussissent à mettre leur plan à exécution.
Avant de fuir, ils déchiffrent la provenance de la Cargaison : Pripiat, UK.
Revenus à leur QG, ils prennent contact avec leur N+1 (1 UT) pour rendre compte et demander des instructions. Logiquement, ce dernier leur demande d’enquêter à Pripiat.
3/ Le contrôle COVID
Dès le lendemain matin, ils se rendent à l’aéroport Charles de Gaulle. Sur place, après les formalités de douanes et bagages, ils subissent un contrôle de température (contrôle COVID).
Le MJ remet alors aux PJ un lot d’enveloppes cachetées, qu’ils ouvrent et découvrent secrètement :
- soit la révélation, suite au contrôle de température, qu’ils sont des reptiliens. Ils obtiennent alors la possibilité de se morpher pour obtenir des bonus aux tests de perception, ainsi qu’un nouveau but : faire avancer la cause des reptiliens.
- soit rien du tout, avec des indications pour donner le change et faire croire aux autres PJ qu’ils ont reçus des informations capitales.
A noter que le MJ lui-même ne sait pas qui est reptilien autour de la table !
Puis ils s’envolent pour Kiev, qui se trouve à 200 km de Pripiat en Ukraine - et non en United Kingdom, comme ils le supposaient au départ. (1UT)
4/ Pripiat
En arrivant à Kiev, ils se renseignent sur Pripiat et comprennent qu’il s’agit de la zone interdite au tour de la Centrale de Tchernobyl. Pour accéder à la centrale, ils décident de dérober des uniformes d’agent de Tchernobyl à un groupe qui se trouve opportunément dans les parages.
L’échange de valise, organisé par les PJ pour récupérer ces uniformes, donne lieu à une complications rigolote : dans la valise dérobée ne se trouve pas les uniformes convoités mais 7 nains (ceux de Disney, en taille de nain de jardin, mais bien vivants) qui tentaient de s’échapper de Pripiat.
Les PJ parviennent malgré tout à récupérer les uniformes et rejoignent la Centrale de Tchernobyl. Pour pénétrer dans le complexe sécurisé, ils dérobent des tenues anti-radiations (encore de savoureuses péripéties pour récupérer ces dernières).
Ils passent ainsi les derniers contrôles de sécurité et entrent dans le « sarcophage » du réacteur n°4.
Surprise pour les PJ, il n’y a pas (et il n’y a jamais eu) de réacteur nucléaire. Des ouvriers travaillent à envoyer des lots de masques COVID dans un téléporteur, situé au milieu du bâtiment, et récupèrent ces derniers modifiés pour les charger dans des containers identiques à ceux vus au Bourget.
Les PJ, qui commencent à ne plus s’étonner de rien, décident de se téléporter eux aussi pour découvrir quelles sont les modifications apportées aux masques.
5/ La Lune
Sitôt entrés dans le téléporteur, ils réapparaissent au milieu d’un immense studio de cinéma, qui grouille d’activité. Des petits Gris, des reptiliens agissent à visage découvert, tous absorbés dans leur travail.
A noter qu’une complication a inversé les pouces d’un PJ lors de la téléportation. Ces derniers se trouvent désormais à l’extérieur de ses mains.
En s’approchant d’une immense baie vitrée, les PJ réalisent que ce studio de cinéma se trouve sur la Lune, qui n’est qu’un décor accroché à la voûte céleste au dessus de la Terre (qui est plate, bien entendu). L’évocation du Truman Show aide à décrire la situation.
Gesticulant en tous sens pour donner ses directives de production, Stanley Kubrick est à la manœuvre. Il organise le lever de soleil, la météo, le décollage d’un avion sur un aéroport (toujours délicat, il faut faire croire au décollage avant que les hôtesses de l’air ne distribuent un apéritif soporifique, puis profiter du sommeil de tous pour démonter les décors de départ et remonter les décors de destination).
Tel Blofeld avec son chat blanc sur ses genoux, Bill Gates surveille toute cette agitation.
Les PJ repèrent que les masques COVID sont réceptionnés depuis le téléporteur, et que leur puce 5G est mise à jour avant d’être renvoyé à Pripiat. Les PJ décident d’analyser le programme de la puce 5G. Auprès d’un terminal informatique, ils découvrent que la puce permet de contrôler totalement le porteur du masque. Ils décident de détourner le signal émis par la puce vers le QG des Illuminatis, et doivent pour cela accéder au poste maître qui se trouve dans le bureau de Bill Gates.
Coup de chance pour les PJ, un bug dans la Matrice fige tout l’environnement autour d’eux, au bout de quelques secondes, l’environnement commence même à repartir en sens inverse (à la façon de Tenet).
Il n’est donc pas compliqué pour les PJ d’accéder au bureau de Bill Gates, ce dernier évoluant comme tout le monde à contretemps. Alors que les PJ parviennent à détourner le signal 5G à leur profit, le véritable chef de toute l’organisation se révèle à eux : il s’agit de Ramsès, le chat blanc de Bill Gates. Ce dernier les attaque, mais un simple coup de pied bien placé permet d’éliminer la menace. Pour les amoureux des chats, pas d’inquiétude, ils ont 9 vies et Ramsès reviendra bientôt.
6/ Fin de mission
Une fois le signal 5G détourné, les PJ se précipitent dans le téléporteur. Ils ressortent non à Pripiat mais dans la pénombre d’une pyramide égyptienne (et avec les pouces du bon côté cette fois).
Après s’être déplacé de quelques mètres, ils rencontrent une porte qu’ils ouvrent et sont soulagés de voir qu’ils sont dans la partie Egypte Antique du Louvre à Paris.
Alors qu’ils sont sous la pyramide de verre, leur N+1 se révèle pour la première fois à eux physiquement, dissimulé sous une robe à capuche qui détonne avec les touristes environnant. Il s’agit d’Emmanuel Macron, qui se dit satisfait de la façon dont les PJ ont géré la mission.
En récompense, il leur remet 10 XP à chacun, en expliquant que dans le jeu dans lequel ils évoluent, il est nécessaire de progresser pour survivre. Et qu’ils se rassurent : ce ne sont pas les joueurs qui maîtrisent le game, mais bien les dés.
Debriefing et ressenti
Cette partie a duré environ 2h00, avec seulement deux joueurs (dont les personnages se sont tous les deux avérés reptiliens, hasard du tirage).
Je n’ai utilisé que trois aides de jeu : le plan du Bourget, un Google Maps de Tchernobyl et les enveloppes révélant ou non l’origine reptilienne des PJ.
Je l’ai mené sur un rythme volontairement très soutenu, avec des tests très fréquents qui avaient pour but (comme préconisé dans le livre de règles) de faire avancer l’action et/ou la rendre intéressante. Le CR ci-dessus ne détaille pas toutes les interactions des PJ, que j’ai systématiquement tenté de mettre en valeur. Les joueurs ont apprécié évoluer librement et émettre des idées saugrenues (la carte professionnelle Enedis permet-elle d’entrer chez un particulier en Ukraine pour lui voler sa combinaison anti-radiation ? Oui ! Pas de problème!!)
La progression d’un « monde normal » vers un « monde WTF » a débuté doucement, puis s’est accéléré à partir de Tchernobyl. Sur l’échelle de Complotiste, nous avons fini niveau 4 (le niveau 5 est-il vraiment jouable??).
Le tout a donné pour moi un moment très plaisant : la simplicité des règles permet de se concentrer sur l’aventure. Les tests, qu’ils soient réussis ou qu’ils entraînent une complication, donnent un jeu fluide et fun.
Sans trop m’avancer, j’ai eu le sentiment que les joueurs ont également passé un bon moment (suffisamment pour que l’un d’eux demande à faire jouer un scénario de complotiste dès la semaine suivante).
Pour ma part, j’ai ressenti une totale liberté de pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscent.