[CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

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Léonard
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Léonard »

Ça faisait longtemps que je n'avais pas remis à jour le compte-rendu de cette campagne-test. Il faut dire qu'on a fait une longue pause pendant l'été, que j'ai mise à profit pour remettre à plat le système de résolution. Ce sera plus simple, moins ludiste pour laisser plus de place à la narration.
On a d'ailleurs fait un one-shot à l'Udocon en juillet qui s'est plutôt bien passé, et m'a convaincu que ce système était le bon.

Voici le récit (plutôt succinct) des deux parties faites dernièrement avec mon groupe habituel :


Chapitre 5 : La fin de la Prospérité

Juin 1691. La communauté s’’inquiète du manque de matériel. Dans ces condition, impossible de construire la moindre installation durable.
Un groupe (comprenant notamment Victor, Suffrénie, Martin, Louison et Augustine) est donc envoyé dans la forêt pour glaner des branchages, des pierres et d’autres matériaux utiles. Au préalable, les naufragés fabriquent des paniers pour transporter leurs trouvailles.
Hélas, après que Martin ait été piqué par une araignée, qu’Augustine ait dû poursuivre son singe apprivoisé et que Victor ait percé son panier avec des rochers trop lourds), la récolte est bien mince. De plus, les idées noires de Louison minent le moral du groupe.

Peu de temps après, une tempête se lève et balaie les côtes de l’île pendant toute une nuit. Au matin, les naufragés, inquiets pour l’épave de leur navire, rejoignent le lagon. Ils y trouvent des débris rejetés sur le rivage, dont le gouvernail et plusieurs voiles, mais la silhouette de la Prospérité a disparu. Le fleuron de la Compagnie des Indes Orientales a définitivement été emporté par les flots.
La communauté se console en se disant que les restes ramassés sur la plage pourront servir à améliorer quelque peu le campement.


Chapitre 6 : Le brasier


Juin 1691. Réunie pour décider du travail à accomplir en priorité, la communauté se divise : pour certains, qui considèrent qu’il faut être secourus au plus tôt, il est urgent d’installer un brasier pour signaler la présence des naufragés. Les autres, mettant en avant la nécessité de trouver de quoi subvenir aux besoins de chacun, préférerait continuer à explorer l’Île aux Chèvres.
Il est finalement décidé que les deux tâches seraient menées de concert par des groupes différents.

Dès le lendemain, on commence à assembler un cercle de pierres sur la plage pour allumer un brasier, dont la fumée sera visible de très loin. En augmentant les chances d’être repérés par un navire de passage, les naufragés reprennent un peu espoir. Mais ils savent que cette installation nécessitera beaucoup de bois pour pouvoir rester allumée.

Au même moment, un petit détachement, mené par Léonie « Courte-Pattes » s’enfonce dans la forêt au nord du camp. Après une pénible attention, il atteint une crête rocheuse. De là, les naufragés ont bien la confirmation qu’ils sont bien sur une île. Mais ils aperçoivent aussi en contrebas l’épave d’un navire malais abandonné. Il sera possible d’y envoyer une équipe pour récupérer du matériel.
De son côté, Augustine remarque Rémi, le mousse de la Prospérité. Constatant qu’il a peur de la mer et que la peur de se noyer le tétanise, elle s’applique patiemment à lui apprendre à nager dans le lagon. Une complicité nouvelle se crée entre la jeune femme et l’enfant.


Chapitre 7 : De jupons en culottes

Juillet 1691. La communauté manque cruellement de matériel. Le bois, les cordages font défaut, et plus encore, c’est l ‘état calamiteux de leurs vêtements qui préoccupe les naufragés.
C’est pourquoi, un matin, lorsque Venkata enfile, par simple curiosité, les godillots du matelot Dort Debout, celui-ci lui tombe dessus en l’accusant de vol. Un de ses compagnons, Focard, tire aussitôt une lame, près à saigner le pauvre gabier. Ce dernier parvient à prendre la fuite, tandis que Claudine s’interpose et que le solide Mathurin envoie son poing dans le nez de l’homme au couteau.
L’affaire est réglée lorsque Venkata restitue les chaussures. Il exprime toute sa reconnaissance à Mathurin, mais Focard n’est pas près de pardonner son nez cassé.

Afin de récupérer du matériel, la communauté décide d’envoyer un groupe traverser l’Île aux Chèvres jusqu’à l’épave malaise. Augustine en prend la tête, accompagnée de quelques marins. Elle espère découvrir au passage une plante qui lui permettrait de fabriquer un poison contre les crocodiles qui menacent les rescapés. Justin repère un chemin possible vers le nord, que Mathurin se charge d’ouvrir à coups de machette.
Malheureusement, après plusieurs heures de progression épuisante, les naufragés doivent se rendre à l’évidence : la pente est trop raide sur le versant nord pour pouvoir descendre jusqu’à l’épave. Augustine, qui n’a pas trouvé la plante providentielle, peste contre sa lourde robe qui l’empêche de se déplacer facilement. Mathurin est le seul à ne pas être éreinté, et tous le félicitent pour sa vitalité et son endurance.

Quelques temps après, alors que les femmes de la communauté font leur toilette à l’embouchure d’un cours d’eau, Augustine fait part à deux de ses camarades, sœur Suffrénie et l’ancienne prostituée Louison, d’une idée qui lui est venue : puisque leurs robes sont en lambeaux et les gênent dans leurs déplacements, pourquoi ne pas les retailler pour en faire des pantalons ? Cela sera peut-être mal perçu par certains au début, mais ils l’accepteront quand ils verront que les femmes ainsi vêtues sont bien plus efficaces dans leur travail.
Louison trouve l’idée excellente et propose de mettre ses talents en couture au service de ce projet. Suffrénie, d’abord outrée, se laisse convaincre. Une nouvelle complicité voit le jour entre la sœur et la jeune botaniste.


Chapitre 8 : Le navire malais

Juillet 1691. Peu de temps après l’échec de l’expédition terrestre, un groupe entreprend de contourner l’île en radeau pour rejoindre l’épave inconnue. Par bonheur, aucun crocodile marin ne vient tourner autour de l’embarcation, et le trajet se fait sans souci. Mathurin godille vigoureusement pour pallier le manque de vent, tout en discutant avec Venkata. Ce dernier fait d’ailleurs de nets progrès en français grâce à son nouvel ami.
L’épave, celle d’un grand navire de guerre malais, est abandonnée depuis longtemps. Aucune trace de présence humaine n’est visible aux alentours. Mais les naufragés récupèrent des poutres de bois de teck, des voiles et des pièces de cuir qui seront bien utiles pour raccommoder quelques chaussures.

Au retour, quand le radeau passe le cap le plus oriental de l’île, un vent violent se lève et la mer se fait plus forte. L’équipage parvient cependant à rejoindre le camp. Il trouve le reste de la communauté en pleine activité, essayant de protéger les huttes des bourrasques.
Malgré l’énergie de la Traille, qui dirige les opérations, les naufragés ne parviennent pas à empêcher une partie des toits de palmes d’être emportés. Et le jeune Rémi se blesse légèrement en grimpant sur l’un des bâtiments.

Dans les jours qui suivent, le médecin Charles Carillon a bien du travail pour soigner les blessures et les carences dont souffrent plusieurs personnes. Malheureusement, le manque de remèdes et de vivres ne lui permettent pas de remettre ses patients sur pied. Le pauvre praticien se laisse accabler par le découragement.
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Léonard
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Léonard »

Chapitre 9 : Complot

Août 1691. L’état des provisions devient préoccupant. Le second, Claudine, Augustine et Mathurin envisagent des façons d’y remédier. La présence des chèvres sauvages semble être une véritable aubaine. Il est décidé de construire un enclos pour pouvoir accueillir un troupeau puis d’envoyer un groupe de chasseurs traquer les bêtes. L’idéal serait de pouvoir en tuer quelques unes pour nourrir immédiatement la communauté et de capturer au moins une mère et son chevreau pour avoir du lait.
Au cours de la discussion, Mathurin se montre bien impertinent avec Honoré de Gonzague, le mettant au défi de traire lui-même la chèvre ! Le second, conscient que son autorité est de plus en plus contestée, s’enfonce dans la morosité.

Dès le lendemain, un groupe, dirigé par le menuisier Martin, s’attelle à la construction de l’enclos. Suffrénie se charge de choisir le meilleur emplacement, espérant que Dieu la guide dans son choix, mais le seul lieu qui trouve grâce à ses yeux se trouve en bordure de falaise. Quant à Gonzague, il passe ses nerfs sur des buissons épineux qui pourraient servir de clôture et les taille à coups de sabre. Hélas, il ne parvient qu’à se blesser. De dépit, les naufragés finissent par abandonner la construction.

Un soir, alors qu’il circule dans le camp, Charles Carillon aperçoit quelques silhouettes qui s’éloignent des huttes et semblent se rejoindre sur la plage. Suspicieux, il prévient La Traille, le maître d’équipage. Céleste, qui les entend parler, leur propose d’aller espionner les inconnus.
Il s’avère que les hommes qui ont quitté le camp sont François Caron, directeur adjoint de la Compagnie, son garde du corps Victor, le linguiste Charles de la Chartre, ainsi qu’une poignée de marins. Après une rapide enquête, Carillon et la Traille découvrent qu’ils complotent depuis quelques temps pour s’approprier le radeau et des vivres et de quitter l’île en abandonnant les autres naufragés.
Plutôt que de provoquer un affrontement, La Traille convainc la communauté de laisser les conspirateurs partir. Ils reçoivent cependant l’injonction de se débrouiller seuls pour faire eux-mêmes leurs provisions et se nourrir d’ici leur départ. Ils promettent également d’envoyer des secours s’ils réussissent leur traversée (ce qui paraît peu probable).
Une fois l’accord passé, Caron et ses compagnons annoncent qu’ils prendront la mer le mois prochain, si le temps s’y prête.

Quelques jours plus tard, une battue est organisée pour capturer et tuer quelques chèvres. L’opération est un franc succès : Justin, qui commence à connaître l’île comme sa poche, repère les sentiers empruntés par le troupeau. Léonie dirige les rabatteurs, tandis que Mathurin se charge d’assommer les bêtes qui viennent dans sa direction. Au final, une mère et son chevreau sont capturés vivants, et les chasseurs ramènent suffisamment de viande pour organiser un festin.

Le soir, alors que toute la communauté se régale d’un ragoût de chèvre confectionné par Claudine, Louison fait un cadeau à son amie Augustine : à l’aide d’une pièce de cuir récupérée sur l’épave, malaise, elle a réparé ses bottines qui tombaient en lambeaux. La botaniste, qui souffrait vivement de ses pieds écorchés, s’en trouve fort soulagée.

Chapitre 10 : La mer nourricière

Août 1691. L’heure est grave : les réserves de provisions de la communauté sont presque épuisées. Bien conscientes du problème, Claudine, Céleste et Bertille décident de prendre les choses en main. Elles envisagent de faire un jardin potager, mais les naufragés manquent de semences. Qu’à cela ne tienne, elles proposeront aux autres femmes de tresser des nasses à poissons pour rendre la pêche moins hasardeuse.

Un soir, Louison, consciente que sœur Suffrénie a sombré dans la mélancolie, vient lui rendre visite. Ayant réussi à se procurer un fond de bouteille de rhum, elle lui propose de le partager avec elle. Suffrénie se laisse convaincre, malgré son peu de goût pour l’alcool. Réchauffée à la fois par le breuvage et par la charmante attention de son amie, elle reprend courage et promet de se remettre au travail au plus vite.

Cependant, au cours de la même nuit, des bêlements affolés se font entendre en bordure du camp. Ce sont ceux de la chèvre et de son chevreau que les naufragés ont capturés pour les domestiquer. Le jeune Rémi, qui s’est attaché aux bêtes, se précipite hors de sa hutte, attrapant un sabre au passage. Il arrive juste à temps pour voir un crocodile marin qui s’apprête à dévorer la mère, attachée à un piquet. Il fait face à la bête, prêt à l’attaquer. Heureusement pour lui, Justin intervient pour effrayer le reptile avec une torche enflammée et le met en fuite.
La chèvre et son petit ont été sauvés, tout comme Rémi, mais l’événement accentue l’angoisse des naufragés, qui prennent conscience que même dans leur camp éloigné de la mer, ils ne sont pas à l’abri des redoutables prédateurs qui ont déjà dévoré deux des leurs.

Heureusement, au cours des jours suivants, les efforts des naufragés pour obtenir des sources de nourriture portent leurs fruits. Sœur Suffrénie, Louison et Augustine, désormais inséparables, fabriquent des nasses à poissons et les déposent dans le lagon. Les pièges s’avèrent efficaces et fournissent du poisson à toute la communauté.

Par ailleurs, Justin explique qu’il pense avoir repéré un récif riche en coquillages à l’est de l’Île aux Chèvres, lorsqu’il l’a contournée en radeau le mois dernier. Il conduit bientôt une équipe le long de la côte. Céleste, toujours entêtée, entreprend de construire seule une passerelle pour franchir une ravine, mais son travail s’avère inutile car le passage délicat est facilement contourné. La jeune femme n’arrive qu’à se couvrir de ridicule.
Justin et ses compagnons atteignent le cap oriental de l’île et découvrent effectivement un récif facilement accessible et chargé de coquillages appétissants. Ils en ramènent une bonne récolte et marquent le sentier qui conduit sur les lieux, afin qu’il soit facile d’y retourner.

Alors que les rescapés de la Prospérité étaient presque à court de nourriture, ils sont désormais assurés de pouvoir se nourrir sans effort de poissons et de coquillages. Mais pour les rassurer, il faudrait trouver un moyen efficace de se débarrasser ou au moins de repousser les crocodiles de mer...
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Orlov
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Orlov »

Toujours aussi passionnants ces comptes-rendus, et assez poignants également. On s'attache beaucoup aux personnages.
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

Mildendo aka Capitaine Caverne a écrit : Faire du Jdr c'est prendre une voix bizarre et lancer des dés en racontant qu'on tue des gobs.
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Léonard »

Orlov a écrit : mer. déc. 27, 2023 9:01 am Toujours aussi passionnants ces comptes-rendus, et assez poignants également. On s'attache beaucoup aux personnages.

Merci. :bierre:
Je suis content de voir que notre plaisir à voir émerger la personnalité de nos naufragés transparaît derrière les taches quotidiennes pas forcément palpitantes.

Quoiqu'il en soit, on a décidé que la prochaine séance serait la dernière. Cette campagne a traîné en longueur et a connu des séances plus ou moins réussies, étant donné qu'on testait le jeu et que le système a changé plusieurs fois. On s'est bien régalé sur les dernières séances, avec un système simple qui tient la route, mais on a envie de passer à autre chose. Et tant pis si on ne joue pas jusqu'au sauvetage (ou à la disparition) des rescapés.
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Léonard »

Chapitre 11 : Le départ des conjurés

Septembre 1691. Le groupe de François Caron, autorisé à quitter l’île en radeau, termine ses préparatifs et attend la fin de la saison des typhons pour prendre la mer.

De leur côtés, les autres naufragés continuent à travailler pour assurer la survie de la communauté. Justin propose d’explorer la côte occidentale de l’île. Il a une idée derrière la tête, dont il fait part à Louison, Augustine et Suffrénie : en observant les vagues et les courants, il espère trouver une portion de côte où viendraient s’échouer le bois flotté rejeté par la mer.
Après une journée de recherche, c’est Louison qui découvre l’endroit propice : une crique où s’entasse troncs d’arbres et débris de l’épave malaise. Il y a là de quoi fournir à la communauté du bois pour de nombreuses constructions.

Quant à Léonie, Venkata et Mathurin, ils profitent une dernière fois du radeau pour aller explorer l’épave sur la côte nord. Ils sont accompagnés par Victor, le garde du corps de Caron, à qui ce dernier a recommandé de prendre soin de « son » radeau.
Alors que Mathurin démontre encore une fois sa force herculéenne en portant les madriers les plus lourds, Léonie, de mauvais poil, prend des risques inutiles en visitant l’épave instable, et finit par faire une chute. Par chance, elle met alors la main sur une lampe à huile encore en état de fonctionner.

Un soir, au camp, alors que quelques naufragés traînent encore après le repas dans la hutte commune, Claudine découvre que le briquet à amadou, le seul que possède la communauté, a disparu. Or, François Caron et les matelots qui forment désormais sa garde rapprochée viennent de sortir. Certains ne tardent pas à les suspecter de vol.
Rémi le mousse, n’écoutant que son indignation, se précipite dans la hutte de Caron et traite ce dernier de voleur. Il est suivi d’Honoré de Gonzague, Claudine et Bertille. Le second tente de faire preuve d’autorité pour obtenir la restitution de l’objet, mais Caron lui rit au nez et feint à peine l’innocence.
Une fouille de la hutte ne permet pas de retrouver le précieux briquet, mais Bertille met la main sur un mousquet dissimulé par les conjurés, qui rejoindra les possessions de la communauté.

Enfin, le jour du départ arrive pour François Caron et ses compagnons. Au dernier moment, ils sont rejoins par l’écrivain de bord, Louis Vauquelin, qui les implore de les prendre à bord du radeau. Caron fait un discours pour assurer qu’il fera tout pour porter secours à la communauté, mais cela ne convainc pas grand monde. Puis l’embarcation prend la mer et disparaît au loin.
Au camp, l’ambiance est morose. Mais Claudine fait son possible pour remonter le moral des plus abattus grâce à ses petits plats et ses bonnes paroles. Bertille finit même par déclamer quelques tirades et entonner quelques chansons pour venir en aide à Claudine.

Chapitre 12 : Quelques graines d’espoir


Octobre 1691. Un matin, la communauté est réveillée par des cris. Sur un promontoire rocheux, tous peuvent voir Honoré de Gonzague donner des coups de sabre dans le vide, comme s’il combattait des ennemis invisibles. Il hurle des paroles insensées, se déclarant notamment roi de l’île.
Certains naufragés tentent de le raisonner, en vain. Il faut dire que Céleste, qui hait toujours profondément le second, vient se moquer de lui, renforçant encore sa colère démente. Finalement, Gonzague part en courant vers la forêt sans que personne ne tente de l’arrêter.

La communauté ne pouvant se passer d’une embarcation, plusieurs hommes s’attellent à la fabrication d’une pirogue pour remplacer le radeau. La Traille et Mathurin abattent un large tronc d’arbre, que Martin Paulmier et Charles Carillon entreprennent de creuser pour en faire la coque principale. Hélas, sans doute à cause d’un geste trop énergique, le bois se fend, réduisant à néant plusieurs jours de travail.

De leur côté, les femmes de la communauté réalisent un projet qui leur tient à cœur depuis plusieurs mois : une plantation qui assurerait la subsistance de tous les naufragés. Elles défrichent un terrain qui leur paraît propice, avec l’aide enthousiaste de Rémi (lequel trouve à cette occasion une paire de dés perdus par un marin, qu’il gardera comme un trésor). Claudine fournit quelques patates germées qu’elle a préservées de l’appétit des rescapés, tandis qu’Augustine ramène des pousses d’une plante comestible découverte sur l’île, assez proche de l’épinard.
Après quelques semaines d’entretien de ce potager, une première récolte est accomplie avec succès. Un élan d’espoir traverse la communauté : après avoir connu des jours de disette, les naufragés sont assurés de ne pas mourir de faim.

Et comme les jours les plus difficiles semblent derrière eux, les naufragés peuvent commencer à avoir d’autres idées en tête. Louison, qui a remarqué que Justin n’était pas insensible au charme un peu rude de Léonie, joue les entremetteuses à la faveur d’une douce soirée. Ses manigances portent leur fruits et elle a bientôt le plaisir de voir les deux tourtereaux s’éloigner sur la plage, au coucher du soleil.
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Léonard »

Nous avions décidé il y a quelque temps que cette séance de janvier serait la dernière, même si nous n'étions pas allé jusqu'au sauvetage ou à la disparition de la communauté. Aussi, après le douzième chapitre, nous avons imaginé ensemble, en quelques mots et sans faire appel au règle, du sort des naufragés. Comme on terminait le dernier chapitre sur une note d'espoir, on a choisi une fin heureuse.

Épilogue

Deux ans après, un navire de passage aperçoit la fumée du brasier entretenu par les rescapés de la Prospérité. Les marins découvrent une communauté organisée et plutôt prospère. Les naufragés se portent bien et déplorent la perte de trois hommes seulement au cours des deux années écoulées : Honoré de Gonzague (qui n’a jamais totalement retrouvé l’esprit), Martin Paulmier et un matelot.
En revanche, il semble bien que le groupe qui a quitté l’île en radeau a disparu en mer, car plus personne n’a eu de nouvelles d’eux.

Par la suite, les survivants ont connu des destinées diverses :
• Augustine de Challard est rentrée en France et a rédigé un mémoire sur ses découvertes botaniques outre-mer qui a connu quelques succès.
• Charles Carillon a lui aussi mis à profit son savoir acquis sur l’île en intégrant des plantes exotiques à la pharmacopée européenne.
• La Traille est rentré dans sa Bretagne natale, respecté par tous mais atteint par les ravages de l’âge. Il a terminé sa vie paisiblement grâce à la rente versée par un donateur (ou une donatrice) anonyme.
• Claudine est revenue elle aussi au pays, apaisée et accomplie d’avoir pris soin de la communauté.
• Bertille a rejoint une troupe de théâtre féminine, avec qui elle a sillonné les routes de France. Elle a pris soin de préserver l’esprit des femmes en culottes de la Prospérité.
• Sœur Suffrénie s’est installée en Inde, où elle s’est occupée de bonnes œuvres pour aider les nécessiteux.
• Justin et Léonie sont aussi restés en Asie. Une fois mariés, ils ont prospéré dans le commerce de biens de contrebande.
• Mathurin est resté sur l’île, vivant de l’élevage des chèvres et prenant soin de la famille de Martin.
• Louison, une fois rentrée en France, a constaté qu’elle ne supportait plus la vie sordide des tavernes à marins. Elle est retournée sur l’île et a fini par s’installer avec Mathurin.
• Venkata, après être rentré en Inde, est revenu lui aussi sur l’île, avec sa famille, pour rejoindre son ami Martin. Ainsi, une petite colonie s’est développée sur l’île aux Chèvres, vivant de l’élevage, de la pêche et du commerce.
• Céleste est également restée sur l’île. Mais trop rétive à toute forme d’autorité, elle a vécu en ermite, limitant les contacts avec les autres habitants.
• Quant à Rémi, à qui Augustine avait appris à lire, il est rentré en France, a abandonné la carrière maritime et a pu à faire des études. Il a laissé à ses enfants ses mémoires racontant la survie des naufragés de la Prospérité, ainsi qu’une paire de dés porte-bonheur.
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Orlov
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Re: [CR] Le Domaine des Crabes : Le naufrage de la Prospérité

Message par Orlov »

Merci @Léonard j'ai beaucoup aimé l'histoire, à la fois tragique et optimiste, toujours poignante.
Cryoban a écrit : lun. juin 26, 2023 7:56 am Le vrai problème c'est les gens.

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