[CR] Le Bestiaire
Publié : sam. sept. 23, 2023 11:07 am
J'ouvre ce fil pour relater les parties tests de mon projet - Le Bestiaire - dont vous pouvez trouver la description ICI.
En très rapide : la table incarne des moines et des moniales excentriques qui ont provoqué par accident la libération d'innombrables féeriques dans leur vallée en manipulant l'ouvrage dans lequel ils étaient prisonniers - Le Bestiaire. Ils doivent maintenant les retrouver et les enluminer avant le retour de la Mère abbesse et du Père abbé, partis à Rome.
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Nous sommes vendredi matin et la double abbaye bourdonne déjà d’activités. Les membres du Scriptorium ont été affectés à une corvée en cuisine, sous la férule exigeante du frère Barthélémy. Selon la règle de Saint-Luc nous sommes jour de chair maigre et seul le poisson est autorisé pour le repas.
En très rapide : la table incarne des moines et des moniales excentriques qui ont provoqué par accident la libération d'innombrables féeriques dans leur vallée en manipulant l'ouvrage dans lequel ils étaient prisonniers - Le Bestiaire. Ils doivent maintenant les retrouver et les enluminer avant le retour de la Mère abbesse et du Père abbé, partis à Rome.
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Nous sommes vendredi matin et la double abbaye bourdonne déjà d’activités. Les membres du Scriptorium ont été affectés à une corvée en cuisine, sous la férule exigeante du frère Barthélémy. Selon la règle de Saint-Luc nous sommes jour de chair maigre et seul le poisson est autorisé pour le repas.
C’est donc non sans impatience que frère Isidore, frère Fulbert et sœur Célestine voient ahaner dans les coteaux Innocente, la poissonnière, et le jeune Chrétien qui pousse une pesante charrette à bras.
Avec soulagement ce dernier installe sa charrette au milieu de la cour, alors qu’Innocente commence à vanter la pêche du jour. Il y a là gardons et truites, mais aussi castor et macreuse, tous deux de légitimes poissons selon les doctes savants. Ne vivent-ils pas en permanence dans l’eau ?
Toutefois nos commis de cuisine n’ont guère le temps de se frotter les mains devant le ragoût à venir, car Innocente prend un autre ton : plusieurs des poissons pêchés par Grenaudin, un pêcheur des environs, portent d’étranges écritures. Seuls des fadas comme ceux du monastère ont pu faire une telle chose, très mauvaise pour les affaires, et la commerçante ne mâche pas ses mots.
Frère Isidore, d’un naturel bonhomme, l’assure que tout sera racheté par le monastère, pendant que frère Fulbert, le plus lettré du groupe, commence à inspecter la poiscaille manuscrite avec l’aide de sœur Célestine. Ils découvrent à tour de rôle que les écritures sont faites à l’envers et qui plus est réalisées avec de l’encre féérique. Les messages portés dessus sont aussi étranges “J’en pince pour toi.”, “J’ai faim.”, “Rejoins moi au bras du canard.”...
Les membres du Scriptorium rassurent comme ils peuvent la poissonnière avant d’emmener leur étrange course en cuisine. Fulbert et Célestine continuent leur examen, découpant les peaux, alors qu’Isidore décide de les cuisiner malgré tout. Curieux de leur effet, il profite de l’inattention de l’austère frère Fulbert pour en goûter une lichette. Il est aussitôt pris d’un échauffement des chairs, et commence à observer le fessier du frère Ugolin, commis en cuisine, avec la féroce envie de le pincer. Il s’empare d’un plateau et, prétendant une course urgente, pince le pauvre Ugolin pour lui faire dégager le passage.
Fulbert et Célestine ont de leur côté fini de relever les étranges messages, et les trois comparses décident ensemble de partir voir le pécheur Grenaudin, alors que frère Ugolin revient accompagné en cuisine en fixant Isidore d’un air soupçonneux (et en rasant les murs).
Frère Isidore harnache donc Herbert le cochon avec la sacoche du Bestiaire et la petite compagnie descend la colline en direction de l’Esperluette, la charmante rivière qui coupe la vallée en deux rives. Champs et vignobles cèdent la place aux aulnes et aux bouleaux, alors que l’équipe arrive dans le labyrinthe de ruisseaux, de marais et de bras morts qui entourent la confluence proche.
Ils ont tôt fait de trouver la chaumière de Grenaudin, qui rejoint sa femme pour s’expliquer avec moines et moniales : tout le monde sait dans la région que des choses bizarres arrivent partout où ils passent ! Mais là ils dépassent les bornes, écrire sur le poisson ça ne se fait pas. Et il y a ces autres choses étranges : les canards “plumés du cul”, le “mal brochet” énorme qui rôde dans la rivière… Herbert pousse un grouik de tension alors que le gros chien blanc du pécheur se met à hurler à mort. Faudrait voir à faire quelque chose, insiste Grenaudin.
Frère Isidore acquiesce alors que Fulbert dénie toute responsabilité de l’abbaye, le tout sur fond d’accord de luth par sœur Célestine (elle ne s’en sépare guère). Avec l’aide du pêcheur, ils montent à bord de sa barque (sans le cochon) et décident d’aller voir de plus près le bras du canard, où la plupart de ces événements auraient eu lieu.
Le frêle esquif est conduit par sœur Célestine, de loin la plus adroite de la troupe, au milieu du labyrinthe que constitue la confluence de l’Esperluette avec l’Ardoise. Elle manque de se perdre, mais fait appel à un point d’encre féerique pour finir par trouver le paisible bras du canard. A l’ombre des frondaisons, un long trait d’eau paisible est cerné de roselières, couru d’araignées d’eau zigzagant entre de vieilles souches et quelques nappes de lentilles d’eau.
Le Scriptorium hésite. Les berges n’ont l’air guère stables, et frère Isidore décide de questionner les canards du coin. Evidemment, seul lui comprend ce qu’il dit, son don étant imaginaire, mais les canards curieux se rapprochent temporairement avant d’être effrayés par l’agitation douteuse du frère. Tous constatent alors que leurs croupions sont fort dégarnis, et Isidore émet l’hypothèse que quelqu’un se sert de leurs plumes pour écrire…
C’est le moment où la barque tangue violemment sous l’effet d’un choc - frère Fulbert protège désespérément le Bestiaire alors que Célestine maîtrise l’embarcation d’une main de maître. Une grosse bête semble glisser silencieusement sous les eaux…
Isidore reprend son investigation, et découvre alors d’étranges traces au fond de l’eau, qui mène à une sente bien cachée au milieu des roseaux. La fine équipe débarque péniblement et patauge au milieu de la boue et des moustiques - sœur Célestine en écrase quelques uns avec le précieux manuscrit, sous le regard outré de Fulbert (qui prend un point de fièvre). Remontant les traces, ils finissent par découvrir une tanière dans la berge. Isidore se défroque alors pour y pénétrer, tandis que Fulbert tente de cacher tant de chair exposée à la vue de Célestine, en s’interposant.
A quatre pattes dans la boue, Isidore finit par découvrir un étrange nid de joncs. Il est entouré de coquilles remplies de restes d’encre, de plumes de canards brisées et usées, ainsi que d’un étrange dessin tracé sur un nénuphar : un coquillage ouvert sous la Lune, munie d’une perle. Chassant quelques écrevisses qui habitent l’endroit, Isidore investigue sans rien trouver de plus.
Les trois comparses se retrouvent enfin à l’extérieur, et se décident à consulter les notes de l’abbé et de l’abbesse [une aide de jeu sur les étrangetés de la vallée]. Ils conviennent, à l’aide des indices retrouvés, qu’une huître semble bien impliquée. Or les notes en situent une à la source de Diane, un étang situé non loin. Décision est prise de s’y rendre…