[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Prochaine partie le 10 septembre, donc on devrait avoir un CR juste avant (genre le 10 dans l'après-midi !)
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

elle est longue l'apm... :mrgreen:
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

je suis malade du coup ils ont pas joué ce soir, mais le double CR approche normalement...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Le voilà enfin, le dernier CR produit par Harren Goodbrother et qui résume les deux dernières parties. Attention, il va y avoir du sang !

Chapitres 17 & 18 : Ce qui est mort ne peut mourir

Je trouve enfin le temps de prendre la plume, après bien des rebondissements et des changements dans ma vie qui ne m'ont pas laissé un instant de libre.
A côté des événements de ces derniers jours, les préoccupations quotidiennes qui étaient les miennes à Deathwatch me paraissent bien triviales et bien lointaines.
Seul mon brave Faucky, toujours présent, est ici pour me rappeler cette vie qui fut la mienne.
Pourtant, il y a de cela seulement quelques jours j'étais dans les ruelles de Deathwatch, me préparant, je crois, à me rendre à la volière afin d'observer les progrès du hibou que j'avais capturé.
C'est alors qu'un inconnu se mit à marcher à côté de moi, et me fit comprendre qu'il souhaitait me remettre un message. Il s'agissait en fait de deux documents. Le premier était signé d'une jeune femme qui se languissait apparemment de mes nouvelles et se montrait impatiente de mon retour à Ash Harbour. Si l'on m'avait interrogé, j'aurais été bien en peine de mettre un visage (ou quoi que ce soit d'autre) sur le prénom duquel elle signait. Et pour cause, ce message n'était qu'une couverture destinée à me justifier pour le cas où, malgré nos précautions, mon échange avec le mystérieux messager aurait été aperçu.
Car le véritable message, que je détruisis immédiatement après lecture, était d'une toute autre nature. Lorsque mes yeux se posèrent sur le sceau du Kraken, mon cœur s'accéléra et j'eus besoin de toute ma volonté pour cacher le tremblement qui semblait vouloir s'emparer de moi.
Ce message était signé de Balon Greyjoy en personne. Après dix ans d'exil, mon destin venait de frapper à la porte.

Un raid Fer-né massif était planifié sur nos côtes – ou devrais-je dire, les côtes du Nord, où j'étais retenu en otage. Un gigantesque déferlement d'embarcations et d'hommes, qui allait signer la libération et la renaissance des Fer-nés, le retour aux jours les plus glorieux de notre peuple.
C'est du moins ce qu'assurait Balon Greyjoy... Et il réclamait mon soutien et ma participation, à moi, Harren Goodbrother, héritier légitime d'Old Wyk.
Greyjoy avait besoin de moi pour assurer la réussite de son plan, c'était moi qu'il sollicitait, visiblement nullement dupe de la farce grossière montée par Stonehouse.
Il me promettait la gloire et un retour chez moi. J'avais quelques jours pour réfléchir et apporter ma réponse.

A peine de retour dans la salle du Conseil, où je retrouvai Edrick flanqué de son nouvel « ami », le sauvage Kragnar, Lady Lyanna et Volken, je compris mieux ce qui était en train de se passer. Nous venions d'apprendre que Balon Greyjoy s'était à nouveau couronné Roi des Iles de fer.
Une quasi déclaration de guerre envers le Nord.
Pourtant, l'hostilité envers l'otage que j'étais pourtant semblait moindre que lors de la prise par les Fer-nés du navire de Volken (alors qu'il était à l'époque évident que je ne pouvais y être mêlé, mais allez dire à Volken que ce qui lui arrive est le fait de son imprudence...).
Il faut dire que je m'étais, ces derniers temps, rapproché de Lady Lyanna, avec qui j'avais mené avec succès le recrutement de Fer-nés libérés des mines afin de les envoyer comme informateurs dans les Iles de fer, où ils devaient me servir à faire la lumière sur les agissements de Stonehouse et de mon fameux « double », cet homme me ressemblant comme deux gouttes d’eau. Ces agents à ma solde devaient également prendre la température de la population et préparer mon retour.

Lady Lyanna s'était montrée une partenaire efficace et déterminée dans cette entreprise, si bien que je commençais à me dire, non sans regret, qu'elle était peut-être finalement plus apte qu'Edrick à diriger Deathwatch en ces temps troublés où le commerce avait moins sa place que les armes.
Si seulement elle ne passait pas tant de temps à fricoter avec ce fat de Volken...
Quant à Edrick, il faut admettre que, si mon amitié à son égard était toujours solide, je n'avais guère apprécié son attitude ces derniers temps. Il avait montré peu d'enthousiasme pour mes plans et, même s'il affichait de bonnes intentions, sa mollesse commençait à me faire douter de sa fiabilité. Tout avait été de mal en pis depuis qu'il avait retrouvé ce sauvage des Clans des montagnes, ce Kragnar, qui semblait prendre à ses côtés la place de confident qui avait longtemps été la mienne.
Pourtant... j'avais passé près de dix ans auprès d'Edrick et, quelle qu'ait pu être à mon égard l'attitude de son père ou du reste de la maison, notre amitié n'avait jamais été remise en cause. Depuis bien longtemps, lorsque je m'imaginais retrouver mon trône (et j'imaginais chaque jour ce moment), Edrick assistait à mon couronnement, comme j'assistais au sien à Deathwatch. J'avais voulu croire qu'entre nos deux maisons du moins, une évolution des relations était possible. Les Fer-nés pouvaient trouver bien d'autres cibles que Deathwatch (et d'autrement plus juteuses, quelques années passées entre ces murs nus, ces champs maigrelets et ce port qui vivotait suffirent à m'en convaincre...) et, une fois Edrick Père et ses compagnons d'arme disparus, la nouvelle génération aurait sans doute d'autres préoccupations que les Iles de fer.
C'est ainsi que l'enfant naïf que j'avais été avait imaginé les choses.

L'homme, l'héritier et seigneur, qui venait de recevoir une missive du Roi des Iles de Fer ne pouvait raisonner ainsi.
Telles étaient mes réflexions alors que les discussions se déroulaient autour de moi.
Comment fallait-il réagir face à ce couronnement inattendu, telle était la question en débat entre Edrick, Lyanna et Volken. Peut-être Stillgar était-il présent, je ne me souviens plus. (Je sais seulement qu'il l'était un peu trop à mon goût ces derniers temps).
A cet instant, je pouvais parler, sauver Deathwatch, faire à tous la preuve définitive de ma loyauté. Peut-être, obtenir leur soutien pour un plan alternatif. Mais ce plan réussirait-il ? Quels moyens m'accorderaient réellement les Blacksword ? Si je trahissais Balon Greyjoy, n'était-il pas certain qu'il finirait par l'apprendre et qu'alors mon retour serait définitivement compromis ?
Quel avenir serait alors le mien, ici, dans le Nord ? Au mieux, l'opportunité, un jour, d'obtenir un titre ou quelques responsabilités dans une maison qui ne serait jamais la mienne, où je serais toujours un étranger. De commander quelques hommes qui n'auraient jamais pour moi le même respect que pour le dernier des leurs.
Je n'étais pas un Blacksword, on me l'avait suffisamment fait ressentir, tout au long de mon enfance, lors de chaque banquet, chaque conseil, même lorsque je marchais dans la ville, même lors des entraînements, j'étais toujours le Fer-né, l'otage qu'Edrick avait la bonté de garder en vie.
Et pendant ce temps-là, chez moi, à, Old Wyk, mon père, dont j'avais presque oublié le visage, était peut-être en train de rendre son dernier souffle sans que j'aie pu lui dire adieu et recevoir sa bénédiction, ce chien de Stonehouse en embuscade attendant avec impatience ce moment.
La réunion s'est terminée sans que je n'aie rien dit.

Le lendemain, je me suis rendu au lieu de rendez-vous et j'ai délivré le message codé : « La marée monte ». Dès lors, plus aucun retour en arrière n'était possible.
J'ai appris le détail de ma mission : je devrais me rendre à Ash Harbour le soir même, trouver un moyen d'entrer dans la tour où se trouvait le mécanisme d'action de la chaîne qui protégeait le port et le rendait imprenable, et abaisser la chaîne afin de permettre le déferlement de la flotte Fer-née.

Il m'était facile de me rendre à Ash Harbour sans éveiller les soupçons : par un heureux hasard, j'y allais très régulièrement ces derniers temps, afin de perfectionner mes talents en navigation.
J'avais d'ailleurs pris un intérêt particulier pour une famille de sauvageons qui étaient arrivés un jour à Deathwatch, terrifiés, prétendant qu'ils avaient fui leurs contrées après avoir vu des morts se relever.
Ils semblaient réellement convaincus de leurs dires, même si je n'ai jamais entendu une telle histoire en dehors de quelques vieilles légendes.

Le soir venu, j'ai donc retrouvé à Ash Harbour mon mystérieux messager, qui m'a révélé être en fait l'un des premiers officiers de Balon Greyjoy. Une fois que je serais entré dans la tour, il se tenait prêt à m'appuyer, avec trois de ses hommes également infiltrés sur place.
J'avais eu très peu de temps pour réfléchir à un plan, et je savais que mon destin était sur le point de se jouer sur un jet de dé. Je m'étais renseigné sur l'identité des hommes qui étaient de garde à la tour cette nuit-là : je les connaissais peu. J'avais plusieurs fois eu l'occasion de visiter le bâtiment et d'en observer le fonctionnement. Je savais qu'il était gardé par un sas. Il était donc imprenable par la force.

Mais l'heure arrivant, aucune hésitation n'était plus permise. Je demandai à mon contact et à ses hommes de se poster de part et d'autre de la tour et de se tenir prêt à intervenir pour éliminer les gardes dès que je serais à l'intérieur. Une fois la chaîne abaissée, j'avais l'intention de galoper jusqu'à la ville ou, au pire, d'envoyer un messager afin de permettre à Edrick de s'enfuir. Je lui devais ce dernier geste. Une vie pour une vie. Ensuite, nos routes se sépareraient sans doute à jamais.
Mais il devait en être ainsi.

Je suis entré dans la tour sans difficultés. Il m'a suffi de prendre un air fébrile (cela ne m'a pas été difficile...) et de dire aux gardes que j'étais envoyé par Edrick pour une inspection d'urgence de la chaîne suite à des soupçons de sabotage. Mon visage était connu, peut-être aussi avaient-il quelque laxisme à se reprocher... toujours est-il que le garde à l'entrée a immédiatement ouvert la première porte, puis la deuxième. Alors qu'il s'apprêtait à la refermer, je l'ai égorgé. Mes compagnons sont entrés à ce moment-là et se sont facilement débarrassés des autres, pris par surprise, pendant que j'allais actionner le mécanisme de la chaîne.
La machinerie était bien huilée et tout s'est passé presque trop simplement.

Mais lorsque j'ai voulu ressortir de la tour, j'ai compris que mon plan allait être plus difficile à mettre en œuvre que prévu. Le lieutenant de Greyjoy ne l'entendait pas de cette oreille. Tout seigneur héritier d'Old Wyk que j'étais, mes protestations eurent peu d'effet : je devais rester dans la tour, à ses côtés, jusqu'à l'aube afin d'en tenir l'entrée.
Je n'avais aucun moyen de m'éclipser, fut-ce quelques minutes, et trop d'insistance de ma part aurait été suspecte. D'ailleurs, le port commençait déjà à retentir de clameurs tandis qu'apparaissait, à l'horizon, l'avant-garde de la flotte fer-née qui se dirigeait droit vers nous.

***

Jusqu'à l'aube, je défendis la tour aux côtés des miens, tandis que mes frères déferlaient par vagues. Je ne me souviens pas avoir jamais vu tant de nos chers navires réunis.
Prise par surprise et nettement inférieure en nombre, la garde au service des Blacksword fut aisément défaite.

Malgré toute ma détermination, et ma conviction que ce que je faisais était juste, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un certain malaise face aux regards plein de haine de ceux qui avaient été des connaissances, des compagnons de beuverie ou des femmes qui avaient éveillé mon intérêt. Mais face à mes compagnons d’armes, je ne pouvais me permettre de faire preuve de la moindre faiblesse. Je savais que même si l’enthousiasme de ces hommes était grand, mon autorité pourrait être aisément remise en cause si je montrais quelque sensiblerie.
Aussi, je soutins le regard de Mart, le chef des pêcheurs, alors que, blessé, il me crachait au visage.
Et c’est sous ses yeux que je brutalisai et déflorai sa fille cadette, si pure et si douce, malgré ses cris de terreur. Je n’y pris pas grand plaisir. Mais une fois que j’avais fait part de mon intention, dans un mouvement de bravade, je ne pouvais plus faire marche arrière.
Ma nouvelle vie exigerait de moi que je sois fort, inflexible, et ne m’arrête pas à de tels enfantillages.

***

Rapidement, j’appris quel était le plan de Balon Greyjoy. Le gros de nos troupes allaient remonter par la route, en direction de Moat Cailin, afin de profiter de la confusion pour se lancer dans une vague de pillages sans précédent. Pour ma part, ma mission serait de tenir Ash Harbour, à la tête de 600 hommes. Mon rôle était crucial, car le port était la seule issue pour la retraite de mes frères.
Je commençai donc immédiatement à organiser les hommes et à superviser leur installation sur place.
Je n’eus pas à attendre longtemps avant que soit sonnée l’alerte. Les troupes d’Edrick approchaient par le canal. Je connaissais bien les ressources des Blacksword, et je savais que nous étions certains d’avoir l’avantage. En organisant la défense, je fis circuler un mot d’ordre : prendre Edrick vivant. Cette consigne ne fit naître aucun soupçon, chacun croyant sans doute qu’elle était dictée par la soif de vengeance. En réalité, ce n’était que le dernier acte de fidélité envers celui qui avait été mon ami. Je voulais lui laisser ainsi une chance de fuir.

Une fois au cœur de la bataille, je ne me posai plus de questions et conduisis mes hommes au mieux. Je l’avais déjà noté, j’avais, semble-t-il, un talent naturel pour galvaniser les troupes et les mener au combat. Cette qualité, je m’en aperçus avec une certaine amertume, était contrebalancée par un cruel manque de connaissance dans l’art de la bataille. J’avais beau faire de mon mieux, je sentais bien que je n’avais pas l’entrainement des capitaines des Blacksword…
J’avais mal évalué l’impact des archers ennemis, qui décimèrent une partie de nos troupes. Malgré cela, le nombre et notre détermination fit que la bataille tourna rapidement à notre avantage, et nous vîmes les troupes adverses rembarquer, après avoir subi des pertes plus lourdes que les nôtres.

C’est à ce moment-là que se produisit le drame. Le son d’une alerte, et derrière moi, à l’autre bout du port, la lumière des flammes. Nos navires prenaient feu !
C’était le barbare, ce reptile fourbe de Kragnar, qui avait réussi à se glisser derrière nos défenses avec quelques complices. Je donnai l’ordre d’immédiatement mettre tous les moyens en œuvre pour maîtriser l’incendie. Hélas, une vingtaine d’embarcations ne purent être sauvées, et beaucoup d’autres nécessiteraient des réparations et de nouvelles voiles.
Notre victoire fut quelque peu ternie par cette perte.
Mais elle restait une victoire. Ce n’était que le début.

***

Quelques jours plus tard, l’un de mes hommes vint m’alerter : une petite flotte d’embarcations fer-nées pointait à l’horizon et il me demandait l’autorisation d’abaisser la chaine. Méfiant, j’envoyai un éclaireur vérifier leur identité.
Aucune embuscade en vue, il s’agissait bien de compatriotes. Mieux encore, c’était la flotte de ma chère patrie d’Old Wyk qui arrivait enfin ! A leur tête se trouvait un homme que j’avais connu, Vossler dit l’Espadon, l’un des plus fidèles lieutenants de mon père.

Tandis que nous faisions le tour des défenses, Vossler me résuma rapidement la situation : si les navires de mon père avaient été retardés, c’est que ce chien de Stonehouse avait tout fait pour reculer leur départ. J’appris ainsi que mon cher père était toujours en vie, mais qu’il s’était retiré du pouvoir au profit de son beau-fils.
Pourtant, m’assura Vossler, mon père, bien qu’âgé, n’était pas pour autant devenu un imbécile : il n’avait pas été dupe de la mascarade montée avec mon sosie. Sans doute conscient du tribut que l’âge faisait payer à sa force, il avait pris le parti de ne pas affronter Stonehouse directement, mais observait et attendait.
Mon cœur s’emplit d’émotion à l’idée de la fierté de mon père quand il apprendrait la mission qui m’avait été confiée. Plus que jamais, je me devais d’en être digne et d’honorer notre maison afin de revenir au pays couvert de gloire.

L’expérience de mon nouvel allié me fut précieuse pour mieux organiser les défenses du port et notre approvisionnement dans les perspectives des jours et sans doute des semaines à venir. Plusieurs capitaines furent envoyés à la tête de leurs hommes pour mettre à sac les environs et nous apporter ainsi des vivres. Magnanime, je décidai de faire cet honneur aux capitaines Stonehouse. Cela était surtout un moyen diplomatique de les tenir éloignés, car je savais que les ennemis dont j’avais à craindre la lame ne se trouvaient pas tous à Deathwatch.

Nous décidâmes également de la construction d’une palissade, qui serait ensuite doublée d’une tranchée afin de nous protéger de toute attaque livrée par la terre. La voie maritime était en effet bien protégée par la chaîne, Ash Harbour étant réputé quasiment imprenable.
Je connaissais bien les troupes dont disposaient les Blacksword, et je doutais qu’Edrick fasse l’erreur de lancer maintenant une attaque, ainsi démuni. Notre seule menace immédiate pouvait venir des Ryswell. Leur alliance avec Deathwatch me paraissait incertaine, étant donnée l’animosité qui avait longtemps caractérisé leurs relations, toutefois une alliance sacrée contre notre invasion était possible, d’autant plus que le début d’idylle entre Edrick et la jeune Astreïa Ryswell avait quelque peu rebattu les cartes. Mais, occupé à mon plan, j’avais mal suivi l’évolution de ces histoires ces derniers temps.
Quoi qu’il en soit, nous n’avions rien à perdre à tenter une manœuvre : l’envoi d’un corbeau à Blaze Tower proposant une alliance contre Deatchwatch.
La réponse ne se fit pas attendre et, hélas, ce n’était pas la réponse attendue. Les Ryswell, tout en feignant d’accepter notre proposition, nous révélaient qu’ils étaient en route par la mer, et nous demandaient d’abaisser la chaine afin de permettre leur passage.
Vossler et moi tombâmes rapidement d’accord : il n’était pas question de prendre un tel risque. Dans une dernière tentative, j’envoyai alors un autre corbeau à Deathwatch, à Edrick, afin de lui proposer au contraire une alliance contre les Ryswell. Les chances de succès étaient faibles, nous le savions, mais face à cette menace nous n’avions plus grand-chose à perdre.

***

L’aube se lève et la mort est proche. Nous avons été pris en tenaille, les Blacksword nous attaquant par la terre, et les galères Ryswell par les eaux. Nous avons été victimes d’une ruse : nos ennemis ont stationné leurs embarcations juste derrière la chaîne, et ont déployé des échelles jusqu’à nos navires amarrés le long du port, et leurs troupes ont ainsi déferlé sur nous.
Tandis que je tentais de contenir le déferlement des troupes Ryswell, Vossler défendait la palissade contre les assauts des Blacksword, chacun ayant refusé notre offre, préférant s’allier entre eux.
Cela me montre, une fois de plus, combien il est vrai que je ne suis pas d’ici. Blacksword ou Ryswell, face à la menace, les hommes du Nord se retrouvent dans une communauté d’intérêt.
Nous autres Fer-nés n’appartenons pas à ce monde et je n’y aurais jamais été à ma place.

Défendant la place et nos embarcations, tous mes hommes se sont battus avec une bravoure qui restera dans l’histoire, et la plupart d’entre eux y ont perdu la vie. J’ai appris que Vossler avait été tué par Volken Blacksword, non sans lui avoir lui-même infligé de profondes blessures, luttant jusqu’à son dernier souffle.
J’aperçois Edrick. Il avance vers moi, je lis la haine dans ses yeux. A cet instant, il désire ma mort plus que tout au monde. Je réussis à repousser ses coups, mais je ne cherche pas à riposter. Je ne désire pas lui enlever la vie. Le destin nous a poussés sur des chemins différents, et le mien, sans doute, va se terminer ici.
Tout est perdu, chacun le sait, mais mes hommes, inflexibles, continuent le combat à mes côtés, répondant à mon commandement et ne cédant pas à la panique. Mais je les vois tomber un à un et, si les pertes dans le camp adverse sont massives, elles ne sont pas suffisante pour nous laisser un espoir.
Tout est perdu, ne reste plus qu’à mourir avec honneur et en frustrant l’ennemi du maximum de prises. Ce qui est mort ne peut mourir. Je donne l’ordre de saborder les embarcations.
Soudain, une alerte retentit dans le camp Blacksword. Des renforts ? Ce sont nos compatriotes de retour de pillage. Mais leur intervention ne suffit pas à renverser la tendance et ils sont rapidement mis en déroute.
J’entends un mot qui circule parmi les soldats ennemis : 100 dragons à celui qui prendra ma tête. Edrick, Volken et Lyanna doivent sans doute être en ce moment même en train de se disputer la satisfaction de m’exécuter eux-mêmes.
Ceux de mes hommes qui ne sont pas tombés au combat sont faits prisonniers.
Cela ne peut être mon sort.
Il est temps. Debout sur l’un des navires en train de sombrer, c’est ma propre larme que j’applique contre ma gorge. Je m’en vais rejoindre les flots d’où sont issus mon peuple et m’asseoir à la cour de Celui qui réside sous les vagues. Puissent mon père et mon Seigneur me pardonner d’avoir failli.
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Et voici maintenant le complément, qui raconte les événements vus côté Blacksword.

Pendant ce temps, à Deathwatch

Dès les premières manigances d’Harren Goodbrother, toute la supercherie aurait pu s’effondrer grâce au flair de ce rusé de Kragnar Ironwolf. En effet, il avait été mis au courant de la rencontre entre l’otage fer-né et un mystérieux inconnu. Edrick, mis au courant immédiatement, choisit cependant de laisser courir. Une foi inébranlable en son compagnon d’enfance l’empêchait de regarder la vérité en face. La famille Blacksword poursuivit donc ses plans diplomatiques en vue d’une consolidation de leur position dans le nord, alors que c’était au sud qu’approchait la véritable menace.

Le jeune seigneur avait ainsi décidé que sa belle-mère et son cousin se rendraient à Torrhen’s Square afin de rencontrer le régent qui avait si maladroitement envoyé quelques éclaireurs repérer les faiblesses des Barrowlands. Ils souhaitaient ainsi mettre en garde leur voisin du nord et peut-être forger une relation plus pacifique que la dernière escarmouche n’avait laissé présager. Edrick insista pour que Lyanna et Volken prennent avec eux un contingent de cinquante hommes afin de prouver la puissance de Deathwatch. Les deux émissaires étaient parvenus à tempérer ses ardeurs et ils s’étaient donc mis en route avec seulement vingt hommes.

Quelques heures plus tard, la vérité sur la trahison d’Harren Goodbrother éclatait au grand jour. Edrick, enragé par cet affront, prit immédiatement le restant de ses troupes vers le sud afin de porter secours à Ash Harbour et vérifier de ses propres yeux l’étendue de la perfidie de son ancien allié. Il prit tout de même le temps de prévenir Lyanna et Volken de la situation par coursier, ce qui mit un terme brutal à leur mission diplomatique qui, aux yeux de Volken, avait pris des allures de voyage en amoureux. Une fois de retour à Deathwatch, cependant, au milieu de la nuit, un choix s’offrait à eux : rejoindre Edrick au front ou rester organiser les défenses de Deathwatch aux côtés de Stillgar. C’est Volken qui eut le dernier mot, car malgré l’ardeur de Lady Lyanna pour rejoindre le champ de bataille, il eut une phrase des plus justes :

« Deathwatch peut survivre sans Edrick, mais Edrick ne peut survivre sans Deathwatch ! »

Ainsi, ils décidèrent de rester défendre la ville envers et contre tout. Fort heureusement, le retour victorieux d’Edrick, notamment grâce à l’audace et l’initiative de Kragnar qui avait enflammé une bonne partie des bateaux fer-nés, leur ôta tout doute. Ils purent donc se retrouver dans la salle du conseil militaire pour planifier leur prochaine bataille. Lorsque Kragnar les rejoignit, il arracha son casque de guerre et la fausse barbe qui dissimulait son visage balafré. Volken, absent lors des faits, découvrit alors avec une stupéfaction non feinte que Kragnar n’était autre que Merrick Hill, transpercé d’une flèche en pleine tête par l’Aigle et, pourtant, à nouveau debout malgré l’hideuse cicatrice au milieu de sa joue.

D’un geste rageur, l’âme damnée d’Edrick jeta au sol son déguisement et, faisant appel à la devise de la maison qui l’avait abandonné, il s’écria :

« Tu ne perds rien pour attendre, Harren Goodbrother ! Un Lannister paie toujours ses dettes. »


***

Les préparations débutèrent par un rapatriement immédiat de tous les hommes valides de la proche campagne et par une pluie de corbeaux sur les cités avoisinantes. La réponse du vieux Rodrick Ryswell ne se fit pas attendre, et il promit son soutien à Edrick en envoyant ses galères de guerre et une escouade de cavaliers en renfort. Lady Barbrey Dustin répondit elle aussi par l’affirmative et dit envoyer cinq cent fantassins le jour même. Mais la marche depuis Barrowton allait être longue, trop longue s’ils souhaitaient épargner la campagne avoisinante des raids fer-nés. L’arrivée des Ryswell serait plus prompte, et il leur faudrait donc compter sur cette attaque combinée pour surprendre les Fer-nés.

Trois jours plus tard, ils quittaient Deathwatch avec plus de deux-cents hommes et une escouade de cavalerie pour rejoindre les Ryswell et coordonner l’attaque. Avant de partir, cependant, ils reçurent une missive écrite de la main rageuse du vieux Rodrick Ryswell qui annonçait avoir reçu une proposition de neutralité de la part de Harren. Rodrick leur disait avoir donné une assurance de son soutien militaire aux Fer-nés pour annihiler les Blacksword. Il n’était pas sûr que Goodbrother ait mordu à l’hameçon, mais cela pouvait jouer en leur faveur.

Les troupes des Blacksword étaient déjà en route lorsque le corbeau envoyé par Harren atteint Deathwatch, et jamais ils ne purent considérer sa proposition. Ils lancèrent l’attaque combinée contre Ash Harbour et attaquèrent la palissade à coup de béliers afin d’ouvrir le passage aux cavaliers pendant que les galères Ryswell prenaient d’assaut le port.

Une fois la palissade renversée, la cavalerie brisa les défenses ennemies, laissant la place à l’infanterie qui s’engouffra dans cette brèche pour libérer leurs terres de l’envahisseur. Toutefois, la bataille aurait put être bien amère, car la confrontation entre Volken et le capitaine de l’armée adverse, un colosse bardé de fer maniant une immense épée à deux mains, se joua à un cheveux. Emporté par sa rage de vaincre et la foi en ses propres talents, Volken passa immédiatement à l’offensive, et son destin se scella en une fraction de seconde. Sa lance pénétra la cotte de maille du Fer-né au niveau de la gorge, déviant ainsi légèrement la courbe mortelle de son épée. La lame traversa tout de même sa propre armure comme du beurre et lui ouvrit profondément le flanc. Plus morts que vifs l’un comme l’autre, ils continuèrent à échanger les coups jusqu’à ce que l’intervention de Lady Lyanna mette un terme à la confrontation. Le capitaine fer-né, criblé de coups, finit par s’effondrer au milieu de ses frères.

Pendant ce temps, Edrick poussait vers la baie pour retrouver Harren Goodbrother. Merrick, lui, à nouveau grimé en Ser Kragnar Ironwolf, était déjà au cœur de la mêlée, et il y retrouva, à la tête des troupes Ryswell, Andre Snow, « l’Aigle » ; l’homme qui l’avait tué quelques mois plus tôt. Pourtant, les deux guerriers combattirent côte à côte comme des frères et, une fois le combat remporté, se félicitèrent l’un l’autre. L’Aigle et Edrick échangèrent une vigoureuse poignée de main, tandis que les hommes sondaient le fond de la baie pour retrouver le corps d’Harren. Mais celui-ci demeura introuvable, comme si le Dieu Noyé lui-même l’avait rappelé dans son palais sous-marin pour boire et festoyer aux côtés de ses ancêtres.
Elyandel
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Message par Elyandel »

ça c'est du final ... bravo !!
Vivement la prochaine saison ;)
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Merci Elyandel ! =)

La suite viendra bientôt, puisque nous rejouons mercredi, avec encore du gros chambardement en perspective. La joueuse de Harren Goodbrother va nous faire un nouveau perso qui risque d'avoir du mordant, je pense qu'on va s'amuser !
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

mmm, je sens que ça va être "enflammé"...


Bon pour donner un point de vue perso et pour une fois technique sur le combat Volken / L'Espadon, c'est juste incroyable que mon perso en soit sorti vivant. Parce que bon, à la base, il y avait:

* Lui, un gros bourrin super protégé (sauf à la tête hé hé) avec une épée de type "siegfried", un nombre de dés de combat indécent (21) et un joueur qui connait super bien les règles de combat et ses subtilités

* Moi, un bon bretteur, mais sans plus (15dés), pas de grosse armure, et je suis une quiche intersidérale en tactique à Riddle of steel comme dans toutes les composantes techniques des jeux de rôle en général... En plus j'ai décidé de jouer mon désavantage "trop grande confiance en soi" (en majeur)

Donc on attaque tous les deux, ça va se jouer à la rapidité, on fait le même jet!!!, ensuite on avait la même agilité, rapidité, et réflexes, j'ai juste frappé en premier parce que j'avais un point de plus en Astuce... le turc qui se joue à un cheveu de chez un cheveu...
Et encore, je lui plante ma lance dans la gorge, mais comme je suis faiblard, il survit et arrive à me trancher presque en deux alors qu'il commence à agoniser...

C'est se qui s'appelle survivre façon "tirs au but..."
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

très belle fin,
et magnifique trahison!!!!
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Vous n'êtes pas au bout de vos surprises !

Vivement le prochain CR, qui sera l'oeuvre acide et vénéneuse de Lady Lyanna. :bravo:
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Je crois qu'il est difficile d'imaginer à quel point ce MJ est retors et vicieux: il a l'art de nous mettre dans des situations où se succèdent le sublime et l'horrible... le supplice de Tantale, vous connaissez??

En plus, on l'aide bien en nous débrouillant comme des chefs tous seuls pour se foutre dans la panade...

Au moment où Volken touchait au but, enfin, le MJ... rhha le salaud!

Pour vous dire, je pense encore à la dernière et à la prochaine séance!!
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Tetishery
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Tetishery »

Et hop : sortez les violons et les mouchoirs, voici le compte-rendu de notre dernière partie, qui démarre en fanfare la deuxième saison de cette campagne.


Chapitre 19

La bataille pour Ash Harbour s’est achevée, nous avons débarrassé notre port de cette engeance de Fer-nés qui l’avait envahi, et le traître Harren Goodbrother a enfin retrouvé la place qui aurait dû lui être accordée depuis longtemps : six pieds sous mer, avec ses chers ancêtres. Mais nos soucis sont loin d’être tous balayés. Nous avons encore à nos portes plusieurs dizaines de pillards des îles, ceux qui ont fui pendant la bataille et doivent être en ce moment-même en train de ravager nos campagnes. Sans compter les milliers de leurs compatriotes partis le long du fleuve en direction de Moat Cailin… du moins, c’est ce que nous supposons. Tout cela saupoudré des complots des Tallhart de Torrhen’s Square et des 500 fantassins de Lady Dustin qui doivent arriver d’ici quelques jours à Deathwatch… Les heures à venir ne s’annoncent pas des plus simples.
En attendant, nous voici plongés dans des problèmes plus triviaux et plus immédiats : l’Aigle, suivant les directives de son père, Rodrick Ryswell, nous demande une contrepartie à leur investissement dans les combats. Il a la bienséance de ne pas fixer de prix, et Edrick Junior lui propose donc de repartir avec la moitié des cinquante bateaux fer-nés. Avec son habituel stoïcisme, Snow accepte, mais je me demande s’il est vraiment satisfait de ce que nous lui offrons. L’avenir nous dira si le père Ryswell aura apprécié notre geste !
Je finis par laisser Edrick s’occuper seul avec l’Aigle de tout cela. Ils montent ensemble sur les murailles pour s’entretenir en privé. Un entretien qui se terminera, comme je l’apprendrai plus tard, par une franche poignée de mains, même si Edrick n’en ressort pas très à l’aise. Quant à moi, je suis préoccupée par un souci bien plus important : son combat avec le capitaine des Fer-nés a laissé Volken dans un triste état. Une vilaine blessure l’empêche de se lever, et je ne l’avais encore jamais vu dans une telle condition de faiblesse. À vrai dire, cela m’inquiète plus que je ne veux le laisser paraître, et je décide donc de le faire rapatrier immédiatement en litière vers Deathwatch, où le mestre pourra lui administrer de véritables soins et veiller à son rétablissement. Nos adieux sont presque déchirants et, avec ce sourire de mauvais garçon qui a dû en faire tomber plus d’une dans ses filets, le voici qui me suggère – à mots à peine couverts ! – qu’il aurait souhaité que « quelqu’un » l’accompagne dans cette litière…
Après le traditionnel banquet des vainqueurs, voilà la flotte Ryswell repartie vers Blaze Tower, tandis que nous réglons les derniers détails ici avant de repartir à notre tour vers Deathwatch. Edrick s’occupe de mettre une centaine de prisonniers au travail forcé pour renforcer la défense terrestre d’Ash Harbour, puis en exécute une cinquantaine, pour faire bonne mesure, et enfin décide de rapatrier le reste à sa capitale, notamment pour obtenir une rançon des quelques petits nobles qui se trouvent dans le lot.
Nous sommes également sollicités par Willem, le neveu de Mart : son oncle a péri de ses blessures suite à l’attaque fer-née et il nous demande de faire un geste pour sa cousine Jeyne, violée par l’infâme Harren. J’accepte évidemment de prendre la pauvre petite sous mon aile. Une fillette d’à peine 15 ans ! Quand je pense aux années que nous avons passées sous le même toit que ce chien... À la confiance que j’avais fini par lui accorder… J’en frémis encore. Dès mon retour à Deathwatch, il faudra que je pense à faire boire à la pauvrette du thé de lune, afin d’éviter tout héritier indésirable.

***

Le retour chez nous est finalement assez morose : la bataille ayant laissé un nombre conséquent de veuves et d’orphelins, nous ne sommes pas accueillis par une foule en délire, et il faut dire que nous n’avons pas non plus le cœur à la fête. Tandis que Volken se rétablit péniblement, Edrick choisit de se rendre lui-même à la rencontre des cavaliers de Barrowton, plutôt que d’envoyer un émissaire. L’attitude des hommes de Lady Dustin nous est assez favorable – peut-être sont-ils soulagés de ne pas avoir eu à s’engager dans cette bataille – et ils décident de rester camper sur la route du roi, à guetter le retour des Fer-nés, au cas où ils remonteraient vers le nord. Cela complète assez bien le dispositif que nous décidons de mettre en place, à savoir une tour de guet à l’embouchure du fleuve, et des fanaux à faire allumer par les paysans tout le long de la baie de Saltspear.
Les jours passent dans leur habituel cortège de monotonie et d’interrogations : cela fait déjà plusieurs mois qu’aucun corbeau n’est venu du front. « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles » prétend Edrick. Je n’en suis pas aussi sûre. Et, comme Volken, je commence à m’inquiéter que nous n’ayons reçu aucune missive ni même eu vent d’aucune victoire ou défaite du Jeune Loup.
Un événement, cependant, apporte vient égayer mon quotidien, et sans doute celui de beaucoup d’autres à la cour : Edrick a convaincu la vieille bique qui tient lieu de mère à Volken de se rendre en mission diplomatique dans les clans du nord. La vieille Frey ne semble pas y aller de gaîté de cœur, mais elle n’a pas non plus osé refuser. Curieux… Mais j’ai comme l’impression que ce barde qui lui tenait souvent compagnie ces derniers temps n’est pas étranger à la situation. Inutile de préciser que les supputations vont bon train et que les cousins Blacksword sont aux anges !

***

Les semaines ont passé depuis le départ de la vieille Jeyne et nous sommes encore dans l’un de nos interminables conciliabules, entre maîtres des lieux, quand Volken est soudain appelé à la porte du château. Il met un temps infini à en revenir, et quelle n’est pas ma surprise lorsque je le vois débarquer dans la salle du trône avec une jeune femme et un petit garçon !
Blonde, la peau très claire, la fille n’est visiblement pas de Westeros. Elle est ce qu’il est convenu d’appeler « belle », même si son charme n’est évidemment rien comparé au mien. Volken nous la présente sous le nom d’Illyria. Elle serait, d’après lui, la fille d’un marchand de Braavos, qu’il aurait rencontrée lors d’un de ses nombreux voyages, et qui serait venue jusque chez nous pour chercher protection, son mari ayant – fort commodément, soit dit en passant – disparu.
Quant au petit garçon… Ma foi, c’est un bel enfant de deux ans, dont les traits me semblent étrangement familiers. Trop familiers. Les yeux, surtout. Les yeux des Blacksword. Mais pas ceux d’Edrick, la chose est certaine.
Passée la stupéfaction, l’accusation fuse toute seule : cet enfant, son père ne peut être que Volken ! Mais l’intéressé nie en bloc, argumentant par de vagues « C’est elle la mère… Elle a perdu son mari… » et autres explications tout aussi évasives. Il semble sincère, mais la ressemblance est si frappante que cela ne peut être une coïncidence. J’en suis bonne pour ruminer dans mon coin ma fureur et mon amertume jusqu’à la fin de l’entretien.
Entretien durant lequel l’étrangère n’intervient que très peu, hormis pour adopter une attitude servile de quémandeuse d’asile prétendument honorée de servir une aussi noble famille que les Blacksword… j’en passe et des meilleures ! Edrick a, pour une fois, l’excellente idée de la mettre dehors le temps que nous discutions de son sort, et la fait donc conduire aux appartement que Volken a (déjà !) faits préparer pour elle.
Une fois « en famille », je renouvelle mes accusations, mais Volken n’en démord pas : la Braavienne n’est là que parce qu’elle fuit (quoi donc ? un danger ? la guerre ? nous n’en saurons pas plus). Il nous enjoint de l’accueillir, sous prétexte que ses talents de commerçante seront plus qu’utiles à Edrick pour remplir les caisses du palais. Moi, je vois bien plutôt quels autres de ses talents pourraient intéresser Volken… Mais son argumentation porte ses fruits, comme toujours, d’ailleurs, avec ce pauvre et influençable Edrick ! Le « maître du château » (ah, laissez-moi rire !) accepte donc d’accorder l’hospitalité à l’étrangère, à la seule et unique condition que Volken paie tous ses frais. Ravi de son idée, il enjoint d’ailleurs la Braavienne d’abuser des largesses de son cousin comme bon lui semblera.
Je n’ai pas le temps d’interroger plus avant la nouvelle venue (non pas que j’en éprouve l’envie, sa conversation me semblant barbante à souhait !), qu’il est déjà l’heure de dîner. Il est donc décidé que nous ferons plus ample connaissance avec elle lors du banquet. Les bienséances font que, fort heureusement, je ne me retrouve pas juste à côté d’elle. Mais cela ne l’empêche pas de nous abreuver toute la soirée d’un monceau de banalités affligeantes « tellement exotiques » sur Braavos, son Titan, ses îles et ses canaux, ses marchands et ses spadassins, etc, etc.
Quant à moi, pour tenter de calmer ces bouffées de je-ne-sais-quoi qui montent en moi, je bois plus que de coutume et plus que de raison. Je constate d’ailleurs que je ne suis pas la seule : Volken, avec qui j’ai à peine échangé deux mots depuis le début du repas, semble avoir besoin de beaucoup de vin pour… quoi donc ? Évacuer des soucis ? Fêter l’arrivée de l’étrangère ? S’oublier dans l’ivresse ?
La soirée atteint son paroxysme quand la Braavienne propose de nous chanter une chanson de chez elle ! Ces mots sont à peine sortis de sa bouche que le jeune Roose est déjà sur ses pieds, mandoline à la main, à lui offrir de l’accompagner. Et les voilà lancés tous les deux dans un spectacle… comment dirais-je ? Ma foi… Il est vrai que la chanson a quelque chose d’envoûtant. La chanteuse et le musicien rayonnent. Le public est subjugué. Peuh ! Encore quelque tour appris de l’autre côté de l’océan. Ce n’est pas une marchande, cette fille-là, mais une vulgaire saltimbanque !
Alors que les enfants commencent à s’assoupir à leur table (Jeor, mon adorable fils, dans les premiers), les servantes s’empressent d’aller les mettre au lit. Nous nous retrouvons une fois de plus seuls, Edrick, Volken, l’étrangère et moi. Je profite de cet instant de répit pour attaquer le sujet qui me tient à cœur : pourquoi a-t-elle fui Braavos ? Quelles sont les raisons de sa visite dans nos froides contrées ?
Elle a à peine le temps d’ouvrir la bouche pour répondre que Volken laisse éclater ce qui le rongeait depuis l’arrivée d’Illyria : dans un accès de colère, il nous avoue l’inavouable. Oui, Ferrego (c’est le nom qu’a donné la Braavienne à son enfant) est son fils ! Oui, l’unique raison de leur venue est qu’elle voulait présenter l’enfant à son père ! Oui, il est fier de tout cela est n’éprouve aucune honte à l’avouer !
Le choc me prive de ma voix. Ma gorge et mes entrailles sont nouées. Et Edrick de profiter de l’occasion pour, comme toujours, aborder des sujets dont tout le monde se contrefiche : « Quel nom donner à l’enfant ? Faut-il l’appeler Snow ? Volken, mon cousin, la moindre des choses serait d’épouser sa mère… »
L’épouser ? Quelle idée insensée ! Cela suffit à me faire retrouver ma verve. Aveuglée par une rancœur acide, à cet instant, je crois ne plus bien savoir ce que je dis. La teneur de mes propos m’échappe, je ne suis même pas sûre d’entendre ce que me répond Volken. Et au milieu de cette tempête d’emportements et de cris, l’étrangère reste là, comme insensible à tout ce qui se dit sur elle, absorbée dans la contemplation d’une vulgaire torche sur le mur.
Les émotions me suffoquent. La tête encore bourdonnante, je quitte brusquement la pièce, repoussant avec rage le battant. Mes pas me mènent presque sans que j’y pense au seul endroit dans cette ville qui m’ait jamais apporté du réconfort : le bois sacré.

***

Je ne sais depuis combien de temps je suis recroquevillée ainsi au milieu des feuillages, tremblante, les yeux rougis. Soudain, un bruit me fait me redresser : c’est bien Volken qui vient d’émerger d’entre les arbres. Malgré moi, mon cœur s’emballe, mais je ne peux affronter son regard.
Il est venu me présenter des excuses pour cette situation et tenter de me raisonner, en me rappelant qu’il ne m’a jamais caché son passé de séducteur et en m’assurant que je compte plus que jamais à ses yeux. Tout ce qu’il demande de moi, c’est un geste, un signe que ses sentiments sont partagés, mais les mots s’étranglent dans ma gorge. Je ne me peux me résoudre à prononcer ces trois mots que mon cœur et mon corps tout entier me conjurent de lui crier, et il me faut encore une fois résister de toute mon âme pour ne pas me jeter dans ses bras.
Je ne sais à quel point Volken comprend les forces qui luttent en moi, mais il n’insiste pas davantage. Il tient seulement à ce que je lui promette de ne jamais attenter à la vie de son fils. Blessée qu’il ait pu un seul instant imaginer que ce genre de pensées me soit venu à l’esprit, je lui fais cependant de bonne grâce ce serment. Et j’obtiens de lui une autre promesse en retour.
Le silence s’éternise avant que Volken ne se décide finalement à rentrer au château. Il fait mine de quitter les lieux quand, soudain, il se retourne et m’enlace avec fougue. Aussi surprise que comblée, je m’abandonne à son étreinte et lui rends son baiser. Nous nous quittons là-dessus et je rentre au palais d’un pas bien plus léger que je ne l’avais quitté.

***

Les semaines s’écoulent encore sans grande surprise. La Braavienne semble s’être plutôt bien intégrée à la cour. Son fils et le mien s’entendent à merveille.
À notre grande surprise, nous recevons un jour une missive de Tallhart, qui vient s’excuser platement de l’escarmouche qui a confronté nos hommes aux siens. Peut-être a-t-il senti le vent tourner en sa défaveur et craint-il de voir une coalition de l’ouest menacer ses terres. Nous apprenons également que Moat Cailin a été prise par l’armée de Greyjoy, et que de nouveaux bateaux fer-nés ont remonté la baie puis la rivière, probablement pour aller les rejoindre. Cela ne présage rien de bon.
L’autre terrible nouvelle qui nous parvient dans les jours qui suivent est celle de la chute de Winterfell. Des éclaireurs nous rapportent en effet que le château aurait été pris et brûlé par une petite escouade de Fer-nés, menés par Theon Greyjoy lui-même, l’otage qu’Eddard Stark avait considéré presque comme son fils pendant tant d’années. Un message de Lady Dustin vient confirmer ces faits tragiques : il ne reste rien de Winterfell, et les deux derniers Stark qui y demeuraient, les jeunes Bran et Rickon, auraient eux aussi péri dans l’attaque. Il semblerait cependant que le château ait depuis été récupéré par les Bolton… mais lesquels ? À ma connaissance, Roose Bolton se trouve au front avec le Jeune Loup, et il ne me semble pas qu’il ait d’héritier mâle, ni même de famille suffisamment proche pour mener ce genre d’action en son nom.
Nous n’en saurons pas plus. En revanche, ces terribles événements font grossir le flux de refugiés qui arrivent chaque jour à Deathwatch, fuyant les pillages et les attaques de brigands. Nous avons d’ailleurs lancé des battues dans la campagne environnante pour tenter d’en déloger les Fer-nés qui y sévissent.
Plus de deux mois se sont écoulés depuis la bataille d’Ash Harbour, lorsque nous recevons (enfin !) un corbeau de mon très cher mari.
Edrick, mon fils,
Les nouvelles sont d’une rare tristesse ici sur le front. Malheureusement, cela m’aurait apaisé si ce n’était que la guerre qui causait mon désarroi. Nous avons été touchés bien plus profondément que cela, et l’insulte qui nous a été faite ne peut se mesurer. Cette plaie béante nous suivra jusqu’à ce que, nous aussi, nous rejoignions les tertres que notre famille a gardés depuis tant de siècles.
Mon fils, les lames des Stark luisent encore du sang de nos proches amis Karstark, dont votre propre grand-oncle, Rickard Karstark. Ils se sont emportés contre le jeune loup, celui qui se dit roi du Nord, et ont réclamé vengeance sur la personne de Ser Jaime Lannister pour la mort de vos cousins. Tous ceux qui ont participé à ce mouvement ont été décapités ou pendus haut et court.
Vous savez comme nous étions proches des Karstark, mon frère et moi. J’ai moi-même réussi à conserver mon sang-froid et à ne point me compromettre dans cette rixe, mais je ne peux en dire autant de mon cher frère Jorren. Je vous souhaite de ne jamais connaître ce sentiment inhumain, lorsqu’on se voit dérober un frère si proche et, pourtant, auquel vous n’avez jamais pu dire tout ce qu’il représentait. Votre oncle a affronté la mort les yeux ouverts, et a demandé à Robb Stark de manier lui-même l’épée, mais il a repoussé sa requête. Ils l’ont pendu comme un vulgaire gredin, Jorren Blacksword, l’une des plus fines lames des sept royaumes. Le roi du Nord ne salit pas son épée pour les sous-fifres sans nom, a-t-il dit.
Eh bien, j’ai moi aussi quelque chose à lui dire. Si le roi du Nord pense que les Blacksword n’ont pas de nom, tous serments d’allégeance qu’ils lui devaient sont brisés. Nous voilà libres de choisir nos propres maîtres. Je rentre donc avec nos hommes, la cavalerie Karstark, et de nouvelles alliances en perspective. Votre mariage assurera la pérennité de notre nom et de nos intérêts, tant dans le Nord que dans les sept royaumes. Votre future femme nous rejoindra sous peu et je pourrai vous la présenter dès notre arrivée.
Nous nous retrouverons bientôt, mon fils, et, ensemble, nous restaurerons la grandeur du Nord. La vengeance des Blacksword résonnera jusqu’aux cités décadentes de Dorne et de Hautjardin, et tant les sauvages que les seigneurs corrompus des sept royaumes craindront notre nom.
Embrassez votre petit frère et dites lui que son père revient bientôt. Ce qu’il reste de notre famille sera réuni pour de bon.
Avec tous mes sentiments,
Edrick Blacksword l’Immortel
Seigneur des Tertres
Champion de Vieux Wyk

PS : J’ai reçu la missive de notre bon mestre Ludveck à propos de cette abomination qui vous sert d’homme de main, ce Merrick Kragnar, et j’espère que, d’ici à mon retour, vous aurez eu le temps de séparer cette tête impie des épaules qui la portent.
C’est un gouffre qui s’ouvre sous nos pieds. Edrick, bien sûr, semble affecté, mais la réaction de Volken est effroyable. Il est livide, et c’est à peine s’il entend son fils venu le réclamer. Ce fils qui ne connaîtra jamais son grand-père. Même la Braavienne a l’air touchée plus qu’elle ne le devrait, d’autant qu’elle n’a pas pris connaissance de la lettre.
Edrick, égal à lui-même, murmure quelques condoléances à son cousin, puis se lance dans ce qu’il sait faire de mieux : s’occuper de menus détails d’une trivialité sans nom, alors même que notre monde à tous vient de s’effondrer. Il convoque ainsi le mestre pour le réprimander sur l’initiative qu’il a prise de prévenir notre seigneur de la nouvelle « condition » de Merrick Hill, puis il se lamente sur le mariage qu’a planifié pour lui son père… Quelle ironie de le voir ainsi gémir sur son sort, qui serait presque le plus enviable de tous !
Mais la nouvelle est trop dure à encaisser pour Volken, qui quitte la pièce d’un pas raide. Je reste encore quelques instants en compagnie d’Edrick et d’Illyria, hésitant sur la conduite à suivre. Finalement, le cœur serré, je sors à mon tour de la salle. Hormis son fils lui-même, le père de Volken a probablement été la seule personne dans ce château à m’accueillir à bras ouverts il y a presque trois ans, quand j’arrivais de mon île après avoir tout quitté. Je ne sais évidemment rien de la douleur de perdre un père, mais la mort de Jorren m’affecte autant parce que j’appréciai cet homme que parce que je vois son fils en souffrir.
Je me rends donc aussitôt aux appartements de Volken, mais les sons qui s’en échappent me retiennent d’y entrer : bruits de meubles cassés, de coups, de sanglots… Je ne crois pas qu’il soit raisonnable d’apporter mon réconfort à Volken en cet instant.
Après quelques minutes, cependant, je me décide à y retourner et le trouve, abattu, au milieu d’une chambre en ruines. J’apporte une épaule amie, ainsi qu’une carafe de vin, pour épancher son chagrin. L’avenir s’annonce sombre pour nous tous…
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Elyandel
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Elyandel »

ça redémarre sur les chapeaux de roues ...
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

tu m'étonnes John...

Mon perso a vaguement le sentiment de ressembler (pas physiquement hein!) à François Hollande coincé entre Ségo et Valou...

mais bon, outre le cataclysme politique qui s'annonce et la recherche de nouvelles alliances, faut voir que le retour du "vieux", n'arrange personne, mais alors per-sonne! (en même temps, j'ai bien envie de voir ce que ça va donner, niveau roleplay ça promet d'être intense...)
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

personne pour penser à l'assassiner??? :twisted:
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