[CR]Scarlet Heroes

[Wee]

Déclaration d'intention

Bon alors, j'ai enfin lancé une campagne solo à ma copine, Louise, histoire de s'occuper pendant les une ou deux heures qu'on a en commun tous les jours entre le moment où je me réveille le soir et celui où je pars au boulot après avoir dîné (ah, le travail de nuit).

nous allons utiliser Scarlet Heroes. http://www.rpgnow.com/product/127180/Scarlet-Heroes

On s'est mit d'accord sur quelques trucs pour que cette campagne soit différente de ma façon habituelle de maîtriser.

Déjà, on ne triche pas sur le résultat des dés. Louise ne relance pas un jet foireux en disant que "ça n'a pas roulé" comme on fait toujours d'habitude, et je me force à ne pas faire rater mes monstres pour l'avantager. S'ils font 3 dégats et qu'elle n'a plus que 2PV, je rattrape pas le coup en disant qu'ils font 1. (et c'est très, très difficile pour moi )

En revanche, on a aussi décidé que si elle tombe à 0PV, elle ne meurt pas (c'est vraiment le truc sur lequel on refuse d'être en mode old-school) mais elle se prend des contrecoups majeurs : PNJ qu'elle devait protéger qui meurt, objectif de la mission raté, perte majeure d'équipement / d'argent...

Le monde lui-même, on va faire ça à l'ancienne comme le conseille l'auteur : sandbox, et très peu de choses prévues et définies, ca va se construire autour d'elle au fur et à mesure.

Pour arriver à jouer à un jeu où y'a des monstres qui se baladent de manière absurde (genre une caverne infestée de monstres à 5 minutes d'un village et ils ne sont jamais sortis bouffer tous les villageois, mais bien sûr), avec des combats aléatoires, des souterrains que les PJs sont les premiers à réellement explorer comme par hasard, etc, on a aussi décidé de visualiser le monde de manière RPG, et plutot du côté japonais qu'occidental. Donc les dieux ont des noms piochés un peu partout pour leur sonorité exotique comme auraient pu le faire des développeurs japonais ; la déesse de la nature c'est Gaïa, la déesse de la nuit et des voleurs, Nocturna, le feu c'est Ygnis, etc etc.

Je ne maîtriserai pas de module du commerce ou d'internet (ca non plus je peux pas, c'est comme tuer un PJ) mais j'y piquerai peut-être des groupes d'ennemis. Et j'utilise le bestiaire de Labyrinth Lord, qui est 100% compatible avec Scarlet Heroes. Ca me permet d'avoir des monstres d'heroic fantasy plutôt que de l'univers orientalisant proposé dans le jeu. Et DES OURS-HIBOUX. BON SANG DE BOIS, UN REVE QUI VA ENFIN DEVENIR REALITE : METTRE DES OURS-HIBOUX.

Je ne tracerai probablement pas de plan de donjon, j'ai essayé et j'y arrive vraiment, vraiment pas. C'est vraiment trop contre-intuitif pour moi : en revanche je déciderai de combien de rencontres il lui reste avant d'atteindre son but et je m'y tiendrai (sauf gros imprévu) afin de ne pas avoir l'impression que Louise avance dans une bouillie chaotique indéfinie où rien n'est décidé et du coup rien n'a de poids. Le nombre de monstres dans une rencontre reste aléatoire, et je jetterai de temps en temps sur la table des pièges si je trouve qu'il ne s'est rien passé d'inattendu depuis longtemps.

Avec de la chance, Louise sera occasionnellement rejointe par un autre PJ.

Personnage de Louise

Soeur Chardon de Roncebois, dryade (race représentée par un Trait "Dryade" à 2 qui s'applique à être à l'aise en forêt et autres trucs de hippie) et paladine de Gaïa (paladin étant simplement une interprétation de la classe cleric).

D'apparence, c'est une sorte de chardon humanoide. On a décidé qu'il y avait une multitude de dryades différentes selon la variété végétale. Des dryades lierre, par exemple avec de longues chevelures tombantes... Chardon, ce sont des cheveux courts, roses/violets.

On a aussi décidé que les dryades n'avaient pas de noms entre elles, comme dans le dessin animé Gargoyles : mais elle en a choisi un pour ses rapports avec les autres races, qui ne peuvent pas s'empecher de nommer les choses.

Depuis toute petite, Chardon n'avait aucune envie de faire le rituel d'harmonie à son entrée à l'âge adulte, et de se retrouver liée à un arbre particulier et à sa forêt en général et ne plus jamais pouvoir en quitter les limites. Donc à force de traîner chez les elfes habitant aussi la forêt, elle a réussi à rentrer dans les ordres et à suivre l'entrainement de paladin.

Elle vient de devenir adulte, et au lieu du rituel d'harmonie, donc, elle entame son voyage de paladin errant.

AVENTURE 1 : LA COLLINE A DES ORQUES

Session 1
Chardon est en train de déjeuner après une matinée de marche. Elle a quitté Roncebois la veille et devrait atteindre le village humain dans la soirée en marchant tranquillement. (je n'ai pas encore de nom pour le village. On s'en fout.) La prairie s’étend verdoyante devant elle. L’arbre auquel elle est adossée héberge un couple d’écureuils qui sont venus gambader et se chamailler directement sur ses genoux, en totale confiance : les particularités d’être une dryade en harmonie avec la nature. (on a décidé que c'était un effet automatique de son Trait Dryade. Ca ne l'aidera pas en combat contre des créatures hostiles anormales, comme des rats géants, en revanche) Une couleuvre s’est lovée autour de ses pieds, dont les écureuils se méfient. Chardon la garde à l’oeil.

Soudain, un coup de vent, et une odeur de brûlé lui parvient. En se retournant, elle voit au loin un petit filet de fumée qui s’élève de derrière une des douces collines qui cabossent l’horizon. C’est plus loin sur la vieille route impériale, mais pas assez pour être le village où elle se rend. Des voyageurs attaqués ? Son intuition s’avère juste quand elle arrive sur les lieux. Une charrette renversée ; un vieil homme tué d’un coup à la tête. Une femme inconsciente et un homme agonisant, cloué à la charrette par une lance de facture grossière. (après de longues délibérations avec moi-même pour décider de ce que serait son premier scénario, je me suis dis que y'avait aucune raison de faire dans l'originalité. Si j'avais pu j'aurais même commencé dans une auberge au milieu de la forêt)

La paladine vérifie que la vie de la femme n’est pas immédiatement en danger, et invoque sa Faveur Divine du jour (son seul sort puisqu'elle est niveau 1 : à savoir que dans la liste Scarlet Heroes, le sort de soin niveau 1 rend 2d6+2PV, histoire qu'un cleric solitaire soit plus puissant) pour soigner l’homme. Il va mieux, s'inquiète pour sa femme, qui se réveille lentement. Chardon apprend qu'ils ont une petite fille et ne la trouve nulle part. Les parents, qui étaient en route vers le grand port pour prendre le bateau vers un autre continent, sont effondrés par la mort du grand-père, fous d'inquiétude pour leur fille, et de surcroît se lamentent sur le fait qu'ils vont rater l'embarquement. Chardon leur promet de ramener leur fille dans deux jours ou moins et commence à pister les attaquants, qui sont apparemment des orques (oui, comme j'ai dit, l'originalité, ca sera pas pour cette fois).

Elle remonte leur trace et tombe sur une patrouille de six orques, qu'elle engage en mêlée.

Selon le bestiaire, ils sont niveau 1. Comme Louise s'est acheté la plus grosse armure qu'elle pouvait avec son or de départ, elle a une classe d'armure de 1 une fois accumulée avec sa Dextérité et son Bouclier (pour ceux qui connaissent pas, la CA doit être le plus bas possible). Elle est virtuellement intouchable pour des monstres qui tapent sans bonus.
Si elle les massacrait ca ne serait pas un problème, elle s'amuserait trop pour prêter attention au fait qu'aucun ne la touche ; le problème c'est qu'elle fait des jets pourris, du coup ca s'eternise en "tu touche pas, il touche pas". Elle me demande donc de monter leur niveau pour qu'il y ai du challenge.
Je les mets tous niveau 4. parce que j'y connais rien.
D'un seul coup ca devient des machines à tuer et elle se prend une raclée monumentale. Elle ne doit sa survie qu'à un jet de moral raté des orques quand elle arrive à buter leur chef : la moitié qui reste se casse.

Une fois vaincus, elle prend le temps de panser ses plaies qui suintent de sève. (elle récupère 2PV en prenant 5 minutes de premiers soins. Elle n'a plus de sort de soin de toute facon.) Puis elle continue dans la direction des traces.

FIN DE LA PREMIERE SESSION (on ne joue vraiment pas longtemps à chaque fois ; à peine plus d'une heure pour l'instant. Je fais beaucoup trainer avant de commencer chaque séance, j'ai énormément le trac, je suis en terrain complètement inconnu à cause du profond aspect OSR, même modernisé comme c'est le cas dans Scarlet Heroes)

[Wee]

AVENTURE 1 : LA COLLINE A DES ORQUES

Session 2 : les orques attirés par les orques qui étaient attirés par les orques

Chardon arrive enfin en vue d'une colline avec l'entrée d'une grotte. les fuyards y sont clairement retournés car elle peut voir que des gardes ont été postés pour surveiller son approche. (elle réussit son jet de discrétion mais pas de perception ; ils ne l'ont pas vue mais elle croit qu'ils ne sont que 2 alors qu'ils sont 4. tous les orques se ressemblent, pas vrai ? Non je suis pas raciste, j'ai plein d'amis orques)

Elle décide d'en attirer un d'abord, puis l'autre, pour les avoir séparément.

Cette fois-ci les dés sont avec Louise et elle les massacre sans le moindre problème.

Son plan réussi, elle entasse les deux corps hors de vue de la grotte. Mais on lui tire soudain dessus : ce sont deux autres orques qui étaient postés à l'entrée et qui viennent de la repérer !

Elle décide de les charger.

Pour avoir son armure, Louise n'a pas acheté d'arc à la création. Je décide qu'elle va mettre deux tours à arriver sur eux et qu'elle n'a pas son modificateur de dextérité à la CA car elle est en plein mouvement : je ne prends même pas la peine de regarder si ca fait partie des règles prévues, ca me semble logique et c'est l'occasion de la rendre un peu moins invulnérable. Les orques ratent quand même leurs quatre jets d'attaque et elle les éclate rapidement une fois au contact ; elle ne prend qu'un point de dégats, qu'elle soigne juste après avec les premiers soins gratuits.
Elle commence aussi sa grande tradition de looter tout le monde. Au départ d'ailleurs je me trompe, et je lui fais faire un jet de trésor par individu, pas par rencontre...

Tous les gardes enfin morts, Chardon examine rapidement l'entrée tout en se soignant. Le décor rustique (des crânes sur des piques et des bannières en peau de bêtes maculées de caca) fait vieux et saccagé : on dirait bien que les hommes du duc ont déjà fait un raid pour nettoyer l'endroit de ses habitants, mais ca commence à dater. Il faut croire qu'une nouvelle tribu est venue s'installer, et qu'ils essayent de rester discret en ne redécorant pas à neuf.

La dryade pénètre dans les galeries sombres. Elle échappe à un ou deux pièges rudimentaires mais suffisamment dangereux, mais le bruit d'un piège alerte un groupe d'orques. Elle se fond dans les ombres et les surprends par derrière : le combat est vite réglé (vraiment, cette fois, les dés étaient de bonne humeur). Elle évite un troisième piège, mais le bruit du combat a alerté d'autres orques qui jouaient aux osselets dans une salle toute proche. Elle en élimine un en déclenchant le piège à leur passage et engage les deux autres.

Pour les pièges, j'ai utilisé les règles trouvée dans le pdf gratuit Scarlet Heroes Quickstart, qui contient des suggestions et des tables de création de donjons. Des infos qui ne sont pas dans le jeu final. WhiVo m'a fait remarquer par MP qu'il y avait des informations sur les pièges dans le pdf payant, mais c'est dans la partie pour jouer sans MJ et ce n'est pas exactement aussi simple et clair, à vrai dire ; je comprends pas du tout qu'il n'ai pas inclu le matériel du fichier gratuit, que j'ai trouvé plus utile que celui qui s'est retrouvé dans la version complète.

2 orques sur les 3 ont réussi leur jet de sauvegarde, le troisième s'est prit les 3d6 de dégâts du piège, largement assez pour le tuer sur le coup. fini par les achever.

Elle entend arriver deux autres orques qui étaient non-loin et ont été attirés par tout le boucan : elle rassemble les torches allumées dans un même coin de la pièce où ils jouaient aux osselets pour créer une zone d'ombre à l'opposé, et s'y cache. Elle prend les deux orques par surprise et s'en débarasse rapidement. (On arrivait à la fin de la séance, j'avais décidé qu'il y aurait trois combats après son entrée dans les galeries)

Chardon se cale dans son coin et se soigne ; elle mange ensuite quelques rations en regardant les flammes, qui font jouer les ombres sur sa peau couverte d'écorce.

FIN DE LA DEUXIEME SESSION (à partir de là, je commencais à avoir une idée plus précise de toute l'affaire, et un fil directeur pour le scénario autre que simplement retrouver la gamine. la raison du retour des orques dans cette colline, etc. J'avais hâte de continuer.)

[kouplatête]

Bonjour, comme tu n'es trop habitué à l'OSR je me permets de te donner quelques infos sur les armures. L'armure de plate de ta paladine lui permet effectivement d'avoir une très bonne défense mais elle présente également de nombreux désavantages qui sont le poids, la gêne occasionnée et le bruit.
De fait cette armure est assez incompatible avec la vie d'aventurier. Marcher avec ça toute la journée par exemple n'est guère envisageable , c'est une armure qui est destinée à des guerriers qui se déplacent à cheval. Il faut la retirer pour dormir convenablement et pour la remettre il faut le plus souvent se faire aider par un compagnon d'arme ou un écuyer, cette opération demande d'ailleurs plusieurs minutes. Sauter par dessus un grand trou, grimper aux arbres, marcher sur une corniche étroite bref toutes les activités assez communes d'une vie aventurière deviennent très délicates avec un malus important de -6 pour les jets de DEX (ou augmentation de la difficulté de l'action si tu préfères). D'autres actions comme la nage ou l'escalade deviennent même impossibles.
Enfin inutile de tenter de marcher sans faire de bruit puisque l'armure est livrée avec bruitage métallique du plus bel effet.

A noter que la chemise de mailles pose le même genre de problème mais avec une intensité moindre (malus de 3 environ pour les jets de DEX).

Scarlet ne rentre pas trop dans les détails car d'une part le jeu a réduit la part technique au maximum et d'autre part il s'adresse quand même à des gens qui ont l'habitude de donj.

Bien sûr tu peux faire fi de tout cela mais l'armure lourde devient alors bien trop avantageuse.

Une autre chose que je te conseille est d'appliquer des bonus malus en fonction de la situation de combat à commencer par un bonus à tes monstres lorsqu'ils sont nombreux ou bien placés ou bénéficient d'un avantage tactique quelconque. Tu vas ainsi donner plus de vie à tes combats. Exemple : le troisième orc t'attaque dans la dos (bonus de +2 et bouclier inutile), la rivière dans ton dos t'empêche de reculer tu as -2 à tes attaques et tu frémis à l'idée de tomber dans les courants avec ton armure qui te ferait couler comme une pierre. Ainsi tu crées des situations intéressantes et ta femme se sentira plus impliquée dans l'affrontement. Une manière simple de procéder est la suivante : + 2 pour chaque avantage (donc +4 pour 2 avantages par exemple) et -2 pour chaque désavantage.

[Whimpering Vote]

Tout comme Koup ... Ceci dit, tu t'en sors pas mal du tout !

[Wee]

Merci pour les infos !

Pour l'armure : c'est vrai que j'ai pas du tout pensé que logiquement, y'avait des contreparties à une telle armure (elle n'a pas l'armure de plates mais celle à lamelles juste avant, qui te donne CA4, donc CA3 avec bouclier, et CA1 avec sa DEX +2)... Du coup ce que vous dites c'est qu'elle aurait son +2 de DEX à la CA, mais hors-combat, -6 quand la DEX est impliquée ? (donc -4 vu qu'elle a +2). Sans compter les désavantages contextuels bien sûr.
En revanche je suis en retard de deux CRs, vous allez voir à la fin de celui-là l'armure n'est plus un problème... Mais j'y penserais quand elle sera de retour en ville avec son argent, si elle veut se racheter du métal.

Pour les bonus-malus : excellente idée, je le fais aux jeux "normaux" mais l'OSR ne m'est pas assez familier pour que je pense à le faire aussi. Ca pourrait résoudre mon malaise vis-à-vis des combats, que je ressens vraiment "j'attaque j'attaque j'attaque" sans petites manoeuvres spéciales qui permettent de varier.

Sinon, on a été très vite gênés par l'absence d'effet des critiques (parce que Gygax y était hostile à ce que j'ai pu lire sur le net) donc je pense que je vais en mettre.

20 nat = lancer un deuxième dé d'arme (sans bonus de force par contre). J'hésite entre ça et faire automatiquement les dégâts maximums du dé, avec le bonus de force. Votre avis ?

1 = -2 à l'action du tour suivant et à la défense (perdre un tour, comme me suggère internet, me semble exagéré).

vous en pensez quoi ?

AVENTURE 1 : LA COLLINE A DES ORQUES

Session 3 : en OSR sandbox le MJ aussi a parfois des surprises

Chardon quitte la salle de repos et continue dans les galeries. (je décide de tester une des tables de génération de donjon qui sert à déterminer le type de décor rencontré). La pièce est très lumineuse parce que c'est une immense cheminée qui a l'air de déboucher, très loin au-dessus, à l'air libre. Au sol il y a un orque mort ; après inspection il n'a pas ses armes sur lui. Ca ne ressemble pas à un sacrifice comme elle le pensait (pas d'égorgement ou de peintures cérémoniales), elle en conclut qu'il a été désarmé et poussé contre son gré. Rien d'autre n'attire son attention au départ, jusqu'à ce qu'elle percoive un mouvement dans l'ombre : un renard piégé dans les galeries et terrorisé (table des particularités de salle : créature inoffensive). Chardon lui construit un terrier en pierres empilées où il se réfugie tout tremblant, elle lui laisse de la nourriture et elle reprend sa progression.

Après une dizaine de mètres, il fait vraiment totalement noir. (j'ai dû me battre contre mes réflexes Elder Scrolls où il ne fait jamais réellement noir dans les grottes. Je me suis rappelé un mod allemand, Nerhim, avec des donjons qui m'avaient fait flipper sans que je sache tout de suite pourquoi... Finalement je m'étais rendu compte que c'était parce que sans torche l'écran était réellement, totalement noir, comme on pouvait s'y attendre d'une crypte sans lumière à 20 mètres sous la surface) Elle se maudit de ne pas y avoir pensé avant et fait demi-tour pour aller récupérer une torche dans la salle où elle a mangé.

Torche en main, elle repasse par la grande salle éclairée et se fige : des voix descendent de l'ouverture au plafond. C'est en orque, elle n'y comprend rien ; elle voit trop tard un nouveau corps tomber (jet de sauvegarde raté...) et se le prend sur le dos (paf, 1 point de dégâts pour la forme, pas plus, vu son état). Hélas, elle a brisé la chute de l'orque, qui se relève groggy mais conscient. Il est clairement enragé de la voir et se met à hurler pour alerter tout le monde (alors qu'il vient d'être balancé sciemment par une crevasse par d'autres orques). Elle l'attaque pour le faire taire.

Là, je commençais à être plus à l'aise avec les combats. Je décide que l'orque est HD2 quand même pour qu'il y ai un peu de challenge et que le Fray Die ne s'applique pas ; ca plait à Louise. Elle se prend un coup, peut-être deux, et le dégomme. je suis un peu inquiet vu son niveau de blessures, mais elle est contente du combat, de son côté, c'est ce qui compte.

Son ennemi vaincu, elle oublie de se refaire une santé et perd du temps à fouiller le corps ; rapidement des vociférations proviennent du chemin vers la sortie. Les orques de l'extérieur ont visiblement sonné l'alarme et rameuté des camarades : Chardon s'enfuit torche à la main. Dans une pièce, le sol se dérobe sous elle (table aléatoire des pièges) mais elle évite la chute de justesse, en se rattrapant au rebord. Le temps de se hisser de l'autre côté, les orques s'accumulent et tentent de rassembler leur courage pour sauter ; elle ne les attend pas.

Dans sa course, Chardon remarque que les parois terreuses ont brusquement laissé place à des murs en grosses briques. Il y a aussi de vieilles portes, rapprochées les unes des autres, qui suggèrent des cachots ou des cellules de moines... Elle hésite mais décide de ne pas essayer de s'y cacher : pour peu que les orques ne la découvrent, elle serait piégée dans un petit espace. elle débouche enfin dans une grande salle avec des statues à l'air sévère. Il y a d'anciennes traces de massacre ; des corps d'orques desséchés, des décorations saccagées : une nouvelle preuve qu'il y a déjà eut une tribu orque ici, et que ca a déjà été "purgé".

Il y a des tables disposées de manière concentriques qui font face à un autel sacrificiel aménagé au centre de la pièce. Chardon n'a pas le temps de vraiment explorer : ses poursuivants sont presque là ! Elle bouge les tables comme elle peut pour créer un semblant de couloir qu'elle espère voir les orques suivre sans s'en rendre compte, et grimpe entre une colonne et une grande statue pile dans l'axe. Elle espère bien les écrabouiller !

Le plan est bon, mais la statue tombe trop lentement et se fragmente en pleine chute (jets de sauvegarde réussis pour presque tous les orques). l'autel est enseveli. Seuls quelques individus disparaissent sous les débris ; les autres lèvent la tête vers la paladine inconfortablement accrochée à une colonne et lui tirent dessus.

Chardon reçoit quelques flèches et tombe lourdement. Les orques sur elle, elle se défend mais elle se sent épuisée (elle se retrouve rapidement à 1PV car elle a oublié de récupérer 2PV après son dernier combat, et 4 orques sont encore debout) et parvient à fuir la pièce.

Je n'aurais jamais, jamais envisagé qu'elle puisse échouer. Ca fait des millions d'années que mes joueurs n'ont pas eut à fuir une situation si leur fuite n'était pas déjà prévue dans l'aventure. C'était particulièrement dépaysant d'avoir à faire face à des situations absolument pas planifiées.
J'ai été content qu'elle décide finalement de fuir. Scarlet Heroes est un jeu où il est admit qu'un personnage devra parfois fuir une rencontre trop dangereuse. mais ca va tellement à l'encontre de notre façon générale de jouer depuis facilement une décennie que c'est le premier combat où Louise s'y est résolu.

Elle crie le nom de la petite fille en passant devant les cellules pour au moins déterminer si elle est là, mais personne n'y répond. Son nouveau plan est hâtif : se laisser tomber sur le rebord du sol effondré, et s'y pendre, en espérant que personne ne la remarquera. Peine perdue, un orque l'apercoit.

La dryade tente de descendre comme elle peu le long de la paroi pendant que des flèches maladroites ricochent autour d'elle. Hélas, à mi-chemin ses dernières forces lui font défaut (jet de Constitution raté) et elle tombe.

Il ne reste qu'1PV à Louise et c'est une chute à 2D6 dégats. je la diminue à 1d6 car elle en a déjà descendu la moitié, mais on sait bien qu'à moins que je ne fasse 1 donc zéro dégâts, c'est cuit.

Je fais 2.

Chardon heurte violemment le fond de l'oubliette. Au-dessus d'elle, les silhouettes des orques gesticulent un moment ; mais ils décident probablement que la chute lui a forcément été fatale. Elle les voit repartir, et sa vision se trouble de plus en plus jusqu'à ce qu'il ne reste que le néant.

FIN DE LA TROISIEME SESSION (j'ai beaucoup hésité sur la "grosse répercussion" qui devait se substituer à la mort du perso. Ca m'ennuyait de tuer la petite. l'autel détruit par la chute de statue était une excellente justification pour un décalage de la cérémonie à plus tard. Donc il fallait autre chose. Louise m'a assuré que perdre son armure était quelque chose qui l'ennuierait VRAIMENT, ca ne serait pas du tout un moindre mal, et que c'était une bonne répercussion, donc c'est ce que j'ai fait. la session suivante commencerait avec une paladine cul nu, loin de son invulnérabilité des débuts...)

[le Zakhan Noir]

très bon le titre!!

[kouplatête]

Pour en revenir au malus d'armure je te conseille de mettre -4 aux jets de dex pour la banded armor donc avec son bonus de +2 de dex elle aura un -2 aux jets pour les actions nécessitant de l'agilité.

Je voudrais maintenant attirer votre attention sur une des spécificités du old school que l'on appelle l'attrition. L'idée est que le ou les personnages vont progressivement s'affaiblir (perte de pv, de sorts, de matériel) jusqu'à la rencontre finale ou la fuite/repli stratégique. Je remarque que vous avez l'impression que les combats ne sont pas assez violents et que du coup vous êtes en recherche d'une plus grande dangerosité (augmentation du niveau des orcs, recherche de critiques) . C'est un choix qui peut être valable mais qui peut également être une fausse bonne idée surtout avec un seul joueur. Si on regarde bien cela débouche rapidement sur une situation quasi insoluble puisque le seul personnage de l'aventure se retrouve avec toutes ses ressources épuisées : plus de pv (il devrait même être mort), plus d'armure. La suite de l'aventure est donc fortement compromise sauf intervention grossière en faveur du joueur ce qui n'est pas très satisfaisant dans la plupart des cas.
Si vous aviez laissé les orcs niveau 1 l'attrition aurait joué lentement son rôle (un point par ici, un point par là) et le personnage aurait encore quelques ressources pour un final flamboyant dans lequel il mettrait sa vie en jeu s'il le désire mais avec une chance de l'emporter.

Cette gestion de l'usure des ressources est d'autant plus importante à prendre en compte que vos aventures n'engagent qu'un seul héros là où d'ordinaire les jeux OSR sont conçus pour des groupes de 5 ou 6 personnages. Scarlet heroes est conçu pour permettre à un joueur unique de remplacer un groupe classique à condition de garder le rapport de force initial du jeu. En gros un personnage niveau 1 de scarlet heroes est sensé affronter les risques qu'affronte un groupe classique de personnages de niv 1. Un tel groupe serait incapable d'affronter des groupes d'orcs niveau 2 bien longtemps sans subir des pertes lourdes et lorsqu'on a un seul personnage des pertes lourdes signifient la fin de l'aventure ou la répétition de deus ex machina qui viendront casser l'illusion ludique.

Je vous conseille donc de ne pas avoir la main trop lourde au départ et de tabler sur une usure progressive qui fera monter le danger et les prises de risque petit à petit, ce qui permet au joueur de peser les choses et de faire des choix intéressants (je reste ou je pars, je persiste ou j'abandonne).
Sinon il existe aussi un moyen de contourner cette difficulté : adjoindre au personnage principal un personnage secondaire (qui peut même être roleplayé par le MJ) mais géré techniquement par le joueur ce qui est facile dans un jeu OSR où les mécaniques sont très simples et la création de personnage très rapide. On gagne ainsi en souplesse car les personnages peuvent s'entraider et on peut relever le challenge. On gagne également beaucoup de choses sur le plan scénaristique avec l'interaction des personnages pour peu que le MJ donne des motivations réelles à ce semi PNJ, et on peut créer des situations de jeu intéressantes (ah oui j'ai peut être oublié de te dire ....il y a un contrat sur ma tête dans cette baronnie).

[lordsamael]

Dites moi ce Scarlet Heroes est exclusivement pour 1 MJ / 1PJ ou ça s'adapte très bien a 1MJ / 2 PJS ?

Y'a t'il des mécanismes qui justifient Le 1 PJ ?

[Dokkalfar]

C'est fait pour du jeu solo mais rien n'empèche de jouer en multi. En revanche chaque personnage vaut l'équivalent d'un groupe, donc va falloir envoyer du bois en face.

Je n'ai pas mon fichier au travail mais je crois aussi qu'il y a des conseils pour jouer à plusieurs dans le bouquin. Je vérifie ce soir.

Je me permets de plus de m'auto quoter :
viewtopic.php?f=24&t=22962&p=1160014&hi ... t#p1160014

[kouplatête]

Selon l'auteur cela fonctionne sans modifs avec deux joueurs et on peut pousser à trois joueurs mais il faut alors charger franchement l'opposition.
Je pense que cela doit être vraiment très très fun avec deux joueurs pour retrouver une dynamique de jeu à la fafhrd et souricier gris ou bien encore à la conan (l'exemple de jeu est d'ailleurs un hommage direct à la nouvelle "la Tour de l'éléphant").

[Wee]

Oui dans le bouquin il dit que jouer à deux ne fait que diminuer la fréquence à laquelle les joueurs devront fuir un combat trop difficile.

[Wee]

Merci pour toutes ces astuces, Koup ! effectivement, ca se tient, cette histoire d'équilibre et de guerre d'attrition. je vais garder ca en tête.

Ton argument pour le pnj m'a décidé. J'avais envisagé le truc mais je n'étais pas sûr, je pensais attendre qu'un autre joueur soit dispo de temps en temps. Si c'est le cas / quand ce sera le cas, je mettrais le PNJ en standby.
Roleplay par le MJ, utilisation mécanique par le joueur, j'aime bien, c'est parfaitement dans le thème rpg-console.

AVENTURE 1 : LA COLLINE A DES ORQUES

Session 4 : do you want to continue Y/N

C'est avec un mal de crâne terrifiant que Chardon revient à elle. La dryade a mal partout (je la fais "ressuciter" à 1PV, comme pour un jet de Defy Death raté. D'ailleurs si elle n'avait pas eut qu'un seul PV, elle aurait pu faire ca pour survivre à la chute) et quand elle se lève, une sensation de légèreté lui donne une bouffée de crainte : qui est hélas tout à fait fondée, car à ses pieds gisent quelques morceaux de sa précieuse armure. Quelques fragments pendouillent encore à son corps.

Elle fait plusieurs fois le tour de l'oubliette et ne trouve aucune sortie ; ni aucune prise suffisante dans le mur pour tenter une escalade... pas à son niveau d'épuisement et de meurtrissure en tout cas. Pour se changer les idées, elle tente de rafistoler comme elle peut les restes de son armure. (jet de DEX avec son Trait "doigté de l'écureuil", mais assez difficile, et elle rate). Ses efforts ne donnent rien de brillant et elle jette le résultat au loin avec lassitude.

Inquiète, car elle a promit de revenir avant deux jours, la paladine essaye de déterminer combien de temps a passé. Impossible à dire avec ses sens normaux, mais elle plonge en elle-même et ressent au fond de son coeur que Gaïa est là, à l'écoute, prête à lui accorder ses bienfaits : cela fait donc plus d'un jour depuis la dernière fois qu'elle a invoqué une faveur de sa déesse (j'ai considéré que c'était logique qu'un cleric puisse "sentir" s'il pouvait renouveler ses sorts, et j'en ai profité.)

Chardon se soigne aussitôt par faveur divine (son résultat sur 2d6+2 étant suffisant pour la ramener à fond). Ses forces enfin revenues, elle examine de nouveau les parois et fini par percevoir un courant d'air. Après de longs efforts, elle descelle suffisamment les blocs de pierre pour pouvoir passer de l'autre côté. Il s'agit d'une galerie brute sur laquelle les travaux ont l'air d'avoir cessé depuis très longtemps. Les outils qui gisent autour d'elle sont si corrodés que le manche vermoulu lui reste en main tandis que la tête en métal est soudée à la pierre où ils ont été posés.

Après seulement quelques mètres de marche éclairée par des champignons luminescents, la dryade débouche dans une petite grotte. Elle voit presque trop tard l'énorme araignée qui se laisse tomber sur elle.

(C'est une araignée-crabe du bestiaire PMT, tirée sur la table des rencontres niveau 1 d'un donjon. Je voulais utiliser une des tables de rencontre thématiques (caverne) mais je comprends pas l'intérêt vu qu'on y trouve autant du gobelin que du ver pourpre. Elles servent à quoi ces tables ? Soit t'es trop bas niveau pour être confronté aux grosses bestioles, soit t'es trop haut niveau pour être confronté aux petites. Ce que j'aimerai c'est un bestiaire en ligne modulable, classable par environnements et qui liste les créatures selon leur niveau plutôt qu'alphabétiquement. Tu cliquerais le tag "caverne" et paf t'aurais les monstres en partant du niveau 1, et tu piocherais.)

Le combat est âpre (l'araignée est HD2 donc pas de Fray Die) mais Chardon est en pleine forme et elle réduit l'araignée en bouillie. Les quelques blessures qu'elle a subit sont vite bandées. Elle tourne un peu dans la caverne et trouve la triste dépouille d'une victime de l'araignée. Elle porte une robe de bure déchiquetée à laquelle Chardon ne prête pas attention. Sur le corps, elle trouve une jolie pierre précieuse et une fiole bleutée qui, débouchée, a une puissante odeur de poisson mariné. (Louise râle parce qu'au départ j'avais commencé à dire qu'elle trouvait un bracelet, avant de me raviser car j'avais mal lu la table. Elle n'était pas contente de sa "fiole de sauce nuoc-mâm")

La dryade l'empoche, tourne encore un peu en rond, puis continue dans les galeries. L'air se fait humide et elle arrive dans une salle avec des infiltrations d'eau et de nombreuses flaques. L'espace est immense et s'étend de part et d'autre du chemin emprunté par les antiques excavateurs. Soudain, plusieurs grandes paires d'yeux s'ouvrent à quelques mètres d'elle. Trois crapauds géants, attirés par l'intrus et soucieux de la chasser.

Malgré ce qui s'annonçait comme une bataille facile, la dryade a du mal à résister aux monstrueux batraciens. (ils sont tous HD1 mais la malchance de la première session est de retour et Louise fait systématiquement des 1 sur son Fray Die, qui n'est pas modifié par la Force et donc fait 0 dégâts. Les monstres, eux, la blessent à plusieurs reprises maintenant qu'elle n'est plus qu'AC7). Epuisée, amochée, elle regarde le gros corps mou de son dernier agresseur s'affaisser à ses pieds. Elle laisse son regard être attiré par des éclats dans les flaques alentours (des pièces de cuivre, car Louise a INSISTÉ pour avoir quelque mesure de trésor alors que les crapauds n'en donnent pas et que c'est pas très logique qu'il y en ai. Vu ce qu'elle s'est prit dans la figure, je cède symboliquement et ca lui suffit. En revanche, elle en oublie de se guérir, et j'oublie de le lui rappeler... Erreur qui va s'avérer fatale à la fin de la session).

Laissant la grotte aux crapauds derrière elle pour ne pas en attirer d'autres, elle continue sur les traces des excavateurs et, tout comme dans les galeries des orques, voit les murs bruts être finalement remplacés par des briques. Elle est de retour dans le temple ! Elle y erre quelques minutes avant de trouver le chemin vers les étages supérieurs. C'est alors qu'un vrombissement répugnant empli l'air. Une nuée de huit striges jaillit d'un couloir et foncent sur elle.

Et là c'est l'hécatombe. Je fais une énorme boulette au départ lorsqu'elle jette son Fray Die et fait 5. J'annonce que 5 striges sont morts... avant de me rappeler que ce n'est qu'un dégât, donc 1 mort. Psychologiquement, le combat part mal, quand le MJ t'annonce que non en fait ta joie victorieuse était bidon. Louise se bat vaillamment mais les 2PV qu'elle a oublié de récupérer après le combat contre les crapauds lui font cruellement défaut très rapidement à mesure que les striges attachés à elle lui pompent le sang (ou la sève plutôt) plus vite qu'elle n'arrive à les tuer. Ici encore, de plus, le Fray Die refuse d'être efficace et soit elle n'en tue qu'un, soit aucun. Ses jets d'attaques sont mauvais aussi. On se croirait dans la première session. Pour chaque strige attaché à elle qu'elle tue en priorité, un autre encore en vol l'attaque et se fixe à elle.

Finalement, la dryade voit sa fin arriver. Elle porte la main à son sac et boit la potion, espérant un effet, n'importe lequel... mais rien. Le dernier strige encore en vol pique sur elle et se colle à son visage. elle sent la longue aiguille lui pénétrer le cou et c'est, pas assez longtemps depuis la dernière fois, le noir total.


FIN DE LA QUATRIEME SESSION (morte une deuxième fois si vite ? Cette fois-ci j'ai décidé de taper dans son trésor, ce qu'elle a vite deviné. Je tirerai aux dés combien il lui reste de tout ce qu'elle a amassé jusqu'à présent. Quant à la potion, dès le départ c'était une potion de respiration sous-marine, et le fait qu'elle la boive m'a offert une super occasion pour la mise en scène du début de la prochaine session.)

[Wee]

AVENTURE 1 : LA COLLINE A DES ORQUES

Session 5 : Le Dieu dans l’urne -heu- dans le puit

La première chose dont Chardon a conscience en se réveillant, c'est d'être légère et de tomber. malgré son corps engourdi, elle comprend qu'elle est immergée dans de l'eau, et en train de couler. Elle laisse s'échapper quelques bulles pour voir où elles montent et nage désespérément dans cette direction. La montée est longue et elle n'arrive plus à retenir sa respiration ; finalement ses poumons lâchent et elle inspire malgré elle... et ne s'étouffe pas. Elle respire l'eau sans difficulté ! C'était donc ca, la fiole ? (Louise a eut l'air d'avoir deviné quand j'ai dit qu'elle se réveillait dans l'eau et qu'elle n'avait pas la moindre chance de rejoindre la surface à temps)

Elle arrive finalement à l'air libre, si on peut appeler ainsi une grande salle voûtée aux allures de thermes romains. Elle nage jusqu'au bord de ce qui s'avère être un grand bassin en demi-lune qui s'ouvre à une extrémité de la pièce. Le fond est noir, et la paladine pense aux effets personnels qu'elle a peut-être perdus pour toujours s'ils étaient sur elle quand on l'a jetée dedans. Elle n'a aucune envie de rester dans cette pièce ; soit on l'a jetée pour qu'elle se noit, inconsciente... mais plus probablement, on l'a jetée pour nourrir la chose innommable qui est en train de glisser hors du bassin. Une masse informe et gluante de filaments noirâtres, qui tâtonne lentement mais sûrement dans sa direction.

Elle ramasse un chandelier et arrive à briser la serrure de la grosse porte en bois ; de l'autre coté elle découvre une antichambre, peut-être des vestiaires. Tout semble aussi vieux que le reste du temple, sauf un gros anneau avec des chaines, et la kobold en haillons qui y est attachée.

J'ai décidé que les kobolds étaient grands comme des nains (1m20 plutot que 70cm), et étaient des humanoïdes avec un aspect basé sur les pangolins. On les rencontre dans les régions montagneuses ou désertiques, et c'est une race "principale" comme peuvent l'être les nains ou les elfes... dont je n'ai d'ailleurs pas encore confirmé ou infirmé l'existence dans cet univers.

La prisonnière, Jokatili, a l'air d'abord stupéfaite de voir cette dryade trempée faire irruption dans l'antichambre, mais ne perd pas de temps et lui demande de la libérer. Dans l'encadrement de la porte d'où a jailli Chardon, les filaments répugnants s'étirent mais semblent arrivés au bout de leur longueur, et n'arrivent pas à dépasser le seuil. les deux femmes décident rapidement d'attirer le garde qui est à l'extérieur, pour que Chardon le prenne ensuite par surprise puisqu'il ne s'attendra pas à sa présence.

J'ai créé Jokatili selon les règles pour PJs. C'est une rôdeuse (à travers la classe voleur) des montagnes, et son 18 en DEX (que je n'ai même pas triché pour obtenir) la rend absolument redoutable avec une arme courte, puisqu'on peut utiliser le bonus de dextérité pour l'attaque et les dégâts. Je lui ai donné le même skill racial que les halflings mais je n'y ai pas trop réfléchi sur le coup, je verrais si je change ca. Elle est de niveau 1 et sera toujours à un point d'XP derrière Chardon, histoire qu'elles ne levellent pas exactement au même scénario à chaque fois.

L'humain qui rentre, attiré par les jérémiades de Jokatili, porte la même robe de bure que la victime de l'araignée-crabe croisée par Chardon. Il se fige en voyant la porte brisée et la masse organique sinistre qui s'y presse : Chardon l'élimine d'un coup de chandelier. Elle lui prend son épée courte et ouvre les menottes avec les clefs qu'il portait ; elle donne l'épée à la kobold qui la fait siffler dans l'air de manière experte. Satisfaites, elles s'aventurent hors de l'antichambre.

Là j'ai fait une pause de 10 minutes parce que j'hésitais sur la marche à suivre. Est-ce que je continuais en narratif total comme je faisais toujours, ou est-ce que je me forçais à faire un semblant de plan des lieux en demandant ensuite à Louise quelle pièce elle visitait, etc ? Finalement j'ai griffonné un plan en vitesse et on a reprit. J'essaierais de faire un truc plus donjonneux pour la prochaine partie. Un vrai plan à explorer... Mais bon sang que c'est dur, ne serait-ce que de PENSER en termes de "plan des lieux", alors que c'est quelque chose pour lequel j'ai toujours fait sans.

Un couloir se présente à elles ; au loin il fait un coude, et elles peuvent voir quatre portes de part et d'autre de la section droite dans laquelle elles se trouvent. La première pièce qu'elles visitent est une version plus petite de la salle au grand puit, mais le plafond s'est effondré. Elles prennent le temps de souffler ; Jokatili en sait plus que Chardon sur l'endroit. C'est un très vieux temple enseveli par un glissement de terrain il y a des siècles, à l'époque d'un précédent empire : cette salle ne doit pas être la seule à s'être effondrée. La kobold est venue pour explorer et récupérer des objets précieux, mais ne s'attendait pas à trouver une espèce de culte et une tribu d'orques à leur service. Elle a été rapidement faite prisonnière et ne peut pas dire grand chose sur l'intérieur du temple, en revanche elle est entrée par un tout autre endroit que Chardon, ce qui pourrait s'avérer intéressant comme porte de sortie.

Elles passent dans la salle d'en face, qui est aussi un petit sauna mais ne s'est pas effondrée. Tout est encore en place, et au-dela de la vétusté de l'ensemble, les deux femmes déterminent que les objets présents (coupelles, instruments divers) en métal précieux et à la facture très travaillée valent beaucoup d'argent. Elles arrachent des tentures (récentes) au mur et sont en train de les remplir d'objets pour s'en servir de sacs quand des cultistes font irruption dans la pièce et se jettent sur elle.

En plus de Chardon, Louise s'est beaucoup amusée avec Jokatili, qui était décidément très efficace, même si elle n'a pas encore eut l'occasion de voir les bonus monstrueux quand la kobold prendra quelqu'un par surprise. Le combat a été plus jouissif que toute seule. J'aimerai vraiment qu'il y ai un deuxième joueur occasionnel à la place d'un PNJ, ca me semble évident que donjon est le genre de jeu où c'est sympa d'être à plusieurs dans la mêlée. Même s'il est indéniablement cool de pouvoir tout centrer sur un seul joueur et de faire quelque chose de personnel.

Le dernier cultiste tombe au sol. Comme Chardon en a tué deux en leur cassant le crâne contre le mur, leurs robes sont intactes ; elles sont renforcée à plusieurs endroits, ce qui leur donne d'excellentes qualités protectrices (caracs d'une armure de cuir). Les deux femmes s'en vêtissent, et terminent de remplir les tentures avec la ferme intention de sortir vivantes du temple et de se partager tranquillement ce qu'elles auront trouvé.

FIN DE LA CINQUIEME SESSION (Elle a été très courte, alors que je pensais introduire Jokatili et terminer le scénario dans la foulée... Et comme Louise est en retard pour une commande importante (elle est illustratrice) je ronge mon frein et j'ai le devoir de me retenir de lui proposer de jouer. Au moins jusqu'au 15 et probablement après si elle n'a pas fini et négocie un délai. Aaaargh je veux maîtriser... )

[kouplatête]

Visiblement vous vous amusez bien et ça fait plaisir

Quelques remarques/conseils/suggestions qui peut être pourront être utiles.

Pour moi ta session 4 est un peu en dessous des autres pour une raison simple : elle enchaîne trop de combats qui plus est avec des monstres un peu dépareillés. En gros ça fait un peu ménagerie ,ce qui en tant que joueur a tendance à me sortir de l'illusion ludique. Le monstre doit être finalement assez rare sous peine de perdre son caractère effrayant et .....monstrueux. Par exemple tu as parfaitement mis en valeur ton monstre du lac dans la session suivante car non seulement il a une raison d'être mais en plus il est une menace rampante (au propre comme au figuré).

Ce qu'il faut comprendre c'est que moins de monstre ne veut pas dire que les salles et endroits visités doivent être vides pour autant , même si de temps en temps une salle vide et sans intérêt est utile pour mettre en valeur le reste des endroits visités.
Meuble tes espaces avec des choses à voir, sentir, toucher. Pique la curiosité de ton joueur avec des objets étranges, des fresques à étudier, des choses à fouiller, actionner, tirer. C'est le principe du coffre à jouets rempli de bonnes et mauvaises surprises.

[lordsamael]

Sinon Wee tu connais ? http://rpgcharacters.wordpress.com/

ça peut t'aider pour les plans ^^