[CR] Barbarians of Lemuria - Conan

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Egregorein
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[CR] Barbarians of Lemuria - Conan

Message par Egregorein »

CR de notre partie de Barbarians of Lemuria de la semaine dernière se passant dans l'univers des royaumes Hyboriens de Howard.

Nous étions trois pjs (ne connaissant pas les carrières exactes des autres pjs je n'ai mis que leur concept) :
- un pirate Barrachan
- un shaman Kushite
- un pillard Hykanien (Nomade 1, Pillard 1, Mendiant 1, Voleur 1)

L'aventure avait pour cadre de départ le désert Shémite, plus précisément dans un camp d'esclavagistes où nous étions fort occupés à pousser une roue dénommée "roue de la douleur"... à raison.
Le soleil. Ardent, aveuglant, impitoyable. Cela faisait des jours, des semaines ou peut-être même des mois! qu'il brûlait les chairs de l'Hyrkanien. La morosité et le silence de la roue de la douleur étaient parfois brisés par le claquement retentit d'un fouet ou les râles d'un autre prisonnier. Beaucoup étaient morts sous le joug des Shémites mais Toruq ne leur laisserait jamais ce bon plaisir. Comment en était-il arrivé là? Il avait du mal à se souvenir, comme si le désert et la chaleur lui avaient jusqu'à dérobé une partie de son âme. Heureusement pour lui, ses années passées à mendier dans les rues de Shadizar lui inculquèrent l'art de passer inaperçu et ses folles années dans les steppes d'Hyrkanie à chasser le cerf ou les caravanes de marchands lui avaient endurci le corps et le coeur. C'était un survivant, aussi féroce qu'un loup affamé et véloce qu'un faucon des steppes. Mais il était rusé et savait bien qu'il ne pourrait s'enfuir de cet enfer brûlant seul.

Avec lui il y avait Gabai, un shémite d'une tribu nomade ennemie de celle de leurs geôliers. Lui aussi était un survivant mais il commençait à ressentir la morsure du fouet qui lui était administré pour le simple plaisir des gardes. Toruq savait que sans lui, il n'aurait aucun espoir de quitter cette partie du désert, aussi s'assurait-il de partager sa part de flagellation lorsque Gabai menaçait d'y succomber.
Il y avait aussi un Argosséen, dont il n'avait jamais pu retenir le nom. Le bougre était rapide, au moins autant que lui, et s'était un véritable feu follet: qu'importaient les entraves il parvenait toujours à s'en libérer. Les gardes, cependant, n'appréciaient pas ces tours de force et les lui rappelaient à l'occasion avec forces coups et brimades. Mais ce diable de Barrachan semblait s'en moquer. Lui aussi pourrait lui être plus qu'utile pour s'évader.
Parmi les autres prisonniers notoires il y en a qui retenait particulièrement son attention : un vieillard Kushite à la barbe aussi blanche que ses cheveux et sa peau étaient noirs. Il parlait peu et maugréait plus qu'autre chose, ce qui n'était pas pour choquer l'Hyrkanien plutôt coutumier du fait. Mais le vieux Oki était aussi un shaman, ou seuls les dieux savaient comment on appelait les hommes de sa condition dans le Kush profond et ses yeux trahissaient d'une vigueur insoupçonnée. Ils auraient aussi besoin de la protection des esprits et de toute la magie possible pour fuir ce trou puant et aride qui pourrait tout aussi bien devenir leur tombeau.
Enfin il y avait tous les autres pauvres ères qui tentaient de survivre au jour le jour dont Yildiz, un Turanien peu bavard, un énorme Darfari aux dents aiguisées, un Ophirien aux oreilles trop lestes, et une poignée de femmes dont la belle et pure Anishka.

Ce dernier détail aurait été de peu ou pas d'importance pour Toruq, sauf qu'Anishka s'avérait être une fille de noble de Zamora où la virginité n'avait pas de prix. Ou plutôt si et il était suffisant pour motiver le chien de guerre de s'emparer de la fille comme butin compensatoire à ses récents déboires. Et le fait que la jeune Zamorienne lui témoigne de l'affection ne rentrait certainement pas dans l'équation.

Un soir, une caravane lourdement gardée arriva au camp et causa forts tumultes chez les gardes. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : la venue du maître en personne. Toth Amon n'était pas un Shémite mais un ténébreux Stygien aux yeux aussi noirs que la plus profonde des nuits sans lune. C'était un homme à l'âme desséchée et aux désirs contre nature. Un sorcier à n'en point douter se disait Toruq, ce qui rendait Toth Amon encore plus dangereux à ses yeux. Il vint également en compagnie d'une superbe femme, Zamorienne elle aussi, répondant au nom d'Oxana et au moins tout aussi perverse que ce chacal Stygien.
Ils laissèrent aux gardes de nombreuses amphores de vin avant de s'en repartir en compagnie de la jeune Anishka, ce qui déplu fortement au voleur Hyrkanien. Il fallait donc agir vite avant que la fortune que représentait Anishka s'évanouisse comme un mirage.
Toruq rassembla ses compagnons et ils décidèrent de profiter de l'ébriété des gardes pour s'enfuir la nuit venue.

Durant ses longues nuits passées sous leur tente défraîchie par les intempéries du désert, Toruq avait fabriqué un poignard de bois qu'il avait gardé pour une occasion comme celle-ci et il le mit à profit en poignardant le garde venu vérifier la quiétude des prisonniers en profitant de son animosité envers Gabai. Il revêtit ses vêtements et ce faisant trouva le jeu de clefs permettant d'ouvrir leurs fers! Bientôt tous les prisonniers de la tente, excepté l'Ophirien à la parole douteuse qu'il dû étrangler pour qu'il ne dévoile rien de leurs plans, furent libérés et prêts à agir. Toruq sortit de la tente déguisé en garde Shémite en compagnie du Barrachan qui se fondit dans les ombres comme un démon de la minuit, puis ils se débarrassèrent de deux autres gardes et traînèrent leurs corps dans la seconde tente où Yildiz et les autres prisonniers l'accueillirent dans la stupeur de leurs yeux effarés. Il les libéra eux aussi et dû calmer les ardeurs meurtrières de la bête cannibale du Darfar qui s'apprêtait à sortir sus aux gardes la bave aux lèvres. Ce chien sauvage devenait un problème pour lui et il faudrait qu'il s'en occupe, mais plus tard. Là, ils avaient fort à faire pour s'occuper de leur fuite.

Mais un chien de guerre ne se transforme pas en fennec fuyard en l'espace d'une nuit et la soif de sang et de vengeance de l'Hyrkanien commencèrent à s'imposer en son esprit comme un maître tyrannique. Accompagné du pirate d'Argos, ils parvinrent à pénétrer dans les tentes des gardes vidées de leur présence comme ceux-ci étaient occupés à boire et à maltraiter les femmes. Ils découvrirent de nombreuses armes et équipement ainsi qu'une cassette remplie d'or et d'argent dans la plus petite des tentes, trouvaille que Toruq se garda bien de dévoiler à ses autres compagnons. Et la vue de tout cet or transporta son esprit dans les limbes écarlates de ses désirs de richesse, de gloire et de sang. Il fut tiré de sa rêverie par un cri de guerre bestial suivit d'un hurlement de douleur. Il ne tarda pas à comprendre que le Darfari avait finalement pu laisser libre cours à sa frénésie dévorante. Les gardes commencèrent à réagir et à abandonner leurs outres et leurs amphores au profit de cimeterres et d'arc et Toruq su qu'ils devaient réagir sans perdre de temps. Ces chiens étaient peut-être ivres mais ces diables de Shémites restaient d'excellents archers. Tout comme les Hyrkaniens, et Toruq leur en fit la démonstration.

Tandis que les cris de fureur et de douleur retentissaient, ses traits filèrent étincelants sous les feux lunaires et touchèrent cible après cible avec une précision mortelle. Six gardes tombèrent, transpercer par les flèches de l'Hyrkanien pendant que les survivants furent mis en pièces par les prisonniers enragés. Leur chef, un robuste guerrier au turban bigarré, tenta de fuir mais sa tentative se heurta à nouveau à la fureur de Toruq et de son compagnon Barrachan : la tête du capitaine transpercée d'une flèche vola sous la lune blafarde qu'elle teinta d'écarlate un bref instant. Une vive clameur parcouru alors tout le camp et secoua le sable froid et humide pareille à une tempête. C'était là un concert de cris et de hurlements de rage et de joie d'hommes privés depuis trop longtemps de leur liberté et qui la récupéraient par le prix du sang de leurs geôliers.

Pour Toruq les réjouissances ne durèrent qu'un court instant, son esprit déjà occupé à réfléchir à un moyen de récupérer Anishka et de se venger de Toth Amon, mais après chaque victoire venait le butin. Lui, le Barrachan et le vieux Oki contemplèrent le contenu de la cassette avec des yeux en reflétant le contenu scintillant. Le Darfari déboula alors dans la tente et clama sa part du butin. Et ce fut là sa dernière parole. La lame de Toruq décrivit un arc de cercle parfait et la tête aux dents limées du colosse se détacha de son corps d'ébène. Le message fut clair pour tous les autres prisonniers : nul ne clamera sa part du butin que lui et ses deux compagnons ou mourir en essayant. Après avoir ramassés le butin et les vivres, ils partirent à dos de chameau sillonner le désert Gabai en tête. Malgré éreintante fatigue qui les submergeait, ils étaient lancés aux trousses de leurs anciens maîtres avec la ténacité et la rage de prédateurs affamés et au bout de plusieurs jours d'errance retrouvèrent enfin sa piste. Ils laissèrent Gabai aux soins de sa propre tribu qui leur offrit vivres et chevaux et se mirent en route séance tenante en direction des montagnes du Kezankan et au-delà du pastoral Khauran et de la décadente et voluptueuse Zamora.

Toruq fronça les sourcils à cette pensée car il ne connaissait que trop bien ce pays où la mort prenait des allures de paradis.
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denix
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Re: [CR] Barbarians of Lemuria - Conan

Message par denix »

Je suis impatient de lire la suite ;)
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