hamilcar a écrit :Ou alors en tuer un ou deux pour leur montrer que la mort fonctionne dans les deux sens.
Le pulp s'accommode mal de la mort d'un personnage, même (surtout) pour passer un message de la part du MJ.
Je vais plutôt les travailler à la culpabilité (ils vont lire de beaux articles de journaux qui racontent leurs exploits incendiaires) et leur foutre la pression avec des chemises brunes bien bas de plafond. Parce que l'épisode berlinois, il va être funky soul à jouer avec de pareils zigotos.
Or donc, les PJ sont montés en urgence à bord d’un paquebot allemand, direction Hambourg. Ils ont utilisés des fausses identités pour échapper à la surveillance de la police. Car ils sont activement recherchés pour avoir mis le feu à un théâtre, avoir causé la mort d’un chauffeur de taxi et plongé un policier dans le coma suite à un carambolage. Et comme tous les journaux à bord du paquebot ne parlent que de ça (et qu’en mer, on ne livre pas de nouveaux exemplaires pour passer à autre chose), les PJ se cachent dans leurs cabines, ne sortant que la nuit pour éviter d’attirer l’attention sur eux.
À bord, Adam Novel a sauvé une belle héritière anglo-allemande (Belinda Frey) des griffes d’un malotru qui en voulait à sa vertu. Reconnaissante envers son sauver, Belinda mit aussitôt en pratique le dicton qui dit « Ce qui se passe à bord d’un paquebot reste à bord de ce paquebot ». Quelques nuits de passion ardente plus tard, j’ai suivi le conseil de Tristan Lhomme et j’ai demandé aux joueurs de voter secrètement pour déterminer si Belinda pouvait se révéler une précieuse alliée, un personnage neutre ou bien un agent de leur adversaire. Et c’est la dernière option qui a été retenue (et les joueurs s’en doutent).
Arrivés à Hambourg, les douaniers font bien des misères à Taïma et la retiennent pendant des heures pour des vérifications indues. Si bien que quand les PJ sortent des douanes, il est minuit passé, et 4 berlinois ventrus en chemise brune les suivent sans se cacher. Nos héros se précipitent à la gare pour prendre le dernier train en direction de Berlin, et ils doivent partager leur compartiment avec les 4 intrus, qui font tout ce qui est en leur pouvoir de nuisance pour empêcher les PJ de reprendre des forces. Adam Novel, qui est d’ascendance allemande (il s’en est souvenu sur le paquebot quand il a eu besoin de murmurer des mots d’amour à Belinda) les espionne sans leur révéler qu’il parle leur langue. Il comprend que ces gros bras sont venus de Berlin à Hambourg et donc que les douaniers n’ont fait que les retenir le temps que ces espions de pacotille n’arrivent à Hambourg. Et Adam soupçonne immédiatement la belle Belinda d’être celle qui a manigancé tout cela.
Alors que le train ralentit car ils traversent Berlin, nos héros tentent d’échapper aux 4 berlinois obèses en sautant du train en marche. Durant cette cascade, la valise d’Adam Novel vole et s’ouvre aux 4 vents, éparpillant les précieux feuillets du 5ème évangile. Heureusement, Jimmy Diamond récupère tous les documents, mais qui sont désormais dans le désordre (car les PJ ne lisent pas l’Araméen).
Adam Novel a de la famille éloignée à Berlin. Il contacte donc son cousin Wilhelm, un étudiant pacifiste ayant des accointances avec le parti communiste. Wilhelm dort dans une chambre de bonne sous un toit, mais il trouve une pension de famille aux PJ. Nos héros se reposent enfin.
- Taïma se teint les cheveux et achète des vêtements plus européens pour cesser d’être l’indienne dans la ville ;
- Adam Novel va sécuriser le 5e manuscrit dans le coffre d’une banque puis cache la clé de ce coffre dans le jardin de la pension de famille ;
- Jimmy Diamond découvre que chercher des renseignements sur des écrits apocryphes écrits en araméen alors qu’il ne parle pas l’allemand et que Google n’existe pas est plus difficile que prévu.
Les PJ ayant des doutes sur Belinda, ils décident d’envoyer Wilhelm l’espionner, mais sans lui dire de quoi il en retourne exactement. Et ils se mettent alors à la recherche du musée qui doit contenir les documents qui leur permettrait de mieux comprendre le contenu de l’évangile de Thaddée. Ils identifient le bon musée et s’y rendent, pour se rendre compte que le personnel du musée y est en grève. Adam Novel essaye de s’acoquiner avec les syndicalistes, mais Jimmy Diamond opte pour l’infiltration discrète en passant par une porte de service. Alors qu’ils progressent sans bruit dans les salles du musée, Taïma communique avec un rat qui passe par là et qui lui confirme ce que les PJ soupçonnaient : il y a du monde dans la salle des archives qui est leur objectif. Plusieurs hommes, d’après le rat. Taïma convoque donc une dizaine d’autres rats et leur demande d’effrayer les gens qui sont dans les archives. Les rats passent à l’action mais sont promptement chassés de là à coups de balais rageurs par des policiers en uniforme à qui un supérieur hiérarchique hurle « Faites gaffe, ces rats vont contaminer la scène ! ».
Pendant que les deux autres se cachent dans un couloir, Adam Novel décide de s’approcher discrètement de la porte des archives (restée ouverte suite à la chasse aux rats) pour espionner la scène. L’épisode se termine alors qu’une main jaillit de derrière la porte, lui menotte un poignet et le tire à l’intérieur de la pièce, sous le regard médusé de ses deux amis qui le voit se faire avaler par la porte des archives.
Dernière modification par Cédric Ferrand le dim. sept. 27, 2015 12:07 am, modifié 1 fois.
Oui, après un départ en fanfare lors de l'acte 1, ils ont bien calmé le jeu et adoptent des stratégies plus subtiles.
J'ai quand même l'impression qu'il va arriver des malheurs à cousin Wilhelm, parce que l'envoyer au casse-pipe sans lui expliquer les tenants et les aboutissants de cette histoire, c'est hasardeux. Belinda ne devrait en faire qu'une bouchée et le retourner comme une crêpe.
Par contre, ils on totalement ignoré la piste de l'archéologue allemand et de son otage.
Mais ils ont tellement la trouille de se séparer dans Berlin alors qu'un seul d'entre eux parle la langue que ça les force à prendre un minimum de risque.
Or donc, Adam Novel est en mauvaise posture, arrêté par un inspecteur qui comprend vite qu'il a affaire à un de ces américains qui se croient tout permis. Il est à deux doigts de découvrir que les papiers de Novel sont faux quand Taïma déboule sur la scène pour détourner l'attention. Elle et Adam joue au couple un peu con-con qui s'est trompé de porte. Quand l'inspecteur comprend que ces américains n'étaient pas en Allemagne quand a eu lieu le crime sur lequel il enquête, il se détend et se laisse même flatter dans le sens du poil par un Adam Novel qui s'y connait quand il faut tirer les vers du nez des flics de tous les pays.
Les PJ apprennent donc qu'un veilleur de nuit est mort mutilé il y a 3 nuits (sans le savoir, la joueuse qui incarne Adam Novel balance "C'est un travail de boucher, ça" prémonitoire) et que la police berlinoise ne comprend pas trop le motif du vol car ils ont été incapable de déterminer si des papiers avaient disparu des Archives tellement c'es le bordel. Il faut dire qu'à l'annonce du meurtre, le personnel s'est mis en grève, ce qui n'a pas aidé l'enquête. En zyeutant rapidement la scène, les PJ découvrent une boite d'archives vide avec écrit dessus "Texte apocryphe ?" Scotché dessus, la liste des gens qui ont eu accès à ces documents maintenant disparus, dont l’évêque de Berlin. On bascule soudain dans le Dan Brown...
Le hic : quand ils rentrent chez le cousin Wilhelm le soir, il n'est pas rentré à la pension familiale que les PJ fréquentent. Ils commencent à se dire que ça sent pas bon, ce qui accentuent leur paranoïa.
Le lendemain maitn Taïma et Jimmy Diamond (qui ne parlent pas un traître mot d'allemand) décident de surveiller Belinda Frey dans l'espoir de retrouver Wilhelm. Alors qu'elle sort de chez elle avec voiture et chauffeur, il l'a suive laborieusement en taxi et la voit pénétrer dans une banque du quartier voisin d’où ils logent. Ils s'en doutent et en auront la confirmation plus tard : il s'agit précisément de la banque où Adam Novel a caché le manuscrit de l'évangile de Thaddée. Damned ! Pendant ce temps, Adam Novel assiste à la messe donnée par l'évêque afin de l'entretenir. Il se fait passer pour un américain cherchant à établir son arbre généalogique et pose des questions faussement innocentes sur plusieurs PNJ de la campagne (l'archéologue allemand, Belinda Frey...) pour voir si ça fait réagir le vieil évêque. Ne voyant aucune réaction, Adam opte pour une approche plus directe : il évoque les documents volés dans le musée. L'évêque balaye tout ça d'un revers de la main : c'était de faux documents qui parlaient d'un faux évangile, il ne faut surtout pas perdre son temps avec ce genre de fadaises qui fascinent certains riches oisifs mais qui ne sont que des billevesées. Du coup Adam croit comprendre l'allusion de l'évêque : il parle bien évidemment de Belinda Frey, bon sang mais c'est bien sûr...
Nos PJ se rejoignent et décident que le manuscrit n'est plus en sécurité. Ils passent à la pension récupérer la clé du coffre, mais ont la désagréable surprise de découvrir que leur logeuse fouine justement dans le jardin en question. Ça commence à bien faire ! Ils foncent à la banque avec la clé pour se rendre compte in extremis que les quatre chemises brunes du début sont en embuscade dans une voiture garée devant l'établissement financier. Les PJ font marche arrière en commençant à se dire qu'ils sont dans la mouise. Ils passent le reste de la soirée à essayer de contacter l'inspecteur de police, qui n'est pas à son bureau car il a été appelé sur une affaire urgente.
À ce stade, les joueurs sont frustrés. Toutes les portes semblent fermées, cousin Wilhelm a disparu, Berlin semble rempli de gens qui les surveillent, leur paranoïa commence à paralyser leur esprit. Ils se mettent à imaginer des complots partout, je sens que les joueurs sont dans le même état d'esprit que leur personnage.
Et donc, paf, le lendemain matin, ils découvrent les gros titres du journal : un double meurtre sordide dans un quartier pauvre. On parle de mutilations. Les PJ sont heureux : ils foncent sur place en y voyant une porte de sortie. Sur place, ils retrouvent leur inspecteur de police berlinois favori, à qui ils décident de tout raconter, cette fois. Ils vident leur sac, parlent d'un complot biblico-archéolo-thaddéen d'obédience nazi vermontoise, de la disparition de Wilhelm, des chemises brunes et de tout le tralala... Et comme ils n'avancent aucune preuve tangible et que leur prêchi-prêcha complotiste semble un peu ridicule, ils n'obtiennent qu'un peu de sympathie policière en guise de réponse. Ils accèdent toutefois à la scène de crime qui concerne un couple de truands à la petite semaine. Adam Novel (encore lui) découvre des bijoux sous une latte de bois alors que regardant par la fenêtre, Taïma et Jimmy Diamond ont la mauvaise surprise de voir débarquer en voiture les 4 chemises brunes qu'ils redoutent tant. En voulant fuir par l'arrière de l'immeuble, il tombe sur un voisin de la scène de crime à qui ils en profitent pour poser quelques questions sur les victimes. Le voisin en profite pour leur parler d'un visiteur aussi régulier qu'inquiétant : le boucher du quartier. C'est une piste à ne pas négliger, pour sûr.
Il pleut, ils sont dans un quartier misérable peuplé de ce que les PJ imaginent être des sympathisants nazis et ils découvrent la boucherie Gruben. Ambiance à la Silence des agneaux quand ils pénètrent illégalement dans la boutique pour découvrir des corps humains suspendus à des crochets de boucherie dans la chambre froide. Ils pensent sincèrement que le corps pendu la tête en bas et accroché par un pied est celui de Wilhelm, mais non. Et puis, on devine la suite : ils entendent du bruit à l'étage du dessus, s'y précipitent et voient le boucher Gruben s'enfuir par la fenêtre. Course-poursuite sur les toits et combat épique entre tout ce beau monde. Gruben est intuable, Jimmy Diamond perd progressivement tous ses points de vie à coup d'estafilade. Et surtout le tablier en maille du boucher lui sauve la mise plus souvent qu'à son tour. Ils finissent par le vaincre, mais bien évidemment, Gruben fait une chute de 3 étages. Oups, encore une piste qui tourne en eau de boudin. Mais tel un yamakasi, Jimmy Diamond utilise ses talents d'acrobate pour sauter de balcon en rebord de fenêtre afin d'arriver le premier tout près du corps de Gruben. Car le quartier craint, les PJ se doutent que les chemises brunes seront là d'une minute à l'autre. Et donc Jimmy Diamond est présent à temps pour entendre les dernières paroles du boucher cannibale. Manque de bol, Jimmy ne parle pas allemand. Alors quand il répète péniblement ce qu'il croit avoir entendu à Adam Novel, le téléphone arabe a fait son petit effet : "Friedrich Felde, le tombe de Rosa..."
Mais ils ne connaissent aucune Rosa, encore moins de Friedrich Felde. Font-ils eux aussi partie du complot berlinois ? Existe-il un berlinois qui ne soit pas mêlé à cette mystérieuse affaire ? Nous le saurons dans 3 semaines, car nous devons faire relâche.
Insoutenable suspense, je vais trépigner jusqu'à la fin du mois.
C'est marrant de voir qu'ils sont venus à la poursuite d'un méchant archéologue allemand... et qu'ils ne s'en occupent plus du tout. L'investigateur moyen - pas les tiens, tous, du moins à en juger par mon expérience - a autant de mémoire qu'une poule.
Il y a un moment de la soirée (quand ils ont eu l'impression d'être dans un cul-de-sac et qu'ils révisaient un peu leurs pistes) où ils se sont dit qu'ils pourraient enquêter sur l'archéologue. Mais ils n'arrivaient pas à imaginer comment le localiser, alors ils ont demandé à l'inspecteur de police, qui a répondu "Euh... vous n'avez pas d'annuaire, aux États-Unis ?". Les joueurs ont eu honte et se sont empressés d'ignorer à nouveau ce pan de l'enquête.
Par contre, à New York, j'avais dit (en improvisant) que l'archéologue fréquentait l'amicale américano-allemande, et j'ai une joueuse qui dès lors en parle régulièrement à ses collègues en remettant ça sur le tapis à la moindre occasion, comme si les amicales allemandes étaient en fait une couverture internationale pour un complot global (ce que je vais finir par utiliser, comme idée, fatalement).
Idem, il s'est passé un peu près 10 ou 15 minutes autour de la table entre la découverte de la boucherie Gruben et leur entrée dans la boutique.
Je leur ai mis tellement la pression avec les chemises brunes et le jeu de faux semblant de Berlin que du coup ils paniquaient à l'idée d'entrer par effraction chez un boucher de banlieue.
Or donc, "Friedrich Felde, le tombe de Rosa..."
Il fait nuit, les chemises brunes leur courent après dans les rues de Berlin, et les PJ se disent que leur charmante pension de famille est le dernier endroit où ils peuvent se reposer sereinement. Alors ils se mettent en quête d'un hôtel, au hasard des rues, en se disant que s'ils choisissent un hôtel au pif, leurs adversaires ne pourront pas les retrouver puisque c'est une décision imprévisible. Et en lisant les panneaux de circulation pour trouver un hôtel, ils tombent sur un "Friedrichsfelde" salutaire. C'est donc un cimetière...
Visite de nuit dans un cimetière berlinois qui ne possède même pas de gardien. Mes joueurs ne connaissant pas Rosa Luxemburg, c'est un jet de dés qui leur fournit cette piste qui les mène à la tombe en question. Hélas, ils ont été précédés sur les lieux par une mystérieuse silhouette chaloupée et inquiétante qui est en train de mettre la main sur les précieux documents. Jimmy Diamond réagit au quart de tour et court pour plaquer l'étranger au sol. Ce dernier, d'une main griffue, plaque au sol Jimmy tel Jonah Lomu se débarrassant d'un gringalet tentant de le faire tomber. La créature a des yeux rougeoyant, une voix rauque et inquiétante. Et d'autres ombres sortent de derrière les tombes alentour. Oups.
Les PJ tentent donc de feinter en se faisant passer pour des cannibales. Mais la créature renifle et comprend qu'ils sont ce qu'elle appelle avec dédain "Des mangeurs de légumes". Ils tentent alors une autre feinte : faire croire que Gruben n'est pas mort et qu'il a besoin de récupérer les documents. Ça ne fonctionne pas. Mais les créatures sont magnanimes et les laissent partir. Alors que les PJ reculent sans leur tourner le dos, celle qui tient les documents dans sa main leur dit "Vous pouvez vous venter d'avoir survécu à une rencontre avec des goules..." Les joueurs comprennent alors le danger qui les menaçaient.
Ils repartent en quête d'un hôtel borgne pour dormir enfin. Ils veulent retourner au cimetière en plein jour et trouver l'entrée des catacombes des goules afin de récupérer les documents.
Le lendemain matin, le gérant de l'hôtel les attrape alors qu'ils s'apprêtent à partir : il y a quelqu'un au téléphone pour eux. Grosse surprise, c'est Wilhem, le cousin d'Adam Diamond, qu'ils avaient un peu sacrifié en lui demandant d'aller surveiller Belinda Frey. Wilhem dit "J'ai surveillé Belinda : elle et ses sbires se sont habillés en robe blanche et se sont dirigés vers..." Les joueurs finissent en coeur la phrase de Wilhem, un brin blasé "dans un cimetière." Le cousin : "Wow, comment avez-vous devinez ?" Taïma est immédiatement très suspicieuse avec le retour de ce cousin qui n'a pas donné de nouvelles pendant 3 jours et qui débarque avec un indice cadeau. Mais dans un élan collectif, les joueurs se mettent alors à rationaliser le comportement de Wilhem. Si bien que sur les conseils du cousin, ils se faufilent dans la propriété de Belinda Frey pour rejoindre le mausolée qui doit mener aux catacombes des goules, c'est certain. Ils forcent la lourde porte du caveau familial, et lisent les noms et dates de décès des morts de la famille Frey, à la recherche d'un indice. Mais il n'y a là aucun passage secret, aucun indice : la porte claque juste après qu'une grenade fumigène ait été lancée dans le caveau... C'était bel et bien un piège à cons : les PJ tombent endormis.
Réveil douloureux dans une cellule souterraine de la demeure de Belinda Frey, en grande tenue d'apparat des Templiers. Les PJ font semblant de rester évanouis pour espionner les agissements des Templiers. Belinda Frey est au téléphone. La communication est très mauvaise, alors elle est obligée de parler fort : "Herr doktor, comment ça se passe à Jérusalem ? Oui, je les ai capturés. Une balle dans la nuque ? Très bien, ça sera fait. Gloire au baphomet, herr doktor..."
Et là, en enchaîne avec la grande scène d'évasion. Adam Novel arrive à tenter un des gardiens en lui offrant sa montre en or contre les clés de la cellule. Taïma demande aux rats de la prison de faire une diversion : ils grignotent les fils électriques et font sauter les fusibles de la maison. Partie de cache-cache dans le noir avec les Templiers. Échange de bourre-pifs, échappée in extremis dans la grande tradition pulp.
Les PJ veulent maintenant foncer à Jérusalem, mais il faut d'abord récupéré le manuscrit qu'ils avaient caché dans un coffre-fort dans la banque visiblement contrôlée par un agent de Belinda Frey. Comme c'est un piège, ils ne vont pas eux-même dans la banque mais demande à un intermédiaire louche et bien payé de le faire à leur place. Le type entre dans la banque. Quelques minutes plus tard, une voiture se gare devant la banque. En descendent les Templiers de la veille, qui croisent le type à la porte et l'arrêtent pour lui parler. Gloups. Les PJ sont assis en face, dans un café, et retiennent leur souffle. Les Templiers laissent sortir le type, qui rend le manuscrit aux PJ.
Ils foncent alors à la gare direction Istambul puis Jérusalem. Dans le train, ils lisent un peu les journaux pour savoir où ils mettent les pieds. Bonne nouvelle : la ville est sous administration anglaise, une langue qu'ils parlent tous. Mauvaise nouvelle : depuis plusieurs semaines, des arabes attaquent des juifs avec des couteaux (je sais, j'ai une imagination très fertile...). Ça s'annonce tendu du slip...
Ultime épisode à Jérusalem.
J'ai eu les yeux plus gros que le ventre : j'ai essayé de faire jouer cet acte en une soirée de 3h30.
Le coup du rêve envoyé par les goules pour que les PJ retrouvent Lilian a superbement marché, avec un assaut en règle de la maison mauresque. Une belle scène d'action, avec un templier ébouillanté, des coups de feu et tout.
Puis les héros sont partis près de la Mer morte pour aller enquêter sur les fouilles archéologiques du Grand Méchant, parfait.
Retour précipité à Jérusalem pour suivre in extremis les templiers qui se sont infiltrés au coeur du Mont des Oliviers par un étrange puits.
La grande scène avec les squelettes animés des croisés, les PJ qui interrompent le traditionnel cérémoniel impie...
Et puis là, coup de mou de ma part (il était 23 h, j'étais depuis depuis 5h30) : les dés ne roulent pas en ma faveur, je n'arrive pas à mettre en scène un final endiablé. Le Baphomet leur fout trop la trouille, ils n'arrivent pas à localiser le Grand Méchant qui utilise sans doute de la magie pour se cacher... Bref, les PJ ont l'impression d'être coincés scénaristiquement.
Alors ils fuient lâchement. Après tout, ils ont sauvé la fille, ils savent de quoi ils en retournent, alors bon...
Et ils montent tous dans un avion, direction New York, où ils pensent arriver en héros. Sauf qu'à New York, ils l'ont oublié dans le feu de l'action, mais ils sont recherchés pour avoir mis le feu à un théâtre, avoir provoqué la mort d'un chauffeur de taxi et avoir fait feu sur des policiers. Bref, ils se font arrêter dès la douane. Et ils apprennent que Jérusalem a sombré dans la chaos, qu'il y a eu des centaines de morts dans ce qui semble ressembler à une ville désormais hantée par une force indicible.
Bref, final très pessimiste, à moitié à cause des choix des joueurs mais aussi à moitié de ma faute, car je n'ai pas su rattrapé le coup.
Des joueurs un peu frustrés ("Tout ça pour ça ?" me dit ma femme), un petit questionnement sur l'obligation pulp du happy end, et le sentiment d'avoir raté le coche, pour ma part.
C'est pas un drame non plus, hein, mais je me retrouve avec la même frustration que quand j'ai eu fini de regarder l'épisode finale de Battlestar Galactica. C'était pas à la hauteur des attentes créées.
Mais bon, encore merci à Tristan pour ce Grand Écran qui dépote. On s'est amusé comme des petits fous pendant plusieurs belles soirées de jeu.
Malgré le petit couac de la fin, les joueurs sont partis en me demandant avec empressement "On joue à quoi la semaine prochaine ?", c'est donc que c'était pas si pire.
