[CR] Timewatch - L'Amour contrarié d'Oskar Todt

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Ozen
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[CR] Timewatch - L'Amour contrarié d'Oskar Todt

Message par Ozen »

Je me motive pour écrire des comptes-rendus de tout ce que je joue, depuis quelque temps. C’est parfois compliqué, et parfois le jeu s'y prête vraiment bien, comme ici pour Time Watch. Voici donc le compte rendu d'une partie maitrisée par Emöjk il y a quelque temps. Je crois qu'il a fait jouer le scénario plusieurs fois à des gens qui trainent ici, ça serait marrant, si jamais vous avez participé à une autre table, que l'on pointe les différences. Une version annotée et contextualisée par Emöjk est lisible sur La Partie du Lundi.
A noter que nous étions quatre et que la joueuse interprétant Jane Austen découvrait le jeu de rôle.



L’amour contrarié d’Oskar Todt

Agents temporels impliqués :
Jane Austen, ex romancière, Angleterre, début XIXe siècle (env. 40 ans)
Lucas Cole, baroudeur, Angleterre, XIXe siècle(env. 35 ans)
Samuel Clemens, A.K.A Mark Twain, début du XXe siècle (env. 70 ans)


Le grésillement des hauts parleurs s’interrompt brusquement et une voix avec un fort accent allemand interpelle les personnages : « C’est la dernière fois que vous vous mettez en travers de mon chemin, agents de Time Watch ». Un éclair jaillit brusquement, envahissant le cockpit de l’avion dans lequel les personnages se trouvaient, tuant net le pilote. Cole se jette sur les commandes pour redresser l’appareil. Twain se jette à la fenêtre pour voir exactement ce qui se passe…


Printemps 1942 – quelque part au-dessus de l’Allemagne.
Troupes britanniques et forces de l’Axe sont engagées dans une farouche bataille aérienne. Twain scrute le ciel à la recherche de ce qui a bien pu les menacer. Un avion passe en vrombissant, un Messerschmitt allemand sur la carlingue duquel on aurait accroché un énorme canon laser qui s’apprête à nouveau à faire feu. Jane Austen se rue à la tourelle et canarde l’avion menaçant.
Une série de passes aériennes plus tard, Cole donne le manche à Twain et fait chauffer sa machine temporelle. Dans une manœuvre d’évitement, Twain fait faire un looping au bombardier anglais pendant que Jane Austen laisse rugir les mitrailleuses de la tourelle en direction du Messerschmitt. Sous les assauts furieux de la romancière, l’avion ennemi pique du nez en direction du sol. Cole se téléporte dans le cockpit de l’avion en perdition, récupère le pilote et revient dans le bombardier alors que le Messerschmitt s’écrase.

Le pilote adverse est un nazi plus de première jeunesse. Les ordinateurs indiquent qu’il s’agit d’Oskar Todt, effectivement un officier nazi, mais qui n’aurait jamais dû se retrouver en possession d’un canon laser. Visiblement, l’homme hait les agents de Time Watch, et ces trois-là en particulier. Il éructe sans vraiment qu’ils parviennent à le faire s’expliquer. Il évoque bien le fait qu’ils soient responsables d’avoir lâché sur l’Allemagne nazie leur pire ennemie, mais personne parmi les agents ne se souvient d’aventures en Russie... Un appel de Time Watch retentit alors et les agents décident de ramener le sinistre individu à leur base pour un interrogatoire plus poussé.


Avant le Big Bang – citadelle de Time Watch
Pas le temps de s’arrêter, Hipatie, la philosophe grecque de l’antiquité, et accessoirement la supérieure des personnages, a une mission à leur confier : recruter pour le compte de Time Watch l’aviatrice américaine Amelia Earhart, présumée morte dans la région des iles Phoenix en juillet 1937. Hipatie demande donc aux agents de se rendre sur l’île de Nikumaroro où, selon les informations de l’agence, Earhart et son copilote Fred Noonan se seraient crashés et seraient mort de faim durant le mois suivant. Charge à eux de récupérer l’aviatrice. Quant au copilote… rien ne leur est précisé. Pour aider à l’opération, on leur confie un paradoxomètre sensé mesurer la distorsion temporelle possible.

Quelques hypothèses sont émises, Twain étant partisan de laisser le copilote à son destin funeste ; mais son avis n’emporte pas l’adhésion des autres. L’époque non plus, à laquelle agir ne fait pas l’unanimité. Il est décidé finalement d’arriver une semaine après le crash présumé de l’avion, et de proposer à Noonan d’aller se faire oublier dans une époque lointaine, avec un bon paquet de pognon, histoire qu’il n’aille pas crier à la face du monde la réalité des voyages temporels… et que sa disparition reste réelle dans la Timeline de référence.


Juillet 1937 – Ile de Nikumaroro, en plein milieu du pacifique
La situation, déjà se présente mal alors que les agents découvrent sur la plage, côte à côté, les cadavres des deux aviateurs. Le paradoxomètre s’affole. Un examen sommaire laisse voir deux petits trous, causés par des balles de fusil de snipers à la base de la nuque des deux corps. Repérant des traces dans le sable, les agents remontent la piste jusqu’à un cercle écrasé dans la végétation, au cœur de l’île, comme si l’on y avait fait se poser un avion. Mais un avion à décollage vertical !

Après un passage rapide par Time Watch de Cole afin de récupérer quelques grenades Pacifist (le pacifist, dans sa version arme de poing est l’arme de référence des agents : il permet d’étourdir violemment un être humain à courte portée. La grenade c’est pareil, en plus violent !), les trois agents remontent d’un mois dans le temps pour empêcher l’assassinat de l’aviatrice (et aussi un peu pour prendre 15 jours de vacances sur la plage paradisiaque de Nikumaroro).

L’avion, un Messerschmidt qui rappelle quelque chose aux agents (mais sans rayon laser géant, et en meilleur état) atterrit finalement le 2 juillet 1937, quelques heures avant le crash de l’avion des deux américains. 5 nazis avec des brassards débarquent. A leur tête : Oskar Todt, bien plus jeune que lors de la première rencontre, la trentaine dynamique mais déjà l’uniforme Hugo Boss bien brossé et, à la main, une canne avec un pommeau d’argent en forme de tête de mort. Les agents ont installé sur l’aire d’atterrissage les grenades Pacifist et les déclenchent avec succès. Seul Todt en réchappe, qui se met à courir. Cole fait chauffer sa machine temporelle, dans le but de se téléporter devant lui, mais Twain, malgré ses 70 ans bien tassés, rattrape le nazi et le plaque au sol après un sprint mémorable. Époussetant sa combinaison, il décide de s’allumer un cigare pour l’occasion.

Dans l’avion, Cole trouve un dispositif temporel rudimentaire. Tout ceci ne laisse rien présager de bon. Après avoir attaché les nazis à un arbre, Ils essaient d’interroger Todt qui semble les reconnaitre, et, déjà, ne pas vraiment goûter leur présence. En le cuisinant un peu, il parle de leur précédente rencontre, un événement au Kansas en 1892 qui ne dit rien à personne. Suite à cet interrogatoire succinct et fort peu éclairant, les agents décident de relâcher Todt et de le renvoyer à son avion, sur lequel Twain avait pris soin de placer un traqueur.

Peu de temps après que l’avion a disparu, l’appareil des deux américains vient se crasher dans la mer, non loin de la plage. Les Austen et Cole ayant eu gain de cause, il est décidé de proposer à Noonan une retraite dorée dans une autre époque.
Les deux pilotes sortent de l’eau, épuisés mais entiers après leur crash. Décidant de jouer franc jeu, les agents de Time Watch sortent de la jungle et proposent le marché à Earhart qui l’accepte, à condition que son copilote vienne avec elle. Les négociations sont rapides, mais Noonan prend mal le fait de ne jamais pouvoir revoir sa famille. Twain le prend sous son aisselle et joue de sa position d’influence (c’est tout de même Mark fuckin’ Twain quoi !) et joue au copilote le couplet du héros américain sur lequel le sort du monde repose. Certes, la situation est un peu dramatisée dans les explications de l’écrivain, alors qu’il aborde les notions d’effondrement du continuum espace-temps. Noonan fait finalement le bon choix et se décide à partir au vert avec un beau pactole. L’histoire ne retiendra pas si la fin de sa vie fut longue et heureuse.
Alors qu’Austen serre la main d’Amélia pour sceller l’accord, l’aviatrice ressent une forte nausée et commence à perdre la mémoire. Pour les agents entrainés de Time Watch, cela ne peut dire qu’une chose : quelqu’un est en train d’empêcher la naissance d’Amelia Earhart. Les agents quittent immédiatement le terrain, laissant ici l’aviatrice le temps de sauver son existence.


Printemps- Été 1897 – Hutchinson, Kansas
Les agents arrivent en ville plusieurs semaines avant l’anomalie constatée par les services de Time Watch. Un problème fait tout de suite apparition : à cette époque, Twain est une vraie star aux États-Unis, et tout le monde le connaît… mais mission ou pas, l’écrivain refuse de raser sa moustache pour passer incognito.
A cette époque, les parents d’Amelia habitent la petite ville d’Hutchinson, mais ils ne se sont pas encore rencontrés. Les agents, sans Twain, décident de les suivre et d’entrer discrètement dans leur vie. Cole devient le meilleur ami du père, un avocat raté qui déjà sombre peu à peu dans l’alcool. La mère, Amy, est quant à elle une jeune fille rangée qui se languit modérément. Jane devient vite sa confidente. Elle mettra quelques semaines à avouer qu’elle a rencontré quelqu’un, un très gentil garçon allemand… qui correspondrait assez exactement à Oskar Todt vers ses vingt ans. Du côté du père, en revanche, c’est la misère humaine. Cole décide de le remonter physiquement et moralement afin qu’il soit en état de séduire la mère d’Amélia.

Pendant ce temps, Twain se fait un peu discret et bat la campagne à la recherche de l’avion de Todt, qu’il finit par trouver planqué dans une grange à quelques kilomètres, quasiment neuf. Cole l’examinera plus tard et verra que l’appareil a été totalement rénové très récemment avec du matériel qui ne correspond pas à la date de fabrication.

Il fait ensuite sa petite enquête sur Todt dans la communauté allemande. Le portrait qui est dressé de lui est celui d’un brave gars qui a parfois des fréquentations louches, une bande de gros bras avec lesquels il s’acoquine et va régulièrement boire des verres. Profitant d’une de ces parenthèses éthyliques, Twain part fouiller sa chambre d’hôtel et lit son journal intime. La première entrée fait mention du 1er février 1932, mais la date est rayée et à côté est inscrit 1er février 1892. Il décrit sa mission : empêcher Amelia Earhart de naître. Il envisageait de tuer les parents de l’aviatrice, mais il est tombé sincèrement amoureux d’Amy, la mère, et il se plait dans cette vie rurale, bien éloignée des claquements de bottes.

Jane Austen se pose beaucoup de questions. Elle trouve grand peine à briser une histoire d’amour sincère et se demande si, de plus, Todt ne serait pas le réel père d’Amelia tant la rencontre entre les deux parents, même en l’absence du voyageur temporel nazi semble mal engagée. Elle s’imagine la naissance d’Amelia malgré tout, voire pire : qu’en contrariant l’histoire d’amour, les agents soient eux-mêmes en train d’empêcher la naissance de leur future recrue. Elle imagine même pouvoir empêcher Todt d’être l’homme que nous avons rencontré à plusieurs reprises, le faire renoncer au nazisme. Twain n’est absolument pas d’accord et les deux romanciers se chiffonnent. Mais pour l’homme à moustache, c’est arrêté : Todt est déjà un séide d’Hitler. « Ce n’est pas un chagrin d’amour qui rend Nazi ! » L’affaire n’est pas tranchée, mais Cole poursuit son coaching avec le père avec, en vue, le bal du 4 juillet qui semble être le point temporel crucial de cette affaire.

Le jour du bal, alors que Todt quitte ses amis pour s’approcher d’Amy, Cole le neutralise à coup de Pacifist avant qu’il ait la possibilité de faire quoi que ce soit. Les agents interrogent Todt, qui est très triste qu’on l’ait empêché d’arriver à ses fins. Interrogé sur ses commanditaires, il reste mystérieux. On lui a confié cet avion, cette machine temporelle pour empêcher Amelia Earhart de naître, elle qui sera, selon ses dire, la pire ennemie de l’Allemagne Nazie. Le Messerschmitt aurait été trouvé en 1942, après une bataille aérienne avec les anglais. Le jeune homme semble de bonne foi, et les agents se posent la question de l’embaucher comme agent de Time Watch, malgré des réticences de Twain, mais l’imbroglio temporel trop complexe les pousse à abandonner l’idée. Alors qu’ils interrogent Todt, lors du bal, Le père et la mère se rencontrent enfin…

Les agents surveillent la ville encore quelques semaines, le temps pour Todt de déguerpir avec sa machine. Retournant alors sur Nikumaroro, ils peuvent enfin accueillir Amelia Earhart comme une des leurs. Tout le monde repart en direction de la citadelle de Timewatch.


Débrief perso:
Je ne suis pas un adepte des jeux Pulp, mais il faut bien avouer que c'était très cool, et que le système, une déclinaison du système Gumshoe, contribue vraiment à l'ambiance. Bref, un très très chouette moment et une histoire bien sympathique avec un vrai grand moment quand la joueuse de Jane Austen, qui avait commencé la partie en flippant de ne pas savoir comment se démerder avec son personnage, s'est lancé dans une grande diatribe féministe, puis a pris la défense d'Oskar Todt et de son histoire d'amour lors du dernier acte.
Dernière modification par Ozen le sam. févr. 20, 2016 9:08 pm, modifié 1 fois.
Le ciel étoilé a des constellations rares et prodigieuses qui ont pour mission de se rapprocher sans cesse et doucement des mondes misérables et de les éclairer peu à peu d’un jour qui commence par être crépusculaire et qui arrive à être flamboyant

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Re: [CR] Timewatch - L'Amour contrarié d'Oskar Todt

Message par Emöjk Martinssøn »

Ah oui, celui-là a été joué par Loris, notamment !
Je l'ai fait jouer 4 fois, en effet, car c'est un excellent scénar introductif. J'ajouterai quelques notes de bas de page demain ou lundi.
J'écris des mini-JdR par dizaines !
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Cryoban
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Re: [CR] Timewatch - L'Amour contrarié d'Oskar Todt

Message par Cryoban »

Très sympa ce scénar! c'est du maison ou c'est une publication?
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Re: [CR] Timewatch - L'Amour contrarié d'Oskar Todt

Message par Emöjk Martinssøn »

Nope, c'est un des quatre scénars du livre de base et un excellent scénario d'introduction, puisqu’il couvre quasiment toutes les situations de jeu possibles (il y manque juste une scène de poursuite), et qu’il présente les mécaniques et les problèmes du voyage dans le temps aux PJ.
Ozen a écrit : Agents temporels impliqués :
Jane Austen, ex romancière, Angleterre, début XIXe siècle (env. 40 ans)
Lucas Cole, baroudeur, Angleterre, XIXe siècle(env. 35 ans)
Samuel Clemens, A.K.A Mark Twain, début du XXe siècle (env. 70 ans)
Aucun problème à incarner des personnages historiques : TimeWatch les recrute juste avant leur mort, qui est ensuite maquillée comme il se doit, à moins qu’ils ne partent faire des missions avant de revenir trois secondes après leur départ, ni vus ni connus…
Ozen a écrit :Cole se téléporte dans le cockpit de l’avion en perdition, récupère le pilote et revient dans le bombardier alors que le Messerschmitt s’écrase.
Les agents de TimeWatch sont dotés d’une machine temporelle personnelle, qui ressemble à une sorte de guidon de vélo. Avec elle, ils peuvent se déplacer où ils souhaitent dans le temps et/ou l’espace en l’intervalle d’une micro-seconde. La sphère qui se forme autour d’eux est assez grande pour embarquer une autre personne s’ils se collent à elle.

En termes techniques, le voyage dans le temps et/ou l’espace demande un jet de dé. Pierre (le joueur de Cole) lance 1d6—comme pour tous les autres jets, la difficulté est de 4+, il a donc une chance sur deux. S’il rate, il perd des points de Stabilité Temporelle, l’une des échelles de santé de son PJ (l’autre étant la Santé physique). Lorsque cette échelle passe en négatif, il commencera à s’estomper de la réalité… mais pour l’instant, tout va bien, les deux jets (déplacement dans l’avion puis retour) ne lui font pas grand chose.
Ozen a écrit :Il éructe sans vraiment qu’ils parviennent à le faire s’expliquer.
Typiquement, s’il y avait eu une info qu’Oskar Todt aurait pu avoir, je l’aurai lâchée aux PJ dès lors qu’ils utilisaient une compétence d’enquête appropriée (Intimidation, Autorité, éventuellement Séduction…). En l’occurrence, le scénario précise que Todt ne veut rien leur dire, pour des raisons qui deviendront apparentes plus tard, je reste donc bouche cousue.

Ozen a écrit :Avant le Big Bang – citadelle de Time Watch
Les locaux de TimeWatch sont situés une seconde avant le Big Bang, histoire d’être à l’abri de tout paradoxe trop important qui détruirait l’univers.
Ozen a écrit :Après un passage rapide par Time Watch de Cole afin de récupérer quelques grenades PaciFist
Le PaciFist, arme de poing, est l’arme de base des agents, qui permet d’étourdir violemment un être humain à courte portée, sans bruit ni signe visuel. TimeWatch est en général contre le meurtre, ne serait-ce que parce qu’il cause souvent des paradoxes gros comme des maisons…
À noter d’ailleurs que le paradoxe n’est pas insurmontable dans ce jeu : on peut tout à fait contredire des événements déjà vécus, ce que vont d’ailleurs tenter de faire les PJ en empêchant l’assassinat d’Earhart et de Noonan. On peut même appeler à la rescousse son « soi » du futur pour qu’il vienne nous donner un coup de main : dans le pire des cas, cela nous fera juste perdre quelques points de Santé Temporelle…
L’aller-retour de Cole se règle par un jet de dé, un test de la compétence « Preparedness » qui permet au PJ d’acquérir (généralement par un aller-retour temporel) à peu près n’importe quel équipement de son choix. Lorsqu’on peut voyager dans le temps, le manque de préparation n’est pas un immense problème…

Ozen a écrit :les trois agents remontent d’un mois dans le temps pour empêcher l’assassinat de l’aviatrice (et aussi un peu pour prendre 15 jours de vacances sur la plage paradisiaque de Nikumaroro).
Les vacances prises par les PJ leur permettent aussi de faire remonter quelques jauges de compétence ! Les compétences dites « d’action » sont en effet composées de pool de points, que l’on peut dépenser pour obtenir des bonus aux jets de dé. Ces pools ne se récupèrent que difficilement, sauf ceux d’armes à feu et de contact, d’athlétisme, et de conduite de véhicule, des jauges que l’équipe avait déjà un peu entamée dans la scène d’introduction et qu’ils remettent ici à bloc, suspectant du grabuge imminent.
Ozen a écrit :Les agents ont installé sur l’aire d’atterrissage les grenades PaciFist et les déclenchent avec succès. Seul Todt en réchappe, qui se met à courir. Cole fait chauffer sa machine temporelle, dans le but de se téléporter devant lui, mais Twain, malgré ses 70 ans bien tassés, rattrape le nazi et le plaque au sol après un sprint mémorable. Époussetant sa combinaison, il décide de s’allumer un cigare pour l’occasion.
Le PaciFist et ses dérivés assomme normalement automatiquement les seconds couteaux. Todt, lui, doit battre une difficulté de 5 ou plus sur 1d6, ce qu’il fait.
J’aurais pu déclencher une course intensive ici, en utilisant les règles avancées de poursuite, mais l’enjeu me paraissait relativement faible, aussi cela s’est-il réglé en un seul jet de dés en opposition.
Ozen a écrit :En le cuisinant un peu, il parle de leur précédente rencontre, un événement au Kansas en 1892 qui ne dit rien à personne.
Les PJ n’interrogent pas Todt de façon trop avancée, car tout ce qu’il leur dit, et qu’ils contrediraient ensuite par leurs actions, leur ferait encourir des jets de Paradoxe… En l’occurrence ils ont juste une date et un lieu, ce qui est suffisant pour poursuivre l’enquête mais assez lâche pour leur laisser les mains libres.
Ozen a écrit :Alors qu’Austen serre la main d’Amélia pour sceller l’accord, l’aviatrice ressent une forte nausée et commence à perdre la mémoire. Pour les agents entrainés de Time Watch, cela ne peut dire qu’une chose : quelqu’un est en train d’empêcher la naissance d’Amelia Earhart. Les agents quittent immédiatement le terrain, laissant ici l’aviatrice le temps de sauver son existence.
En termes techniques, la Santé Temporelle d’Earhart vire violemment au négatif, et si Cole n’avait pas dépensé quelques points de sa compétence « Ancrage dans la réalité » (qui agit comme la compétence « Premiers secours » agirait sur la Santé Physique), elle aurait commencé à disparaître… Heureusement, les agents de TimeWatch sont formés à agir sans tarder dans de telles circonstances !
Ozen a écrit :Il décrit sa mission : empêcher Amelia Earhart de naître. Il envisageait de tuer les parents de l’aviatrice, mais il est tombé sincèrement amoureux d’Amy, la mère, et il se plait dans cette vie rurale, bien éloignée des claquements de bottes.
Dans le scénario, il est précisé que le futur père d’Amelia Earhart ne sombre dans l’alcool qu’en 1896, un an après son mariage. Mais sentant venir les choses, j’ai décidé d’en faire un loser total tout en insistant sur l’amour de Todt pour Amy, ce afin de confronter les joueurs aux dures réalités de la ligne directrice de TimeWatch : il n’y a qu’une Histoire et elle doit être respectée, aussi injuste soit-elle…

Ozen a écrit :Les agents surveillent la ville encore quelques semaines, le temps pour Todt de déguerpir avec sa machine. Retournant alors sur Nikumaroro, ils peuvent enfin accueillir Amelia Earhart comme une des leurs. Tout le monde repart en direction de la citadelle de TimeWatch.
Mission accomplie ! J’ai fait l’impasse sur une intrigue secondaire mettant en jeu la fille de Todt et d’Amy Earhart, tout droit sortie d’un univers parallèle où elle avait existé et bien décidée à continuer à vivre sa vie, par manque de temps. Car oui, il y a aussi des univers parallèles dans TimeWatch, et on peut les visiter !
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Sammael99
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Re: [CR] Timewatch - L'Amour contrarié d'Oskar Todt

Message par Sammael99 »

Très sympa, ça donne envie.

Je voyais pas Timewatch aussi pulp, mais ça a l'air fun.

Plus qu'à attendre quelques mois pour avoir le bouquin entre les mains.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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