CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

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Snorri
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CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Snorri »

Les personnages sont un fermier, un ménestrel et une guérisseuse. Le fermier, qui est aussi le cartographe, opte pour un chapeau et des vêtements ringards et de seconde main. Le ménestrel, au contraire, porte un beau chapeau. Il est accompagné de Bibi, un bébé lapin géant.

Tous les trois viennent d’un petit hameau pastoral au milieu de douces collines herbeuses et font partie du clan des Quatre, dont l’emblème est fait de quatre ronds jaunes sur fond bleu.

Le hameau produit de la laine, que les habitants échangent chaque année avec du riz et des paniers que Ceux du lac leurs amènent à dos de tortue géante.

Sauf que, cette année, les tortues ne sont pas venues. Le hameau doit accommoder ses repas sans riz et les paniers sont dépenaillés. La doyenne du village demande aux trois jeunes gens d’aller jusqu’au lac et de résoudre ce grave problème.

Départ en voyage

Les voyageurs ont préparé leurs rations et leur tente, puis sont partis à travers les collines. Le soleil radieux est rapidement passé à l’orage, qui les a contraints à monter la tente. Le ménestrel profite de la veillée sous la tente pour raconter l’histoire de la Dame blanche qui apparait après les orages. Au matin, alors qu’il sort de la tente, il aperçoit sa silhouette mystérieuse qui disparaît dans la brume du matin.

Le lendemain, ils traversent une gorge fleurie et agréable, mais peinent à trouver de la nourriture : les fruits sont abondants mais vénéneux, l’étang poissonneux mais plein de crocodiles, et les animaux trop mignons pour être chassés. Leur voyage se poursuite néanmoins, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la plaine en suivant l’ancienne route impériale.

La plaine est traversée de ruisseaux, qui débordent au point de transformer celle-ci en pataugeoire. Soudain, ils aperçoivent un cavalier solitaire. A sa bannière noire au triangle blanc, le ménestrel reconnaît Zarkhan le survivant. Ce terrible guerrier est le dernier survivant de sa horde. Il voyage, seul et crépusculaire, à la recherche d’un adversaire capable de le vaincre. Effrayés, nos trois voyageurs se cachent et le laissent passer. Mais ils ne manquent pas de se demander si sa présence a un rapport avec l’absence de riz et de paniers.

Le dernier jour, les voyageurs traversent une plaine inondée. Les rizières sont noyées et les buffles s’ébattent dans l’eau sans bouvier. On parvient à peine à distinguer la plaine du lac, où l’on aperçoit une ile lointaine.

Arrivée au lac

Une grande ville en ruines borde le lac. Le ménestrel reconnaît l’emblème sculpté à l’entrée : un petit personnage qui en tient un autre sur ses épaules. C’est Scule, qui fut autrefois l’un des joyaux de l’Empire. Mais la puissante cité fut ravagée jadis par des pillards nomades. Elle n’est plus que par des villageois installés dans les palais en ruine. Les rues sont inondées, mais les maisons sont hors d’eau car elles sont surélevées.

L’une de ses maisons semble plus animée et plus riche que les autres. Les voyageurs sont aimablement invités à partager le repas, qui est agréable mais peu copieux. La guérisseuse constate que les enfants sont maigres et en mauvaise santé. Les habitants son intrigués par le chapeau du fermier, qui est rappelons le, ringard et de seconde main. Celui-ci leur explique qu’il en a hérité d’un parent, homme digne mais aux goûts vestimentaires discutables. Cela attire une sympathique commisération en sa faveur.

Au cours de la discussion, il apparait que les rizières sont inondées par la hausse du niveau du lac. Comme il n’y a plus de récolte, les villageois ne peuvent de riz contre des paniers avec Ceux de l’île. A vrai dire, ils considèrent ces derniers comme des sorciers peu recommandables, qui sont responsables de la hausse du niveau des eaux par leur néfaste magie. La princesse Zarkha, leur hôte, dernière souveraine de Scule, a tenté de négocier vainement avec eux, mais ils se sont contentés de retourner l’accusation.

Les voyageurs soupçonnent que cette rivalité stérile détourne du véritable problème. Ils pensent à un barrage et apprennent qu’au-delà du lac se trouve Orges, une grande cité, jadis vassale de Scule. Les habitants d’Orges, des gens soucieux de leur apparence et de leur rang, méprisent leur ancienne suzeraine dont ils se sont affranchis. Pour comprendre ce qui se passe, les voyageurs empruntent une pirogue à un grand-père. Le fermier laisse en gage son chapeau et ses vêtements (ringards et de seconde main), auxquels les villageois savent qu’il tient beaucoup.

Voyage à Orges

Après deux jours de pirogue, les voyageurs parviennent à Orges, sous un nouvel orage. C’est une grande cité tout de bois construite. Les gardes sur les tours leurs recommandent une auberge, où ils se rendent sous des trombes de pluie. Là, ils prennent un bon repas chaud, se sèchent et discutent avec les habitants. Le ménestrel entame un tour de chant comique pour les mettre en confiance.

Rapidement, les voyageurs comprennent la situation : Orges est dirigé par le Grand Panetier, qui a hérité d’une dignité impériale – fournir le pain de l’Empereur, bien qu’il n’y ait plus d’Empire. Il est également le propriétaire du grand moulin et prélève une taxe sur la mouture, revenu substantiel dans cette plaine agricole. Depuis quelques années, le montant de la taxe a augmenté de façon effroyable, car le grand panetier en verse lui-même une part importante à la cité de Croissants, un grand port de mer dirigé d’une main de fer par la Mandarine.

Apprenant cela, le ménestrel entonne un air plein de critiques acerbes à l’égard du tyran, le Grand Panetier, et de ses taxes iniques. C’est un immense succès. Le lendemain, en sortant de l'auberge, tout le monde fredonne la chanson et les jeunes gens portent des vêtements orange, comme la plume de son chapeau.

Fort de ce succès, les voyageurs visitent la ville. Ils découvrent l’immense barrage qui permet au moulin-palais du Grand Panetier de fonctionner : plusieurs mètres de dénivelés, en immense rondins de bois, qui expliquent la montée des eaux du lac. Fort de son succès, le ménestrel décide de transformer l’essai. Il monte sur un tonneau et harangue la foule, tandis que ses compagnons se mêlent prudemment à la foule. La colère gronde dans la petite cité !

Soudain, une douzaine de gardes survient. Tout le monde regarde ses chaussures, prudemment. Le capitaine, fort courtois, admoneste le ménestrel. Il lui explique qu’il aime la musique et que sa chanson est fort jolie, mais néanmoins séditieuse ; que certes les taxes sont lourdes, mais après tout, quel peuple n’est pas accablé par les impôts ? ; Qu’il respecte les artistes, mais que néanmoins, s’il reçoit l’ordre de mettre le ménestrel dehors, il le fera. Fort de cet avertissement, le capitaine se retire avec ses gardes.

Les compagnons profitent de ce répit pour examiner le barrage. Ils constatent amèrement qu’ils ne connaissent rien à l’hydraulique. Qu’à cela ne tient, ils interrogent deux hydrauliciens qui prennent des mesures non loin de là. Les deux savants, le père et le fils, infatués de leur succès, vantent les mérites du barrage qu'ils ont fait construire pour le grand panetier. Le fait que les villages en amont soient ne semble guère les affecter. Soudain, le fils montre une tour du palais d’un air effrayé et ils filent tous les deux à l’intérieur.

Peu à peu, les choses se clarifient. Les voyageurs se rendent dans une taverne où, avec des airs de conspirateurs, le tenancier leur expose le problème : si personne n’ose réagir, ce n’est ni à cause du Grand Panetier, ni de ses gardes débonnaires, mais à cause de Sanguine.

Le ménestrel croit se souvenir de récits à propos de Sanguine. C’est une guerrière masquée de rouge, disciple de la Mandarine. Une armée aurait préféré verser un tribut que de l’affronter. Elle aurait vaincu un dragon armée de son seul parapluie. C’est la meilleure manieuse de lance de l’ancien Empire.

Le tenancier confirme que les choses ont empiré depuis que Sanguine vient régulièrement rappeler le versement du tribut à la cité de Croissante. Elle ferait passer ses opposants sous les meules du moulin et se nourrirait de pain avait avec la farine qui en sort. Que faire ?

Le plan des Voyageurs

Le fermier se demande si tout cela n’est pas un tissu de racontars. Après tout, personne ne semble avoir vu Sanguine se battre, tellement sa réputation la précède. Il hésite toutefois à la défier. La guérisseuse envisage d’enlever les hydrauliciens pour connaitre les faiblesses du barrage.

Enfin, le ménestrel et le fermier concoctent un plan saugrenu : répandre des rumeurs selon lesquelles Sanguine aurait tenu des propos peu amènes au sujet de Zarkhan le survivant, de ses mœurs et de sa virilité, et qu’elle aurait insinué qu’il avait évité Orges plutôt que de s'affronter.

En conséquence, nos voyageurs passent plusieurs jours à alterner bavardages dans les tavernes, siestes et promenades. Ils espèrent que la rumeur parviendra jusqu’aux oreilles de Zarkhan.

Un matin, alors que les voyageurs prennent un délicieux petit-déjeuner à l’auberge, Sanguine déboule, tout de rouge vêtue, masquée, la lance à la main. Tout en faisant tournoyer sa lance comme une toupie, elle leur fait part d’un ton passablement énervé qu’elle a eu vent des rumeurs et qu’elle en est fort fâchée. Les voyageurs sont un peu penauds

Soudain, la porte s’ouvre : c’est Zarkan lui-même, qui a entendu les rumeurs à son égard. Rapidement, le combat fait rage, chacun maniant la lance avec une célérité hallucinante. Le ménestrel s’improvise commentateur sportif pour ce combat du siècle, alors que toute la ville se masse autour de l’auberge pour regarder.

Zarkhan et Sanguine s’affrontent maintenant sur les toits, sous les yeux des habitants ébahis. Même les gardes sont fascinés. La guérisseuse et le fermier décident que c’est le moment d’agir : ils se précipitent au barrage, observent son système d’ouverture et pénètrent dans le moulin.

Au même moment, Zarkhan et Sanguine, à force de sauter de toits en toits, sont arrivés sur les toits du palais. A l’intérieur, les voyageurs décident de mettre le feu au mécanisme de fermeture de la vanne du barrage. La guérisseuse brise un tonneau d’huile, qui sert à graisser les mécanismes, et allume le feu. Puis ils déguerpissent en récupérant leur compagnon, le ménestrel.

La farine du moulin est hautement inflammable, voire explosive. Le palais s’effondre brusquement dans une tempête de flammes, alors que les combattants sont encore sur son toit. Le barrage explose à son tour, vidant brusquement les eaux du lac de retenue.

Épilogue

Les voyageurs reprennent leur pirogue et retournent à Scule la restituer. Lorsque la princesse Zarkhan les interroge, le ménestrel est pris d’une subite inspiration ; il explique posément que les eaux du lac étaient retenues par un barrage de castors…

La princesse Zarhka accepte cette explication sans sourciller. Elle en profite pour demander des nouvelles de son père, Zarkhan. Les voyageurs remarquent avec stupéfaction qu’ils n’avaient pas pensé à cette filiation, mais se contentent modestement de dire qu’ils n’en savent rien. Puis, ils repartent triomphalement dans leur hameau, avec deux tortues géantes chargées de riz et de paniers. Mission accomplie !
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Dantès
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Dantès »

L'important c'est que j'ai bien récupéré mon chapeau et mes vêtements.
Chez nous, à la ferme, un sou c'est un sou. On a pas les moyens de s'habiller chez le grand faiseur !
On se transmet les frusques et les galures de père en fils (voire d'arrière grand père en arrière petit fils), alors forcément ils ont bien vécu et ne sont pas du dernier chic... mais tant qu'ils tiennent la pluie on les porte fièrement, au champ comme à la ville !

De la pluie et du pays on en a vu pour le coup, on a crapahuté et je dois dire que malgré quelques déconvenues on ne s'en est pas trop mal sorti pour des jeunes pousses.
C'est vrai qu'à Orges on a failli avoir de gros ennuis et je ne sais pas si on va oser y retourner après tout ce déluge... (d'ailleurs si Zarkhan est mort mieux vaut que Zarkha ne sache pas à cause de qui...)

C'est fou ce que cela peut faire comme dégâts les castors...
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Virevolte
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Virevolte »

Wahouh ! J'ai reçu mon exemplaire de Ryuutama ce week-end, si je m'attendais à pouvoir lire un compte-rendu le jour qui suit !
Merci bien de partager votre expérience, j'ai trouvé ça très sympa à suivre. Un peu surpris par l'ampleur du scénario également, il s'en est passées des choses !
et les animaux trop mignons pour être chassés.
Haha ! Je les ai totalement imaginés en train de trembler, le couteau en main, face à des petites bouboules de poil avec de grands yeux candides.
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Snorri
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Snorri »

Deuxième séance

Un an est passé. C'est de nouveau la saison où ceux-du-lac doivent venir avec des tortues géantes chargées de paniers de riz.

Quinze jours se passent, sans que les tortues parviennent à l'horizon dans le petit hameau des voyageurs. Un matin, une tortue arrive avec son meneur. Une seule tortue, sur une vingtaine attendue. Le meneur explique alors la situation : La cité d'Orges, qui se trouve au bout du lac, fournissait jadis le puissant port de croissante en farine. Mais, suite à la perte de leur barrage, le Grand Panetier a décidé de se faire simple boulanger et les habitants sont fondé une république. Les séides de la Mandarine, la grande dirigeante de Croissante, sont alors venus acheter du riz à Ceux-du-lac. De plus en plus de riz, payé de moins en moins cher, et toujours plus d’exigences, pour alimenter son armée. C'est pour cela que la princesse Zarkha a fait mettre discrètement de côté quelques paniers de riz pour le hameau des voyageurs, en remerciement de leur aide contre les « castors ».

Récemment, des soldats sont venus dans le village de Ceux-du-lac. Des cavaliers terrifiants, avec d’immenses moustaches et d’immenses yatagans. Ils ont envoyé une volée de flèches contre la porte de la maison de la princesse, puis se sont emparés des enfants et les ont emmenés, disant qu’ils ne les rendraient que s’ils percevaient suffisamment de riz. Les habitants sont d’autant plus terrifiés qu’ils sont absolument pacifiques. En effet, leurs ancêtres étaient de puissants conquérants et ils ont juré d’expier leurs fautes en refusant de porte les armes. C’est pour avoir brisé ce tabou que Zarkhan le survivant, le père de la princesse, est interdit de revenir au village. C’est également pour cela qu’elle ne veut pas faire appel à lui, car elle craint qu’il ne livre à de sanglants excès.

Les dix-huit statues

Attendris, les voyageurs ne manquent pas d’accepter d’aider à retrouver les enfants. Ils se mettent aussitôt en route, en direction du Lac. La première journée de voyage commence sous le soleil et se termine sous la pluie battante, si bien que le fermier (avec son chapeau ringard et de seconde main) prend froid. Les voyageurs sont toutefois l’étrange sensation d’être suivis par un trio de corbeaux.

Le deuxième jour, ils s’engagent dans la jolie gorge, qu’ils connaissent pour ses arbres en fleurs et ses animaux mignons. Hélas, le climat continue d’empirer avec une chute de grêle. Ils sont contraints de monter la tente. Puis le lendemain, dans la brume, le ménestrel croit se souvenir d’un raccourci : ils se perdent immanquablement dans une étrange vallée, où ils finissent par découvrir une ancienne route bordée de dix-huit statues de héros et héroïnes des temps anciens, recouvertes de mousse. Ils décident de cueillir des fruits. Apercevant un arbre porteur d’appétissantes banananas en haut de la colline, le fermier grimpe. Dans le brouillard, il lui semble entendre un hennissement de cheval, qui semble émaner d’une cité en ruine dans la brume de l’autre côté de la colline. Il rentre au camp porteur de ces étranges nouvelles.

Le soir, pendant que le fermier, toujours enrhumé, s’endort dans la tente, le ménestrel chante au coin du feu, accompagné de son luth. Soudain, il devine une silhouette : celle d’un guerrier aux grandes moustaches, porteur d’une immense lance barbelée, qu’il suppose être un Dûng, ces barbares des glaces venus du Nord. Très poliment, le barbare lui demande de continuer à chanter, puis d’un ton sec réclame une marche militaire. Le ménestrel fait de son mieux avec un champ de marche, qu’il poursuit jusqu’à ce que les cordes de son luth lui brûlent les doigts qui brûlent. Il s’aperçoit alors que le barbare a disparu. La guérisseuse lui applique une pommade sur les doigts pour le réconforter.

Au petit déjeuner, le trio conciliabule. S’agit-il de l’un des barbares à moustache qui ont enlevé les enfants ? La guérisseuse emploie un sortilège pour trouver le chemin des enfants, et l’aguille (mauve à paillettes) lui indique qu’ils sont bien dans la direction de la colline. Ils démontent le camp et prennent le chemin de la cité en ruines. Ils mettent au point un stratagème. Plan A : ils prétendront être un ménestrel et ses aides, voyageant de village en village pour offrir ses chansons. Le ménestrel objecte qu’il est réellement un ménestrel, voyageant de village en village pour offrir ses chansons. Ils en tirent donc un plan B, dans lequel ils révéleront qu’en fait, ils sont réellement être un ménestrel et ses aides, voyageant de village en village pour offrir ses chansons.

En longeant les statues, le ménestrel découvre avec stupéfaction que le barbare qu’il a vu n’était autre que l’une des statues, celle du général Obôn, de la deuxième dynastie. L’idée d’avoir conversé avec une statue vivante ne les rassure guère, mais ils commencent à cogiter d’autres plans tout en avançant.

La cité du Dieu Babouin

Les voyageurs entrent dans la cité en ruine, à la faveur de la brume. Ils passent devant des statues du Dieu babouin, puis découvrent un cheval attaché à une fontaine. Son marquage indique que c’est un Buki, un nomade désert du sud. Il se pourrait bien, en concluent les voyageurs, que la mandarine aie recruté des mercenaires Buki pour ses basses œuvres. Un peu plus loin, ils tombent sur un groupe de barbares. Conformément au plan A, ils engagent la conversation. Mais les Buki, qui ne parlent que leur propre langue, se révèlent assez rétifs, les privent de leurs armes, les amènent dans un bâtiment et les font tomber dans un cul-de-basse-fosse.

Un peu sonnés, mais fort énervés, les voyageurs concoctent un nouveau plan. Le fermier écoute patiemment, attend que les gardes soient un peu à l’écart, grimpe le long de la paroi, puis aide ses compagnons à en faire autant. Ensuite, ils attirent les gardes dans la pièce en lançant des cailloux dans le puits sacrificiel où ils avaient été jetés. Quand les gardes arrivent, ils les poussent dans le trou. Même opération avec une seconde paire de gardes, même s’il faut un sortilège pour précipiter par dessus bord l’un d’entre eux, un peu plus rétif.

(à suivre...)
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Sammael99
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Sammael99 »

Snorri a écrit :Ils mettent au point un stratagème. Plan A : ils prétendront être un ménestrel et ses aides, voyageant de village en village pour offrir ses chansons. Le ménestrel objecte qu’il est réellement un ménestrel, voyageant de village en village pour offrir ses chansons. Ils en tirent donc un plan B, dans lequel ils révéleront qu’en fait, ils sont réellement être un ménestrel et ses aides, voyageant de village en village pour offrir ses chansons.
J'a-dore!

La suite, la suite!
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Snorri
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Snorri »

(la suite, alors)

Une fois sortis du cul-de-basse-fosse, les voyageurs se mettent à la recherche de leurs armes et les enfants, toujours guidés par la flèche magique mauve à paillettes. Le fermier file discrètement à l’avant. Il repère lesdites armes dans une salle de gardes. D’une discrétion sans égale, il se faufile jusque-là pour évaluer les chances de les reprendre. Cela semble aussi difficile que dangereux, mais de son point d’observation, il découvre autre chose, bien plus intéressant : dans la cour surélevée du bâtiment, les barbares ont construit une yourte d’où sortent des cris d’enfants, qui sont visiblement en train de jouer. Par ailleurs, on entend distinctement un bruit sourd et répétitif, comme si on employait des outils, dans une autre cour voisine. Seraient-ils en train de creuser ?

Forts de cette information, les voyageurs battent en retraite. Ils ne tiennent pas à affronter seuls une horde de barbares. Profitant du brouillard, ils quittent la cité pour retourner dans la vallée des statues, exécuter le plan qui a germé dans leur fertile imagination : à la tombée de la nuit, le ménestrel prend place devant la statue du général Obôn, de la deuxième dynastie, et lui joue de la musique. La statue ne tarde pas à prendre vie. Fort poliment, elle écoute une nouvelle mélodie, la ballade de la cité des enfants perdus. Ému jusqu’aux larmes par le triste sort des enfants, le général de pierre fait lui-même appel à la statue du roi Yâd, qui réveille à son tour les seize autres statues.

Voici bientôt une petite armée de pierre qui marche sur la cité pour délivrer les enfants. Mais lorsqu’elle arrive devant le sanctuaire au dôme effondré, où sont retenus les petits, ils voient surgir sur les marches... une véritable armée de statues d’argile ! C’est sans doute ces soldats de terre cuite que les barbares étaient venus déterrer avec leurs outils. La saisissante bataille de statues s’engage. Pendant ce temps-là, les voyageurs se précipitent en direction de la yourte, arrivant juste à temps voir le dernier garde aller prêter main forte à ses compagnons. Ils entrent dans la grande tente où les enfants dorment paisiblement.

A l’aide d’un sortilège, la guérisseuse réveille tout ce petit monde sans pleurs et sans grognements, puis le trio les emmène à l’extérieur de la ville. Emmener une meute d’enfants en bas âge apeurés dans la brume et la nuit est une épreuve plus difficile que toutes les batailles, mais ils en triomphent et les emmènent dans la vallée de statues. Le lendemain, au réveil, ils constatent que les statues sont revenues sur leurs socles, couturées de cicatrices et de cassures. C’est le moment de prendre le chemin pour ramener les enfants au village. L’aventure se termine là pour aujourd’hui.
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Sammael99 »

Je suis toujours aussi fan.

Va peut-être falloir que je redonne sa chance à Ryuutama qui m'avait semblé si lourd à la première lecture.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: CR Ryuutama - Pour quelques paniers de riz...

Message par Dantès »

Je tiens à signaler que mon chapeau n'a absolument pas choqué l'armée de statues...
Nous allons rentrer triomphalement au village avec les enfants libérés, à moins que d'autres embûches ne se dressent devant nous.

Sakuraba, bi-classé fermier/ninja
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