Allez hop,
Fabien_Lyraud a écrit :Fabien Lyraud
- Dling dling
- Bonjour monsieur, que puis-je pour…
- Chut. Moins de bruit, vous ne voulez pas qu’ils nous entendent…
- Que qui nous entende?
- Eux. Les criminels.
- Les criminels?
- Oui. A cause des coupes budgétaires au niveau de la culture depuis des décennies, la misère sociale s’est accentuée et et les graines de la corruption ont germé.
- Ha ha, oui euh nous les seules graines qu’ont utilise ici c’est lin, pavot, d’ailleurs vous voulez peut-être tester notre nouvelle fournée, je…
- Oui une baguette. Une baguette, c’est une bonne idée. Je pourrais rajouter ça à mon arsenal.
- A vôtre? Arsenal?
- Oui. Les rues ne sont plus sûres. Et il faut que des gens s’élèvent contre le mal rampant dans nôtre ville. Même si il faut employer les grands moyens.
- Vous ne voulez pas dire…
- Si. Des armes. Et un entraînement physique régulier, pour devenir une arme.
- Vous me faites tout de même un peu peur là.
- Ce sont les criminels qui se doivent de trembler. Écoutez, je ne sais pas pourquoi je m’épanche comme ça avec vous, mais ça ne m’était pas arrivé depuis des années. Je porte encore les stigmates de ma dernière confrontation avec les forces de l’ordre. Ils ne comprennent pas mon combat.
- La Police?
- Non, la réceptionniste de la bibliothèque municipale.
- Euh.
- Mon abonnement arrivait à échéance et j’avais besoin d’emprunter des livres pour parfaire mon entraînement. Regardez ou j’en suis niveau biceps: dix répétitions de trois Amélie Nothomb quotidiennes. Le véritable héros se doit de ne pas se laisser aller.
- Oui, hem. Et du coup vous prendrez?
- J’étais parti pour vous prendre deux croissants et un Paris-Brest mais je me rends compte que je me suis peut-être trompé d’endroit.
- Pardon?
- Cette affiche.
- Oui, et bien?
- C’est Christophe Maé.
- Oui il est populaire et il passe bientôt…
- C’est ça le problème. Ce n’est pas de la culture populaire. C’est de la culture de masse, prévue pour abrutir les gens. Je ne cautionne pas ce genre de choses. C’est aussi mon combat. Vous ne pouvez pas comprendre, mais je vous sauverai malgré vous.
- Ecoutez mon ptit monsieur, vous êtes bien gentil mais on a pas que ça à faire alors… mais? Qu’est-ce que vous avez sous votre imper?
- Ne vous inquiétez pas. Ce sont mes armes, mais vous n’êtes pas en danger. Cinq Marc Levy et cinq Guillaume Musso comme projectiles, le dernier Valeurs Actuelles et Le Point comme tonfas et en protection l’intégrale de Jean d’Ormesson. Les criminels et l’inculture ne feront pas de vieux os, je veille sur vous.
- Oui bon, ça vous fera 4€50.
- Mhh. Voici. Un conseil tout de même, ne vous baladez pas avec autant d’argent sur vous, je le fais parce que je suis entraîné mais sinon c’est très dangereux.
- …
- Attendez! Ah, j’ai cru voir mon signal dans le ciel, mais en fait non. Bon, je vais prendre congé, mrff gnnm twe bon che Paris-Brecht en tout cas, merci madame.
- Au revoir monsieur.
- Mais n’oubliez pas: lorsque vous vous baladez, et que vous êtes tentée de visiter une exposition d’art contemporain et qu’un frisson vous parcourt l’échine, il y a quelqu’un qui veille sur vous. Quand vous voulez acheter un ticket pour voir Maitre Gims, il y a quelqu’un qui veille sur vous. Il y a toujours quelqu’un qui veille sur Limoges City, la ville de tous les vices…
Réflexion faite, je vais vous prendre des chouquettes aussi tiens.