Merci Harfang ! Merci Zuzul !
Pour la peine, je vous inflige la suite...
[La joueuse qui joue Gurak ne peut pas se résoudre à abandonner ses deux compagnons. Même si ça équivaut vraisemblablement à un suicide (1), elle veut se précipiter pour les soigner au contact (à ce moment là elle se mord les doigts de ne pas avoir opté pour les sorts de soins à distance), mais il lui faudrait reprendre forme humaine pour pouvoir lancer des sorts (et donc retrouver un montant de PV famélique). Même sous forme d'ours sa position est devenue difficilement tenable, et elle ne pourra pas résister plus d'un ou deux rounds. Trois au mieux.
Ce sont les deux joueurs qui vont la convaincre en meta-jeu de se sauver, même s'ils en ont gros sur la patate étant à deux doigts de perdre leurs persos. Je ne vous apprend rien, c'est dans les moments douloureux que l'on reconnaît la solidarité d'une équipe...]
• Le druide sous forme d'ours brun se prend des coups de toutes parts, saigne abondamment et grogne de douleur. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour qu'il tourne de l'oeil à son tour...
Mais aucun assaillant n'arrive à contourner l'animal et à poursuivre les fuyards dans le couloir.
• Pendant ce temps, au bout de l'impasse, Enky palpe nerveusement le mur, et finit par trouver le système d'ouverture permettant au mur de pivoter sur un axe. Nikolaï crie alors à travers le couloir
« Gurak ! On a trouvé la sortie ! Viens ! ».
• Au lieu d'attaquer, l'ours pousse un grognement terrible faisant reculer d'un pas ses adversaires
[habillage de l'action "se désengager" => ne pas provoquer d'attaques d'opportunité en quittant le combat, ce qui aurait pu lui être fatal], et se précipite dans le couloir
[vitesse 12m contre les 9m d'un humanoïde...].
[De plus, à l'aide d'une action bonus, il dépense un slot de niveau 2 pour se soigner, et récupère 2d8 PV. Merci encore au Cercle de la Lune qui permet de se soigner par magie sous forme animale...]
• Goblours et Diables Rouges poursuivent l'ours, tentant en vain de l'arrêter... Enky et NikolaÏ entrent dans la pièce de l'autre côté du passage et se préparent à bloquer celui-ci... Gurak passe à toute vitesse, Nikolaï pousse la porte, Enky la bloque comme il peut à l'aide de plusieurs tonneaux récupérés à la hâte ! Cela réussira à bloquer le passage quelques instants, mais il ne faudrait pas trop compter sur la durée assure le nain.
• Pendant que Gurak s'appuie de tout son poids sur la porte, et tandis que les goblours donnent des coups d'épaule à tour de rôle pour l'enfoncer, Enky et Nikolaï inspectent les lieux. Enky entrouvre une porte qui donne sur une réserve sans issue
[ouverture à l'ouest], puis se dirige précipitamment vers une autre porte. Nikolaï observe la fontaine, hésite un moment, puis abandonne l'idée de lancer un sort de détection de magie sur le bassin :
« Je ne crois plus aux contes d'enfants. Ca serait trop beau si elle était enchantée et pouvait nous soigner... ».
[Et le gnome aurait mieux fait de suivre son intuition, car au fond du bassin, retenu par une corde, se trouve un sac résistant à l'humidité et qui contient fiole de soin, parchemins magiques et tenue de rechange : tout un nécessaire caché là par Verrebâton au cas où il aurait dû prendre la fuite...]
• Enky hésite un instant entre la porte nord et la porte est, et finit par choisir la première. Il l'ouvre, aperçoit un petit couloir, et un gros couloir au bout de celui-ci. Il appelle ses compagnons :
« Foi de nain, l'Omnipater est avec nous ! La sortie doit assurément se trouver par là ! ».
[Cette fois c'est le nain qui se met le doigt dans l'oeil : la sortie se trouvait à l'est (voir le plan général). Cette mauvaise décision va les faire passer de Caribe en Scylla... ]
• Nikolaï se précipite à sa suite, et Gurak attend que ses compagnons aient franchi la porte, avant de se précipiter à son tour. Il ne faudra pas plus de deux coups d'épaule aux Goblours pour réussir à enfoncer le passage bloqué !
---
(1) Dans d'autres parties, en mode pulp ou épique, j'aurai sans l'ombre d'un doute récompensé cette "prise de risque" (qui par conséquent n'en aurait pas été une...). J'aurai improvisé tout comme toi Zuzul (voir notre discussion sur le fil D&D) un rebondissement permettant à la joueuse de sauver ses compagnons. Là j'ai tenu bon, et sans que j'ai à leur rafraîchir la mémoire, ils se sont rappelé leur propre passage de commande en début de campagne via le sondage : "on veut du gritty".
Sur le coup j'ai eu du mal parce que je m'étais attaché à leurs personnages, mais grâce à deux-trois ans intensifs avec Oltréé en mode survival, je n'ai pas cédé à mon côté bisounours.
Si Gurak avait plongé, il serait mort (à moins d'une série invraisemblable de coups de chance), et n'aurait sans doute pas réussit à sauver ses compagnons (qui d'ailleurs auraient eu bien du mal à résister à leur tour en revenant dans un sale état).
Je ne mène pas de cette façon par sadisme, loin de là, mais pour leur lancer un défi. Pour leur permettre également de suspendre plus facilement leur incrédulité le temps des séances, car les dangers sont réels et que rien ne leur garantit une happy end. Et enfin pour qu'ils puissent être fiers de leurs succès, de leurs véritables prises de risque, et pas juste charmés par une histoire, aussi belle et échevelée soit-elle.
Ce n'est pas mieux ou moins bien comme façon d'animer une partie, c'est juste différent. Et ça ne m'empêche pas de revenir vers du pulp avec autant de plaisir, malgré/grâce au fait que les héros n'y meurent jamais
J'espère avoir été plus clair que sur le fil de D&D