• Où quatre malandrins sans le sou - un bel élégant au fleuret, un prétendu médecin, un jeune pédant et un oiseleur aliéné - fuient sous l’averse l’ire d’une populace lancée à leurs trousses dans une morne plaine.
• Où le quatuor trempé finit par gagner la course et arrive au soleil couchant au pied d’une haute colline couronnée d’un manoir en ruines surplombant un village.

• Où l’un des quatre - celui qui dit comprendre le langage des volatiles - prétend envoyer sa pie explorer la petite commune, après avoir tenté sans succès de convaincre ses comparses d’explorer les ruines. L’oiseau finit par revenir, piaille on ne sait quoi, ce que son maître traduit par un avertissement : le village serait peuplé de terribles démons. Malheureusement pour lui ses complices guère convaincus ne changent pas d’avis, et tous les quatre se dirigent sous la pluie vers le village.
• Où un villageois au chapeau quelconque - au gros nez allongé, au front bas, aux yeux noirs et au nævus poilu sur la joue gauche - fume la pipe sous son porche. Il leur apprend qu’ils sont à Vasbergthen et leur propose l’hospitalité contre un cadeau, car telle est la tradition. Le jeune pédant de la bande lui propose la longue plume de son chapeau et le villageois l’accepte à condition qu’elle soit accompagnée de la coiffe. Il leur propose d’entrer dans sa maison où sa femme et sa fille - Zel et Melmaud - les recevront pendant qu’il s’en va quérir de quoi sustenter tant de voyageurs. Le jeune insiste pour l’accompagner jusqu'à obtenir gain de cause, et les trois autres entrent dans la demeure.

• Où les trois comparses se retrouvent dans une grande pièce où une femme à la généreuse poitrine - et au gros nez allongé, au front bas, aux yeux noirs et au nævus poilu sur la joue gauche - touille une marmite, et surprise leur demande qui ils sont. Le sosisme au féminin frappe le trio, juste avant de s’apercevoir qu’une jeune fille mince - et au gros nez allongé, au front bas, aux yeux noirs et au nævus poilu sur la joue gauche - est assise à table et s’applique à broder. Age et poids mis à part, leur parfaite ressemblance est frappante ! Le prétendu médecin de la bande s’étonne d’une telle assonance, et tente de comprendre comment un tel prodige peut être advenu. Il prétend qu’un examen approfondi est nécessaire, mais se garde d’insister pour le moment. Quand au bel élégant, il se fait dévorer discrètement des yeux par la jeune fille.


• Où le villageois se débarrasse du jeune fripon en le chargeant de bûches et en le renvoyant - non sans mal - vers la maison.
• Où l’oiseleur parvient on ne sait comment à envoyer sa pie filer le villageois - du moins en donne-t-il l’impression. La pie revient, piaille on ne sait quoi, et son maître lui répond de tout aussi inintelligible façon.
• Où les comparses, de nouveau réunis dans la maison, voient arriver un villageois - au gros nez allongé, au front bas, aux yeux noirs et au nævus poilu sur la joue gauche - qui s’enquiert de ce qu’ils font là. Il se nomme Nismin, et veut bien leur accorder le gîte et le couvert, mais ils devront lui faire un cadeau, comme le veut la tradition. Malheureusement pour lui, le jeune fripon dévoile la supercherie en repérant la plume de son chapeau maladroitement cachée. Le villageois se confond en excuses et sourires gênés, change de sujet, tente de s'éclipser, mais après avoir été menacé par le bellâtre au fleuret, va chercher un bon cru dans sa cave sous la surveillance des comparses.
• Où le père demande à la fille de servir à ses hôtes des toasts de purée d’escargots au citron vert. Celle-ci se charge de la tâche non sans effleurer de sa poitrine le bras de l’un, ou d'être aux petits soins avec un autre. Trois comparses sur quatre participent bien malgré eux à une joute de séduction, et ne parvenant pas à résister à ses pulsions, le médecin sent qu’un désir ardent croît dans ses chausses à la vue du balancement fessier de Melmaud.
• Où, alors que Zel sert le repas composé d’un ragoût de pied de porcs marinés à la flocante, Nismin décrit les habitants du village comme supérieurs car étant tous identiques, en dehors de l’âge ou des attributs sexuels, et se confronte à la stupéfaction et l'incompréhension crasse des comparses. Il leur apprend qu’il est strictement interdit aux habitants de coïter avec des étrangers, car sinon - comble de l'horreur - leurs descendants ne seraient plus semblables. Deux des fripons repèrent la moue contrariée de Melmaud au bout de la table.
• Où Nismin amène le quatuor jusqu’à l’ancienne chambre de son fils - marié et vivant ailleurs dans le village dorénavant - tout en leur suggérant d’explorer le lendemain les ruines hantées par le spectre d’un magicien, avant de les laisser s’arranger pour le partage d’un lit à deux places et d’un vieux tapis poussiéreux.
• Où dans le dos de son père depuis la porte de sa chambre, la jeune fille darde une mimique charmante au bouillant médecin, tout en dévoilant une partie de sa jambe dénudée...