Berlin XVIII : Rumeurs de guerre est la campagne officielle pour la version Pbta de Berlin XVIII v4.
J'ai eu l'occasion de la tester avec ma tablée habituelle, qui inclue @Khelren, l'auteur de cette quatrième édition, du moins quand il délaisse les rives de la Moldau pour celle de la Seine. C'est toujours un peu intimidant d'avoir l'auteur à table en PJ, même quand c'est un vieil ami avec qui on a bossé sur des projets. On a peur de ne pas être canon - tout ce que vous allez lire a donc été joué by the book.
Quelques mots sur le jeu
Pour présenter un jeu, il ne faut pas s'attarder sur les détails. Berlin XVIII, c'est les années 80 en pire, et on y joue des flics qui manquent de moyens dans une mégapole malade. Le jeu est à mi-chemin de la procédure d'enquête et du roman noir, avec une grosse attention aux conséquences sociales. Il est motorisé par l'apocalypse.
Le reste, on verra plus tard.
Création des persos
Comme souvent avec les Pbta, choisir un perso et le créer n'est, techniquement, pas long, d'autant qu'il y a des pré-tirés et que j'ai fait en sorte qu'ils s'intègrent parfaitement dans la campagne, que j'ai quasiment construite autour.
On obtient rapidement le concept des persos suivants :
- Ceyda Aslan, dite "Baklava", archétype du Marginal (pré-tiré) : en butte avec une famille tradi' qui veut la marier et avec une hiérarchie suspicieuse envers la minorité turkish, Ceyda fait front en redoublant de détermination.
- Maxine Bergman, dite "La petite Bergman" ou "Einstein", archétype du Laborieux (pré-tiré) : fille d'un flic apprécié de tous décédé en mission, Maxine travaille d'arrache-pied et tente de prouver la valeur de ses compétences scientifiques pour sortir de l'ombre de son père.
- Emmanuel Goldstein dit "Rabbin" (en hommage à Yitzhak Rabbin) ou "Rabbit", archétype du Rebut : persona non grata en Israel, Emmanuel Goldstein n'a pas mieux réussi en Europa. Il a franchi plusieurs lignes rouges et il est placardisé, peut-être à vie.
- Max Krieger, dit "Papi", archétype du Vieux Singe : homme de terrain devenu Sergent-Chef à la pure ancienneté, Max est vieux, divorcé, et il compte les jours avant la retraite, mais il est expérimenté et d'une grande rigueur en matière de procédure.
- Jürgen Ackermann, dit "Das Wolf", archétype du Chien fou : brutal et tête brûlé, Jürgen n'a de cesse de tester les limites et pense que la violence est le seul moyen de résoudre correctement les problèmes.
À la suite de cela, vienne des questions sur les livrets qui permettent de préciser les personnages et d'établir entre eux des relations : chaque joueur pose de une à trois questions à la cantonade, et le joueur que le rôle intéresse prend et répond. C'est assez copieux si on veut répondre à toutes les questions, ce que la tablée s'est empressée de faire (sauf le joueur de Ceyda, qui a oublié ses questions d'historique).

On obtient pas mal de leviers sur les personnages et une belle relation map.
Ceyda Aslan
- Est en butte aux remarques racistes et sexistes d'Emmanuel, à qui elle doit son surnom : "baklava" coche toutes les cases du bingo. Emmanuel fait des remarques blessantes sur les musulmans en général, mais n'assume pas, façon "oui mais toi c'est pas pareil" ou "c'est juste de l'humour". C'est la raison pour laquelle Maxine a commencé à déformer le surnom "Rabbin", qu'Emmanuel s'était auto-attribué, en "Rabbit", rapport à la lâcheté de l'animal.
- Est très appréciée par Maxine, qui admire son courage de vivre une vie indépendante dans un milieu traditionaliste. Réciproquement, Ceyda est la seule personne qui ne l'appelle pas "la petite Bergman" mais "Maxine".
- Récemment, une intervention dans Reinickendorff a déraillé à grande vitesse. Ceyda n'a du son salut qu'au sacrifice de Bergman père et à la gâchette de Jürgen, qui a défouraillé sur tout le monde.
- Ceyda essaye de tirer son cousin Eren du gang des Neu Savasçi (le Nouveau Guerrier, en turcallemand dans le texte). Pour l’instant, elle l’a surtout sermonné en espérant qu’il voit le bon chemin.
- a été formée par Max Krieger, bizutage compris. Elle reste très attachée à son mentor.
- Préfère travailler avec Ceyda, la seule qui la respecte vraiment, au point de la considérer comme une amie et un modèle.
- S’est endormie alors qu’elle gardait les preuves, après une semaine trop chargée en heures sup’ et des preuves ont disparu.
- Depuis, Maxine a peur... de s’endormir. Sa consommation de café est impressionnante, et il se pourrait qu’elle essaye autre chose pour tenir.
- Pour ne pas péter la gueule aux collègues qui ne cessent de lui parler de son père, Maxine tape furieusement sur des sacs de sable au gymnase, où elle croise souvent Ceyda, qui doit visiblement extérioriser aussi. Encore un truc qui les rapproche.
- Max Krieger a témoigné contre lui dans le cadre d’une enquête interne.
- Ceyda considère ses méthodes comme brutales et illégales et s’est promis de l’empêcher de nuire.
- Emmanuel envie sa détermination.
- Par le passé, Max a perdu son épouse dans un car-jacking sur l’Autobahn. Quand ils ont été attaqué, il n’avait pas son arme sur lui et n’a pas pu les défendre. Il a été blessé, elle ne s’en est pas sortie. Depuis, il s’est juré d’être toujours prêt à faire face.
- Jürgen a récemment écopé d’un blâme pour usage disproportionné de la force. Il a tabassé un suspect de trop sous les yeux de Max Krieger, qui a arrêté de le couvrir.
- Jürgen tient plus que tout à sa fille et au souvenir de son épouse, Katarina.
- Maxine Bergman sait que le SAD possède un dossier fourni sur Emmanuel. Et pour cause, il lui a demandé de le consulter.
- Max Krieger était le coéquipier d’Emmanuel au moment de sa rétrogradation. C’est à ce moment-là que Krieger est devenu Sergent-Chef.
- Jürgen Ackermann vient souvent prendre conseil auprès d’Emmanuel. Il considère que son expérience en matière de limites est précieuse, pour savoir exactement quand s’arrêter ou masquer un abus.
- Emmanuel passe tout son temps libre à écrire un ouvrage appelé Le communautarisme oligarchique (la référence à 1984 commence à se voir).
- Son épouse a été injustement condamnée, du moins de son point de vue. Elle a tiré au fusil-mitrailleur sur un gang turkish qui allait l’agresser. La réponse a été jugée disproportionnée, d’autant que le fusil-mitrailleur était détenu illégalement.
- a été récemment accompagné par Emmanuel Goldstein à l’enterrement de Bergman père. Cela compte pour lui et Emmanuel est passé du stade de « connard » à celui de personne à part entière. Ils ont pu évoquer le travail de flic, l’engagement dans le métier, toutes choses auxquelles Max pensait Emmanuel étranger.
- Ceyda est sous sa protection. Max la respecte pour son volontarisme et sa capacité à s’affirmer et à surmonter les difficultés liées à ses origines.
- Jürgen a commis une faute que Max a couverte. La première fois qu’il a tabassé un témoin, Max a fermé les yeux. Pas la deuxième.
- Max porte sur lui un pistolet de crochetage pour entrer par effraction chez les suspects. C’est totalement illégal.
- Max tient plus que tout à sa fille. Son mariage a été un naufrage, le divorce est coûteux, et c’est la seule personne de sa famille qui lui reste.
- Max a sacrifié son mariage pour le taf’, ou plutôt, c’est le naufrage du mariage qui l’a poussé à faire toujours plus d’heures et à s’investir dans le boulot de flic, alors qu’il aurait préféré être un père tranquille. D’une certaine manière, c’est à cet échec de sa vie privée qu’il doit ses galons.