[CR][AiME] Un Dúnadan en Terres Sauvages

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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Merci à vous deux. J’ai bien ri @polki :mrgreen:
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polki
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par polki »

que le sketch des nuls ne te fasse pas perdre de temps sur le prochain CR  :mrgreen:
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

La bête était immonde. Immense et statique, son corps velus et noir était juché sur le fortin. Rien ne bronchait. Ni ses huit pattes qui enveloppaient l'édifice en pierre, ni ses multiples yeux. En contrebas de la tour, nous nous étions cachés derrière de hautes roches mais ne savions que faire. Nous étions terrorisés. Beleg nous souffla de rebrousser chemin, de prendre patience et d'attendre le départ du monstre. Mais Bofri insista, il n'était point venu jusqu'ici pour repartir sans son bâton. Beleg insista. Il nous fallait partir car comment déjouer l'attention de cette créature ? Et quand bien même nous réussirions à entrer dans le fortin, il nous fallait en sortir après ! Non, même le plus fabuleux des bâtons ne valait pas nos vies à ses yeux. Par-dessus les épaules de Beleg, je zyeutais une énième fois l'araignée. Celle-ci n'avait pas bougée d'un pouce comme repus. Bofri reprit la parole et de sa voix rocailleuse il nous affirma que les nains usaient toujours de tunnel pour s'extraire de leur fortification. Il se ferait fort de trouver celui du fortin et donc seul entrer nous incombait. Beleg insista et se renfrogna. A ses yeux, le risque était très périlleux mais surtout trop grand, trop incertain. Vannedil le coupa. Si s'emparer du bâton impliquait un recul de l'Ombre alors il était prêt à prendre ce risque. J'étais de cet avis tout comme Myhra. Notre petite gens ajouta qu'il était inutile de nous mettre tous en péril. Elle était prête à s'approcher. Certes je la savais silencieuse mais j'en frémis tout de même. Son courage me réchauffa le cœur. Le nain nous rappela que seul lui pouvait déceler la cache et, en conséquence, il se devait d'accompagner l'hobbit. Nous en convînmes. Nous resterions aux aguets prêt à intervenir sans savoir vraiment comment, mais nous n'en soufflâmes mots. Me tournant vers Beleg, je l'interrogeais sur le monstre toujours aussi immobile sur son promontoire. Une telle taille, ce ne pouvait être qu'une des trois araignées descendantes d'Ungoliant la dévoreuse. Si tel était, cette créature devait être douée de parole ? Beleg acquiesça. Je hochais du chef et me tourna vers Myhra et Bofri pour leur souhaiter bonne chance. Puis, comme pour les réconforter, j'ajoutais que nous nous précipiterions à leur rescousse en cas de malheur pour tenter de négocier nos vies avec la créature. Vannedil chevrota "Négocier les mains vides, nos vies pèseront peu". Beleg laconique précisa que ces monstres étaient friands de gemmes mais nos poches en étaient vides. Bofri hésita puis, le cœur lourd, sortit une bourse de cuir qu'il remit à Vannedil "Négicier au plus juste mon ami..." dit-il avec tristesse avant de remonter la sente vers le fortin en compagnie de Myhra.   

à suivre...
Dernière modification par Carfax le mar. août 25, 2020 1:44 pm, modifié 2 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Myhra, sous l'encadrement de l'arche d'entrée du fortin, fit signe à Bofri de se presser pour la rejoindre. La jeune hobbit s'était glissée sans mal jusqu'à l'ouverture de la tour. Son petit corps dans l'encadrement contrasté avec celui immense de l'araignée juste au-dessus d'elle. Bofri marqua une hésitation. Dix mètres à découvert. Voilà la distance qui lui restait à franchir. Prenant son élan, son pied droit ripa sur une pierre qui roula en contre bas. Le nain perdit l'équilibre et chuta de son long sur le sol. Il ne put réprimer un léger cri d’effroi tout comme nous qui épions la scène.

D'abord une. Puis deux. D'abord un simple frémissement. Puis un mouvement. Silencieuses les huit pattes s'étirèrent puis fléchirent. Avec une vélocité irréelle, l'araignée se déplia et mouva son corps au bas du fortin jusqu'au nain pétrifié de peur. Sous l'embrasure de la porte du fortin, Myhra se glissa dans les ombres. L'immondice se redressa sur ses pattes arrières menaçant Bofri de toute sa hauteur. Nous étions paralysés devant l'horreur de la situation. Mais Vannedil d'un courage inattendu se leva et sortit de notre cachette tout en hélant l'immonde créature "Dame araignée ! Dame araignée !  Nous ne sommes que de simples voyageurs et cherchons refuge dans ce fortin...". Beleg resta caché. Pour ma part, estomaqué, je me levais et suivais mon compagnon face au monstre. Celui-ci se figea puis recula de deux mètres pour recouvrir de sa masse l'entrée du petit fort. "Crrrr...sache frêle créature que je suis un...crrrrr...sache que l'on ne dérange point Tauler impunément....crrrr...vous serez mon prochain repas....crrrr". Vannedil ne se découragea pas et propose à Tauler de lui payer chacune de nos vies par un bien qui lui serait plus précieux que celles-ci à ses yeux. Un bien qui nous offrirait le passage vers le fortin. Vannedil s'approcha lentement de l'araignée, aida Bofri à se relever, puis d'une main sorti trois gemmes de la bourse de cuir qu'il tendit vers la bête. "Trois gemmes pour nos trois vies, seigneur Tauler. Voilà un présent digne de nos vies.". L'araignée se déplaça légèrement vers sa gauche laissant libérant l'entrée du fortin "Crrr...et ton petit compagnon terré à l'intérieur...crrr...crois-tu que je ne le perçois pas...crrr...il me faudra plus pour vos vies...crrr". Vannedil se pencha et posa alors une première gemme devant Tauler. "Voilà pour le nain !"  Comme hypnotisée par la pierre, Tauler en approcha précipitamment et avec avidité la dévora. La gemme prisonnière de sa gueule se ternit pour finalement devenir un caillou grisâtre d'une affligeante banalité. Témoins avec Vannedil de ce sinistre spectacle, nous en fumes horrifiés. L'Ombre enveloppait un peu plus de lueur de ce monde. Malgré tout Bofri avait profité de l'aubaine pour rejoindre Myhra. Nous procédâmes de même pour mon passage bien que cela nous noircit une nouvelle fois le cœur. Triste sacrifice. Mais pour notre malheur, l'araignée perçut Beleg jusqu'alors resté en arrière et s'en réjouit. "Crrr...un elfe ?...crrr...tendre est la chair elfique...crrr...il me faudra plus pour son passage....crrr". Vannedil lui montra ses mains. Seules deux gemmes y brillaient. "Tel est mon don pour entrer Oh Teuler. Mais n'oubliez pas qu'il nous faudra sortir. Sachez que le fortin regorge de caches emplies de gemmes. Nous vous les céderons.". Les palabres continuèrent mais Vannedil parvint à ses fins contre tout attente. Il obtint le passage de Beleg comme le sien en retour d'un coffre plein de gemmes à notre retour. Mais avant que ce dernier puisse pénétrer dans le fortin, Tauler se dressa devant lui. De toute sa hauteur, il lui souffla "Crrr...si tu ne respectes pas tes promesses...crrr....je te pourchasserai....crrr...et te tuerai humain....crrr"Vannedil abandonna ses deux pierres au sol et s'enfuit nous rejoindre dans la tour. 
 
Image
 
A l'intérieur, une rampe descendait vers des galeries naines. La structure était vaste et incroyablement en bon état. Elle comportait des lieux de vie et de garde, des remises et mêmes des stalles pour des poneys. Une salle parmi celles-ci attira Bofri. Avec l'aide de Myhra, tous deux trouvèrent des caches. Le nain en personne avertie usait d'un petit marteau et psalmodiait dans sa langue faisant apparaître des runes magiques. Nous pûmes ainsi découvrir des gemmes cachées mais aussi le bâton sacré. Aussi grand qu'un nain, ce dernier était serti d'une gemme blanche en son sommet et ornait de magnifiques runes naines argentées. Bofri était émerveillé. Ses mains pressèrent le bâton contre sa poitrine. Un sourire radieux illuminait son visage. "Mes amis, avec ce bâton l'ombre va reculer. Avec ce bâton j'obtiendrai l'aide d'Erebor pour ouvrir à nouveau la vielle route des nains !"  Mais cette joie fut brève car du haut des galeries nous perçûmes les râles de Tauler qui impatientait. J’en-jurais notre compagnon nain de trouver un souterrain pour nous enfuir d'ici sans payer notre dû à l'araignée. Beleg s'opposa à cela car il nous fallait tenir la promesse de Vannedil faite à Tauler. On ne vivait pas avec une telle menace sur ses épaules. A mes yeux, il était hors de question de ressortir face à l'araignée. J'étais persuadé de sa couardise. Nous trouvâmes un compromis et Beleg remonta céder cinq gemmes à Tauler car, par bonheur, Bofri avait trouvé un passage vers l'extérieur. Nous débouchâmes à quelques lieux à l'ouest du fortin du milieu et hâtâmes nos pas pour rejoindre au plus vite l'auberge de l'Est. Nous y fîmes une halte réconfortante pour quelques jours. 

Fin des sessions 13 & 14 
Passage au niveau 7
Phase de communauté
Dernière modification par Carfax le jeu. juin 24, 2021 9:33 am, modifié 3 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par polki »

;) bien joué
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par polki »

3 point d'ombre, c'est tout ...

mais que fait le MJ ?

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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Je devrais en avoir un de plus déjà mais une mixture de Beleg m'a permis de le récupérer. Mais c'est surtout le jet de sauvegarde avantagé à +4 qui m'aide ÉNORMÉMENT... 
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

6ème phase de Communauté - Acquisition d'une vertu culturelle
Fin d'année 2952 du Tiers Âge
 
Image
 
L'hiver enveloppa de son froid manteau tout le Rhovanion. Rigoureux comme jamais. Il recouvra tout de sa poudre blanche et gela chaque lopin de terre. Mêmes les plus anciens de Bourg-les-Bois n'avaient connu tempêtes de neige plus fortes et froid si intense. Cet hiver-là mina les volontés les plus farouches et enroba toutes nos nuits d’indicibles cauchemars. Rares étaient ceux qui sortait en journée et tous se calfeutraient à la nuit tombée. Le silence épousait chaque demeure le soir et même la grande salle habituellement si vivante s’éteignit dans un motus pesant. Une morosité déprimante s'installa dans le cœur de tous. La forêt aux abords du village ne fut jamais si sombre. Le printemps me tarda et seule ma sagesse me fit patienter jusqu'à sa venue.

Acquisition de la vertu culturelle "Gardiens audacieux"

Le bois des hurlements
Dernière modification par Carfax le mar. août 25, 2020 1:49 pm, modifié 8 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

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Douglas MacArthur : "Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme."
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Sessions 15, 16 & 17
Le bois des hurlements
Année 2953 T.A.
 
Les premières chaleurs à l'approche de l'été contrastaient avec le rugueux hiver précédent. Mais la morosité ambiante n'avait pas disparue pour autant. La communauté des hommes des bois était inquiète. Des bateliers avaient disparus ces dernières semaines sans que jamais les circonstances de ces disparitions trouvèrent explications. Leurs embarcations avaient été retrouvées vides de toute présence dérivant au fil du courant ou échouées sur les rives. L'agressivité des araignées avait été disculpée car nulle trace de toile traînait sur les esquifs. Je songeais à cela tout occupé que j'étais dans mon jardinet à bécher la terre. Il me tardait d'achever ma tâche car je l’appréciais peu sous ce soleil de plomb. Mes pensées se perdaient en conjoncture pour trouver un prétexte d'abandon quand celui-ci vient à moi de fait. Quelle étrange visite à cette heure de la journée avec ce soleil au zénith ? Une chouette voletant vint se poser non loin de moi sur la barrière en bois de ma clôture. A sa patte, un petit rouleau de papier était ficelé. Je le saisissais avec soin et le volatil s'en retourna dans les bois. Je lus le message. Beleg m'informait de l'attaque du Berceau par le loup garou de Mirkwood. Il requérait urgemment notre aide pour pister la bête et l'éliminer. J'abandonnais mon outil et me résolus d'avertir Vannedil au plus pressé. Par contre, j'omis Myhra. Notre jeune amie avait mal vécu notre dernière aventure dans la forêt. La vue de l'araignée géante marquait encore ses nuits. Elle cauchemardait et se sentait épuisée. Non, je trouvais bien inadéquat en ces circonstances de lui proposer de nous accompagner dans ce nouveau périple.

Après mes adieux aux miens, nous partîmes bien vite avec Vannedil et Finn son compagnon de route vers le royaume sylvain. Lors de notre premier bivouaque, je partis chercher du bois et, revenant au camp, je perçus un doux chant. Vennedil fredonnait des vers. Finn l'accompagnait d'un petit luth.
 
 
Spoiler:
Sur l'ancienne route naine
à travers la forêt,
franchissant ses dangers
avancions à grand peine

juchée sur le sommet,
d'un ancien bâtiment
affalée, somnolente
se trouve l'araignée

pour passer lui offrit
cinq magnifiques gemmes
en fuyant ce blasphème
voici ce que je vis

de sa patte velue
se saisit de mes pierres
en but toute la lumière
pas sa bouche crochue

ô marcheur méfies toi
de ce qui est brillant
pierres et précieuses et diamants
se tarissent dans le bois

reste pour seule lumière
les huit gemmes glaçantes
de l'araignée géante
que l'on appelle Tauler.
Je restais sans voix et m'approchais lentement. Je m'assis et lui demandais de chanter à nouveau pour moi. Je déposais quelques-unes de mes branches mortes dans le feu. Il se mit à crépiter de gourmandise et Vannedil reprit son chant de sa douce voix. J'écoutais et une mélancolie m'envahit lorsque me revint le souvenir de l'éclat terni de ces pierres précieuses. Nous fîmes silence lorsque le dernier couplet s’éteignit.  
 
Image
 
Le lendemain nous atteignîmes l'auberge de l'Est. Les cousins de Myhra s'inquiétèrent de son absence. Nous les rassurâmes. Ils nous témoignèrent une autre inquiétude au sujet de la reprise des échauffourées entre béornides et hommes du Nord non loin de leur établissement. Cette persistance guerrière n'avait rien de bon. Nous quittâmes l'auberge au petit matin pour emprunter une énième fois le sentier des elfes. Et une énième fois cela fut une épreuve aussi bien physique que mentale. S'aventurer dans ces sombres bois était toujours à contre cœur. Néanmoins après quelques jours, nous approchâmes le palais de Thranduil et fîmes la rencontre d'une patrouille elfique. Elle nous interpella en sildarin et nous délivra un message de Beleg. Notre ami nous attendait plus à l'est dans une clairière où l'on festoyait le retour du chevalier Orophal. Avec sa troupe et aidé de son épée de lumière, l'elfe de renom en son royaume avait pourchassé et vaincu le loup. Sa compagnie fêtait cette victoire sur le mal. Nous bifurquâmes vers l'est. Peu à peu nous croisâmes d'autres patrouilles qui nous aiguillèrent et, après une bonne marche, nous débouchages sur un vaste espace clairsemé au milieu des bois à la nuit tombante sous une lune brillante. Des tables étaient dressées et magnifiquement ornées. Çà et là des lampes elfiques diffusaient une pâle lumière offrant des jeux d'ombre enjoliveurs sur les tenues festives des convives présents. De nombreux elfes, jeunes pour le plus grand nombre, étaient assis ou débout mais tous regroupés près d'un autre à la chevelure blonde comme les blés. Assis en bout d'une longue tablée, ceint d'une armure de cuir pimpante avec une longue lame accrochée à sa ceinture, il souriait et s'exclamait à haute voix. Celui-ci était néanmoins blessé car il portait plusieurs bandages à la tête et aux bras. Il ne me fit nul doute que ce dernier était le seigneur Orophal. Derrière lui, tendue en croix sur un promontoire en bois, une gigantesque peau de loup trônait. Sa gueule aux proportions inhumaines montrait une mâchoire des plus effroyables.   

En retrait de ce joyeux tumulte, Beleg conversait avec un elfe rouquin approximativement de même taille. Si ce n'était la couleur de leurs cheveux si différente, leurs traits se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. A notre vue, il s'empressa de nous accueillir. Après une amicale accolade avec chacun de nous, notre ami nous présenta son interlocuteur. Saeros, son frère cadet. Nous le saluâmes avec courtoisie. Mais sans plus de fioriture, Beleg s'empressa de nous narrer les derniers événements. Sans comprendre pourquoi, cette infâme bête avait surgi dans le Berceau et perpétré une macabre danse. Ses pattes griffues et ses crocs avaient taillé et mordu les chaires de son peuple. Sa mère même avait été blessée pour mettre en fuite l'horrible créature. Par bonheur, elle était à présent hors de danger. Il était évident aux yeux de mon ami que le loup souhaitait éteindre la lumière portée par sa mère. Son savoir et ses dons, cette clarté qu'elle diffusait dans le Berceau, étaient un rempart face à l'Ombre. Mais Beleg restait sans réponse quant à hardiesse de la bête de s'attaquer si effrontément au cœur même du royaume sylvain. D'ailleurs la fête derrière lui ne semblait guère le réjouir et il nous confia une noire prémonition rêvée la nuit précédant l'attaque du loup. Cette nuit-là il volait. Dans son vol il perçut un chant lui narrant l'histoire du loup venu menacer sa mère. Puis il entendit la voix brisée de sa sœur par la souffrance de leur mère mais aussi celle d'un chevalier tueur de la bête qui, fort de sa victoire, connaîtrait sa défaite sous les traits de son trophée. Le chant poursuivait et lui demandait d'appeler ses amis au secours. Il lui enjoignait de lutter pour que subsiste une lueur dans les ténèbres. Telle était la raison de sa missive à mon égard. A ses yeux, la prophétie de son rêve prenait forme et devenait réalité. Le chevalier avait vaincu le loup une nuit de pleine lune et Beleg s'en inquiétait. Une morsure du monstre, comme l'attestaient les bandages du sire, pouvait-elle l'avoir contaminé ?  Cette question resta sans réponse.

Ses yeux étaient de braises ardentes. Immense et massive, sa fourrure était d'un noir profond. Bestial, son hurlement glaça instantanément les plus chauds des sangs. Surgissant de la nuit, en deux bonds, la créature fut sur le chevalier. Sa puissante mâchoire le mordit au cou et l'extirpa de sa chaise pour l'envoyer valdinguer à plusieurs mètres. Son corps inanimé retomba lourdement au sol. La bête s'en délecta. Elle sauta sur la table qui se brisa net sous son poids. Puis elle se redressa sur ses postérieures brisant de multiples lampes et asséna des coups puissants de ses antérieures aux convives estomaqués. Le monstre était furie. Il égorgeait et éventrait sans retenue les elfes effrayés restés encore à portée. Face à la brutalité de l'assaut et devant tant d'horreur, nous restâmes médusés. Puis Saeros tira sa lame et se jeta sur la bête. Elle le surpassait de deux fois sa hauteur. Son courage nous fit l'effet d'une gifle. J'empoignais Nimgalgôr et courrais à l'assaut. Dans mon dos, Beleg lâcha un premier trait auréolé d'une lueur bleue. Vennedil saisit une lampe elfique et se projeta à ma suite. Mais fugace, d'un bond, la bête s'évapora dans les ténèbres sous les bois. Désorientés, nous la cherchions des yeux scrutant la nuit environnante. Je criais "La lame de lumière. Saisissez là ! Faites là chanter !Vannedil à côté du corps immobile du chevalier prit l'épée et la lança à Saeros proche de lui. 
 
Image
 
Soudain, une forte odeur de musc m'assaillit les narines et je compris. Je fis volteface. Elle me dominait entièrement. Tremblant de tout mon corps, je levais Nimgalgûr face à elle tel un frêle bouclier. "Créature de l'Ombre, goutte la terreur de ma pâle lame". Mon épée luisit d'une lumière blanche repoussant l'obscurité qui me noyait. La bête hurla à la lune et recula. Mais sa rage se décupla et elle plongea sur moi. Je criai d'effroi puis de douleur lorsque sa morsure et ses griffes lacérèrent mon corps. Je tombais en arrière sous la violence de son assaut. Je ne fus sauvé que par le courage de Saeros venu à mon secours. L'épée de lumière embrasée de lueurs argentées frappa et perça l’épaisse fourrure arrachant un autre hurlement à la bête. La douleur marqua sa gueule. Elle cracha un souffle putride sur l'elfe montrant ses terribles crocs. Son hurlement redoubla lorsqu'un nouveau trait de Beleg se figea dans son thorax. Saeros s'effraya d'une telle rage, recula et manqua même de lâcher son arme. La créature l’assaillit au moment même où Vannedil tenta vainement de l'enflammer en lui projetant une lampe dessus. La créature laboura de ses griffes le pauvre Saeros. Au sol, terrifié, je restais pétrifié. Pouvait-on vaincre un tel loup ? Vennedil m'encouragea. Une flèche bleutée me survola et se planta dans la cuisse du gigantesque loup lui arrachant un nouveau râle. Fier de son tir, Beleg m'interpella lui aussi. Attirée par l'archer, le loup se tourna vers lui et hurla de défi puis il bondit. Je me levais enfin et couru au secours de Beleg. Je criais, éructais et frappais, frappais, frappais. La bête se leva et m'envoya rouler près de mon ami. J'hoquetais de douleur. Mon sang m'aveuglait.  

Saeros était sur le loup. Sa lame scintillait. La bête ripostait avec rudesse. J'entendis Vannedil implorait sa lame. Ses mots me ragaillardirent tout comme les mains de Beleg qui insinuèrent une chaleur bénéfique refermant quelques une de mes plaies. Je sursautais et m’ébrouais puis fonçais épauler Saeros dans sa lutte. L'elfe était blessé de toute part et ne tarderait pas à céder. Je frappais mais, maladroit et éprouvé, un seul de mes coups porta. J'entaillais néanmoins largement le dos du loup. D'un violent saut en avant, il se désengagea et s'éloigna dans les bois. Était-ce folie ou raison, je fonçais à sa poursuite mais très vite il me distança. Je le perdis dans l'obscurité de la nuit. Mon adrénaline retomba et bien vite, éreinté et seul au milieu des arbres lugubres, je rebroussais chemin à reculons. Un frisson glaça tout mon être.    

Entre temps, Vannedil et Beleg s'étaient portés auprès du chevalier Orophal. Son état était critique mais l'elfe avait encore un souffle de vie en lui. Accompagnés des rares survivants, nous fabriquâmes une civière de fortune pour rejoindre l'abris salvateur du palais la tête basse. Nous n'étions pas arrivés à vaincre cette bête. Encore un échec face à l'Ombre oppressante. Pire ces loups étaient une meute. Dans la nuit sous une lune couchante, nous perçûmes leurs lugubres et gutturaux hurlements. L'Ombre savourait son emprise sur la forêt.

ImageImage

à suivre...

(1) Texte et chant du joueur interprétant Vannedil
 
Dernière modification par Carfax le mar. août 25, 2020 1:56 pm, modifié 16 fois.
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chaud le loup
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Message par Carfax »

polki a écrit : lun. mai 25, 2020 1:42 pm chaud le loup

Terrible créature. En une passe, la moitié de mes pdv perdue. Sic !
Et le chant ? Le joueur nous a scotché avec cette belle surprise. Très TdM j'ai trouvé. 
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polki
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par polki »

le chant et les poemes sont souvent oubliés mais font le liant des tdm

des temps de respiration poetiques par le biais de son personnage et nul besoin d avoir la qualité de tolkien, il suffit juste de dire que son perso declame un poeme ou chante une chanson et on y est.

c est d autant plus fort ce qu a fait votre compagnon de jeu.
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AsgardOdin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnedan en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

On y est tellement :wub:
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