Les Halls de Thranduil
Eté 2946, 1ère séance
Préambule
Au moment où commence cette histoire, Galmann, Fils de Farald, se trouve à Esgaroth et est en train de préparer sa dernière tournée de ses comptoirs disséminés dans les Terres Sauvages et au-delà.
Le Prince-Marchand sent le poids des années s’accumuler sur ses épaules: il est bientôt temps de passer la main à sa fille, Ailla.
Lifstan, Fils de Leiknir, est retourné dans ses terres natales après une traversée de la Forêt Noire plus qu’éprouvante. Un compagnon est tombé en lui sauvant la vie et le Dalien sent toujours sur lui le poids de la culpabilité. Dans la forge de son père, il tente d’oublier en oeuvrant par son talent à la reconstruction de Dale.
Beran des Montagnes accompagne quelques caravanes marchandes dans les Monts Brumeux. Il ne perd jamais une occasion de conter à qui veut l’entendre ses aventures et ses exploits: son combat épique contre un chef de meute Warg, son périple d’Est ou en Ouest de Mirkwood, sa rencontre avec les aigles et la petitesse du monde quand ces rapaces démesurés vous transportent dans leurs serres.
Une visite inattendue
Tous les compagnons vaquent ainsi à leurs occupations quand ils reçoivent la visite de Peloquin, le corbeau de Balin, leur Garant. Celui-ci leur demande de se rendre sans tarder au Palais du Roi Thranduil, souverain du Royaume Sylvestre, à l’est de la Forêt Noire. Une mission de haute importance requiert leur talent. Un nain qui donne un rendez-vous en plein coeur d’un Royaume elfique… les années fastes qui ont suivi la Bataille des Cinq Armées sont décidément surprenantes.
Ithildir, de la Maison d’Oropher, est quant à lui sur les chemins du Royaume Sylvestre. Cinq courtes années ont passé depuis la victoire des siens et des autres Peuples Libres à la Bataille des Cinq Armées… mais que sont des années humaines pour un elfe. Cela fait longtemps qu’Ithildir n’est plus rentré dans le Palais de Thranduil mais son lointain cousin l’a fait mandé pour une mission qui requiert son expertise. Il pourra faire son rapport sur les araignées géantes qui se sont regroupées dans une vieille ruine abandonnée, dans les frontières du Royaume Sylvestre.
De nombreuses rencontres
Dans les cavernes du Palais du Roi des Elfes, les compagnons se retrouvent ou font connaissance au gré de leur arrivée.
Balin les accueille avec le sourire bien que cette façade cache visiblement quelques inquiétudes. Balin est également heureux de revoir Ithildir avec qui il a bourlingué par monts et par vaux. Les compagnons sont reçus avec les honneurs dus à leur rang et profitent de quelques jours de repos avant leur entrevue avec le Roi Thranduil. Ithildir, qui connait bien les lieux, remarque quant à lui que la lumière des lanternes du Palais n’est plus aussi vive que d’habitude.
Un chambellan conduit les compagnons devant le souverain millénaire.
La Salle d’Audience est bondée d’une foule bigarrée. Les personnages ne sont pas seuls à requérir ou à profiter de l’attention du Roi des Elfes. Il participe à plusieurs conversations simultanément avec un regard tantôt ennuyé tantôt perçant. Quand arrive le tour des personnages, Balin, Emissaire d’Erebor, les présente avec révérence et courtoisie en un sindarin hésitant. Thranduil s’entretint ensuite avec les personnages en elfique grâce un interprète.
Le souverain explique à Balin son souci, visiblement agacé de devoir partager une telle affaire avec des personnes étrangères à son peuple: Dame Irimë de la Maison de Gil-Galad, une noble Noldor ayant élu domicile depuis quelques temps auprès des Elfes Sylvestres et illuminant ces cavernes de sa présence, sent la langueur la gagner. Son temps est venu de retourner sur les terres lointaines à l’Ouest de la Grande Mer en ce lieu que les sages nomment Valinor. Pour Thranduil qui veille depuis plusieurs siècles sur son royaume assiégé par les forces de l’Ombre, le récent renouveau et la paix entre les Peuples du Nord n’apportent aucune garantie à la sécurité du voyage de Dame Irimë. En effet, l’Ombre qui se tapit partout serait avide de rajouter cette noble personne à son tableau de chasse. Sa perte pourrait d’elle-même fragiliser l’équilibre naissant.
Thranduil souhaite conduire Dame Irimë jusqu’à Imladris, la Maison d’Elrond, d’où elle pourra rejoindre les Havres Gris en sécurité. Le voyage jusque là est cependant risqué, car les guetteurs de Thranduil ont remarqué une recrudescence de mouvements de troupes orques le long du fleuve Anduin et sur les flancs des Monts Brumeux. Il craint qu’un nouveau Grand Gobelin ait fini par s’imposer. En outre, l’Ombre semble s’épaissir au Sud de la Vallée du Grand Fleuve, le Champ aux Iris est recouvert de nuages sombres depuis plusieurs semaines. Thranduil a un mauvais pressentiment. Il souhaite protéger Dame Irimë en brouillant les pistes et en changeant ses habitudes.
Il s’en est ouvert à Balin et celui-ci a proposé que les compagnons triés sur le volet accompagnent la Noldor. Thranduil souhaite savoir si les compagnons qui se présentent devant lui sont dignes de confiance, s’ils sont suffisamment vaillants.
Galmann s’avance en premier, suivi de Lifstan et Beran. Tous content leurs hauts faits tels la mise en déroute d’une armée de Wargs menée par le loup-garou Caran Gaur, la récupération de la mythique Flèche Noire de Bard, la traversée de Mirkwood par la Vieille Route de la Forêt impraticable depuis des lustres. Leurs dires sont soutenus par Caranthir, un Elfe sylvestre ayant participé à une quête avec Lifstan et Beran, ainsi que par Nemrod, un Noldor de la Maison d’Elrond, connaissant bien Galmann.

Les compagnons sont très convaincants et Thranduil est impressionné. Dame Irimë apparait alors et illumine de sa présence la Salle d’Audience. Elle sourit aux personnages et le Roi des Elfes accepte de confier le destin de la noble Dame aux mains expérimentées des personnages. Il leur confie le soin de préparer l’expédition en mettant ses ressources à leur disposition.
Legolas s’avance enfin et confirme au souverain qu’Ithildir, leur meilleur messager, accompagnera cette compagnie. Celui-ci coupe Legolas qui allait conter ses exploits pour entonner un chant de circonstance dédié à Elbereth Gilthoniel. L’assemblée se tait alors pour écouter la voix mélodieuse du messager puis reprend en coeur la chanson porteuse d’espoir.