Comment je mène Tomb of the Serpent Kings/Queens (et découvre l'OSR)

[Qui Revient de Loin]

Pour découvrir l'approche Old School Renaissance (OSR), je me suis lancé dans Tomb of the Serpent Kings, renommé pour l’occasion en Tomb of the Serpent Queens. Mes exigences étaient : scénario clef en main, idéal pour une première expérience OSR et, secondairement après la lecteur de plusieurs scénarios : porter une histoire, avoir du souffle.


Par Andrew Duvall

J'ai renommé le scénario en l'adaptant à une civilisation ovidienne matriarcale pour y ajouter plus d'inclusion féministe. 
Pour le système, j'ai pris Coureurs d’Orage (CdO) avec son ébauche d’univers sinisant “Coureurs de Jade”, que j’ai un peu approfondi. Mon exigence était un système OSR simple, sans fidélité éditoriale aux règles parfois foutraques, souvent désorganisées des débuts de D&D. Par ailleurs, n'ayant jamais joué à D&D ou à ses avatars, moi comme les joueurs n'avions pas de nostalgie ou d'envie d'émuler l'univers du donjonverse ou des artefacts de son système (classes, espèces, clerc, etc.). 

 Notre interface de jeu est : Discord + Miro.

 Joueurs : 5, aucun n’ayant de nostalgie particulière de D&D, de l’OSR, tout comme moi, d’où un univers sinisant pour plus d’exotisme.
  
Préparation de la première séance

Lecture des 10 principes de l’Old School Renaissance de Brent Dedeaux, du Quick Primer for Old School Gaming de Matthew Finch et des Principia apocrypha.
 
Outils : gestion du temps dans les donjons ; dé d'usure pour les consommables (munitions, torches & huile, rations) et les malédictions.
 
Conversion des monstres à CdO
 DV = d8 par défaut
 Attaque = 12 + DV +/-1
 Défense = 10 + armure + bouclier (en CA ascendante)

 Conversion de la magie et des objets magiques

• Rareté : Pilules d'apothicaire et talismans shinto >Objet consommable > objet rechargeable (1-2 fois par campagne) > Artefact 1 par campagne et par groupe, avec la Technique de chakras 4)
  
• Supprimer les objets génériques +1, etc.
  
• Conserver les objets magiques bizarres, en les traitants comme des objets à charge avec dé d'usure (donc pas de don dédié nécessaire, utilisable avant le niveau 4).
  
• Assigner aux objets maudits un dé d'usure avec gradation des effets de la malédiction (donc pas de don dédié nécessaire, utilisable avant le niveau 4).
  
• Remplacer parchemins et potions par des talismans shinto & des pilules d'apothicaire.
  

Modification du donjon

• Statue de Reine Naga à l’entrée.
  
• Remplacement des joyaux et monnaie d’or par de la jade.
  
• Remplacement de “homme-serpent” par naga.
  
• Remplacement des cercueils de bois (qui ont peu de chance de persister dans le temps) par des sarcophages de pierre, de taille croissante en fonction de l’importance des corps : 3m de long pour les gardes ; 4-5 m pour ceux de l’érudit et du sorcier.
  
• salle 4. Modification de l’objet magique maudit “anneau d’argent” : Anneau d’or avec une jade verte sertie, de taille trop grande pour un humain, qui peut y passer deux doigts.
   Maudit, donc accessible dès le niveau 1, sans don dédié.
   Malédiction : dé d’usure D8 (l’anneau est retirable).
  
  • D8, les deux doigts fusionnent et deviennent ovidien avec la griffe bifide empoisonnée. Dégât : d6.
    
  • D6, la main entière devient ovidienne, avec 4 doigts griffus.
    
  • D4, le bras devient ovidien.
    
  • 0, transformation totale et irréversible en petit naga.
    

 Déroulé de la première séance

Présentation des règles, de “l’univers”, création de perso, présentation de miro, Faux temple achevé, le tout en 4 h. Gain de 1 niveau [Objectif : niveau 4 ou 6 une fois le scénario achevé].

Carte des joueurs
http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr ... seance.PNG

 
Suivi du temps :
 

• Entrée dans le donjon à 8h du matin
  
• 53 cases explorées consciencieusement = 53 tours = 530 minutes = 9 h
  
• +1 combat = 1 tour = 10 minutes
  
• +1 repos cours de 1 tour/heure = 9 tours = 90 minutes = 1h30
  
• +30 minutes déjeuner
  
• = 11h10 ; il est 19h10
  

 Mes difficultés :

• Conversion des stats des monstres au système Coureurs d’orage, n’ayant aucune culture de D&D (Moral ?, DV sans code dé, CA, score d’attaque/défense).
  
• Bien décrire les portes et pièges pour que les PJ les visualisent, les comprennent, ce que j’avais moi-même du mal à la lecture des descriptions.
  
• Réécriture légère du décor qui me paraissait parfois trop piteux ou manquant de cohérence.
  
• Ne pas en dire trop, ne pas raconter, juste décrire.
  

 Sur ce dernier point, c'est là que j’ai le plus lutté. Déjà, à la lecture des différents scénarios, je n’était pas emballé : les histoires manquaient de souffle (des misérables gobelins dans de pitoyable ruines vulgaires et des grottes crasseuses, bof), ne me donnant pas du tout envie de les mener, de les raconter, de les voir prendre vie. Seuls Tomb of the Serpent Kings et le Dieu putréfié de Snorri sont sortis du lot.

 Ensuite, quand les PJ me demandent de décrire plus en détails les gravures des sarcophages, les fresques, etc. quand ils me demandent ce qu’ils peuvent déduire “puisqu’ils sont/connaissent X” (cas de perso avec l’aspect Architecte funéraire, Apprenti forgeron).
 
Enfin, quand les PJ font des hypothèses qui ne correspondent à rien dans le scénar mais qui font sens (les tombes ont des amulettes de jades ; oui, on voit sur les fresques les nagas porter ce genre d’amulette et “vivre” avec des humains ; ah, vous voulez voir si les squelettes sont agressifs si vous le portez ?). Cela permet de créer du sens à partir d’éléments sans contexte décrits par le scénario, que les PJ peuvent donc exploiter, mais est-ce que c'est OSR comme approche ? Est-ce que ça ne rend pas trop facile le jeu ? Apparemment, non, c'est dans l'optique OSR.

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Sinisation de l'univers

 Texte introductif :
"Vous êtes des Coureurs de Jade, de ces aventuriers qui maîtrisent le Chi et ouvrent leur chakras (progression de niveaux) tiraillés entre leurs désirs (de jade -la monnaie locale la plus haute-, de galante compagnie, de bonne chère, de vengeance et de réputation) et leurs devoirs (en tant qu'initiés -niveau/chakra 1- d'une secte, d'une école, d'une temple, de l'administration).

 Vous vivez aux confins de l'Empire du Ciel, aux marges de la province Zu, là où le désert voit passer et s'affronter Hans et Mongols, marchands de lotus des oasis et brigands des montagnes, civilisations d’aujourd’hui et d'hier, le profane, le sacré et l'impie.

 Vous êtes désormais une bande de 10-20 Coureurs épuisés et sans ressources, vous défendiez quelque chose ou quelqu'un d'important (quoi/qui : leur caravane, qui rassemble leur maisonnée), mais cela a été un désastre (que s'est-il passé, qui était l'adversaire/problème ? attaque d’hommes-chiens, pas certains si c’était des êtres fantastiques ou des brigands masqués).

 Pour vous refaire, vous êtes partis à la recherche de l'antique Tombe des Reines Serpents réputée être dans la région de votre débâcle, et vous avez eu de la chance : un glissement de terrain récent a révélée son entrée à flanc de montagne et c’est vous qui êtes les premiers à la découvrir !

 Vous ne pouvez l'explorer que par petit groupe (pourquoi ? : pour garder les restes de la caravane : membres de la famille et de la maisonnée, chameaux, vivres, reste de la marchandise de lotus).

 La statue à l'entrée ne laisse pas de doute, hélas, ses yeux de la jade si convoitée sont devenus inertes et pulvérulents avec les âges. Mais vous trouverez surement à l'intérieur des monnaies de jade, voire du jade chargé de Chi permettant d'ouvrir de nouveaux chakras (level up), des parchemins sacrés ou des reliques des nagas.

 Interprétation du players skills, des niveaux, du nom :
 Les joueurs sont des esprits ancestraux de leurs perso (façon Wushu dans Mulan, un des PJ ayant trouvé une image choupi pour l’incarner).
 
Le gain de niveau se fait par l’ouverture des 6 chakras des personnages, en accumulant dans leur jade du chi présent dans certaines forme de jade vive (qui s’épuise et devient inerte quand tous les PJ l’ont vidé) :
 6 niveaux, 6 couleurs de jade, 6 chakras (Eau, Bois, Feu, Terre, Métal et Vide) : 

1. jaune (Coureur de jade initié)
   
2. verte
   
3. bleue
   
4. noire
   
5. rose
   
6. blanche (Maître de jade légendaire)
   

 
 Et le jade est aussi la monnaie la plus précieuse de l’Empire : Sapèque de cuivre < Zhu d'argent < Jade jaune < Yuanbao de jade (différentes couleurs).

 D’où le nom de “coureurs de jade” pour les perso.

 J’ai aussi renommé les stats :

• Dé d'héroïsme = Dé de Chi
  
• Dé de Vie = Dé d’Immortalité
  
• don = Technique
  
• +1 au jet = +1 en Maîtrise au jet
  

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Rendre l'univers plus inclusif, le décoloniser
 

Je suis en train de mener mon premier scénario OSR (Tomb of the Serpent Kings) et j'ai commencé à le décoloniser :

• Les occupants, un peuple naga disparu, était un peuple dominant mais les fresques révèlent qu'ils avaient des serviteurs humanoïdes (humains et autres), qu'ils ont écrasé divers ennemis, dont d'autres nagas, et qu'ils sacrifiaient sans distinction d'espèce.
  
• Ce peuple naga était matriarcal (scénario renommé Tomb of the Serpent Queens, figures importantes passées au sexe féminin avec féminisation des noms).
  
• Changement du vocabulaire décrivant cette civilisation (idole hideuse > idole étrange, outils de torture > instruments religieux, mal embaumé > attaqué par une moisissure)
  
• Remplacement du terme "monstre errant" par "créature errante"
  
• Remplacement des "gobelins fongiques" par des mogwaïs ou des hommes-grenouilles à la reproduction végétale et de leurs qualificatifs qui les habillent pour l'hiver !!! (terrer sordide, air vicié, sol couvert d'excréments et de pourriture, cliquetis de dents, lance absurdement peu pratique, fumet de pourriture, yeux rouges, rabougris, trop de dents, pourléchage de babines, gloussements, signes de vandalisme, naissent d'une horrible mixture de champignons, de cadavres et de déjections (!), bloqué par un monceau de débris > par une barricade, détritus gobelins, se battent entre eux, idole de boue et brindille, couronne de couverts tordus, plantation de tout et n'importe quoi : couvert, doigt, etc., "il y a toujours trop de gobelins", "le feu peut être utile pour vider un donjon", s'enfuit en hurlant, gluant, mangent tout le temps, balbutie un dialecte limité, corruptibles, sournois > astucieux, etc.)
  

 

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Sinisation II
Plutôt que de faire popper des Techniques lors des changements de niveau, je parsème le donjon de divers documents renfermant de potentielles techniques, en essayant que les joueurs en trouvent au total un par PJ.

Je commence par leur décrire la forme du document (support, type de contenu), éventuellement s'ils cherchent à le décrypter, d'autres éléments de couleur (nature de la Technique, etc.), mais il n'auront accès à son contenu complet et à son nom que lors de l'ouverture de leur chakras suivant (montée de niveau, choix par le PJ de la technique apprise, nommage).

Je me suis inspiré pour cela de du blog The Bedrock Blog - From the palace of the Demon Emperor :
THE WONDER OF LIBRARIES PART ONE: BOOKS  .


(Si l'image ne passe pas : http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr ... niques.JPG)

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Préparation de la 2e séance
Vérification de points de règles :

• Impossibilité pour un joueur d'acquérir la Technique de la Magie du cercle 1er au niveau 2
  
• Mise sur le board du Dungeon Time Tracker pour que les PJ puissent suivre la durée de leur exploration, la consommation des torches, les repos, etc.
  
• Introduction en jeu et sur le board de la règle du dé d'usure pour les consommables (torches, repas, munitions communes), les objets magiques à charges jetables, les objets maudits, explication de son application aux objets découverts
  
• Clarification/sinisation des objets magiques
  
• Introduction des rôles théorique dans une équipe de PJ :
  *Cartographe : trace le plan
  *Logistique : gère les ressources
  *Tacticien : sens de l'initiative
  *Meneur : Commandement
  
• Renommage des techniques apprises lors du passage de niveau (ex: Rouleau de papier : Sutra de la Nouvelle Technique d'Immortalité de la Sainte de l'Est (Vigueur)).
  
• Recherche d'illustrations
  
  

Ajout d'une table de réaction

http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr ... action.PNG

Ajout d'une table de moral

http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr ... _moral.PNG

Ajout d'une table de rencontre au niveau de la Vraie tombe, modification de celle du niveau du Temple.

http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr ... _tombe.PNG

Note d'intention - créer une table pour :

• un écosystème cohérent (tombe souterraine, civilisation serpentine cherchant l'immortalité),
  
• à haut potentiel ludique,
  
• avec des probabilités en fonction du danger.
  

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Première séance : retour sur le piège

J'ai pas mal galéré à comprendre le piège à marteau :

Le corridor se termine par une porte barrée. Deux pieux de fer plantés de chaque côté du chambranle soutiennent une lourde barre de pierre, bloquant l’accès à la salle suivante.
Les efforts combinés d’au moins 3 PJ (ou, si le groupe est plus petit, de tous les PJ) sont nécessaires pour la soulever.
Dès que la charge est levée, un piège s’active : un colossal marteau de pierre bascule du plafond, filant droit vers le dos des PJ, bloqués contre la porte. La masse rocheuse remplit presque intégralement le couloir, mais un fin espace libre de chaque côté permet de se plaquer au mur pour l’éviter. Les
PJ peuvent :
1. Effectuer un jet de sauvegarde simple pour esquiver, ou
2. utiliser un autre PJ comme appui afin de bénéficier d’un +2 au jet, infligeant un -2 à leur camarade.
Un PJ touché meurt automatiquement (ou subit d’importants dégâts, comme 2d6 + 4).
Ce piège peut être détecté en examinant la porte, le plafond ou les pieux, qui se redressent lentement lorsque la barre est soulevée. Si la barre est promptement remplacée, que les pieux sont maintenus en position basse ou que le mécanisme au plafond est endommagé, le piège ne s’activera pas.
Leçons : certains pièges sont mortels. Le donjon peut s’avérer létal.
À moins que quelque chose ne le bloque, le marteau se rétracte lentement dans le plafond. Il peut être activé à nouveau en levant les pieux de fer, à la main ou avec une corde. L’impact force violemment l’ouverture des portes menant en 6 : Fausse Tombe Royale (p. 2).

Heureusement, j'ai trouvé des illustrations sur le net qui m'ont permis de mieux cerner ce piège pour le décrire ensuite aux PJ :

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Comment développer une tactique pour les créatures ?
Lire le blog https://www.themonstersknow.com/
Élaborer des IAT, comme par exemple pour le basilisque et la liche Xiximandra :



 

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Quelle gestion des objets magiques (OSR S&S), quelle forme pour la magie (sinisation) ? 

Questions
Quand un PJ lance un sort (y compris offensif), utilise un parchemin ou une potion, il doit faire un jet (standard ?) ou l'effet est automatique ?
Réponse
C’est automatique, il faut juste que le mage ait le niveau pour jeter le sort et qu'il sacrifie son parchemin.

Questions
Dans ToSK, il y a 2-3 objets magiques (dont un maudit). Comme on traduit ça dans CdO, où les objets magiques sont rares (don dédié/style Sword & sorcery) ?
 Faut-il un don aussi si l'objet est maudit ?
 On remplace par de l'or ?
 On remplace par des parchemins et autres "sorts en boite" ?
 On conserve les objets magiques "bizarres" (genre l’œil qui se transforme en œil de verre qu'on peut faire rouler pour voir à un autre endroit...) ?

Réponses
Il n’y a pas de règle générale, que du cas-par-cas. CdO n’est pas dans l’esthétique de la culture du loot et se concentre sur une dynamique à la Conan (c'est le héros qui compte, pas son matos). Par ailleurs, le système de CdO donne aux PJ le même power level que des persos de BD&D équipés de divers matériels et objets magiques.
 Du coup : faire disparaître tous les objets de type "simple bonus numérique" genre hache +1.

 En revanche, conserver les objets bizarres/gadgets (comme l’œil de verre), qui contribuent au gameplay OSR : player’s skill, rulings not rules. Idéalement, en faire des objets à usage unique/consommables pour qu'ils ne deviennent pas des “solutions établis”.

 Attention, dans CdO, ce sont les joueurs qui lancent les dés (players facing), donc on ne peut utiliser mécaniquement des objets impliquant un jet de sauvegarde de la part des créatures : comme CdO est je n'explique jamais comment un monstre peut faire une save. Dans ce cas éventuel, faute de mieux, lancer pour la créature d20+DV contre un seuil de 16, en modulant l'avantage/désavantage au cas par cas, selon les points forts/points faibles évidents de la créature.

 Bilan sinisé 

• Rareté : Pilules d'apothicaire et talismans shinto > Objet consommable > Objet rechargeable (1-2 fois par campagne) > Artefact (1 par campagne et par groupe, avec la Technique de chakras 3 et 5 -option de Frères d’arme)
  
• Talismans shinto & pilules : utilisation de l’option “Accès plus rapide aux parchemins” de Frères d’armes p. 5.
  

• Objet consommable (parfois littéralement : perle à avaler) : 1d8 d’usure, puis la jade de l’objet devient inerte mais garde une valeur pécuniaire.
  
• Cas des objets maudits : en faire des objets consommables, avec une progression de la malédiction à chaque baisse du dé d’usure.
  Objet rechargeable : cf. Frères d’armes p.6 (“baguette magique”).
  

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Gestion du temps et des dangers

J'ai découvert qu'il y avait une règle "OSR" (donc pas dans la bouquin, mais dans la pratique des jeux) sur le suivi du temps.

 En gros : explorer une salle (ou un corridor de 36 m/12 cases) en la traversant et en regardant un peu ce qu'il y a dedans, mais sans s'attarder trop sur les détails, c'est un tour.
 
 Chaque interaction ou événement supplémentaire (fouiller, se battre, chercher des portes secrètes, déplacer des éléments, tendre un piège, discuter de la stratégie à suivre...), c'est un tour de plus.

 Il y a aussi des repos naturels (10 minutes par heure -sinon PJ désavantagés-, pauses déjeuner, etc.) et les repos longs (sommeil de 8h réparateur).

 L’écoulement de ce temps implique des risques (évènements et rencontres aléatoires de créatures errantes), la consommation de ressources (torches, rations).

 Tout ceci crée une tension entre les précautions que peuvent prendre les PJ (détection des pièges, recherche de trésors, combats menés pour sécuriser les lieux, encombrement du butin à transporter lentement…), l’épuisement de leurs ressources et les risques pris.
“Un donj, quand on le joue OSR, c'est un braquage. L'objectif des PJ est avant tout d'en ressortir avec le max de thune (on gagne plus de XP avec les trésors que par la tuerie de monstres)” dans un milieu hostile.
 
 Cela provoque de l'adrénaline liée au danger et à l'incertitude ; en un mot : de l'aventure.

 J’utilise donc le Dungeon Time Tracker d’OSE.

 Table d’évènements et de rencontres aléatoires

J'utilise la table d’évènements de Pits & Perils.

Question : 

 On teste toutes les 20-30 minutes s'il y en a une si j'ai bien compris (lors de ma dernière partie, j'en envoyais une toutes les 20-30 minutes, heureusement que j'avais mis des bestioles inoffensives et des présages dans ma table...).

 Mais quand les PJ dorment 8h, on teste aussi toutes les 20-30 minutes (16-24 fois !) ?

 Réponse :

 En mode dungeon crawling,selon la procédure classique, tous les 2-3 tours (20-30 minutes), tester si une rencontre (⅙ ou 1-2/6) ou un évènement se produit, puis tirer sur la table des rencontres le cas échéant.

 Dans les contrées sauvages, tester 1 fois (ou plus) par jour.

 Toutefois, en particulier pour les repos longs, il existe des lieux sûrs (qui peuvent être précisés dans le module) ou des zones que les PJ auraient sécurisées (aux joueurs d'expliquer comment), auquel cas on ne fait pas de jet de rencontre du tout. Trouver/sécuriser ces zones peuvent donc être l’un des buts des PJ.

 Dans un mode moins focalisé sur le dungeon crawling, on peut ne pas trop se préoccuper de ça, et utiliser les rencontres aléatoires quand il y a des temps morts à la table ou en jeu. Ainsi pendant les repos, on peut tester pour une rencontre aléatoire à chaque changement de tour de garde et ne jouer jamais plus qu'une rencontre par repos, sauf spécifications du scénario.

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Trésor et motivation dans CdO 
Question
 Les PJ ont découvert leur premier trésor trop lourd (le sarcophage de jade de, que j'estime à 700 kg + 200 kg pour dalle ( pour un total de 400 Po = 2*200). On avait établis dans le setting que les PJ faisaient partie d'une caravane familiale de 15-20 personnes ruinées par une attaque de bandits (d'où le besoin de se refaire dans le donjon et le pool de futurs PJ en cas de morts).
 
 Et je m'interroge, vu la faible place du matos (pas de bonus), de l'équipement (jet d'art du mouvement, pas de règle d'encombrement), de l'or (décorrélé des xp) et des trésors (artefacts très rares réservés à 1-2 perso niv 4 dans un même groupe), comment motiver les joueurs, notamment sur la prise de risque pour du pécuniaire ?
 
 Ainsi, comment créer un dilemme entre les emmerdes de balader un sarcophage pesant une tonne dans un donjon et sa valeur pécuniaire ? et donc comment gérer les suivants avec CdO (partage d'XP, moral -je pense prendre la même règle que celle du "compagnon" pour les créatures) ?
 
 J'ai vu dans d'autres jeux que le nb de suivants est en général limité à 3/PJ, ce qui représentait l'effectif total de leur caravane, eux inclus.
 
 Pour l'instant, j'ai pensé dire que la ruine menace leur maisonnée (1000 PO de dettes, donc saisie de leur bâtiment commercial, de leurs chameaux, emprisonnement et perte d'honneur), mais qu'avec un tel sarcophage (et il y en d'autres) ils pourraient éviter la prise et le déshonneur.
 
 Réponse d’Yslaire
 
 Tu l'as remarqué, le jeu n'a pas été conçu dans cet esprit au départ : l'ambiance recherchée est plus proche de la S&S avec ses héros perpétuellement fauchés (et qui claquent tout en libations lorsque, suite à une aventure rocambolesque, s’ils ne le sont pas).
 
 Pour créer quand même un discret gameplay lié au loot dans la v1.5, je suis parti sur la règle des baguettes magiques (Frères d'Armes) et le fait de transformer les parchemins de sorts en currencies.
 
 Mais même sans ça tu disposes de deux options simples :
 
 Pièces d'or = XP. Tu pars du principe qu'il faut accumuler une certain montant de PO (et les dépenser de manière intéressante pour le cadre de campagne) avant de pouvoir monter de niveau.
 
 Liste de courses = le groupe a un gros objectif en tête (typiquement : créer et faire prospérer un domaine) et tu as prévu une suite de dépenses qu'il faudra assumer (faire bâtir le château pour tant, engager un mage pour tant par an, etc.).
 
 Tu peux même fusionner les deux concepts : le domaine est une sorte de PNJ avec un niveau et il faut dépenser tant pour le faire progresser (de 1 a 6, comme les PJ) et le faire grossir de telle ou telle "extension".

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Débrief 2e séance

Côté Joueurs

On a eu des problèmes de distribution de la parole à cause de plusieurs raisons :

• Des joueurs grandes-gueules (ils le reconnaissent volontiers)
  
• De la fatigue
  
• un jeu en ligne où l'on est focalisé sur la carte du donjon et non la visio, perdant ainsi les signaux non-verbaux de la prise de parole
  
• Un MJ trop accaparé par la gestion de cette nouvelle culture de jeu, hors de son espace de confort, donc moins efficace pour gérer la distribution de la parole
  

Solutions:

• Un MJ qui fera plus gaffe à cela ; des PJ qui vont se répartir le rôle de leader "in game" en fonction des phases de jeu (exploration, combat, etc.) pour faire le caller et répartir eux même la parole et transmettre leurs décisions au MJ (c'est venu d'eux, j'ai juste dit que ça résonnait avec l'ancien rôle de caller)
  

Dans le même ordre d'idée, ils ont regretté l'absence de "tous dans le minibus" à cause du temps passé "hors des évènements" et de la difficulté à reprendre la parole. Solution identique proposée.

Plusieurs PJ ont morflé lors du déclenchement du piège électrique de la tombe de Xisaure la verte, même s'ils ont tout réussi leur save, à cause de la "trainée électrique". L'un des PJ, armurier, réfléchit aux moyens d'utiliser conjointement la plaque d'électrum électrique et les parchemins de "crachat d'éclair" trouvé sur le sarcophage pour créer des pièges, pour se faire un bouclier magique.

Le sarcophage de jade, non ouvert, les a fait saliver pour sa valeur potentiel.

Les joueurs ont apprécié la tension plus forte à cause des rencontres aléatoires (ils ont fait le lien avec le dungeon time tracker du miro).

Ils ont kiffé l'oeil de jade magique que l'un d'entre-eux à avaler (ils ont subi un premier bras momifié et ont donc installé un piège à cochette qui les a prévenus du 2e bras ; ils ont ensuite "pêché" avec un "chauve-lézard" et ont choppé la tête, reste la queue de naga modifiée dans le puits inondé).

Ils ont eu l'air d'apprécier moyen que le dé d'usure des torches et rations soit une ressource commune à tous.

Carte des PJ:
http://qui.revient.de.loin.blog.free.fr ... seance.JPG


Côté MJ

Débrief à froid :

 Après vérification (pas évident d'apprendre une nouvelle culture de jeu), j'ai le droit de répondre aux questions indirectes (mais c’est mieux de me les poser formellement). Donc à la remarque de M. sur le fait que les squelettes  attaquaient malgré les amulettes portés par les PJ, son perso a remarqué dans la foulée que lesdits squelettes ne portaient pas d'amulette de jade.

 Sur le butin, deux choses :

 *j'ai remplacé à la volé les parchemins de soin par l'item de coureur de jade des baies de vie, pensant qu'elles étaient équivalentes, mais elles sont sensiblement moins puissantes. Leur effet est donc : relancer un DV + niveau de la personne PV récupérés.

 *la valeur du butin est sous évaluée dans le scénario, il faut la multiplier rétroactivement par 3.

 Les pièges, c'est comme les antibiotiques, c'est pas automatique. C’est pas dans le livre de règle car "c'est évident" que les pièges ne fonctionnent qu'une fois sur 6. Ça sera donc appliqué pour les prochains pièges.

 Il y avait une règle pour les coups critiques, le poison, les coups vicieux, etc. : c'est +1D4 dommages  (et non  un avantage). On utilisera cela les prochaines fois.

 Pour fixer la torche sur arme d'hast ou autre, il faut réussir un jet standard, sinon ça occupe une main libre ou faut se balader dans le noir.

 Pour l'idée de M. de fixer la plaque d'électrum sur son bouclier, j'avais temporisé mais en fait son idée est tout à fait légitime et applicable dans le donjon. Il lui faudra juste une heure de bricolage (et beaucoup de bruit) et un jet standard (+chi possible si le bon aspect). Pour l'usage, l'utilisation d'un talisman shinto est automatique.

 Ensuite, 2 gros morceaux.

 Coureurs de jade/d'orage est fait pour faire de l'OSR dans un style à la Conan (Sword & sorcery), où les héros boivent et perdent au jeu toute leur fortune entre chaque aventure.

 Mais ça fait disparaître une partie importante du gameplay de l'OSR : le butin !

 Du coup, je propose un système que j'ai pompé sur un autre jeu OSR :

 Chaque PJ a 10 slot de matos, occupés par son matos. Exemple avec Dang Tong Hu : une épée à une main, un bouclier dans l'autre main, une armure lourde (3 slots : les 2 du corps + 1 casque dans le paquetage), du butin (la bourse avec les petits objets : amulette, anneaux, talismans... ; la plaque d'électrum) et un consommation : les rations.
 
 

(Tiré du jeu Cairn)

 Ensuite, il y a le butin lourd, et les opportunités de l'embarquer. Exemple
 
 Là intervient votre caravane (et donc le 2e gros point, votre maisonnée, j'y reviens plus tard).
 
Dans la caravane des PJ, établie lors de la préparation de la partie, il y a :

•  1D8+10 membres/porteurs
  
•  1D4 chameaux
  
•  1D4-2 chariots
  

 Un porteur porte 60 kg, soit un "gros slot". Un chameau transporte 250 kg, soit 4 "gros slot", tandis qu'un chariot tiré par chameau transporte 1 tonne = 16 "gros slot".

 Mais les porteurs en situation de stress (comme dans un donjon) peuvent fuir (test de moral), par leur nombre font du bruit (risque accrue d'attirer des créatures errantes) et peuvent aussi déclencher des pièges.

 Toutefois, ici ces porteurs sont des membres de la maisonnée des PJ, ils ont un avantage pour leur jet de moral et tenir le coup.
 

 

[Loris]

Wow. Quel boulot, c'est impressionnant.

Je l'ai fait jouer en une soirée, à D&D0, no prep, en bricolant à la volée. C'est marrant de voir la différence d'approche

[Qui Revient de Loin]

@Loris C'est que c'est une nouveauté pour moi et mes joueurs : on n'a jamais fait d'OSR, quasiment jamais joué à un D&D-like ou à du dungeon crawling, on découvre CdO.
Et il y a aussi un poil mon côté perfectionniste ^^

Du coup, je suis dans une démarche d'apprentissage, et ce fil c'est mes notes de cours et le résultats de mes devoirs ^^

[Loris]

C'est très bien, t'inquiète

[Islayre d'Argolh]

Les pièges, c'est comme les antibiotiques, c'est pas automatique. C’est pas dans le livre de règle car "c'est évident" que les pièges ne fonctionnent qu'une fois sur 6. Ça sera donc appliqué pour les prochains pièges.

Je ne sais pas trop comment je dois prendre cette remarque alors juste histoire de clarifier les choses :

Dans BD&D (et donc les clones correspondants) les pièges se déclenchent 1 fois sur 3 quand le ou les PJ font ce qu'il ne faudrait pas faire.

Même si CdO est compatible avec BD&D (les persos ont le même power level et des stats relativement transversales) ce n'est PAS BD&D ni un BD&D-like.

Donc s'il n'est pas précisé dans CdO que les pièges se déclenchent une fois sur trois c'est parce que cette règle n'est pas dans CdO.

C'est facilement vérifiable sur l'ensemble des modules de la gamme, y compris le Val des Corbeaux, inclus dans le livre de base.

Pour les pièges comme pour beaucoup de choses dans CdO on applique la bonne vieille méthode Aublair (tm) en utilisant la méthode du 1-4d8 de dégâts en proposant, au cas par cas, un save pour demi-dégâts (comme quand un monstre dispose de la capacité projection de flammes) ou 0 dégâts.

Voila, voila.