Cortex Plus et ses hacks

[kelyco]

Quand le joueur A fait un score de 12 (par exemple) avec un dé d'effet D6. Le joueur B, toujours dans cet exemple, quelque soit sa combinaison au résultat de ses dés, ne pourra pas battre ce score. Il choisit j'imagine alors le dé d'effet le plus fort afin de diminuer celui du joueur A, en décidant de mettre son D10 en dé d'effet par exemple.

Donc, le joueur B lance les dés après que le joueur A a déterminé son score et son dé d'effet, ce qui laisse une marge de manoeuvre au joueur B pour tenter de minimiser son échec, c'est bien ça ?

[KamiSeiTo]

Oui.

[DocDandy]

alors on décompose un exemple pour que ce soit clair.

Perso A est Vultaar le terrible, un seigneur de guerre terrifiant. 
Perso B est le jeune Medlaan, un voleur surpris alors qu'il fouinait dans le coffre de Vultaar. 

Vultaar attaque donc c'est Medlaan qui jette en premier (celui qui défend / s'oppose est toujours le premier).
B  a D10 en physique mais est un piètre combattant D6. sa distinction "on discute d'abord" on peut dire qu'il n'est pas bien tombé et son hésitation va lui apporter un D4. Mais le joueur de B récupère un plot point en acceptant ce d4. 
le jet n'est pas fameux :
D6 => 1 
D10 => 3
D4 => 3

Soit un total de 6 avec une complication potentielle ! Le joueur de Medlaan accepte le point plot et prend la complication "pas d'issue!" à D6. 

Le joueur de A souri, c'est son tour.
Vultaar est très fort avec Un D8 en physique, un D10 en combat au corps à corps, sa distinction "sanguinaire" à D8 et une spécialité de cimeterre à D6.
 D10 => 9
D8 => 8 
D8 => 2
D6 => 1

le 1 peut être une opportunité pour Medlaan, disons que Vultaar fait preuve de trop d'arrogance face à ce freluquet. 

Le résultat est sans appel : Vultaar gagne avec un 17 très au dessus du 6 de Medlaan. Le dé d'effet de D8 est augmenté du fait d'une différence de plus de 10 entre les deux scores. Medlaan va subir un dé d'effet à D12 !!!
Le joueur de Medlaan a deux options :
1 - Continuer le conflit en claquant un plot point mais en subissant une blessure à D12 (en plus d'une complication sans issue à D6). 
2- concéder le conflit, accepter sa défaite et se faire assommer par la violence du coup de Vultaar. Peut être que le seigneur de guerre va épargner le petit voleur ?
Je serais Medlaan, je ferais le mort.
On voit aussi que dans le dernier choix, on a une décision du joueur de continuer pour avoir une scène dramatique ou d'enchainer vers autre chose. Cela donne un côté metteur en scène pour le joueur qui a son mot sur la fiction.

[Ramentu]

alors on décompose un exemple pour que ce soit clair.

Perso A est Vultaar le terrible, un seigneur de guerre terrifiant. 
Perso B est le jeune Medlaan, un voleur surpris alors qu'il fouinait dans le coffre de Vultaar. 

Vultaar attaque donc c'est Medlaan qui jette en premier (celui qui défend / s'oppose est toujours le premier).
B  a D10 en physique mais est un piètre combattant D6. sa distinction "on discute d'abord" on peut dire qu'il n'est pas bien tombé et son hésitation va lui apporter un D4. Mais le joueur de B récupère un plot point en acceptant ce d4. 
le jet n'est pas fameux :
D6 => 1 
D10 => 3
D4 => 3

Soit un total de 6 avec une complication potentielle ! Le joueur de Medlaan accepte le point plot et prend la complication "pas d'issue!" à D6. 

Le joueur de A souri, c'est son tour.
Vultaar est très fort avec Un D8 en physique, un D10 en combat au corps à corps, sa distinction "sanguinaire" à D8 et une spécialité de cimeterre à D6.
 D10 => 9
D8 => 8 
D8 => 2
D6 => 1

le 1 peut être une opportunité pour Medlaan, disons que Vultaar fait preuve de trop d'arrogance face à ce freluquet. 

Le résultat est sans appel : Vultaar gagne avec un 17 très au dessus du 6 de Medlaan. Le dé d'effet de D8 est augmenté du fait d'une différence de plus de 10 entre les deux scores. Medlaan va subir un dé d'effet à D12 !!!
Le joueur de Medlaan a deux options :
1 - Continuer le conflit en claquant un plot point mais en subissant une blessure à D12 (en plus d'une complication sans issue à D6). 
2- concéder le conflit, accepter sa défaite et se faire assommer par la violence du coup de Vultaar. Peut être que le seigneur de guerre va épargner le petit voleur ?
Je serais Medlaan, je ferais le mort.
On voit aussi que dans le dernier choix, on a une décision du joueur de continuer pour avoir une scène dramatique ou d'enchainer vers autre chose. Cela donne un côté metteur en scène pour le joueur qui a son mot sur la fiction.

Cette réponse de @DocDandy illustre pour moi la force et le défaut de Cortex ...

La force, c'est l'efficacité du jeu pour générer, enchainer et aider à décrire des *scènes* dramatiques. Pour émuler la dynamique et l'ambiance de séries / anime , il est hors pair pour qui sait le manier.

Et l'aspect toolkit permet de l'adapter pour gérer des aspects narratifs différents : combats, relations, émotions, super-pouvoirs, ...

Le défaut, c'est, à mon sens, le mensonge au coeur du jeu : que ce système sert à autre chose qu'à faire du bruit avec les dés.
Le système est d'une complexité absconse, il est pratiquement impossible d'anticiper un résultat par les probabilités.
C'est ce qui, à mes yeux, ruine Cortex comme système pour un jeu procédural, simulationiste.

Mais pour un jeu narratif, quel est l'utilité de tant de mécaniques ?
Des attributs, des compétences, des distinctions, des assets, ... des dés de toutes les tailles, qui montent ou descendent, des pools, des Plot points, des complications, des effets, ... pour au final laisser la décision au joueur.
J'ai essayé Cortex et je n'ai pas su m'approprier le système parce que toutes ces mécaniques donnent l'illusion d'un système de résolution alors qu'il s'agit juste d'un générateur d'opportunités de narration pour aider à faire progresser le drama.
Et si on se laisse tromper et qu'on essaie de gérer le système comme une mécanique traditionelle avec une résolution d'action détaillée au tour par tour, ça grippe. Du moins dans mon expérience - peut-être n'ai-je rien compris.

[DocDandy]

@Ramentu si tu es dans une optique simulation tu vas forcément être déçu.
Cortex c'est un peu comme une grosse soupe : on jette les ingrédients que sont les dés, les options de jeu, les plot points, etc. Et on regarde le résultat, parfois suprenant.
Le gros avantage c'est qu'il va toujours se passer quelque chose. 
Le désavantage c'est que si tu es un MJ qui prévois tes coups à l'avance, tu vas être perdu.

Le boulot du MJ c'est de balancer des trucs pour faire rebondir l'histoire et provoquer des enjeux
Le boulot du joueur c'est de réagir et de trouver des stratégies pour aller vers là où il a envie. 

Perso je trouve ça cool parce qu'on un côté vraiment imprévisible mais vraiment moteur de la narration.

Je repense souvent à cette scène qu'on a joué dans Crimson Hope (mon jeu de mécha) où un pj s'est retrouvé à deux doigts de mourir écrabouillé dans son mécha par un monstre beaucoup trop fort pour lui. Et un autre pj qui fonce le sauver et qui one-shot le gros monstre dans une ambiance folle. 
Je n'avais rien anticipé, j'ai juste créé un gros monstre compliqué à gérer et j'ai laisser mijoter. 

[pseudo]

Je rejoins ce que dis Ramentu dans le message précédent. 

J'ai eu une expérience insatisfaisante avec Marvel Heroic Roleplaying, que je met sur le compte d'une table de joueurs habitués aux systèmes de jeu traditionnels. Je n'ai pas su leur expliquer les particularités de Cortex, maitriser ses particularités, et les habitudes rolistiques ont la vie trop dur.

J'ai donc eu des joueurs faisant des descriptions d'une phrase contenant le maximum de mots clés pour ajouter autant de dés et se precipitant sur les dés pour calculer le résultat. Cela a eu pour consequence de plier la session de jeu en 1h.
Comme le montre l'exemple precedent de combat, on arrive très rapidement à une complication D12 (entre 1 et 3 jets je dirai) qui met un terme au conflit. Il est donc important de bien prendre son temps pour décrire narrativement le conflit, la tension, les invectives, l'environnement pour donner du corps aux jet de dés qui va en resulter.
Dans le cas de Marvel, il faut penser que un jet represente ce qui se passe sur plusieurs cases d'un comic et non pas une seule action (un coup de poing). Mais il ne faut pas trop presager de l'issue du conflit dans cette description préalable, car comme souligné par Ramentu, les probabilités sont très aléatoires et il est difficile d'anticiper le résultat. Les PP permettent de mitiger cet effet aléatoire et il est important que les joueurs en disposent avant les jets cruciaux du scenario.
 

[DocDandy]

l'exemple donné n'est pas forcément représentatif, le résultat de 17 est très haut, généralement on dépasse rarement 12 même avec des gros dés. Sur un jet plus modeste, le perso subit une complication de D8. Ca veut dire que le perso peut s'en sortir.
Mon expérience avec Cortex est plutôt inverse. Très vite t'auras plutôt des scènes avec une ou plusieurs complications. 
Typiquement dans du super héros une complication c'est des nouveaux ennemis, des innocents en danger, etc. Ca créé des scènes dynamiques où il se passe des tonnes de trucs. Il faut aimer lancer les dés.

[Neluge]

Question pour les utilisateurs expérimentés de Cortex Prime : y a-t-il des genres de campagnes pour lesquels vous pensez que ce système n'est pas un bon choix ?

(pour parler d'un exemple concret, je termine actuellement Pax Elfica en DD5 - j'ai adoré la campagne mais pas le système - et je me demande si Cortex ferait l'affaire pour un prochain run)

[Cryoban]

y a-t-il des genres de campagnes pour lesquels vous pensez que ce système n'est pas un bon choix ?

Clairement le dungeon crawling et de façon plus large toutes les campagnes qui mettent en avant le simulationisme. En caricaturant avec Cortex il serait tout à fait envisageable de résoudre l'exploration complète d'un petit donjon de 4 -5 salles en un seul jet de dés.

Pour Pax Elfica, malgré qu'il soit basé sur DD5 je pense que c'est carrément faisable. C'est l'utilisation de D&D pour une campagne de ce type qui est surprenante en fait. D'ailleurs jette donc un oeil sur ce fil qui justement parle en détail d'une adaptation à un autre système qui n'a rien à voir.
Donc Cortex, oui et je pense même qu'avec un peu de cogitation ca pourrait être particulièrement bien adapté au contexte et à la progression narrative de Pax Elfica. Le ressenti autour de la table sera sans doute très différent de l'expérience D&D du coup.

[Neluge]

D'ailleurs jette donc un oeil sur ce fil qui justement parle en détail d'une adaptation à un autre système qui n'a rien à voir.

Je le surveille avec attention depuis le tout premier message. Merci pour ta réponse !

[DocDandy]

Ce qu'il faut avant tout c'est refuser d'adapter le système d'origine mais bien de refaire tout sur la base du cadre de la campagne.
Par exemple Kingmaker ça n'a aucun sens de faire des combats à la donj' alors qu'on joue sur des intrigues de pouvoir.
Sans bien connaître Pax Elfica j'irais spontanément vers des valeurs et des loyautés vis à vis des factions du cadre pour mettre à profit le contexte. Et ainsi faire pas mal de drama

[Cryoban]

Ce qu'il faut avant tout c'est refuser d'adapter le système d'origine mais bien de refaire tout sur la base du cadre de la campagne.

C'est effectivement le point clef en particulier avec Cortex

[kelyco]

@DocDandy exemple très intéressant. Juste surprenant que le joueur B (l'opposition) lance en premier les dés pour fixer le résultat de sa défense. pourquoi pas.
Je reconnais certains aspects de Genesys où les joueurs et le Mj, vont trouver des arguments, des pistes narratives pour venir expliquer les résultats de dés avec les avantages, menaces, triomphe,... ce qui enrichie grandement les scènes. On est à des années lumière du résultat binaire.

@Ramentu le problème des statistiques difficiles à évaluer est un sujet que j'aie déjà lu quelque part.

De ce que je perçois de ce jeu avec des qualités indéniables (l'aspect modulaire, narrativiste,...), il faut être prudent de ne pas créer rapidement une usine à gaz avec des combos PP, dés qui augmentent ou décroîent, des joueurs qui cherchent constamment la meilleure association de dés et qui argumentent pendant des plombes, cassant le rythme.



 

[kelyco]

Bon ben j'ai craqué... je l'ai commandé.
il m'intrigue trop.

[Cryoban]

Inutile de nous remercier