Comme quoi, google trad existait déjà à l'époque.

Tiens, ça me fait penser que j'ai aussi croisé le terme "PDP", pour "Plus De Pouvoir !" Dans ma tête, j'avais établis une relation forte entre NéoGrobills (celui des années 1990, qui ne triche pas forcément) et motivation PDP.Cassius Clef a écrit : ↑dim. mars 09, 2025 11:17 am Intéressant.
"Grosbill" n'est pas resté un substantif. En devenant un adjectif, le sens du mot s'est quelque peu déplacé.
Dans le milieu de jeu de rôle que je fréquentais, à la fin des années 80, un "objet Grobill", c'était un objet qui allait accorder une grande puissance au perso qui le posséderait, source potentielle de déséquilibre entre les PJ. "Une aventure Grobill", c'était une aventure qui réclamait des persos surpuissants ou qui contenait des récompenses hors norme. Etc.
La triche n'était pas centrale dans la définition du Grobill. Le terme désignait plutôt la motivation quasi exclusive pour la montée en puissance de son perso et les dérèglements qu'elle induisait dans le monde ou le système de jeu. Il servait donc à critiquer un certain "ludisme" au nom du "réalisme" de la simulation ou au nom de la supériorité du roleplay dans le jeu de rôle.
wade le rond a écrit : ↑dim. mars 09, 2025 9:59 am
Oui, on a souvent ça à Vampire : j'appelle ça des tables asymétriques : dans notre cas c'était voulu et recherché : par exemple une toreador nouveau né cotoyait un lasombra 6ème génération de 800 ans.
En mettant ludiquement des contre parties proportionnelles à la puissance ça s'est très bien passé :-)
wade le rond a écrit : ↑dim. mars 09, 2025 1:25 am
Alors, un petit témoignage personnel qui ne se veut nullement prescriptif
Depuis très longtemps, j'autorise à ma table de jeu lorsque le sujet le permet des PJ très voire très très puissants.
C'est souvent quelque chose que redoutent pas mal d'amis MJ justement par peur du grobillisme mais moi j'en raffole et mes joueurs aussi.
L'idée c'est d'éviter deux écueils :
- brimer, frustrer les joueurs en leur faisant échouer tout ce que leurs persos entreprennent
- abdiquer complètement la direction du récit, se laisser déborder par des PJ grosbills à moins de sortir la cavalerie (des PNJ ENCORE plus puissants que les PJ)
Très clairement il y a un chemin entre ces deux excès.
Ce n'est pas quelque chose que j'ai d'abord conceptualisé mais je me suis rendu compte au fil des campagnes qu'un PJ surpuissant s'assume et que plus le PJ est puissant plus le joueur est pondéré et canalisé. Je sais que cela parait contre intuitif parce que je ne tue jamais les PJ surtout sur de l'horreur et que ceux-ci sont souvent très puissants (par exemple sur de l'horreur)
Je me suis rendu compte que cette façon de maitriser générait beaucoup de plaisir à la table de jeu.
Par exemple à Runequest, on a joué la guerre des héros et les PJ ont commencé niveau seigneur runique / mage / shaman ce qui est au contraire le niveau habituel ou les joueurs doivent abandonner des persos que le MJ n'arrive plus à gérer
Alors je peux développer plus avant bien sur s'il y a de l'envie mais l'idée c'est que j'ai développé une façon de maitriser spécifique et qui nous convient bien ou les PJ sont puissants sans que l'univers en soit destabilisé et ou les joueurs sont incités (pour leur plus grand plaisir) à la pondération et à la mesure.
Encore une fois, je ne veux surtout pas donner cette pratique en exemple : c'est juste une façon de faire qui nous éclate et qui génère du plaisir, de l'enthousiasme et de la mesure.
Je ne sais pas si je suis clair du coup...
Bonx a écrit : ↑dim. mars 09, 2025 7:57 pm Egalement, j'aime l'équation PJs puissants = PJs qui s'assument. Autant je peux être enclin à tricher derrière l'écran pour sauver un PJ faible d'un mauvais jet de dés, autant pour un PJ puissant (et surtout s'il est grosbill) ça ne me pose aucun problème de lancer les dés devant tout le monde et d'appliquer le résultat sec.
wade le rond a écrit : ↑dim. mars 09, 2025 9:23 pmBonx a écrit : ↑dim. mars 09, 2025 7:57 pm Egalement, j'aime l'équation PJs puissants = PJs qui s'assument. Autant je peux être enclin à tricher derrière l'écran pour sauver un PJ faible d'un mauvais jet de dés, autant pour un PJ puissant (et surtout s'il est grosbill) ça ne me pose aucun problème de lancer les dés devant tout le monde et d'appliquer le résultat sec.
Bien d'accord avec ce que tu écris.
Un perso puissant s'assume. Il peut avoir des ennemis puissants et ses erreurs et échecs ont souvent des conséquences lourdes.
Il a sans doute beaucoup à perdre et doit marcher sur des œufs pour éviter que tout ce qu'il a construit ne s'effondre comme un château de cartes.
Pour un MJ confronté à des PJ très puissants, il faut apprendre la réactivité, la répartie ludique, la plasticité du récit : chaque action a des conséquences et il ne faut pas laisser le sentiment d'impunité s'installer.
Une autre idée est de ne pas tout jouer sur les stats surdéveloppées du grobill / perso puissant et de demander au joueur d'expliquer ce qu'il entreprend : ainsi l'intelligence et l'à propos du joueur sont récompensés plus que le minimaxage de la feuille de perso.
Quand on a un ensemble de pouvoirs surpuissants on peut être tenté de résoudre toutes les problématiques sociales / physique / mentales de la partie par une activation de pouvoirs : cela a pour effet de ruiner les parties et leur intérêt ludique / dramatique.
Ce que je conseille c'est de mettre des contreparties, des risques, des couts, des sacrifices pour le perso associés aux capacités les plus grobills.
Les pouvoirs grobills peuvent attirer l'attention de puissances qu'il ne vaut mieux pas courroucer, avoir des contrecoups terribles pour le grobill.
Dans une campagne de Stormbringer, l'un des joueurs portait Mournblade la tueuse de dieux.
Au cours d'une bataille qu'il devait normalement perdre, le PJ a utilisé mournblade pour terrasser une armée entière.
A la fin de la bataille remportée grâce à l'épée maudite, celle-ci a échappé aux mains de son porteur et s'est plantée dans la poitrine de son amant.
C'était une scène magnifique et le joueur m'a remercié de lui avoir permis de vivre cette trahison de l'épée noire.
Ce n'était donc pas une "punition" de ma part mais un évènement dramatique qui nous a tous passionnés.
Donc même avec un grobill il faut être bienveillant, non pas "punir" mais pondérer, générer du récit et montrer que le pouvoir se change souvent en fardeau et en malédiction.