@Pyth Merci pour ces explications sur
Judge Dredd ! Bizarre que quasiment aucun éditeur français s'y intéresse. Je me souviens d'un crossover Judge Dredd / Batman traduit chez Comics USA dans les années 90, sinon les quelques épisodes lus c'est que de la VO chez des potes collectionneurs.
Sinon :
Les Rascals (Jimmy Laporal-Trésor, 2022) : 1984. Les Rascals sont une petite bande de voyous banlieusards qui aiment les jolies filles, la musique, la bière et la baston. Le jour ou leur chef, Rico, tabasse une ancienne figure de l'extrême-droite parisienne, c'est le début d'une spirale de violence qui ne laissera personne indemne.
Quel étrange film. C'est le premier long métrage du réalisateur, avec un casting d'inconnus et un sujet de niche s'il en est. J'ai pas connu cette époque mais j'ai été biberonné au punk français et ça fait partie de ma "culture". Une période violente mais pleine de créativité, où se mêlaient les punks, les boneheads, les débuts du hip hop, les teds, la montée du FN, le GUD, les bastons...
Le réalisateur retranscrit très bien cette ambiance, ce mélange explosif de communautés et de cultures. Ça parle louchebem, créole, verlan, les punks et les boneheads se foutent sur la gueule aux concert de La Souris Déglinguée, il y a des concours de breakdance, les militants du GUD agressent les colleurs d'affiches de gauche et le père Le Pen obtient un score terrifiant de 10% aux élections européennes. La reconstitution de cette époque est très réussie donc, avec la vie de prolos galériens des Rascals et le danger à chaque coin de rue, mais l'intrigue elle-même l'est un peu moins.
Les personnages, tous très bien joués par des acteurs et actrices que je ne connaissais pas, sont un poil trop archétypaux, et cette histoire de vengeance est plutôt banale. Le film connaît également un ventre mou dans son deuxième acte. c'est pas mauvais pour autant, j'ai passé un bon moment et si le sujet vous intéresse vous devriez le voir, mais ça reste moyen. Ça m'a donné un folle envie d'une nouvelle édition de
Zone :mrgreen:
Orlando, ma biographie politique (Paul B. Preciado, 2023) : c'est un documentaire expérimental sur la transidentité en France, écrit comme une lettre d'amour au roman
Orlando de Virginia Woolf. Le film mêle interviews classiques de documentaire, scènes jouées par des acteurs et actrices non professionnels et voix off de Paul B. Preciado qui parle de sa propre transition (déjà abordée dans son essai
Testo Junkie paru en 2008).
Le début est déconcertant, à vrai dire au bout de dix minutes j'en avais déjà marre, puis je me suis fait au rythme étrange et au mélange des genres ( :lol: ), j'ai fini très intéressé par cette créature de Frankenstein et ce ton finalement très adaptés au sujet. C'est touchant, c'est bordélique, c'est un très bel hommage à Virginia Woolf, c'est d'actualité, je suis content de l'avoir vu.
