Épisode 50 - Impasse en ville basse - accord sur le port
Surprise, essoufflée, Alba se retrouve entraînée par Ettore dans une ruelle à l’écart de la foule qui s’écoule vers la ville basse.
Il semble énervé quand il lui plaque un bras sur le mur et l'oblige à lui faire face.
Il gronde
E/ Vous faites ça pourquoi ?
E/ Vous voulez qu'il en meure plein pour écrire une belle histoire ? Faut en tuer combien pour que vous soyez satisfaite et que la ville explose ?
E/ Vous étiez avec Petronilla quand c'était le bazar dans les ateliers et je vous retrouve encore là à la tête de ces gens, à leur faire croire que les phalangistes vont les laisser faire une révolte aux portes des palais. Qui vous paye ?
A/ Quoi ! Contrairement à ce que vous pensez, on a pas tous un prix. Moi je suis du côté du peuple.
E/ Et les faire mourir à coups de hallebarde, ça va les aider !
A/ Les gens crèvent de faim, les prix ont monté et il faut que les gens du sénat le sachent. On va aller leur dire et s'il le faut sous leurs fenêtres.
E/ Ah oui tiens, à Benjuini et ici, les mêmes arguments partout. Toujours les mêmes sur les prix, les sorciers qui tuent des enfants. Vous allez me faire croire que les dockers et les maréchaux-ferrants sont aussi concernés par les enfants des quartiers pauvres. Quel que soit l'endroit ou ça gueule, toujours exactement les mêmes arguments, c'est pas clair. Qui vous dit quels arguments utiliser pour que tout le monde dise les mêmes ?
Le ton monte entre les deux qui croient en leur version et leur bonne foi.
A/ Ça vous étonne que tous les gens soient concernés par le fait de manger à sa faim, de ce que les sorciers font aux enfants ?
E/ Mais combien de fois faudra vous le dire, on s'en est occupé, de la sorcière qui avait fait ça aux enfants. Pendant que vous vous foutiez le bordel, nous, on s'en est chargé.
A/ Et pourquoi vous auriez fait ça ?
E/ Parce que dans les gamins qu'elle a attrapé, y'en a un de chez nous.
A/ Y'en a eu d'autres ?
E/ Oui. On était déjà sur sa piste et on a pu la retrouver mais trop tard pour Potito et Zoppa.
A/ Pourquoi je vous croirais ?
E/ Si vous ne me croyez pas, peut-être qu'une personne du culte du Desséché qui enquêtait sur ces affaires, ça pourra vous convaincre. Elle a pas de raison de mentir.
A/ Cette sorcière, elle travaillait bien pour des nobles.
E/ Les sorciers, ça coûte cher donc oui.
A/ Lequel ?
E/ Ça, on ne vous le dira pas.
A/ Pourquoi ne pas nous le dire? Qui peut nous le dire ?
E/ Personne vous le dira.
A/ Pourquoi ?
E/ Pour rester en vie.
A/ Mais si elle est morte ?
E/ C'est des affaires où y'a des nobles qui sont mêlés donc ils jugent ça entre eux. Ils savent qui c'est maintenant. Et nous, on oublie tout si on veut pas d'ennuis
A/ Et donc, c'est fini, toutes les exactions des sorciers ? Les disparitions d’enfants ?
E/ Toutes, j'en sais rien mais celle qui crève les yeux, c'est fini.
Comme il semble ne pas mentir et avoir agi pour la population aussi sur cette place qui aurait pu finir en bain de sang, Alba finit par lui faire suffisamment confiance pour donner le nom d'un troisième meneur, celui qui semble le plus virulent. Un homme qui a de l'importance dans la ville basse, sur le port, Arturo le portefaix. Partisan d'une action violente, il a de l'influence sur Monbello et c'est surtout lui avec les dockers à ses côtés qui mène ce qui ressemble de plus en plus à une rébellion.
E/ Merci, je vais pouvoir chercher si ce gars est payé et par qui. Monbello a assez souffert pour ne pas se prendre un coup de hallebarde.
A/ Tout le monde n'est pas payé comme vous pour obéir aux ordres de quelqu'un. Arturo c'est un homme de la ville-basse, comme nous, avec un idéal.
E/ Ça, je verrai. Je peux pas courir après lui tout le temps.
A/ Il vaudrait mieux pas, l'autre jour vous avez combattu des dockers au côté des phalangistes, alors, traînez pas trop dans la ville basse.
E/ J'ai croisé les phalangistes de mon ancienne faction qui avaient affaire à plus de docker, vieux réflexe mais je note le conseil.
E/ Je peux vous contacter où ?
Alba concède de lui donner son adresse. Et sans que la conversation ne se prolonge plus qu'avec les deux mots « sur ce », elle le voit s'éloigner. Brute étrange et inclassable qui repart vers ses propres affaires ou celles pour lesquelles il est payé. Qui paye ce genre de type et pour quoi faire ?
Pendant ce temps, Lupo continue de prendre le pouls de la ville. Il remarque qu’en parallèle de la contestation sociale qui couve dans le quartier marchand et ouvrier de Benjuini, il monte une opposition entre des partisans de Ducatore avec ceux des Bellicistes Mastiggia et Sanguinella.
Les disputes des sénateurs au palais curial se déplacent à leur clientèle d’affiliés sur le pavé de la rue, devant leur échoppe. Les mêmes accusations d'assassin et de traître à la république se voient opposer de faire le jeu des ennemis de la république avec la même violence verbale.
Il décide de repasser par le Boeuf Rouge pour faire le point. Il y retrouve Pidocchi et Speranza qui ont commencé à grignoter à l'étage même si Pietra n'a pas encore réussi à tout nettoyer.
L/ Salut salut !
S/ La faim appelle les Compari.
Ils échangent leurs constats sur les tensions en ville et ce qu'ils ont perçu.
Scimmia sert de système d'alerte en cas de présence d'intrus ou de l’apparition d'un caillou jaune.
L/ Mais vous avez l'air en pleine forme.
S/ Toi aussi.
L/ Vous savez où est Ettore ?
P/ Perdu en ville, probablement dans une échauffourée.
L/ Dans le quartier ça chouine aussi.
P/ Oui, beaucoup.
S/ Après ils ont leurs raisons.
L/ Me fait pas dire ce que j'ai pas dit.
P/ Nous on préfère quand les choses sont calmes et si le prix de la vie augmente, faudra peut-être monter le pizzo.
L/ Ouais, mais c'est pas moi qui vais péter les jambes.
Ettore arrive d'un pas décidé avec en tête l'information importante qu'il doit absolument transmettre à Pido mais intercepté par Speranza qui l'attrape par le col pour lui coller une bise sur la joue, il perd son texte.
E/ C'est pas passé loin. Encore quelques instants et les phalanges tiraient sur la foule. J'ai réussi à faire bouger la foule vers le port mais ça peut revenir n'importe quand.
J'ai dit à Alba qui les menait de se calmer mais elle ne me croit pas l'histoire de la sorcière et comme elle fait partie des meneurs, ça redescend pas vite. Elle voudrait croiser Majan pour avoir un autre témoin.
S/ Elle est pas partie la rabougrie ?
L/ Elle n'est pas complètement remise de ses blessures.
S/ Sinon on peut demander à Dagarella d'expliquer les choses à Alba.
E/ Elle ne s'en remettra pas.
P/ Il risque de pas aimer et c'est pas le genre à faire de l'humour sur ça.
S/ Si jamais on lui fait croiser Majan, elle va pas croire non plus que Majan est une gyrovague.
P/ Ça serait pas risqué.
S/ Ils veulent un coupable, juste lyncher quelqu’un en place publique.
L/ On pourrait dénoncer le vrai.
E/ Je crois que c'est Dagarella qui a dit que tu devais oublier
S/ Y'a pas quelqu’un que t'aimes pas ?
E/ J'ai pensé que c'était Alba qui manipulait la révolte mais à priori non. Elle m'a donné un autre nom, un gars qui serait chef des dockers, Arturo. C'est lui qui a les plus virulents.
P/ Chaque fois que les dockers sont mêlés c'est violent.
E/ C'est comme les phalangistes, c'est fait pour taper.
P/ C'est logique d'utiliser cette force.
S/ Problème de virilité ?
S/ Trouve toi une copine !
L/ Faut qu'il trouve une femme qui cogne plus fort que lui.
E/ Au lieu de dire des conneries, passe un bout de fromage.
L/ Un peu de chaleur humaine, un peu de tendresse.
S/ Si c'est ce que tu veux, va directement aux putes.
L/ Tu les a regardés quand ils arrivent chez les filles et qu'ils en repartent.
S/ Prêt à t’égorger quand ils arrivent, quand ils repartent ils sifflotent.
L/ Moi je fais ça régulièrement, regardez, doux comme un agneau.
Ils passent un bon moment à se chambrer gentiment, assis sur le peu de meubles encore en état.
Pendant quelques heures, les quattro Compari partagent le pain et rient de leurs plaisanteries. La tension des derniers jours retombe.
Pietra les hèle d'en bas
Pi/ y'a quelqu'un pour vous les Compari, vous descendez ?
P/ J'arrive.
Les autres continuent de profiter du repas pendant que Pido descend dans la salle. Encore une soirée de travaux et demain matin ça devrait être bon estime t-il en passant dans la grande salle.
Près de la porte, Pidocchi reconnaît Savino Mala Vida avec qui Lupo et Speranza ont joué dernièrement. Il plaisante avec Pietra qui semble sous le charme du bellâtre.
SMV/ On est toujours aussi bien accueilli chez vous.
P/ Absolument.
SMV/ La déesse te bénisse.
P/ La déesse te bénisse aussi.
SMV/ Y'a moyen de discuter tranquille ou on peut causer comme ça.
P/ Derrière, là y'a des gens qui travaillent.
Il l'emmène dans la cour et récupère un cruchon auprès de Pietra qui, du coin de l’œil, indique l'étage pour savoir s'il faut du soutien mais Pido hausse les épaules.
Quelques banalités sont échangées, la qualité du vin, l'ambiance des affaires en ville.
SMV/ En fin de compte, je suis venu pour vous remettre une invitation au mariage de Ducio Mala Vida avec une fille Esposito, Mina.
Le cerveau de Pidocchi carbure à toute berzingue
Fille d'Esposito Chiappo, lui-même chef des Esposito. L'invitation qui vaut la reconnaissance de ses pairs ?
P/ Ça aurait lieu quand ?
SMV/ Dans onze jours, j'espère que Speranza pourra venir, elle semblait en colère la dernière fois.
P/ Les familles Mala Vida et Esposito se rapprochent ?
SMV/ C'est bien d'avoir des liens du sang pas que sur les dagues.
SMV/ Ça ferait plaisir au patriarche que vous soyez là.
SMV/ En général, c'est une trêve et faut pas venir les mains dans les poches.
P/ Merci de l'invitation.
SMV/ Tu passeras le bonjour à Lupo et Speranza.
On boira, on jouera, ça se finira sur une bagarre générale. Y'aura peut-être quelques Cominello qui viendront. Le soir, une discussion entre les familles.
P/ Nous y serons.
SMV/ La déesse te bénisse.
P/ Tu es toujours le bienvenu, nous devrions ouvrir demain avec du mobilier tout neuf.
SMV/ Le bois, c'est solide.
Les deux hommes se quittent et Pido remonte avec le reste du cruchon qui a survécu à cette discussion et il informe les autres Compari.
P/ T'as des fonds suffisants Lupo pour te faire beau.
L/ Maintenant que t'en parles.
P/ Y'a les fonds communs.
L/ Si on peut, je suis pas contre.
P/ Combien ?
L/ Je sais pas, 500 florins ?
E/ T'es pas censé être plus beau que le marié.
S/ C'est obligé d'y aller ?
L/ Moi non mais toi oui.
S/ Pour quoi faire ?
L/ C'est qu'on te voit jamais et si ...
P/ Si tu veux une guerre des clans, dis le tout de suite.
L/ Y'a plein de filles perdues, tristes d’être seules.
S/ J'ai pas envie d'y aller moi
L/ On sait bien Speranza. Pido, tu voudrais qu'elle vienne ou pas ?
un toc sur la vitre d'un petit gravier et dehors un souriceaux montre un caillou jaune.
E/ Et le docker ? Qui s'en charge ? Ou sinon on file l'info à Benito, on est pas payé pour ça.
P/ Il devait mettre une autre équipe la dessus.
E/ Vu qu'ils cherchent le sorcier de Ducatore ou son homme de main, c'est sûrement de chez les bellicistes.
Pidocchi se tourne vers Speranza
P/ C'est quoi tes activités du moment ?
S/ Ben, je me balade.
L/ Ah ouais ?
E/ Elle fait les boutiques pour s'acheter sa robe pour le mariage.
S/ Est ce que je vous demande ?
L/ Non mais c’est vexant.
P/ Il paraît qu'on est une bande organisée
L/ Ah bon ?
P/ Et que je serai l'organisateur.
L/ Et il te demande ce que tu fais.
S/ Et si j'ai pas envie d'en parler
P/ J’entends.
S/ J'ai pas envie
P/ Mais j'ai posé la question.
S/ Est ce qu’il y a déjà une des mes activités qui t'a pété à la figure ?
P/ Non, si ça devait tu le saurais.
S/ Qu'est ce ça vous apporte de le savoir ?
L/ Ils veulent savoir où te trouver en cas d'urgence
S/ De toute façon vous sauriez pas où et comment me trouver vu que ça dépend des autres crétins.
E/ Quels crétins ?
S/ Les Cazahorca.
P/ Ils te voient pas trop ?
S/ Ils se rendent même pas compte que je suis là.
L/ L'idée c'était pas de calmer le jeu ?
S/ Si je retrouve les affaires d'Ettore, je lui ramène.
E/ Merci.
P/ Mais faut que ça se fasse de façon discrète.
S/ Alors pourquoi vous posez la question ?
L/ Parce que tu dis jamais on on aime savoir.
L/ Et nous, tu t'en branles.
S/ Non, j'ai du respect pour votre vie privée.
L/ Rentrer dans nos chambres pendant qu'on dort ou qu'on est pas là.
S/ Tu m'a jamais dit de pas le faire.
L/ Même quand on dit tu le fais pas.
S/ J'y peux rien.
P/ Sur ce, j’y vais.
Pido prépare quelques échantillons alchimiques à fournir à Argante si besoin et prend le livre de Alba.
Speranza décide d'accompagner Pido, habillée en page.
Pidocchi porte son masque sur le trajet pour aller au rendez-vous avec Argante au banc de nage. Speranza l’accompagne mais ne rentre pas dans la taverne, préférant traîner sur le port.
Y'a de la tension dans les rues mais les gens ne leur sont pas hostiles à la vue de leurs tenues.
Ça discute beaucoup au banc de nage en cette fin d'après-midi, de l’agitation, des problèmes d’argent.
Une fois sur place, au fur et à mesure de modifications vestimentaires par étape, le page devient un gamin du port du genre qu'on ne regarde même plus.
Entré dans la taverne, Pidocchi avise Argante et le rendez-vous se fait dos à dos en causant chacun dans son verre.
A/ Bonjour Pido tu voulais ?
P/ Oui, j'ai appris que Julio devait s'absenter.
A/ Il part demain.
P/ Je voulais t'assurer notre soutien. Je sais pas comment, moins ça se remarque mieux ça va
A/ Pour le moment, j'essaie de calmer le jeu en parlant des salopards de Compari parce que vous en avez buté beaucoup. Même si le régime de Porzia est fini, plein de Carpone ont perdu des parents ou des connaissances.
P/ Je vois.
A/ Avec le départ de notre meilleure lame, je calme le jeu au risque de passer pour un dégonflé.
A/ Y'aura peut-être deux trois à calmer.
P/ J'ai quelques préparations spéciales qui peuvent te filer un coup de main et ...
A/ C'est-à-dire ?
P/ Compari uno, poudre jaune, ça marche bien dans tous les alcool, le gars qui va consommer va avoir besoin de se vider les tripes pas longtemps après.
P/ Compari six, poudre noir, gros coup de booste suivi d'un gros coup de fatigue.
A/ Ça se mange ?
P/ Ça se dissout dans l'eau. Là t’as trois doses.
A/ Merci.
P/ Je sais pas de quoi tu aura besoin ou pas.
A/ Rosina joue un drôle de jeu.
P/ Qu'est ce que tu entends par là ?
A/ c'est à dire que c'est la veuve de Vascularino et ça s'est su qu'elle avait des contacts avec les Morellli et le fait qu'elle cherche ouvertement la paix ne plait pas à tout le monde.
A/ Ils sont venus nous taper sur la tronche et ils ont du sang Carpone sur les mains.
P/ C'est eux qui sont venus ? T'avais une Morelli capturée par les Carpone.
A/ Oui mais ...elle avait été attrapée sur notre territoire.
P/ A propos des familles, t'es au courant du mariage des Mala Vida
A/ Non. Y'a un mariage ?
P/ Dans une dizaine de jours.
A/ On devrait être mis au courant d'ici peu mais c'est vrai que je ne me suis pas positionné comme celui qui reprend le clan.
P/ Tu devrais faire ça quand ?
A/ Si tu pouvais réduire le pizzo, je pourrai montrer qu'en discutant on arrive à négocier
P/ Tu baisserais de combien ?
A/ Le même qu'avant vu qu'on vous a déjà donné le contrôle de la via Ferrari.
P/ C'est beaucoup.
A/ C'est pour montrer qu'on obtient en discutant avec les Compari, on peut arriver
P/ Je dis pas non.
A/ Tu réfléchis à ma proposition.
P/ Pour les deux trois à calmer, tu vois quoi ?
A/ On fait une réunion pour de faux à l'hirondelle et derrière tu fais des concessions ?
P/ Ça me paraît le mieux en attendant que Julio revienne.
A/ On surveille ça et on cause avec les cailloux jaunes et si besoin en urgence tu vois avec Amanda. Elle a l'air de vous considérer mais y'a souvent des Carpone par là.
P/ Tu peux faire pareil avec Pietra.
A/ Moi je peux pas t’envoyer de gamin Carpone. Ça s’espionne trop et à part Natale qui est un franc, je peux pas trop.
P/ Dis moi, question plus personnelle, vous êtes tous fâchés avec Benito ou y'a des gens qui l'aiment bien.
A/ Moi je l'aimais bien mais il a craché sur son nom, sur le clan.
P/ A cause de sa mère ?
A/ Elle a fait tuer son fils et Benito a pas supporté qu'elle ait fait tuer son frère …
P/ Le frère de Benito ?
A/ Ouais, même père, même mère
P/ Toi t'es pas spécialement fâché avec lui.
A/ J’éviterais de le croiser parce qu'il a beaucoup de haine envers les Carpone.
A/ Je l’aimais bien , il a fait beaucoup pour la famille mais ça l'a démoli cette histoire.
P/ Merci de l’information et en tout cas c'est notre intérêt de Compari que tu sois l'interlocuteur Carpone.
A/ Je joue ma carte mais je fais comme c'était conclu depuis le départ, depuis les Di Santi.
J’ai pas bougé.
P/ Quitte à pouvoir compter sur des gens en ce moment.
P/ Nous on prévoit d’essayer de te soutenir et que les Carpone soient dirigés par Argante
A/ Je prends ça pour un compliment et avec plaisir.
Pendant ce temps, Speranza suit les mouvements sur le port et elle observe que comparé au reste de la ville l'activité semble normale sur le port marchand avec moins de tensions même si ici les engueulades entre négociants et marins sont monnaie courante. Elle remarque aussi une présence importante de phalangistes surtout du côté de l'arsenal. Elle voit même l'Anguille qui discute beaucoup et pose des questions, du genre convivial et porteur de missives ou d'objets. Il propose ses services, actif et à l'aise entre les divers groupes ou clients présents.
Personne ne semble surveiller le banc de nage et par conséquent Pido et Argante.
Par rapport à Benjuini, l'activité semble normale voire apaisée. La contrebande suit son cours, les marins jouent au dés. Cette partie du port vit bien contrairement aux journaliers de la ville-basse à l'opposé.
L'Anguille porte des bières aux phalangistes et discute deux trois mots, sa façon à lui d'aller à la pêche aux informations. Il semble actif et apprécié sur le port.
Pidocchi finit par quitter le banc de nage.
P/ Je vais amener le bouquin chez Alba.
S/ Tu veux que je t'accompagne ou tu y vas seul ?
P/ Comme tu veux.
P/ Si elle est pas là, je pose ça et elle saura d’où ça vient
S/ L’échange sur les gamins, ça va me crisper.
S/ Sur le port l'anguille est plus du genre à gratter les infos qu'à les donner mais il m'a pas reconnu.
P/ Il cherche des infos ?
S/ À priori.
P/ J'espère que c'est pour nous.