Le merlock a écrit : ↑mer. nov. 05, 2025 11:27 amDeimoss a écrit : ↑mer. nov. 05, 2025 8:05 am C'est même très rare. Je ne me rappelle que d'une seule anecdote à ce sujet. On entre là dans des mécanismes de soumission proche des pauvres diables victimes de la Shoah par balles. tu te dis, non mais attends, tu as 500 personnes face à 20 soldats qui leur font creuser une fosse, les font s'aligner par groupe devant la fosse et les abattent par paquet que de 50 et personne n'a jamais rien tenté? A 20 contre 1? Mai bordel?! Et là on t'introduit aux mécanismes de soumission, de sidération et tout devient plus clair. La plupart de ces soldats sont psychologiquement broyés avant même d'arriver au front. On est déjà dans une société qui broie les psychés, les "volontaires" sont ensuite brimés et cassés à un stade supérieur au point que cela devient une nouvelle normalité afin de pouvoir supporter ce qu'ils vivent et pour certains la mort devient préférable à endurer ça.
J'avoue que cette attitude me stupéfie. Faut-il y voir l'effet de long terme sur la psyché de tout un peuple du passage d'un régime autocratique à un régime totalitaire de plus de 70 ans sans la moindre expérience démocratique au cours de son histoire ?
Bonne question. Je pense que, de ce point de vue là, l'Ukraine présente peu ou prou les mêmes conditions historiques. Pourtant, j'imagine mal que des faits similaires se produisent à une telle échelle de l'autre côté du Don (je dis bien à cette échelle, je ne dis pas que de tels faits n'existent pas). Je propose deux hypothèses explicatives :
1. Le Régime Ukrainien est beaucoup moins solide et plus surveillé à l'international que celui de Moscou qui, lui, est beaucoup plus clanique, dur et absolu. En conséquence, les soldats qui se rebellent savent pertinemment que dans un cas, ils pourront s'appuyer sur la société civile et l'opinion et que dans l'autre, il n'y aura personne de censé pour les appuyer au delà de petsonnes candidates à la prison (le fait que la Russie continue à produire de telles personnalités est en soi un hommage à la résilience et à l'humanité).
2. Depuis le COVID, l'état de droit a été tellement ébranlé que la population russe a retrouvé ses réflexes des années 90. Cela se voit bien dans le fait que les institutions locales relaient de moins en moins les problèmes alors qu'au début de la guerre, certains soviets municipaux, provinciaux ou régionaux s'autorisaient à parler. Les gens retrouvent alors la seule attitude raisonnable : Serrer les dents, les fesses, les poings. Comme le dit un roman formidable "Tout passe ..."