[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

[Sammael99]

Extraits du Journal de Bord d'Archibald Redon (Seconde Partie):

40è jour du mois de l’Epouse

Si je ne me suis pas trompé dans le calcul des dates, c’est aujourd’hui - pour les Mémmonites - la naissance de l’Enfant Eternel. Pour nous, c’est une renaissance. J’ai peine à croire avec quelle rapidité l’équipage a retrouvé le moral. Ils veulent tous partir en exploration et découvrir cette île à laquelle nous devons le salut. Mais ce n’est pas là notre priorité. Equipés de haches et d’autres outils, nous avons entrepris de construire un échafaudage pour soutenir le bateau quelle que soit la marée. Le sable est meuble, pour repartir il nous suffira de creuser abondamment à marée basse. Ce ne sera sans doute pas facile mais cela semble faisable.

L’équipage a travaillé avec entrain tout le jour. Pour ma part, j’ai entrepris d’identifier lesquels parmi les fruits que nous avons trouvé sont comestibles. J’ai décidé d’en goûter un différent tous les jours pour être certain d’identifier celui ou ceux qui risqueraient de nous empoisonner. Il est regrettable que Roy ne soit plus parmi nous, j’aurais pu me servir de lui comme cobaye. En supposant qu’il ait accepté de manger des fruits, ce dont je doute.

Le premier des fruits étranges est de forme oblongue, avec une peau épaisse d’un rouge profond. Son toucher fait penser au velours de notre pêchasse vigneronne, en moins doux toutefois. Il est très lourd, mais ne dégage pas d’odeur particulière. A l’intérieur cette « calebasse rouge » (c’est le nom que nous lui donnons pour le moment) est pleine de graines blanchâtres tenues ensemble par une chair rosée à l’odeur doucereuse. J’en ai mangé une bonne tranche, tout en prenant soin de recracher les graînes. Cela rend l’opération peu ragoûtante, mais la texture et le goût sont plutôt agréables, encore qu’un peu fades.

Ce soir, je n’ai aucun signe d’indigestion, d’inconfort ou d’empoisonnement. Nous pourrons donc agrémenter notre menu de demain d’un fruit bienvenu !

1er jour du mois du Faucheur

Les travaux d’échafaudage de la Léonie sont presque terminés. Demain nous pourrons nous mettre en quête d’arbres pouvant se substituer à notre mât d’artimon. Heureusement, le grand mât n’est pas brisé, même si la plupart des vergues seront à remplacer.

Ce matin, j’ai entrepris de tester un autre fruit tandis que l’équipage a festoyé de calebasses rouges et de viande séchée. Il s’agit d’un fruit plus petit, presque rond est relativement mou, à la peau granuleuse et d’un bleu très profond, presque noir. Il tient dans la paume de la main et dégage une odeur un peu acide qui me fait penser à l’odeur de la tige de citre dont les saliers pressent le jus pour s’en enduire et faire fuir les moustiques.

J’ai déchiré la peau à la main, et le jus m’a irrité sur une brûlure que je me suis faite en tirant une corde hier. A l’intérieur, la chair du fruit est bleu nuit. Il se présente en quartier séparés par une chair blanche. Les quartiers de fruits sont juteux et d’un goût acide et sucré. Mes gencives abîmées par les privations de la traversée ont souffert, mais c’est néanmoins un goût très agréable et surprenant. La sensation de piquant subsiste d’ailleurs en bouche, bien après qu’on ait avalé le fruit. La chair blanche est pâteuse et n’a pas de goût. La nature est bien faite, je crois que ce fruit, que j’ai baptisé « blutte » nous indique très précisément ce qu’il faut manger et ce qu’il faut éviter.

De nouveau, je me suis couché sans aucun trouble et même plutôt ragaillardi. Demain, un nouveau fruit viendra changer notre quotidien et nous redonner des forces !

2è jour du mois du Faucheur

La journée a été harassante. Nous pensons avoir trouvé un arbre droit dont le bois a la qualité requise pour remplacer notre mât d’Artimon. Nous avons cueilli de nombreux fruits et légumes et tué un sorte de gibier étrange, un oiseau sans ailes de la taille d’un dindon. A essayer demain. J’ai aussi mis sur pied une équipe chargée de reconstituer des voiles à base de tous les lambeaux de tissu qui ont survécu.

4è jour du mois du Faucheur

Hier matin, j’ai entrepris de goûter à une sorte de courge ocre que nous avons trouvé sous les frondaisons à l’orée de la plage. Elle mesure deux mains de long, est arrondie et de forme plutôt gracieuse, de couleur blanc cassé ou ocre et striée de veines d’une jaune plus soutenu. A l’intérieur, la chair était tendre et molle. Au goût, cette « Courge Ocre » était extrêmement amère, si bien que je n’en ai pris qu’une ou deux bouchées. Cela a suffi à me mettre hors d’état pour presque deux jours ! Vomissements et maux de tête épouvantables. A proscrire !

5è jour du mois du Faucheur

Le travail avance bien. Nous avons entrepris de tailler le mât sur pied, et j’estime que le travail sera achevé dans deux jours. Nous avons également trouvé un arbre à lianes. Elles ne sont pas aussi solides que du bon cordage, mais elles nous aiderons pour la dépose de l’arbre et son transport. J’ai l’intention également d’en stocker si nous parvenons à repartir, un mauvais cordage sera mieux que pas de cordage du tout.

Lorsque j’étais malade, l’équipage n’a pas résisté à la tentation et a fait rôtir le « Dindon Insulaire » comme ils ont appelé l’animal que nous avons ramené il y a deux jours. Bastien s’est substitué à moi pour le goûter, et n’ayant constaté aucun problème, une petite équipe est partie à la chasse hier. Ce soir nous avons tous mangé de la viande fraîche rôtie à la broche, et cela a fait le plus grand bien à notre moral à tous.

7è jour du mois du Faucheur

Le mat est installé ! L’opération s’est déroulée sans problèmes majeurs. Il y a de nombreux ajustements à faire, mais Machandeau, notre charpentier, connaît son affaire. Demain, nous entreprenons de trouver des arbres plus petits et des branches adaptées pour remplacer au moins les vergues principales du grand mât.

8è jour du mois du Faucheur

L’ambiance est étrange ce soir au campement. Lors de notre expédition du jour, nous avons fait une étrange découverte… Alors que nous inspections des arbres assez éloignés de la plage, au pied du volcan, nous avons découvert un arbre étrange. C’est un arbre au tronc épais qui ressemble d’une certaine manière à un jeune marronnier, mais son écorce est beaucoup plus lisse et compacte. Enfin, c’est ce que nous supposons car ladite écorce était ornée de motifs sculptés à même le bois ! Cela signifie que des hommes vivent sur cette île.

Un début de panique a saisi les hommes lorsque nous avons inspecté les environs de l’arbre. Il n’y avait aucune trace de pas visible à part les nôtres. Par contre, nous avons trouvé de nettes traces d’une créature qui n’a rien d’humain. D’énormes pattes griffues à trois doigts qui font penser à des pattes d’oiseau mais leur taille suggère qu’il s’agirait alors d’un oiseau absolument énorme. Evidemment, certains des hommes ont commencé à marmonner au sujet des démons des Mémmonites. J’ai rapidement mis fin à ces balivernes, il s’agit sans nul doute d’un animal.

Même si ma curiosité me pousse à essayer d’en découvrir plus, l’équipage est plutôt inquiet. Le moral étant fragile encore, et la traversée retour périlleuse, je ne préfère pas nous faire prendre des risques. J’estime que d’ici une semaine nous serons prêts à reprendre la mer. J’ao décidé que nous allions longer la côte vers le nord jusqu’à retrouver à peu près la longitude des terres au sud desquelles nous avons dérivé à l’aller. Cela constituera en tout état de cause une étape.

11è jour du mois du Faucheur

Nous avons travaillé d’arrache-pied ces derniers jours pour préparer la Léonie à sa remise à flot. Entre l’inspection complète de la coque, internet et externe, les vergues à régler, la voilure de fortune à remettre en place et à ajuster au mieux, je n’ai pas eu une seconde pour écrire dans ce journal. Je sens que l’empressement et l’énergie de l’équipage est au moins en partie liée à la découverte de l’arbre sculpté. Ils souhaitent regagner la mer au plus vite et rentrer à Concorde. Je ne peux pas leur en vouloir.

Demain, je me rendrais sur le sommet du volcan avec LeBorgne et Marchadeau pour repérer l’itinéraire optimal et essayer de positionner les terres que nous avions aperçues au Nord-Ouest lors de notre dérive. Le reste de l’équipage va préparer des provisions abondantes pour la traversée : fruits, viande fumée, lianes, eau douce.

[Hybban]

Sacre BG que tu as ecrit dans ce journal...

Hyb'

[Sammael99]

Je sais pas si ça vous arrive ce truc.

Il y a certains mots que je ne sais plus taper.

Par exemple, j'ai tellement écrit harmonica que je ne sais plus taper harmonie sans me concentrer.

Ben c'est pareil avec interne.

[CANARD]

Ben c'est pareil avec interne.

J'avais noté!

En lisant ta CR, je ne sais pas si c'est le jeu qui est bon ou le scénariste qui est excellent!

[Sammael99]

Ben c'est pareil avec interne.

J'avais noté!

En lisant ta CR, je ne sais pas si c'est le jeu qui est bon ou le scénariste qui est excellent!

Un bon scénariste choisit toujours d'excellents jeux!

(Bon, merci pour les compliments, mais on a encore joué qu'une séance, hein!)

[Sammael99]

Journal de Bord d'Archibald Redon (Troisième Partie et Fin):

12è jour du mois du Faucheur

J’ai du mal à bien réaliser l’importance de ce qui s’est passé aujourd’hui. Nous sommes partis à l’aube avec Marchadeau et LeBorgne pour trouver un chemin menant au sommet du volcan. Au pied du mont, la végétation s’est espacée et, bien qu’il y ait encore des arbres et des buissons, la roche noire qui constitue le sol n’est visiblement pas propice à la petite flore ni d’ailleurs à la faune. A part des oiseaux aux couleurs chatoyantes, nous n’avons pas repéré de nouveaux animaux.

Au tiers environ de l’ascension, Marchadeau a trébuché et s’est fait une mauvaise torsion à la cheville. Il ne pouvait pas continuer et nous ne pouvions pas le laisser seul au cas ou quelque prédateur roderait dans les parages (encore que nous n’en avons vu aucune trace…) Il fut décidé que je continuerais seul et que LeBorgne ramènerait Marchadeau au bâteau. Ce hasard, je m’en rends compte aujourd’hui, pèse beaucoup sur les conséquences de ce que j’ai pu observer.

Non loin du sommet, j’ai commençé à réaliser que l’île était beaucoup plus grande que je n’avais pu le soupçonner au premier abord. J’apercevais à perte de vue la verdure dense de la forêt, ça et là percée d’aiguilles rocheuses ou de promontoires de la même roche noire que cette que je foulais aux pieds. Mais ce n’est qu’en arrivant tout en haut que j’ai perçu mon erreur. Nous n’étions pas sur une île volcanique comme je l’avais cru !

Tout au loin au Nord-Ouest, bien au-delà de l’immensité forestière, j’ai aperçu de hauts et majestueux passifs montagneux aux sommets enneigés. Plus au sud, une série de lacs et une très large rivière qui trouait la forêt. Loin au sud-est enfin, une terre de couleur ocre où la végétation semblait plus restreinte, ou peut-être était-ce un effet de la réverbération du soleil ?

J’ai pris le temps de griffonner une carte sommaire pour repérer ces lieux. Alors que je m’appliquais autant que possible avec un morceau de parchemin et un fusain, je remarquais de fines volutes de fumée qui voletaient au-dessus de la cime des arbres. Je ne suis pas un spécialiste des expéditions terrestres et je ne peux donc pas être certain de ce que j’ai vu, mais je ne pense pas qu’il s’agissait d’un feu de forêt.

Je me suis ensuite concentré sur l’identification des repères pour notre voyage du retour. Lors de ma descente, j’ai décidé de ne parler à personne de ce que j’avais vu. Si j’en parle à l’équipage, dès notre retour à Concorde (que j’espère ne pas être hypothétique) toute la ville en serait informée. Je dois avoir le temps de réfléchir du meilleur moyen à mettre en œuvre pour explorer cette nouvelle terre !

14è jour du mois du Faucheur

Nous sommes de nouveau en mer !

Comme prévu, nous longeons la côte vers le nord. L’équipage s’étonne un peu que « l’île » soit aussi grande, mais ils ont d’autres préoccupations. Même si les réparations nous ont remis à flot, le bateau est loin d’être en état rassurant pour opérer une traversée de grande durée. Enfin, pour le moment, nous naviguons et même si nous avançons à vitesse réduite en raison de la voilure incomplète, nous avançons et c’est le principal.

17è jour du mois du Faucheur

Aujourd’hui, nous quittons la côte pour affronter la haute-mer. J’espère que mes repérages du haut du volcan ont été suffisamment précis pour nous permettre de trouver la terre que nous avons aperçue à l’aller…

24è jour du mois du Faucheur

Mes mesures étaient correctes ! Nous avons trouvé une grande île que ses habitants appellent Skeland. Ils sont d’extraction Grélandaise, et fort heureusement j’ai quelques membres de mon équipage qui parlent Grélandais. Néanmoins, je ne pense pas qu’ils aient eu de contacts avec les Grélandais depuis très longtemps. Leur langue est différente, comme archaïque, et leur apparence est un peu étrange, ils ont les traits caractéristiques des Grélandais (longs cheveux blancheâtres, peau très claire) mais étrangement déformés…

Enfin, malgré tout cela, c’est une excellente nouvelle pour nous parce que nous pouvons enfin racheter des vrais cordages et de la toile de voile. Du coup, nous allons être arrêtés ici plusieurs jours pour pouvoir effectuer les dernières réparations et faire la traversée vers Concorde dans des conditions presque normales…

[Sammael99]

Désolé pour le silence radio consécutif à déplacements.

Je termine la narration ASAP et puis il faudra qu'on trouve une nouvelle date pour jouer avec les lascars!

[Udo Femi]

exceptionnel matos
je ne me suis jamais senti assez "solide" pour me lancer dans un scenar/campagne basée sur l'exploration donc je dévore ce texte avec avidité et envie.

[Jiohn Guilliann]

Désolé pour le silence radio consécutif à déplacements.

Je termine la narration ASAP et puis il faudra qu'on trouve une nouvelle date pour jouer avec les lascars!

La semaine prochaine, c'est ma première semaine dans mon nouveau taf. pas sûr, donc.
Par contre, j'ai une petite piste pour lancer l'affaire.

Jiohn Guilliann

[Sammael99]

exceptionnel matos
je ne me suis jamais senti assez "solide" pour me lancer dans un scenar/campagne basée sur l'exploration donc je dévore ce texte avec avidité et envie.

Là où ça risque d'être moins exceptionnel c'est quand je vais dessiner les cartes

[Sammael99]

[Alahel]

Je trouves que tu faisais un peu ta pucelle dans ton message précédent

il est très bien ce plan ... plus qu'honorable amha

[Sammael99]

J'étais presque sur qu'on allait me faire la remarque.

Mon commentaire plus haut concernait les cartes d'Archibald Redon griffonnées du haut du volcan. Qu'il me faaut donc dessiner au crayon ou à la plume pour faire authentique. Et c'est là qu'on risque de rigoler...

[Udo Femi]

d'un autre côté, Archibald a dû faire ça à la va-vite, en haut de son volcan, sous le coup de l'émotion, en gribouillant sur un parchemin qu'il appuyait sur son genou et un fusain bien entamé et vieillot...

donc te bile pas pour le rendu final !

[lordsamael]

J'étais presque sur qu'on allait me faire la remarque.

Mon commentaire plus haut concernait les cartes d'Archibald Redon griffonnées du haut du volcan. Qu'il me faaut donc dessiner au crayon ou à la plume pour faire authentique. Et c'est là qu'on risque de rigoler...

et bien tu fais un tirage sur imprimante et tu donne la feuille une petite semaine a tes enfants si ils sont en bas ages